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23 avril 2013 2 23 /04 /avril /2013 09:25

eglise-Port-Lesney.jpg 

  

 

 ASSEMBLEE GENERALE

 

 

Samedi 25 mai 2013

 

Salle des Fêtes de Port-Lesney

 

 

 

 

 

 

 

  

14 heures, assemblée statutaire  

 

Présentation des différents rapports

 

  Débat

 

 

 

Vers 15 heures nous aurons la joie de recevoir Carlita, notre amie de Vitòria, qui viendra nous parler du travail des amis de l'association brésilienne "Padre Gabriel Maire pour la défense de la vie".

 Roberto-Carlita.jpg

 

A 17 heures, recueillement sur la tombe de Gaby.

Un pique-nique est prévu à midi à la maison Maire, 

rue du Port à Port-Lesney

ou à la salle des fêtes en cas de pluie.

 

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8 février 2013 5 08 /02 /février /2013 14:55

Nous vous avons parlé de ce projet ICI...

 

Un rassemblement pourrait avoir lieu à Arc-et-Senans à 15h. Chacun choisit son point de départ et son parcours en fonction de ses possibilités. On peut marcher seul ou en groupe, en motivant son réseau de connaissance. Merci de prendre quelques minutes pour répondre à ces petits sondages... 

 

La participation 

 

 

L'organisation... Si oui précisez en commentaire sous cet article ou en cliquant sur "contact" dans la colonne de droite. 
 

 

 
Un autre lieu ???? Précisez en commentaire le lieu ! 
 

 

Merci ! Lulu compte sur nous tous ! 
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6 février 2013 3 06 /02 /février /2013 22:18

Une stratégie efficace à soutenir...

 

Lire la lettre de Ziad MEDOUKH datée du 31 janvier

 

sur le site Palestine Solidarité

 

ziad.jpg 

"Nous, Palestiniens, devons nous organiser, être à la hauteur de nos espérances, à la hauteur des espérances de tous ceux qui partout dans le monde sont solidaires de notre cause. Nous essayons de proposer une alternative par la non-violence, même si l'occupation israélienne poursuit sa politique agressive et violente contre notre peuple." (extrait)

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4 février 2013 1 04 /02 /février /2013 21:51

Beaucoup de Bisontins ont appris avec une grande tristesse  la mort de Jean Raguénès  au Brésil,  en fin de semaine dernière. Ce dominicain de 80 ans, prêtre ouvrier, était très connu à Besançon  dans les années 70 puisqu'il a été l'aiguillon  de cette lutte emblématique des LIP pour l'autogestion des travailleurs.

 

Jean-Raguenes.jpg

Vous trouverez plus de détails sur le site de France 3, d'où cette photo est extraite.

Vous y lirez aussi, dans la lettre des LIP qui a été lue au cours de son enterrement à São Paulo, qu'il avait décidé de cacher le stock de 65 000 montres un peu partout dans la région. Certains d'entre nous se souviennent que c'est dans son tas de charbon, à Foucherans, que le père Marcel  Blondeau, un ami de Gaby, avait caché une partie de ces montres. Les gendarmes venus fouiller  sa maison à la recherche de ce "trésor de guerre"  étaient repartis …bredouilles.

Jean Raguenès était aussi un grand ami de Frère Henri Burin des Roziers. Ils ont travaillé ensemble, toujours auprès des plus pauvres, à la fois en France (tous deux avec les LIP, entre autres) puis au Brésil où Henri continue sa mission dans le Parà, avec les paysans sans terre. 

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28 janvier 2013 1 28 /01 /janvier /2013 19:36

Donnons des ailes aux sandales de Lulu et aux sabots d'Isidore...

 

J1-55

Le 23 mars 2012, quand Lulu est parti de Salins-les-Bains, il a voulu faire une halte à Port-Lesney, village natal de son ami Gaby MAIRE, assassiné à Vitoria au Brésil le 23 décembre 1989. 

 

A la suite de la commémoration de la mort de Gaby le 23 décembre 2012, dont le thème était : « la marche de Lulu pour la paix et son appel incessant pour le désarmement nucléaire », les amis de Gaby et de Lulu ont envie de poser un acte, un pas pour rejoindre et amplifier son action.

Ils retiennent donc la date du samedi 23 mars 2013, (1 an après le départ de Lulu): que tous ceux qui soutiennent cette cause se joignent à la marche qui se prépare dans le Jura, ou organisent une marche ou autre action dans les autres départements ou lieux où ils se trouvent. Ces actions pourront être relayées sur le blog « Lulu en camp volant »,  et celui des « Amis de Gaby Maire »

Cette marche dans le Jura est encore à l’état de projet et reste à affiner et organiser. Toutes les idées, les conseils, les aides sont les bienvenus. Quel type de marche pensez-vous possible ?

Quelques idées pour amorcer ce projet :

- Un RDV de convergence pour la Franche-Comté pourrait être donné aux Salines d’Arc-et-Senans.

- Bien sûr, il serait bien que nos amis les ânes soient présents.

- La journée pourrait se terminer par un lâcher de ballons avec envois de messages de paix ??? 

Soyons nombreux pour donner des ailes aux sandales de Lulu et aux sabots d'Isidore...

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28 janvier 2013 1 28 /01 /janvier /2013 12:33

Reçu le 26 décembre 2012, de Jean-Baptiste Herkenhoff, ami de Gaby et juge de l’Etat de l’Espirito Santo, retraité. Cet article est paru dans plusieurs journaux du Brésil, dont A Gazeta de Vitòria :

Dom HelderJe suis allé à Brasilia recevoir le prix des Droits de l’Homme Dom Hélder Câmara mais ce n’est pas de cette cérémonie que je désire parler. Certes, si le Sénat m’avait gratifié d’une récompense ce fait même m’aurait réjoui car le Sénat est un lieu républicain. Mais à la joie de la réception de cet hommage j’ajouterais volontiers celle d’avoir reçu ce prix aux côtés de Dom José Maria Pires, Mgr Paulo Evaristo Arns, le procureur de la République Felìcio Pontes Jùnior et le leader paysan Manuel da Conceição Santos.

