Toi aussi, petit enfant, tu seras appelé
prophète du Très-Haut (...)
pour illuminer ceux qui habitent les ténèbres
et l’ombre de la mort,
pour conduire nos pas
au chemin de la paix. »
"Je crois de toutes mes forces au Dieu de la Justice, au Dieu qui n'admet pas que l'on pactise avec le Mal, au Dieu qui défend la cause du pauvre, au Dieu qui chemine avec le peuple, au Dieu qui vomit l'oppression, l'hypocrisie, le mensonge, la violence de tout genre..."
"Eu creio com todas as minhas forças no Deus da Justiça, no Deus que não aceita que a gente compactue com o Mal, no Deus que defende a causa do pobre, no Deus que caminha com o povo, no Deus que vomita a opressão, a hipocrisia, a mentira, a violência de todo gênero..."
Leia a carta integra em português abaixo.
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Echos de Vitόria
N° 26 - 10 septembre 1989
Bien chers amis,
Psaumes
J'aimerais commencer ce numéro en citant un certain nombre de psaumes de la Bible, parmi lesquels les psaumes 55, 56, 58, 59... et tant d'autres. Croyants ou non, tous pourront y découvrir l'état d'esprit du croyant devant les agressions de ce monde. Quelques citations du psaume 55 (versets 13, 16, 20, 23, 24...) :
Ce n'est pas un ennemi qui m'insulte,
Car je le supporterais.
Ce n'est pas un adversaire qui triomphe de moi...
Mais c'est toi, mon compagnon,
Mon collègue, mon ami intime.
Nous allions ensemble adorer dans le temple avec le peuple
Et nous conversions en toute liberté !
... La méchanceté est chez eux ; elle est en eux.
... Que Dieu entende et qu'il les humilie !
Ils ne changeront pas,
Ils ne craignent pas Dieu !...
Rejette ton fardeau, mets-le sur le Seigneur,
Il te réconfortera,
Il ne laissera jamais le juste chanceler.
Et toi, Dieu, tu les feras descendre dans un charnier béant,
Ces traîtres et assassins,
Ils ne vivront pas la moitié de leurs jours.
Mais moi, je compte sur toi, Seigneur.
Je veux répondre à quelques correspondants qui m'ont trouvé un peu tendu et nerveux dans certaines lettres. Ce sont des choses qui arrivent ! Et le chrétien qui lutte se retrouve parfaitement dans les sentiments exprimés par le psalmiste. C'est vrai qu'il est écrit : « Si Dieu ne construit la maison, c'est en vain que travaille le maçon ». Croire à l'action de Dieu et pas seulement en notre travail, et que ceux qui s'inquiètent soient tranquilles : je n'ai pas perdu la foi. Au contraire ! Je crois de toutes mes forces au Dieu de la Justice, au Dieu qui n'admet pas que l'on pactise avec le Mal, au Dieu qui défend la cause du pauvre, au Dieu qui chemine avec le peuple, au Dieu qui vomit l'oppression, l'hypocrisie, le mensonge, la violence de tout genre, etc... Ces choses sont graves ; bien pire encore quand elles sont le fait de personnes qui se disent croyantes, voire qui assument des responsabilités d’Église : cela devient alors IN-TO-LÉ-RABLE.
• Violence - Institution :
Je n'exagère pas quand je dis que la violence n'a fait qu'augmenter au Brésil, et plus particulièrement dans notre État, État de l'Esprit-Saint. Chaque mois sont assassinés des militants syndicalistes, membres de partis de gauche, tous des chrétiens : 19 juin, 19 juillet, 11 septembre... Une liste de militants « marqués pour mourir » est connue : sur cette liste, des membres du syndicat des travailleurs agricoles, du Parti des travailleurs, de la CPT (Commission Pastorale de la Terre), des prêtres et religieuses, l'évêque de São Mateus, dom Aldo Gerna. Ce dernier, avec qui j'ai parlé par téléphone ces jours-ci, a tout prévu pour le cas où il serait assassiné. Une ordination sacerdotale s'est déroulée dans cette ambiance, il y a quelques semaines, parce que le jeune ordinand était aussi menacé de mort. Le siège de la CPT de São Mateus a été envahi de nuit, pillé, les archives saccagées, volées ou brûlées sur place.
La police est complice de tout cela. Les assassins sont connus de tout le monde…, mais courent les rues, armés : la plupart du temps, ces crimes ont lieu en plein jour, et parfois devant témoins. Ceux qui commandent les crimes, gros propriétaires et hommes politiques de droite, sont bien connus, mais ne sont pas inquiétés. L'UDR (Union Démocratique Rurale) est très riche, grâce à l'argent des gros propriétaires terriens, et a pignon sur rue ; son ex-président et fondateur, un jeune médecin cow-boy de l'État de Goiás, est candidat à la présidence de la République. L’Église du Brésil a très souvent condamné ce type d'organisation, mais les responsables ont beau jeu de dire qu'ils sont « de l’Église du Pape et du Vatican », « et non de la CNBB » : ils vont à la messe, ont les portefeuilles bien garni, mais sont plus intéressés à garnir encore plus leurs comptes en banque qu'à perdre du temps à réfléchir sur l'Évangile.
