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23 décembre 2020 3 23 /12 /décembre /2020 23:00

Toi aussi, petit enfant, tu seras appelé
prophète du Très-Haut (...)
pour illuminer ceux qui habitent les ténèbres
et l’ombre de la mort,
pour conduire nos pas
au chemin de la paix. »

Luc 1, 76.79 extrait de l'Evangile de la vigile de Noël

Gaby célébrant une messe télévisée. Padre Gabriel, Presente ! ontem, hoje, sempre !

Gaby célébrant une messe télévisée. Padre Gabriel, Presente ! ontem, hoje, sempre !

"Je crois de toutes mes forces au Dieu de la Justice, au Dieu qui n'admet pas que l'on pactise avec le Mal, au Dieu qui défend la cause du pauvre, au Dieu qui chemine avec le peuple, au Dieu qui vomit l'oppression, l'hypocrisie, le mensonge, la violence de tout genre..."

 

"Eu creio com todas as minhas forças no Deus da Justiça, no Deus que não aceita que a gente compactue com o Mal, no Deus que defende a causa do pobre, no Deus que caminha com o povo, no Deus que vomita a opressão, a hipocrisia, a mentira, a violência de todo gênero..."

 

 

Leia a carta integra em português abaixo.

Un Clic ici pour toute information sur les publications : "Chemins d'Avent avec Gaby"

 

Echos de Vitόria

 

N° 26  -  10 septembre 1989

 

 

Bien chers amis,

 

 

Psaumes

 

J'aimerais commencer ce numéro en citant un certain nombre de psaumes de la Bible, parmi lesquels les psaumes 55, 56, 58, 59... et tant d'autres. Croyants ou non, tous pourront y découvrir l'état d'esprit du croyant devant les agressions de ce monde. Quelques citations du psaume 55 (versets 13, 16, 20, 23, 24...) :

 

Ce n'est pas un ennemi qui m'insulte,

Car je le supporterais.

Ce n'est pas un adversaire qui triomphe de moi...

Mais c'est toi, mon compagnon,

Mon collègue, mon ami intime.

Nous allions ensemble adorer dans le temple avec le peuple

Et nous conversions en toute liberté !

... La méchanceté est chez eux ; elle est en eux.

... Que Dieu entende et qu'il les humilie !

Ils ne changeront pas,

Ils ne craignent pas Dieu !...

Rejette ton fardeau, mets-le sur le Seigneur,

Il te réconfortera,

Il ne laissera jamais le juste chanceler.

Et toi, Dieu, tu les feras descendre dans un charnier béant,

Ces traîtres et assassins,

Ils ne vivront pas la moitié de leurs jours.

Mais moi, je compte sur toi, Seigneur.

 

Je veux répondre à quelques correspondants qui m'ont trouvé un peu tendu et nerveux dans certaines lettres. Ce sont des choses qui arrivent ! Et le chrétien qui lutte se retrouve parfaitement dans les sentiments exprimés par le psalmiste. C'est vrai qu'il est écrit : « Si Dieu ne construit la maison, c'est en vain que travaille le maçon ». Croire à l'action de Dieu et pas seulement en notre travail, et que ceux qui s'inquiètent soient tranquilles : je n'ai pas perdu la foi. Au contraire ! Je crois de toutes mes forces au Dieu de la Justice, au Dieu qui n'admet pas que l'on pactise avec le Mal, au Dieu qui défend la cause du pauvre, au Dieu qui chemine avec le peuple, au Dieu qui vomit l'oppression, l'hypocrisie, le mensonge, la violence de tout genre, etc... Ces choses sont graves ; bien pire encore quand elles sont le fait de personnes qui se disent croyantes, voire qui assument des responsabilités d’Église : cela devient alors IN-TO-LÉ-RABLE.

 

Violence - Institution :

Je n'exagère pas quand je dis que la violence n'a fait qu'augmenter au Brésil, et plus particulièrement dans notre État, État de l'Esprit-Saint. Chaque mois sont assassinés des militants syndicalistes, membres de partis de gauche, tous des chrétiens : 19 juin, 19 juillet, 11 septembre... Une liste de militants « marqués pour mourir » est connue : sur cette liste, des membres du syndicat des travailleurs agricoles, du Parti des travailleurs, de la CPT (Commission Pastorale de la Terre), des prêtres et religieuses, l'évêque de São Mateus, dom Aldo Gerna. Ce dernier, avec qui j'ai parlé par téléphone ces jours-ci, a tout prévu pour le cas où il serait assassiné. Une ordination sacerdotale s'est déroulée dans cette ambiance, il y a quelques semaines, parce que le jeune ordinand était aussi menacé de mort. Le siège de la CPT de São Mateus a été envahi de nuit, pillé, les archives saccagées, volées ou brûlées sur place.

La police est complice de tout cela. Les assassins sont connus de tout le monde…, mais courent les rues, armés : la plupart du temps, ces crimes ont lieu en plein jour, et parfois devant témoins. Ceux qui commandent les crimes, gros propriétaires et hommes politiques de droite, sont bien connus, mais ne sont pas inquiétés. L'UDR (Union Démocratique Rurale) est très riche, grâce à l'argent des gros propriétaires terriens, et a pignon sur rue ; son ex-président et fondateur, un jeune médecin cow-boy de l'État de Goiás, est candidat à la présidence de la République. L’Église du Brésil a très souvent condamné ce type d'organisation, mais les responsables ont beau jeu de dire qu'ils sont « de l’Église du Pape et du Vatican », « et non de la CNBB » : ils vont à la messe, ont les portefeuilles bien garni, mais sont plus intéressés à garnir encore plus leurs comptes en banque qu'à perdre du temps à réfléchir sur l'Évangile.

 

Autres violences

Deux adolescents restent emprisonnés plusieurs jours (et ici, être emprisonné signifie presque automatiquement être battu, humilié et torturé) parce qu'ils ont tué un oiseau. Mais tous les tueurs à gage des riches propriétaires sont libres et protégés ! Le 17 septembre, trente-sept bandits sont interpellés à Vitόria, membres d'un vaste réseau de vol d'autos, de trafic de drogue (connexion Vitória-Bolivie) et criminels, ce sont des industriels, officiers de la police, hauts fonctionnaires... Le 19 septembre, les journaux locaux annoncent que tous sont relâchés.

Dans les É.V. n° 25, j'écrivais que la « Justice » obligeait notre maire à payer − très cher − des employés fantômes. La chose s'est compliquée rapidement dans notre municipe de Cariacica (entre 300 et 350 000 habitants). Ce maire, Vasco Alves junior, fut élu le 15 novembre 1988 avec près de 62 % des voix. Juriste, ancien avocat de la commission Justice et Paix de 1'archidiocèse de Vitόria, ancien député fédéral, des plus actifs pour la Constitution brésilienne promulguée l'an dernier, c'est un homme très populaire : un peu populiste quelques fois sans doute, mais fermement engagé au service des classes populaires.

L'ensemble des forces conservatrices ne pouvait admettre un maire de ce genre ici ! Depuis plus de vingt ans, une famille régnait sur Cariacica par tous les moyens : corruption, assassinat des gêneurs (y compris des maires élus), démagogie effrénée, dispensant les grandes entreprises, commerces, banques du municipe de payer leurs impôts, achetant la « Justice », etc... Le 18 mai dernier, le conseil municipal résolut de retirer son mandat au maire si bien élu, alléguant des « irrégularités ». Bien sûr, tout le monde comprit aussitôt que c'était à peine un prétexte pour en finir avec une expérience qui allait contredire et contrecarrer les habitudes de corruption du municipe.

Alors a commencé une véritable guerre. D'un côté, le maire persécuté, appuyé par les associations de quartiers, certains partis de gauche, les communautés de base du municipe (plus de cent) ; de l'autre, la majorité des conseillers municipaux, les sociétés immobilières (qui sont un véritable empire, organisations de voleurs), toutes les grandes entreprises, une partie de la « Justice », achetée, une partie des employés municipaux habitués à profiter des miettes de la corruption. Il y eut séquestre de collaborateurs du maire, qui furent drogués et torturés. Les hommes politiques se divisèrent, bien que tous sachent parfaitement que les accusations avaient été montées de toutes pièces. Vasco Alves étaient en effet un possible candidat aux élections à gouverneur de l’État en 1990, et, dans ce cas, le probable vainqueur.

Il faut attendre ce 20 septembre pour que la « Justice » prenne une décision favorable au maire « cassé ». Combien de péripéties, de coups bas, de menaces de mort ! De l'argent à flot pour les conseillers municipaux qui accepteraient de voter contre le maire élu, des trahisons... L’Église locale a été la principale force organisatrice du peuple, utilisant un slogan : « Paix et démocratie à Cariacica : respectez le vote du peuple ». En dix jours, 15 000 signatures recueillies pour demander aux conseillers municipaux de respecter la démocratie. Devant la plupart des églises, surgirent de grandes banderoles avec le slogan cité ci-dessus ; chaque vendredi à 15 heures et dimanche à 18 heures, rassemblements de prière (psaume, silence, « Notre Père ») sur de nombreuses places du municipe, au pied de la banderole « Paix et démocratie... » Le 21 juillet, grande manifestation, de type pacifique et non-violent, sur le tronçon le plus fréquenté de la route nationale et dans la rue principale, avec chants, moments de silence absolu, tout le monde assis par terre.

Ces quatre mois furent d'une grande intensité : une expérience de plus de ce que sont le règne de l'argent, la soif absolue de pouvoir, le mépris total du peuple. La violence des puissants à l’état pur.

Un certain nombre de familles chassées du lotissement qu'elles occupaient (voir É.V. n° 25) sont restées à proximité, dans des conditions misérables, mais avec une force incroyable pour lutter. Il y a quelques semaines, la police est revenue, cassant tout de nouveau, jetant des pneus dans un hangar occupé par ces pauvres gens et menaçant d'y mettre le feu s'ils ne sortaient pas aussitôt. Une jeune femme ayant accouché quatre jours plus tôt était ainsi au milieu des autres, par un temps relativement frais, en plus insultée pour être ainsi à la rue avec un bébé ! Mais ces gens sont tellement décidés à obtenir un coin à eux pour habiter qu’ils n'acceptèrent pas de loger dans les salles offertes par les communautés voisines : la police et les hommes de main des sociétés immobilières pouvaient venir de nuit brûler les quelques affaires personnelles ou même arnaquer avec des armes !

La commission Justice et Paix de l'archidiocèse, par ses avocats, représente ces « occupants » auprès de la Justice.

Je comprends parfaitement que, de loin, on ne puisse pas réaliser tout cela. Moi-même, qui travaille depuis neuf ans ici, je n’ai pas la prétention de bien connaître les plus pauvres et de bien les comprendre. Mais puissions-nous comprendre tous, que la « résignation » est un poison inventé par les puissants pour mieux exploiter et dominer les faibles, et que la révolte contre le Mal et le péché institutionnalisé est une attitude évangélique, une réaction contre la violence érigée en système de domination.

 

 

Et l’Église ?

 

Les exemples de courage et d'engagement total aux côtés des exploités ne manquent pas. Mais.....

Quand Jean Paul II visita le Brésil en 1980, tout le monde se rappelle du long « abrazo » qu'il donna à Dom Helder Câmara, alors archevêque de Recife, devant toutes les télévisions du monde. Ce fut interprété comme une prise de position en faveur du travail de Dom Helder et de sa ligne pastorale et théologique. Mais quand Dom Helder se retira en 1985, le même Jean Paul II choisit pour lui succéder un évêque radicalement opposé à tout ce que représente Dom Helder : Dom José Cardoso Sobrinhe. Durant ces quatre ans, ce dernier s'est acharné à détruire tout ce qui avait été fait. Ayant passé la plus grande partie de sa vie à Rome, à l'ombre du Vatican, avec seulement une petite expérience pastorale dans un tout petit diocèse ultra conservateur du Minas Gérais, Dom Cardoso se mit à gouverner avec autoritarisme, entrant en conflit ouvert avec pratiquement tous les hommes de confiance de Dom Helder.

Les exemples pullulent. Refus de célébrer la messe quand le peuple de communautés utilise des instruments à percussion ; renvoi de prêtres jugés indésirables, un des derniers en date étant Antoine Guérin, français, choix de deux évêques auxiliaires également conservateurs et sans aucune expérience pastorale. Quand il licencia le prêtre irlandais Thiago Thorlby, de la CPT, les petits paysans voulurent rencontrer l'archevêque, mais ce dernier appela la police militaire pour refouler les petits paysans qui voulaient dialoguer ! La commission Justice et Paix (CJP) de l'archidiocèse de Recife réagit et publia une note de protestation.

Cardoso supprima la CJP et retira le caractère ecclésial à ses membres et à leurs activités. On pourrait continuer la liste ! Les revues brésiliennes comme « Veja » (sorte d’Express), signalent que Dom Helder, retraité à Recife, fit tout pour maintenir des rapports cordiaux avec Cardoso et, malgré tout ce qu'il observait de différences, ne fit jamais une seule remarque en public.

Mais tout récemment, de connivence avec le Vatican, l'archevêque a décidé de fermer l'Institut théologique de Recife et le séminaire régional « Nordeste 2 », qui donnaient la formation à plus de cinq cents étudiants, dans la ligne de la théologie de la Libération. L'ordre arrive de Rome en septembre comme une bombe, alors que Cardoso est courageusement en vacances dans la « Ville sainte »

Pour la première fois depuis 1985, Dom Helder réagit : « Ces deux séminaires sont des institutions sérieuses, honnêtes et bonnes, et il n'y a pas de motifs pour les fermer ». Un des évêques auxiliaires de Recife téléphona à Dom Helder pour se plaindre de ses ingérences dans les problèmes de l’archidiocèse !

Dans son langage que des hommes d'Église contestent (et qui est peut-être contestable, mais néanmoins révélateur), la presse signale que, sous le pontificat de Paul VI, tous les archevêques du Brésil étaient « nettement progressistes ». « Aujourd'hui, disent les journaux, des trente-six archevêques brésiliens, seize sont conservateurs, douze sont progressistes, et huit modérés ». Pure coïncidence sans doute. Et l'on sait la persécution morale (c'est la pire !) du Vatican contre le cardinal Arns, de São Paulo, contre Dom Pedro Casaldaliga, et d'autres évêques, sans parler des théologiens en général, de beaucoup de congrégations religieuses... Quelques réactions commencent à s'organiser.

Tout cela est grave, très grave. D'abord parce que tous les coups de Rome vont systématiquement, brutalement, injustement, contre tout ce qu'il y a de plus évangélique. C'est cela, ce qu'ils appellent la « nouvelle évangélisation » ? Ensuite, c'est grave parce que Rome et ses lieutenants au Brésil ne peuvent ignorer qu'ils s'attaquent à des hommes très engagés aux côtés du peuple opprimé, et pour cela très souvent menacés (y compris de mort !) par les tueurs du pouvoir économique. Qu'est-ce que c'est que cette complicité (pour le moins objective) de hauts dignitaires de l’Église du Christ avec les oppresseurs, avec les tueurs à gage du capitalisme sauvage. […]

 

 

De nouveau… « Justice »… ?

 

Les choses du Mal vont très vite. J'ai écrit qu'il a fallu attendre le 20 septembre pour que la « Justice » (?) prenne une décision en faveur du maire déboulonné parce qu'il dérangeait tous les types de pouvoir et les habitudes de corruption. Moins de vingt-quatre heures après, le 21 septembre, un autre juge déclarait illégale la sentence prononcée la veille en faveur du maire ! De Gaulle en voyage au Brésil du temps de la dictature militaire avait dit : « Ce pays n'est pas un pays sérieux ». Un pays où les citoyens ne peuvent avoir aucune confiance en la Justice, parce que chaque juge émet une opinion totalement différente de celle d'un autre juge, simplement parce qu'il se met au service de la classe dominante et d'un clan politique, ou parce que la majorité des magistrats se laissent acheter (par de grosses sommes, du reste), ce pays peut-il être appelé démocratique ? Je réponds : Non. Méprisé le vote du peuple, méprisé le « Tribunal des comptes » (le plus important tribunal chargé de contrôler les comptes des administrations) qui avait publiquement reconnu que notre maire n'avait pas commis d'irrégularités ! Méprisée l'opinion publique ; méprisé le peuple qui paie la note de ce ballet de maires à la tête du municipe ; méprisé le propre maire, chassé, remis en piste par la « Justice », chassé de nouveau, convoqué à nouveau par la « Justice », rejeté une nouvelle fois... ; jusqu’à quand ?

On a vraiment l'impression d'être témoin de l'œuvre du Diable en personne, d'assister au travail produit par tout ce qu'il y a de plus sordide en l'homme assoiffé de pouvoir, d'argent, à tout prix... Et il faudrait rester insensible ? Malheureusement, on se sent impuissant. Et le peuple brésilien, qui n'a pratiquement jamais connu autre chose, continue à penser qu'il est impossible d'avoir le sens du Bien commun. Ces faits font perdre toute espérance et retardent toute prise de conscience; ils favorisent désespoir, individualisme, ils vont contre tout le travail que nous essayons de faire.

 

 

Il faut savoir terminer

 

J'ai commencé cette lettre début septembre, espérant la terminer rapidement. J'ai dû interrompre, et recommencer le 21, seulement pour écrire quelques lignes. Le 4 octobre, je reprenais mon brouillon, mais j'ai dû renoncer une fois de plus. Pourquoi ? Question de temps, bien sûr ! Ce dimanche soir, je termine, coûte que coûte. Nous sommes le 15 octobre... Je vais seulement résumer quelques nouvelles, que j'espère pouvoir reprendre d'ici à la fin de l'année dans un autre n° des É.V.

• Incroyable..., mais vrai ! Notre maire, Vasco Alves, réinstallé le 20 septembre, retiré de son poste le 21, a retrouvé sa fonction le 3 octobre. Vive la Justice ? Peut-être !... Mais le jour même où ils sentirent que la Justice allait replacer définitivement le maire à son poste, ceux qui ont intérêt à le voir écarté organisèrent une grève des employés municipaux. Quand certains de ceux-ci ont essayé d'aller travailler, parce que la grève n'était pas organisée par les travailleurs et qu'elle avait un but autre qu'économique et social, ils ont été « lapidés » par des conseillers municipaux ! Toujours le même groupe qui, afin de pouvoir voler, piller le municipe, veut créer la pagaïe complète.

• Le 24 septembre, nous avions une grande journée de rencontre et de partage entre les cent-vingt communautés ecclésiales de base de notre zone pastorale.

Le 8 octobre, ce fut l'installation de la paroisse Saint-François-d'Assise à Porto de Santana : une lettre entière ne serait pas suffisante pour raconter tout le travail fait, et la beauté de la fête. Je le ferai.

• Alors que le Brésil s'est habitué à une inflation mensuelle de 40 %, vingt-deux candidats à la présidence de la République se présentent chaque jour à la télévision pour essayer de gagner des voix pour le 15 novembre. Les premières élections présidentielles du Brésil depuis vingt-neuf ans. Deux heures et vingt minutes de propagande politique tous les jours, sur toutes les radios et télévisions du pays, du 15 septembre au 13 novembre. Que de démagogie ! Que d'argent perdu ! À un mois exactement des élections, plus de la moitié des 82 millions d'électeurs brésiliens disent ne pas savoir encore pour qui ils vont voter ! Quand cette lettre arrivera à votre adresse, nous saurons déjà probablement le nom des deux candidats qui iront au deuxième tour. Dans les communautés de base, parmi les travailleurs plus conscients, on observe avec plaisir et espérance que Lula, président du PT (Parti des Travailleurs), grimpe dans les enquêtes d'opinion. Rêve ?

 

* * * * *

 

Au milieu de toutes les difficultés et de tant de conflits, les membres des communautés ecclésiales de base aiment chanter ce chant d'espérance, dont voici la traduction :

 

Refrain : Il va arriver un nouveau jour,

Un nouveau Ciel, une nouvelle Terre

Et une nouvelle mer.

Et ce jour-là les opprimés

D'une seule voix

Iront chanter la Liberté.

 

En cette nouvelle Terre

Le nègre n'aura plus de chaînes,

Et notre indien sera vu comme une personne

En cette nouvelle Terre

Le nègre, l'indien et le mulâtre,

Le blanc, et tout le monde,

Vont manger au même plat.

 

Amicalement

 

Gaby

 

 

Ecos de Vitória nº 26

 

10 de setembro de 1989[1]

 

 

Caros amigos,

 

SALMOS

 

Gostaria de começar este número citando certo número de salmos da Bíblia, dentre os quais os salmos 55, 56, 58, 59... e tantos outros. Crentes ou não, todos poderão descobrir nos salmos o estado de espírito do crente diante das agressões deste mundo. Algumas citações do salmo 55 (versículo 13, 16, 20, 23, 24...):

“Não é um inimigo que me insulta.

Se fosse, eu o suportaria.

Não é um adversário que triunfa sobre mim...

Mas és tu, meu companheiro,

Meu colega, meu amigo íntimo.

Nós íamos juntos adorar no Templo com o povo,

E conversávamos com toda liberdade

...  A maldade está com eles; neles ela está.

... Que Deus ouça e os humilhe!

Eles não mudarão;

Eles não temem a Deus.

Deixe o teu fardo, confia-o ao Senhor.

Ele te reconfortará.

Ele jamais deixará o justo vacilar.

E tu, Deus, tu os farás descer a um ossuário escancarado,

Esses traidores e assassinos.

Eles não viverão a metade de seus dias.

Mas eu, eu confio em ti, Senhor.”

 

Eu quero responder a alguns correspondentes que me acharam um pouco tenso e nervoso em certas cartas. Isso são coisas que acontecem! E o cristão que luta se reencontra perfeitamente nos sentimentos expressos pelo salmista. É verdade que está escrito: “Se Deus não constrói a casa, é em vão que trabalha o operário”[2]. Crer na ação de Deus e não somente no nosso trabalho, e que àqueles que se preocupam fiquem tranquilos: eu não perdi a fé. Ao contrário! Eu creio com todas as minhas forças no Deus da Justiça, no Deus que não aceita que a gente compactue com o Mal, no Deus que defende a causa do pobre, no Deus que caminha com o povo, no Deus que vomita a opressão, a hipocrisia, a mentira, a violência de todo gênero, etc. essas coisas são graves; pior ainda quando elas são feitas por pessoas que se dizem crentes, visto que assumem responsabilidades na Igreja: isto se torna então IN-TO-LE-RÁ-VEL.

 

 

VIOLÊNCIA-INSTITUIÇÃO:

 

Eu não exagero quando eu falo que a violência só aumenta no Brasil, e mais particularmente no nosso Estado, o Estado do Espírito Santo. A cada mês são assassinados militantes sindicalistas, membros dos partidos de esquerda, todos cristãos: 19 de junho, 19 de julho, 11 de setembro... Uma lista de militantes “marcados para morrer” é conhecida: nessa lista, membros do sindicato dos trabalhadores agrícolas, do Partido dos Trabalhadores, da CPT (Comissão Pastoral da Terra), padres e religiosas, o bispo de São Mateus, Dom Aldo Gerna. Este último, com quem falei ao telefone estes dias, tudo previu para o caso de ser assassinado. Uma ordenação sacerdotal ocorreu nesse ambiente há algumas semanas, porque o jovem ordenando estava também ameaçado de morte. A sede da CPT de São Mateus foi invadida de noite, pilhada, os arquivos saqueados, roubados e queimados no local.

 

A polícia é cúmplice de tudo isso. Os assassinos são conhecidos de todo mundo. Mas correm pelas ruas, armados: a maior parte do tempo, esses crimes acontecem em plena luz do dia, e às vezes, diante de testemunhas. Aqueles que comandam os crimes, grandes proprietários e políticos de direita, são bem conhecidos, mas não estão preocupados. A UDR (União Democrática Ruralista) é muito rica, graças ao dinheiro dos grandes proprietários de terras, e grandes comerciantes: seu ex-presidente e fundador, um jovem médico cowboy do Estado de Goiás, é candidato à Presidência da República. A Igreja do Brasil tem muitas vezes condenado esse tipo de organização, mas os responsáveis têm um bom jogo de cintura ao dizer que eles são “da Igreja do Papa e do Vaticano” – “e não da CNBB” – eles vão à missa, têm as carteiras bem cheias, mas estão mais interessados em encher ainda mais suas contas bancárias que perder tempo em refletir sobre o Evangelho.

 

OUTRAS VIOLÊNCIAS

 

Dois adolescentes ficaram presos vários dias (e aqui, ser aprisionado significa, quase que automaticamente, apanhar, ser humilhado e torturado) porque eles caçaram um passarinho. Mas todos os pistoleiros de aluguel a serviço dos ricos proprietários estão livres e protegidos! No dia 17 de setembro, 37 bandidos são detidos em Vitória, membros de uma extensa rede de roubo de carros, de tráfico de drogas (conexão Vitória-Bolívia), eles são industriais, policiais, altos funcionários... No dia 19 de setembro, os jornais locais anunciam que todos são soltos.

 

- Nos EV nº 25 escrevi que a “Justiça” OBRIGOU nosso prefeito a pagar – muito caro – aos funcionários fantasmas. A coisa se complicou rapidamente em nosso município de CARIACICA (entre 300 e 350 mil habitantes). O prefeito, Vasco Alves Junior, foi eleito no dia 15 de novembro de 1988 com quase 62% dos votos. Jurista, antigo advogado da Comissão Justiça e Paz da arquidiocese de Vitória, ex-deputado federal, um dos mais ativos na elaboração da Constituição brasileira promulgada no ano passado, é um homem muito popular: um pouco populista, às vezes, sem dúvida, mas firmemente engajado a serviço das classes populares.

               O conjunto das forças conservadoras não pode admitir um prefeito deste tipo aqui! Durante mais de 20 anos, uma família reina sobre Cariacica, POR TODOS OS MEIOS: corrupção, assassinato de intrusos que incomodam (incluindo prefeitos eleitos), demagogia desenfreada, dispensando as grandes empresas, comércios, bancos do município de pagar seus impostos, comprando a “Justiça”, etc. No último 18 de maio, a Câmara Municipal resolveu retirar o mandato do prefeito eleito pelo povo, alegando “irregularidades”. É claro, todo mundo compreendeu imediatamente que era apenas um pretexto para acabar com uma experiência que iria contradizer e frustrar os hábitos de corrupção do município.

Então começou uma verdadeira guerra. De um lado, o prefeito cassado, apoiado pelas associações de bairros, certos partidos de esquerda, as comunidades de base do município (mais de cem); do outro, a maioria dos vereadores, as sociedades imobiliárias (que são um verdadeiro império, organizações de ladrões) todas as grandes empresas, uma parte da “Justiça” comprada, uma parte dos funcionários municipais acostumados a aproveitar das migalhas da corrupção. Houve um sequestro de colaboradores do prefeito, que foram drogados e torturados. Os políticos se dividiram, embora todos sabiam perfeitamente que as acusações foram fabricadas. Vasco Alves seria, de fato, um possível candidato às eleições a governador do Estado em 90, e, nesse caso, o provável vencedor.

Temos de esperar este 20 de setembro para que a “Justiça” tome uma decisão favorável ao prefeito cassado. Quantas peripécias, golpes baixos, ameaças de morte! Um fluxo de dinheiro para os vereadores que concordaram em votar contra o prefeito eleito, traições... A Igreja local foi a principal força organizadora do povo, utilizando um slogan: “PAZ E DEMOCRACIA EM CARIACICA: RESPEITEM O VOTO DO POVO!”. Em 10 dias, 15.000 assinaturas recolhidas para pedir aos vereadores de respeitar a democracia. Em frente à maioria das igrejas surgiram grandes faixas com o slogan citado acima: toda sexta-feira às 15 horas, e domingos às 18 horas, momentos orantes (salmos, silêncio, Pai-nosso) nas inúmeras praças do município, ao pé da bandeira “Paz e democracia...”. No dia 21 de julho, grande manifestação, do tipo pacífica e não violenta, na BR, a estrada mais movimentada, e na rua principal, com cantos, momentos de silêncio absoluto, num dado momento da manifestação todo mundo sentado  no chão.

Estes quatros meses foram de uma grande intensidade: uma experiência a mais do que é o reinado do dinheiro, a sede absoluta do poder, o desprezo total do povo. A VIOLÊNCIA DOS PODEROSOS NO ESTADO PURO.

 

Um certo número de famílias expulsas do terreno que elas ocupavam (ver EV nº 25) permaneceu próximo, em condições miseráveis, mas com uma força incrível para lutar. Há algumas semanas, a polícia voltou, quebrando TUDO de novo, jogando pneus no galpão ocupado por essa pobre gente e ameaçando colocar fogo se eles não saíssem logo do local. Uma jovem mulher que tinha dado à luz quatro dias antes estava no meio dos outros, num tempo relativamente frio; e ainda mais insultada por estar assim na rua com um bebê! Mas essas pessoas estão tão determinadas a ter um canto deles para morar que não aceitaram morar em salas oferecidas pelas comunidades vizinhas: a polícia e os “capachos” das sociedades imobiliárias poderiam vir durante a noite queimar alguns pertences pessoais, ou mesmo atacar com armas!

 

A Comissão Justiça e Paz da Arquidiocese, através dos seus advogados, representa esses “ocupantes” junto à Justiça.

Compreendo perfeitamente que, de longe, não podemos entender tudo isso. Eu     mesmo, que trabalho há nove anos aqui, não tenho a pretensão de conhecer bem os mais pobres e os compreender. Mas possamos nós entender que a resignação é um veneno inventado pelos poderosos para melhor explorar e dominar os fracos e que a revolta contra o Mal e o pecado institucionalizado é uma atitude evangélica, uma reação contra a violência construída num sistema de dominação.

 

E A IGREJA?

Os exemplos de coragem e de engajamento total ao lado dos explorados não faltam. Mas...

Quando João Paulo II visitou o Brasil em 1980, todo mundo se lembra do longo abraço que ele deu em Dom Helder Câmara, então Arcebispo de Recife, diante de todas as televisões do mundo. Foi interpretado como uma tomada de posição em favor do trabalho de Dom Helder e da sua linha pastoral e teológica. Mas quando Dom Helder se aposentou em 1985, o mesmo João Paulo II escolheu para sucedê-lo um bispo radicalmente contrário a tudo que representa Dom Helder: Dom José Cardoso Sobrinho. Durante estes quatros anos, este último se dedicou a destruir tudo o que havia sido feito. Tendo passado a maior parte de sua vida em Roma, à sombra do Vaticano, com apenas uma pequena experiência pastoral na pequena diocese ultraconservadora de Minas Gerais, Dom Cardoso começou a governar com autoritarismo, entrando em conflito aberto com praticamente todos os homens de confiança de Dom Helder.

               Os exemplos são muitos. Recusa de presidir à missa em que o povo utiliza instrumentos de percussão; transferência de padres considerados indesejáveis, sendo um dos últimos, Antonio Guerin, francês; escolha de dois bispos sem nenhuma experiência pastoral. E quando ele afastou o padre irlandês Thiago Thorlby, da CPT!? Os pequenos camponeses quiseram encontrar-se com o bispo, mas este chamou a Polícia Militar para impedir os camponeses que queriam dialogar! A Comissão Justiça e Paz (CJP) da arquidiocese de Recife reagiu e publicou uma nota de repúdio.

               Dom Cardoso extinguiu a CJP e retirou o caráter eclesial de seus membros e suas atividades. Poderíamos continuar essa lista! As revistas brasileiras, como a “Veja” (tal como a “Express”), assinalam que Dom Helder, aposentado no Recife, faz tudo para manter relações cordiais com Cardoso e, apesar de todas as diferenças que ele observava, nunca fez nenhuma menção disso em público.

               Mas, bem recentemente, de conivência com o Vaticano, o arcebispo decidiu fechar o Instituto Teológico do Recife e o Seminário Regional “Nordeste 2”, que dava formação a mais de 500 estudantes, na linha da Teologia da Libertação. A ordem chega de Roma em setembro como uma bomba, enquanto Cardoso estava corajosamente de férias na “Cidade Santa”!

               Pela primeira vez, desde 1985, Dom Helder reagiu: “Esses dois seminários são instituições sérias, honestas e boas, e não há motivos para fechá-las”. Um dos bispos auxiliares de Recife telefonou a Dom Helder para reclamar de suas ingerências nos problemas da arquidiocese.

               A imprensa, em sua linguagem que alguns homens de Igreja contestam (e que é, talvez, contestável, mas também revelador), assinala que, sob o pontificado de Paulo VI, todos os arcebispos do Brasil eram “claramente progressistas”. “Hoje, dizem os jornais, dos 36 arcebispos brasileiros, 16 são conservadores, 12 são progressistas, e 8 moderados”. Pura coincidência, sem dúvida. E sabemos como é a perseguição moral (é a pior!) do Vaticano contra o cardeal Arns, de São Paulo, contra Dom Pedro Casaldáliga e outros bispos, sem falar dos teólogos em geral, de muitas congregações religiosas,... Algumas reações começam a se organizar.

TUDO ISSO É GRAVE, MUITO GRAVE. Primeiro porque todos os golpes de Roma vão sistematicamente, brutalmente, injustamente, contra tudo o que existe de mais evangélico. É isso o que eles chamam “Nova Evangelização”? Depois, porque Roma e seus representantes no Brasil não podem ignorar que eles estão atacando homens muito engajados ao lado do povo oprimido, e por isso constantemente ameaçados (ou mortos!) por assassinos do poder econômico. O que é essa cumplicidade dos altos dignitários da Igreja do Cristo com os opressores, com os matadores de aluguel do capitalismo selvagem???