Ces deux joies, bien qu’intenses, sont des joies humaines. Il y en a une troisième qui n’est pas simplement humaine car elle transcende tout ce qui est humain. Cette joie, qui se situe dans les sphères du divin, c’est celle d’avoir reçu une récompense sanctifiée par le nom de Dom Hélder Câmara. Et c’est de Dom Hélder Câmara que je veux vous entretenir.

Tout comme les autres récipiendaires, c’est par un discours que j’ai exprimé mes remerciements.

J’ai pensé qu’à ce propos il serait opportun de raconter quelle avait été ma dernière rencontre avec Dom Hélder Câmara.

Cela s’est passé à Récife, en 1997, deux ans avant la mort de ce prophète. Cette ultime rencontre s’est déroulée dans la modeste maison qu’habitait Dom Hélder. Comme on le sait, il avait vendu son somptueux palais, résidence des évêques. Il avait utilisé l’argent de la vente pour construire des habitations pour les pauvres et était allé s’installer dans les quartiers excentrés afin de vivre en compagnie des humbles et à la façon des humbles.

La première chose que j’ai observée, en arrivant, c’est le total manque de protection de cette maison. Je lui ai dit : « Dom Hélder, vos propos ne plaisent pas aux puissants et vous pouvez très facilement être assassiné ici même ». Il a répondu d’un geste et d’une phrase, en courbant la tête : « Vous voyez ces quelques  cheveux qui me restent ? Il n’en tombera pas un seul sans que Dieu le permette. »

Je lui raconte alors que durant la période où l’on n’avait pas le droit de mentionner son nom, ni à la radio, ni à la télévision ni dans les journaux, j’avaisforcé ce blocus (imposé par la dictature militaire d’alors ndlt) dans le journal « A Ordem »d’une ville de l’intérieur de l’Etat de l’Espirito Santo : São José do Calçado où j’étais à l’époque Juge de district. Dans l’édition du 4 août 1969, j’avais publié un article dont le titre était bien anodin : Réflexions après une période de vacances. Dans la moelle du texte il y avait cinq paragraphes en faveur de Dom Hélder.

Qui connaît la sociologie des villes de l’intérieur sait que, dans la structure du pouvoir local, jamais le rédacteur en chef d’un journal ne censurerait un article du Juge de Droit du district même si, étant au bureau du journal, comme c’était le cas, des ordres venus de la hiérarchie fédérale, interdisaient expressément toute référence à Dom Hélder.

Cet épisode l’avait beaucoup réjoui et il avait conclu : vous avez envoyé un coup de botte à la censure.

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23 janvier 2013 3 23 /01 /janvier /2013 09:00
23-12-09 Caminhada+Missa Catedral 09
 
Quelques photos et traductions des chants : 
  foto 1

Le chant qui suit est de Zé Vicente, un ami des Amis de Vitòria.

Chaque jour est précieux

La vie que le peuple chante, celle que le peuple vit,

Que le peuple danse, c’est la vie que toujours j’ai désirée.

Le peuple ne se lasse pas, le peuple n’hésite pas,

Le peuple se tait seulement pour composer un chant.

 

1.     Le chant de la vie, le chant qui donne vie,

le chant qui donne l’envoi pour la fête de la vie.

Hei ! Hei ! Hei ! Hei ! Hei !

 

2.    La vie que j’ai aimée, la vie que j’ai construite,

la vie que je perçois dans mon être, c’est ce qui, chaque jour, n’a pas de prix.

Hei ! Hei ! Hei ! Hei ! Hei !

 

3.    Le prix de ce jour, le peuple le fait passer foto 4adans son chant,

dans sa danse, dans sa souffrance,  dans ses poèmes.

Hei ! Hei ! Hei ! Hei ! Hei !

 

4.    Le peuple des Andes, celui des Pampas,

le peuple amérindien ainsi que celui de l’Espirito Santo.

Alleluia ! Alleluia !

 

Profeta Gabriel est beaucoup plus connu, il a été composé par un jeune ami de Gaby : Helder Salomão.

 

Profeta Gabriel

 

« J’aime mieux mourir pour la vie que de vivre pour la mort »

Parmi les gens qui souffrent sa voix résonne encore très fort.

Ton rêve de paix ne meurt pas : « La démocratie, c’est nous qui la faisons. »

Prophète Gabriel, ta lutte n’a pas été vaine.

Ton sang est semence de vie et le jour de la délivrance arrivera.

Ta foi engagée a dérangé les puissants.

Que ce soit dans la défense du droit de vivre ou dans la lutte des travailleurs.

Ton rêve obstiné ne meurt pas : « Le règne de Dieu dans l’histoire du peuple ».

  foto 5

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28 décembre 2012 5 28 /12 /décembre /2012 12:54

Message de Claudio Vereza :

 

Amigos : aqui também realizou-se Celebração do 23º Aniversário do Martírio de Pe.Gabriel Maire, na Comunidade da Sagrada Familia, bairro Maracanã/Cariacica/ES, precedida de bênção no local em que o corpo de Gaby foi encontrado : Cobi de Cima.

De lá, saíu-se em carreata até Maracanã, onde foram lembrados também outros Mártires da Caminhada, como Francisco Domingos Ramos, Verino Sossai,Purinha-Paulo Damião Tristão, Léo-Valdício Barbosa, Irmã Cleuza, Paulo César Vinha.

Foi uma celebração sobre a dura realidade, mas à luz de Apocalipse, cantamos a esperança de um mundo novo, o Reino de Justiça e Verdade.

Reforçamos nossa fé engajada em nossa realidade, na alegria do Natal.

Depois, enviarei fotos desta celebração.

No dia 15/12 houve outra celebraçãao em Porto Novo/Cariacica, mas não pude participar.