• Autres violences
Deux adolescents restent emprisonnés plusieurs jours (et ici, être emprisonné signifie presque automatiquement être battu, humilié et torturé) parce qu'ils ont tué un oiseau. Mais tous les tueurs à gage des riches propriétaires sont libres et protégés ! Le 17 septembre, trente-sept bandits sont interpellés à Vitόria, membres d'un vaste réseau de vol d'autos, de trafic de drogue (connexion Vitória-Bolivie) et criminels, ce sont des industriels, officiers de la police, hauts fonctionnaires... Le 19 septembre, les journaux locaux annoncent que tous sont relâchés.
Dans les É.V. n° 25, j'écrivais que la « Justice » obligeait notre maire à payer − très cher − des employés fantômes. La chose s'est compliquée rapidement dans notre municipe de Cariacica (entre 300 et 350 000 habitants). Ce maire, Vasco Alves junior, fut élu le 15 novembre 1988 avec près de 62 % des voix. Juriste, ancien avocat de la commission Justice et Paix de 1'archidiocèse de Vitόria, ancien député fédéral, des plus actifs pour la Constitution brésilienne promulguée l'an dernier, c'est un homme très populaire : un peu populiste quelques fois sans doute, mais fermement engagé au service des classes populaires.
L'ensemble des forces conservatrices ne pouvait admettre un maire de ce genre ici ! Depuis plus de vingt ans, une famille régnait sur Cariacica par tous les moyens : corruption, assassinat des gêneurs (y compris des maires élus), démagogie effrénée, dispensant les grandes entreprises, commerces, banques du municipe de payer leurs impôts, achetant la « Justice », etc... Le 18 mai dernier, le conseil municipal résolut de retirer son mandat au maire si bien élu, alléguant des « irrégularités ». Bien sûr, tout le monde comprit aussitôt que c'était à peine un prétexte pour en finir avec une expérience qui allait contredire et contrecarrer les habitudes de corruption du municipe.
Alors a commencé une véritable guerre. D'un côté, le maire persécuté, appuyé par les associations de quartiers, certains partis de gauche, les communautés de base du municipe (plus de cent) ; de l'autre, la majorité des conseillers municipaux, les sociétés immobilières (qui sont un véritable empire, organisations de voleurs), toutes les grandes entreprises, une partie de la « Justice », achetée, une partie des employés municipaux habitués à profiter des miettes de la corruption. Il y eut séquestre de collaborateurs du maire, qui furent drogués et torturés. Les hommes politiques se divisèrent, bien que tous sachent parfaitement que les accusations avaient été montées de toutes pièces. Vasco Alves étaient en effet un possible candidat aux élections à gouverneur de l’État en 1990, et, dans ce cas, le probable vainqueur.
Il faut attendre ce 20 septembre pour que la « Justice » prenne une décision favorable au maire « cassé ». Combien de péripéties, de coups bas, de menaces de mort ! De l'argent à flot pour les conseillers municipaux qui accepteraient de voter contre le maire élu, des trahisons... L’Église locale a été la principale force organisatrice du peuple, utilisant un slogan : « Paix et démocratie à Cariacica : respectez le vote du peuple ». En dix jours, 15 000 signatures recueillies pour demander aux conseillers municipaux de respecter la démocratie. Devant la plupart des églises, surgirent de grandes banderoles avec le slogan cité ci-dessus ; chaque vendredi à 15 heures et dimanche à 18 heures, rassemblements de prière (psaume, silence, « Notre Père ») sur de nombreuses places du municipe, au pied de la banderole « Paix et démocratie... » Le 21 juillet, grande manifestation, de type pacifique et non-violent, sur le tronçon le plus fréquenté de la route nationale et dans la rue principale, avec chants, moments de silence absolu, tout le monde assis par terre.
Ces quatre mois furent d'une grande intensité : une expérience de plus de ce que sont le règne de l'argent, la soif absolue de pouvoir, le mépris total du peuple. La violence des puissants à l’état pur.
Un certain nombre de familles chassées du lotissement qu'elles occupaient (voir É.V. n° 25) sont restées à proximité, dans des conditions misérables, mais avec une force incroyable pour lutter. Il y a quelques semaines, la police est revenue, cassant tout de nouveau, jetant des pneus dans un hangar occupé par ces pauvres gens et menaçant d'y mettre le feu s'ils ne sortaient pas aussitôt. Une jeune femme ayant accouché quatre jours plus tôt était ainsi au milieu des autres, par un temps relativement frais, en plus insultée pour être ainsi à la rue avec un bébé ! Mais ces gens sont tellement décidés à obtenir un coin à eux pour habiter qu’ils n'acceptèrent pas de loger dans les salles offertes par les communautés voisines : la police et les hommes de main des sociétés immobilières pouvaient venir de nuit brûler les quelques affaires personnelles ou même arnaquer avec des armes !
La commission Justice et Paix de l'archidiocèse, par ses avocats, représente ces « occupants » auprès de la Justice.
Je comprends parfaitement que, de loin, on ne puisse pas réaliser tout cela. Moi-même, qui travaille depuis neuf ans ici, je n’ai pas la prétention de bien connaître les plus pauvres et de bien les comprendre. Mais puissions-nous comprendre tous, que la « résignation » est un poison inventé par les puissants pour mieux exploiter et dominer les faibles, et que la révolte contre le Mal et le péché institutionnalisé est une attitude évangélique, une réaction contre la violence érigée en système de domination.