 

CENTRO DE FORMAÇÃO DOM LUÍS FERNANDES

 

Em nome de vocês, já doei cerca de 35.000 francos franceses para a construção do Centro de Formação. Duas ou três pessoas gentilmente me fizeram perceber que meu pedido para essa grande obra foi um pouco forte e insistente. Elas têm razão, e eu peço que me desculpem. Eu sou assim; os que me conhecem o sabem: quando eu acredito profundamente numa coisa e que eu quero chegar a um resultado, eu me engajo a fundo, eu visto a camisa. Relendo hoje meu pedido, dou-me conta do exagero... mas a maioria de vocês vai me perdoar, sem dúvida, sabendo que eu não peço nada para mim, mas para o serviço das comunidades que merecem grandemente essa ajuda. Então, uma vez mais, OBRIGADO! E, se quiserem... continuem!

No sábado e domingo de manhã, voluntários vão trabalhar. Durante a semana, cinco trabalhadores trabalham em tempo integral, pagos pela contribuição mensal de pessoas que nisso estão engajadas (mais de 500, até o momento... que dispensam entre 0,70 F e 35 F mais ou menos, sendo o salário de setembro de aproximadamente 310 F). Toda a organização está nas mãos de pessoas da comunidade.

               Faço lembrar que a tesoureira dos EV continua a repassar 10% dos donativos de vocês ao CEFAL (Comitê Episcopal França América Latina), para manifestar assim nossa solidariedade com todos os franceses da Igreja da França que trabalham na América Latina.

               NOVAMENTE... “JUSTIÇA”...(?)!

               As coisas do Mal seguem ligeiro. Eu escrevi que seria preciso esperar o dia 20 de setembro para que a “Justiça”(?) tomasse uma decisão em favor do prefeito afastado por incomodar todo tipo de poder e hábitos de corrupção. Menos de 24 horas depois, dia 21 de setembro, outro juiz declarou ilegal a sentença pronunciada na véspera em favor do prefeito! De Gaulle[3], em viagem ao Brasil do tempo da ditadura militar, havia dito: “Este país não é um pais sério”. Um país onde os cidadãos não podem depositar NENHUMA CONFIANÇA na Justiça, porque cada juiz emite uma opinião totalmente diferente da opinião de outro, simplesmente porque se coloca ao serviço da classe dominante e de um clã político, ou porque a maioria dos magistrados se deixa comprar (por grandes quantias, certamente), este país pode se chamar democrático? Eu respondo NÃO. Desprezado o voto do povo, desprezado o “Tribunal de Contas” (o mais importante Tribunal encarregado de controlar as contas das administrações) que tinha publicamente reconhecido que nosso prefeito não tinha cometido nenhuma irregularidade! Desprezada a opinião pública, desprezado o povo, que paga a conta desse balé de prefeitos à frente do município; desprezado o próprio prefeito cassado, reconduzido ao posto pela “Justiça”, cassado de novo, novamente convocado pela “Justiça”, rejeitado mais uma vez... até quando?

               Tem-se realmente a impressão de ser testemunha da obra do Diabo em pessoa, de assistir ao trabalho produzido por tudo o que há de mais sórdido no homem sequioso por poder, por dinheiro, A QUALQUER PREÇO... E é preciso continuar insensível? Infelizmente, sente-se impotente. E o povo brasileiro ̶ que praticamente nunca conheceu outra coisa ̶ continua a pensar que é IMPOSSÍVEL ter o sentido de bem comum. Fatos como esses fazem perder toda esperança e atrasam toda tomada de consciência; favorecem o desespero, o individualismo, vão contra o trabalho que tentamos fazer.

              

               É PRECISO SABER TERMINAR

               Comecei esta carta no começo de setembro, esperando terminá-la rapidamente. Tive de interromper, e retomar no dia 21,... somente para escrever algumas linhas. No dia 4 de outubro, retomei meu rascunho, mas precisei renunciar outra vez. Por quê? Vocês perguntam? Questão de tempo, claro! Neste domingo à noite eu termino, custe o que custar. Estamos no dia 15 de outubro... vou somente resumir algumas notícias, que espero poder retomar, daqui até o fim do ano, em um outro número dos EV.

               Incrível..., mas verdade! Nosso prefeito, Vasco Alves, reintegrado ao poder no dia 20 de setembro, retirado de seu posto no dia 21, retomou a função no dia 3 de outubro. Viva a Justiça? Talvez!... Mas no exato dia quando sentiram que a Justiça iria devolver definitivamente o prefeito ao seu posto, aqueles que têm interesse em vê-lo afastado organizaram uma greve dos servidores municipais. Quando alguns destes tentaram voltar ao trabalho, porque a greve não tinha sido organizada pelos trabalhadores e que tinha outros objetivos para além do econômico e do social, eles foram “lapidados” por vereadores! Sempre o mesmo grupo que, a fim de poder roubar, pilhar o município,... quer criar a confusão completa!

               No dia 24 de setembro, nós tivemos um grande dia de encontro e de partilha entre as 120 comunidades eclesiais de base de nossa área pastoral.

               No dia 08 de outubro aconteceu a instalação da paróquia São Francisco de Assis, em Porto de Santana: uma carta inteira não seria suficiente para contar todo o trabalho feito, a beleza, a festa. Eu o farei.

               Enquanto o Brasil está habituado a uma inflação MENSAL de 40%, 22 candidatos a Presidente da República se apresentam a cada dia na televisão para tentar ganhar votos no dia 15 de novembro. As primeiras eleições presidenciais do Brasil após 29 anos. Duas horas e vinte minutos de propaganda política todos os dias, em todas as rádios e televisões do país, do dia 15 de setembro ao dia 13 de novembro. Quanta demagogia! Quanto dinheiro perdido! A exatamente um mês das eleições, mais da metade dos 82 milhões de eleitores brasileiros dizem não saber ainda em quem votar! Quando esta carta chegar até vocês, provavelmente já saberemos os nomes dos dois candidatos que irão para o 2º turno[4]. Nas Comunidades de Base, entre os trabalhadores mais conscientes, observa-se, com prazer e esperança, que Lula, presidente do PT (Partido dos Trabalhadores), sobe nas pesquisas de opinião. SONHO?

               *** Esta carta é diferente da que eu esperava ter feito. No entanto, eu a envio como está, muito imperfeita, mas contando com a compreensão e amizade de vocês. A minha amizade vocês a tem.

 

 

Em meio a tantas dificuldades e conflitos, os membros das Comunidades Eclesiais de Base gostam de cantar este canto de esperança:

 

 

 

REFRÃO: Irá chegar um novo dia,

Um novo céu, uma nova terra, um novo mar.

E, nesse dia, os oprimidos

Numa só voz a Liberdade irão cantar.

 

Na nova terra o negro não vai ter corrente;

E o nosso índio vai ser visto como gente.

Na nova terra o negro, o índio e o mulato;

O branco e todos vão comer no mesmo prato.

 

 

 

Gaby[5]

 

[1] Embora padre Gabriel tenha mantido essa data de "10 de setembro" no cabeçalho do EV 26, ele mesmo revela, num dos últimos parágrafos, que só concluiu a redação desse ECOS no dia 15 de outubro.

[2] Salmo 127,1

[3] Charles de Gaulle, um dos mais influentes dirigentes franceses; exerceu diversos cargos políticos, inclusive o de presidente da República Francesa entre os anos 1959 e 1969.

[4] No dia 15 de novembro de 1989, Fernando Collor e Lula foram os mais votados para disputarem o 2º turno das eleições presidenciais.  Collor venceu Lula no dia 17 de dezembro do mesmo ano, com 53% dos votos.

[5] Padre Gabriel Maire foi assassinado no dia 23 de dezembro de 1989. Uma coletânea de textos relacionados ao seu assassinato foi publicada na obra intitulada "Prefiro Morrer Pela Vida A Viver Pela Morte"; obra esta que pode ser encomendada através do email padregabrielmaire@gmail.com 

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22 décembre 2020 2 22 /12 /décembre /2020 23:04

Les voies du Seigneur sont amour et vérité
pour qui veille à son alliance et à ses lois.
Le secret du Seigneur est pour ceux qui le craignent ;
à ceux-là, il fait connaître son alliance.

Ps 24, 10-14 Extrait du psaume du 4ème mercredi de l'Avent

Photo prise le 23 décembre 2019, comparaison d'un quartier entre hier et aujourd'hui.

Photo prise le 23 décembre 2019, comparaison d'un quartier entre hier et aujourd'hui.

La police, une fois de plus, était en train de détruire les baraques de plus de 500 familles qui occupaient un terrain inutilisé mais qui devait servir pour abriter des familles aux bas revenus. (...) Quelle violence dans la manière de détruire les quelques matériaux que ces familles ont tant de mal à acquérir ! 

 

A polícia, uma vez mais, estava destruindo os barracos de mais de 500 famílias que ocupavam um terreno inutilizado, mas que deveria servir para abrigar as famílias de baixa renda. (...) Quanta violência na maneira de destruir os poucos materiais que essas famílias tiveram tanta dificuldade para adquirir! 

 

 

 

 

Leia a carta integra em português abaixo.

Un Clic ici pour toute information sur les publications : "Chemins d'Avent avec Gaby"

 

Echos de Vitόria

 

N° 25  -  23 mai 1989

 

Bien chers amis,

 

[…]

Violences

 

Ce que je vous ai écrit dans le n° 24 sur la violence vous est apparu incroyable. Et pourtant. On continue tous les jours à lire des titres comme celui-ci   « A Rio, 126 morts (assassinés) en 7 jours ». Tous les jours, des titres sur « l'Escadron de la mort » ou sur d'autres groupes du même genre qui se chargent de l'extermination de toutes sortes de marginalisés. Hier encore, on découvrait un cimetière clandestin (un de plus !), à Vitόria.

 

Mortalité infantile

Le Brésil détient la quatrième place des pays d'Amérique latine, après l'Equateur, le Honduras et la Bolivie ! (Mais n'oublions pas que le Brésil est en même temps la huitième puissance économique du monde, et de loin la première d'Amérique latine ! Et cela aggrave la responsabilité). En 1981, 13 % des enfants nés à la maternité-école de la faculté de médecine du Minas Gérais (un des plus grands États du Brésil, capitale : Belo Horizonte) pesaient moins de 2 kilos et demi ; en 1987, ce pourcentage monta à 18 %, en décembre 1988, il atteignit 26 %, alors que le genre de population assistée restait le même. Au Brésil, 3,5 % des nouveaux nés pèsent moins de 1,5 Kg (quatre fois plus nombreux que dans les pays développés). De cinq enfants qui meurent en Amérique latine, trois sont Brésiliens.

 

Autres violences

J'ai été interrompu au moment où je commençais à écrire le précédent paragraphe, appelé parce que la police, une fois de plus, était en train de détruire les baraques de plus de 500 familles qui occupaient un terrain inutilisé mais qui devait servir pour abriter des familles aux bas revenus. Mais un juge donna raison à un soi-disant propriétaire et demanda à la police d'expulser les familles d’« envahisseurs ». Quelle violence dans la manière de détruire les quelques matériaux que ces familles ont tant de mal à acquérir ! Belle hypocrisie : au lieu de détruire eux-mêmes les baraques, les soldats utilisent des prisonniers ou payent des hommes sans foi ni loi, jetant le peuple contre le peuple.

 

Photos de guerre

Les journaux du 13 mars montraient à la une des photos qu’on croirait prises dans un pays (officiellement) en guerre : des files de personnes assises ou couchées par terre, les mains croisées sur la nuque, des soldats dirigeant leur fusil en direction de ces « prisonniers ». Titres : « Conflit entre police militaire et “paysans sans terre” dans le sud fait quatre cents blessés ». Des paysans sans terre, des prêtres et des responsables du mouvement « Sans terre » occupaient depuis quelques jours une fazenda (grande propriété agricole). Deux avions prêtés par des fazendeiros (gros fermiers) de la région survolèrent le campement des sans terre, jetant des bombes de gaz lacrymogène. Au moment où la police allait charger, les paysans placèrent devant eux quelque six cents enfants. Les soldats continuèrent à charger, les enfants se dispersèrent, les soldats ouvrirent le feu. Quelques « sans terre » avaient aussi des revolvers (qui n'en a pas, au Brésil !) et des fusils de chasse.

L’UDR (Union Démocratique Rurale) commémore le succès de l'opération, avec pétards et concert de klaxon. L’UDR est une organisation fascisante pour défendre le droit de propriété (des riches, bien sûr !). L’UDR n'hésite pas à faire tuer les responsables syndicalistes encombrants (type Chico Mendes et des milliers d'autres). Elle dispose de beaucoup d'argent, alimentant sa caisse par d'immenses ventes aux enchères, de bœufs spécialement. Ses responsables se disent chrétiens, naturellement, et il ne manque pas de prêtres, et même d'évêques, pour lui donner un appui moral. Ils sont « chrétiens » comme peut l'être Le Pen (vous voyez le genre, et ce que leurs idées ont à voir avec l’Évangile !).

 

Panique au pèlerinage

J'ai déjà raconté, une de ces dernières années, le pèlerinage des hommes, le samedi après Pâques, de nuit, au Convento da Penha. Ce pèlerinage a donné lieu, cette année, à un moment de panique (avec blessés). Ayant fait à pied avec les hommes de Porto de Santana les 15 kms qui conduisent au lieu du pèlerinage, j'étais présent au lieu le plus « chaud ». Les responsables, contrairement à ce qui se faisait les autres années, laissèrent les portes de fer fermées jusqu'à peu de temps avant l'arrivée de la statue de la Vierge. Les hommes, fatigués par la marche (certains avaient fait 50 kms à pied !) et par l'attente inutile, commencèrent à manifester de l'impatience. Un soldat tira un coup de feu en l'air, et ce fut la panique générale parmi les quelque 15 à 20 000 pèlerins. La réaction de bien des hommes, quand les autorités religieuses se refusaient à ouvrir les portes, était la suivante : « Le pèlerinage est à nous ! Ce n'est pas un prêtre tout seul, pas même un évêque qui vont nous imposer ce qu'ils veulent ! Pourquoi même ici ne respecte-t-on pas les travailleurs ? ».

 

Stérilisations

La nouvelle Constitution du Brésil, promulguée en 1988, reconnaît quelques droits intéressants, par exemple un congé maternité de 120 jours. Mais comme toutes les lois brésiliennes, la « Loi suprême » (la constitution) n'est souvent vue que comme un morceau de papier ! Aujourd'hui, la plupart des entreprises qui embauchent des femmes exigent un certificat de stérilisation (en général par la ligature des trompes). Pauvres patrons qui n'ont pas les moyens de payer les charges sociales, alors que les salaires sont si dérisoires ! La Bête du Capitalisme veut se présenter comme champion de la liberté..., mais se construit à partir de la mort des enfants du tiers-monde, de la stérilisation des femmes, sur les appels à la consommation sans mesure qui crée des générations qui n'ont pour idéal que le matérialisme du Dieu Argent !

 

 

Scandales

 

Les députés de notre État viennent de se voter (malgré l'opposition des députés de gauche) plus de 8 000 cruzados nouveaux par mois, alors que le salaire minimum n'atteint pas 75 de ces cruzados ! Les juges vont gagner la même chose. Il y a certes une certaine révolte dans l'air devant cette situation scandaleuse, mais rien de vraiment organisé pour lutter contre ces élus et fonctionnaires monstrueusement criminels et sans cœur. Encore une fois ces gens se disent chrétiens, pour la plupart. Mais la corruption fait tellement partie de la vie brésilienne et l'impunité des criminels en col blanc est si totale, que ce qui devrait provoquer une vraie révolution, ne fait qu'étonner un peu.

 

Justice ?

Une juge « oblige » le maire de notre ville à payer les « marajas » de la mairie, c'est-à-dire ceux qui reçoivent un fort salaire sans même se présenter au travail. Notre nouveau maire avait réussi, malgré de grandes difficultés et courant des risques, à ne plus payer ces employés fantômes. La justice oblige un maire à promouvoir l'injustice.

 

Le droit à la santé

Une jeune femme est hospitalisée. Un médecin dit à son mari : il n'y a plus rien à faire, c'est un cas perdu. Le mari insiste : « Et si, au lieu d'être soignée dans la partie réservée à l'INPS (équivalent de la Sécurité sociale), elle pouvait entrer dans la partie de l'hôpital réservée à la médecine particulière ? » - « Ah ! C'est différent. Là on va lui donner un traitement qui va la sauver. » Le mari, simple ouvrier, va faire l'impossible pour sauver son épouse : il lui faudra trouver 70 cruzados nouveaux par jour, alors que le salaire minimum est d'environ 65 cruzados nouveaux par mois.

Un beau matin je reviens d'une visite à une malade dans le quartier de Flexal 2. Soudain on me fait signe d'arrêter : une adolescente est étendue au bord de la route, les yeux cernés et tout retournés. Elle avait été hospitalisée pour une occlusion intestinale, mais renvoyée très vite chez elle. J'emmène la jeune fille et sa tante au centre de santé de Porto de Santana (le seul qui fonctionne pour les quartiers de Porto de Santana et Flexal : environ 50 000 habitants). Il est à peine 10 h 45, et il n'y a déjà plus de médecin... jusqu'au lendemain matin ! Je vais au centre d'urgence (le seul pour notre ville de plus de 300 000 habitants) : il a changé d'adresse, mais il n'y a pas une seule plaque pour l'indiquer. Nous allons au nouveau centre. Malheureusement, c'est le jour où il doit y avoir l'inauguration officielle par le gouverneur de l’État. Par conséquent, on ne reçoit pas les malades ce jour-là. Pas même les urgences. (Ici, ça parait évident). L'unique ambulance n'est pas là. Je dois donc emmener la jeune fille à Vitόria, dans un hôpital où elle sera bien accueillie... Quelques semaines plus tard, pour me remercier, la famille m'a fait passer une photo de l'adolescente sur son lit d'hôpital.

 

Grèves

Ce sont des centaines et centaines de grèves qui déferlent sur le pays, qui naissent, croissent, se traînent... Avec le « Plan Été », le gouvernement prétend sauver l'économie. Cela a commencé le 15 janvier. Mais une fois de plus, les salaires sont bloqués (ou presque), alors que les prix ne le sont que théoriquement. Des exemples ? Entre le 1er et le 15 mai, l'essence a déjà augmenté deux fois. Les producteurs de bœuf vendent aujourd'hui 35 cruzados nouveaux la quantité qu'ils vendaient 15 cruzados au 1er février !

Dans le Grand Vitόria, les ouvriers du bâtiment ont fait grève durant quatre semaines. Les 14 et 15 mars, il y eut une grève générale qui a causé pas mal de souci au gouvernement. La police a souvent été très violente dans la répression. Les prix du billet de bus augmentent, mais le nombre de bus en circulation diminue. Alors les gens se lassent : récemment, quatre bus ont été cassés en moins de trois heures.

Depuis quelques mois, des bandes de voleurs et criminels s'étaient installés à Flexal, spécialement dans la rue de la « Bonne Espérance ». Les habitants étaient attaqués chaque jour : en plein jour, voitures cassées et pillées. De nuit les gens ne sortaient plus. Celui qui, par malheur, était témoin d'un vol contre quelqu'un, avait intérêt à quitter le quartier, pour ne pas être tué ; mais s'il échappait, sa maison était volée et brûlée.

Comment redonner l'Espérance à la population ? On décida de profiter du Vendredi Saint, jour qui parle beaucoup au cœur du Brésilien, pour faire dans le quartier, spécialement dans la rue Bonne Espérance, un grand chemin de croix. Une lettre fut rédigée et distribuée dans le quartier :

 

« Vendredi Saint : la mort de Jésus nous invite à vivre : tous comme frères... »

Jésus mourut pour tous, sans exception aucune. Il est mort pour tous, sans faire différence entre bons et méchants. Vendredi Saint est vraiment un jour différent... Aujourd'hui, beaucoup vivent dans un climat de tension et de peur... Nous allons penser que Jésus est mort pour que tous aient la vie… Notre prière est une recherche sincère pour construire la Paix. » (Extraits de la lettre).

 

Et ce fut vraiment un moment de Grande Espérance ! L'archevêque, Dom Silvestre, vient au début, parle de la violence, sous toutes ses formes : manque de maisons, d'éducation, de terre, de santé, de respect, etc.). Il ne resta pas, parce qu'il avait d'autres obligations. Mais le chemin de croix se déroula avec la participation d'une grande foule, venue de très nombreuses communautés qui voulaient ainsi manifester leur solidarité à des frères éprouvés. Des délinquants, connus comme tels, participèrent. L'après-midi, la mère d'un jeune ex-prisonnier se rendit à la communauté pour demander plusieurs exemplaires de la lettre distribuée dans le quartier. Il n'y a pas de doute que la situation s'est beaucoup améliorée à la suite de cette grande manifestation religieuse, et quelques personnes, pourtant très réservées au début sur cette initiative, n'hésitent pas à parler de « miracle » ! Le langage brésilien prête un peu à l'exagération, comme vous le voyez. Mais que des manifestations religieuses puissent avoir une influence sociopolitique dans la vie du peuple, cela ne peut être nié. Notre activité pastorale doit tenir compte de cette réalité.

 

La sécurité que nous voulons

Castelo Branco. Un autre quartier que j'accompagne, dans une autre paroisse. Depuis des mois, des dizaines de drogués se réunissent, volent, attaquent la population en plein jour. On ne compte plus les crimes (ces deux dernières semaines, quatre morts !). Il y a quelques mois, on a retrouvé des enfants drogués dans des ruelles du quartier, certains dans un état désespéré (deux moururent). Des pharmaciens sans scrupules vendent à ces enfants des sortes de sirops qui, mélangés, donnent une drogue puissante. On a parlé de cela dans les communautés, aussi bien au moment du culte, de la messe que durant les réunions de conseils de communautés.

La Pastorale ouvrière, les groupes de femmes, la pastorale de la Jeunesse voulaient organiser une grande manifestation, mais après réflexion il fut décidé de commencer par un grand travail de conscientisation. Les groupes ci-dessus nommés lancent alors une campagne de réflexion, mais en essayant d'intéresser les associations de quartier, les chrétiens d'autres Églises, des équipes de foot. Une enquête sera faite, sur le thème : « La sécurité que le peuple veut ». L'objectif est d'essayer de montrer que la sécurité du peuple dépend de bien des choses, et non seulement de policiers plus nombreux. Les résultats de l'enquête seraient remis au gouverneur le jour de l'inauguration officielle d'un local de la police militaire dans le quartier. […]

 

 

1er Mai : célébrations de dénonciations et d’espérance

 

Sur la place de Porto de Santana, des centaines de personnes (700 ? - 800 ?) vibrent à l'unisson avec les présentations théâtrales de groupes de Pastorale ouvrière, de groupes de femmes, de jeunes. Comme toujours, beaucoup d'humour et de talent pour dénoncer les situations d'injustice, les atteintes aux droits des travailleurs, les conditions de vie et de travail, et pour proclamer la nécessité de l'union de tous dans la lutte. Les organisateurs ont voulu que, cette année, il y ait une messe pour terminer la manifestation, sur la même place. Et quelle messe ! Quelle foi et quelle détermination :

 

Contraste. Le même jour, le prédicateur évangéliste David Miranda réunissait des milliers de personnes, venues de tout l'État, par cars communs ou spéciaux. 10 000 ? 15 000 ? 20 000 ? Les gens vont assister à ces types de shows religieux (même des soi-disant catholiques vont là) surtout dans l’espoir d'assister à des miracles, ou de bénéficier de miracles. Les organisateurs en annoncent beaucoup chaque fois, sinon les gens n'iraient plus. L'ambiance est surchauffée (peut-on dire hystérique ?), le prédicateur a le don pour demander et soutirer beaucoup d'argent, et les pauvres donnent des fortunes « pour Dieu ».

Comme nous le disait récemment un père rédemptoriste bien expérimenté : Les sectes utilisent aujourd'hui les mêmes moyens malhonnêtes, (avec distribution de cadeaux, faux espoirs etc.) que nous, catholiques, et spécialement nous rédemptoristes, dans nos missions anciennes, avons tant employés.

 

 

1992 : 500 ans d’« évangélisation » (?) de l’Amérique latine

 

Le P. João Fagundes, rédemptoriste, que je viens de citer, historien, professeur d'histoire de l'Eglise à l'Université catholique de Rio, a animé une session de recyclage pour le clergé de Vitόria, du 2 au 5 mai, invité par notre archevêque et l'évêque auxiliaire. Malheureusement, à peine un tiers des prêtres sentent la nécessité de se recycler (la présence de séminaristes de théologie et de religieuses permet un bon auditoire). Le thème : 500 ans d'évangélisation de l'Amérique latine. En 1992, on doit commémorer 500 ans d'évangélisation de l'Amérique latine (vous vous rappelez Christophe Colomb, celui qui découvrit l'Amérique ?). Ici, on a toujours fait l'histoire du point de vue du colonisateur. Un simple exemple : le nom de notre ville - VITÓRIA - signifie la « victoire » du Portugais envahisseur sur l'habitant légitime, indien. Tout s'est opéré dans des bains de sang.

 

Dès la 1e causerie, le Père ouvre le jeu : En général on a fait l'histoire de l'Église d'un point de vue apologétique, justifiant tout, même l'Inquisition... Les 500 ans d'évangélisation doivent être célébrés dans la pénitence, et non avec triomphalisme. Parce qu'on a cru et enseigné que « hors de l'Église, il n'a pas de salut », on a fait tant de baptêmes par la force, « par le fer et le feu. » : En même temps le pouvoir temporel disait : « S'il n'y a pas d'esclaves, il n'y a pas de Brésil ». Et l’Église, complice du pouvoir, approuva l'esclavage, pour qu'existe le Brésil, et elle baptise systématiquement les esclaves. C'est un mélange de conquête et d’évangélisation. Au XVe siècle, le Pape avait donné au roi du Portugal tout pouvoir pour conquérir les personnes, et les biens des infidèles : une Bulle faisait du roi du Portugal un vrai pape ! Ce « pape » civil et royal recevait du Pape de Rome le droit de tuer, de voler, etc. Et il ne s'en priva pas. Alors, appeler cela « évangélisation » ?

 

Malgré des réactions de religieux, spécialement jésuites et dominicains, l’Église en général fit cette sorte d'amalgame. Et il aurait sans doute été bien meilleur de ne pas évangéliser, plutôt que d’évangéliser de cette manière ! Les Indiens, hors de l’Église catholique, vivaient d'une manière moralement bien supérieure à la manière dont vivaient les envahisseurs européens. Au départ, du reste, avant de réaliser que les « conquistadores » venaient pour dominer, piller, voler, détruire, imposer par la force d'autres manières de vivre, les Indiens accueillaient très bien Espagnols et Portugais. On a fait de ces peuples très gentils des peuples obligés de se défendre, et on en est même venu à présenter les Indiens comme des guerriers sauvages !

Il est important de savoir un peu de tout cela, parce que la préparation du 5ème centenaire va donner lieu à bien des interprétations, jusqu'aux célébrations en République dominicaine, d'ici trois ans. Le Pape viendra participer à l'Assemblée des évêques d'Amérique latine. Comment cela se passera-t-il ? Comme un acte de pénitence de toute l’Église ? Ou comme un acte triomphaliste ? Et notre historien rédemptoriste de conclure : Quant à moi, si j’étais invité et que ce doive être une commémoration triomphaliste, je n’irais pas, parce que je me sentirais pécheur, et dans l’obligation de me confesser en revenant.

 

 

Le cardinal de São Paulo, prix Nobel de la Paix 1989 ?

 

Même en Europe, le cardinal archevêque de São Paulo, Dom Paulo Evarista Arns, est très connu. Adolfo Esquivel, argentin, prix Nobel de la Paix 1980, est venu au Brésil lancer la campagne pour faire de Dom Paulo le prix Nobel de la Paix 1989. Je profite de cette lettre pour vous demander d'appuyer de toutes vos forces, en Europe, cette campagne en faveur de Dom Paulo. Pourquoi ?

C'est certainement une des plus grandes figures mondiales dans la défense des droits de l'Homme. Il s'est beaucoup engagé, du temps de la dictature militaire au Brésil. Il est la bête noire de tous les conservateurs et intégristes, à l'intérieur de l’Église (du Brésil et de Rome) comme en dehors : les journaux ont rapporté que, dans une réunion entre « grands de ce monde », des pouvoirs civils et religieux, à Brasilia, le Président de la République José Sarney s'est plaint au Nonce apostolique (représentant du Pape) au Brésil que la poussée des partis travaillistes de tendance socialiste aux dernières élections, était due à l'action des évêques « progressistes » du Brésil, et en premier lieu du cardinal de São Paulo. C'est un des rares évêques du monde qui participe activement à de nombreuses organisations internationales au service de la défense des droits de l'Homme, œcuméniques ou avec des membres de n'importe quelle religion ou sans aucune religion.

Au moment où Rome vient de mettre en pièces le diocèse de São Paulo pour réduire l'influence du cardinal Arns, lui donnant un camouflet personnel et frappant du même coup toute la partie de l’Église d'Amérique latine engagée au service de la libération des plus pauvres, le prix Nobel de la Paix à Dom Paulo serait un signe d'espérance pour les millions d'opprimés de notre continent.

On a besoin de vous : On, a besoin de vous aussi pour bien des choses. Par exemple tout ce qui est fait en Europe pour freiner la marche à reculons de l’Église (Appel pour un dialogue dans l’Église - Jonas...), l'action pour une Europe plus unie au tiers-monde, etc... On a vraiment besoin de vous : vous avez plus de possibilités que nous pour agir dans l'opinion publique mondiale. Merci.

 

 

La paroisse que nous voulons

 

Je parle toujours beaucoup de Porto de Santana et Flexal. Ces deux quartiers forment un « secteur » de douze communautés ecclésiales de base, pour une population d'environ 50 000 habitants. Le 8 octobre prochain, ce secteur deviendra officiellement « paroisse ». C'est une reconnaissance juridique importante, mais qui peut prêter à équivoque : la transformation pourrait donner l'occasion de faire perdre le caractère dynamique des communautés et surtout de diminuer le pouvoir d'action des laïcs au profit du curé, le jour où il y aura changement de prêtre dans ces quartiers. C'est pour éviter ces risques que les chrétiens des CEBs de Porto de Santana / Flexal se mobilisent et réfléchissent. Avec l'aide d'un sociologue de Rio de Janeiro, les membres des communautés (CEBs) ont élaboré un texte qui servira de base pour une grande assemblée où se définiront les caractéristiques de la paroisse. Il sera demandé à l'évêque de promulguer un décret d'érection qui prenne en compte ce que le peuple désire comme genre de paroisse. Voici quelques extraits du texte récemment élaboré :

 

Nous voulons une paroisse sans une église au-dessus des autres (on dit ici : sans « matriz »), c'est-à-dire que toutes les communautés soient sur le même plan, cheminant de leur propre pas et décidant avec leur propre tête.

Que le prêtre soit là pour « orienter » les communautés.

Qu'il y ait un conseil paroissial très bien organisé.

Qu'il y ait dans cette paroisse une « équipe pastorale » (pour réfléchir et orienter AVEC le curé).

 

Durant ces prochains mois, le propre peuple des communautés va rechercher tout ce qui permettra d'écrire l'histoire des quartiers, approfondir ce que veut dire « Église », « paroisse », « communauté », qui est « saint François d'Assise », choisi par le peuple comme patron de la paroisse, écrire des cercles bibliques que tout le monde étudiera. Le sociologue Pedro de Oliveira fit observer que cette manière de travailler est une première dans l'histoire de la création d'une paroisse, et que cela peut servir d'exemple pour bien d'autres endroits du Brésil.

 

Le rapport des communautés se termine ainsi :

 

L'important aujourd'hui c'est que nous ayons tous l'enthousiasme suffisant pour convaincre tout le monde à travailler, et pour montrer à tous que le genre de paroisse que nous voulons est possible. Notre responsabilité est grande.

 

Un détail significatif : moi, comme curé du lieu, je ne fais même pas partie de la commission de coordination qui prépare ce gigantesque travail ! Cette coordination est totalement dans la main de laïcs, tous jeunes. Ce sont eux qui vont présenter ce premier rapport à l'évêque. Bien sûr que j'accompagne le travail, que je fais des suggestions, que je relance les personnes et les idées qui risquent de se perdre, que j'aide à faire la liaison avec toutes les personnes et organisations qui peuvent aider. Mais je ne prends aucune décision sans qu'elle soit prise en compte par ceux qui ont des responsabilités dans ce travail.

 

 

Le mois de la Bible

 

Chaque année au Brésil, les CEBs célèbrent en septembre « le mois de la Bible ». L'an passé le thème était : « Psaumes : La prière du peuple qui lutte. » Au cours des cercles bibliques, les participants étaient invités à faire leurs propres psaumes. À Porto de Santana, nous avons fait un petit fascicule polycopié avec dix-sept des psaumes présentés lors de la célébration de conclusion du mois de la Bible. Quelques morceaux choisis :

 

• De José Luiz (une vingtaine d'années, ouvrier) :

 

Oh Seigneur, nous croyons en ton message. C'est de toi que viendra la libération ! Il y a tant de gens qui ont besoin de Ta parole : pour la libération de Ton peuple, Seigneur ! Tu es la roche en laquelle nous nous confions. Les « grands » étouffent ton peuple. Envoie, Seigneur, plus de prophètes qui se sentent engagés par Ton message : pour contribuer à la Libération de Ton peuple.