 

Abraço fraterno a todos os amigos.

 

Claudio Vereza 

 

Amis, ici aussi nous avons célébré le 23ème anniversaire du martyre du Père Gabriel Maire, dans la communauté de la Sainte Famille, quartier Maracaña à Cariacica (Etat de l'Espirito Santo) ; cérémonie précédée par une bénédiction dans le lieu même où l'on avait découvert le corps de Gaby : Cobi de Cima. De là, nos voitures sont parties en cortège jusqu'à Maracaña où nous nous nous sommes souvenus aussi d'autres martyrs évoqués dans cette procession, comme Francisco Domingos Ramos, Verino Sossai, Purinha-Paulo Damião Tristão, Léo-Valdicio Barbosa, Soeur Cleuza, Paulo César Vinha. Ce fut une célébration évoquant une réalité tragique ; mais à la lumière de l'Apocalypse, nous avons chanté notre espérance d'un monde nouveau, Royaume de Justice et de Vérité.

 

Dans la joie de Noël, nous avons fortifié notre foi engagée dans notre vécu.

 

Plus tard nous vous enverrons des photos de cette célébration.

 

Le 15 décembre, il y avait eu une autre cérémonie à Porto Novo/Cariacica, mais je n'ai pas pu y participer.

 

Un abraço fraternel à tous les amis.

 

Claudio Vereza 
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26 décembre 2012 3 26 /12 /décembre /2012 22:07

Antoine M. Guérin                          João Pessoa le 15 décembre 2012

Caixa Postal 34

58.010 – 970 – João Pessoa – PB

BRÉSIL

Émail : antonio.guerin@gmail.com

 

                        Mes chers amis et amies

 

                        Que de fois, j'ai entendu des personnes me citer ce proverbe : « Loin des yeux, loin du cœur ». Je dois vous dire que ce n'est pas mon cas, car je me sens en profonde communion avec chacun et chacune d'entre vous, même si je ne me communique pas beaucoup et même parfois ne répond pas à vos lettres !... La foi, la prière nous permettent d'être en lien d'une autre manière.

            Alors que vous souffrez, sans doute, du froid de l'hiver de l'hémisphère nord, ici c'est l'été tropical avec les conséquences dramatiques de la sécheresse dans une bonne partie de l'intérieur du Nordeste : pas de récoltes et une grande quantité de bovins et caprins morts de soif et de faim.

            La grave crise qui touche l'Europe ne nous a pas atteint. La Présidente du Brésil, Dilma. s'est engagée à éliminer la misère dans les prochaines années. Comme nous aimerions que ce rêve se réalise ! Car, même si la situation de beaucoup de gens s'est améliorée  ces dernières années, il y a beaucoup à faire pour que tous aient accès à une vie digne. Dans notre quartier, nous répartissons les aliments apportés à l’occasion des Messes,  avec les familles qui n’ont pas de quoi manger...

            Cela fait 15 mois que je suis dans ce quartier du «Alto do Mateus». Que de liens se sont créés avec ce que j’appelle ma famille brésilienne, si accueillante et chaleureuse ! Que se soit avec les enfants, les jeunes, les personnes âgées et leurs familles, nous vivons ensemble de beaux moments de partage et d’enrichissement mutuel.

            Presque chaque semaine, nous nous retrouvons avec le Père Paulo et Josinaldo, diacre permanent très dynamique. Ce sont de riches soirées, dans la maison d’un des membres du trio, où nous partageons un  repas, prions et abordons les différents défis humains et religieux qui se présentent régulièrement. Cette équipe est vraiment un don de Dieu.

            Nous valorisons la vie des différentes communautés qui ont chacune un conseil pastoral et une équipe qui coordonne les différentes activités. Nous donnons une priorité aux adolescents et jeunes. Leur Confirmation qui a eu lieu en mai apporte de beaux fruits, car beaucoup d’entre eux s’engagent dans les communautés et se sentent responsables des autres jeunes qui risquent d’être happés par la drogue et l’alcool, source de violence et de désintégration des familles. Avec joie, nous attendons un groupe de jeunes de Nevers qui passera une douzaine de jours dans notre quartier avant de rejoindre Rio de Janeiro pour les JMJ. Ce séjour permettra un enrichissement mutuel.

Dans plusieurs parties du quartier, les trafiquants de drogue font la loi, ce qui fait que les activités ne peuvent se faire que pendant le jour. Avec les habitants d’un de ces endroits nous allons essayer de construire une salle qui servira de lieu de rencontre et de prière.

De plus en plus, nous célébrons dans les rues et sur les places, faisant en sorte que l’Église soit plus proche des personnes. L’autre jour, un jeune après une Messe célébrée sur une place est venu me remercier en disant : « J’avais besoin de cette Messe. Vous êtes arrivé à temps ». Un adulte est venu me dire : « Nous avons besoin de tels moments, cela nous ravigote! »

La fête de Noël est un beau moment pour nous ouvrir à l’espérance. Je sais que la crise que vous connaissez en Europe est angoissante pour beaucoup d’entre vous : le chômage, l’avenir incertain, un pessimisme qui rejette des groupes humains (les émigrés, les Roms) ou religieux (les musulmans) comme s’ils étaient la cause de tous les maux. On dit au Brésil que « L’Espérance est la dernière qui meurt ». De fait, Noël vient nous rappeller que notre Dieu est là, il partage notre vie, nos angoisses, nos peurs, nos espoirs et nos joies.

Je vous souhaite un Noël de lumière et de paix pour que l’année nouvelle soit belle.

 

Avec toute mon amitié.

                                                                                              Antoine Guérin

 

     N.B. Si vous êtes au Facebook, nous pourrons nous y rencontrer.

