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23 décembre 2010 4 23 /12 /décembre /2010 09:25

  « L’urgence de délégitimer l’arme nucléaire »

 

 

Voici la lettre ouverte aux évêques de France que Jean-Marie MULLER leur a envoyé.

 

Cliquez sur le lien :

 

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21 décembre 2010 2 21 /12 /décembre /2010 20:32

 

 

Nous vous invitons tous à participer à la célébration de la "Marche des Martyrs", en mémoire des 21 ans du martyre du Père Gabriel

21ème anniversaire

 

DATA: 23 de dezembro

HORÁRIO: A partir das 19:30h

LOCAL: Espaço Gente Feliz

 (Jardim Botânico)

 

 


ESPAÇO GENTE FELIZ - PASTORAL DO MENOR

Rua Guaraparí, 301 Jardim Botânico -Cariacica - ES
 

Nous vous attendons tous et toutes :

“Prefiro morrer pela vida do que viver pela morte”

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21 décembre 2010 2 21 /12 /décembre /2010 10:27

Voeux de Claudio

Heureux Noël et bonne année !

C'est Noël : Temps de fête, de joie, d'action de grâce. Une nouvelle année se présente et nous reprenons courage, espérance et désir de faire encore mieux.

Que demandons-nous en ce nouveau Noël ? Nous célébrons le chiffre 6 : Celui de mes 60 ans – celui de notre 6ème petit-enfant et la conquête de mon 6ème mandat.

Nous nous réjouissons de l'élection de Dilma, notre nouvelle présidente, avec le peuple heureux d'avoir réussi dans son désir d'amener notre immense et beau Brésil à la hauteur  des luttes historiques de son peuple.

Nous remercions les milliers de citoyens de l'Espirito Santo et autres Brésiliens de nous avoir accordé leurs voix, et tout spécialement les 22 353 qui m'ont élu député de cet Etat.

Nous réaffirmons l'engagement que nous avons exprimé dans nos projets pour un Espirito Santo et un Brésil meilleurs.

Une nouvelle année approche et ranime en nous l'espoir de voir notre pays poursuivre sa marche vers ce but : citoyenneté et dignité pour notre peuple.

Cette nouvelle année renforce notre projet d'une démocratie enrichie par la reconnaissance de la diversité.

Elle renouvelle aussi notre engagement pour la défense de la vie sous toutes ses formes, sur notre belle Planète bleue.

Elle nous conduit à élargir les espaces de débat, poursuivant notre politique de portes ouvertes à tous les habitants de cet Etat.

Heureux Noël et heureuse année 2011 : Paix  Amour et Fraternité

Claudio Vereza, sa famille et son équipe de travail.

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14 décembre 2010 2 14 /12 /décembre /2010 17:01

Nos amis de Vitòria ne demeurent pas inactifs et gardent très vivant le souvenir du Padre Gabriel, au moment du XXIème anniversaire de sa mort.

Voici leur programme, envoyé par Carlita et préparé par Elizabeth, la présidente de l'"Association Padre Gabriel Maire pour la Défense de la Vie"

 

 

Paix et bonheur.

"Les temps sont durs, je sais…!"

Voici notre programme :

Samedi 18 décembre – Thème : C'est nous qui écrivons l'histoire

A 19h30 – Nuit de l'histoire – Reprendre les faits les plus importants.

Participation d'enfants et de jeunes.

 

Lundi 20 décembre – Thème : "Travailleurs et travailleuses bâtissant l'espérance"

A 19h30- Célébration organisée par la Pastorale Ouvrière du secteur pastoral Cariacica/Viana

 

Mercredi 22 décembre – Thème : Jeunes ! Un cri pour la Vie"

19h30 – Célébration avec les jeunes et les femmes de la future paroisse de Flexal

 

Jeudi 23 décembre – Thème : "C'est nous qui écrivons l'histoire"

Célébration préparée en lien avec les Communautés Ecclésiales de Base : Immaculée Conception, Bon Pasteur, Notre Dame d'Aparecida.

 

Quelqu'un propose que tout se passe au siège de l'Association Padre Gabriel Maire,  ç'aurait été l'occasion d'une inauguration, mais il n'y a encore ni eau ni électricité

Devant les difficultés, nous pensons faire cela à l'Immaculée Conception.

Pour la préparation nous nous réunirons le 14 décembre à 19h à la Communauté de l'Immaculée Conception à Porto Novo.

Abraço.

Beth

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7 décembre 2010 2 07 /12 /décembre /2010 10:41

Massacre dans la Fazenda Rio Cristalino,

commune de Santana do Araguaia

dans le sud de l'Etat du Para

 

De mai à octobre 2010, 4 travailleurs ruraux, dont les noms figuraient sur une liste de gens "marqués pour mourir", ont été assassinés sur un terrain non encore désapproprié de la Fazenda Cristalino, occupée par environ 600 familles depuis 2008.

Les victimes ont été : le travailleur Paulo Roberto Paim, père de deux enfants mineurs, assassiné le 28 mai 2010, dans la rue de la parcelle 5 où il habitait ; José Jacinto Gomes, "Zé Pretinho", installé lui aussi dans la parcelle 5, trouvé mort dans son propre champ, le 26 juin 2010, avec plusieurs hématomes sur le corps ; le 10 octobre, ce fut le tour de Givaldo Vieira Lopes, père de trois enfants mineurs, tué de deux coups de feu dans la rue du lot n° 4, alors qu'il roulait seul, en motocyclette ; son corps était couvert de blessures ; enfin, Lourival Coimbra Gomes, "Baiano", dont le corps a été découvert le 24 octobre dans sa propre maison, décapité et sa tête n'a pas été retrouvée.

L'occupation de ce terrain avait eu lieu en 2008, par la FETRAF (Fédération des Travailleurs de l'Agriculture Familiale), sur une terre non désappropriée de 50 000 ha de la Fazenda Rio Cristalino (ex-Fazenda Volkswagen). A partir de 2009, beaucoup de ces familles ont quitté la FETRAF et ont créé l'"Association des Petits et Moyens Producteurs Ruraux des Parcelles 1 à 15" de la Fazenda Cristalino, suite aux pressions d'un groupe qui se disait représenter la FETRAF et qui extorque de l'argent aux familles, les menaçant de les faire sortir des terrains qu'elles avaient déjà payé. Ce groupe poursuit les dirigeants de la nouvelle association, et leurs noms, parmi d'autres, figurent sur la liste de ceux qui sont "marqués pour mourir".