Et l’Église ?
Les exemples de courage et d'engagement total aux côtés des exploités ne manquent pas. Mais.....
Quand Jean Paul II visita le Brésil en 1980, tout le monde se rappelle du long « abrazo » qu'il donna à Dom Helder Câmara, alors archevêque de Recife, devant toutes les télévisions du monde. Ce fut interprété comme une prise de position en faveur du travail de Dom Helder et de sa ligne pastorale et théologique. Mais quand Dom Helder se retira en 1985, le même Jean Paul II choisit pour lui succéder un évêque radicalement opposé à tout ce que représente Dom Helder : Dom José Cardoso Sobrinhe. Durant ces quatre ans, ce dernier s'est acharné à détruire tout ce qui avait été fait. Ayant passé la plus grande partie de sa vie à Rome, à l'ombre du Vatican, avec seulement une petite expérience pastorale dans un tout petit diocèse ultra conservateur du Minas Gérais, Dom Cardoso se mit à gouverner avec autoritarisme, entrant en conflit ouvert avec pratiquement tous les hommes de confiance de Dom Helder.
Les exemples pullulent. Refus de célébrer la messe quand le peuple de communautés utilise des instruments à percussion ; renvoi de prêtres jugés indésirables, un des derniers en date étant Antoine Guérin, français, choix de deux évêques auxiliaires également conservateurs et sans aucune expérience pastorale. Quand il licencia le prêtre irlandais Thiago Thorlby, de la CPT, les petits paysans voulurent rencontrer l'archevêque, mais ce dernier appela la police militaire pour refouler les petits paysans qui voulaient dialoguer ! La commission Justice et Paix (CJP) de l'archidiocèse de Recife réagit et publia une note de protestation.
Cardoso supprima la CJP et retira le caractère ecclésial à ses membres et à leurs activités. On pourrait continuer la liste ! Les revues brésiliennes comme « Veja » (sorte d’Express), signalent que Dom Helder, retraité à Recife, fit tout pour maintenir des rapports cordiaux avec Cardoso et, malgré tout ce qu'il observait de différences, ne fit jamais une seule remarque en public.
Mais tout récemment, de connivence avec le Vatican, l'archevêque a décidé de fermer l'Institut théologique de Recife et le séminaire régional « Nordeste 2 », qui donnaient la formation à plus de cinq cents étudiants, dans la ligne de la théologie de la Libération. L'ordre arrive de Rome en septembre comme une bombe, alors que Cardoso est courageusement en vacances dans la « Ville sainte »
Pour la première fois depuis 1985, Dom Helder réagit : « Ces deux séminaires sont des institutions sérieuses, honnêtes et bonnes, et il n'y a pas de motifs pour les fermer ». Un des évêques auxiliaires de Recife téléphona à Dom Helder pour se plaindre de ses ingérences dans les problèmes de l’archidiocèse !
Dans son langage que des hommes d'Église contestent (et qui est peut-être contestable, mais néanmoins révélateur), la presse signale que, sous le pontificat de Paul VI, tous les archevêques du Brésil étaient « nettement progressistes ». « Aujourd'hui, disent les journaux, des trente-six archevêques brésiliens, seize sont conservateurs, douze sont progressistes, et huit modérés ». Pure coïncidence sans doute. Et l'on sait la persécution morale (c'est la pire !) du Vatican contre le cardinal Arns, de São Paulo, contre Dom Pedro Casaldaliga, et d'autres évêques, sans parler des théologiens en général, de beaucoup de congrégations religieuses... Quelques réactions commencent à s'organiser.
Tout cela est grave, très grave. D'abord parce que tous les coups de Rome vont systématiquement, brutalement, injustement, contre tout ce qu'il y a de plus évangélique. C'est cela, ce qu'ils appellent la « nouvelle évangélisation » ? Ensuite, c'est grave parce que Rome et ses lieutenants au Brésil ne peuvent ignorer qu'ils s'attaquent à des hommes très engagés aux côtés du peuple opprimé, et pour cela très souvent menacés (y compris de mort !) par les tueurs du pouvoir économique. Qu'est-ce que c'est que cette complicité (pour le moins objective) de hauts dignitaires de l’Église du Christ avec les oppresseurs, avec les tueurs à gage du capitalisme sauvage. […]
De nouveau… « Justice »… ?
Les choses du Mal vont très vite. J'ai écrit qu'il a fallu attendre le 20 septembre pour que la « Justice » (?) prenne une décision en faveur du maire déboulonné parce qu'il dérangeait tous les types de pouvoir et les habitudes de corruption. Moins de vingt-quatre heures après, le 21 septembre, un autre juge déclarait illégale la sentence prononcée la veille en faveur du maire ! De Gaulle en voyage au Brésil du temps de la dictature militaire avait dit : « Ce pays n'est pas un pays sérieux ». Un pays où les citoyens ne peuvent avoir aucune confiance en la Justice, parce que chaque juge émet une opinion totalement différente de celle d'un autre juge, simplement parce qu'il se met au service de la classe dominante et d'un clan politique, ou parce que la majorité des magistrats se laissent acheter (par de grosses sommes, du reste), ce pays peut-il être appelé démocratique ? Je réponds : Non. Méprisé le vote du peuple, méprisé le « Tribunal des comptes » (le plus important tribunal chargé de contrôler les comptes des administrations) qui avait publiquement reconnu que notre maire n'avait pas commis d'irrégularités ! Méprisée l'opinion publique ; méprisé le peuple qui paie la note de ce ballet de maires à la tête du municipe ; méprisé le propre maire, chassé, remis en piste par la « Justice », chassé de nouveau, convoqué à nouveau par la « Justice », rejeté une nouvelle fois... ; jusqu’à quand ?