 

• De Dona Rosa (grand'mère - ne sait ni lire ni écrire) :

 

Que malgré la boue, nous puissions trouver de l'eau pure pour étancher notre soif et celle de tous ceux qui nous massacrent sans réfléchir. Accepte Seigneur nos demandes au nom de l’Église universelle des communautés ecclésiales de base et de tout le peuple opprimé. Pour la Paix mondiale, nous te supplions, Seigneur. Amen.

 

• De João Francisco (ouvrier)

 

Oh Seigneur ! Nous voulons te remercier pour tout ce que tu as déjà fait pour nous. Je te remercie pour nous avoir donné des forces pour vivre dans ce monde de tant de fausses promesses qui jamais ne sont accomplies. Je te remercie Seigneur, parce que malgré tant d'illusions, nous rencontrons encore des gens prêts à s'organiser pour que, avec ta force, nous puissions vaincre les obstacles de la vie.

 

 

En conclusion :

 

Quelques-uns peut-être vont dire  « Gabriel se répète. Tant de choses qu'il écrit aujourd'hui sont si semblables à ce qu'il a écrit dans les É.V. n° 24 ! ». C'est en partie vrai, car c'est la vie même du peuple avec lequel je suis sans cesse en contact et en communion. Mais je me suis efforcé d'équilibrer présentation objective de la réalité et motifs d'espérance. Et ces derniers sont nombreux malgré tout : puissions-nous les méditer et en tirer profit personnellement.

 

À tous, un bon été et de bonnes vacances. Amicalement.

 

Gaby.

 

 

Ecos de Vitória Nº 25

 

23 de maio de 1989

 

 

 

            Caros Amigos,

OBRIGADO

Agradeço sinceramente àqueles e àquelas que tomaram um tempo para expressar suas reações aos Ecos de Vitória número 24. Gostaria que essas reações fossem sempre mais numerosas, a fim de realizar uma verdadeira comunicação, mas elas foram suficientes para que eu tivesse uma ideia daquilo que vocês esperam. Todos aqueles que escreveram dizem estar muito interessados e impressionados. Vou tentar não fazer pior, para não decepcionar.

 

OBRIGADO 2

Não tenho ainda a prestação de contas (mesmo provisória) daquilo que vocês já doaram em resposta ao meu “APELO URGENTE” para a construção do “Centro de Formação Dom Luiz Fernandes”, em Porto de Santana. Mas sei que um certo número de leitores de EV se manifestaram (e de forma bem generosa). Obrigado! E àqueles que, depois deste nº 25 e da prestação de contas da tesouraria, se manifestarem solidários, desde já obrigado adiantado!... Os trabalhos começaram enfim, e as previsões de despesas são enormes.

 

VIOLÊNCIA

               Aquilo que escrevi a vocês no nº 24, sobre a violência pareceu-vos inacreditável. E, no entanto... continuamos todos os dias a ler os títulos nos jornais como este: “No Rio, 126 mortos (assassinados) em 7 dias”. Todos os dias, títulos sobre o “esquadrão da morte” ou sobre outros grupos do mesmo tipo que se encarregam do extermínio de toda sorte de marginalizados. Ainda ontem, descobriram um cemitério clandestino (mais um!) em Vitória.

MORTALIDADE INFANTIL:

O Brasil detém o 4º lugar dos países da América Latina, depois do Equador, Honduras e a Bolívia! (Mas não nos esqueçamos que o Brasil é, ao mesmo tempo, a 8ª potência econômica do mundo e, de longe, a 1ª da América Latina! E isso agrava a responsabilidade). Em 1981, 13% das crianças nascidas na maternidade-escola da faculdade de Medicina de Minas Gerais (um dos maiores Estados do Brasil - capital: Belo Horizonte) pesavam menos de dois quilos e meio; em 87, essa porcentagem subiu para 18%; em dezembro de 88, chegou a 26%... enquanto que o tipo de população assistida ficou a mesma. No Brasil, 3,5% dos recém-nascidos pesam menos de 1,5 kg (quatro vezes mais numerosas que nos países desenvolvidos). Das cinco crianças que morrem na América Latina, três são brasileiras.

BRASIL, CAMPEÃO DE ABORTO

O número de abortos no Brasil é maior que o número de nascimentos. Calculam-se aproximadamente três milhões por ano, enquanto que o de nascimento teve apenas: 2.779.253 no ano passado. Essa estimativa é da OMS (Organização Mundial da Saúde) e ela coloca o Brasil no primeiro ranking no mundo, com 10% de interrupções de gravidez. 30% dos partos são feitos por cesariana (a proporção tolerável segundo a OMS é de 15% - porque a morte das mães é duas vezes mais elevada que no caso do parto normal)... Mas em mais de 70% das cesarianas, esse tipo de parto dá à mulher a ocasião de serem esterilizadas pela ligadura de trompas.

Podemos falar de ESTERILIZAÇÃO EM MASSA no Brasil. No Estado de Goiás, 70% das mulheres entre 15 e 44 anos são esterilizadas; em Pernambuco, 60%; no Rio de Janeiro, 45%.

No nosso Estado do Espírito Santo, calculam-se quase 81.000 abortos por ano, para aproximadamente 75.000 nascimentos.

OUTRAS VIOLÊNCIAS: Fui interrompido no momento em que comecei a escrever o parágrafo anterior, chamado porque a polícia, uma vez mais, estava destruindo os barracos de mais de 500 famílias que ocupavam um terreno inutilizado, mas que deveria servir para abrigar as famílias de baixa renda. Mas um juiz deu razão a um que se dizia proprietário e pede à polícia para expulsar os "invasores”. Quanta violência na maneira de destruir os poucos materiais que essas famílias tiveram tanta dificuldade para adquirir! Bela hipocrisia: no lugar de destruir eles mesmos os barracos, os soldados utilizam os presos ou pagam homens sem fé e nem lei, jogando o povo contra o povo.

FOTOS DE GUERRA

Os jornais do dia 13 de março mostraram em primeira página as fotos que acreditaríamos ter sido tirada num país (oficialmente) em guerra: filas de pessoas sentadas ou deitadas no chão, as mãos cruzadas na nuca, os soldados dirigindo os seus fuzis em direção a esses “prisioneiros”. Títulos: “Conflito entre polícia militar e ‘trabalhadores sem terra’ no sul faz 400 feridos”. Trabalhadores rurais sem terra, padres e os responsáveis pelo movimento sem terra, ocuparam durante alguns dias uma fazenda (grande propriedade agrícola). Dois aviões emprestados pelos fazendeiros da região sobrevoaram o acampamento dos sem terra, jogando bombas de gás lacrimogênio. Quando a polícia ia atacar, os trabalhadores colocaram diante deles cerca de 600 crianças. Os soldados continuaram a atacar, as crianças se dispersaram, os policiais abriram fogo. Alguns sem terra tinham também revólveres (quem não tem no Brasil?) e espingardas de caça.

A UDR (União Democrática Ruralista) comemorou o sucesso da operação, com fogos de artifício e show de buzinas. A UDR é uma organização fascista por defender o direito de propriedade (dos ricos, é claro!). A UDR não hesita em matar os líderes sindicalistas que importunam (como Chico Mendes e milhares de outros). Ela dispõe de muito dinheiro, alimentando seu caixa com grandes leilões, de bois especialmente. Seus responsáveis se dizem cristãos, naturalmente, e não faltam padres e mesmo bispos para lhes dar um apoio moral. Eles são “cristãos” como pode ser o Le Pen (vocês vejam o tipo, e o que as ideias deles têm a ver com todo o Evangelho!).

 

PÂNICO NA ROMARIA. Já contei, num destes últimos anos, sobre a Romaria dos homens, que acontece no sábado depois da Páscoa, de noite, até o Convento da Penha. Na Romaria deste ano, ocorreu um momento de pânico (com feridos). Tendo feito a pé com os homens de Porto de Santana os 15 km que conduzem ao local da peregrinação, eu estava presente no lugar mais “quente” da situação. Os responsáveis, contrariando aquilo que se fazia nos outros anos, deixaram as portas de ferro fechadas até pouco tempo antes da chegada da imagem de Nossa Senhora da Penha. Os homens, cansados da caminhada (alguns tinham feito 50 km a pé!) e pela espera inútil, começaram a manifestar impaciência. Um soldado dá um tiro para o ar e foi um pânico geral entre os quase 15.000 a 20.000 peregrinos. A reação de muitos homens, quando as autoridades religiosas se recusaram a abrir as portas, era a seguinte: “A Romaria é nossa! Não é um padre sozinho, nem mesmo o bispo, quem vai nos impor o que eles querem! Por que nem mesmo aqui, não respeitam os trabalhadores?”.

ESTERILIZAÇÃO (2)

A nova constituição do Brasil, promulgada em 1988, reconhece alguns direitos interessantes, por exemplo, a licença maternidade de 120 dias. Mas, como todas as leis brasileiras, a “Lei suprema” (a Constituição) é às vezes vista como um pedaço de papel!

Hoje, a maior parte das empresas que contratam as mulheres exige certificado de esterilização, (em geral pela ligadura de trompas). Pobres patrões que não têm os meios de pagar os encargos sociais, embora os salários sejam tão ridículos! A besta do capitalismo quer se apresentar como campeã da liberdade, mas se constrói a partir da morte das crianças do Terceiro Mundo, da esterilização das mulheres, sob o convite ao consumismo sem medida, criando gerações que só têm por ideal o materialismo do Deus Dinheiro!

 

 

ESCÂNDALOS

 

Os deputados de nosso Estado acabaram de votar os seus próprios salários (apesar da oposição dos deputados de esquerda) em mais de 8.000 cruzados novos[1] por mês, enquanto o salário mínimo não alcança 75 desses cruzados![2] Os juízes vão ganhar a mesma coisa. Certamente, há certa revolta no ar, diante dessa situação escandalosa, mas nada de verdadeiramente organizada para lutar contra estes eleitos e funcionários monstruosamente criminosos e sem coração. Mais uma vez essas pessoas se dizem, sobretudo, cristãs. Mas a CORRUPÇÃO faz, de tal forma, parte da vida brasileira, e a impunidade dos criminosos de colarinho branco é tão grande, que aquilo que deveria provocar uma verdadeira revolução, apenas surpreende um pouco.

 

JUSTIÇA? Um juiz “exige” que o prefeito de nossa cidade pague os “marajás” da prefeitura, ou seja, aqueles que recebem um alto salário sem nem mesmo se apresentar ao trabalho. Nosso novo prefeito tinha conseguido, apesar de grandes dificuldades e correndo risco, não pagar mais esses empregados fantasmas.

A justiça OBRIGA um prefeito a promover a injustiça.

 

O DIREITO À SAÚDE

Uma jovem mulher é hospitalizada. Um médico diz a seu marido: “não tem mais nada a fazer, é um caso perdido”. O marido insiste: “E se no lugar de ser tratada na parte reservada ao INPS[3] (equivalente à Sécurité Sociale), ela pudesse entrar na parte do hospital reservada à medicina particular?”. “Ah! É diferente. Lá vamos dar um tratamento que vai salvá-la". O marido, simples operário, vai fazer o impossível para salvar sua esposa; será preciso achar 70 cruzados novos por dia, enquanto que o salário mínimo é em torno de 65 cruzados novos por mês.

Numa bela manhã volto de uma visita a uma doente no bairro Flexal 2. De repente, me fazem sinal para parar: uma adolescente está estendida na beira da estrada, os olhos fundos e revirados. Ela foi hospitalizada por uma oclusão intestinal, mas mandada de volta para casa muito rapidamente. Levei a jovem moça e sua tia ao Posto de Saúde de Porto de Santana (o único que funciona para os bairros de Porto de Santana e Flexal - em torno de 50.000 habitantes). São apenas 10h45, e já não há mais médicos... até a manhã do dia seguinte! Vou ao Pronto Atendimento de Urgência (único para nossa cidade de 300.000 habitantes): ele mudou de endereço, mas não há uma única placa para indicar. Vamos ao novo centro médico. Infelizmente, é o dia onde deve acontecer a inauguração oficial pelo governador do Estado. Por conseguinte, não recebem os doentes nesse dia. Nem mesmo os de urgência (aqui, isso parece normal). A única ambulância não está lá. Devo então levar a jovem a Vitória, num hospital onde ela será bem acolhida. Algumas semanas mais tarde, para me agradecer, a família me passou uma foto da adolescente na cama do hospital.

GREVES

São centenas e centenas de greves deflagradas sobre o país, que nascem, crescem, e avançam... Com o “Plano Verão” o governo pretende salvar a economia. Isso começou em 15 de janeiro. Mais uma vez, os salários são bloqueados (ou quase), enquanto os preços só são bloqueados teoricamente. Os exemplos? Entre o dia 1º e 15 de maio, a gasolina já aumentou duas vezes. Os produtores de gado vendem hoje a 35 cruzados novos a quantidade de carne que eles vendiam a 15 cruzados no dia 1º de fevereiro!

Na Grande Vitória, os operários da construção civil fizeram greve durante quatro semanas. Nos dias 14 e 15 de março, houve uma greve geral que causou muita preocupação ao governo. A polícia foi sempre violenta na repressão. Os preços da passagem de ônibus aumentam, mas o número de ônibus em circulação diminui. Então as pessoas se cansam: recentemente, quatro ônibus foram quebrados  em menos de 3 horas.

 

* * *

Há alguns meses, as gangues de ladrões e criminosos se instalaram em Flexal, especialmente na Rua “Boa Esperança”. Os habitantes eram atacados todos os dias: em plena luz do dia, carros quebrados e pilhados. De noite, a pessoas não saíam mais de casa. Aquele que, por infelicidade, fosse testemunha de um assalto contra alguém, teria que deixar o bairro, para não ser morto; mas se ele escapasse, sua casa seria roubada e queimada.

- Como trazer de volta a esperança da população? Decidimos aproveitar a Sexta-feira Santa, dia que fala muito ao coração do brasileiro, para fazer no bairro, especialmente na Rua Boa Esperança, uma grande Via-Sacra. Uma carta foi redigida e distribuída no bairro: “SEXTA-FEIRA SANTA: A MORTE DE JESUS NOS CONVIDA A VIVER – TODOS – COMO IRMÃOS... Jesus morreu por TODOS, sem exceção, sem fazer diferenças entre bons e maus. SEXTA-FEIRA SANTA É VERDADEIRAMENTE UM DIA DIFERENTE. Hoje muitos vivem num clima de tensão e de medo. Pensemos que Jesus morreu para que todos tenham vida. Nossa oração é uma procura sincera para construir a paz” (trechos extraídos da carta).

E foi verdadeiramente um momento de Grande Esperança. O Arcebispo, Dom Silvestre, veio no início, falou da violência sobre todas as suas formas: falta de casas, de educação, de terra, de saúde, de respeito, etc. Ele não permaneceu porque tinha outros compromissos. Mas a Via-Sacra se desenvolveu com a participação de uma grande multidão, vinda de numerosas comunidades que queriam também manifestar sua solidariedade aos irmãos sofredores. Delinquentes, assim conhecidos, participaram. Na parte da tarde, a mãe de um jovem ex-presidiário foi à comunidade para pedir mais exemplares da carta distribuída no bairro. Não há dúvidas de que a situação melhorou muito depois dessa grande manifestação religiosa, e algumas pessoas, que estavam muito reservadas no começo dessa iniciativa, não hesitam em falar de “milagre”! O linguajar brasileiro empresta um pouco de exagero, como vocês podem ver. Mas que as manifestações religiosas podem ter uma influência sociopolítica na vida do povo, isto não pode ser negado. Nossa atividade pastoral deve levar em conta esta realidade.

 

A SEGURANÇA QUE NÓS QUEREMOS

CASTELO BRANCO. Outro bairro que acompanho, em outra paróquia. Há alguns meses, dezenas de drogados se reúnem, roubam, atacam a população em pleno dia. Não contamos mais os crimes (estas duas últimas semanas, quatro mortes!). Há alguns meses, encontramos crianças drogadas nos becos do bairro, outras em um estado desesperador (duas morreram). Farmacêuticos sem escrúpulos vendem para estas crianças uma espécie de xaropes que, misturado, dá uma droga poderosa. Falamos disso nas comunidades, até mesmo no momento do culto, da missa e durante as reuniões dos conselhos das comunidades.

A Pastoral Operária, os Grupos de Mulheres, a Pastoral da Juventude, querem organizar uma grande manifestação, mas depois de uma reflexão foi decidido começar por um grande trabalho de conscientização. Os grupos citados acima lançam então uma campanha de reflexão, mas tentando envolver as associações de moradores, os cristãos de outras igrejas, as equipes de futebol... Uma pesquisa será feita, sobre o tema: “A segurança que o povo quer”. O objetivo é tentar mostrar que a segurança do povo depende de muitas coisas e não somente do aumento de mais policiais. Os resultados da pesquisa serão entregues ao Governador no dia da inauguração oficial de um local da Polícia Militar no bairro.

FESTA DA RESSURREIÇÃO

Em Porto de Santana, nunca teve tanta gente na Missa como nesta noite de Páscoa, em que celebramos, às 4 horas da manhã, a ressurreição de Cristo! De cada comunidade (elas são 12 no setor) as pessoas deveriam partir às 2 horas da manhã, caminhando até o lugar da celebração, prevista para começar às 4 horas. Mas como é praticamente impossível sair de suas casas às 2 da manhã, por medo de serem atacados, em quase todas as comunidades do setor os cristãos se reuniram às 21 ou 21h30 do Sábado Santo. A partir dessa hora, eles fizeram vigílias, muito diferentes, seguindo o jeito de ser das CEBs (Comunidades Eclesiais de Base): cantos, orações, leituras bíblicas, celebração final dos círculos bíblicos da Campanha da Fraternidade (Campanha da Quaresma: este ano com o tema “Comunicação para a verdade e a Paz”), momentos para comer e beber... e por volta das 2 horas da manhã, as procissões, todo mundo cantando, velas ou tochas nas mãos, se dirigindo até o Morro de Nossa Senhora Aparecida. Nos dois pontos principais de acesso, os membros dessa comunidade acolheram as diversas procissões. A chegada de uma verdadeira massa humana, cantando apesar do cansaço, representava um espetáculo impressionante e emocionante. Uma alegria e uma fé como eu nunca havia encontrado tão fortemente em quase nove anos! É claro, cada comunidade havia cuidadosamente preparado a animação de uma das partes da Vigília Pascal e da Missa. Celebrei 16 batismos de adultos nesta Vigília Pascal (na véspera, à noite, no decorrer de outra celebração, celebrei 15 batismos de adultos). Numa paróquia vizinha, teve 53 batismos de adultos nessa mesma noite Pascal. Muitos jovens fizeram também sua 1ª comunhão nessa noite da Ressurreição.

Várias outras paróquias de nosso município fizeram também procissões da Ressurreição no meio ou no fim da noite. Como já sublinhei em outros anos, é importante restabelecer o Espírito do Mistério da Ressurreição a um povo que foi acostumado a dar mais valor ao sofrimento da Paixão, durante cinco séculos, por todos os tipos de ritos populares e que, hoje ainda, tem mais motivo de se reconhecer nos sofrimentos de Cristo que na alegria vitoriosa da Ressurreição.

1º DE MAIO: CELEBRAÇÕES DE DENÚNCIA E ESPERANÇA

É muito difícil, aqui pelo menos no nosso Estado, fazer participar os trabalhadores na comemoração do 1º de maio. É ainda a Igreja que reúne mais facilmente o povo, no mínimo uma parte do povo. E as manifestações e celebrações tornam-se também grandes momentos de Esperança!

Na Praça de Porto de Santana, centenas de pessoas (700? 800?) vibram em uníssono com apresentações teatrais dos grupos da Pastoral Operária, dos Grupos de Mulheres, dos Jovens. Como sempre, muito humor e talento para denunciar as situações de injustiças, os atentados aos direitos dos trabalhadores, as condições de vida e de trabalho, e para proclamar a necessidade da união de todos na luta. Os organizadores quiseram que neste ano, houvesse uma missa para terminar a manifestação, nessa mesma praça. E que missa! Que fé e que determinação:

CONTRASTE. No mesmo dia, o pastor Evangélico Davi Miranda reuniu milhares de pessoas vindas de todo o Estado, em carros comuns ou especiais. 10.000? 15.000? 20.000? As pessoas vão assistir a estes tipos de shows religiosos (mesmo os que se dizem católicos vão lá), sobretudo na esperança de assistir a milagres, ou de se beneficiar dos milagres. Os organizadores anunciam muitos milagres de uma só vez, senão as pessoas não iriam mais. O ambiente é superaquecido (podemos dizer histérico?). O pastor tem o dom para pedir e extrair muito dinheiro, e os pobres dão fortunas “para Deus”.

- Como nos dizia recentemente um padre redentorista bem experiente: “as seitas utilizam hoje os mesmos meios – desonestos, com distribuição de presentes, falsas esperanças, etc. – que nós, católicos, e especialmente nós, redentoristas, nas antigas missões, tanto empregamos”.

 

1992: 500 ANOS DE “EVANGELIZAÇÃO” (?) DA AMÉRICA LATINA

O Padre João Fagundes, redentorista, que acabo de citar, historiador, professor de História da Igreja na Universidade Católica do Rio, animou um curso de reciclagem para o Clero de Vitória, de 2 a 5 de maio, convidado por nosso arcebispo e bispo auxiliar. Infelizmente, apenas 1/3 dos padres sentem a necessidade de se reciclar (a presença de seminaristas de teologia e de religiosas é o que permite um auditório cheio). O tema: 500 anos de evangelização da América Latina. Em 1992 devem-se comemorar os 500 anos de evangelização da América Latina (vocês se lembram de Cristóvão Colombo, aquele que descobriu a América?). Aqui, sempre se contou a história do ponto de vista do colonizador. Um simples exemplo: o nome de nossa cidade – VITÓRIA – significa a “vitória” dos portugueses invasores sobre o habitante legítimo: o índio. Tudo foi feito com derramamento de sangue.

Já na primeira conversa, o padre abre o jogo: “em geral contamos a história da Igreja de um ponto de vista apologético, justificando tudo, mesmo a Inquisição. Os 500 anos de evangelização devem ser celebrados na penitência, e não com triunfalismo. Fizemos tantos batismos pela força, ‘a ferro e a fogo’ porque acreditamos e ensinamos que ‘fora da Igreja não há salvação’. Ao mesmo tempo, o poder temporal dizia: ‘se não tem escravos, não tem Brasil’. E a Igreja, cúmplice do poder, aprovou a escravidão, para que exista o Brasil. E ela batizava sistematicamente os escravos. É uma mistura de Conquista e de Evangelização. No século XV, o Papa deu ao Rei de Portugal todo poder para subjugar as pessoas e os bens dos infiéis: uma Bula fez do Rei de Portugal um verdadeiro Papa. Esse ‘Papa’ civil e real recebia do Papa de Roma o direito de matar, roubar, etc. e ele não se privou. Então, chamar a isso de ‘evangelização’...?.”

Apesar das reações de religiosos, especialmente jesuítas e dominicanos, a Igreja fez esta espécie de amálgama. E teria sido, sem dúvida, melhor não evangelizar, em vez de evangelizar dessa maneira! Os índios, fora da Igreja católica, viviam de uma maneira moralmente bem superior à maneira como viviam os invasores europeus. No início, antes de perceber que os conquistadores vinham para dominar, pilhar, roubar, destruir, impor pela força outras maneiras de viver, os índios acolheram muito bem os espanhóis e portugueses. Fez-se desses povos muito gentis, povos obrigados a se defender, e até chegou-se a apresentar os índios como guerreiros selvagens!

É importante saber um pouco de tudo isso, porque a preparação do 5º centenário vai dar lugar a muitas interpretações, até às celebrações na República Dominicana, daqui há três anos. O Papa virá participar da Assembleia dos Bispos da América Latina. Como isto vai se passar? Como um ATO DE PENITÊNCIA DE TODA IGREJA? Ou como um ATO TRIUNFALISTA? E nosso historiador redentorista conclui: “Quanto a mim, se fosse convidado para uma comemoração de cunho triunfalista, eu não iria, porque me sentiria pecador e na obrigação de me confessar na volta”.

 

O CARDEAL DE SÃO PAULO PRÊMIO NOBEL DA PAZ DE 89?

Mesmo na Europa, o Cardeal Arcebispo de São Paulo, Dom Paulo Evaristo Arns é muito conhecido. Adolfo Esquivel, argentino, Prêmio Nobel da Paz 1980 veio ao Brasil lançar a campanha para fazer de Dom Paulo o Prêmio Nobel da Paz 1989. Aproveito esta carta para pedir a vocês de apoiar com todas as forças, na Europa, esta campanha em favor de Dom Paulo. Por quê?

É certamente uma das maiores figuras mundiais na defesa dos Direitos Humanos. Ele se engajou, no tempo da ditadura militar no Brasil. Ele é a besta-fera de todos os conservadores e integralistas, tanto na Igreja (do Brasil e de Roma) como fora. Os jornais anunciaram que, em uma reunião entre “grandes deste mundo”, dos poderes civis e religiosos, em Brasília, o presidente da República José Sarney se queixou junto ao Núncio Apostólico (representante do Papa no Brasil) que o impulso dos partidos trabalhistas de tendência socialista nas últimas eleições foi devido à ação dos bispos “progressistas” do Brasil, e, em primeiro lugar, do Cardeal de São Paulo. É um dos raros bispos do mundo que participa ativamente de numerosas organizações internacionais a serviço da defesa dos Direitos Humanos, ecumênicas ou com membros de qualquer religião ou sem nenhuma religião.

Quando Roma vem dividir a diocese de São Paulo para reduzir a influência do Cardeal Arns dando-lhe uma afronta pessoal, e atingindo com esse mesmo golpe toda a parte da Igreja da América Latina engajada a serviço da libertação dos mais pobres, o Prêmio Nobel da Paz a dom Paulo seria um sinal de esperança para milhões de oprimidos de nosso continente.[4]

 

NECESSITAMOS DE VOCÊS: Temos necessidade de vocês também para muitas coisas. Por exemplo, tudo aquilo que é feito na Europa para frear a marcha da Igreja (Apelo para um diálogo na Igreja - Jonas[5]), ação por uma Europa mais unida ao Terceiro Mundo, etc. TEMOS, VERDADEIRAMENTE, NECESSIDADE DE VOCÊS: Vocês têm mais possibilidades que nós para agir junto à opinião pública mundial. Obrigado.

 

 

A PARÓQUIA QUE QUEREMOS

Falo sempre de Porto de Santana e Flexal. Estes dois bairros formam um “setor” com 12 Comunidades Eclesiais de Base, para uma população de aproximadamente 50.000 habitantes. No dia 8 de outubro próximo, este setor se tornará oficialmente “Paróquia”. É um reconhecimento jurídico importante, mas que pode se prestar a um equívoco: a transformação poderia dar a ocasião de perder a característica dinâmica das comunidades e, sobretudo, diminuir o poder de ação dos leigos em favor do padre, no dia em que houver mudança de padre nestes bairros. É para evitar estes riscos que os cristãos das CEBs de Porto de Santana/Flexal se mobilizaram e refletiram. Com a ajuda de um sociólogo do Rio de Janeiro, os membros das comunidades (CEBs) elaboraram um texto que servirá de base para uma grande Assembleia onde se definirão as características da paróquia. Será pedido ao bispo de promulgar um decreto de criação que leve em conta aquilo que o povo deseja como tipo de paróquia. Aqui alguns trechos do texto elaborado recentemente.

Queremos uma paróquia sem uma igreja acima das outras (sem matriz); o quer dizer que todas as comunidades estejam sobre o mesmo plano, caminhando com seus próprios passos e decidindo com sua própria cabeça.

 Que o padre seja para “orientar” as comunidades.

Que tenha um conselho paroquial muito bem organizado.

Que tenha nesta paróquia uma “equipe pastoral” (para refletir e orientar COM o Padre).

Durante estes próximos meses, o próprio povo das comunidades vai procurar tudo que lhe permita escrever a história dos bairros, aprofundar o que quer dizer “Igreja”, “paróquia”, “comunidade”, quem é “São Francisco de Assis” (escolhido pelo povo como padroeiro da Paróquia), escrever círculos bíblicos que todo mundo estudará. O sociólogo Pedro de Oliveira observou que esta maneira de trabalhar é a primeira na história de criação de uma paróquia e que isto pode servir de exemplo para outros lugares do Brasil.

O relatório das comunidades termina assim: “O importante hoje é que nós tenhamos todo o entusiasmo suficiente para CONVENCER todo mundo a trabalhar e para mostrar a todos que o tipo de paróquia que nós queremos é possível. NOSSA RESPONSABILIDADE É GRANDE”.

Um detalhe significativo: eu, como padre do lugar, não faço nem mesmo parte da comissão de coordenação que prepara este gigantesco trabalho. Esta coordenação está totalmente nas mãos dos leigos, bem jovens. É claro que acompanho o trabalho, que faço sugestões, que eu incentivo as pessoas e as ideias que correm o risco de se perder, que ajudo a fazer ligação com todas as pessoas e organizações que podem ajudar. Mas não tomo NENHUMA DECISÃO sem que ela seja considerada por aqueles que têm as responsabilidades neste trabalho.

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Cada ano no Brasil, as CEBs celebram, em setembro, “O Mês da Bíblia”. No ano passado o tema foi: "SALMOS: A oração do povo que luta”. Durante os círculos bíblicos, os participantes estavam convidados a fazer seus próprios salmos. Em Porto de Santana, fizemos um pequeno fascículo, xerocado, com 17 dos salmos apresentados na celebração de conclusão do mês da Bíblia. Seguem alguns trechos dos salmos escolhidos:

De José Luiz (uns 20 anos de idade, operário). “Oh Senhor, nós cremos em Tua mensagem. É de Ti que virá a libertação! Há tantas pessoas que têm necessidade de Tua palavra para a libertação de Teu povo, Senhor. Tu és a Rocha na qual nós confiamos. Os grandes sufocam Teu povo. Envia, Senhor, mais profetas que se sintam engajados por Tua mensagem, para contribuir para a libertação de Teu povo”.

De Dona Rosa (avó – não sabe ler nem escrever) "... Que apesar da lama nós possamos achar a água pura para matar nossa sede e a sede de todos aqueles que nos massacram sem refletir. Aceita Senhor nossos pedidos em nome da Igreja Universal das Comunidades Eclesiais de Base e de todo o povo oprimido. Pela paz mundial, nós te suplicamos, Senhor. Amém”.

De João Francisco (Operário) “Oh Senhor! Queremos te agradecer por tudo aquilo que Tu tens já feito por nós. Agradeço por nos ter dado forças para viver neste mundo pleno de tantas falsas promessas que nunca são cumpridas. Eu te agradeço Senhor, porque apesar de tantas ilusões encontramos ainda pessoas prontas a se organizar para que, com tua força, nós possamos vencer os obstáculos da vida”.

CONCLUINDO:

Alguns talvez vão dizer: “Gabriel se repete, Muitas coisas que ele escreveu hoje são semelhantes àquelas que ele escreveu nos Ecos de Vitória número 24!”. É em parte verdade, pois é a vida mesma do povo com a qual eu estou constantemente em contato e em comunhão. Mas eu me esforço em equilibrar apresentação objetiva da realidade e motivos de esperança. E estes últimos são numerosos apesar de tudo: possamos nós meditá-los e tirar proveito pessoalmente.

A todos um bom verão e boas férias.

Amigavelmente.

Gaby

 

[1] A moeda "Cruzado Novo" (NCz$) havia substituído o "Cruzado" em janeiro daquele ano.

[2] De janeiro a maio de 1989, o salário mínimo era de NCz$ 63,90 (sessenta e três cruzados novos e noventa centavos). Fonte de pesquisa: http://www.gazetadeitauna.com.br/valores_do_salario_minimo_desde_.htm consultado aos 27 de setembro de 2014.

[3] Instituto Nacional de Previdência Social.

[4] O Nobel da Paz naquele ano foi o Dalai Lama, líder religioso do Tibete, exilado nos EUA. Um promotor da Paz Universal.

[5] Os grupos “Jonas” nasceram nos anos 1987-88 com o objetivo de colocar em prática, sem cessar, as diretrizes do Concílio Vaticano II. Para saber mais: http://groupes-jonas.com/

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21 décembre 2020 1 21 /12 /décembre /2020 23:27

Déployant la force de son bras,
il disperse les superbes.
Il renverse les puissants de leurs trônes,
il élève les humbles.
Il comble de biens les affamés,
renvoie les riches les mains vides.

Luc1, 51-53, extrait de l'Evangile du 4ème mardi de l'Avent (Maginificat)

Aout 1988 pour les 25 ans de sacerdoce de Gaby, ici avec Dom Silvestre et beaucoup d'amis

Aout 1988 pour les 25 ans de sacerdoce de Gaby, ici avec Dom Silvestre et beaucoup d'amis

25 ans de sacerdoce : Le plus fort de la fête, ce fut le 21 août à Porto de Santana, en présence des membres de ma famille et amis qui m'ont rendu visite en août. Une célébration de plus de trois heures, les gens debout courageusement sous le soleil. Tout était surprise pour moi, jusqu'aux petites pièces de théâtre qui jalonnaient la célébration (créées à partir de renseignements qu'ils ont réussi à obtenir sur ma vie). Une équipe de laïcs de la pastorale des vocations (jeunes et adultes) avait monté de toutes pièces quelques « cercles bibliques » sur la vocation, à partir de ma propre vocation, pour préparer spirituellement la grande fête du 21 août.