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25 décembre 2012 2 25 /12 /décembre /2012 22:20
Lulu a laissé ce message sur mon répondeur téléphonique dimanche matin. Mais je ne l'ai écouté que le soir, après notre journée d'amitié.
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4 décembre 2012 2 04 /12 /décembre /2012 09:55

        Dimanche 23 décembre 2012

 

 à     Champagnole 

 

     Eglise   ·       10 h 30, messe à l'église St Cyr et Ste Julitte 

 

·      Partage du verre de l’amitié après la messe

·     A midi, repas tiré du sac dans une salle de la cure

·     Vers 14 heures 30, au même endroit :

Elisabeth nous présentera une vidéo sur le voyage à Bethléem de Lulu Converset et , en lien avec ses aspirations et son objectif, nous aurons l'avantage d'entendre Antoinette Gillet, jeûneuse pour la paix, venir nous parler de son combat, chez nous, dans le Jura.

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2 octobre 2012 2 02 /10 /octobre /2012 11:53
Le 1er octobre 2012
 
Communiqué du Pôle Amérique Latine – Service de la Mission Universelle
 
de la Conférence des Evêques de France : Décès du Père Pierre Dubois
 
Le père Pierre Dubois est décédé ce vendredi 28 septembre à Santiago. Prêtre du diocèse de Dijon ordonné en 1955, il part dès 1963 pour le Chili, dans lequel il deviendra un acteur reconnu durant les années de la dictature, et où il avait choisi de finir sa vie.
Son engagement aux côtés des «pobladores» dans différentes régions du Chili, en particulier à La Victoria, quartier très pauvre de Santiago, est dans toutes les mémoires. Il se distinguera pour son action non-violente ; s’interposant à maintes reprises entre les forces de police et la population.
 
Son action au cœur des affrontements entre carabiniers et manifestants le conduira à risquer bien souvent sa vie. Le 4 septembre 1984, à l’occasion d’une journée de protestation nationale, son compagnon, le père André Jarlan, tombe sous les balles des forces armées tandis qu’il priait dans sa maison. Face à la montée des tensions provoquée par le drame, il réaffirme le choix de la non-violence. Les témoins rapportent cet événement non violent par excellence : il conduit les événements de l’intention de brûler le commissariat local à l’apaisement qui prendra la forme d’un «ruisseau de lumière» dans le quartier.
 
Sa recherche de la vérité autour de l’assassinat et son rôle dans l’organisation de la solidarité à La Victoria, lui vaudront d’être arrêté, puis expulsé avec deux autres prêtres français le 12 septembre 1986 par décision gouvernementale. Peu avant, il avait reçu le Prix Oscar Romero du service Justice et Paix fondé par le prix Nobel de la Paix Adolfo Perez Esquivel.
 
Durant son «exil» dans son diocèse d’origine, il est un relais indispensable de l’information en France sur les réalités politiques et sociales chiliennes. Avec d’autres, il participe au soutien des exilés chiliens en France.
 
Pierre DuboisDès 1990, il retourne au Chili sur l’invitation du premier président élu démocratiquement depuis 1970, Patricio Aylwin. Ce retour marque une reconnaissance de la part du Peuple chilien : c’est le Parlement qui vote l’attribution à Pierre Dubois de la nationalité chilienne. Peu avant, il est promu au grade de chevalier de la Légion d’Honneur, en qualité «d’aumônier national d’un mouvement ouvrier d’action catholique, 38 ans de vie religieuse, de dévouement et de service militaire.» par le ministère français de la coopération et de la francophonie. En effet, il aura œuvré tout au long de sa vie dans l’Action Catholique Ouvrière (MOAC-JOC), promouvant la solidarité par l’organisation du mouvement ouvrier et l’évangélisation des travailleurs. On retrouve bien le socle de tout son engagement au cœur des violences des années 1980 à La Victoria. Car pour lui, «un pauvre seul est un homme mort».
 
Le secret de sa vie, il nous le livre dans cet entretien récent : « Ce que je prétends être, c’est ami du Christ, et cela ne m’intéresse pas qu’on se souvienne de moi d’une façon ou d’une autre».
 
L’Église de France est fière de compter parmi ses enfants un prêtre, Pierre Dubois, qui a livré sa vie avec le peuple chilien. Ce Peuple qui lui aura permis de donner le meilleur de lui-même. «Notre vie a un sens SI on veut la donner» aimait-il à dire.
 
Le Père Luc Lalire représentera la CEF auprès de l’Eglise du Chili.
 
+Marc STENGER
 Evêque de Troyes Responsable
du Pôle Amérique Latine et Caraïbes 
 
Luc LALIRE
Accompagnateur
du Pôle Amérique Latine et Caraïbes
SNMUE    
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24 septembre 2012 1 24 /09 /septembre /2012 21:41

Il y a bien des siècles, Dame Europe s'est libérée de la tutelle de Sire Féodal, auquel  elle avait été soumise pendant mille ans. Le cerveau façonné par Copernic, Galilée et Descartes, elle a épousé le Seigneur Moderne Libéral et s'est installée dans le quartier de la Démocratie.

Dame Europe a retiré le tapis rouge déroulé pour les nobles, a renvoyé le pape à ses affaires et a élu constitutionnellement des gouvernements qui ont substitué la monnaie au troc, évité d'utiliser la main d'œuvre esclave et transformé les paysans de naguère en ouvriers méritant salaire.

Dame Europe en est venue à nourrir des ambitions démesurées. Elle a regardé avec de grands yeux l'immense mappemonde qui ornait sa salle à manger. Que de richesses dans ces terres habitées par des indigènes ignorants ! Que de surfaces cultivables couvertes par une nature exubérante et paradisiaque !

Dame Europe a mis sa flotte à la mer afin d'aller à la recherche des richesses situées en terres étrangères. Les navigateurs ont envahi des terres, saccagé des villages, répandu des épidémies, extrait des métaux précieux et ont dressé des barrières là où tout, jusqu'alors, était mis en commun.