On a vraiment l'impression d'être témoin de l'œuvre du Diable en personne, d'assister au travail produit par tout ce qu'il y a de plus sordide en l'homme assoiffé de pouvoir, d'argent, à tout prix... Et il faudrait rester insensible ? Malheureusement, on se sent impuissant. Et le peuple brésilien, qui n'a pratiquement jamais connu autre chose, continue à penser qu'il est impossible d'avoir le sens du Bien commun. Ces faits font perdre toute espérance et retardent toute prise de conscience; ils favorisent désespoir, individualisme, ils vont contre tout le travail que nous essayons de faire.
Il faut savoir terminer
J'ai commencé cette lettre début septembre, espérant la terminer rapidement. J'ai dû interrompre, et recommencer le 21, seulement pour écrire quelques lignes. Le 4 octobre, je reprenais mon brouillon, mais j'ai dû renoncer une fois de plus. Pourquoi ? Question de temps, bien sûr ! Ce dimanche soir, je termine, coûte que coûte. Nous sommes le 15 octobre... Je vais seulement résumer quelques nouvelles, que j'espère pouvoir reprendre d'ici à la fin de l'année dans un autre n° des É.V.
• Incroyable..., mais vrai ! Notre maire, Vasco Alves, réinstallé le 20 septembre, retiré de son poste le 21, a retrouvé sa fonction le 3 octobre. Vive la Justice ? Peut-être !... Mais le jour même où ils sentirent que la Justice allait replacer définitivement le maire à son poste, ceux qui ont intérêt à le voir écarté organisèrent une grève des employés municipaux. Quand certains de ceux-ci ont essayé d'aller travailler, parce que la grève n'était pas organisée par les travailleurs et qu'elle avait un but autre qu'économique et social, ils ont été « lapidés » par des conseillers municipaux ! Toujours le même groupe qui, afin de pouvoir voler, piller le municipe, veut créer la pagaïe complète.
• Le 24 septembre, nous avions une grande journée de rencontre et de partage entre les cent-vingt communautés ecclésiales de base de notre zone pastorale.
Le 8 octobre, ce fut l'installation de la paroisse Saint-François-d'Assise à Porto de Santana : une lettre entière ne serait pas suffisante pour raconter tout le travail fait, et la beauté de la fête. Je le ferai.
• Alors que le Brésil s'est habitué à une inflation mensuelle de 40 %, vingt-deux candidats à la présidence de la République se présentent chaque jour à la télévision pour essayer de gagner des voix pour le 15 novembre. Les premières élections présidentielles du Brésil depuis vingt-neuf ans. Deux heures et vingt minutes de propagande politique tous les jours, sur toutes les radios et télévisions du pays, du 15 septembre au 13 novembre. Que de démagogie ! Que d'argent perdu ! À un mois exactement des élections, plus de la moitié des 82 millions d'électeurs brésiliens disent ne pas savoir encore pour qui ils vont voter ! Quand cette lettre arrivera à votre adresse, nous saurons déjà probablement le nom des deux candidats qui iront au deuxième tour. Dans les communautés de base, parmi les travailleurs plus conscients, on observe avec plaisir et espérance que Lula, président du PT (Parti des Travailleurs), grimpe dans les enquêtes d'opinion. Rêve ?
* * * * *
Au milieu de toutes les difficultés et de tant de conflits, les membres des communautés ecclésiales de base aiment chanter ce chant d'espérance, dont voici la traduction :
Refrain : Il va arriver un nouveau jour,
Un nouveau Ciel, une nouvelle Terre
Et une nouvelle mer.
Et ce jour-là les opprimés
D'une seule voix
Iront chanter la Liberté.
En cette nouvelle Terre
Le nègre n'aura plus de chaînes,
Et notre indien sera vu comme une personne
En cette nouvelle Terre
Le nègre, l'indien et le mulâtre,
Le blanc, et tout le monde,
Vont manger au même plat.
Amicalement
Gaby
Ecos de Vitória nº 26
10 de setembro de 1989[1]
Caros amigos,
SALMOS
Gostaria de começar este número citando certo número de salmos da Bíblia, dentre os quais os salmos 55, 56, 58, 59... e tantos outros. Crentes ou não, todos poderão descobrir nos salmos o estado de espírito do crente diante das agressões deste mundo. Algumas citações do salmo 55 (versículo 13, 16, 20, 23, 24...):
“Não é um inimigo que me insulta.
Se fosse, eu o suportaria.
Não é um adversário que triunfa sobre mim...
Mas és tu, meu companheiro,
Meu colega, meu amigo íntimo.