Je crois pouvoir dire en toute vérité que ces fêtes furent la célébration d'un peuple chrétien en communion avec son pasteur, et non à peine la fête en l'honneur d'un prêtre. C’est tout différent.

 

25 ANOS DE SACERDÓCIO! O mais forte da festa foi no dia 21 de agosto em Porto de Santana, com a presença dos membros da minha família e amigos que me visitaram em agosto. Uma celebração de mais de três horas, as pessoas em pé corajosamente sob o sol. Sob o sol. Tudo foi surpresa para mim, até as pequenas peças de teatro que marcaram a celebração (criadas a partir de informações que eles conseguiram obter sobre minha vida). Uma equipe de leigos da pastoral vocacional (jovens e adultos) montou alguns círculos bíblicos sobre a vocação, a partir de minha própria vocação, para preparar espiritualmente a grande festa de 21 de agosto.

* Creio poder dizer com toda a verdade que estas festas foram a celebração de um povo cristão em comunhão com seu pastor, e não apenas a festa em honra de um padre.

 

 

 

Leia a carta integra em português abaixo.

Un Clic ici pour toute information sur les publications : "Chemins d'Avent avec Gaby"

 

 

Echos de Vitόria

 

N° 24  -  22 décembre 1988

 

 

Chers Amis,

 

[…]

À propos d’un crime

 

J'ai lu un communiqué du P. Duchêne, évêque de Saint-Claude, à propos de l'assassinat d'une jeune fille dans le Jura, l'été dernier, et j'ai apprécié la préoccupation de 1'évêque de communier à la souffrance de la famille atteinte par ce crime.

Il ne faut rien comparer. Mais je voudrais vous donner une petite idée de ce qui se vit ici comme violence. Non pour juger, mais pour vous donner, peut-être, encore plus de motifs de lutter contre les racines de la violence. Chaque jour les journaux locaux relatent plusieurs crimes commis dans notre seul petit État de 2 millions 300 000 habitants environ : aussi bien à la campagne qu'à la ville. Sur les seuls quartiers où je travaille, il ne se passe aucune semaine sans qu'il y ait un ou plusieurs crimes. Hier, un prêtre qui travaille sur un quartier d'environ 35 000 habitants de notre ville, me disait qu'en une seule semaine, il y a eu 14 meurtres (quatorze !). Pourquoi ? La misère qui croît, la drogue qui se répand, la vengeance, l'alcool, la promiscuité, l'inefficacité de la Justice (ça existe ?)... Qui tue ? Des bandits, des pauvres, la police (très souvent), les tueurs à gage des grands propriétaires...

La semaine dernière, à quelques kilomètres, un couple a été assassiné dans sa maison en présence des trois enfants (6 ans, 5 ans, 18 mois). Vers 10 heures du soir, les voisins ont entendu les coups de feu, mais personne n'a osé aller sur les lieux avant 7 heures du matin. Qui oserait condamner ? L'obscurité est telle, la peur si grande, les risques si réels ! Quand les premiers témoins entrèrent, le petit Zezinho, de 18 mois, était en train de jouer, à cheval sur un des cadavres.

 

• « La fille de la mort ».

Sous ce titre, le journal local A Tribuna (pourtant conservateur, écrivait le 10 décembre :

 

Atteint par balles à la porte de sa maison de Belém, un avocat de posseiros[1] est mort (un de plus). L'un après l'autre, ces avocats connaissent tous la même fin, formant une file macabre qui s'étend dans tout le pays. João Carnos Batista, encore un nom qui va figurer plus et pour plus longtemps dans les publications étrangères, que dans la presse brésilienne. Les responsables de l’assassinat n’ont pas été identifiés, et il n’y a pas de piste qui conduise à eux selon la police. Mais la vérité est autre. Le tueur à gage (pistoleiro) peut ne pas être connu. Mais les responsables, facilement identifiables, ne manquent pas...

Le Président de l'Ordre des avocats du Brésil qui est allé il y a peu dans le Bec de Perroquet, au confluent sanglant des États de Goiás, Para, Maranhao et Amazone, a constaté que là il y a environ 10 assassinats par semaine ! Mais au commissariat de police, il n'y a qu'une seule enquête en cour !

La pastorale de la Terre quant à elle, a connaissance d'une liste de plus de vingt avocats leaders de posseiros marqués pour mourir. C'est la file de la mort. Comme la file qui, dans un autre pays, se formait devant les chambres à gaz.

Il ne s'agit pas de la question d'une réforme agraire, d'ailleurs rejetée par les membres de la Constituante qui se vendirent. Il s'agit de la question du droit à la vie, que ces avocats et leaders de posseiros perdent sous les sentences de mort. Et l'on suppose encore que le Brésil manque d’héroïsme. C’est que les héros nous sont révélés seulement sous forme de cadavres.

 

• Francisco Domingos Ramos, martyr de notre région, tué le 5 février dernier à cause de sa lutte et de sa foi, (nous avons le droit de l'appeler martyr, sans attendre une canonisation) : toute la population n'a aucun doute sur le nom du grand propriétaire qui l'a fait tuer (voir É.V. n° 23), mais la « Justice » ( ?) a décidé qu'elle ne connaissait pas les coupables.

 

 

« N’ayons pas peur des licenciements ! »

 

Ailton est membre actif de la pastorale de la Jeunesse de Flexal 2. Il a milité en faveur d'une liste syndicale qui a perdu. Sans autre motif, il a été renvoyé. Il aura du mal pour retrouver un emploi, car il est handicapé d'une jambe ; et pourtant sa famille a besoin de son salaire. Voici la lettre qu'il a envoyée à ses ex-collègues de travail, le 6 septembre :

 

Je viens par cette lettre donner des éclaircissements sur mon renvoi de cette entreprise. Je suis très triste d'avoir dû laisser les amis, mais en même temps je suis très heureux d'avoir réussi à faire réagir le pouvoir et à faire en sorte qu'ils pensent à moi dans mon secteur de travail... Chaque jour davantage les puissants vont se préparer pour nous vaincre.

Nous ne devons pas avoir peur des licenciements. Je suis prêt à lutter et même à mourir étranglé afin de conquérir une société d'égalité. Ce qui me rend plus triste c'est de voir le salaire de misère que nous recevons, les enfants affamés, les vieux gagnant une misère ; et personne ne se préoccupe de cette situation !

C’est pour cela que nous ne devons pas perdre le moral, mais continuer à remplir le rôle que Christ nous a laissé. Encrer dans la lutte à la lumière de l'Évangile, en recherchant la libération de tout le peuple qui souffre et est marginalisé par le système où nous vivons.

C'est pour tout cela que nous devons donner notre vie, que nous devons en finir avec notre égoïsme et faire quelque chose pour les « petites gens ». Soyons conscients, n'ayons pas peur de crier au nom de nos droits.

Christ dit : malheur à vous si vous n’aidez pas vos frères ! À cause de cela, versons jusqu’à notre sang afin de pouvoir être victorieux ici sur la Terre et dans le Ciel.

Un « abraço » à tous, de votre collègue de lutte : Ailton Pereira dos Santos.

 

 

Inflation… Inflation… :

 

Pouvez-vous seulement deviner l’état d’esprit d’un peuple qui doit vivre une inflation calculée à 923 % en un an ?

Non ! C'est impossible à imaginer. Il faut le vivre pour le comprendre. Insécurité, résignation, désespoir, perte de confiance totale en ceux qui dirigent (mais, dirigent-ils vraiment ce bateau ivre ? Les vrais dirigeants vivent-ils au Brésil ?), violence, etc...

L’augmentation cumulée en 1988 a été de 923 %. Entre janvier et décembre, le salaire minimum est passé de 4 500 cruzados à 40 425 cruzados (soir une augmentation de 798), mais le courrier, par exemple : janvier, 13,10 cruzados (la monnaie brésilienne) ; fin juillet, 36 cruzados ; au 22 décembre, 115 cruzados !

C'est l’anarchie économique totale. Le pire, c'est que l'alimentation de base a tendance à augmenter plus rapidement que le reste : d'où encore plus de misère pour les plus pauvres !

En octobre : les frais d'éducation ont augmenté de 39,02 % ! Les frais de transport, de 37,70 % ; santé, de 32,11 % ; alimentation, 30,30 % ; vêtements, 29,68 % ; habitation, 25,60 %.

En janvier 1988 : pour alimenter normalement une famille de 5 personnes, il fallait environ 1,24 fois la valeur du salaire minimum. En octobre : il aurait fallu 1,46 fois la valeur du salaire minimum. Alors, de quoi vit la plus grande partie de la population ?

De juin à octobre, l'alimentation a augmenté de 221 % (la moyenne des salaires, de 140 %)

Seulement en octobre, le beurre a augmenté de 58 % ; la pomme de terre, de 62,75 % !

Inutile de vous dire que les grèves se multiplient, dans toutes les catégories. Instituteurs et professeurs publics de l'État sont en grève depuis près de quatre mois : la majorité reçoit à peu près un salaire minimum d'ici, soit environ 365 F. ! Pendant ce temps les députés de notre État (sorte de conseillers régionaux) viennent de se voter un salaire de 4 millions de cruzados mensuels (soit environ 36 365 F. !). Quelques députés ont réagi contre cette augmentation et demandent une action populaire : le peuple crie au scandale, mais n'est pas organisé pour réagir.

 

 

L’avenir de Vitόria

 

On compte que le Grand Vitόria a aujourd'hui environ 1 million et 100 000 habitants. Normalement, en 2010, il devrait y avoir 2 millions et 300 000 habitants. Mais deux grandes entreprises doivent pour le moins doubler (une entreprise qui produit de la cellulose et la Compagnie sidérurgique (CST) dont je viens de parler).

Avec tout ce que cela comporte de personnel de construction, de commerce, pour les ports de Vitόria ; avec le fait que, dans un pays comme le Brésil, pour cent promesses d'emploi, au moins trois cents à quatre cents personnes viennent tenter leur chance (amenant la famille) et essaient ensuite de survivre sur place sans retourner d'où elles viennent,… avec tous ces facteurs, on compte officiellement que le Grand Vitόria aura quelque 4 millions 600 000 habitants en 2010 (presque 5 millions). Les entreprises prévoient tout pour la production et pour les bénéfices. Mais pour accueillir ces millions de personnes supplémentaires, rien n’est prévu, aucune infrastructure : rien ! C'est vous dire les préoccupations au sujet de l'hygiène, de la santé, de l'habitat, de l'éducation, de la violence. Toute la propagande est faite pour dire : cela va donner des emplois nouveaux ! Mais en réalité, des techniciens conscients commencent à donner l'alerte. Le diocèse de Vitόria essaie, encore modestement, d'informer, de faire réagir, pour empêcher l'implantation de ces projets ou, pour le moins, faire prendre en compte les nécessités fondamentales de la population.

Mais que pourrons-nous devant des géants du capitalisme international, aidés servilement par une classe politique vendue et sans préoccupations avec la vie du peuple ?

Pourtant, ce qui frappe, c'est la confiance qui facilement existe ici : les dragons peuvent être vaincus ! On croit que tout est possible ! Naïveté ? Peut-être un peu ! Mais surtout Foi. On pense toujours que le peuple uni est capable de vaincre le capitalisme.

 

 

Correspondance

 

Avec l'augmentation du nombre et de l'importance de mes activités j'ai de moins en moins de temps pour écrire. Et je le regrette énormément. Cependant, certains d'entre vous ne perdent pas patience et continuent à m'écrire de temps en temps. Je les en remercie vivement : recevoir de vos nouvelles est tant important pour moi !

 

Dans une lettre écrite en août le P. Jacques Gaillot, évêque d'Evreux, me dit :

 

Merci Gabriel de tes Échos de Vitόria. Ça sent bon la mission ! Et ça fait du bien de se mettre à ton écoute. Je retiens cette phrase : « Rien ne se fait au Brésil sans passer par la conscience religieuse ». En France, comme il est difficile de percevoir que l’Évangile est force de libération et de transformation ! Mais les transformations de la société nous obligent à bouger. Et puis, aujourd'hui notre pays c'est la planète...

 

Je suis très honoré d'avoir reçu cette lettre. Et comment ne pas exprimer ici, publiquement, combien les prises de position de cet évêque (que je connais par TC, Actualité religieuse dans le monde, Le Monde) me paraissent évangéliques et indispensables. Et si beaucoup d'hommes d’Église avaient ce courage prophétique ?

 

Tout récemment, mon évêque, le P. Duchêne (Saint-Claude) me dit son inquiétude devant « ce qui parait se dessiner en Amérique latine ». « L'Église va-t-elle ternir sa mission et ne plus vivre − du moins s'efforcer de vivre − aussi profondément que possible : Les pauvres sont évangélisés ? »

Merci également au P. Duchêne de partager notre inquiétude devant ce qui se dessine ici et qui, vraiment, est très grave. Comment le Pape Jean-Paul II peut-il faire des discours si beaux sur les droits de l'homme, appeler à travailler au service de la libération des pauvres, écrire que « la théologie de la Libération est non seulement possible, mais nécessaire », alors que la Curie romaine dont il est le chef détruit presque systématiquement tout travail évangélique ?

 

Il faut le dire, froidement, sans passion, mais fermement. Aujourd'hui, toutes les nominations d'évêques au Brésil se font à partir de clercs qui, pour le moins, ne connaissent rien des souffrances et des luttes du peuple, ou qui même sont hostiles à ce travail. Ceux qui reçoivent le chapeau de cardinal aujourd'hui, sont des gens conservateurs et cléricaux ; les évêques qui reçoivent des lettres d'intimidation du Vatican, sont des évêques profondément évangéliques et qui communient avec les aspirations et les angoisses des pauvres. La pastorale de São Paulo est démantelée, alors que le très conservateur cardinal de Rio est encouragé à Rome dans son travail contre l'unité de la Conférence épiscopale du Brésil.

 

On écrit de tous les côtés que le Pape incite les chrétiens à transformer le monde au nom de l'Évangile, d'être les témoins de l'Amour du Christ. Il faut croire à la sincérité de Jean-Paul II. Mais alors, comment réaliser cette mission prophétique en rejetant systématiquement dans l'ombre tous ceux qui vivent en communion avec les pauvres, et en faisant la promotion de traditionalistes, beaucoup plus près de Lefebvre que de Dom Helder Camara ou de Dom Oscar Romero ?

Bien des gens promus aujourd'hui dans l'Église, finalement sont moins courageux que Marcel Lefebvre qui, lui au moins, a reconnu ouvertement son désaccord avec le concile Vatican II !

 

Je donne, un certain nombre de cours au grand séminaire ici. Il est triste de constater combien, même parmi des jeunes sympathiques et ouverts, la tentation du cléricalisme est grande. On en revient à exalter le prêtre, le prêtre, le prêtre,... comme si le prêtre pouvait exister sans un peuple ! Et cela tourne la tête de quelques-uns, qui très rapidement, voient dans le sacerdoce une « promotion sociale » (quand, hélas !, ils ne pensent pas déjà à l'épiscopat dès le séminaire !). Et beaucoup de prêtres jeunes, assez ou très engagés sur le plan social ou politique, manifestent une volonté exagérée de défendre le « pouvoir du prêtre » au sein de l’Église. Finalement, c'est facile de critiquer le pouvoir politique comme prêtre, dans la mesure où l'on n'exerce aucun pouvoir dans la société. Mais il faut être cohérent, et ne pas vouloir exercer le sacerdoce comme « un pouvoir ».

 

Je dois dire que, si l'on croit sincèrement au travail des communautés ecclésiales de base, on évite facilement cette tentation du cléricalisme. Le prêtre qui acquiert l'esprit des communautés, acquiert une spiritualité différente, une autre manière d'être prêtre. Parce que, comme le dit un document de la CNBB : « Les communautés ecclésiales de base sont une autre manière d'être Église. »

 

 

25 ans de sacerdoce !

 

Les commémorations de mes « noces d'argent sacerdotales » se sont étalées du 19 juin au 21 août... Et ça, me diront certains, ce n'est pas du cléricalisme ? - Eh bien ! Je crois sincèrement que nous avons évité le péril, parce que tout a été dans la main des laïcs Ce fut l'occasion d'une plus grande prise en charge du travail pastoral dans les secteurs où je travaille.

Il est vrai que les gens des communautés ont fait preuve d'attentions extraordinaires, organisé des fêtes pleines de ferveur, d'amitié, d'humour. Chaque fois que j'allais dans une communauté pour une célébration ou une réunion, il y avait une « surprise » : chants, gâteau d'anniversaire, cadeaux... Le jour même de ces « noces d'argent » (le 29 juin), j'avais invité pour une célébration à la maison, pour l'apéritif et un repas ensemble, les prêtres de la zone pastorale dont je suis coordinateur, l'archevêque et 1'évêque auxiliaire.

Le plus fort de la fête, ce fut le 21 août à Porto de Santana, en présence des membres de ma famille et amis qui m'ont rendu visite en août. Une célébration de plus de trois heures, les gens debout courageusement sous le soleil. Tout était surprise pour moi, jusqu'aux petites pièces de théâtre qui jalonnaient la célébration (créées à partir de renseignements qu'ils ont réussi à obtenir sur ma vie). Une équipe de laïcs de la pastorale des vocations (jeunes et adultes) avait monté de toutes pièces quelques « cercles bibliques » sur la vocation, à partir de ma propre vocation, pour préparer spirituellement la grande fête du 21 août.

Je crois pouvoir dire en toute vérité que ces fêtes furent la célébration d'un peuple chrétien en communion avec son pasteur, et non à peine la fête en l'honneur d'un prêtre. C’est tout différent.

J'ai évoqué la visite de Marie-Thérèse et Joseph Maire, de Madeleine et Jacques Marteau, de Maryse et Etienne Piard.

C'est toujours une grande joie pour moi, d'accueillir des gens qui acceptent de se mettre à l'écoute du peuple des pauvres (ce fut le cas) et apprendre (au lieu de ne faire que du tourisme). Vous pouvez encore profiter de ma présence ici ! Madeleine me disait avant de repartir :

 

Tu me connais : je ne suis pas une révolutionnaire, ni dans l’Église ni dans la vie politique. Mais maintenant, qu'on ne vienne pas me dire du mal de ton travail ici, ni me dire que les communautés de base c'est du communisme ou des choses comme ça ! Tu peux être sûr que je vous défendrai. C'est vraiment un travail formidable qui se fait ici ! ... Et quand on voit le courage et le sourire de ces gens vivant dans des conditions si misérables ! ...

 

Merci à ces six visiteurs (entre autres, car depuis, d'autres sont déjà passés). Merci du témoignage que vous voulez donner en Europe sur l'Eglise des communautés ecclésiales de base et de la théologie de la Libération. On a besoin de vous, surtout en ce moment où des chefs lointains jugent sans savoir la vérité.

 

 

Élection municipales

 

Je n'en parlerai pas longuement parce que cette lettre est déjà longue. Seulement quelques observations :

1) - Il est vrai que, dans quelques grandes villes (dont notre capitale Vitόria) le Parti des Travailleurs (PT) a marqué des points. C'est le parti le plus à gauche, avec une très forte proportion de chrétiens.

2) - Il faut pourtant relativiser l'importance de cette victoire de la gauche, pour plusieurs motifs. D'abord, l'absence de conscience politique de bien des gens du peuple habitués aux politiques malhonnêtes qui ont voté PT plus par rejet des hommes politiques traditionnels que par conviction et adhésion au projet socialiste du PT.

3) - L’Église a fait, une fois de plus, un travail exceptionnel pour rendre le peuple plus conscient, pour qu'il réfléchisse et rejette les candidats sans scrupules. Elle a partiellement réussi. De plus, certaines Églises protestantes ont évolué un peu dans le bon sens.

4) - Des évêques, et non des moindres, ont ouvertement reconnu, après les élections, que l'arrivée au pouvoir de travailleurs est une bonne chose. Beaucoup d'évêques ont applaudi la victoire du PT. Dom Helder Camara a dit : « Je ne vois pas que l'on puisse dire que le système capitaliste soit plus près du christianisme ». Il ajoute : « Il se trouve que le socialisme est arrivé au Brésil habillé de communisme, et le marxisme est venu avec une exigence absurde qu'un communiste devrait être athée militant... Le Christ me suffit pour m'inspirer ». Il a ajouté que personnellement il n'est pas communiste.

5) - Les élections donnent lieu à des fraudes énormes, et qui paraissent presque normales pour la majorité des gens. À bien des endroits les élections municipales se sont passées sous la protection de la police. Dans notre municipe de Gariacica (entre 120 et 130 000 électeurs) il a fallu compter les bulletins deux fois (la seconde fois sous la protection de la police armée). Ici, il faut dix à quinze jours en moyenne pour dépouiller les bulletins de vote. Inutile de dire que les « risques d'erreur » sont multiples. La loi électorale est telle qu'un juge électoral interprète d'une manière et, dans le bureau de vote voisin, un autre juge interprète totalement différemment. Et la décision d'un juge est souveraine ! Il n'est jamais corrompu, bien sûr

 

« Lumen 2000[2] »

 

« Lumen 2000 divise l'opinion dans l'Église » titre à la une le journal de 1'archidiocèse de São Paulo. « Quatre cents millions de dollars (venus d'où ?) pour évangéliser » à la mode de la Rénovation charismatique et de l'Opus Dei ! Ça n'a pas grand-chose à voir avec l'option préférentielle pour les pauvres. Ça n'a probablement rien à voir avec la théologie de la Libération. Et c'est très certainement une arme sûre dans la main de ceux qui, à la Curie romaine, veulent en finir avec « les erreurs du concile Vatican II » et en revenir au centralisme (non démocratique) des années 50 dans l’Église.

Espérons que le Saint-Esprit saura, une fois de plus, jouer un bon tour à ceux qui croient plus à l'argent qu'à l'esprit évangélique et aux pauvres pour évangéliser ! Le Saint-Esprit a déjà su créer la surprise avec Jean XXIII et Vatican II. Prions pour qu'il n'attende pas trop longtemps avant de nous procurer d'autres aussi bonnes surprises.

 

 

Enfants et adolescents déportés

 

La police de notre État a « déporté » quatorze mineurs à Rio de Janeiro (environ 500 kms de Vitόria) en mai dernier. En cours de route, ils ont été battus, alimentés avec du pain et de l'alcool, et laissés à Rio, menacés de mort s'ils revenaient à Vitόria. Les responsables de la Pastorale des mineurs du diocèse de Vitόria et du Mouvement des garçons et filles de la rue, a dénoncé le cas. Une commission de députés de l'État a été créée. Des responsables de la police ont dû comparaître pour répondre des accusations.

Qu'en sera-t-il ?

En attendant, toute une campagne de diffamation est menée contre ceux qui s'occupent des gosses qui dorment dans la rue, l'Église et notre propre archevêque sont calomniés. Le curé de la cathédrale, qui est aussi directeur d'un centre d'accueil pour ces mineurs, a été menacé de mort par un policier ; un communiqué paru dans la presse l'a abondamment calomnié, disant que son centre sert de réserve pour garder le fruit des vols, et aussi qu'il abuse sexuellement de ces enfants. La persécution contre ceux qui essaient de servir les pauvres utilise tous les moyens.

 

Bonne année 1989 ! Que le deuxième centenaire de la Révolution française renouvelle notre volonté de défendre les droits de l'Homme et de trouver des voix nouvelles pour notre humanité qui a tant besoin d'espérance. Bien fraternellement à tous.

 

Gaby

 


[1] Les posseiros sont de petits propriétaires dont les terres sont revendiquées et envahies par les gros.

[2] Pour ceux qui ne seraient pas encore au courant : « Lumen 2000 » est un projet d’évangélisation par satellite, depuis Rome. Outre l'aspect financier critiquable, ce qui fait beaucoup plus peur encore c'est le fait qu'un projet d’évangélisation aussi centralisé aura bien du mal à tenir compte des particularités de chaque continent et de chaque peuple. Et le respect de chaque Église ?

 

 

 

ECOS DE VITÓRIA Nº 24

 

22 DE DEZEMBRO DE 1988

 

 

 

Caros amigos que,

apesar das aparências,

não esqueço, nem um pouco,

 

Este número 24 foi programado para setembro de 88 (ou, no mais tardar, para outubro). E eis que chega o Natal! Quando vocês receberem, saberão que terei pensado em vocês no Natal e no ano novo. Sejam FELIZES! Possamos VIVER NA VERDADE!

SOBRE UM CRIME

Li um comunicado do Padre Duchêne, Bispo de Saint-Claude, sobre um assassinato de uma menina no Jura, no último verão, e apreciei a preocupação do Bispo de comungar com o sofrimento da família afetada pelo crime.

Não se pode comparar, mas gostaria de dar a vocês uma pequena ideia daquilo que se vive aqui como VIOLÊNCIA. Não para julgar, mas para dar a vocês, talvez, ainda mais motivos para lutar contra as raízes da violência. A cada dia, os jornais locais relatam vários crimes cometidos, tanto na cidade como no campo, somente no nosso pequeno Estado de 2 milhões e 300.000 habitantes aproximadamente. Só nos bairros onde trabalho não se passa sequer uma semana sem que haja um ou vários crimes. Ontem, um padre que trabalha em um bairro de aproximadamente 35.000 habitantes na nossa cidade, me dizia que em uma única semana houve 14 assassinatos (quatorze!). Por quê? A miséria crescente, a droga que se espalha, a vingança, o álcool, a promiscuidade, a ineficácia da justiça (isso existe?)... Quem mata? Bandidos, pobres, a polícia (muitas vezes), os pistoleiros dos grandes proprietários...

Na semana passada, a alguns quilômetros, um casal foi assassinado em casa na presença de três crianças (6 anos, 5 anos, 18 meses). Por volta das 10 horas da noite os vizinhos escutaram os tiros, mas ninguém ousou ir ao local antes da 7 horas da manhã. Quem ousaria condenar? A obscuridade é tamanha, o medo é tão grande, os riscos tão reais! Quando as primeiras testemunhas chegaram, o pequeno Zezinho, de 18 meses, estava brincando de cavalinho sobre um dos cadáveres.

 

A FILA DA MORTE

Sob esse título, o jornal local “A Tribuna” (conservador) escreveu no dia 10 de dezembro: “Atingido a bala, à porta de sua casa de Belém, um advogado dos ‘posseiros’ morreu” (mais um). (NOTA: os posseiros são pequenos proprietários cujas terras são reivindicadas e tomadas pelos grandes). Um após outro, esses advogados conhecem todos o mesmo fim, formando uma fila macabra que se estende em todo país. João Carlos Batista, mais um nome que vai figurar nas publicações estrangeiras e na imprensa brasileira. Os responsáveis do assassinato não foram identificados, e não há pistas que conduzam a eles, segundo a polícia. Mas a verdade é outra. O pistoleiro pode não ser conhecido, mas os responsáveis, facilmente identificáveis, não faltam...

O presidente da Ordem dos Advogados do Brasil que foi há pouco no Bico do Papagaio – na confluência sangrenta dos Estados de Goiás, Pará, Maranhão e Amazônia[1] – constatou que lá há aproximadamente 10 assassinatos POR SEMANA. Mas na delegacia de polícia há somente uma única investigação em curso!!!

A Pastoral da Terra, entretanto, tem conhecimento de uma lista de mais de 20 advogados e líderes dos posseiros marcados para morrer. É a fila da morte. Como a fila que, em outro país, se formava diante das câmaras de gás.

Não se trata de uma questão de reforma agrária, de qualquer maneira rejeitada pelos membros da Constituinte que se venderam. Trata-se de uma questão do direito à Vida que estes advogados e líderes dos posseiros perdem sob as sentenças de MORTE. E supomos ainda que há falta de heroísmo no Brasil. É QUE OS HEROIS NOS SÃO REVELADOS SOMENTE SOB A FORMA DE CADÁVERES.

* * *

FRANCISCO DOMINGOS RAMOS, mártir da nossa região, morto no dia 5 de fevereiro último por causa de sua luta e sua fé, (temos o direito de chamá-lo Mártir, sem esperar uma canonização): toda a população não tem nenhuma dúvida quanto ao nome do grande proprietário que fez com que o matassem (ver EV nº 23, página 6), mas a “Justiça” (????) decidiu que não conhecia os culpados.

 

 

"NÃO TENHAMOS MEDO DAS DEMISSÕES!"

Ailton é membro ativo da Pastoral da Juventude de Flexal 2. Ele militou em favor de uma chapa sindical que perdeu. Sem nenhum motivo, ele foi demitido. Ele terá dificuldade de achar outro emprego, porque ele é deficiente de uma perna; e, no entanto, sua família tem necessidade de seu salário. Eis aqui a carta que ele enviou a seus ex-colegas de trabalho, no dia 6 de setembro:

“Venho, através desta carta, dar esclarecimentos sobre minha saída desta empresa. Estou muito triste de ter que deixar os amigos, mas ao mesmo tempo estou muito feliz de ter sido capaz de fazer reagir o poder e fazer com que eles pensem em mim na minha área de trabalho... cada dia a mais os poderosos se preparam para nos vencer.

Nós não devemos ter medo das demissões. Estou pronto a lutar e mesmo a morrer estrangulado a fim de conquistar uma sociedade de igualdade. O que me torna mais triste é ver o salário de miséria que nós recebemos, as crianças com fome, os velhos ganhando uma miséria: e ninguém se preocupa com esta situação!

É por isso que nós não devemos perder a moral, mas continuar a cumprir o papel que Cristo nos deixou. Entrar na luta à luz do Evangelho, procurando a libertação de todo o povo que sofre e é marginalizado pelo sistema onde nós vivemos.

É por tudo isso que nós devemos doar nossa vida, que nós devemos acabar com nosso egoísmo e fazer alguma coisa para os pequenos. Sejamos conscientes. Não tenhamos medo de gritar em nome de nossos direitos.

CRISTO DIZ: AI DE VÓS SE NÃO AJUDAR SEUS IRMÃOS! POR CAUSA DISSO DERRAMEMOS NOSSO SANGUE A FIM DE PODERMOS SER VITORIOSOS AQUI NA TERRA E NO CÉU.

Um abraço a todos, de seu colega de luta:

Ailton Pereira dos Santos.”

 

 

 

I N F L A Ç Ã O ... I N F L A Ç Ã O ... I N F L A Ç Ã O ... I N F L A Ç Ã O

PODERIAM VOCÊS APENAS ADIVINHAR O ESTADO DE ESPÍRITO DE UM POVO QUE DEVE VIVER COM UMA INFLAÇÃO CALCULADA EM 923% EM UM ANO?

Não! É impossível imaginar. É preciso vivê-lo para compreendê-lo. Insegurança, resignação, desesperança, perda de confiança total nos dirigentes (mas, dirigem eles verdadeiramente este barco bêbado? Os verdadeiros dirigentes vivem no Brasil?), violência, etc.

Alguém me colocou a seguinte questão: “Não compreendo. Uma inflação média mensal de 25% deveria totalizar uma inflação anual de 300%. Por que você diz que é entre 900 e 1.000%?”. Respondo. Pense no efeito “bola de neve”. Repare bem! Suponha uma inflação uniforme de 25% todo o ano, eis aqui o que isto daria:

- um produto de 100 cruzados em 1º de janeiro. Custa Cz$ 125 no fim de janeiro;

- fim de fevereiro: 125 + 25% = 195,31 (ou seja, aumento de 95,31%);

- fim de abril: 195,31 + 25% = 244,14% (aumento de 144,14%);

- e assim sucessivamente até dezembro:

- fim de dezembro: 1.164,15 + 25% = 1.455,19 (aumento de 1.355,19% de inflação).

 

Você compreendeu? Espero que sim.

O aumento acumulado em 88 foi de 923%. Entre janeiro e dezembro, o salário mínimo passou de 4.500 cruzados a 40.425 cruzados (ou seja, um aumento de 798%), mas o serviço de correios, por exemplo, aumentou de 973%. No câmbio oficial, 1 franco francês valia em janeiro 13,10 cruzados (a moeda brasileira); fim de julho, 36 cruzados; em 22 de dezembro, 115 cruzados!

É a ANARQUIA ECONÔMICA TOTAL. O pior é que a alimentação de base tem tendência a aumentar mais rapidamente que o resto: donde ainda mais miséria para os mais pobres!

EM OUTUBRO: os custos com a educação aumentaram em 39,02%!; os custos em transporte: 37,70%; saúde: 32,11%; alimentação: 30,30%; vestuário: 29,68%; habitação: 25,60%.

EM JANEIRO DE 88: para alimentar normalmente uma família de cinco pessoas, seria preciso aproximadamente 1,24 vezes o valor do salário mínimo. EM OUTUBRO: teria sido preciso 1,46 vezes o valor do salário mínimo. Então, do quê vive a maior parte da população?

De junho a outubro, a alimentação aumentou em 221% (a média dos salários, em 140%).

Somente em outubro, a manteiga aumentou 58%; a batata aumentou 62,75%!

               Inútil dizer que as greves se multiplicam, em todas as categorias. Professores públicos do Estado estão em greve há quase quatro meses: a maioria recebe quase um salário mínimo daqui, ou seja, 365 F! Durante esse tempo os deputados de nosso Estado acabam de votar os seus próprios salários para 4 milhões de cruzados mensais (aproximadamente 36.365 F!). Alguns deputados reagiram contra esse aumento e pediram uma ação popular: o povo se revolta diante do escândalo, mas não se organiza para reagir.

O ORÇAMENTO DO BRASIL PARA 1989 FOI VOTADO EM... OITO (8) MINUTOS!!! É verdade que as férias vão começar, é verão! Vejam como a maioria dos políticos do Brasil tem consciência de seu papel importante diante da situação do país!