Dame Europe a pratiqué, chez d'autres peuples, ce qu'elle se refusait à faire dans sa propre maison : elle a imposé des empires, des royaumes et des dictateurs ; elle a empêché l'accès à l'alphabétisation ; a mis en place le travail esclave ; a interdit l'industrialisation ; a internationalisé les normes économiques qui lui étaient favorables, au détriment des peuples de cette autre partie du monde.

Un des peuples d'outremer dominés par Dame Europe a osé se rebeller en 1776, s'est émancipé de cette tutelle et est devenu plus puissant qu'elle : l'Oncle Sam.

Le professeur Machiavel a appris à Dame Europe que, lorsqu'on ne peut pas vaincre l'ennemi, il vaut mieux s'en faire un allié. Elle s'est donc associée avec l'Oncle Sam afin de dominer le monde.

Dame Europe et l'Oncle Sam ont accumulé tant de fabuleuses richesses qu'ils ont cédé à l'illusion que le luxe et l'ostentation dans lesquels ils vivaient seraient éternels. Dans leurs maisons, tout est merveilleux. Et leurs monnaies resplendissent au-dessus de toutes les autres.

Bon, il n'y a pas de maison sans fondations, pas d'arbre sans racines, de richesse sans support. Pour maintenir le style de vie auquel ils se sont accoutumés, Dame Europe et l'Oncle Sam ont dépensé au-delà de leurs possibilités. Et, soudain, ils ont constaté que des dettes astronomiques les écrasaient. Que faire alors ?

La première mesure fut celle que l'on utilise dans les avions en cas de turbulence : on attache les ceintures. Non pas leurs ceintures à eux, c'est évident. Mais celles de leurs employés : ils en ont renvoyé quelques-uns, ont réduit le salaire d'autres, on arrêté de consommer des produits d'importation. Ainsi la crise de ces deux pays s'est étendue au monde alentour.

Dame Europe et l'Oncle Sam ne sont pas idiots. Ils savent où se loge l'argent : dans les banques. Oncle Sam, constatant la voie d'eau dans son économie, s'est mis à faire tourner la planche à billets et est venu ainsi au secours des banques avec un montant astronomique de dollars US.

Dame Europe a plusieurs filles. D'après elle, certaines n'ont pas bien su gérer leur fortune. L'éblouissante Grèce semble avoir perdu sa sagesse. Elle a dépensé beaucoup plus qu'elle ne le pouvait. De même pour la séduisante Italie, l'enchanteresse Espagne et la timide Irlande.

Comme le coffre de la famille est mis en commun, de nombreux malheurs se sont abattus sur Dame Europe. Elle a puni ses filles dépensières et a fait appel à la plus riche d'entre elles, la sévère Allemagne, pour l'aider à venir au secours de celles qui s'étaient endettées.

L'Allemagne est rusée. Elle a dit qu'elle ne viendrait au secours de ses sœurs que si elle pouvait contrôler leurs dépenses. Ce qui signifie couper les petites ailes de ces jeunes filles – ce qui, en politique, équivaut à annuler leur souveraineté.

Aujourd'hui, dans la maison de Dame Europe, seule est souveraine la pudique Allemagne. Le reste de la famille est en état de dépendance et sanctionné. La plus attrayante des filles, la France, joue les rebelles. Après s'être affichée main dans la main avec l'Allemagne, maintenant qu'elle s'est trouvé un nouvel amoureux, elle regarde sa sœur avec méfiance.

Nous qui sommes ici au sud du monde, qui n'avons pas encore coupé le cordon ombilical avec l'Oncle Sam ni avec Dame Europe, nous courons le risque de rester coincés si Dame Europe continue à tant éternuer, allergique qu'elle est au spectre d'un avenir ténébreux : l'agonie et la mort du dieu Marché dont les fidèles dévots plongent dans une profonde crise de scepticisme.

Frei Betto, Adital 16 juillet 2012 (Traduction)

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22 septembre 2012 6 22 /09 /septembre /2012 21:29

Voici des extraits de la lettre que Jean-Marie Muller a envoyé à Marc Stenger, évêque de Troyes et président de Pax Christi France en réponse à sa lettre que vous pouvez retrouver dans ce blog ICI (Clic).

 Et si vous voulez lire en entier la réponse de Jean-Marie Muller, vous la trouverez dans le blog "Lulu en camp volant"  à la date du 9 septembre (Clic).

 

 

Mon Cher Marc,

J’ai lu et relu avec la plus grande attention le texte de ta déclaration du 6 août dernier à l’occasion de l’anniversaire de la destruction de Hiroshima et Nagasaki...

Pour poursuivre notre dialogue, permets-moi de venir te dire en toute amitié comment je lis ce texte...

(…)

Tu soulignes (…) que “les puissances nucléaires” – donc chaque puissance nucléaire dont la France... – “sont confrontées à la question de savoir si précisément la possession d’armes nucléaires et la menace stratégique ne signifient pas une violation du droit de la guerre”.... Et poser cette question, c’est déjà y répondre... Et par l’affirmative... A l’évidence, l’arme nucléaire viole les deux principes fondamentaux du droit de la guerre : la “limitation” et la “proportion” de la riposte... Au demeurant, tu ajoutes : “Leur utilisation met en danger l’ensemble de la création”.

Tu ne demandes pas si l’emploi des armes nucléaires signifie une violation du droit de la guerre, tu demandes très justement si la “possession” et “la menace” des armes nucléaires signifient une violation du droit de la guerre... J’ose en conclure que la dissuasion nucléaire – qui n’est certes pas l’emploi des armes nucléaires, mais qui est l’emploi de la menace de ces armes et donc la menace de leur emploi - signifie elle-même une violation du droit de la guerre... Et cela concerne tout d’abord la dissuasion nucléaire française qui est de notre responsabilité de citoyens français...

Tu soulignes encore justement que toute utilisation de l’arme nucléaire provoquerait une catastrophe humaine irréparable...