Nós íamos juntos adorar no Templo com o povo,
E conversávamos com toda liberdade
... A maldade está com eles; neles ela está.
... Que Deus ouça e os humilhe!
Eles não mudarão;
Eles não temem a Deus.
Deixe o teu fardo, confia-o ao Senhor.
Ele te reconfortará.
Ele jamais deixará o justo vacilar.
E tu, Deus, tu os farás descer a um ossuário escancarado,
Esses traidores e assassinos.
Eles não viverão a metade de seus dias.
Mas eu, eu confio em ti, Senhor.”
Eu quero responder a alguns correspondentes que me acharam um pouco tenso e nervoso em certas cartas. Isso são coisas que acontecem! E o cristão que luta se reencontra perfeitamente nos sentimentos expressos pelo salmista. É verdade que está escrito: “Se Deus não constrói a casa, é em vão que trabalha o operário”[2]. Crer na ação de Deus e não somente no nosso trabalho, e que àqueles que se preocupam fiquem tranquilos: eu não perdi a fé. Ao contrário! Eu creio com todas as minhas forças no Deus da Justiça, no Deus que não aceita que a gente compactue com o Mal, no Deus que defende a causa do pobre, no Deus que caminha com o povo, no Deus que vomita a opressão, a hipocrisia, a mentira, a violência de todo gênero, etc. essas coisas são graves; pior ainda quando elas são feitas por pessoas que se dizem crentes, visto que assumem responsabilidades na Igreja: isto se torna então IN-TO-LE-RÁ-VEL.
VIOLÊNCIA-INSTITUIÇÃO:
Eu não exagero quando eu falo que a violência só aumenta no Brasil, e mais particularmente no nosso Estado, o Estado do Espírito Santo. A cada mês são assassinados militantes sindicalistas, membros dos partidos de esquerda, todos cristãos: 19 de junho, 19 de julho, 11 de setembro... Uma lista de militantes “marcados para morrer” é conhecida: nessa lista, membros do sindicato dos trabalhadores agrícolas, do Partido dos Trabalhadores, da CPT (Comissão Pastoral da Terra), padres e religiosas, o bispo de São Mateus, Dom Aldo Gerna. Este último, com quem falei ao telefone estes dias, tudo previu para o caso de ser assassinado. Uma ordenação sacerdotal ocorreu nesse ambiente há algumas semanas, porque o jovem ordenando estava também ameaçado de morte. A sede da CPT de São Mateus foi invadida de noite, pilhada, os arquivos saqueados, roubados e queimados no local.
A polícia é cúmplice de tudo isso. Os assassinos são conhecidos de todo mundo. Mas correm pelas ruas, armados: a maior parte do tempo, esses crimes acontecem em plena luz do dia, e às vezes, diante de testemunhas. Aqueles que comandam os crimes, grandes proprietários e políticos de direita, são bem conhecidos, mas não estão preocupados. A UDR (União Democrática Ruralista) é muito rica, graças ao dinheiro dos grandes proprietários de terras, e grandes comerciantes: seu ex-presidente e fundador, um jovem médico cowboy do Estado de Goiás, é candidato à Presidência da República. A Igreja do Brasil tem muitas vezes condenado esse tipo de organização, mas os responsáveis têm um bom jogo de cintura ao dizer que eles são “da Igreja do Papa e do Vaticano” – “e não da CNBB” – eles vão à missa, têm as carteiras bem cheias, mas estão mais interessados em encher ainda mais suas contas bancárias que perder tempo em refletir sobre o Evangelho.
OUTRAS VIOLÊNCIAS
Dois adolescentes ficaram presos vários dias (e aqui, ser aprisionado significa, quase que automaticamente, apanhar, ser humilhado e torturado) porque eles caçaram um passarinho. Mas todos os pistoleiros de aluguel a serviço dos ricos proprietários estão livres e protegidos! No dia 17 de setembro, 37 bandidos são detidos em Vitória, membros de uma extensa rede de roubo de carros, de tráfico de drogas (conexão Vitória-Bolívia), eles são industriais, policiais, altos funcionários... No dia 19 de setembro, os jornais locais anunciam que todos são soltos.
- Nos EV nº 25 escrevi que a “Justiça” OBRIGOU nosso prefeito a pagar – muito caro – aos funcionários fantasmas. A coisa se complicou rapidamente em nosso município de CARIACICA (entre 300 e 350 mil habitantes). O prefeito, Vasco Alves Junior, foi eleito no dia 15 de novembro de 1988 com quase 62% dos votos. Jurista, antigo advogado da Comissão Justiça e Paz da arquidiocese de Vitória, ex-deputado federal, um dos mais ativos na elaboração da Constituição brasileira promulgada no ano passado, é um homem muito popular: um pouco populista, às vezes, sem dúvida, mas firmemente engajado a serviço das classes populares.
O conjunto das forças conservadoras não pode admitir um prefeito deste tipo aqui! Durante mais de 20 anos, uma família reina sobre Cariacica, POR TODOS OS MEIOS: corrupção, assassinato de intrusos que incomodam (incluindo prefeitos eleitos), demagogia desenfreada, dispensando as grandes empresas, comércios, bancos do município de pagar seus impostos, comprando a “Justiça”, etc. No último 18 de maio, a Câmara Municipal resolveu retirar o mandato do prefeito eleito pelo povo, alegando “irregularidades”. É claro, todo mundo compreendeu imediatamente que era apenas um pretexto para acabar com uma experiência que iria contradizer e frustrar os hábitos de corrupção do município.