Uma greve de seis dias resultando em uma promessa de aumento de salário de 153%: é o que aconteceu no começo de novembro em Vitória na CST (Companhia Siderúrgica de Tubarão) uma grande empresa com capital japonês, italiano e brasileiro. Para falar a vocês da importância da empresa, em cinco dias, ela deixou de produzir 54.000 toneladas de placas de aço e deixou de ganhar 15 milhões de dólares!

Somente por causa do mau exemplo o governo não autorizou o salário acordado em seguida às negociações. De novo os siderúrgicos da CST estão em greve estes dias .

EM VOLTA REDONDA (Estado do Rio de Janeiro), houve oficialmente três mortos, assassinados pela polícia, durante um conflito da CSN (Companhia Siderúrgica Nacional). Foi no início de novembro, apenas alguns dias antes das eleições municipais; provavelmente essas mortes pesaram sobre as eleições nos principais centros industriais do país.

O FUTURO DE VITÓRIA

Contamos que a Grande Vitória tem hoje cerca de 1 milhão e 100 mil habitantes. Normalmente, em 2010, deverá ter 2 milhões e 300.000 habitantes. MAS duas grandes empresas devem pelo menos dobrar (uma empresa que produz a celulose e a CST da qual acabei de falar).

Com tudo o que isso implica de pessoal da construção, de comércio, pelos portos de Vitória, com o fato que, num país como o Brasil, para 100 promessas, ao menos 300 a 400 pessoas vêm tentar sua chance (levando a família) e tentando em seguida sobreviver no local sem retornar para onde eles vieram... com todos estes fatores, contam-se oficialmente que a Grande Vitória terá 4 milhões e 600 mil habitantes em 2010 (quase 5 milhões). As empresas fornecem tudo para a produção e para os benefícios. Mas para acolher estes milhões de pessoas suplementares, NADA ESTÁ PREVISTO, NENHUMA INFRAESTRUTURA: NADA! Isto é para lhes dizer as preocupações com relação à higiene, saúde, habitação, educação, VIOLÊNCIA. Toda a propaganda é feita para dizer: isto vai gerar novos empregos! Mas na realidade, analistas começam a dar o alerta. A diocese de Vitória tenta, ainda modestamente, informar, fazer reagir, para impedir a implantação desses projetos ou, pelo menos, fazer levar em conta as necessidades fundamentais da população.

Mas o que podemos nós diante dos gigantes do capitalismo internacional, ajudadas servilmente por uma classe política vendida e sem preocupações com a vida do povo?

No entanto, o que é surpreende é a CONFIANÇA que facilmente existe aqui: os dragões podem ser derrotados! Acredita-se que tudo é possível! Inocência? Talvez um pouco! Mas, sobretudo, FÉ. Pensa-se sempre que o povo unido é capaz de vencer o capitalismo.

O QUE TENHO GASTO COM O DINHEIRO QUE VOCÊS DERAM...

Depois do dia 23 de maio de 1988 (data dos EV nº 23) seja para ajudar na construção de salas ou capelas de comunidades, seja para a organização das assembleias (de comunidades ou da pastoral de Juventude): cerca de 6.160 francos.

E AGORA UM APELO ESPECIAL:

Começamos a construir em Porto de Santana (o setor onde tenho mais trabalhado depois de 1980) um grande centro que se chamará “Centro de Formação Dom Luís Fernandes”. Terá uma grande sala de 28 x 10m, e 7 ou 8 salas de reuniões no primeiro andar, além da secretaria da paróquia. Lembro que este bairro (Porto de Santana e Flexal) é um dos bairros pobres da Grande Vitória, com mais de 50.000 habitantes e 12 comunidades eclesiais de base. Este Centro de formação tornou-se indispensável e nós dispomos ainda de poucos fundos. Então, se vocês quiserem nos ajudar a construir este centro... será verdadeiramente um lugar de conscientização e de organização do povo. É claro, se vocês aumentarem o valor dos donativos, a tesouraria continuará a enviar 10% para o CEFAL (Comitê Episcopal França-América Latina), mas vocês participariam efetivamente de um grande trabalho a serviço da libertação para as comunidades de base.

!! Agradeço desde já pelo esforço que vocês farão

!!para que possa crescer o trabalho de promoção e

!!de evangelização de Porto de Santana, que faz totalmente

!!parte da minha vida.

= = = = =

CORRESPONDÊNCIA:

Com o aumento do número e de importância de minhas atividades, tenho cada vez menos tempo para escrever. E isso eu lamento enormemente. Contudo, alguns entre vocês não perdem as paciência e continuam a me escrever de tempos em tempos. Agradeço-lhes vivamente: receber suas notícias é muito importante para mim!

Em carta escrita em agosto, o Padre Jacques GAILLOT, bispo de Evreux, me disse: “Obrigado, Gabriel, pelos seus Ecos de Vitória. Isso reforça bem a missão! E faz bem se colocar à tua escuta. Lembro esta frase: ‘nada se faz no Brasil sem passar pela consciência religiosa’. Na França, como é difícil perceber que o Evangelho é força de libertação e de transformação! Mas as transformações da sociedade nos obrigam a mudanças. E mais, hoje nosso país é o planeta...”

Sinto-me muito honrado de ter recebido essa carta. E como não expressar aqui, publicamente, quantas tomadas de posições desse bispo (que só conheço por “TC”[2], “Atualidade Religiosa no Mundo”, “Le monde”) me parecem evangélicas e indispensáveis. E se mais homens de Igreja tivessem coragem profética?

Recentemente, meu bispo, dom Duchêne (Saint-Claude), me falou de suas inquietações diante “daquilo que parece se desenhar na América Latina”. “A Igreja vai manchar sua missão e não mais viver – pelo menos se esforçar em viver – tão profundamente quanto possível: ‘os pobres são evangelizados’?”

Obrigado igualmente ao dom Duchêne de partilhar de nossa inquietude diante do que se desenha aqui e que verdadeiramente é MUITO GRAVE. Como o Papa João Paulo II pode fazer discursos tão bonitos sobre os direitos humanos, chamar a trabalhar a serviço da libertação dos pobres, escrever que a “Teologia da libertação é não somente possível, mas necessária", enquanto a Cúria Romana, da qual é ele o chefe, DESTRÓI QUASE SISTEMATICAMENTE TODO TRABALHO EVANGÉLICO?

É preciso dizer, friamente, sem paixão, mas firmemente: Hoje, todas as nomeações de bispos do Brasil se fazem a partir de clérigos que não conhecem nada dos sofrimentos e das lutas do povo, ou mesmo são hostis a esse trabalho. Aqueles que recebem o chapéu de Cardeal hoje, são pessoas conservadoras e clericais; os bispos que recebem cartas de intimidação do Vaticano são bispos profundamente evangélicos e que comungam com as aspirações e as angústias dos pobres. A pastoral de São Paulo está desmantelada, enquanto que o muito conservador Cardeal do Rio é encorajado por Roma no seu trabalho contra a unidade da Conferência Episcopal do Brasil.

Escreve-se, de todos os lados, que o Papa incita os cristãos a transformar o mundo em nome do Evangelho, a ser as testemunhas do Amor de Cristo. É preciso acreditar na sinceridade de João Paulo II. Mas, então, como realizar essa missão profética rejeitando sistematicamente na sombra todos aqueles que vivem em comunhão com os pobres e fazendo a promoção de tradicionalistas, muito mais perto de Lefebvre que de Dom Helder Câmara ou de Dom Oscar Romero?

Muitas pessoas bem promovidas hoje na Igreja, ao final estão menos encorajadas que Marcel Lefebvre que, ele ao menos, reconheceu abertamente seu desacordo com o Concílio Vaticano II.

Dou certo número de aulas no Seminário de Filosofia e Teologia daqui. É triste constatar o quanto, mesmo entre os jovens simpáticos e abertos, a tentação do clericalismo é grande. Volta-se a exaltar o padre, o padre, o padre... Como se o padre pudesse existir sem um povo! E isso vira a cabeça de alguns que, muito rapidamente, veem no sacerdócio uma “promoção social” (quando, infelizmente, não pensam no episcopado desde o Seminário!). E muitos padres jovens, bastante ou muito engajados sobre o plano social ou político, manifestam uma vontade exagerada de defender o “poder do padre” no seio da Igreja. Finalmente, é fácil criticar o poder político como padre, na medida em que não exerce nenhum poder na sociedade. Mas é necessário ser coerente, e não querer exercer o sacerdócio como “um poder”.

Devo dizer que, se cremos sinceramente no trabalho das Comunidades Eclesiais de Base, evitamos facilmente esta tentação do clericalismo. O padre que adquire o espírito das comunidades adquire uma espiritualidade diferente, outra maneira de ser padre. Porque, como diz um documento da CNBB: “as Comunidades Eclesiais de Base são outra maneira de ser Igreja”.

 

 

25 ANOS DE SACERDÓCIO!

As comemorações das minhas “bodas de prata sacerdotal” duraram do dia 19 de junho aos 21 de agosto... E isto – me dirão alguns – não é clericalismo? Bom... creio sinceramente que temos evitado o perigo, PORQUE TUDO ESTAVA NAS MÃOS DOS LEIGOS. Foi ocasião de uma maior tomada de compromisso do trabalho pastoral nos setores onde trabalho.

               É verdade que as pessoas das comunidades deram provas de atenções extraordinárias, organizaram festas cheias de fervor, de amizade, de humor. Cada vez que ia a uma comunidade para uma celebração ou reunião, tinha uma “surpresa”: cantos, bolo de aniversário, presentes... No dia mesmo destas bodas de prata (no dia 29 de junho), convidei para uma celebração em casa, para um aperitivo e um jantar juntos, os padres da área pastoral da qual sou coordenador, o arcebispo e o bispo auxiliar.

O mais forte da festa foi no dia 21 de agosto em Porto de Santana, com a presença dos membros da minha família e amigos que me visitaram em agosto. Uma celebração de mais de três horas, as pessoas em pé corajosamente sob o sol. Sob o sol. Tudo foi surpresa para mim, até as pequenas peças de teatro que marcaram a celebração (criadas a partir de informações que eles conseguiram obter sobre minha vida). Uma equipe de leigos da pastoral vocacional (jovens e adultos) montou alguns círculos bíblicos sobre a vocação, a partir de minha própria vocação, para preparar espiritualmente a grande festa de 21 de agosto.

* Creio poder dizer com toda a verdade que estas festas foram a celebração de um povo cristão em comunhão com seu pastor, e não apenas a festa em honra de um padre.

É BEM DIFERENTE.

 

*** Evoquei a visita de Marie-Thérèse e Joseph Maire, de Madeleine e Jacques Marteau, de Marisa e Etienne Piard.

Para mim, é sempre uma grande alegria acolher as pessoas que aceitam se colocar à escuta dos pobres (este foi o caso) e APRENDER (no lugar de fazer apenas turismo). Vocês podem ainda aproveitar de minha presença aqui! Madeleine me dizia antes de partir: “Você me conhece: não sou uma revolucionária, nem na Igreja, nem na vida política. Mas agora, que não me venham falar mal de seu trabalho aqui, nem me dizer que as comunidades de base são do comunismo ou de coisas assim! Você pode estar certo que eu os defenderei. É verdadeiramente um trabalho formidável que se faz aqui!... E quando vemos a coragem e o sorriso destas pessoas que vivem em condições tão miseráveis...!”.

 

*** Obrigado a estes seis visitantes (entre outros, porque outros já passaram). Obrigado pelo testemunho que vocês quiseram dar na Europa sobre a Igreja das Comunidades Eclesiais de Base e a teologia da Libertação. Necessitamos de vocês, sobretudo neste momento em que os chefes longínquos julgam SEM SABER A VERDADE.

 

ELEIÇÕES MUNICIPAIS

               Não falarei longamente sobre isso porque esta carta já está longa. Somente algumas observações:

  1. É verdade que, em algumas grandes cidades (incluindo a nossa capital, Vitória) o Partido dos Trabalhadores (PT) marcou pontos. É o partido o mais à esquerda, com uma grande proporção de cristãos.
  2. É preciso, no entanto, relativizar a importância desta vitória da esquerda, por vários motivos. Primeiro, a ausência da consciência política de muitas pessoas do povo, acostumadas com políticos desonestos, que votaram no PT mais por rejeição aos políticos tradicionais que por convicção e adesão ao projeto socialista do PT.
  3. A Igreja fez, mais uma vez, um trabalho excepcional para tornar o povo mais consciente, para que ele reflita e rejeite os candidatos sem escrúpulos. Ela parcialmente conseguiu. E ainda, certas Igrejas protestantes evoluíram um pouco no bom sentido.
  4. Bispos – e não poucos – reconheceram abertamente, depois das eleições, que a chegada de trabalhadores no poder é uma coisa boa. Muitos bispos aplaudiram a vitória do PT. Dom Helder Câmara disse: “Não vejo como podem dizer que o sistema capitalista seja mais próximo do cristianismo”. E acrescenta: “acontece que o socialismo chegou no Brasil vestido de comunismo, e  o marxismo veio com uma exigência absurda de que um comunista deveria ser um ateu militante... O cristo me basta para me inspirar”. Ele acrescentou que pessoalmente ele não é comunista.
  5. As eleições dão lugar a fraudes enormes, e que parecem quase normais para a maioria das pessoas. Em muitos lugares as eleições municipais se passaram sob a proteção da polícia. No nosso município de Cariacica (entre 120.000 e 130.000 eleitores!) foi necessário contar as cédulas[3] duas vezes (na segunda vez sob a proteção da polícia armada). Aqui, é preciso 10 a 15 dias em média apurar as cédulas. Inútil dizer que os “riscos de erro” são múltiplos. A lei eleitoral é tal que um juiz eleitoral interpreta de uma maneira e num tribunal eleitoral vizinho, outro juiz interpreta totalmente diferente (e a decisão de um juiz é soberana! E ele não se corrompe jamais, é claro!!!!!)

 

“LUMEN 2000”

“Lumen 2000 divide opiniões na Igreja” intitula o jornal da Arquidiocese de São Paulo. Quatrocentos milhões de dólares (vindos de onde?) para evangelizar “à moda da Renovação carismática e da Opus Dei! Isso não tem grande coisa a ver com a opção preferencial pelos pobres. Não tem provavelmente NADA A VER com a teologia da Libertação. É certamente uma arma eficaz na mão daqueles que, na Cúria romana, querem acabar com os “erros do Concílio Vaticano II” e voltar ao centralismo (não democrático) dos anos 50 na Igreja.

Esperamos que o Santo Espírito saiba, uma vez mais, desempenhar um bom trabalho contra aqueles que creem mais no dinheiro que no Espírito Evangélico e nos pobres para evangelizar! O Santo Espírito já soube criar a surpresa com João XXIII e Vaticano II. Oremos para que ele não espere muito antes de nos proporcionar outras também boas surpresas.

Nota: Para aqueles que ainda não estão sabendo: “Lumen 2000” é um projeto de evangelização por satélite, a partir de Roma. Outro aspecto financeiro criticável, o que faz mais medo ainda, é o fato de que um projeto de evangelização tão centralizado terá dificuldade de dar conta das particularidades de cada continente e de cada povo. E o respeito a cada Igreja?

 

CRIANÇAS E ADOLESCENTES DEPORTADOS

A polícia de nosso Estado “deportou” 14 menores para o Rio de Janeiro (a aproximadamente 500 km de Vitória) em maio último. A caminho eles foram espancados, alimentados com pão e álcool e deixados no Rio, ameaçados de morte se eles voltassem para Vitória. Os responsáveis da Pastoral do Menor da diocese de Vitória e do Movimento dos Meninos e Meninas de Rua denunciaram o caso. Uma comissão de deputados do Estado foi criada. Os responsáveis da polícia devem comparecer para responder às acusações.

O que será isso?

Enquanto se espera, toda uma campanha de difamação é lançada contra aqueles que se ocupam dos meninos que dormem na rua. A Igreja e nosso próprio arcebispo são caluniados. O padre da catedral, que é também diretor de um centro de acolhimento para esses menores, foi ameaçado de morte por um policial; um comunicado divulgado na imprensa caluniou fortemente esse centro de acolhida, dizendo que serve de depósito para guardar o fruto dos roubos e também que o padre abusa sexualmente dessas crianças. A perseguição contra aqueles que tentam servir aos pobres utiliza todos os meios.

Feliz ano novo de 1989! Que o segundo centenário da Revolução Francesa renove nossa vontade de defender os Direitos Humanos e de achar novas vozes para nossa humanidade que tem tanta necessidade de esperança.

Bem fraternalmente a todos.

Gaby

 

[1] Ainda não havia sido criado o Estado do Tocantins. Com a emancipação que ocorreu no ano seguinte (1989), a região do Bico do Papagaio passou a ser do novo Estado.

[2]Témoignage Chrétien (“Testemunho Cristão”: revista mensal).

[3] O voto eletrônico foi implantado no país somente em 1996.

 

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20 décembre 2020 7 20 /12 /décembre /2020 23:49

Tu es bénie entre toutes les femmes,
et le fruit de tes entrailles est béni.
D’où m’est-il donné
que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ?
Car, lorsque tes paroles de salutation sont parvenues à mes oreilles,
l’enfant a tressailli d’allégresse en moi.
Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles
qui lui furent dites de la part du Seigneur.

Luc 1, 42-45 Extrait de l'Evangile du 4ème lundi de l'Avent

En avril 2020, fête pour les 450 ans du Couvent de la Penha. A cause de la pandémie, c'est ND qui a été à la rencontre des habitants dans les quartiers. Les célébrations ont eu lieu en visio.(photo de aquinoticias)

En avril 2020, fête pour les 450 ans du Couvent de la Penha. A cause de la pandémie, c'est ND qui a été à la rencontre des habitants dans les quartiers. Les célébrations ont eu lieu en visio.(photo de aquinoticias)

Marie marche avec nous, voit nos souffrances et nos besoins, elle accompagne nos luttes et encourage nos efforts pour transformer cette société tant injuste.

Maria caminha conosco, vê nossos sofrimentos e nossas necessidades, ela acompanha nossas lutas e encoraja nossos esforços para transformar esta sociedade tão injusta.

 

Leia a carta integra em português abaixo.

Un Clic ici pour toute information sur les publications : "Chemins d'Avent avec Gaby"

 

Echos de Vitόria

 

N° 23  -  27 mai 1988

 

[…] Pour vous reposer un peu

 

Nos « rues » sont toujours pleines de trous. Quand il pleut vous devinez ce que ça donne. Un jour, au milieu d'un vrai lac qui a envahi la rue, se dresse une pancarte plantée par un habitant : « Pêche interdite - Maire de Cariacica ».

Le gouvernement Sarney, c'est vraiment l'incompétence absolue, mais une obstination maladive de rester au pouvoir à n'importe quel prix (c'est le cas de le dire ! car les millions de dollars pour acheter députés et sénateurs sont monnaie courante). Toutes les enquêtes d'opinion montrent que 80 à 90 % des Brésiliens voudraient voter dès cette année pour élire un autre président ; mais Sarney, marionnette aux mains des militaires (n'imaginez surtout pas que le Brésil soit devenu une démocratie !) et des pouvoirs financiers nationaux et internationaux, veut rester au pouvoir au moins cinq ans (et non quatre comme prévu). Un tract a circulé : à ceux qui demandaient : « Quatre ans pour Sarney ! », d'autres répondaient : « Quinze ans pour Sarney ! ». (Mais avec cette différence qu'on y voyait l'homme derrière des barreaux dans une prison).

 

 

Vie apostolique

 

• Naissance d’un « groupe œcuménique » ?

L'expression est bien prétentieuse. Mais si vous vous souvenez de l'élection du Centre communautaire que j'ai racontée dans É.V. n° 22, vous savez que des chrétiens de plusieurs Églises protestantes avaient participé à la lutte. C'est à partir de cette action en commun sur le terrain que des chrétiens d'Églises différentes ont commencé à se réunir avec moi de temps en temps. Nous faisons une sorte de révision de vie sur les événements du Centre communautaire. On observe d'ailleurs cette année que des membres de certaines sectes s'ouvrent à une conscience politique, alors qu'elles ont été suscitées et aidées par les États-Unis pour aliéner les pauvres. Petite espérance ?

 

• Vigiles pascales

Au pluriel, parce que j'en ai célébré deux. Une à 20 heures le Samedi Saint et l'autre à 3 heures 30 du matin de Pâques. Dans les deux cas, quelles merveilles !

Dans le secteur de Porto de Santana, à partir de 18 heures (en avril, il fait déjà nuit) une procession partit de chacune des douze communautés pour se retrouver toutes vers 19 heures au même endroit. Une foule impressionnante de personnes de tous âges, chacune un cierge à la main. Et cette foule, par des rues toujours pleines de trous et boue, au milieu d'habitations en planches, marcha jusqu'à un terrain de foot où allait se dérouler la veillée pascale. D'abord, la célébration du feu nouveau, gigantesque feu dans la nuit, près de rues non illuminées (bien que ce quartier de Flexal 2 existe depuis 1980). Toute la célébration se déroula sur un grand podium, durant plus de deux heures et demie. Une vingtaine de jeunes firent la Première communion, alors que neuf adultes, très bien préparés dans leurs communautés, recevaient le baptême. Bien des curieux s'étaient joints aux membres des communautés, y compris des chrétiens d'autres Églises ou sectes, voire adeptes du spiritisme. J'observai qu'au moment du Notre Père, tout le monde se donnait la main, même ceux que je pouvais apercevoir à l'autre extrémité du terrain et qui étaient venus, alertés par les paroles et les chants diffusés par de puissants haut-parleurs.

Je rentrai à la maison pour dormir trois heures, puis je partis de nouveau pour une autre veillée pascale, dans un secteur de sept CEB. La célébration devait commencer vers 4 heures du matin, les gens marchant à partir de 2 h 1/2 – 3 h. pour se rendre au lieu choisi pour la célébration de la Pâque sur une colline près d'une des communautés. Mais dès 21 heures du Samedi Saint les gens se réunirent dans les églises pour ne pas perdre l'heure, priant, chantant, conversant. La procession partit de l'église la plus éloignée et passa par les autres communautés, et ainsi croissait la foule. La pluie commença au milieu du chemin, de plus en plus forte, mais elle ne fit revenir en arrière aucun de ceux qui avaient entrepris cette marche de Pâques. Comme ni l'Église ni la salle voisine ne pouvaient accueillir les centaines de personnes présentes, on plaça l'autel près de la porte de l'église : une partie de la foule participa à l'intérieur de l'église (surtout femmes avec enfants sur les bras), la plus grande partie dehors sous une pluie « tropicale », presque tous sans parapluies (qui, du reste, n'auraient servi à rien après quelques minutes). Il fallut raccourcir ce qui était prévu, et l'on ne put utiliser toutes les pancartes, affiches et autres œuvres réalisées pour exprimer les victoires expressives de l'année écoulée, signes de « résurrection ». Mais tous les participants furent tellement satisfaits qu'ils se dire aussitôt prêts à recommencer l'an prochain au milieu de la nuit.

Dans un pays très marqué dès le XVIe siècle par une « religion populaire » valorisant de mille manières la passion et la mort de Jésus, beaucoup plus que la résurrection et la vie, la manière de célébrer est plus importante que les discours sur la résurrection. Ces fêtes de Pâques avec processions, cierges, échanges fraternels, participation active, mise en valeur du baptême d'adulte, concourent à l'expression d'une foi plus positive, renforcent l'espérance d'un peuple affronté aux problèmes les plus graves chaque jour.

 

• Visite de Notre-Dame

À la fin de É.V. n° 22, je notais que la statue de Nossa Senhora da Penha (Notre-Dame du Rocher), patronne de l'État de l'Esprit-Saint, était en train de parcourir toutes les paroisses du diocèse, et ce jusqu'au 14 août prochain. Partout, c'est une fête incroyable. Dans les deux paroisses où je travaille, cela a donné lieu à des déplacements de foules considérables, à une joie populaire, à de sincères manifestations de foi. Ça m'a rappelé un peu N.D. de Boulogne juste après la Seconde Guerre mondiale. Mais ce que nous avons surtout tenté, c'est un lien très profond avec le quotidien de la vie des gens et avec la pastorale inspirée par la théologie de la Libération. De nuit comme de jour, la visite a été marquée par une présence joyeuse et par un renouvellement de l'engagement de beaucoup. Sur la place de Porto de Santana, la célébration finale fut une explosion de foi active, la manifestation de cette certitude : Marie marche avec nous, voit nos souffrances et nos besoins, elle accompagne nos luttes et encourage nos efforts pour transformer cette société tant injuste (je traduis simplement ce que j'ai entendu tant de fois, de mille manières).

Comme chaque année, du dimanche de Pâques jusqu'au lundi suivant, ce sont neuf jours de fête au sanctuaire de N.D. da Penha. Le samedi après Pâques, des milliers d'hommes (de 20 à 30 000) marchent de nuit, en moyenne 15 à 20 kms, pour le pèlerinage des hommes, la messe étant animée par la Pastorale ouvrière. Ces fêtes sont aussi l'occasion de présenter publiquement à Marie les revendications populaires, et les évêques de notre petit État en profitent pour faire des sermons assez engagés. Cela ne plaît guère aux autorités, et les télévisions couvrent de moins en moins l'événement, ou sinon pour montrer à peine le côté folklorique de ces fêtes.

La veille de la fête des mères (commémorée ici le 2ème dimanche de mai) c'est le tour des femmes d'aller en pèlerinage « à la Penha ». Et c'est encore un style bien différent. Cette année, l'évêque auxiliaire, Dom Geraldo, avait suggéré que l'animation soit faite par les groupes de femmes Cariacica/Viana, la zone pastorale où je travaille, puisque c'est là que les groupes de femmes se sont le mieux articulés jusqu'ici. Les chants, les centaines de pancartes et de banderoles avec le nom des communautés, les petits bouquets de fleurs, tout vous saisit : foi simple, mais tellement vitale.

Pour les membres des groupes, ce fut aussi une expérience militante. Un certain nombre se mirent à vendre leur journal « Femmes à l'action recherchant la libération ». Timides au point de départ, elles prirent le pli très vite ; et elles étaient si contentes d'avoir fait connaître leur travail et leurs aspirations à des centaines d'autres femmes de tout l'État.

 

• Célébration du 1er Mai

1er Mai, jour du travailleur. Ce jour a été totalement récupéré pour en faire un jour où l'on récompense les « bons ouvriers » bien fidèles à leur patron. Les syndicats organisent chaque année des commémorations. Ça ne prend absolument pas, du moins dans notre région où l'énorme majorité des travailleurs vient de la campagne et n'a pas conscience de ce que fut l'histoire de la classe ouvrière. C'est encore l'Église qui assume en ce domaine le rôle principal de « conscientiser » et même de faire un travail de suppléance. Rien ne se fait au Brésil sans passer par la conscience religieuse. L’Église a abondamment contribué à faire un peuple soumis ; elle a même justifié l'esclavage et profité de cette institution odieuse. Aujourd'hui, il n'a pas de doute qu'elle joue ici un rôle d'avant-garde dans l'organisation du peuple pour sa libération.

La CUT (Centrale Unique des Travailleurs) avait organisé le 1er Mai une rencontre des travailleurs au niveau du Grand Vitόria (environ un million cent mille habitants) : moins de cent personnes se présentèrent. Le dimanche précédent, à Porto de Santana, la Pastorale ouvrière, les groupes de femmes, la pastorale de la Jeunesse et la JOC, avaient organisé sur la place une grande rencontre se terminant par une célébration. Des centaines de personnes participèrent : hommes et femmes, jeunes, enfants. La fête dura plus de deux heures et demie, sans perdre une minute. Du théâtre (les acteurs sont toujours les auteurs), des poésies et des chants (également composés par les gens), des débats rapides, des expositions sur l'histoire et sur la vie des ouvriers. Enfin la célébration de la Parole. Aucun discours avec de grandes paroles, mais seulement l'expression de la vie, les luttes contre les injustices. Aussi bien des enfants que des retraités participèrent très activement. Les principaux problèmes d'actualité furent traités.

 

- Visite de Notre-Dame… ; Veillée pascale… ; Célébration  du 1er Mai…

- Tout dans la rue… Tous sur les places ! Pourquoi ?

 

Serais-je converti au « triomphalisme ?

Pas du tout ! Du moins je ne le pense pas.

 

Mais il faut faire plusieurs observations. J'ai déjà dit qu'il est impossible de ne pas tenir compte des motivations religieuses du peuple. D'autre part, dans un contexte extrêmement difficile, social et politique, les plus conscients souvent un peu seuls dans la lutte, ont besoin de sentir la force d'une masse. Seule l’Église est capable pour le moment de réunir ces foules en dehors de quelques revendications corporatistes qui ne demandent pas beaucoup d'engagement. Autre motif d'être présent sur les places : la présence bruyante et agissante des sectes, venues des États-Unis pour aliéner le peuple, est un défi permanent et arrogant. Il faut montrer que l’Évangile est force de libération et de transformation.

 

 

Heureux Français !

 

De la tribune de l'Assemblée nationale constituante, un député brésilien s'est écrié il y a quelques jours : « Heureux Français qui votent quatre fois en moins de deux mois, alors qu'on prive le peuple brésilien de s'exprimer pour élire son Président ! ». On peut dire que la presse brésilienne a accompagné de près l'élection présidentielle française, et la victoire de François Mitterrand a été chaleureusement saluée : il est vu par toute la presse comme le plus grand chef d’État européen, sinon du 1er monde. Pas mal de gens, laïcs ou religieuses, m'ont félicité pour l'élection du « Tonton », et certains avaient même prié pour qu'il gagne. Jusqu'à notre archevêque, qui ne doit suivre les informations internationales qu'assez rapidement, qui me dit avant le deuxième tour, sur un mode presque interrogatif : « Il me semble que ce serait tout de même mieux que ce soit Mitterrand qui gagne ».

Bien sûr, les presque 15 % de Le Pen au premier tour ont été beaucoup commentés. Le grand journal de Rio : O Jornal do Brasil (qui est au Brésil ce qu'était Le Figaro autrefois, avant de tomber dans les griffes extrémistes de Hersant : un journal d'une bourgeoisie conservatrice mais intelligente), O Jornal do Brasil donc, termine un éditorial du 25 avril :

 

Le ministre de la Culture François Léotard en vint à dire qu'on ne peut pas considérer qu'il y a 14 % de fascistes en France. C'est peut-être vrai, mais c'est un fait aussi qu’Hitler non plus n'a jamais eu la majorité du peuple allemand avec lui.

 

L'opinion ici a en général une haute idée de la France. Personne ne comprend que les Français veuillent se libérer des travailleurs étrangers. Il me faut expliquer un peu d'histoire, la guerre d’Algérie, etc..., mais il y des chiffres qui vous font honte ! Et savoir que des chrétiens « pratiquants » (pratiquant quoi ?) votent pour les promoteurs du racisme et de tant d'autres idées antiévangéliques ! Est-ce vraiment « respect des consciences » de la part de l’Église, le fait de ne pas dénoncer ouvertement les idées antichrétiennes du Front National ? L’Église comme telle n'a-t-elle pas une mission prophétique ? Le « pluralisme » chrétien va-t-il jusqu'à justifier le racisme, la haine de l'étranger, l'exclusion des marginaux de la société ?

 

 

Et la situation du Brésil ?

 

Dans un journal local de ce 27 mai, un titre : « La CNBB (Conférence Nationale des Évêques du Brésil) souligne le climat de guerre civile dans le pays ». En janvier, la CNBB et son président, Dom Luciano Mendes, critiquèrent énergiquement l’Assemblée nationale constituante

 

parce que les espérances qui naquirent à la fin du temps des militaires, avec l'inauguration de la transition démocratique et les plans contre l'inflation, la récession et le chômage, ces espérances ont été frustrées... Il est nécessaire de dominer cette période de corruption étendue à travers le pays tout entier.

 

Cette prise de position engendra la colère du Président de la République qui répondit par une lettre ouverte : il commence à se dire « catholique pratiquant » (cette expression qui, dans tous les pays du monde, fait bien dans le décor, mais n'a pas grand sens), respectueux vis-à-vis de l’Église, après quoi il attaque, rappelant les erreurs et les fautes de l’Église en générai et du Vatican. Naturellement bien des hommes politiques, même opposés au Président Sarney, approuvèrent ce dernier : l'anticléricalisme est devenu extrêmement fort dans les milieux politiques d'extrême-droite, de droite, et jusqu'à la gauche « modérée » ; quant aux milieux d'affaires et parmi les grands propriétaires de la terre, on n'en parle même pas : pour tous ces gens, l’Église était utile quand elle fortifiait leur autorité et enseignait que, pour gagner le Ciel, les pauvres doivent se soumettre.