J’ai remarqué que tu as voulu mettre en avant la responsabilité de “la communauté internationale” : “Un monde sans arme nucléaire, écris-tu, peut exister si la communauté internationale le veut vraiment.” Mais je doute fort qu’il existe réellement “une” communauté internationale dotée d’une volonté politique... Je crains qu’il ne s’agisse que d’un concept largement abstrait...

A aucun moment, tu n’envisages explicitement la responsabilité propre à la France comme l’une des “puissances nucléaires” et tu prends soin de ne pas préconiser le désarmement nucléaire unilatéral de la  France...

Mais tu prends également soin de ne pas tomber dans la facilité de demander explicitement un désarmement ”multilatéral”...

Est-ce que je me trompe si je pense que, ce faisant, tu as voulu laisser ouverte la porte du désarmement unilatéral ?

C’est pourquoi j’ai la faiblesse de considérer que ta déclaration vient susciter un débat qui prépare le terrain pour un désarmement unilatéral...

(…)

Sortir du nucléaire militaire ne nécessite aucune “transition”...

Le propre de l’exigence éthique est d’être unilatérale... Je ne saurais attendre que les autres se décident à renoncer à préparer un crime pour décider d’y renoncer moi-même...

Je ne peux pas “oublier ma responsabilité” pendant tout le temps où les autres continueront à l’oublier...

J’en viens donc à conclure que la seule interprétation de ton texte qui sauvegarde sa cohérence éthique et politique est de le lire comme une invitation pressante faite aux citoyens français que nous sommes à renoncer unilatéralement à la dissuasion française...

Sans aucun doute, une pareille décision n’affaiblirait pas notre pays sur la scène internationale, mais lui confèrerait un immense prestige...

(…)

S’il fallait comprendre ton texte comme l’expression d'un simple souhait du désarmement mondial, alors il ne saurait avoir quelque impact que ce soit sur la réalité des choses...

Attendre de “la communauté internationale” qu’elle décide l’abolition mondiale des armes nucléaires présente l’inconvénient majeur de diluer la responsabilité de tous les citoyens et de tous les Etats dans une impuissance collective...

Cela dure depuis des décennies et cela risque fort de durer encore des décennies...

Les textes du Concile Vatican II que nous citons datent de cinquante ans et, depuis, rien, strictement rien d’important n’a été accompli dans le voie du désarmement nucléaire...

Ne devons-nous pas penser que face à la préparation du meurtre nucléaire qui se fait en notre nom, il faut que notre parole soit : “Non ? non” et que “ce qu’on y ajoute vient du Malin”  (Matthieu, 5, 37) ?

J’espère que tu ne m’en voudras pas de t’écrire cette lettre en la communiquant à quelques autres personnes...

Il s’agit en quelque sorte d’une lettre “ouverte”, publique comme ton intervention à laquelle elle voudrait répondre...

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2 septembre 2012 7 02 /09 /septembre /2012 13:46

Déclaration de Pax Christi

à l'occasion de l'anniversaire de la destruction de Hiroshima et Nagasaki

 

hiroshima.jpgLes villes japonaises d'Hiroshima et de Nagasaki ont été détruites en 1945 par l'arme atomique. En ces jours anniversaires du lancement des bombes atomiques, les 6 et 9 août, nous nous souvenons des hommes et des femmes qui ont perdu leur vie, mais aussi des quelques survivants et de ce qu'a été depuis lors leur destin. Dans la prière et le recueillement nous vénérons leur mémoire et nous voulons affirmer leur éminente dignité par notre promesse de ne jamais les oublier.

Les jours anniversaires d'Hiroshima et de Nagasaki nous renvoient à l'actualité de notre responsabilité par rapport à une politique de désarmement nucléaire. Un monde sans arme nucléaire peut exister si la communauté internationale le veut vraiment. Mais on a l'impression que notre société s'est totalement habituée à regarder l'arme atomique comme un élément constitutif de notre sécurité, qu'on n'a plus aucune considération pour le danger qui y est lié. Le discours politique et les stratégies militaires y contribuent dans la mesure où ils nous présentent aujourd'hui les armes atomiques comme pur moyen de dissuasion, dont l'utilisation n'est en réalité pas du tout prévue, car leur seule existence provoque précisément l'effet dissuasif qu'on veut obtenir.

Les catastrophes humanitaires de Hiroshima et de Nagasaki peuvent cependant se renouveler. Les 20000 éléments d'armement atomique qui existent aujourd'hui sont en partie maintenus prêts pour l'intervention et on n'est pas à l'abri d'un déclenchement non programmé pour cause de défaillance technique ou d'erreur humaine. Et toute intervention d'armes atomiques, qu'elle soit voulue politiquement ou qu'elle ne soit pas intentionnelle, bouleverse massivement et sur la durée l'environnement et la chaine alimentaire. Les organismes d'aide, au regard des destructions que les armes atomiques occasionnent pour l'homme et la nature, ne pourraient absolument rien redresser.

Lors de la conférence de révision du traité de non-prolifération de l'armement nucléaire à Vienne, en mai 2012, le Vatican a attiré de façon très nette avec quinze autres états l'attention sur ce danger et a encouragé les puissances atomiques à vérifier la compatibilité des armes nucléaires avec le droit international et les droits humanitaires. Les puissances nucléaires sont confrontées à la question de savoir si précisément la possession d'armes nucléaires et la menace stratégique ne signifient pas une violation du droit de la guerre. Leur utilisation met en danger l'ensemble de la création. C'est la raison pour laquelle Vatican II a parlé il y a maintenant cinquante ans d'un « délai ... qui nous est concédé d'en haut », « pour que ... nous trouvions les méthodes qui nous permettront de régler nos différends d'une manière plus digne de l'homme ». « La course aux armements est en effet une des plaies les pires de l'humanité et lèse les pauvres d'une manière intolérable ». « Et il est bien à craindre que, si elle persiste, elle n'enfante un jour les désastres mortels dont elle prépare déjà les moyens ». (Concile Vatican II, l'Eglise dans le monde de ce temps §§ 81). Un certain nombre d'épiscopats, dont celui du Japon, l'ont rappelé dans les temps récents.