Então começou uma verdadeira guerra. De um lado, o prefeito cassado, apoiado pelas associações de bairros, certos partidos de esquerda, as comunidades de base do município (mais de cem); do outro, a maioria dos vereadores, as sociedades imobiliárias (que são um verdadeiro império, organizações de ladrões) todas as grandes empresas, uma parte da “Justiça” comprada, uma parte dos funcionários municipais acostumados a aproveitar das migalhas da corrupção. Houve um sequestro de colaboradores do prefeito, que foram drogados e torturados. Os políticos se dividiram, embora todos sabiam perfeitamente que as acusações foram fabricadas. Vasco Alves seria, de fato, um possível candidato às eleições a governador do Estado em 90, e, nesse caso, o provável vencedor.
Temos de esperar este 20 de setembro para que a “Justiça” tome uma decisão favorável ao prefeito cassado. Quantas peripécias, golpes baixos, ameaças de morte! Um fluxo de dinheiro para os vereadores que concordaram em votar contra o prefeito eleito, traições... A Igreja local foi a principal força organizadora do povo, utilizando um slogan: “PAZ E DEMOCRACIA EM CARIACICA: RESPEITEM O VOTO DO POVO!”. Em 10 dias, 15.000 assinaturas recolhidas para pedir aos vereadores de respeitar a democracia. Em frente à maioria das igrejas surgiram grandes faixas com o slogan citado acima: toda sexta-feira às 15 horas, e domingos às 18 horas, momentos orantes (salmos, silêncio, Pai-nosso) nas inúmeras praças do município, ao pé da bandeira “Paz e democracia...”. No dia 21 de julho, grande manifestação, do tipo pacífica e não violenta, na BR, a estrada mais movimentada, e na rua principal, com cantos, momentos de silêncio absoluto, num dado momento da manifestação todo mundo sentado no chão.
Estes quatros meses foram de uma grande intensidade: uma experiência a mais do que é o reinado do dinheiro, a sede absoluta do poder, o desprezo total do povo. A VIOLÊNCIA DOS PODEROSOS NO ESTADO PURO.
Um certo número de famílias expulsas do terreno que elas ocupavam (ver EV nº 25) permaneceu próximo, em condições miseráveis, mas com uma força incrível para lutar. Há algumas semanas, a polícia voltou, quebrando TUDO de novo, jogando pneus no galpão ocupado por essa pobre gente e ameaçando colocar fogo se eles não saíssem logo do local. Uma jovem mulher que tinha dado à luz quatro dias antes estava no meio dos outros, num tempo relativamente frio; e ainda mais insultada por estar assim na rua com um bebê! Mas essas pessoas estão tão determinadas a ter um canto deles para morar que não aceitaram morar em salas oferecidas pelas comunidades vizinhas: a polícia e os “capachos” das sociedades imobiliárias poderiam vir durante a noite queimar alguns pertences pessoais, ou mesmo atacar com armas!
A Comissão Justiça e Paz da Arquidiocese, através dos seus advogados, representa esses “ocupantes” junto à Justiça.
Compreendo perfeitamente que, de longe, não podemos entender tudo isso. Eu mesmo, que trabalho há nove anos aqui, não tenho a pretensão de conhecer bem os mais pobres e os compreender. Mas possamos nós entender que a resignação é um veneno inventado pelos poderosos para melhor explorar e dominar os fracos e que a revolta contra o Mal e o pecado institucionalizado é uma atitude evangélica, uma reação contra a violência construída num sistema de dominação.
E A IGREJA?
Os exemplos de coragem e de engajamento total ao lado dos explorados não faltam. Mas...
Quando João Paulo II visitou o Brasil em 1980, todo mundo se lembra do longo abraço que ele deu em Dom Helder Câmara, então Arcebispo de Recife, diante de todas as televisões do mundo. Foi interpretado como uma tomada de posição em favor do trabalho de Dom Helder e da sua linha pastoral e teológica. Mas quando Dom Helder se aposentou em 1985, o mesmo João Paulo II escolheu para sucedê-lo um bispo radicalmente contrário a tudo que representa Dom Helder: Dom José Cardoso Sobrinho. Durante estes quatros anos, este último se dedicou a destruir tudo o que havia sido feito. Tendo passado a maior parte de sua vida em Roma, à sombra do Vaticano, com apenas uma pequena experiência pastoral na pequena diocese ultraconservadora de Minas Gerais, Dom Cardoso começou a governar com autoritarismo, entrando em conflito aberto com praticamente todos os homens de confiança de Dom Helder.
Os exemplos são muitos. Recusa de presidir à missa em que o povo utiliza instrumentos de percussão; transferência de padres considerados indesejáveis, sendo um dos últimos, Antonio Guerin, francês; escolha de dois bispos sem nenhuma experiência pastoral. E quando ele afastou o padre irlandês Thiago Thorlby, da CPT!? Os pequenos camponeses quiseram encontrar-se com o bispo, mas este chamou a Polícia Militar para impedir os camponeses que queriam dialogar! A Comissão Justiça e Paz (CJP) da arquidiocese de Recife reagiu e publicou uma nota de repúdio.