Les noms de tous les accusés figurent dans plusieurs plaintes que les travailleurs ont déposées auprès de la Police Civile de Santana de Araguaia, à la Délégation pour les Conflits Agraires de Redenção, à la Police Fédérale ainsi qu'au  Ministère Public de l'Etat du Para.

On peut donc se poser ces questions :

Jusqu'à quand les familles de la Fazenda Rio Cristalino vont-elles attendre que les membres du groupe de tueurs soient emprisonnés ?

Quelle sera la prochaine victime de la liste de ceux qui sont "marqués pour mourir" :

-          dona Jocélia, veuve de Givaldo, qui continue à travailler sur son terrain de la parcelle 7 ?

-          dona Rosàrio Pereira Milhomem, trésorière de l'Association, qui habite toujours sur sa parcelle 8, malgré les menaces de ces tueurs qui braquent leurs armes sur sa tête ?

 

Xinguara-PA, 06 de dezembro de 2010.

 

Frei Henri Burin des Roziers

Avocat de la Commission Pastorale de la Terre

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7 décembre 2010 2 07 /12 /décembre /2010 10:37

(…) Aujourd'hui, les biens de la Terre et les fruits du travail de l'homme ne sont pas partagés équitablement entre tous. Seulement 20% de la population mondiale, concentrée dans la partie occidentale de l'hémisphère nord, détiennent 80% des richesses de la planète. Au Brésil, il suffit de sortir dans la rue pour s'apercevoir de la misère qui, pour chacun, devrait être, non pas seulement un problème économique, mais un aussi un défi moral. Aucun de nous n'a choisi la famille et la classe sociale dans laquelle il est né. Si  nous ne sommes pas démunis quant aux nécessités de base, c'est par le simple hasard de la loterie biologique.

Dans le monde, sur trois êtres nés vivants, deux naissent dans la pauvreté ou la misère. Donc, notre condition de vie décente ne devrait pas être considérée comme un privilège, mais bien plutôt comme une dette sociale. C'est injuste que cette loterie biologique existe sur une planète qui produit de la nourriture pour 12 milliards de bouches et est habitée par un peu plus de la moitié seulement.

Nos ancêtres, avant de se mettre à leur dur labeur journalier, consultaient la Parole de Dieu. Nos pères, les services de la météorologie. Nous, les indices des marchés financiers… A qui, aujourd'hui, les personnes de foi donnent-elles le plus d'importance ? Aux préceptes divins ou à leur compte en banque ? (…)

L'ONU nous apprend que, en 2009, 18 milliards de dollars ont été investis pour secourir les banques et les entreprises menacées de faillite suite aux difficultés économique et financière. D'où a surgi cette énorme somme d'argent ? La question est pertinente, puisque jusqu'alors on disait qu'il n'y avait pas de ressources pour garantir les droits élémentaires des personnes ni pour venir à bout de la misère et de la faim. Dans les dernières 49 années, l'aide des pays riches aux nations en développement a été seulement de 2 milliards de dollars ! Une aumône misérable pendant presque un demi-siècle. (…)

Frei Betto.

Source : Adital du 3 décembre 2010 (extraits)

 

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3 décembre 2010 5 03 /12 /décembre /2010 22:30

Suite aux graves événements survenus dans la favela "O Alemão" à Rio (dont on parle beaucoup aux actualités françaises) le sociologue Ignàcio Cano fait une proposition :

Vu que la police a pour but de réduire la criminalité, il suffirait que le gouvernement dise : "Celui qui récupérera des armes tout en faisant  moins de morts aura droit à une prime." Ce serait simple.

Quand le gouvernement, en 1998, a récompensé les policiers qui tuaient, le nombre de morts avait augmenté, ainsi que les abus commis. Donc, c'est simple : vous récompensez pour une idée et cette idée finit par se réaliser.

Mais le gouvernement, malheureusement, ignore ce type de récompense

 

Adital, 1er décembre 2010

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2 décembre 2010 4 02 /12 /décembre /2010 09:44

Le problème de la faim au Brésil et dans le monde n'est pas une question de pénurie mais bien plutôt de distribution. Il y a des richesses et de la nourriture pour tout le monde, le problème est leur répartition. Faire en sorte que tous aient accès aux mêmes possibilités et à leur juste part du gâteau. Pour cela notre génération devra avoir le courage de renverser les structures enracinées depuis la création de notre pays, structures qui font que certains possèdent  tout et d'autres rien. Ce sera en somme la différence entre le fait de garantir le minimum du minimum et le fait de garantir la dignité. L'accès à la terre en serait une illustration.

 

Sakamoto

 Reporter Brasil  26 novembre 2010

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22 novembre 2010 1 22 /11 /novembre /2010 21:41

Carlita s'enthousiasme : "Nous sommes heureux, Dilma sera la première femme à gouverner notre grand Brésil. Je pense que Gaby se délecte où il est. Notre Eglise a été divisée. Des évêques et des prêtres ont fait campagne contre Dilma, mais le peuple sait ce qui est bon pour lui !"

Une journaliste brésilienne, Elaine Tavares, à l'occasion de cette élection, pose ces questions dans Adital du 1er novembre : "Le fait que nous ayons maintenant notre première femme présidente ne signifie pas grand-chose, en soi. Avant tout, il convient de savoir :

- Quel projet cette femme a-t-elle pour le pays ?

- Que propose-t-elle pour l'éducation, la santé ?

- Quel modèle économique va-t-elle défendre ?

- Selon quels critères va-t-elle affronter les grands propriétaires terriens ?

- Comment va-t-elle aborder le problème des Indiens ?

- Jusqu'où va-t-elle céder face à la pression des multinationales ?

- Dans quelle mesure le service public sera –t-il capable de répondre concrètement aux demandes de la population ?

Ainsi, le fait d'être une femme ne change pas les données. Ce qui la fera unique (…) c'est la voie qu'elle va tracer."