En cet anniversaire il est important que nous redisions notre volonté de poursuivre notre engagement pour la suppression de tout armement nucléaire. Le sacrifice d'Hiroshima et de Nagasaki demeure un avertissement adressé à toute l'humanité de proscrire à tout jamais l'arme qui apporte la mort.

 

Paris le 6 août 2012

 

+Marc STENGER

Président de Pax Christi France

Evêque de Troyes

 

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2 juin 2012 6 02 /06 /juin /2012 16:37

Ce samedi après-midi, lors de l'assemblée générale des Amis de Gabriel MAIRE, tenue à Port-Lesney, Pierre Crevoisier est venu témoigner de son voyage au Brésil en juillet 2011.

Du 2 au 18 juillet 2011, 18 personnes de Bourgogne et Franche-Comté, sont partis au Brésil à la rencontre des partenaires du CCFD-Terre Solidaire.

Marie-Anne Chalumeau, présidente de la délégation du CCFD du Jura n'a pas pu répondre à notre invitation et c'est donc Pierre du Doubs, que nous avons eu plaisir d'écouter.

 

Pierre-C.jpg

 

Un blog relate leur voyage et sa préparation : YAPLUKA !

 

Yapluka cliquer pour lire leur journal de bord.

Merci à Pierre pour ce témoignage.

 

On peut aussi retrouver des échos de ce voyage sur le blog de Témoignage Chrétien, racontés par François, un autre Franc-Comtois.

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26 mai 2012 6 26 /05 /mai /2012 18:33

Ditaduras não são eternas

 

"Les dictatures ne sont pas éternelles" Tel est le titre d'un livre écrit avec la participation de Claudio Vereza, en 2005, sur un sujet toujours d'actualité. Voici une traduction de quelques extraits du tout début de ce livre :

"Imposée par la force (en 1964), la dictature militaire a rompu avec la démocratie, avec la légalité, avec la Constitution brésilienne elle-même en amorçant un long processus de répression, de violence, de persécution, de tortures et d'assassinats. Le peuple brésilien, cependant, a combattu sans trêve cette dictature (…) et en a subi les lourdes conséquences. Nombreux sont ceux qui ont été faits prisonniers, torturés, tués ou qui ont disparu.

Il faut que le peuple brésilien puisse lire et connaître cette histoire. Savoir par qui a commencé cette dictature, qui en a bénéficié, ne suffit pas. Il est nécessaire de connaître la version de ceux qui ont eu le courage et la dignité de s'y opposer. Les morts et les disparus politiques de cette époque ont courageusement donné leur jeunesse et leur vie pour que les Brésiliens d'aujourd'hui puissent construire ici démocratie et justice sociale.

(…) Il n'est pas juste, historiquement parlant, que ce soit la version des dictateurs qui prévale ni qu'un voile occulte les années de plomb que notre pays a vécu pendant plus de deux décennies. La vérité et la démocratie présupposent le droit de connaître le passé ne serait-ce que comme une condition pour en éviter la répétition."

 

Face à la loi d'amnistie votée en 1979, et depuis que Dilma Roussef est devenue présidente, une nouvelle loi a vu le jour en novembre 2011, décidant de la mise en place d'une Commission nationale de la Vérité qui permettra aux victimes de la dictature d'unir leurs efforts pour rétablir la vérité et pour que justice soit faite. On se souvient que Dilma Roussef avait elle-même été emprisonnée et torturée sous la dictature.

 

Des juges brésiliens viennent de publier un manifeste en faveur de la mise en place de cette Commission : "Nous, Juges brésiliens, exigeons que le pays acquitte l'énorme dette qu'il a vis-à-vis de son peuple et de la communauté internationale par rapport à la vérité et à la justice quant aux pratiques de la dictature militaire qui a débuté lors du coup d'état de 1964." Par contre, dans le Para, des plaintes sur des crimes de la dictature viennent d'être rejetées…

 

Une révolte populaire de la jeunesse réalise diverses actions, simultanées dans plusieurs capitales, afin de dénoncer les tortionnaires qui n'ont toujours pas été poursuivis. Ils vont jusqu'à taguer leur résidence, comme vous pouvez le voir sur cette photo où l'on lit : "Ici habite un tortionnaire".

 

Brasil-de-Fato.jpg

Photo "Brasil de Fato" du 26 mars 2012

 

Dans le même journal on peut lire qu'à São Paulo c'est une Chaîne du Mensonge, composée de groupes de théâtre ou de musique qui s'est étirée tout au long des rues, demandant aux pouvoirs publics quels sont les intérêts qui bloquent cette recherche de la vérité.

 

Ce retard pris par le Brésil pour la reconnaissance des victimes de la dictature a été mis sur le compte de la puissance et de l'influence des Forces armées. Sans doute les anciens militaires, complices ou acteurs de la dictature, craignent-ils d'avoir à confesser leurs crimes devant une cour de justice. Mais qu'en est-il des Forces armées en activité actuellement ?

 

"Les héros nous sont révélés seulement sous forme de cadavres"

Phrase de Gabriel Maire dans les EV n° 24 du 22 décembre 1988

donc un an avant son assassinat

EV n°79 avril 2012 page 5 

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15 mai 2012 2 15 /05 /mai /2012 17:06

- 1 Le peuple brésilien s'est accoutumé à "affronter la vie" et à atteindre ses buts par la lutte c'est-à-dire en surmontant les difficultés au prix de grands efforts. Pourquoi n'affronterait-il pas aussi le défi de réaliser les changements nécessaires afin de créer des relations plus égalitaires et d'en finir avec la corruption ?