Dom Cardoso extinguiu a CJP e retirou o caráter eclesial de seus membros e suas atividades. Poderíamos continuar essa lista! As revistas brasileiras, como a “Veja” (tal como a “Express”), assinalam que Dom Helder, aposentado no Recife, faz tudo para manter relações cordiais com Cardoso e, apesar de todas as diferenças que ele observava, nunca fez nenhuma menção disso em público.
Mas, bem recentemente, de conivência com o Vaticano, o arcebispo decidiu fechar o Instituto Teológico do Recife e o Seminário Regional “Nordeste 2”, que dava formação a mais de 500 estudantes, na linha da Teologia da Libertação. A ordem chega de Roma em setembro como uma bomba, enquanto Cardoso estava corajosamente de férias na “Cidade Santa”!
Pela primeira vez, desde 1985, Dom Helder reagiu: “Esses dois seminários são instituições sérias, honestas e boas, e não há motivos para fechá-las”. Um dos bispos auxiliares de Recife telefonou a Dom Helder para reclamar de suas ingerências nos problemas da arquidiocese.
A imprensa, em sua linguagem que alguns homens de Igreja contestam (e que é, talvez, contestável, mas também revelador), assinala que, sob o pontificado de Paulo VI, todos os arcebispos do Brasil eram “claramente progressistas”. “Hoje, dizem os jornais, dos 36 arcebispos brasileiros, 16 são conservadores, 12 são progressistas, e 8 moderados”. Pura coincidência, sem dúvida. E sabemos como é a perseguição moral (é a pior!) do Vaticano contra o cardeal Arns, de São Paulo, contra Dom Pedro Casaldáliga e outros bispos, sem falar dos teólogos em geral, de muitas congregações religiosas,... Algumas reações começam a se organizar.
TUDO ISSO É GRAVE, MUITO GRAVE. Primeiro porque todos os golpes de Roma vão sistematicamente, brutalmente, injustamente, contra tudo o que existe de mais evangélico. É isso o que eles chamam “Nova Evangelização”? Depois, porque Roma e seus representantes no Brasil não podem ignorar que eles estão atacando homens muito engajados ao lado do povo oprimido, e por isso constantemente ameaçados (ou mortos!) por assassinos do poder econômico. O que é essa cumplicidade dos altos dignitários da Igreja do Cristo com os opressores, com os matadores de aluguel do capitalismo selvagem???
CENTRO DE FORMAÇÃO DOM LUÍS FERNANDES
Em nome de vocês, já doei cerca de 35.000 francos franceses para a construção do Centro de Formação. Duas ou três pessoas gentilmente me fizeram perceber que meu pedido para essa grande obra foi um pouco forte e insistente. Elas têm razão, e eu peço que me desculpem. Eu sou assim; os que me conhecem o sabem: quando eu acredito profundamente numa coisa e que eu quero chegar a um resultado, eu me engajo a fundo, eu visto a camisa. Relendo hoje meu pedido, dou-me conta do exagero... mas a maioria de vocês vai me perdoar, sem dúvida, sabendo que eu não peço nada para mim, mas para o serviço das comunidades que merecem grandemente essa ajuda. Então, uma vez mais, OBRIGADO! E, se quiserem... continuem!
No sábado e domingo de manhã, voluntários vão trabalhar. Durante a semana, cinco trabalhadores trabalham em tempo integral, pagos pela contribuição mensal de pessoas que nisso estão engajadas (mais de 500, até o momento... que dispensam entre 0,70 F e 35 F mais ou menos, sendo o salário de setembro de aproximadamente 310 F). Toda a organização está nas mãos de pessoas da comunidade.
Faço lembrar que a tesoureira dos EV continua a repassar 10% dos donativos de vocês ao CEFAL (Comitê Episcopal França América Latina), para manifestar assim nossa solidariedade com todos os franceses da Igreja da França que trabalham na América Latina.
NOVAMENTE... “JUSTIÇA”...(?)!
As coisas do Mal seguem ligeiro. Eu escrevi que seria preciso esperar o dia 20 de setembro para que a “Justiça”(?) tomasse uma decisão em favor do prefeito afastado por incomodar todo tipo de poder e hábitos de corrupção. Menos de 24 horas depois, dia 21 de setembro, outro juiz declarou ilegal a sentença pronunciada na véspera em favor do prefeito! De Gaulle[3], em viagem ao Brasil do tempo da ditadura militar, havia dito: “Este país não é um pais sério”. Um país onde os cidadãos não podem depositar NENHUMA CONFIANÇA na Justiça, porque cada juiz emite uma opinião totalmente diferente da opinião de outro, simplesmente porque se coloca ao serviço da classe dominante e de um clã político, ou porque a maioria dos magistrados se deixa comprar (por grandes quantias, certamente), este país pode se chamar democrático? Eu respondo NÃO. Desprezado o voto do povo, desprezado o “Tribunal de Contas” (o mais importante Tribunal encarregado de controlar as contas das administrações) que tinha publicamente reconhecido que nosso prefeito não tinha cometido nenhuma irregularidade! Desprezada a opinião pública, desprezado o povo, que paga a conta desse balé de prefeitos à frente do município; desprezado o próprio prefeito cassado, reconduzido ao posto pela “Justiça”, cassado de novo, novamente convocado pela “Justiça”, rejeitado mais uma vez... até quando?