 

Tiré des EV n°76

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22 novembre 2010 1 22 /11 /novembre /2010 21:23

de Victoria Donda. L'auteur, devenue députée dans son pays, raconte elle-même sa vie incroyable.

Moi-enfant-volee-copie-1.jpg

 

Durant les années noires de la dictature argentine (1976-1983), les militaires supplicièrent et assassinèrent des dizaines de milliers de personnes.

Dans les prisons, des centaines de bébés furent enlevés à leurs mères et donnés à des sympathisants du régime. A vingt-sept ans, Victoria découvre qu'elle est l'un de ces enfants. A l'époque, elle s'appelle encore Analia et ignore tout de l'histoire tragique de sa naissance. Elle ne sait pas que c'est son oncle - tortionnaire et officier haut placé dans le plus important centre de détention clandestin de Buenos Aires - qui a participé à l'arrestation et à l'assassinat de ses parents, puis l'a fait placer dans une famille de militaires sous un faux nom...

Après avoir vécu tant d'années dans le mensonge, Victoria doit se réapproprier son destin, reconstruire entièrement son histoire et son identité. Grâce à une force de vie exceptionnelle, elle parvient à renaître : elle poursuit le combat politique mené par ses véritables parents, reprend son nom et se fait élire députée en 2007. Un témoignage unique sur le destin des enfants de disparus dans l'Argentine des années de plomb. 

(4ème de couverture)

 

Ed. Robert Laffont 270 p. 20 €.

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22 novembre 2010 1 22 /11 /novembre /2010 21:19

Antoine Guérin était venu nous parler du Brésil lors de l'Assemblée générale de 2002. Il a envoyé l'an dernier une lettre de Noël à ses amis de France. Nous vous en donnons des extraits.

 

"Bien chers amis et amies.   

 Au début de l’année 1970, avec Bruno, nous débarquions au Brésil. (…) Quarante ans après j’aimerais évoquer ces débuts à Recife.

Les quatre premières années ont été sûrement les plus denses, les plus riches et les plus heureuses de ma vie. En effet, Dom Helder Câmara, qui avait demandé au Prado d’envoyer deux prêtres français pour travailler en milieu populaire, a accepté que pendant plusieurs années nous puissions vivre dans un quartier pauvre et travailler de nos mains pour pouvoir connaître ce peuple et communier plus profondément à sa vie, ses joies, ses souffrances, sa culture, sa religiosité et ses espoirs. Éliane, une Brésilienne, m’avait dit :" On ne peut parler de Jésus-Christ à des gens dont la seule préoccupation est de manger ! " C’était un appel à partager, à vivre avec, à sentir dans la peau et dans le coeur ce que ces masses d’exclus vivaient et ressentaient. (…) Bruno trouva un emploi d’aide-maçon pour reconstruire les trottoirs de la ville et moi je fus embauché dans une usine de fabrication de piles électriques de 1 200 ouvriers.

Les quatre années apparemment perdues du point de vue de l’action, nous ont fait gagner beaucoup de temps. Années d’osmose et de nouvelle naissance : (…) en vivant au jour le jour le quotidien des familles : Allerchercher l’eau en bas de la colline à la fontaine publique, prendre les bus entassés les uns contre les autres, faire le marché, apporter les ordures au brûleur public, faire la queue pendant des heures pour une visite médicale, jouer aux dominos avec un groupe d’hommes, participer aux fêtes et aux deuils, regarder la télévision chez les voisins...

La présence d’un prêtre au travail a éveillé rapidement l’attention de toute l’usine, car des ouvriers m’ont vu célébrer la Messe dans la chapelle du quartier. Que de dialogues avant, pendant et après le travail. (…) Tout cela pendant la dictature militaire !

Avec Bruno, nous ne nous faisions pas d’illusions : la pauvreté que nous avions choisie ne serait jamais celle de nos voisins et de nos compagnons de travail. (…) Oui, nous serions toujours riches et étrangers ! Ce qui est sûr, c’est que tous ces exclus avec lesquels nous avons vécu nous ont beaucoup enrichis et évangélisés.

 (…) Aujourd’hui, je suis toujours dans le Nordeste brésilien, dans une paroisse populaire de la banlieue de João Pessoa, bien conscient de mes limites et en même temps de la mission qui m’est confiée : semer la Bonne Nouvelle de Jésus Christ dans le coeur de personnes qui ont soif de justice et de respect de leur dignité! (…) Vous vivez les uns et les autres dans des contextes bien différents. Cependant nous savons tous que les causes de la pauvreté et de la misère sont pratiquement les mêmes dans le monde. Comme le proclamait Dom Helder Camara : "Dans les pays riches comme dans les pays pauvres, il faut réaliser une révolution structurelle, car les pauvres des pays riches et les pauvres des pays pauvres souffrent des mêmes maux."

À tous et à toutes, je souhaite un Noël de vraie joie et de vraie paix pour que cette année qui va s’ouvrir soit belle."

Antoine Guérin

Tiré des EV n°76

 

 

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22 novembre 2010 1 22 /11 /novembre /2010 21:17

Tibhirine                             Vitòria

Les Moines                           Gaby

La même foi, le même amour, le même destin

Ce film d'une grande intensité, d'une grande sobriété et de beaucoup d'humanité est bouleversant. C'est ce qu'expriment tous les spectateurs qui vont le voir en si grand nombre.

Les paysages sont magnifiques, les acteurs formidables, vivant tellement leurs rôles qu'on oublie qu'ils sont seulement des interprètes.

Pour moi, ce film a été particulièrement émouvant car je ne pouvais m'empêcher de faire le parallèle entre les moines et Gaby.

On découvre la vie au quotidien de ces hommes de foi qui travaillent la terre, prient, soignent les malades. On sent leur respect pour leurs voisins, leurs frères musulmans, l'écoute et le soutien qu'ils leur apportent et le même respect teinté d'admiration de ces voisins pour ces hommes, ces moines, qui partagent leur vie, joies et peines.

Mais la vraie question au cœur de ce film est :

Doit-on partir ? Doit-on rester au risque de notre vie ?