 

• Le véritable chef du Brésil est aujourd'hui Ronaldo Caiado, le président de l'UDR (Union Démocratique Rurale), entité dont le but avoué est la défense des droits des propriétaires ruraux, mais qui est en réalité un groupe fasciste, responsable de la mort des centaines de syndicalistes ruraux, membres de communautés de base, religieuses, prêtres. Grâce aux fortunes utilisées par l'UDR pour faire élire députés et sénateurs à la solde de tous ceux qui détiennent le pouvoir économique, à la campagne et à la ville, la Constituante devient de plus en plus conservatrice : récemment elle a enterré toute possibilité de réforme agraire au Brésil (alors que c'est le problème n° 1). Quant au fameux Caiado, un de plus qui, à la télévision, se proclame en toutes occasions « catholique pratiquant »,... mais il ajoute : « Je suis de la religion du Pape, non de celle de la CNBB » (il n'a pas dû écouter ce que Jean-Paul II a dit au Paraguay). Mais la quasi totalité des évêques ici a déjà eu le souci de mettre les points sur les « i », par exemple ceux de notre région (Minas Gérais et Espirito Santo, soit quarante-sept évêques, d'une région généralement des plus conservatrices). Extraits d'une déclaration en décembre 1987 :

 

Le droit de propriété est subordonné au Bien commun, car toute propriété privée a aussi une finalité sociale, comme affirme Jean-Paul II... Nous ne pouvons approuver le manque de sensibilité démontré par l'UDR en relation à une juste et nécessaire réforme agraire, l'UDR étant seulement préoccupée par la défense de ses propres intérêts... Nous exhortons nos fidèles à ne pas se laisser tromper par la propagande de l'UDR, puisqu'elle se montre entièrement contraire aux enseignements de la Doctrine sociale de l'Église et rend difficile la réalisation d'une société de frères, telle que Dieu la veut.

 

Voilà donc un de nos Le Pen d'ici clairement démasqué !

 

• Francisco Domingos Ramos…

Un nom devenu un symbole de plus ici dans notre diocèse : le nom d'un jeune père de famille, assassiné le 5 février dernier, alors qu'il sortait d'une réunion du syndicat des travailleurs ruraux de sa commune, Pancas. Une victime de plus des propriétaires ! Un martyr de plus !

 

 

Situation générale

 

Si j'écrivais au jour le jour, j'aurais des milliers d'exemples à donner sur la corruption, la vente des permis de conduire par les autorités responsables (sans passer les tests !), les augmentations de prix chaque jour (plus de 20 % par mois en moyenne !) et les salaires (pour ceux qui en ont un) sont loin de suivre. Le propre FMI dit qu'il y a aujourd'hui au Brésil 53 % de pauvres absolus ! Le nombre de jeunes et d'adultes jeunes qui veulent quitter le Brésil pour les États-Unis ou l'Europe croît rapidement, surtout dans la classe moyenne.

La plupart des partis sont pratiquement sans programme, et le peuple sans espérance dans le futur !

Des 135,6 millions de Brésiliens, 77,2 % ont de zéro à 39 ans !

Jusqu'à 17 ans, 42,6 % de la population ; de 18 à 39 ans, 34,6 % ; de 40 à 59 ans, 15,9 % ; plus de 60 ans, 6 % !

Si vous avez les chiffres de la France, vous pouvez comparer !

 

• Congés de maternité

L'Assemblée nationale constituante a voté un projet d'accorder un congé maternité de cent-vingt jours (au lieu de quatre-vingt dix jours jusqu'ici). Quel tollé ! Les employeurs s'unissent pour dire qu'ils courent tous à la faillite. Comme le projet doit passer en deuxième lecture ces prochaines semaines, tout est fait pour qu’il ne soit pas voté définitivement : licenciements en masse de femmes, embauche de femmes âgées ou d'hommes dans des emplois jusqu'ici occupés par des femmes jeunes, exigences de fournir un certificat de stérilisation au moment de l'embauche, etc... Mais personne ne parle de la possibilité d'obliger les employeurs à embaucher des femmes en âge d'avoir des enfants : comme chacun le sait, le capitalisme c’est la liberté… pour ceux qui détiennent le pouvoir, bien sûr !

Les groupes de femmes réagissent à propos de ces faits, quelques syndicalistes aussi. Mais les groupuscules féministes disent que le congé maternité, c'est du bluff : c'est faire de la discrimination ! Mêmes refrains sous toutes les latitudes ! […]

 

Bien Fraternellement.

 

Gaby

 

ECOS DE VITÓRIA Nº 23

 

27 DE MAIO DE 1988

 

QUEREM DAR UMA OLHADINHA NA AGENDA?

No número 20, de 4 de outubro de 1986 , sob o título “O que é o meu trabalho normal?”, dei a lista de meus compromissos e minha agenda do domingo. Hoje começarei dando uma visão geral de minha agenda nestes dois últimos meses. Não vou enumerar as missas, as horas de atendimento para acolher os noivos e outras pessoas buscando sacramentos (geralmente por motivos semelhantes àqueles que encontramos na França e em outros lugares), nem as celebrações penitenciais antes da Páscoa ou em ocasiões de primeira comunhão de crianças, geralmente de adolescentes e de jovens. Ao invés disso, listarei as atividades que dão uma ideia da variedade do trabalho.

               Na agenda eu encontro:

               - Encontros de FORMAÇÃO DE LITURGIA, em nível de setor (um dos que acompanho tem 12 comunidades eclesiais de base – CEBs; o outro tem7) ou da área pastoral  que coordeno (aproximadamente 300.000 habitantes, 7 paróquias com 120 comunidades).

               - Reuniões da Pastoral Operária; e a responsabilidade com o boletim mensal “Ferramenta”, que tenta tornar conscientes os trabalhadores em toda diocese.

- Reuniões mensais da Pastoral Vocacional no setor de Porto de Santana. Às vezes missa para seminaristas ou religiosas. Até julho, 2 horas por semana de aulas de Pastoral Popular para os alunos do Curso de teologia do Seminário Interdiocesano (2 horas que exigem muitas horas de preparação).

- Tardes ou noites de formação para os futuros ministros de comunhão nas comunidades, ministros do batismo ou “testemunhas qualificados do sacramento do matrimônio”. Formação de leigos.

- Preparação e organização das reuniões do Conselho da Área pastoral, com os 10 padres desta área (para 300.000 habitantes, repito). É necessário acompanhar e formar os responsáveis das Equipes de Batismo, Bíblia, Finanças, ou da Pastoral da Juventude.

Há vários anos consagro muito tempo para a formação e animação dos Grupos de Mulheres, que fazem um trabalho tão importante e indispensável nos bairros populares. Eu animei diversos seminários (cada vez para 30 a 50 mulheres), sobre dinâmica de grupo, sobre os objetivos e o método do movimento, sobre fé e política (em 2 ou 3 tardes, cada vez). Ajudei na realização do jornal que elas decidiram fazer em nível da nossa área pastoral e que elas chamaram: “Mulheres em ação buscando a libertação”

Esses grupos fazem atualmente um grande trabalho para se desenvolver (assembleias, animação de missas nas comunidades, etc.).

- Ao menos uma vez ao mês, tem, em cada setor, a reunião de Setor; tem as reuniões com os tesoureiros das comunidades e as equipes de Dízimo, espécie de sustento do culto, mas mensal, e motivada pela prática da dízima na Bíblia[1].

- O fato de ser coordenador do Setor Pastoral torna indispensável minha participação em vários tipos de reuniões de Conselhos diocesanos ou da Grande Vitória.

- A tomada de consciência de muitos cristãos na base tornou necessária a realização de encontros de cristãos mais engajados na vida política, especialmente este ano, quando vão ocorrer as eleições municipais e haverá vários candidatos e candidatas oriundos das CEBs e de grupos de mulheres.

- Nestas últimas semanas fui chamado a refletir com um grupo de pastoral familiar de classe média e um grupo de responsáveis da Renovação Carismática (isso mesmo! e eu aceitei...)

- Acrescente a isto uma missa na TV, uma sessão de reciclagem para padres (infelizmente só a minoria mais consciente participa), a preparação da 3ª assembleia das equipes de preparação do batismo da nossa área pastoral, a preparação de um grande dia de encontro das 120 comunidades da área no dia 19 de junho[2], etc.

SOMENTE PARA DAR A VOCÊS UMA IDEIA DA VARIEDADE DE OCUPAÇÕES.

 

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PARA RELAXAR UM POUCO

- Nossas “ruas” estão sempre cheias de buracos. Quando chove vocês podem adivinhar no que isso dá. Um dia, no meio de um verdadeiro lago que invadiu a rua, surge uma placa, plantada por um morador: “Proibido Pescar” "Prefeito de Cariacica".

 

- O governo Sarney é verdadeiramente a incompetência absoluta, mas numa obstinação doentia de ficar no poder não importa o preço (é preciso que se diga! Pois os milhões de dólares para comprar deputados e senadores são moeda corrente). Todas as pesquisas de opinião mostram que 80 a 90 % dos brasileiros gostariam de votar este ano para eleger outro presidente; mas Sarney, marionete nas mãos dos militares (não pensem de forma alguma que o Brasil se tornou uma democracia!!!) e dos poderes financeiros nacionais e internacionais, quer ficar no poder AO MENOS 5 ANOS (e não 4 como previsto). Um panfleto circulou: àqueles que pedem “4 anos para Sarney!”, outros responderam: “15 anos para Sarney! (mas atrás das grades da prisão)".

NASCIMENTO DE UM “GRUPO ECUMÊNICO”?

A expressão é bem pretensiosa. Mas se vocês se lembram da eleição do Centro Comunitário que contei nos EV nº 22, vocês sabem que os cristãos de várias Igrejas protestantes participaram nessa luta. Foi a partir desta ação em comum no local, que os cristãos das diferentes igrejas começaram a se reunir comigo de tempos em tempos. Fazemos uma espécie de revisão de vida sobre os acontecimentos do Centro Comunitário. Observamos que, de algum modo, este ano os membros de certas seitas se abrem a uma consciência política, embora tenham sido criadas e ajudadas pelos Estados Unidos para alienar os pobres. Pequena Esperança?

VIGÍLIAS PASCAIS

No plural, porque celebrei duas. Uma às 20 horas no Sábado Santo e outra às 3h30 da manhã do Domingo de Páscoa. Nos dois casos, que maravilhas!

No setor de Porto de Santana, a partir das 18 horas (em abril já é noite)[3] uma procissão partiu de cada uma das 12 comunidades para se congregarem todos por volta das 19 horas num mesmo endereço. Uma multidão impressionante de pessoas de todas as idades, cada um com uma vela na mão. E essa multidão, pelas ruas sempre cheias de buracos e lama, no meio das moradias de tábuas, marcha até um campo de futebol aonde iria se desenvolver a Vigília Pascal. Primeiro, a celebração do Fogo Novo, gigantesca fogueira na noite, próxima às ruas não iluminadas (embora este bairro de Flexal 2 exista desde 1980). Toda a celebração se desenvolve sobre um grande palanque, durante mais de duas horas e meia. Uns vinte jovens fizeram 1ª comunhão, enquanto que nove adultos, muito bem preparados nas suas comunidades, receberam o batismo. Muitos curiosos foram se juntar aos membros das comunidades, incluindo cristãos de outras Igrejas ou seitas, ou seguidores do espiritismo. Observei que no momento do “Pai Nosso” todo mundo se deu a mão, mesmo aqueles que pude perceber na outra extremidade do terreno e que vieram alertados pelas palavras e os cantos divulgados pelo poder dos autofalantes.

Retornei em casa para dormir 3 horas, depois parti de novo para outra Vigília Pascal, num setor de sete CEBs. A celebração deveria começar por volta das 4 horas da manhã, com as pessoas caminhando a partir das 2h30 ou 3h para se reunirem no local escolhido para a celebração de Páscoa sobre uma colina perto de uma das comunidades. Mas, desde as 21 horas do Sábado Santo, as pessoas se reuniram nas igrejas para não perder a hora, orando, cantando, conversando. A procissão partiu da igreja mais distante e passou pelas outras comunidades, e assim crescia a multidão. A chuva começou no meio do caminho, cada vez mais forte, mas ela não fez voltar atrás nenhum daqueles que tinham começado essa caminhada de Páscoa. Como nem a igreja nem a sala vizinha podiam acolher as centenas de pessoas presentes, o altar foi colocado próximo à porta da igreja: Uma parte da multidão participou do interior da igreja (sobretudo mulheres com crianças ao colo), a grande parte ficou do lado de fora sob uma chuva “tropical”, quase todos sem guarda-chuvas (que, no entanto, não serviria para nada depois de alguns minutos). Foi preciso encurtar o que estava previsto, e não foi possível utilizar todos os cartazes e faixas e outros trabalhos realizados para expressar as vitórias expressivas do último ano, sinais de “ressurreição". Mas todos os participantes estavam tão satisfeitos que eles se disseram imediatamente prontos a recomeçar no próximo ano no meio da noite.

*** Num país muito marcado, desde o século XVI, por uma “religião popular”, valorizando de mil maneiras a paixão e morte de Jesus, muito mais que a ressurreição e a vida, a maneira de celebrar é mais importante que os discursos sobre a ressurreição. Estas festas de Páscoa com procissão, velas, trocas fraternais, participação ativa, valorização do batismo de adulto, contribuem a uma expressão de uma fé mais positiva, reforçando a ESPERANÇA de um povo afrontado por problemas os mais graves a cada dia.

 

VISITA DE NOSSA SENHORA

No final dos EV nº 22, eu disse que a imagem de Nossa Senhora da Penha, padroeira do Estado do Espírito Santo, estava percorrendo todas as paróquias da diocese, e isso até o dia 14 de agosto próximo. Em todos os lugares é uma festa incrível. Nas duas paróquias onde trabalho isso deu lugar a deslocamentos de multidões consideráveis, a uma alegria popular, e sinceras manifestações de fé. Lembrou-me um pouco Nossa Senhora de Boulogne, logo após a 2ª guerra mundial. Mas o que nós, sobretudo, enfatizamos, é a ligação muito profunda com o quotidiano da vida das pessoas e com a pastoral inspirada na Teologia da Libertação. Tanto de noite como de dia, a visita foi marcada por uma presença alegre e por uma renovação do engajamento de muitos. Na Praça de Porto de Santana, a celebração final foi uma explosão de fé ativa, a manifestação desta certeza: Maria caminha conosco, vê nossos sofrimentos e nossas necessidades, ela acompanha nossas lutas e encoraja nossos esforços para transformar esta sociedade tão injusta (traduzi simplesmente aquilo que entendi tantas vezes, de mil maneiras).

Como a cada ano, do domingo de Páscoa até a segunda-feira seguinte, são nove dias de festa no Convento de Nossa Senhora da Penha. No sábado, depois da Páscoa, milhares de homens (20 a 30.000) caminham de noite – em média 15 a 20 km – para a Romaria dos Homens, a missa sendo animada pela Pastoral Operária. Essas festas são também a ocasião de apresentar publicamente a Maria as reivindicações populares e os bispos de nosso pequeno Estado aproveitam para fazer sermões bastante engajados. Isso não agrada muito às autoridades e as televisões cobrem cada vez menos o evento, ou senão mostram apenas o lado folclórico dessas festas.

NA VIGÍLIA DA FESTA DAS MÃES (comemorado aqui no 2º domingo de maio[4]) é a vez das mulheres irem à peregrinação “à Penha”. É então um estilo bem diferente. Este ano, o bispo auxiliar Dom Geraldo sugeriu que a animação fosse feita pelos grupos de mulheres de CARIACICA/VIANA, da área pastoral onde trabalho, uma vez que é lá que os grupos de mulheres são mais articulados. Os cantos, as centenas de cartazes e de faixas e bandeirinhas com os nomes das comunidades, os pequenos buquês de flores, tudo confirma: fé simples, mas totalmente viva.

               Para os membros dos grupos, foi também uma experiência militante. Algumas mulheres começaram a vender seu jornal: “Mulheres em ação buscando libertação”. Tímidas no início, elas pegaram o jeito rapidamente e estavam muito contentes de divulgar seu trabalho e suas aspirações a centenas de outras mulheres de todo o Estado.

“CELEBRAÇÃO” DE 1º DE MAIO

               1º de maio, dia do trabalhador. Este dia foi totalmente recuperado por terem feito dele um dia onde se recompensava os “bons operários” bem fiéis a seus patrões. Os sindicatos organizam comemorações a cada ano. Isso não diz muito, ao menos na nossa região, aonde a maioria dos trabalhadores vem da zona rural e não tem consciência do que foi a história da classe operária. É ainda a Igreja que assume nesta área o papel principal de conscientizar e mesmo fazer um trabalho suplementar. NADA SE FAZ NO BRASIL SEM PASSAR PELA CONSCIÊNCIA RELIGIOSA. A Igreja contribuiu abundantemente para fazer um povo submisso: ela até mesmo justificou a escravidão e se aproveitou desta instituição odiosa. Hoje não há dúvidas de que ela desempenha um papel de vanguarda na organização do povo para sua libertação.

               A CUT (Central Única dos Trabalhadores) organizou no 1º de maio um Encontro dos trabalhadores da Grande Vitória (aproximadamente um milhão e cem mil habitantes) menos de 100 pessoas apareceram. No domingo anterior, em Porto de Santana, a Pastoral Operária, os grupos de mulheres, a Pastoral da Juventude e a JOC, organizaram na praça um grande encontro, terminando por uma celebração. Centenas de pessoas participaram: homens e mulheres, jovens e crianças. A festa durou mais de 2 horas e meia, sem perder um minuto. Teve teatro (os atores são sempre os autores), poesias e cantos (igualmente compostos pelas pessoas), debates rápidos, exposição sobre a história e sobre a vida dos operários. Finalmente, a celebração da Palavra. Nenhum discurso com grandes palavras, mas somente a expressão da vida, as lutas contra as injustiças. Tanto crianças quanto aposentados participaram muito ativamente. Os principais problemas da atualidade foram tratados.

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VISITA DE NOSSA SENHORA... VIGÍLIA PASCAL... CELEBRAÇÃO DE 1º DE MAIO... TUDO NA RUA... TODOS SÃO REALIZADOS NAS PRAÇAS! POR QUÊ?

Teria eu me convertido ao TRIUNFALISMO?

Não mesmo! Pelo menos eu não acho.

Mas é preciso fazer várias observações. Já disse que é impossível não levar em conta as motivações religiosas do povo. Por outro lado, num contexto extremamente difícil, social e político, os mais conscientes, muitas vezes um pouco sozinhos na luta, têm necessidade de sentir a força de uma massa: Somente a Igreja é capaz, no momento, de reunir essas multidões (para além das reivindicações coorporativas que não exigem muito engajamento). Outro motivo de estar presente nas praças: a presença barulhenta e atuante das seitas, vindas dos Estados Unidos para alienar o povo, é um desafio permanente e arrogante. Devemos mostrar que o Evangelho é força de libertação e de transformação.

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FELIZES FRANCESES!

Da tribuna da Assembleia Nacional Constituinte, um deputado brasileiro gritou há alguns dias: “Felizes os franceses que votam quatro vezes em menos de dois meses, enquanto se priva o povo brasileiro de se expressar para eleger seu presidente!” Podemos dizer que a imprensa brasileira acompanhou de perto a eleição presidencial francesa e a vitória de François Mitterrand foi calorosamente recebida: ele é visto por toda imprensa como o maior chefe de Estado europeu, senão do Primeiro Mundo. Um monte de gente – leigos e religiosas – me felicitou pela eleição do “Tonton”[5], e alguns tinham mesmo rezado para que ele ganhasse. Até o nosso arcebispo, que deve acompanhar a informação internacional com rapidez suficiente, me disse antes do 2º turno, de uma maneira quase interrogativa: “Me parece que seria melhor que fosse Mitterrand que ganhasse”.

Claro, os quase 15% de Le Pen no 1º turno foram muito comentados. O grande jornal do RIO: O “JORNAL DO BRASIL” (que está para o Brasil o que era “Le Figaro” antes de cair nas garras extremistas de Hersant[6]: um jornal de uma burguesia conservadora, mas inteligente), assim termina o editorial de 25 de abril: “O ministro da cultura François Léotard acaba de dizer que não podemos considerar que há 14% de fascistas na França. Isto pode ser verdade, mas é um fato também que Hitler também nunca teve a maioria do povo com ele”.

A opinião aqui tem em geral uma ideia elevada da França. Ninguém compreende como que os franceses querem se livrar dos trabalhadores estrangeiros. Devo explicar um pouco de história, a guerra da Algéria, etc., mas há números que fazem vergonha! E saber que cristãos “praticantes” (praticando o quê?) votam a favor dos promotores do racismo e de tantas outras ideias antievangélicas! É realmente “respeito às consciências” da parte da Igreja, o fato de não denunciar abertamente as ideias anticristãs do Frente Nacional? A Igreja como tal, não tem ela uma missão profética? O “pluralismo” cristão chega ao ponto de justificar o racismo, o ódio ao estrangeiro, a exclusão dos marginalizados da sociedade?

E A SITUAÇÃO DO BRASIL?

               Num jornal local deste 27 de maio, um título: “A CNBB (Conferência Nacional dos Bispos do Brasil) enfatiza o clima de guerra civil no país”.

               Em janeiro, a CNBB e seu presidente, Dom Luciano Mendes, criticaram energicamente a Assembleia Nacional Constituinte porque as esperanças que nasceram ao final dos tempos dos militares, com a inauguração da transição democrática e os planos contra a inflação, a recessão e o desemprego, essas esperanças foram frustradas... É necessário superar “ESTE PERÍODO DE CORRUPÇÃO ESPALHADO POR TODO O PAÍS”. Esta tomada de posição gerou a cólera do presidente da República, que respondeu por uma carta aberta: ele começa se dizendo “católico praticante” (esta expressão que em todos os países do mundo, faz bem na decoração, mas não tem muito sentido), respeitoso diante da Igreja, depois ele ataca, lembrando os erros e as faltas da Igreja em geral e do Vaticano. Naturalmente, muitos homens políticos, mesmo os de oposição ao presidente Sarney, o aprovaram: o anticlericalismo tornou-se forte no meio político de extrema direita, de direita e até a esquerda “moderada”; quanto ao meio empresarial e entre os grandes proprietários de terra, nem sequer vamos falar: para todas essas pessoas a Igreja era útil quando ela fortalecia sua autoridade e ensinava que para ganhar o céu, os pobres devem se submeter.

O VERDADEIRO CHEFE DO BRASIL é hoje RONALDO CAIADO, o presidente da UDR (União Democrática Ruralista) entidade cujo objetivo declarado é a defesa dos direitos dos proprietários rurais, mas que é, na realidade, um grupo fascista, responsável pela morte de centenas de sindicalistas rurais, membros das comunidades de base, religiosas, padres. Graças às fortunas utilizadas pela UDR para fazer eleger deputados e senadores ao saldo de todos aqueles que têm o poder econômico, no campo e na cidade, a Constituinte tornou-se cada vez mais conservadora: recentemente ela enterrou toda a possibilidade de Reforma Agrária no Brasil (considerando que esse é o problema nº 1). Quanto ao famoso Caiado, mais um que, na televisão, se proclama em todas as ocasiões “CATÓLICO PRATICANTE”,... mas ele acrescenta: “Sou da religião do Papa, não daquela da CNBB” (ele não escutou o que João Paulo II disse no Paraguai). Mas a quase totalidade dos bispos daqui tem se preocupado de colocar os pingos nos “is”, por exemplo, os da nossa Região (Minas Gerais e Espírito Santo, ou seja, 47 bispos, de uma região geralmente das mais conservadoras). Trechos de uma declaração de dezembro de 87:

“O direito de propriedade é subordinado ao Bem comum, porque toda propriedade privada tem também uma finalidade social, como afirma João Paulo II”.

“... Não podemos aprovar a falta de sensibilidade demonstrada pela UDR em relação a uma justa e necessária Reforma Agrária, estando a UDR preocupada apenas com a defesa de seus próprios interesses... Exortamos os fiéis a não se deixar enganar pela propaganda da UDR, porque ela se mostra inteiramente contrária aos ensinamentos da Doutrina Social da Igreja e torna difícil a realização de uma sociedade de irmãos, como Deus quer”. Eis, portanto, um dos nossos Le Pen daqui, claramente desmascarado!

               *** FRANSCISCO DOMINGOS RAMOS ***

Um nome tornou-se um símbolo a mais na nossa diocese: o nome de um jovem pai de família, assassinado no dia 5 de fevereiro último enquanto saía de uma reunião do sindicato dos trabalhadores rurais de sua cidade, Pancas. Uma vítima a mais dos proprietários! Um mártir a mais!

SITUAÇÃO GERAL: Se eu escrevesse um diário, teria milhares de exemplos a dar sobre a CORRUPÇÃO, a venda de carteiras de motorista pelas autoridades responsáveis (sem passar pelos testes!), os aumentos de preços a cada dia (mais de 20% por mês em média!) e os salários (para aqueles que têm um) muito aquém. O próprio FMI disse que há hoje no Brasil 53% de POBRES ABSOLUTOS! O número de jovens e adultos-jovens que querem deixar o Brasil para ir aos Estados Unidos ou Europa cresce rapidamente, sobretudo na classe média.

A maioria dos partidos é praticamente sem programa; e o povo, sem esperança no futuro!

               *** Dos 135,6 milhões de brasileiros, 77,2% tem de zero a 39 anos!

               Até os 17 anos: 42,6% da população; de 18 a 39 anos: 34,6 %; de 40 a 59 anos: 15,9%; mais de 60 anos: 6%!

               Se vocês têm os números da França, vocês podem comparar!

LICENÇA MATERNIDADE

A Assembleia Nacional Constituinte votou um projeto de lei para conceder uma licença maternidade de 120 dias (no lugar de 90 dias até agora). Quantos protestos! Os patrões se uniram para dizer que todos correm para a falência. Como o projeto deve passar em segunda leitura nas próximas semanas, tudo é feito para que o projeto não seja votado definitivamente: demissões das mulheres em massa, a contratação de mulheres mais velhas ou de homens em serviços até aqui ocupados por mulheres jovens, exigências de fornecer um certificado de esterilização no momento da contratação, etc. Mas NINGUÉM fala da possibilidade de obrigar os patrões a contratar essas mulheres na idade de ter filhos; como cada um sabe, o CAPITALISMO É A LIBERDADE... PARA AQUELES QUE TÊM O PODER, É CLARO!

               Os grupos de mulheres reagiram sobre esses fatos, alguns sindicalistas também. Mas os grupinhos feministas dizem que a licença maternidade é blefe: é fazer a discriminação! Mesmos refrões em todas as latitudes!

LEIDA, CARLITA, ROBERTO AGRADECEM E DÃO SUAS IMPRESSÕES SOBRE SUA VIAGEM NA FRANÇA EM 1987

Por falta espaço, não poderei reproduzir aqui o texto preparado por Roberto, mas tentarei fazê-lo para aqueles que os conheceram no mês de agosto do ano passado. Eles enviam um grande abraço a todos aqueles que eles conheceram e que “ficaram nos seus corações”; eles oferecem a hospitalidade da casa deles para aqueles que quiserem conhecer o Brasil e Vitória.

 

PACIÊNCIA! PACIÊNCIA!

               Paciência! Para os grupos que esperam correspondentes brasileiros (devemos estar no ritmo daqui. É difícil, eu o reconheço por minha própria experiência). Paciência para aqueles que têm escrito para mim e que amariam ter uma resposta! Paciência para aqueles que me colocam questões sobre o serviço civil no Brasil, ou sobre as possibilidades de adoção. Para estes últimos, diria que é impossível no nosso Estado: o melhor seria entrar em contato na França com uma associação que reúna as famílias interessadas (é uma associação muito séria). Isso pode ser por intermédio de amigos.

 

TCHAU!

Cada vez que escrevo um número dos Ecos de Vitória, digo a mim mesmo: “Não vou esperar mais três meses desta vez”. E depois as atividades surgem de todas as partes e tenho certamente que privilegiar meu trabalho aqui. Depois do período eleitoral francês, vocês vão merecer boas férias (menos chuvosas que no ano passado, espero). Terei em agosto a visita de 6 pessoas (da família e amigos). Comemoro no dia 29 de junho meus 25 anos de sacerdócio (foi na igreja Saint Anatole de Salins, em 29 de junho de 1963), mas com seu senso de acolhida os cristãos de Porto de Santana aceitaram esperar o dia 21 de agosto para realizar uma festa. No dia 29 de junho celebrarei a missa somente com os 18 “ministros da distribuição da comunhão” que entrarão em função pela primeira vez no dia 21 de agosto.

EM NOME DE VOCÊS... distribuí nesses últimos meses cerca de 8.335 F (cerca de 800 F para o jornal dos grupos de mulheres, e cerca de 2.735 F para os centros e salas nas CEBs, aproximadamente 4.800 F para a organização do grande dia de encontro das 120 comunidades da área pastoral, em 19 de junho. Sem dúvida a tesoureira prestará contas do que vocês têm permitido enviar ao CEFAL depois de dezembro. Quando falo do que distribuo em nome de vocês, não esqueço que sem vocês não chegaria a manter meu vigoroso e excelente fusquinha de 1973, tão indispensável para meu trabalho (e muitas outras ajudas materiais para as comunidades).

 

Bem fraternalmente,

GABY

 

[1] Essa “explicação” que Gabriel faz sobre o dízimo (o que é, e seus fundamentos) aos correspondentes franceses é devido ao fato de que a França, no ano 1789, suprimiu essa prática.

[2] Evento chamado "DIA C", da área pastoral Cariacica-Viana. O "C" era de Comunhão, Celebração, Cultura, Cidadania, dentre outros.  Este foi o 2º Dia C; o 1º havia sido realizado no dia 24 de maio de 1987.

[3] Esta informação "(em abril já é noite)" é porque na França, em abril, a noite só chega por volta das 21 horas.

[4] Nos países de língua francesa o Dia das Mães é no último domingo de maio.

[5] O serviço de segurança francesa costuma dar um codinome a cada autoridade. François Mitterand recebeu o codinome Tonton, que é como as criancinhas costumam dizer “tio”.

[6] O Grupo Hersant era um grupo de imprensa francesa.

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19 décembre 2020 6 19 /12 /décembre /2020 23:17

Quand tes jours seront accomplis
et que tu reposeras auprès de tes pères,
je te susciterai dans ta descendance un successeur,
qui naîtra de toi,
et je rendrai stable sa royauté.
Moi, je serai pour lui un père ;
et lui sera pour moi un fils.

2 S 7, 14 extrait des lectures du 4ème dimanche de l'Avent

Beaucoup de petites sectes religieuses dans les rues de Cariacica.

Beaucoup de petites sectes religieuses dans les rues de Cariacica.

"Il est prouvé que les Etats-Unis ont fait naître et se développer les sectes religieuses dans le tiers-monde, afin de contrecarrer certaines Églises ...(qui)... rendaient le peuple trop conscient des injustices du système en place."

 

É provado que os Estados Unidos fizeram nascer e desenvolver as seitas religiosas no Terceiro Mundo, a fim de contrapor certas Igrejas que tornam o povo mais consciente das injustiças locais.

 

 

 

 

Leia a carta integra em português abaixo.

Un Clic ici pour toute information sur les publications : "Chemins d'Avent avec Gaby"

 

 

 

Echos de Vitόria

 

N° 22  -  10 décembre 1987

 

 

 

1 378 voix contre 1 210

 

Dimanche 22 novembre. Le téléphone sonne très souvent dans la maison de religieuses où je me repose quelques jours après une opération d'appendicite (qui s'est déroulée dans les meilleures conditions) : « Gabriel, c'est pour toi ! » Chaque fois, je me hâte avec lenteur vers le téléphone. C'est toujours pour entendre des commentaires sur les élections qui renouvellent le comité directeur du Centre communautaire d'un des « morros » (collines) du quartier de Porto de Santana.

Vers 19 heures : « La “chapa” 2 (liste n°2) a gagné, avec 168 voix d'avance ! » La « chapa 2 », c'est celle qui, avec Nodir à sa tête, est composée de très nombreux membres de communautés ecclésiales de base, spécialement de celle où est situé le Centre communautaire (São Sebastiao). La victoire sur la « chapa 1 » est courte : 1378 (soit 53,24 %) à 1210 (46,76 %), mais significative et révélatrice à plus d'un titre. Ce travail de base permet de comprendre bien des choses sur la situation actuelle du Brésil et le travail des chrétiens. Il me paraît important de le raconter.

Dans les quartiers populaires, les Centres communautaires sont relativement nombreux et très divers. Ils exercent des fonctions culturelles, sociales, de loisirs. Ils sont théoriquement dans la main du peuple qui élit un comité directeur. En réalité, ils sont très convoités par les politiques de tous bords et par les autorités municipales. Beaucoup sont créés presque inutilement et servent à peine de lieu de propagande pour un politicien local, un parti, ou la municipalité. Bien des habitants ne s'intéressent guère au Centre communautaire et la proportion de votants reste faible : va voter qui en a envie et parfois (ce fut le cas le 22 novembre), il n'y a même pas de listes préétablies ni de contrôle d'identité des votants. Surtout lorsqu'il n'y a pas d'inscription des votants, chaque liste recherche, de mille manières possibles, l'appoint d'électeurs des « morros » voisins. Mais les candidats surveillent !

La chapa 1 était conduite par un certain Anibal, fonctionnaire à la secrétairerie d'État pour les sports de l'État de l'Esprit-Saint. Président du Centre, décidant tout tout seul, sûr de lui, entouré de personnes sans pensées propre, il était là avant tout par préoccupation politique, représentant une faction du parti en place (PMDB) et appuyé par la mairie de notre ville (Cariacica 1. Il avait  deux grands arguments !) :

 

1°) « Puisque je travaille dans une secrétairerie d'État, je suis influent et peux obtenir ce que je veux pour le quartier » (ce qu'il n'a jamais fait).

2°) Il comptait sur les votes de plus de neuf cents femmes qui chaque mois reçoivent gratuitement de l'État des tickets de lait. Il avait d'ailleurs convaincu ces femmes, toutes très pauvres et sans conscience politique, que si la chapa 2 gagnait, elle allait en finir avec la distribution des tickets de lait du gouvernement. Toute sa campagne agressive fut basée sur des calomnies et des attaques violentes contre l'Église et les communautés de base. Il était sûr de gagner cependant, grâce à l'appui des politiciens de la municipalité et, entre autres choses, des camions de la mairie mis à sa disposition pour aller chercher des électeurs de tous côtés le jour du scrutin.