Tem-se realmente a impressão de ser testemunha da obra do Diabo em pessoa, de assistir ao trabalho produzido por tudo o que há de mais sórdido no homem sequioso por poder, por dinheiro, A QUALQUER PREÇO... E é preciso continuar insensível? Infelizmente, sente-se impotente. E o povo brasileiro ̶ que praticamente nunca conheceu outra coisa ̶ continua a pensar que é IMPOSSÍVEL ter o sentido de bem comum. Fatos como esses fazem perder toda esperança e atrasam toda tomada de consciência; favorecem o desespero, o individualismo, vão contra o trabalho que tentamos fazer.
É PRECISO SABER TERMINAR
Comecei esta carta no começo de setembro, esperando terminá-la rapidamente. Tive de interromper, e retomar no dia 21,... somente para escrever algumas linhas. No dia 4 de outubro, retomei meu rascunho, mas precisei renunciar outra vez. Por quê? Vocês perguntam? Questão de tempo, claro! Neste domingo à noite eu termino, custe o que custar. Estamos no dia 15 de outubro... vou somente resumir algumas notícias, que espero poder retomar, daqui até o fim do ano, em um outro número dos EV.
Incrível..., mas verdade! Nosso prefeito, Vasco Alves, reintegrado ao poder no dia 20 de setembro, retirado de seu posto no dia 21, retomou a função no dia 3 de outubro. Viva a Justiça? Talvez!... Mas no exato dia quando sentiram que a Justiça iria devolver definitivamente o prefeito ao seu posto, aqueles que têm interesse em vê-lo afastado organizaram uma greve dos servidores municipais. Quando alguns destes tentaram voltar ao trabalho, porque a greve não tinha sido organizada pelos trabalhadores e que tinha outros objetivos para além do econômico e do social, eles foram “lapidados” por vereadores! Sempre o mesmo grupo que, a fim de poder roubar, pilhar o município,... quer criar a confusão completa!
No dia 24 de setembro, nós tivemos um grande dia de encontro e de partilha entre as 120 comunidades eclesiais de base de nossa área pastoral.
No dia 08 de outubro aconteceu a instalação da paróquia São Francisco de Assis, em Porto de Santana: uma carta inteira não seria suficiente para contar todo o trabalho feito, a beleza, a festa. Eu o farei.
Enquanto o Brasil está habituado a uma inflação MENSAL de 40%, 22 candidatos a Presidente da República se apresentam a cada dia na televisão para tentar ganhar votos no dia 15 de novembro. As primeiras eleições presidenciais do Brasil após 29 anos. Duas horas e vinte minutos de propaganda política todos os dias, em todas as rádios e televisões do país, do dia 15 de setembro ao dia 13 de novembro. Quanta demagogia! Quanto dinheiro perdido! A exatamente um mês das eleições, mais da metade dos 82 milhões de eleitores brasileiros dizem não saber ainda em quem votar! Quando esta carta chegar até vocês, provavelmente já saberemos os nomes dos dois candidatos que irão para o 2º turno[4]. Nas Comunidades de Base, entre os trabalhadores mais conscientes, observa-se, com prazer e esperança, que Lula, presidente do PT (Partido dos Trabalhadores), sobe nas pesquisas de opinião. SONHO?
*** Esta carta é diferente da que eu esperava ter feito. No entanto, eu a envio como está, muito imperfeita, mas contando com a compreensão e amizade de vocês. A minha amizade vocês a tem.
Em meio a tantas dificuldades e conflitos, os membros das Comunidades Eclesiais de Base gostam de cantar este canto de esperança:
REFRÃO: Irá chegar um novo dia,
Um novo céu, uma nova terra, um novo mar.
E, nesse dia, os oprimidos
Numa só voz a Liberdade irão cantar.
Na nova terra o negro não vai ter corrente;
E o nosso índio vai ser visto como gente.
Na nova terra o negro, o índio e o mulato;
O branco e todos vão comer no mesmo prato.
Gaby[5]
[1] Embora padre Gabriel tenha mantido essa data de "10 de setembro" no cabeçalho do EV 26, ele mesmo revela, num dos últimos parágrafos, que só concluiu a redação desse ECOS no dia 15 de outubro.
[2] Salmo 127,1
[3] Charles de Gaulle, um dos mais influentes dirigentes franceses; exerceu diversos cargos políticos, inclusive o de presidente da República Francesa entre os anos 1959 e 1969.
[4] No dia 15 de novembro de 1989, Fernando Collor e Lula foram os mais votados para disputarem o 2º turno das eleições presidenciais. Collor venceu Lula no dia 17 de dezembro do mesmo ano, com 53% dos votos.
[5] Padre Gabriel Maire foi assassinado no dia 23 de dezembro de 1989. Uma coletânea de textos relacionados ao seu assassinato foi publicada na obra intitulada "Prefiro Morrer Pela Vida A Viver Pela Morte"; obra esta que pode ser encomendada através do email padregabrielmaire@gmail.com
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