Des discussions s'engagent entre eux sur ce sujet, vives et passionnées. Ils expriment alors leurs doutes, leurs peurs, s'interrogent sur leur engagement et le sens de leur possible mort. Ils finissent par choisir la solidarité et décident de rester dans le monastère. Ils ont compris qu'ils faisaient don de leur vie et sont restés pour témoigner de ce que sont la fraternité, le partage, le respect et parce que leur départ pourrait être vécu comme un abandon.

Le même dilemme s'est posé à Gaby, mon frère tant aimé, mais les moines étaient neuf. Ils pouvaient échanger, se réconforter, s'aider mutuellement afin de supporter leur inquiétude, leurs angoisses, leur souffrance et parfois aussi leur espoir…Gaby, lui, était seul devant tout cela !

Dans son journal intime qui m'a été remis après sa mort, il écrit :

-       en avril 1989 – "Solitude, solitude, solitude…cette solitude est très dure, ma famille est loin et je ne peux leur parler, je ne voudrais pas les inquiéter".

-       Et en août 1989 – "Beaucoup de gens me disent de partir, de quitter Vitòria, au moins un certain temps (c'était tentant) mais il était important de rester pour témoigner avec eux tous. Je ne pouvais pas les abandonner".

Lui aussi était lucide et savait ce qu'il risquait. Au cours d'une des dernières messes célébrées à Port-Lesney au sanctuaire Notre Dame de Lorette en août 1987, lors de son dernier séjour en France, il dit dans son homélie de prier pour ceux qui luttent pour la justice au risque de leur vie. Nous en parlons ensuite tous les deux : "Gaby, après t'avoir entendu, j'ai vraiment peur pour toi, tu sais que cela peut t'arriver à toi aussi…"

Sa réponse : "Bien sûr que j'en suis conscient mais tu sais, toi aussi, que le risque, je l'ai pris en partant".

Christian de Chergé, le Père Abbé, m'a beaucoup rappelé Gaby : la même force intérieure, la même force de conviction et de persuasion, la même exigence pour lui-même et de ce fait, une grande influence sur les autres.

"Tous, les Moines comme Gaby, n'ont pas choisi de mourir mais d'Aimer"

Marie-Thérèse Maire

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22 novembre 2010 1 22 /11 /novembre /2010 21:01

 

Nous lançons aujourd'hui le 19 mai 2010 notre cri de LUTTE et non pas de GUERRE. Nous luttons aujourd'hui comme toujours pour la terre qui nous a été arrachée.

 

Cette Terre a été usurpée par le pouvoir dominant au moyen de traités et de documents qui n'ont jamais reçu le "sceau de la vérité et de la justice". Nous luttons aussi pour la reconnaissance de la nation indienne (…) parce que pour ces traités qui parlent de distribution et de démarcation de nos terres ils ne nous ont jamais demandé notre avis car ils savaient que c'était une spoliation. Simplement, le lendemain matin, apparaissaient de nouveaux maîtres de notre terre sacrée avec des documents forgés la veille et avec l'aval des gouvernants de chaque époque.

IndienCe fut ainsi, mes frères, que, pendant des décennies, nous avons perdu nos terres et que aujourd'hui, étranglés par cette tyrannie, nous n'allons pas nous taire, taire ce cri de "assez" d'un peuple né dans ce pays, de cette nation rendue forte par la clameur la plus valeureuse, celle de la survie, de la préservation de la vie et de notre culture qui nous a été transmise par nos ancêtres, et par le Père Créateur du Monde et de ces terres et pour qui il n'y a pas de différence de race ou d'ethnie : ce qui devrait exister ce serait la coexistence pacifique de l'humanité. (photo Adital 30 sept. 2009)

Mais l'homme blanc n'a jamais voulu cela. Sa soif de pouvoir, de domination politique, cherche lâchement à étouffer ceux qui, selon l'ordre naturel et divin, sont arrivés les premiers sur ce sol, et grâce à ce sol ont survécu pacifiquement jusqu'à l'arrivée et la prise de possession de ceux qui, non seulement tentent de nier notre droit à ce sol, mais encore, cherchent à nous décimer alors qu'on nous refuse l'assistance que l'on nous doit selon la Grande Charte de ce pays.

Et maintenant, quand même ils nous attaquent, frappant vieillards, femmes et enfants sans défense, ils cherchent, par des médias largement rétribués, à déformer les faits, maquiller la vérité, nous accusant lâchement d'avoir provoqué l'affrontement. L'affrontement, mes frères, c'est quand deux groupes luttent entre eux, mais quand un côté seulement possède de puissantes  armes de gros calibre et attaque l'autre qui est sans défense, cela a un nom bien précis. Lâcheté, tuerie, crime odieux, crime qui devrait être sévèrement puni. Mais pourquoi (…) l'autorité qui devrait protéger les gens sans défense et faire appliquer les lois afin de faire régner la justice, est, devant ces massacres, sous les ordres des dominants, c'est-à-dire les gouvernants du moment ou les ex-gouverneurs.

Retenons bien ce jour, mes frères, car cette date,  nos fils s'en souviendront : tous les peuples de quelque ethnie qu'ils soient dans le monde entier, Indiens ou non sauront que, dans le Mato Grosso du sud (…) il y a un peuple qui, conscient de ses droits à la vie, à la dignité, à la liberté de vivre sur les terres qu'il a reçues (…) en héritage, lutte pour pouvoir seulement vivre en paix sur ces terres pour retrouver ce qui nous a été arraché. (…) Ici et à partir de maintenant, nous écrirons un chapitre de plus à notre histoire, faite à la fois de vie intense et de souffrance, afin que l'humanité future connaisse la réalité des faits et les atrocités dont notre peuple, une fois de plus, a été victime de la part des forces politiques infâmes et sans scrupule de ce pays. Et ce sera, avec ce sentiment, et unis par la grâce de nos chefs spirituels et par le sang versé par notre peuple, que nous sèmerons notre espérance de la reconquête de notre dignité et que nous aurons à récupérer nos terres puisque ce sera notre héritage.

Que notre Ituko-Oviti nous bénisse.

Tiré des EV n°76

 

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22 novembre 2010 1 22 /11 /novembre /2010 20:02

Depuis de nombreuses années Henri Burin des Roziers, avocat, est un acteur incontournable de la lutte pour la terre destinée aux pauvres dans l'Etat du Para. Il vient de nous envoyer le texte qui suit, illustration de la situation sociale de cet Etat :

C'était ton rêve doré

Ton plus grand désir

Voir le peuple libéré

Pour un monde de justice

Où tous sont égaux

Où personne ne souffre plus

Du poids de l'oppression.