De l'autre côté, la chapa 2. À sa tête Nodir, ouvrier, avec une âme et une formation de leader. Formé par le travail de communauté, agent de pastorale, syndicaliste, ex-candidat à député de l'État pour le Parti des Travailleurs (PT). Doué d'un bon sens politique, il créa des contacts très forts avec toutes sortes d'associations (équipes de foot : et il n'y a en a pas mal à Porto de Santana !, association de buveurs guéris, etc.). À côté de membres des communautés de base jusqu'à un soldat de la police militaire... (qui ne manqua pas de courage pour s'engager ainsi), hommes, femmes, jeunes, des membres d'autres Églises : luthérienne, méthodiste, Assemblée de Dieu (Pentecôtistes),... jusqu'au prêtre de « l'Église catholique brésilienne » (une pseudo Église, qui imite les rites et sacrements de l'Eglise catholique, et qu'elle fait payer cher, mais sans demander aux baptisés le moindre engagement pastoral ou social !). Et puis il y eut la mise en mouvement, l'appui et l'action des communautés voisines. Ce fut une action spectaculaire, une organisation de masse avec beaucoup de solidarité, autour d'un programme socioculturel « de participation ».

Ainsi il y eut d'un côté un homme, Anibal. Son programme : le soutien et l'argent des pouvoirs publics ; autour de lui, seulement des gens pour faire nombre. De l'autre côté, toute une organisation populaire, construite peu à peu avec le souffle des communautés de base, œcuménique dans tous les sens du mot, une liste de personnes habituées à se réunir pour agir, réfléchir, sans ambitions personnelles, avec à sa tête un militant jeune politique certes, mais formé dans les communautés et mouvements populaires, et recherchant la participation de tous. Pour la première fois ici, David a triomphé de Goliath. Je n'ai pu assister à l'ambiance de fête, aussi bien le dimanche 15 (fête populaire sur la place avec chanteurs, guitaristes, tombola pour payer les frais de campagne) que le soir de la victoire (attroupement de la communauté, chants et délire de joie), mais j'ai tout imaginé sans difficulté.

 

• Des réactions : À 19 heures, au beau milieu de l'euphorie des résultats, Dona Maria José et Josias laissent le peuple en fête pour aller en hâte à l'église parce que ce sont, eux, ce jour-là, qui animent le culte de la communauté (pourtant tous deux sont membres de la chapa 2 qui gagne). Dona Rosa, une grand-mère, illettrée, mais toujours ferme dans son groupe de femmes, vient me faire ce commentaire : « Si tout le monde voulait bien se conscientiser et croire qu'en s'unissant et en s'organisant le peuple peut vaincre, le Brésil ne serait pas dans la situation où il est ». Le jour même Dona Rosa explique à une autre personne :

 

J'ai commencé à changer et à vouloir agir à partir d'une célébration pénitentielle à l'église où Gabriel avait dit : « Parfois on met en avant certains manques ou faiblesses comme prétexte pour ne pas agir ». Alors j'ai pensé que je m’abritais derrière mon analphabétisme pour ne pas prendre de responsabilité dans la communauté. Et je me suis mise à participer activement à tout.

 

 

Le contexte brésilien

 

Le fait cité ci-dessus est fortement révélateur. Le Brésil est, à tous les niveaux, dans une situation de « crise multiple » : politique, économique, morale, de société... Le peuple est plus que déçu par le Président de la République, José Sarney : c'est le règne de l'incompétence et de l'hypocrisie. Le ton des discours, c'est « l'option pour les pauvres », le tout-social ; la réalité, c'est le service sans restrictions du grand capital, urbain et rural, brésilien et multinational. Déception à cause de l'Assemblée nationale constituante, déception par la corruption (probablement 1'institution la plus solide du Brésil), déception à cause des partis politiques, spécialement le PMDB (parti du défunt Tancredo Neves) qui avait tant promis au peuple. Pourtant, à la base, vous l'avez vu, il y a encore des gens qui croient à la force de l'organisation. Le nombre de grèves cette année est incalculable (pensez que l'inflation annoncée est de 337 % ! Et les salaires sont loin de suivre). Le gouvernement a simplement renoncé à bloquer les prix : alors, vous imaginez !...

 

• La crise des partis politiques :

Elle est très forte : bien des députés changent de parti dans l'espoir de se faire mieux élire la prochaine fois. Le parti au pouvoir (PMDB) éclate de toutes parts. L'Église essaie de faire entendre sa voix pour que la nouvelle Constitution du pays soit progressiste, dans le sens de défense des droits démocratiques et des droits des travailleurs contre les immenses privilèges qui existent actuellement. L'Église se bat pour la défense des droits démocratiques et des droits des Indiens, des travailleurs sans terre, des travailleurs des entreprises, pour une vraie réforme agraire. Comme toute la grande presse est dans la main des pouvoirs d'argent, les attaques contre l'Église dans les « grands » journaux nationaux sont de plus en plus virulentes. À l'Assemblée nationale constituante, l'argent coule à flot : argent de l'UDR (Union Démocratique Rurale : groupe d'extrême-droite, de plus en plus fort, créé pour empêcher la réforme agraire), argent des grandes entreprises, argent des États-Unis et des groupes pétroliers (menacés par certaines propositions pour la nouvelle Constitution). À l'Assemblée constituante, un groupe s'est formé, de plus en plus fort, regroupant un peu plus de la moitié des députés et sénateurs : il s'est donné le nom de « Centrao » (Grand centre ; en réalité, il regroupe parlementaires de la droite et de l'extrême-droite) ; son but est de remettre en cause tout ce qui lui paraît un peu progressiste dans les schémas élaborés jusqu'ici pour la nouvelle Constitution.

 

 

Réactions d’Église

 

• Le 3 décembre, notre archevêque a demandé que soit amplement divulgué le télégramme suivant de la commission « Justice et Paix » de Vitόria, et que les fidèles envoient lettres et coups de téléphone aux députés et au sénateur de notre État membres de ce « Centrao ». Voici le texte du télégramme de la commission « Justice et Paix » envoyé aux 4 parlementaires concernés :

 

C'est avec un extrême désagrément que nous avons appris, par la presse, que Votre Excellence fait partie d'un bloc de droite dans la constituante, qui s’est donné le nom de « Centrao ». II est de notoriété publique que l'objectif de fond du Centrao est de créer des obstacles devant les conquêtes populaires petites et limitées arrachées à la « commission de systématisation » (commission préparatoire).

Avec l'appui des évêques nous dénonçons, de la chaire des paroisses, communautés ecclésiales de base, et par d'autres canaux de l'Église, l'articulation appelée Centrao, ainsi que la participation de Votre Excellence à cette articulation. Par la presse, nous porterons à la connaissance du public que font partie du Centrao les parlementaires de l'État de l'Esprit-Saint dont les noms suivent : sénateur Gerson Camata (ex-gouverneur de l'État, ex-séminariste : note du traducteur) ; les députés fédéraux Pedro Ceolin, Stélio Dias et Nyder Barbosa de Menezes. Si Votre Excellence modifie son adhésion au Centrao, qu'elle veuille bien nous le communiquer d'urgence. « Atenciosamente », la présidente de la commission Justice et Paix de l'archidiocèse de Vitόria.

 

• Dix évêques de l'État de Goiás ont dénoncé publiquement dans un meeting l'action de l'UDR, organisée pour empêcher toute réforme agraire et maintenir les privilèges acquis.

 

• Le prix d’une vie ! L’hebdomadaire de l'archidiocèse de São Paulo (O São Paulo) : semaine du 23 au 29 octobre, cite :

 

Le député du Goiás Edmundo Galdino a dénoncé l'autre jour à l'Assemblée législative de Goiânia le prix qu'un tueur à gage demande aux grands propriétaires pour tuer : syndicaliste : 50 000 cruzados (environ 5 000 F. français) ; conseiller municipal : 100 000 cruzados (10 000 F. français) ; agent de pastorale ou religieuse : même prix ; prêtre : 200 à 300 000 cruzados (250 000 F. français).

 

• O São Paulo du 20 au 26 novembre ; 1ère page : Au cours d'un débat sur le mineur (enfant) en Amérique latine :

 

Dans un discours enflammé, l'évêque de la région São Miguel, Dom Angelico, a comparé le système politico-économique brésilien à un semi-remorque qui écrase le travailleur. Selon lui, le chauffeur du véhicule est un président-nain comme Sarney, uni à un homme invertébré comme Quercia (gouverneur de l'État de São Paulo) et à un alcoolique comme Janio Quadros (maire de São Paulo). Quant à l'évêque de la région Belém, Dom Luciano, il condamne l'avortement, l'Assemblée nationale constituante, et prend la défense de l'Indien. Tous deux ont critiqué les moyens de communication.

 

• Dans une note du 11 octobre, la CNBB (Conférence Nationale des Evêques du Brésil ) a condamné le « Golpe » (coup d'État contre la démocratie) du pouvoir exécutif, qui a joué tout ce qu'il peut et ne doit pas dans la question du futur système politique du pays [faire la] démonstration du manque de respect à l'Assemblée constituante, et [de] la permanente menace que l'exécutif lance contre la souveraineté du processus constitutionnel. Rappelant les points essentiels qui doivent entrer dans la nouvelle constitution, les évêques rappellent enfin : « La question de la démocratie ne se sépare pas de la construction de la dignité du peuple travailleur ».

 

 

En rentrant de vacances...

 

Quand je suis arrivé à l'aéroport de Vitόria le 2 septembre, après trois mois de vacances en France, je ne m'attendais pas à l'accueil qui m'était réservé : plus de soixante-dix personnes (ce n'est pas moi qui ai compté) étaient là, avec des pancartes me souhaitant la bienvenue, entonnant des chants de communautés. C'était au beau milieu de la matinée, et la plupart (surtout des membres des groupes de femmes que j'accompagne) avaient perdu toute la matinée pour venir m'attendre. Ce fut très émouvant.

Quand j'étais en France, beaucoup m'ont demandé de leur trouver des correspondants ici à Vitόria (jeunes, enfants, etc...). Je n'ai pas oublié, mais ici on est très long à se mettre en route pour ce genre de choses, même quand on se dit très intéressé. J'envisage donc la chose suivante : faire un album avec une sélection de photos prises en France, le montrer au maximum de groupes, et de là découvrir des correspondants.

Carlita, Roberto[1] et Leila, qui ont passé le mois d'août en France avec moi devaient préparer un mot pour ces É.V. afin de donner leurs impressions (excellentes) et remercier tous ceux qu'ils ont rencontrés. Mais malgré mon grand retard (dû à un excès de travail) pour rédiger ces É.V., j'ai été encore plus rapide qu'eux !

Quant à Catherine, Laurence et Franck, du Loiret, qui ont passé le mois de septembre ici, ils m'écrivent :

 

Nous croyons que tu peux faire confiance en la force de persuasion du peuple brésilien. Nous sommes les victimes volontaires de son « ensorcellement »... Nous revivons cette incomparable expérience. Avec le recul, nous nous rendons compte de notre chance.

 

Une Sanclaudienne devenue Dijonnaise, déjà retraitée, m'écrit :

 

J'ai pu avoir le livre Ce que nos yeux ont vu (résultat d'une enquête auprès des prêtres français en Amérique latine). Il me semble que c'est vous qui l'avez écrit, tellement je retrouve tout ce que vous disiez dans vos lettres. Hélas ! Il n'y a pas que le Brésil. J'aimerais bien savoir ce que pensent les prêtres de Mgr Lefebvre qui sont maintenant reconnus par l'Église, mais je pense à mes jeunes et à combien d'autres : comment vont-ils prendre cela ? J'ai peur de soulever la question avant de m'être documentée un peu pour en discuter. Pour moi personnellement c'est une souffrance et je ne comprends plus, me rappelant tout ce que vous nous enseignez, et toutes les injustices et les misères que l'on côtoie tous les jours, et par ailleurs il y a des gens qui gaspillent des millions ! Et il faut accepter sans rien dire et prier, faire de belles cérémonies !

 

• Je réponds parce que ça nous touche beaucoup en Amérique latine. Moi non plus je n'y comprends plus rien, ou plutôt je comprends trop bien. Il y a des gens très haut placés dans la hiérarchie de l'Église, qui sont beaucoup plus près de Mgr Lefebvre, malgré son rejet du Concile, que des chrétiens de base (laïcs ou prêtres, de tous les continents) qui luttent jusqu'au don de leur vie pour la libération des victimes des injustices et des dictatures. Où est l'Évangile en tout cela ? Découvre qui le peut ! Tant et tant d'années d'atermoiements, de concessions, pour un « successeur des Apôtres »  qui trouve en Pinochet et dans les généraux argentins des héros de la défense de l'Église ! Alors qu'on a jeté (et qu'on jette encore) tellement de suspicion sur les théologiens de la Libération, tant pétris de l'amour pour les pauvres ! Tout cela est camouflet à nos milliers de martyrs contemporains en Amérique latine, y compris à la mémoire de Mgr Oscar Romero, tant aimé du peuple dans le monde entier, et tant suspect auprès de certaines « gens d'Église » plus préoccupées de diplomatie que de prophétisme en notre monde d'injustice. Cela dit, la « réconciliation » entre Lefebvre et le Vatican, à ce jour, n'est pas encore officialisé.

 

 

Étonnant Brésil !

 

À L'Assemblée nationale constituante, si mouvementée et si confuse, un député prend soudain la parole pour improviser une prière demandant les lumières du Saint-Esprit sur les membres du Congrès. Ce député est du PCB (Parti Communiste Brésilien).

Un maire ne peut pas ici briguer deux mandats consécutifs et l'épouse du maire ne peut pas non plus succéder directement à son mari. À Guarapari (50 kms de Vitόria), la femme du maire actuel voudrait pourtant bien succéder à son mari. Alors, ils vont tout sourire chez le juge, font prononcer officiellement leur séparation, ce qui ne les empêche pas de rentrer dans la même maison (et dans le même lit, dit la presse). Et la première dame de Guarapari pourra tranquillement être candidate à la succession de son ex, actuel, et futur mari !

L'État fédéral devait prêter 600 millions de cruzados (un peu plus de 50 millions de francs français) à l'État de l'Esprit Saint. Le Président de la République José Sarney, refuse ce qui était promis. Simplement parce que la majorité des parlementaires de notre État a voté en faveur d'un mandat de quatre ans (et non de cinq) pour l'actuel Président de la République. Il avait promis de se venger : il l'a fait. Mais quand le Président voyage à l'étranger, même pour un seul jour, le Président de l'Assemblée nationale a tous les pouvoirs du Président de la République. Sarney a voyagé trois jours. Un sénateur de notre État est vite allé rendre visite au Président (très) temporaire : celui-ci a aussitôt signé un décret rendant effectif le prêt. Tout cela est relaté, au moment même où ça arrive, dans toute la presse. C'est tellement courant que ça ne fait même pas l'objet d'un scandale. Notre bon Président parle aussi, tous les jours, les larmes aux yeux, de sa lutte contre la corruption, de son respect absolu pour le pouvoir législatif, etc., etc...

En plusieurs États, de hauts fonctionnaires qui reçoivent un énorme salaire sans venir travailler (on appelle cette espèce : « Marajas ») et des députés sont révoltés ! Il y a de quoi, pensez donc ! Dans le Minas Gérais des députés de gauche ont publiquement dénoncé le salaire excessif des députés (jusqu'à 260 fois le salaire minimum !). Et comme ça paraît peu encore, ils devraient recevoir un prêt encore plus important (sans intérêt ! Alors que l’inflation est supérieure à 20 % chaque mois) pour pouvoir acheter des cadeaux de Noël ! Dans 1'État d'Alagoas, c'est le jeune gouverneur qui refuse de payer leur salaire aux « maracas », disant que l’État n’a plus d'argent, et que, dans cet État du Nordeste où plus de 70 % de la population meurent de faim, sa conscience lui interdit de payer de tels salaires. Les marajas recourent à la « Justice »... et gagnent. Jusqu'ici le gouverneur ne flanche pas, disant que la morale est au-dessus de la loi, et que ce pays devrait bien ouvrir les yeux.

L'accident nucléaire de Goiânia a fait la Une des moyens de communications. Il y a eu des morts, et les risques de contamination existent encore. Pourtant, des savants et des médecins paraissaient payés pour dire : « Mais non ! Mais non ! Ce n'est pas grand chose ! » Étonnant Brésil ? Sur ce sujet, on doit pouvoir dire aussi : « Étonnante France ! »

Le 12 octobre au Brésil est le jour des enfants. Très commémoré. Une jeune professeur qui est aussi agent de pastorale, m'offre un petit clown en carton, très joli. Sous le socle en papier, elle a écrit : « Gaby, en chacun de nous, il y a toujours un enfant astucieux et actif. Ne laisse pas mourir cet enfant qui est en toi. D'accord ? ».

Dans une Église comme la nôtre où, du moins en certains secteurs, les laïcs tiennent un rôle important, (en dépit d'un renouveau du cléricalisme très, très fort) on a très peu parlé du synode des évêques à Rome sur les laïcs. Faut-il s'étonner ? Il n'y a eu, semble-t-il, du moins à la base, ni déception ni enthousiasme. Indifférence ?

De São Paulo une religieuse est venue faire une enquête sur les groupes de femmes de notre municipe en vue d'une thèse à l’Université. C'est un exemple de plus de l'importance du travail réalisé par ces groupes ici : mais il est parfois plus difficile de les faire reconnaître pour ce qu'ils sont dans notre propre diocèse !

Les groupes de Rénovation charismatique posent ici de très sérieux problèmes. S'il vous plaît, je parle d'ici (je ne connais pas bien le Renouveau charismatique en France). Ici, c'est extrêmement préoccupant. Il est prouvé que les Etats-Unis ont fait naître et se développer les sectes religieuses dans le tiers-monde, afin de contrecarrer certaines Églises (dont la catholique en certains secteurs de l'Amérique latine). Ceci parce que ces Églises rendaient le peuple trop conscient des injustices du système en place. Devant l'incontestable succès des sectes religieuses dans les couches les plus pauvres, l'objectif paraît être aujourd'hui d'inoculer une spiritualité désincarnée, sans prise sur les réalités sociales, à l'intérieur même de l'Église catholique, en conquérant jusqu'aux membres des communautés de base, grâce à une façade super-moderne, avec des chants agréables, battements de mains, etc. Et ça prend !

Dom Aldo Cerna, évêque du diocèse voisin, São Mateus, vient d'écrire une longue lettre sur ce sujet. Il dit entre autres choses :

 

Sans même y faire attention et avec la meilleure bonne volonté, certains charismatiques prêchent une religion sans prise sur la vie de souffrance du peuple. C'est bien de dire : « Seigneur, Seigneur ! ». Mais il faut aussi faire « la volonté du Père : que tous aient la vie ». Toute la Bible est traversée par cette vérité. La gloire de Dieu est l'homme vivant. Ceci signifie en clair : la plus grande louange à Dieu, c'est l'engagement pour que toute personne ait vie, et vie pleine. L'engagement avec les pauvres, les millions de paysans sans terre, avec les faibles de vie et de biens, vécu à cause de Christ, est un chemin de grande sainteté... Il y a danger de voir surgir une nouvelle secte dans des communautés de base à passer à la Rénovation charismatique... Il n'est pas bon de pousser les membres des communautés de base à passer à la Rénovation charismatique... Un document des évêques du Brésil dit : « La pastorale des communautés ecclésiales de base interpelle d'une manière évangélique la pastorale paroissiale traditionnelle, les groupes et mouvements de l’Église. » Ce sont donc les communautés de base qui interpellent les mouvements, questionnant leurs méthodes : ce ne sont pas les mouvements qui ont le droit de corriger les communautés de base. « Nous ne pouvons pas fuir de la libération intégrale des personnes humaines à travers des formes de religion qui satisfont les sentiments, mais ne conduisent pas à un salut intégral.

 

 

Après la grande évaluation de l’Église de Vitόria

 

J'ai parlé de cette « grande évaluation » dans É.V. n°21, Une assemblée extraordinaire du diocèse de près de trois cents personnes (majorité de laïcs, bien sûr) a voté pendant trois jours un document qui doit être la base de l'action du diocèse. C'est la conclusion d'un travail de trois ans. Les deux options fondamentales du diocèse sont :

 

1° - Option préférentielle pour les pauvres :

2° - Communautés ecclésiales de base.

 

Le 7 septembre, il y eut une célébration énorme dans un stade. Selon les habitués de ce stade, quelque 45 000 personnes s'y pressaient, mais au moins 20 000 n'avaient pas pu entrer. Célébration grandiose et prenante. Depuis cette date, la statue de Nossa Senhora da Penha (Notre-Dame du Rocher), patronne de l'État, parcourt toutes les paroisses du diocèse. Le but est d'essayer d'allier la religion populaire et ses marques traditionnelles à un engagement sérieux au service de 1’Église et de la transformation de la société.

 

 

Voici Noël ! Voici le nouvel An !

 

Il n'est plus possible que ce numéro vous parvienne cette année, comme je 1'aurais voulu. Néanmoins je vous présente tous mes vœux. 1988 sera une année très importante au Brésil, comme en France. Le sort de tous les pays est lié. Si la loi de l'argent et la peur de 1'autre continuent d'être au pouvoir en Europe, le développement du tiers-monde en sera d'autant retardé.

Votre contribution pour les É.V. est importante. Seulement entre le 11 décembre 1986 et le 31 août 1987, le 10 % de vos dons a permis d'envoyer 6 344,20 francs au CEFAL ! Un grand merci. Toutefois le plus important est encore la prise de conscience de chacun et l'action pour que, en France comme dans le tiers-monde, tout être humain soit plus respecté que l'argent. Il faut penser et construire un monde vu à partir de l'endroit où est le pauvre. Utopie ? Si ceux qui se disent chrétiens, ou simplement humains, étaient tous plus militants, plus cohérents, moins timorés, on y serait déjà ! Seulement voilà : tu causes, tu causes... Et après ?

 

Bien fraternellement.

 

Gaby

 

 


[1] Carlita et Roberto sont aussi le couple qui a hébergé Gaby pendant plusieurs nuits qui ont suivi ses menaces d’assassinat pour le mettre à l’abri d’attaque nocturne.

 

ECOS DE VITÓRIA Nº 22

 

10 DE DEZEMBRO DE 1987

 

Domingo, 22 de novembro. O telefone toca muitas vezes na casa das religiosas, onde repouso alguns dias depois de uma operação de apendicite (que se desenvolveu nas melhores condições). “ - Gabriel é para você!”. Cada vez eu me apresso com lentidão em direção ao telefone. É sempre para ouvir os comentários sobre as eleições que renovam a direção do centro comunitário de um dos morros do bairro Porto de Santana.

               Por volta das 19 horas: “A Chapa 2” ganhou, com 168 votos de vantagem!  A chapa 2 é aquela que, com Nodir na sua cabeça, é composta de inúmeros membros das comunidades eclesiais de base, especialmente  daquela onde está situado o Centro Comunitário (São Sebastião). A vitória sobre a chapa 1 é pequena: 1.378 (53,24%) a 1.210 (46,76%), mas significativa e reveladora, mais do que  um título. Este trabalho de base permite compreender bem as coisas sobre a situação atual do Brasil e o trabalho dos cristãos. Parece-me importante contar.

               Nos bairros populares, os Centros Comunitários são relativamente numerosos e muito diversos. Eles exercem funções culturais, sociais, de lazer. Eles estão teoricamente nas mãos do povo, que elege um comitê diretor. Na realidade, eles são muito cobiçados pelos políticos de todos os lados e pelas autoridades municipais. Muitos são criados quase inutilmente e servem apenas como lugar de propaganda para um politiqueiro local, um partido, ou a municipalidade. Muitos moradores não se interessam em nada pelo centro comunitário e a proporção de votantes fica baixa: vai votar quem quer, e às vezes (foi o caso no dia 22/11) não há nem mesmo uma lista preestabelecida, nem o controle de identidade dos votantes. Especialmente quando não existe nenhuma inscrição dos votantes, cada lista busca – de mil maneiras possíveis – ampliar-se com eleitores dos morros vizinhos. Mas os candidatos monitoram.

               A chapa 1 foi conduzida por um  certo Aníbal, funcionário da Secretaria de Estado para os esportes do Estado do Espírito Santo. Presidente do centro, decidindo tudo, tudo sozinho, seguro de si, envolvido de pessoas sem pensamentos próprios, ele estava lá, antes de tudo, por preocupação política, representando uma facção do partido no poder (PMDB) e apoiado pela prefeitura de nossa cidade (Cariacica). Ele tinha 2 grandes argumentos:

1º) “Sendo que eu trabalho numa secretaria de Estado, sou influente e posso obter o que quero para o bairro” (o que ele nunca fez!).

2º) Ele contava com os votos de mais de 900 mulheres que, cada mês recebem gratuitamente do Estado, os tickets de leite. Ele tinha de alguma maneira convencido essas mulheres – todas muito pobres e sem consciência política – de que se a chapa 2 ganhasse, ela ia acabar com a distribuição dos tickets de leite do Governo. Toda sua campanha, agressiva, foi baseada sobre as calúnias e ataques violentos contra a Igreja e as comunidades de base. Ele estava certo de ganhar, sobretudo graças ao apoio dos politiqueiros da municipalidade e, entre outras coisas, os caminhões da prefeitura colocados à sua disposição para ir buscar os eleitores de todos os lados no dia da eleição.

Do outro lado, a “chapa 2”. Na sua cabeça: Nodir, operário, com uma alma e uma formação de líder. Formado pelo trabalho de comunidade, agente de pastoral, sindicalista, ex-candidato a deputado estadual pelo Partido dos Trabalhadores (PT). Dotado de um bom senso político, ele criou contatos muito fortes com todas as espécies de associações (equipes de futebol: e não há poucas em Porto de Santana; associação de alcoólicos anônimos; etc.) ao lado de membros das comunidades de base (até um soldado da polícia militar... a quem não falta coragem para se engajar também assim), homens, mulheres, jovens, membros de outras Igrejas: luterana, metodista, assembleia de Deus (Pentecostal),... até um padre da Igreja católica brasileira (uma pseudo-Igreja, que imita os ritos e sacramentos da Igreja católica e que cobra caro, mas sem pedir aos batizados  o menor engajamento pastoral ou social)! E então houve o engajamento, o apoio e ação das comunidades vizinhas. Foi uma ação espetacular, uma organização de massa com muita solidariedade, em torno de um programa sociocultural “de participação”.

Dessa forma, houve, de um lado, um homem: Aníbal. Seu programa: o apoio e o dinheiro dos poderes públicos: em torno dele, somente pessoas para fazer número. De outro lado, toda uma organização popular, construída pouco a pouco com o sopro das comunidades de base, ecumênica em todos os sentidos da palavra, uma lista de pessoas habituadas a se reunir para agir, refletir, sem ambições pessoais, na sua cabeça um jovem militante, político certamente, mas formado nas comunidades e nos movimentos populares, procurando a participação de todos. Pela primeira vez aqui, Davi venceu Golias. Não pude assistir o ambiente da festa, nem mesmo no domingo dia 15 (festa popular na praça, com cantores, guitarristas, rifas para pagar os gastos da campanha) a noite da vitória (torcida da comunidade, cantos e delírio de alegria), mas imaginei tudo sem dificuldade.

REAÇÕES: às 19 h, no meio da euforia dos resultados, dona Maria José e Josias deixam o povo em festa para ir às pressas à Igreja porque são eles, nesse dia, que animam o culto da comunidade (os dois são membros da chapa 2 que ganhou).

- Dona Rosa, uma avó, analfabeta, mas sempre firme no seu grupo de mulheres, veio me fazer este comentário: “Se todo mundo quisesse se conscientizar e crer que se unindo e se organizando o povo pode vencer, o Brasil não estaria na situação que está”. No mesmo dia dona Rosa explica a outra pessoa: “Comecei a mudar e a querer agir a partir de uma celebração penitencial na Igreja onde Gabriel tinha dito: ‘Às vezes colocamos à nossa frente certas falhas ou fraquezas como pretexto para não agir’. Então me dei conta de que eu me escondia atrás de meu analfabetismo para não pegar responsabilidades na comunidade. E eu comecei a participar ativamente de TUDO”.

O CONTEXTO BRASILEIRO.

               O fato citado acima é fortemente revelador. O Brasil está, em todos os níveis, numa situação de “crise múltipla”: política, econômica, moral, de sociedade... O povo está mais que decepcionado com o presidente da República, José Sarney: é o reinado da incompetência e da hipocrisia. O tom dos discursos é o da “opção pelos pobres”, o tudo-pelo-social. Na realidade, é o serviço sem restrição do grande capital, urbano e rural, brasileiro e multinacional. Decepção por causa da Assembleia Nacional Constituinte, decepção pela corrupção (provavelmente A INSTITUIÇÃO mais sólida do Brasil), decepção por causa dos partidos políticos, especialmente o PMDB (partido do falecido Tancredo Neves) que tanto prometeu ao povo. No entanto, na base – vocês viram – há ainda gente que acredita na força da organização. O número de greves este ano é incalculável (pensem que a inflação anunciada é de 337%! E os salários estão longe de acompanhar). O Governo simplesmente renunciou a bloquear os preços: então imaginem!...

A crise dos partidos políticos é muito forte: muitos deputados mudaram de partidos na esperança de melhor se fazer eleger na próxima vez. O partido no poder – PMDB – estoura em todas as partes. A Igreja tenta fazer ouvir sua voz para que a nova Constituição do país seja progressista, no sentido defesa dos direitos democráticos e dos direitos dos trabalhadores contra os imensos privilégios que existem atualmente. A Igreja se bate na defesa dos direitos democráticos e dos direitos dos índios, dos trabalhadores sem terra, dos trabalhadores das empresas, por uma verdadeira Reforma Agrária. Como toda a grande imprensa está nas mãos dos poderes do dinheiro, os ataques contra a Igreja nos “grandes” jornais nacionais são mais e mais virulentos. Na Assembleia Nacional Constituinte, o dinheiro está fluindo! Dinheiro da UDR (União Democrática Ruralista: grupo de extrema direita, cada vez mais e mais forte, criado para impedir a Reforma Agrária), dinheiro das grandes empresas, dinheiro dos Estados Unidos e dos grupos petroleiros (ameaçados por certas proposições da nova Constituição). Na Assembleia Constituinte, um grupo se formou cada vez mais forte, reagrupando um pouco mais da metade dos deputados e senadores: eles se deram o nome de “Centrão” (na realidade, ele reagrupa parlamentares da direita e da extrema direita); seu objetivo é questionar tudo o que lhe parece um pouco progressista nos esquemas elaborados até aqui pela nova Constituição.

REAÇÕES DA IGREJA

               No dia 3 de dezembro, nosso Arcebispo pediu que fosse amplamente divulgado o telegrama seguinte da Comissão Justiça e Paz de Vitória, e que os fiéis enviassem cartas e telefonemas aos deputados e senadores de nosso Estado membros desse “Centrão”. Eis o texto do telegrama da Comissão Justiça e Paz enviados aos 4 parlamentares concernentes:

               “É com extremo desconforto que tomamos conhecimento, pela imprensa, de que vossa excelência faz parte de um bloco de direita na Constituinte, que se deu o nome de “Centrão”. É de conhecimento público que o objetivo de fundo do Centrão é de criar obstáculos diante das conquistas populares pequenas e limitadas extirpadas na Comissão de Sistematização (comissão preparatória). Com apoio dos bispos nós denunciamos, da cátedra das paróquias, Comunidades Eclesiais de Base, e por outros canais da Igreja, a articulação chamada Centrão, assim como a participação de Vossa Excelência nessa articulação. Pela imprensa, vamos chamar a atenção do público sobre quem são os parlamentares do Estado do Espírito Santo que fazem parte do Centrão, cujos nomes seguem: senador Gerson Camata (ex-governador de Estado, ex-seminarista: nota do tradutor[1]), os deputados federais Pedro Ceolin, Stélio Dias e Nyder Barbosa de Menezes. Se Vossa Excelência modifica sua adesão ao Centrão, que isso nos seja comunicado  com urgência. Atenciosamente, Presidente da Comissão Justiça e Paz da Arquidiocese de Vitória”.

 

***        Dez bispos do Estado de Goiás denunciaram publicamente, num encontro, a ação da UDR, organizada para impedir toda Reforma Agrária e manter os privilégios adquiridos.

*** O PREÇO DE UMA VIDA!  O jornal da Arquidiocese de São Paulo (“O SÃO PAULO”) na semana de 23 a 29 de outubro – cita: “O deputado de Goiás, Edmundo Galdino denunciou outro dia na Assembleia Legislativa de Goiânia o preço que um pistoleiro pede aos grandes proprietários para matar: sindicalista: 50.000 cruzados (aproximadamente 5.000 Francos Franceses); vereador: 100.000 cruzados (10.000 FF); agente de pastoral ou religiosa: mesmo preço; padre: 200 a 300.000 cruzados (250.000 FF)”.

*** “O SÃO PAULO” de 20 a 26 de novembro – na primeira página, durante um debate sobre o menor (a criança) na América Latina: “Num discurso inflamado, o bispo da região de São Miguel, dom Angélico, comparou o sistema político e econômico brasileiro a um semi-reboque que massacra o trabalhador. Segundo ele, o motorista do veículo, é um presidente-anão como Sarney, unido a um homem invertebrado como Quércia (Governador do Estado de São Paulo) e a um alcoólatra como Jânio Quadros (prefeito de São Paulo). Quanto ao bispo da região de Belém, Dom Luciano, ele condena abertamente a Assembleia Nacional Constituinte, e toma a defesa dos índios. Os dois criticaram os meios de comunicação”.