- 2 Le peuple brésilien n'est pas encore parvenu à sa pleine stature. Ce dont nous avons hérité, c'est de l'Entreprise Brésil, composée d'une élite esclavagiste et d'une foule de gens dénués de tout. Mais, du sein de cette foule, se sont levés des leaders et des mouvements sociaux conscients et organisés. Leur rêve ? Réinventer le Brésil. Le processus est parti de la base et on ne pourra plus l'arrêter.

- 3 Malgré leur dénuement et leur vie en marge de la société, les pauvres, dans leur sagesse, ont inventé des chemins de survie. S'ils veulent venir à bout de cette situation critique, Etat et hommes politiques doivent écouter et mettre en valeur ce que le peuple sait bien, ainsi que ce qu'il a inventé. Alors seulement le fossé entre les élites et le peuple sera comblé et notre nation deviendra une et complexe à la fois.

- 4 Le Brésilien a un lien très fort avec l'espérance. Elle est la dernière à s'éteindre. C'est pour cela qu'il a la certitude que Dieu écrit droit avec des lignes courbes. L'espérance est le secret de son optimisme, qui lui permet de relativiser les situations dramatiques, de danser son carnaval, de soutenir ardemment son équipe de foot et de maintenir allumée la flamme de cette utopie : la vie est belle et demain elle peut être encore meilleure.

- 5 La peur est inhérente à la vie parce que "vivre est dangereux" et comporte toujours des risques. Ceux-ci nous obligent à évoluer et ils fortifient notre espérance. Ce que le peuple veut le plus, à l'inverse des élites, c'est une évolution qui rende moins difficile l'accès au bonheur et à l'amour.

- 6 Le contraire de la peur, ce n'est pas le courage. C'est la foi : croire que les choses peuvent être différentes et que, si nous nous organisons, nous pouvons progresser. Le Brésil a montré qu'il n'est pas valorisé seulement par son carnaval et par le football ; mais aussi par son agriculture, son architecture, sa musique et par son inépuisable joie de vivre.

Leonardo Boff

Adital 22 novembre 2011

Repris dans les EV 79 d'avril 2012

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14 mai 2012 1 14 /05 /mai /2012 16:33

eglise-Port-Lesney.jpg 

  

  

 ASSEMBLEE GENERALE

 

 

Samedi 2 juin 2012

Salle des Fêtes de Port-Lesney

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

14 heures, assemblée statutaire  

Présentation des différents rapports

 

Débat

 

Vers 15 heures Pierre Crevoisier viendra nous présenter le séjour qu'il a effectué au Brésil, en juillet 2011, avec le Mouvement des Sans Terre, dans le cadre d'un travail avec le Comité Catholique contre la Faim et pour le Développement.

 

 J1-receuillement-sur-la-tombe-de-Gaby.jpg

 

A 17 heures, recueillement sur la tombe de Gaby.

Un pique-nique est prévu à midi à la maison Maire,

 

 

rue du Port à Port-Lesney ou à la salle des fêtes en cas de pluie.

 

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10 mai 2012 4 10 /05 /mai /2012 17:15

Le 18 décembre 2011 l’église des Cordeliers, à Lons le Saunier, était le lieu de rendez-vous des fidèles et des amis de Gaby Maire, prêtre assassiné au Brésil il y a vingt-deux ans

 

Chacun avait bien conscience que toutes ces veillées de Noël faisaient revivre le souvenir de ce prêtre qui avait compris qu’en marchant au rythme de ses valeurs il trouverait la Vie. Mais c’était la mort qui était au rendez-vous, commanditée par des personnes que ce prêtre gênait. La mort d’un homme mais pas le silence sur la vérité que ce crime entendait bien déguiser.

 

Après le repas pris en commun dans les locaux de la paroisse St Luc, Bernard Colombe, de retour du Brésil, nous donnait les nouvelles espérées. En effet, ce prêtre lyonnais, compagnon de Gaby Maire il y a trente ans à Vitoria, précisait que le procès, enregistré dès 1990, puis annulé en 2007, allait être repris au niveau de la Cour d’Assises, avec un juge attentif à l’impartialité de la Justice, et trois personnes de la société civile. Des pétitions sont envoyées aux avocats brésiliens pour bien montrer la confiance que tous les amis français accordent à la Justice brésilienne.

 

Si, dans les années 70, un slogan affirmait : "l’Eglise c’est nous", Gaby Maire, fondateur du Mouvement des Citoyens Populaires du Monde, élargissait la portée de sa mission. Pour illustrer la mutation de la société brésilienne, le conférencier parlait d’un pays bien décidé à s’ouvrir au monde : les Journées Mondiales de la Jeunesse, les Jeux Olympiques et la Coupe du Monde de football. Le Brésil veut présenter un visage ouvert, s’efforçant de combler le retard imposé par les grands propriétaires, qu’ils soient industriels ou ruraux. Ceux qui animaient les mouvements populaires ont pu être rassurés par l’arrivée au pouvoir des députés du Parti des Travailleurs et du président LULA, mais Bernard Colombe a observé que ces acteurs de la vie civile sont devenus les consommateurs de ce qui leur a été proposé : la revendication sociale semble différée, quand le Brésil sera devenu la grande puissance espérée. Le catholicisme reste un élément important et s’il n’est plus à la base des revendications sociales, il demeure une référence, fragilisée par d’autres religions qui sont tour à tour "essayées", "appréciées" pour leur dynamisme. Nous avons en France des échos de ce qui ralentit la poursuite du mouvement des "paysans sans terre", des projets de grands travaux qui empiètent sur les terres des Indiens. Nous gardons à l’esprit ce que disait un sage :

"Un arbre qui tombe fait plus de bruit

qu’une forêt qui pousse"

Maryse Marchand

 

Dans les EV 79 d'avril 2012

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Présentation

  • : Les amis de Gabriel MAIRE
  • : L'association "Les amis de Gabriel MAIRE" a été créée après l'assassinat de Gaby au Brésil le 23 décembre 1989. . A associação "les Amis de Gabriel Maire" foi criada depois da morte do Padre Gabriel em Brasil o 23 de dezembro de 1989.
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