Un temps sans brimade

Tous rassasiés,

Amis se donnant la main.

Hommage d'Expédito assassiné en 1991 à João Canuto assassiné en 1985 - Para

 

Cet Etat du Para, au nord-est de l'Amazonie, est connu à la fois pour ses gros propriétaires terriens (fazendeiros) prêts à tout pour garder leurs privilèges et pour ses militants prêts à donner leur vie pour que cette terre soit répartie équitablement.

Expédito et João étaient de ces derniers et nombreux sont ceux qui tombent encore maintenant sous les balles des fazendeiros ou de leurs tueurs à gage. On se souvient de l'assassinat de Sr Dorothy en 2005.

Le Comité Rio Maria veut exercer une pression sur le gouvernement brésilien afin de l'amener à faire la lumière sur les crimes commis contre les leaders syndicaux paysans de cet Etat. C'est un groupe dont l'action s'inspire de la "non-violence agissante" et qui s'oppose aux grands propriétaires terriens  par la seule pression sociale. (D'après "Frère Henri Burin des Roziers, avocat des sans-terre" de Bernadette Toneto (Cerf) p. 71 – Le poème ci-dessus était à la p. 57 de ce même livre.)

D'autres militants (membres de la Via Campesina, du Mouvement des sans terre, des organisations sociales, des juges, des procureurs ou parlementaires etc.) emploient la même méthode non-violente pour lutter contre le travail esclave. Sur la photo ci-contre, pour dénoncer ces atteintes à la dignité des hommes, femmes et même enfants,  ils ont planté plus de cent soixante croix portant les noms des entreprises qui ont été prises en flagrant délit, retenant des travailleurs contre leur gré et sans les payer. (Photo Sakamoto 27 mai 2010– Reporter Brasil )

Le Veau d'Or

"Assistant à la Cavalcade de l'ouverture de la Foire aux bestiaux de Xinguara, le 18 septembre 2010, j'ai été impressionné par le caractère grandiose de l'événement, les innombrables chevaux costumés avec leurs cavaliers et amazones, les charrettes, les anciens véhicules tirés par des bœufs très puissants…jusqu'à une image de Notre Dame d'Aparecida, avec un présentateur professionnel en prière.

J'ai observé la prestation de plusieurs fazendas, notamment celles appartenant au "Groupe Quagliato".

En premier, le cortège de la Fazenda Rio Vermelho, très beau, avec un nombre important d'animaux et une banderole félicitant le peuple de Xinguara. A ce moment-là je me suis souvenu que, au sein de cette fazenda il y a 2 000 ha de terres publiques appartenant à l'Union Fédérale et que le Groupe Quagliato s'est indûment appropriés. Il m'est aussi revenu à la mémoire que cette propriété avait été déclarée cette année " improductive" par l'INCRA (Institut National de la "Colonisation" et de la Réforme Agraire) comme ne remplissant pas sa fonction sociale, étant donné l'existence de 11 000 ha non utilisés et déboisés illégalement, et contre laquelle de nombreuses dénonciations de travail esclave ont été déposées depuis 1980.

Ensuite ce fut le tour de la Fazenda Brasil Verde, spectacle également très joli, avec des animaux splendides, beaucoup de décorations et une banderole où on lisait : "Félicitations au Syndicat Rural". Cette fazenda a aussi été la cible de plusieurs dénonciations pour travail esclave, lesquelles ont même donné lieu à un procès criminel transmis maintenant  à la Commission des Droits de l'homme de l'OEA (Organisation des Etats d'Amérique).

Peu après venaient la Fazenda Colorado et la Fazenda São Sébastião. Comment ne pas me souvenir que la fazenda Colorado aussi a été dénoncée pour sa pratique de travail esclave ? Et que, tout comme les fazendas Rio Vermelho et Brasil Verde elle figure maintenant sur  la "Liste Noire" du Ministère du Travail ? Cette "Liste" énumère toutes les propriétés qui ont été prises en flagrant délit de mise en esclavage de travailleurs.

A la fin venait la Fazenda Santa Rosa avec un grand et beau cortège qui me fit me rappeler que, de même que la fazenda Rio Vermelho, cette année-ci, la fazenda Santa Rosa a été classée comme "improductive" par l'INCRA, étant donné qu'elle ne remplissait pas sa fonction sociale.

On remarquera que la pratique de "crimes contre l'environnement" a été constatée dans plusieurs propriétés du "Groupe Quagliato".

Face à cela, je me suis mis à réfléchir en me demandant quelle prière pourrait être faite à Notre Dame d'Aparecida. Le "Groupe Quagliato" est très riche, avec des propriétés dans les Etats du Para, de Goiàs et de São Paulo, mais, d'où vient cette richesse ? Cet enrichissement n'aurait-il pas été le résultat de la sueur et des larmes du peuple ? S'agit-il d'un enrichissement réellement juste ?

Que serait le sens de cette prière à Notre Dame ? Serait-ce que tous ces gros propriétaires, membres du Syndicat Rural, priaient pour que cet enrichissement injuste – selon l'Evangile – perdure ? Dans cette région, le bétail ne serait-il pas aussi devenu une idole comme le veau d'or du Livre de l'Exode (Ex, 32, 1-8) ?

(…) A Santana do Araguaia, on peut voir une grande sculpture de la Bible, devant laquelle, à quelques mètres, il y a une immense statue d'un bœuf. Que choisir : le veau d'or ou la parole de Dieu ? Le livre de l'Exode dit que le peuple de Dieu, dans son cheminement vers la Terre Promise, s'est révolté contre Dieu qui les avait libérés d'Egypte parce que Sa Loi – différente de la loi des hommes – était trop dure et pour cela ils en étaient venus à adorer le veau d'or. " (Ci-contre, sculpture du XVIIIème siècle avant Jésus-Christ – Byblos)

Le veau d'or ne serait-il pas devenu, dans cette région aussi, le dieu de beaucoup de gens ?

Xinguara (Para) le 27 sept. 2010

Fr. Henri B. des Roziers   Avocat de la Commission Pastorale de la Terre 

 

"On peut se demander, puisque ces justiciers sont si fous avec leurs envies de tuer, pourquoi n'exigent-ils pas aussi la peine de mort contre l'injustice sociale ? Est-il juste ce monde qui, à chaque minute, dépense trois millions de dollars pour les dépenses militaires, alors qu'à chaque minute, quinze enfants meurent de faim ou de maladies qui pourraient être soignées ? Contre qui la dénommée communauté internationale s'est-elle armée jusqu'aux dents ? Contre la pauvreté ou contre les pauvres ?"

Eduardo Galeano, écrivain uruguayen

  Tiré des EV n°76

 

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22 novembre 2010 1 22 /11 /novembre /2010 19:35

"Je ressens une aversion instinctive et viscérale vis-à-vis de la violence et de la corruption"

 Maître Ewerton Guimarães (6 avril 1949 – 22 mai 2002)

 

 

Maître Ewerton était l'avocat de la famille Maire pour le procès de Gaby et c'est avec lui que nous commencerons ce "dossier" sur les "résistances" au Brésil. En effet, résistant, il l'a été pendant les années de la dictature. Voici une anecdote que nous avons trouvée dans le petit livre "Ewerton Guimarães" de la collection "Grands Noms de l'Espirito Santo" que ses enfants ont eu la gentillesse de nous transmettre :

C'était lors d'une manifestation d'étudiants, en 1968 (Eh oui ! au Brésil aussi !) Certains rapportent qu'un policier de haut rang, très arrogant, le portrait même du militaire intransigeant, José Dia Lopez (que l'on surnommait Le Paon) avait abordé Ewerton qui lui avait répondu en s'adressant à lui comme "Monsieur le Paon". Celui-ci lui avait alors envoyé un coup de poing et, du même coup, l'avait aussi envoyé en prison. Ewerton n'a jamais pardonné à Zé Dia Lopez. Et c'est sans doute à la suite de cet incident qu'il s'est fait le porte-voix de la rébellion.

D'autres racontent que cela ne s'est pas passé de cette façon, mais que Zé avait montré ainsi son désaccord avec les articles qu'Ewerton écrivait alors en tant que journaliste, lesquels n'allaient pas du tout dans le sens des gouvernants de cette époque où la dictature était au pouvoir.

Par la suite, Ewerton a continué à résister en s'attaquant aux "Escadrons de la Mort", à la fois par ses articles, ses enquêtes et le livre qu'il a écrit : "A chancela do Crime" c'est-à-dire "Le Sceau du Crime". L'assassinat du Père Gabriel Maire l'a conforté dans sa thèse de l'existence de ce gang du crime organisé. Mais sa "résistance" lui a coûté cher, ainsi qu'à sa famille, puisqu'ils ont dû vivre plusieurs années sous la menace des représailles des "Escadrons de la Mort".

Mais ce verbe "résister" ne s'emploie pas qu'au passé et nos amis de l'Espirito Santo le savent bien, eux que l'on retrouve dans tous les combats pour les droits de chaque "Homme".  

 

proces-Gaby.jpgQu'il s'agisse de faire respecter la justice en luttant contre la corruption et l'impunité (photo : procès de Gaby, 15 août 2008 avec Bernard Maire, deuxième en partant de la gauche) ou bien de dénoncer les conditions déplorables d'incarcération des enfants, noirs surtout, et pauvres ; là, nos amis avocats, Verônica, Bruno, mais pas eux seuls, sont au premier rang et ont dû aller jusqu'à l'Organisation des Etats Américains et jusqu'à l'ONU pour faire entendre des voix qui, ordinairement, ne parviennent  jamais jusqu'à ces instances.

 Ces amis sont aussi partie prenante d'autres "résistances" qui ne sont pas particulières à l'Etat de l'Espirito Santo et dont nous donnerons des exemples dans les pages suivantes ou dans les prochains EV. Quand il s'agit de combattre contre les violences faites aux femmes, aux enfants, aux Indiens, aux Noirs, aux immigrés, aux pauvres et de donner leurs chances à ceux qui sont porteurs d'un handicap… ils sont "présents".

Tiré des EV n°76 

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22 novembre 2010 1 22 /11 /novembre /2010 16:43

Bernard Colombe connaît bien les Brésiliens puisque lui aussi a été prêtre à Vitòria, en équipe avec Gaby. Il nous explique ici comment le peuple brésilien a été amené à mettre en oeuvre ces multiples "résistances" en vue d’arriver à se libérer de diverses oppressions.

 

Le mot Résistance apparaît dans un texte de Leonardo BOFF paru le 20 septembre 2010 dans "Adital". Il dit que les Brésiliens résistent de diverses manières et en particulier par leur inépuisable espérance : Si Dieu veut, les choses vont s'améliorer.

Après la période que Gaby a connue, où on s'encourageait à voir et faire émerger les moments et les lieux de libération et où l'on célébrait, dans la foi, la sortie d'Egypte renouvelée, les résistances d'une partie de la société brésilienne aux changements ont fait apparaître, par contrecoup, le même mot résistance, du côté du peuple cette fois, comme une attitude positive. Il devait résister, à défaut de pouvoir se libérer vraiment, totalement. Cela gardait une posture d'action, ça s'opposait à la passivité toujours possible et bien explicable. Il fallait défendre pied à pied les petites victoires, empêcher qu'elles soient contournées par les tenants des pouvoirs.

Résister paraissait moins ambitieux, plus réaliste, que libérer. Et pourtant, il s'agit bien là d'un aspect d'une libération qui ne peut manquer : la libération intérieure.

Résister par des actions sociales et organisées, certes, dans le domaine du travail, des soins, de l'école, de la vie municipale : les Echos de Vitoria nous rapportent ces actions continues, répétées, réinventées.

Mais pour tenir bon dans ce combat sans fin, il faut être fort à l'intérieur, pas seulement fort parce que nombreux, mais fort parce que dans le vrai, dans le juste, dans le solidaire.

La bataille idéologique, par médias anciens et nouveaux interposés, est au Brésil, me semble-t-il, plus sournoise et plus violente à la fois : la conquête de la pensée de l'autre ne recule devant aucun sacrifice financier.

Une pensée qui résiste, parce qu'elle discerne avec d'autres les enjeux de cette bataille, vaut de l'or.

Espérons que ces chercheurs de cet or ne seront jamais prisonniers d'un puits éboulé. Ou alors : creusons sans fin Ils résistent, rapprochons-nous !

Bernard Colombe

Tiré des EV n°76

 

 
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22 novembre 2010 1 22 /11 /novembre /2010 16:26

"Les Indiens sont civilisés, mais pas à la manière des Blancs.

Nous vivons à notre façon, comme chaque peuple.

Quand nous arrivons dans une ville, nous observons que beaucoup de gens

qui se disent civilisés, maltraitent leur semblable,

ou bien laissent leurs enfants mendier parce qu’ils n’ont rien.

Dans les bâtiments publics, vous voyez beaucoup de luxe et au dehors, des

gens ont faim (…) Alors, à la peur de perdre notre terre s'ajoute celle

de voir notre peuple dans la rue

dormant sous les ponts ou bien mendiant

Nous n’apprenons pas la compétition à nos enfants,

nous leur apprenons à partager et à lutter.

Nous, nous ne laissons pas notre peuple souffrir.

Comment pouvez-vous laisser vos familles sans nourriture,

fouillant dans les ordures ?

Si une famille a de quoi manger et qu’arrivent d’autres personnes

qui n’ont rien, elle fait à manger pour tous.

(…) Nous n’avons pas de prison dans nos villages ;

nous donnons des conseils à nos gens et ils acceptent.

La société blanche doit apprendre à respecter notre manière de vivre.

Nous n’avons rien contre elle, nous aussi nous faisons partie

de cette société, mais avec nos différences"

 

Le leader indien Nailton Muniz (tribu : Pataxo Hâ-Hâ-Hâ)

Tiré des EV n°76

 

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22 novembre 2010 1 22 /11 /novembre /2010 16:21

(résumé seulement !)

Les faits.

Le matin du 28 juin 2009, des militaires des forces armées honduriennes ont entouré la maison du Président de la République Manuel Zelaya, puis ont capturé  ce dernier pour l »emmener de force au Costa Rica. Le président du Congrès, Roberto Micheletti devient chef du gouvernement de facto, il refuse le retour de Zelaya et prend diverses mesures pour l’empêcher d’atterrir sur le sol du Honduras.
Par la suite, des élections illégitimes seront organisées, portant au pouvoir Porfirio Lobo, avec une très forte abstention et à peine 30 % des votes.

Les causes.

Cet événement nous est apparu bien soudain, alors qu’en réalité il se préparait depuis quelque temps : Zelaya n’était pas assez soumis à Washington. En juin 2006 il avait annoncé que la  base aérienne de Soto Cano (anciennement Palmerola) serait désormais affectée au Trafic commercial. Or cette petite base abritait un contingent nord-américain, 190 militaires et 730 civils. Sa piste est la seule d’Amérique Centrale capable d’accueillir de gros transporteurs de troupes. Une campagne de presse accusa le président de ne pas tenir ses promesses, d’être incapable d¹améliorer le niveau de vie et de juguler le crime. Washingon diminua ses programmes d’aide à la population.

Le président continua son action contre la corruption, contraignant plusieurs hauts fonctionnaires à la démission. En retour, certains commencèrent à comploter. De plus, les projets sociaux de Zelaya ne plaisent pas à tout le monde : Il a augmenté le salaire minimum, lutté contre l’exploitation dans les usines-bagnes des firmes états-uniennes, aidé les paysans. La compagnie bananière " Chiquita " critique le gouvernement Zelaya qui a augmenté le salaire minimum de 60 %, ce qui va diminuer ses bénéfices.  Et puis les multinationales pharmaceutiques n’oublient pas que Zelaya voulait importer des médicaments cubains parce que moins chers !

L’entrée dans l’ALBA, un espoir pour le Honduras, mais

En août 2008, Zelaya engagea le pays dans l’ALBA (Alternative bolivarienne des Amériques). Cette décision rencontra un fort soutien populaire. L’ALBA est une organisation pour promouvoir la coopération sociale, économique et politique dans les pays membres (Venezuela, Cuba, Bolivie, Nicaragua, Equateur.) Mais pour Washington, le Honduras venait de basculer du côté des " nations rebelles ". L’ALBA met l’accent sur la lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale, exprimant ainsi les intérêts des peuples latino-américains, alors que l’ALCA, créé en 1994, répondait aux intérêts du capital transnational et poursuivait la libéralisation totale du marché.


Et les Etats-Unis dans tout ça ?

Toujours les mêmes ! Comme le Salvador venait de virer à gauche, il devenait urgent de " dresser un mur de contention " à l’influence vénézuélienne en Amérique Centrale, qui avait déjà joué au Nicaragua. On a pu constater que la réaction de Obama faisait croire qu’il restait " neutre ", en réalité il aurait suffi que son gouvernement supprime l’aide au Honduras pour que la tentative de coup d¹Etat soit rapidement étouffée.


Et l'armée ?

L’armée hondurienne est entièrement formée et équipée par le Pentagone. Elle obéit à son chef d’état-major mais elle est aussi sous la dépendance du commandement stratégique des Etats-Unis pour le contrôle de l¹Amérique latine.

La désinformation en marche.

La tension est montée quand Zelaya a voulu mettre en place un référendum pour connaître l’opinion du peuple sur une procédure de révision constitutionnelle. C’est alors qu’a commencé la série des mensonges grossiers de la presse, y compris de la nôtre, qui racontait que Zelaya allait briguer un second mandat !  Et il ne faut pas oublier que le " pouvoir médiatique " au Honduras est contrôlé par une poignée de familles puissantes qui règnent sur le pays. Ces médias ont donné leur aval au coup d’Etat en l’appelant " succession présidentielle ". Ils appuient le régime putschiste de Micheletti qu’ils nomment " gouvernement de transition ". La liberté d’expression est supprimée.

Et les manipulations médiatiques.

Les manipulations médiatiques n’ont pas cessé, et au Honduras le seul média crédible pour les résistants au putsch est le canal " télésur " (www.telesurtv.net) Comment les médias manipulent-ils les faits ?

- en cachant l’Histoire : le Honduras est l’exemple parfait de la " république bananière " aux mains des Etats-Unis. Dépendance et pillage colonial ont provoqué un énorme fossé riches-pauvres : 77 % de pauvres selon l’ONU.

- en cachant les intérêts économiques : aujourd’hui les multinationales nord-américaines (Bananes Chiquita, café, pétrole, pharmacie) veulent empêcher ce pays de conquérir son indépendance économique et politique.

L’Amérique du Sud s’unit et vire à gauche, et Washington veut empêcher l’Amérique Centrale de suivre la même voie.

- en diabolisant l’adversaire : les médias ont accusé Zelaya de vouloir se faire réélire pour préparer une dictature. Silence sur ses projets sociaux. Silence sur son refus de couvrir les actes terroristes de la CIA, et silence sur l’impressionnante résistance populaire.

- en blanchissant nos gouvernements : on cache le financement du putsch  par la CIA. On présente Obama comme neutre alors qu¹il a refusé de rencontrer Zelaya. " Le Monde " et la plupart des médias ont blanchi la dictature militaire en parlant de " conflit entre pouvoirs ". La répression sanglante par l¹armée n’est pas montrée au public. On diabolise l’Iran alors qu’on reste très discret sur le coup d’Etat hondurien " made in CIA ". Dans les médias, la parole est réservée aux sources et aux experts " acceptables " pour le système. Toute analyse critique est censurée. Ainsi nos médias empêchent un vrai débat sur le rôle des multinationales, des Etats-Unis et de l’Union Européenne dans le sous-développement de l’Amérique Latine.

La résistance au coup d’Etat.

Dès le début, Adolfo Pérez Esquivel, Prix Nobel de la Paix, a déclaré qu’il s’agissait en fait d’un « putsch contre la démocratie en Amérique Latine » et que le Honduras était une « expérience-pilote ». Il lançait un cri d’alerte pour éviter « les conséquences d’autres putschs militaires qui réapparaissent à l¹horizon du continent ».

Dès que la population hondurienne a compris que Zelaya ne pourrait revenir au pouvoir, elle s’est mobilisée en organisant des marches de protestation. Elle s’est organisée par quartiers, devenant le FNRP (Front National de Résistance Populaire) au " golpe " (coup d’Etat). Mais bien entendu les arrestations et la répression suivent. Le FNR coordonne les actions solidaires dans le pays et celles venues de l¹extérieur. Une commission internationale maintient la communication avec le reste du monde. La résistance accroît sa force malgré la répression et les assassinats. Il existe une grande diversité parmi les membres de la résistance : forte participation juvénile, femmes, mouvement syndical, paysans, enseignants, indigènes, noirs. Elle est actuellement la principale force politique du pays.
L’objectif du FNRP est de continuer la lutte pour obtenir une Assemblée Constituante qui permette de refonder la nation. Mais crimes et agressions continuent contre les membres de la résistance et les journalistes indépendants. Il est important que la communauté internationale refuse de reconnaître le gouvernement de Porfirio Lobo.


Les pays de l’Union Européenne n’ont pas  signé  de Traité de Libre Commerce avec l¹Amérique Centrale mais un Accord d’Association qui est un traité régional basé sur la coopération et le commerce, ceci malgré l’alerte lancée par différentes organisations pour signaler les violations de droits humains contre les membres du FNRP.

A suivre donc.

Quant au rôle du clergé, voir les infos de ALAI déjà communiquées.

(Sources : ALAI REBELION TELESUR -  SOLAL (bulletin comité  de Caen)

Envoyé par Bernadette Fieux, du Comité Amérique Latine du Jura (CALJ)

 

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22 novembre 2010 1 22 /11 /novembre /2010 09:26

Demandez-la !

 

EV76

En grande partie, ce numéro 76 est centré sur les "résistances" de Brésiliens à tout ce qui avilit l'homme. Bien sûr, faute de place, nous n'avons pu faire le tour de ces "résistances" présentes dans tellement de domaines. Nous continuerons probablement dans le n° 77 d'avril 2011, à moins qu'une actualité plus brûlante ne change nos projets.

Bonne lecture.

 

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22 novembre 2010 1 22 /11 /novembre /2010 09:20

 

Saint-Just 

 

 

 

 

Dimanche 19 décembre 2010

 à   ARBOIS

 



 

 

 

 

 

·     10 h 30, messe à l'église Saint Just

·     Tous invités au verre de l’amitié après la messe

·     A midi, repas tiré du sac à la cure, 8 rue du Vieux Château

·     Vers 14 heures 30, au même endroit : Rachel, Raymond et Marie-Laure, qui ont séjourné assez longtemps au Brésil, nous donneront leurs impressions sur ce pays et nous parleront tout spécialement de Vitòria.

 

Afin de resserrer les liens avec nos amis de Vitòria, nous aimerions utiliser un livret de prières que Carlita a envoyé à Bernard Colombe. Plusieurs pages sont consacrées au Padre Gabriel, en les lisant pendant l'office nous pourrons prier avec les mêmes mots que les amis brésiliens, mais nous aimerions aussi faire un geste plus personnel et qui va bien dans le sens des célébrations brésiliennes :

Il s'agirait de rassembler à l'autel, au moment de l'offertoire par exemple, ce que chacun aurait préparé à l'avance : une phrase de Gaby qui l'a marqué, une idée que sa vie lui a inspirée, une anecdote dont il se souvient, une pensée qui va dans le même sens que cette vie donnée ou toute autre chose, matérielle ou spirituelle. Pensons-y !

  Dans EV n°76

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Présentation

  • : Les amis de Gabriel MAIRE
  • : L'association "Les amis de Gabriel MAIRE" a été créée après l'assassinat de Gaby au Brésil le 23 décembre 1989. . A associação "les Amis de Gabriel Maire" foi criada depois da morte do Padre Gabriel em Brasil o 23 de dezembro de 1989.
  • Contact

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A partir de novembro de 2014 o blog se torna bílingue. As páginas para os nossos amigos brasileiros ficarão disponíveis com o "vínculo "Em português". Não hesitem em inscriverem-se para serem informados das notícias actualizadas.Obrigada !

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