*** Em uma nota do dia 11 de outubro, a CNBB (Conferência Nacional dos Bispos do Brasil) condenou o “golpe contra a democracia” do poder executivo, que rejeitou tudo o que pode e não deve em questão do futuro sistema político do país... Demonstração de falta de respeito da Assembleia Constituinte, e a permanente ameaça que o Executivo lança contra a soberania do processo constitucional. Lembrando os pontos essenciais que devem entrar na nova Constituição, os bispos finalmente recordam: “a questão da democracia não se separa da construção da dignidade do povo trabalhador”.

 

VOLTANDO DE FÉRIAS...

               Quando cheguei ao aeroporto de Vitória no dia 2 de setembro, depois de 3 meses de férias na França, não esperava a acolhida que estava preparada para mim: mais de 70 pessoas (não fui eu quem contou) estavam lá, com os cartazes me desejando boas-vindas, entoando cantos das comunidades. Estava no meio da manhã, e a maior parte (sobretudo os membros dos grupos de mulheres que acompanho) perdeu toda manhã para vir me esperar. Foi muito emocionante.

               Quando estava na França, muitos me pediram para achar correspondentes aqui em Vitória (jovens, crianças, etc.). Não esqueci, mas aqui as pessoas estão muito longe de por em prática esse tipo de coisa, mesmo quando se dizem muito interessadas. Considero, portanto, a coisa seguinte: fazer um álbum com uma seleção de fotos tiradas na França, e mostrar ao máximo de grupos, e de lá descobrir os correspondentes.

               Carlita, Roberto e Leida que passaram o mês de agosto na França comigo, deveriam preparar uma palavra para estes EV a fim de dar suas impressões (excelentes) e agradecer todos aqueles que eles encontraram. Mas, apesar do meu grande atraso (devido ao excesso de trabalho) para redigir estes EV, fui mais rápido que eles!

               Quanto a Catherine, Laurence e Franck, de Loire, que passaram o mês de setembro aqui, eles me escreveram; “Acreditamos que você pode confiar na força de persuasão do povo brasileiro. Nós somos as vítimas voluntárias de seu feitiço... Reviveremos esta incrível experiência. Estando agora mais distantes, nos damos conta da oportunidade que tivemos”.

               Uma saint-claudiana, que se tornou dijonesa, já aposentada, me escreveu: “pude ter o livro ‘O que os nossos olhos viram’ (resultado de uma pesquisa junto aos padres franceses na América Latina – cf “EV” nº 21,  pág. 4 ). Parece que foi você quem o escreveu, pois ali reencontro tudo o que você diz nas suas cartas. Que pena que só tem sobre o Brasil! Adoraria muito saber o que pensam os padres de Monsenhor Lefebvre que são agora reconhecidos pela Igreja, mas penso em meus jovens e tantos outros:  Como eles vão entender tudo isso? Tenho medo de levantar a questão antes de me documentar  um pouco para discuti-la. Para mim pessoalmente, é um sofrimento e não compreendo mais, me lembrando de tudo aquilo que vocês nos ensinam, e todas as injustiças e as misérias de que se falam todos os dias, enquanto que há pessoas que gastam milhões! E é preciso aceitar sem nada dizer e orar, fazer belas cerimônias!”

               Eu respondo porque isso nos toca muito na América Latina. Eu também não compreendo mais nada, ou talvez compreenda muito bem. Tem gente grande colocada na hierarquia da Igreja, pessoas que estão muito mais próximas de Mons. Lefebvre – apesar sua rejeição ao Concílio – que dos cristãos de base (leigos ou padres, de todos os continentes) que lutam até doar a sua vida pela libertação das vítimas das injustiças e das ditaduras. Onde está o Evangelho em tudo isso? Descubra quem pode! Tantos anos de adiamentos, concessões, para um “sucessor dos Apóstolos” que acha em Pinochet e em generais argentinos heróis da defesa da Igreja! Enquanto foram lançadas (e ainda lançam) tantas suspeitas sobre os teólogos da libertação, tão imbuídos de amor pelos pobres! Isso é desprezar os nossos milhares de mártires contemporâneos na América Latina, incluindo a memória de Dom Oscar Romero, tão amado do povo no mundo inteiro, e tão suspeito por certa “gente de Igreja” mais preocupada com a diplomacia que com o profetismo em nosso mundo de injustiça. Isso dito, a “reconciliação” entre Lefebvre e o Vaticano, nesse dia, não é ainda oficializada[2].

 

SURPREENDENTE BRASIL!

               Na Assembleia Nacional Constituinte, tão movimentada e tão confusa, um deputado toma de repente a palavra para improvisar uma oração pedindo as luzes do Espírito Santo sobre os membros do Congresso. Esse deputado é do PCB (Partido Comunista Brasileiro).

               Um prefeito não pode aqui, concorrer a 2 mandatos consecutivos, e a esposa do prefeito não pode mais suceder diretamente seu marido. Em Guarapari (a 50 km de Vitória), a mulher do prefeito queria muito, no entanto, suceder seu marido. Então eles vão sorridentes até o juiz, declaram oficialmente sua separação,... o que não os impede de entrar na mesma casa (e na mesma cama, diz a imprensa). E a 1ª dama de Guarapari poderá tranquilamente ser candidata à sucessão de seu ex, atual e futuro marido!

               A Federação deve emprestar 600 milhões de cruzados (um pouco mais de 50 milhões de francos franceses) ao Estado do Espírito Santo. O presidente da República, José Sarney, recusa aquilo que foi prometido, simplesmente porque a maioria dos parlamentares de nosso Estado votou a favor de um mandato de 4 anos (e não de 5) para o atual presidente da República. Ele tinha prometido se vingar: ele o fez. Mas quando o presidente viaja para o estrangeiro – mesmo por um só dia – o presidente da Assembleia Nacional tem todos os poderes do presidente da República. Sarney viajou por três dias. Um senador de nosso Estado logo foi visitar o presidente interino. Este assinou um decreto efetivando o empréstimo. Tudo isso é relatado, no momento mesmo em que acontece, na nossa imprensa. É tão comum que nem chega a ser um objeto de escândalo. Nosso bom presidente fala também, todos os dias, com lágrimas nos olhos, de sua luta contra a corrupção, de seu respeito absoluto pelo poder legislativo, etc., etc.

                Em vários Estados, os altos funcionários que recebem um enorme salário sem trabalhar (chamamos a esta espécie: “marajás”) e deputados estão revoltados! E têm do que estar! Em Minas Gerais os deputados de esquerda denunciaram publicamente o salário excessivo dos deputados (até 260 vezes o salário mínimo!); e como isso aparece pouco ainda, eles deveriam receber um crédito ainda mais importante (enquanto a inflação é superior a 20% ao mês) para poder comprar os presentes de Natal! No Estado de Alagoas, é um jovem governador que se recusa a pagar os salários dos “marajás”, dizendo que o Estado não tem mais dinheiro, e que, nesse Estado do nordeste onde mais de 70% da população morre de fome, sua consciência o impede de pagar tais salários. Os marajás recorreram à “Justiça”... E GANHAM. Até aqui o governador não vacilou, dizendo que a moral está acima da lei. E que este país deveria abrir bem os olhos[3].

                O acidente nuclear em Goiânia tomou conta dos meios de comunicação. Houve mortes, e os riscos de contaminação existem ainda. No entanto, estudiosos e médicos parecem pagos para dizer: “Mas não! Não é muita coisa!”. Surpreendente Brasil? Sobre este tema, podemos dizer também: “Surpreendente França!”[4]

No dia 12 de outubro no Brasil é o dia das crianças. Muito comemorado. Uma jovem professora, que é também uma Agente de Pastoral, me oferece um pequeno palhaço em cartão, muito bonito. Sob a base do papel ela escreveu: “Gaby, em cada um de nós há sempre uma criança esperta e ativa. Não deixe morrer esta criança que está em você, ok?”

                Em uma Igreja como a nossa onde – pelo menos em certos setores – os leigos têm um papel importante (apesar de uma volta do clericalismo muito, muito forte), falamos muito pouco do Sínodo dos bispos em Roma SOBRE OS LEIGOS. Deveríamos nos surpreender? Não houve, me parece – ao menos na base – nem decepção, nem entusiasmo. Indiferença?

               De SÃO PAULO uma religiosa veio fazer uma pesquisa sobre os grupos de mulheres do nosso município, em vista de uma tese na Universidade. É um exemplo a mais da importância do trabalho realizado por esses grupos aqui: mas às vezes é mais difícil torná-lo reconhecido na nossa própria diocese.

               Os grupos de RENOVAÇÃO CARISMÁTICA colocam aqui sérios problemas. Por favor, eu falo DAQUI (não conheço bem a Renovação Carismática na França). Aqui é extremamente preocupante. É provado que os Estados Unidos fizeram nascer e desenvolver as seitas religiosas no Terceiro Mundo, a fim de contrapor certas Igrejas (dentre as quais a católica em certos setores da América Latina). Isto porque essas Igrejas tornam o povo mais consciente das injustiças locais. Diante do incontestável sucesso das seitas religiosas nas camadas as mais pobres, o objetivo parece ser hoje de inculcar uma espiritualidade desencarnada, sem levar em conta as realidades sociais, dentro mesmo da Igreja católica, conquistando até os membros das comunidades de base, graças a uma fachada supermoderna, com cantos agradáveis, palmas, etc.; e isso tem ganhado força!

               Dom Aldo Gerna, bispo da diocese vizinha, São Mateus, acaba de escrever uma longa carta sobre esse tema. Ele diz, entre outras coisas: “Sem mesmo se dar conta e com a melhor boa vontade, certos carismáticos pregam uma religião sem considerar sobre a vida de sofrimento do povo. É bom dizer: “Senhor, Senhor!” mas é preciso também fazer “a vontade do Pai: que todos tenham vida”. Toda a Bíblia é baseada nessa verdade. A glória de Deus é o homem vivo. Isso significa claramente: o maior louvor a Deus é o engajamento para que toda pessoa tenha vida, e vida plena. O engajamento com os pobres, com os milhões de camponeses sem terra, com os fracos de vida e de bens, vividos por causa de Cristo, é um caminho de grande santidade... Há perigo de ver surgir uma nova seita nas comunidades eclesiais de base a partir da  Renovação Carismática... Não é bom empurrar os membros das comunidades de base a passar para a Renovação Carismática... Um documento dos bispos do Brasil diz: “A pastoral das comunidades eclesiais de base interpela de uma maneira  evangélica a pastoral paroquial tradicional, os grupos e movimentos da Igreja”. Então, são as comunidades que interpelam os movimentos, questionando seus métodos: não são os movimentos que têm o direito de corrigir as comunidades de base. “Não podemos  fugir da libertação integral das pessoas através das formas de religião que satisfaçam os sentimentos, mas não conduzem a uma Salvação integral”.

 

APÓS A GRANDE AVALIAÇÃO DA IGREJA DE VITÓRIA

Falei desta “Grande Avaliação” nos EV nº 21. Uma Assembleia Extraordinária da diocese de cerca de 300 pessoas (maioria de leigos, é claro) votou durante 3 dias um documento que deve ser a base da ação da diocese. É a conclusão de um trabalho de 3 anos. As 2 opções fundamentais da diocese são:

  1. OPÇÃO PREFERENCIAL PELOS POBRES
  2. COMUNIDADES ECLESIAIS DE BASE

No dia 7 setembro houve uma celebração enorme num estádio. Segundo os dirigentes desse estádio, cerca de 45.000 pessoas ali se juntaram, mas cerca de 20.000 não puderam entrar. Celebração grandiosa e envolvente. Depois dessa data, a imagem de Nossa Senhora da Penha, padroeira do Estado, percorre todas as paróquias da diocese. O objetivo é tentar unir a religião popular e suas marcas tradicionais a um engajamento sério a serviço da Igreja e da transformação da sociedade.

 

EIS O NATAL! EIS O ANO NOVO!

Não é mais possível que este número dos EV chegue até vocês este ano, como eu gostaria. No entanto, apresento a todos os meus votos. 1988 será um ano muito importante no Brasil, como na França. A sorte dos países está ligada. Se a lei do dinheiro e o medo do outro continuam a estar no poder na Europa, o desenvolvimento do Terceiro Mundo será retardado.

A contribuição de vocês para os EV é importante. Somente entre os dias 11 de dezembro de 86 e 31 de agosto 87, os 10% de suas doações permitiu enviar 6.344 Fr ao CEFAL! Um grande obrigado. Contudo o mais importante é ainda a tomada consciência de cada um, e a ação para que, na França, como no Terceiro Mundo, todo ser humano seja mais respeitado que o dinheiro. É preciso pensar e construir um mundo visto a partir do lugar onde está o pobre. Utopia? Se aqueles que se dizem cristãos ou humanitários, fossem todos mais militantes, mais coerentes, menos temerosos, já estaríamos lá! Só mais uma palavra: Tu causes, tu causes...[5]E DEPOIS?

 

Bem fraternalmente,

Gaby.

 

[1] Essa “nota do tradutor” refere-se ao tradutor Gabriel que, ao traduzir a nota da CJP aos franceses, fez o tal acréscimo ("ex-governador do Estado, ex-seminarista") sobre Gerson Camata.

[2] Lefebvre foi oficialmente excomungado pelo papa João Paulo II em julho de 1988. A excomunhão foi suspensa por Bento XVI em 2009.

[3] O governador em questão era Fernando Collor de Mello. Dois anos após veio a se tornar o presidente da República. Governou o país por apenas dois anos, sendo afastado do poder por vias legais (impeachment), acusado de crime de responsabilidade.

[4] Nos anos 80, dois acidentes nucleares ocorreram na França: em Saint-Laurent-des-Eaux (aos 13 de março de 80) e na Central nuclear de Bugey (abril de 84).

[5] A expressão completa que os franceses repetem é “Tu causes, tu causes, c’est tout ce que tu sais faire”, cunhada por Raymond Queneau, no romance “Zazie dans le métro” (1959). A melhor tradução talvez seja: “Você provoca, provoca, é tudo o que sabe fazer”. Provavelmente padre Gabriel insere essa expressão no sentido mesmo de provocar seus leitores a uma atitude mais incisiva na vida em sociedade (suposição nossa).

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18 décembre 2020 5 18 /12 /décembre /2020 22:10

Seigneur mon Dieu, tu es mon espérance,
toi, mon soutien dès avant ma naissance,
tu m’as choisi dès le ventre de ma mère ;
tu seras ma louange toujours !

Ps 70, 5-6 extrait des lectures bibliques du 3ème samedi de l'Avent

Photo prise au pèlerinage des martyrs à São Felix de Araguaia le 15 juillet 2016

Photo prise au pèlerinage des martyrs à São Felix de Araguaia le 15 juillet 2016

 

"La grande leçon que me donnent les pauvres au Brésil : Espérer. Au Brésil, ce sont aussi de toutes petites minorités qui agissent, qui luttent. Mais ils croient très fort, ils espèrent, ils n’ont pas peur de l’effort, de donner de leur temps... et ils n'attendent pas « que les autres commencent » !"

 

'A grande lição que me dão os pobres no Brasil: ESPERANÇA. No Brasil, são também as pequenas minorias que agem, que lutam. Mas ELES CREEM MUITO, ELES TÊM ESPERANÇA, ELES NÃO TÊM MEDO DE LUTAR, DE DAR SEU TEMPO... E eles não esperam “que os outros comecem”!"

 

 

Leia a carta integra em português abaixo.

Un Clic ici pour toute information sur les publications : "Chemins d'Avent avec Gaby"

Alors que je termine ces pages, je m'unis par le coeur aux amis brésiliens de la pastorale ouvrière qui font en ce moment, mémoire de l'action de Gabriel au milieu d'eux... A revoir en replay, clic.

Echos de Vitόria

 

N° 21  -  7 juillet 1987

 

 

Bien chers amis.

 

 

Ce n° 21 des Échos de Vitόria pourrait en réalité s'appeler Échos de Port-Lesney puisque j'écris depuis mon village jurassien natal. Arrivé en France le 30 mai, j'ai déjà rencontré beaucoup d'amis, individuellement ou par groupes. Le 14 juin par exemple à Mont-Roland (Dôle), il y avait une quarantaine de personnes.[…]

Comment parler de cette longue période qui va du 4 octobre 1986 (date des É.V. n° 20) jusqu'à aujourd'hui ? Je m'efforcerai de donner quelques flashes. Mais j'ai constaté aussi une chose : s'il est vrai que les grands moyens de communication donnent bien peu de place aux informations internationales, surtout venant du tiers-monde, il est cependant possible de découvrir en France une information sérieuse. Combien de personnes m'ont parlé de l'émission d'Antenne 2 sur l'Église du Brésil ! (On m'en a fait voir 1'enregistrement : excellent !). Je rappelle l'importance d'une revue comme Croissance des Jeunes Nations : son dossier sur le Brésil dans le numéro de juin 1987 est très bien documenté. Ce sont à peine deux exemples...

Après avoir donc donné quelques flashes, j'essaierai de répondre à quelques-unes des questions parmi celles qui me sont le plus souvent posées durant mes vacances.

 

 

Flashes informations

 

• Campagne de Fraternité :

« Qui accueille l’enfant, c’est moi qu’il accueille »

C'est le thème de la réflexion et de l'action de toute l'Église catholique du Brésil durant le Carême et toute l'année 1987. Pour une population globale d'environ 135 millions d'habitants, on compte 36 millions d'enfants et d'adolescents qui ne disposent pas du minimum vital (en termes de nourriture, logement, éducation, santé et hygiène, etc.). Sur ces 36 millions de mineurs nécessiteux, entre 5 et 7 millions sont au sens strict enfants de la rue, sans toit, sans famille, « abandonnés ». Le thème choisi cette année par l'Église du Brésil vise justement à renforcer la « pastorale du mineur », pour que ces 36 millions de jeunes Brésiliens soient aimés, accueillis, aidés.

 

Le mineur nécessiteux est une dénonciation, c'est la manifestation claire d'une société malade. Une société qui ne prend pas soin de ses enfants et de ses jeunes est une société qui renonce à son futur, qui choisit le suicide.

 

Sans aller jusqu'au Brésil, n'y a-t-il pas d’autres manières de ne pas s'occuper du vrai bien de la jeunesse, dans une société aussi matérialiste et fondée sur l'argent et le gadget que la société occidentale ?

 

• Dona Olimpia :

Dona Olimpia a 49 ans : elle a eu sept enfants à elle et en a élevé trois ou quatre autres pour rendre service (sans faire payer ! Là-bas, ça va de soi parmi les pauvres). Son mari gagne un tout petit salaire, travaillant sur les voies au chemin de fer. Dona Olimpia sait lire et écrire, mais elle juge que dans les réunions des groupes de femmes ou entre communautés, elle n'écrit pas assez vite pour pouvoir noter tout ce qu'elle voudrait pouvoir communiquer au retour dans sa propre communauté. Alors Dona Olimpia retourne à l'école tous les soirs, toute cette année, et sans doute encore l'an prochain. Bien sûr, cela ne l'empêche pas de continuer à entretenir sa maison et à cuisiner pour les quelque douze personnes qui y habitent encore (les jeunes travaillent et étudient). J'allais oublier : elle soigne aussi sa vieille mère, paralysée, qui vit sous le même toit. Même fatiguée, elle a toujours le sourire, Dona Olimpia.

 

• Les pauvres :

Au moment où le salaire minimum était de 1 600 cruzados, les députés de notre État (sortes de conseillers régionaux) se votaient, malgré les protestations de quelques-uns d'entre eux, un salaire de 180 000 cruzados (soit : 112,5 fois le salaire minimum) ! En mai, il fallait environ 6 cruzados pour faire 1 franc, mais il y a eu une nouvelle dévaluation depuis. D'autre part, un salaire minimum au Brésil ne permet absolument pas de vivre : les économistes les plus officiels reconnaissent que, selon les propres critères établis au moment de la création du salaire minimum, il faudrait que le « SMIC brésilien » soit environ six fois plus élevé pour donner à une famille de  quatre personnes les conditions de vie normales ! Et rappelez-vous que les allocations familiales sont insignifiantes.

 

• Quelques chiffres encore :

Inflation : Pour le seul mois de mai 87, elle a été de 23,21 %. Prix d'une bouteille de gaz de cuisine : en janvier 87,29 cruzados ; au début juin 87 : 130 cruzados !

Avec un salaire minimum, un Français achète environ 1 220 litres de lait ; un salaire minimum brésilien permet d'en acheter à peine 170 litres !

En France, avec dix mois de salaire minimum, vous vous achetez la plus petite voiture existante ; au Brésil, il faudrait pour cela une centaine de mois au salaire minimum (supposition irréalisable, naturellement !)

 

• Une surprise :

À la fin des É.V. n° 20, j'avais donné la traduction d'un poème sur le padre Josimo, tué le 10 mai 86, et je le dédiais aussi à notre ami Joël Fieux, jeune jurassien tué au Nicaragua le 28 juillet 86. Alors que ces É.V. n° 20 m'ont valu de nombreuses réactions intéressées et intéressantes, pratiquement personne n'a évoqué la mort de ce jeune Français qui mettait ses connaissances techniques de la radio au service d'un petit peuple qui veut seulement vivre libre. Ce silence m'a, posé question. Est-ce seulement discrétion devant la mort ? Je crains que ce ne soit autre chose : le fruit de l'intoxication produite par la manière dont on nous informe ici sur le Nicaragua.

Il ne faut pas être naïf, mais il faut dire la vérité : tout le monde au Brésil (pour ne pas dire en Amérique latine) sait que le peuple nicaraguayen veut seulement Vivre libre. Tout le monde sait (et pas seulement les gens de gauche, croyez-le bien) que les USA étouffent un peuple épris de liberté, veulent l'obliger à ne recevoir d'aide que de la Russie afin de se donner de bonnes raisons de l'écraser. Ce qu'ils font contre le Nicaragua c'est pire que ce qu'ils ont fait au Viêt-Nam. Heureusement il y a aux Etats-Unis des gens de plus en plus conscients de cela, et nous savons en Amérique latine qu'il est possible de condamner fermement l'impérialisme américain sans rejeter « les Américains ».

Cette observation voulait seulement mettre en garde contre les conséquences de la manipulation de l'information. Et rendre hommage encore à Joël, qui disait peu de temps avant d'être tué :

 

Les paysans résistent parce que la révolution leur a donné la dignité : dignité d'être humain ; de pouvoir s'exprimer et être écouté ; d'avoir la possibilité de défendre ce que l'on fait ; de passer la tête haute dans le village et d'être reconnu (« C'est un tel, membre de telle coopérative »). C'est l'espérance qui leur donne la force, et c'est ce qu'il y a de plus rare en Europe.

 

• Ce que j’ai donné en votre nom depuis octobre 1986 :

Pour aider des communautés et des groupes de communautés à s'organiser, à avoir des lieux de rencontres, de prière, etc..., j'ai donné en votre nom la valeur de 18 535 F. environ. Soyez-en vivement remerciés. D'autre part, comme cela a été accepté par vous. 10 % de vos envois sont envoyés au CEFAL (Comité Episcopal France-Amérique Latine) pour l'aider dans sa mission : 3 184,50 F. lui ont été envoyés cette année.

 

• Sa fille avait dix ans…

Maria et Ademar avaient quatre enfants. Un dimanche de juin, Fabiana, leur fille aînée, 10 ans, se noie. On avait parlé de la mort dans la famille, peu de temps avant. Peut-être parce qu'un autre des enfants avait subi une opération grave. Et Fabiana avait dit : « Quand je mourrai, je veux une célébration joyeuse et pas triste ». Et encore : « Je veux qu'on chante le cantique “Utopie” ». Le jour de la célébration, la maman de Fabiana s'est levée et a fait cette prière : « Seigneur, je te remercie pour notre fille, pour les dix ans qu'elle a passé au milieu de nous, pour toutes les joies qu'elle nous a apportées. » Toute la communauté était présente, endeuillée et émue. Et je sais, parce que je connais bien cette famille, son engagement, sa foi active, qu'on y vivra en chantant par exemple ce couplet et son refrain :

 

Quand les armes de la destruction, détruites en chaque nation...

Je vais rêver

Et le décret qui en termine avec l'oppression, signé seulement dans le cœur.

Va triompher.

Quand la voix de la Vérité sera écoutée et que le mensonge n'existera plus.

Ce sera enfin

un temps d'éternelle justice, sans plus de haine, sans plus de sang.

Sans soif de posséder.

Ce sera comme ça !

 

Ce sera tellement beau d’écouter la chanson - Chanter de nouveau

Dans le regard de l’homme,

la certitude d’un Père

Le règne du peuple.

 

• Une Église qui veut sans cesse se renouveler.

« A grande Avaliação", on pourrait traduire : « La grande évaluation ». C'est ce que l'Église de Vitόria est en train de faire depuis plus de trois ans. Des dizaines de sortes de questionnaires, des dizaines de milliers de réponses, des centaines de milliers d'heures de rencontres et de discussions dans toutes les communautés, dans presque tous les groupes où vivent les catholiques de Vitόria, une commission centrale étudiant les résultats, des experts interprétant tout ce que ces résultats signifient et appellent de changement, d'approfondissement, de continuation... Experts théologiens, sociologues, pasteurs. Un énorme travail donc, qui est en train de s'achever. Les 5 et 6 septembre, une assemblée générale extraordinaire du diocèse (il y en a une ordinaire chaque année) reprendra les conclusions de tout ce travail et votera les orientations pastorales pour les années à venir. L'assemblée diocésaine est composée des prêtres et de religieuses, mais surtout de laïcs représentant tout ce qui vit dans le diocèse. Le 7 septembre, au cours d'une grande célébration qui devrait réunir peut-être plus de 30 000 personnes dans un stade, sera proclamé le document final de cette « Grande évaluation » (bilan). Tout le monde sera engagé à mettre en pratique ce que la majorité des diocésains aura souhaité. On sait déjà qu'à plus de 80 %, ceux qui ont répondu souhaitent continuer dans le sillon déjà creusé, valorisant le rôle des laïcs et participant activement à l'effort de libération totale des pauvres.

Deux grandes inconnues pour la suite :

1° La fraction non négligeable du clergé qui voit d'un mauvais œil la prise en charge de l'Église par les laïcs, va-t-elle accepter de jouer le jeu, ou continuer à boycotter tout ce qui nécessite collaboration et coresponsabilité ?

2° Des mouvements, sous prétexte de spiritualité, oublient volontiers que l'amour de Dieu et l'amour du prochain (et donc l'engagement pour la justice et le respect des pauvres) sont un seul et même commandement. Ces mouvements « spiritualistes » importés d'Amérique ou d'Europe, généralement peu inquiets de la grande misère des pauvres, vont-ils réussir à infléchir la ferme détermination de notre Église à vivre l'Évangile dans toutes ses dimensions, y compris sociales et politiques ? Pensez à nous ! Si vous êtes croyants, priez avec nous ! Merci ! […]

 

 

Réponses à vos questions

 

1° - Qu’est-ce que ta présence apporte aux Brésiliens ?

Il faudrait répondre à cette question en même temps qu'à la suivante, à laquelle elle est totalement liée : « Qu'est-ce que ça t'apporte de plus important d'être là-bas ? »

Rappeler l'immensité de la tâche est déjà quelque chose. Unique prêtre pour des quartiers qui ont une population de plus de 70 000 habitants, avec vingt-quatre communautés... plus tout le reste dont j'ai déjà parlé dans É.V. n° 20, et que je ne répéterai pas.

Mais je laisserai plutôt la parole à des gens de là-bas qui m'ont écrit ces dernières semaines..., et avec quelle chaleur humaine ! Je vous livre cela sans fausse modestie, en toute simplicité !

• Eraldo (séminariste de théologie) : « Gabriel, profite bien de ce temps de vie avec tes parents et amis, te remettant en forme afin de revenir plus fort pour la lutte au milieu de nous. »

• Cleunice (institutrice et agent de pastorale dans son quartier) : « On parle beaucoup du “padre Gabriel” dans le secteur et dans les communautés. Nous sommes heureux de t'avoir avec nous. »

• Maria Aparecida (jeune vendeuse). Elle écrit au nom des membres d'un conseil de secteur (vingt-deux personnes ont signé sa lettre).

 

Nous voudrions te dire que, où tu es passé, tu as laissé et tu laisses cette semence de lutte et d'engagement, paix et transformation. Une chose est très claire pour nous : tu crois à la participation du peuple et en la nouvelle Église qui naît du peuple. C'est pour cela que ça vaut la peine de t'avoir ici avec nous. Nous croyons en toi, en ton amitié et en ta vocation. Merci parce que nous te savons ami et compagnon. Notre affection fraternelle à nos frères français, que nous ne connaissons pas, mais que nous apprenons à aimer dans ta personne.

 

Et elle ajoute ces quelques pensées personnelles :

 

Ami, c'est quelqu'un qui est présent même quant il est loin géographiquement. Tu es une présence fraternelle qui donne âme à ce dont ont tant besoin les frères de lutte.

 

2° - Qu’est-ce que ça t’apporte de plus important d’être là-bas ?

D'abord, une vision plus universelle des réalités. On apprend à relativiser les problèmes de chaque pays. Pourquoi l'Europe en général, et la France en particulier, prétendraient-elles être encore « le centre du monde » ? Pourquoi faudrait-il tout juger à partir de notre vieux monde ? Chaque pays, chaque civilisation, ont quelque chose à apprendre des autres.

Et puis il y a la vision d'une Église jeune : il est possible de vivre la vie de l'Église à partir du peuple ; des gens simples, très simples, sont capables d'organiser la vie de leur Église, mais aussi de prendre en main le futur de la société. Les pouvoirs en place ne les laissent pas faire encore, mais il y a beaucoup d'espoir.

J'apprends aussi une « autre manière d'être prêtre », avec beaucoup moins de cléricalisme : le prêtre dans les communautés de base redevient ce qu'il ne devrait jamais cesser d'être : serviteur de l'Évangile, donc serviteur du peuple.

Je crois que vraiment, ce sont les pauvres qui nous évangélisent.

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3° - Quel est le travail de l’Église ?

Comme partout, la mission de l'Église est d'évangéliser : annoncer Jésus-Christ, c'est-à-dire pour une bonne part, montrer où et comment Jésus est présent dans la vie et les efforts de l'humanité. Évidemment, évangéliser sans tenir compte de toutes les réalités dans lesquelles vivent les gens n'a pas de sens : c'est aussi ridicule que construire sans tenir compte du terrain, s'habiller sans prêter attention à la température, ou enseigner sans connaître la langue de ses élèves !

On rappelle très souvent au Brésil le document de Paul VI « Evangelii nuntiandi » et la déclaration du synode d'évêques sur la Justice dans le monde. Lisez :

 

L'action pour la justice et la participation à la transformation du monde nous apparaissent clairement comme une dimension constitutive de la prédication de l'Évangile, ce qui revient à dire : de la mission de l'Église, qui travaille à la rédemption et à la libération du genre humain de toutes les situations d'oppression.

 

Par conséquent, nulle part on ne peut évangéliser sans viser à transformer la société. Qui pourrait nier que toute foi authentique a une dimension personnelle et collective, des conséquences pour la vie de chacun et pour la vie politique ? Alors, l'Église du Brésil mêlée au peuple, communiant aux aspirations de ce peuple, rendant ce peuple plus conscient de sa dignité et de ses droits, essayant de peser dans le sens de la justice et des droits de l'homme, ça va de soi ! Et malheur à l'Église qui ne fait pas ça ! ... Pas étonnant non plus que ceux qui n'ont d'autres préoccupations que le profit et la domination n'aiment pas cette Église et la persécutent !

Une remarque importante : Quand on prononce la parole « Église » dans les communautés de base au Brésil, tout le monde comprend tout de suite : « L'Église, C'est nous tous ». (Pas d’abord la hiérarchie). L'Église, c'est tout le peuple de Dieu, la hiérarchie étant au service de la construction de ce peuple.

 

4° - Est-ce que cela a changé à la CNBB ?

La CNBB, c'est la Conférence Nationale des Evêques (bispos) du Brésil. De fait, il y a eu cette année élection d'un nouveau président, d'un nouveau vice-président et d'un nouveau secrétaire général, mais le nouveau président, Dom Luciano Mendes, est l'ancien secrétaire général : donc l'esprit ne change pas. Par ailleurs, les évêques brésiliens dans leur ensemble sont habitués à un solide travail collectif. Ceux qui souhaitaient une nouvelle équipe moins présente dans toute la vie brésilienne en sont pour leurs frais.

Observons que, dans l'ensemble, la moyenne des évêques brésiliens paraît plus progressiste que la moyenne des prêtres !

 

5° - Depuis sept ans que tu es là-bas, vois-tu des progrès ?

Difficile à dire. Le fossé entre très riches et très pauvres ne fait que se creuser. La situation sociale paraît aujourd'hui sans espoir. Le problème n° 1, sans aucun doute, c'est la réforme agraire : d'elle dépend la paix sociale, l'arrêt du flux des migrations vers des agglomérations géantes, violentes, faites de favelas, de chômeurs, d'enfants abandonnés et délinquants par millions, etc... L'Église, les mouvements populaires, les hommes de gauche, veulent et exigent une réforme agraire ; une toute petite minorité de privilégiés richissimes (les vingt plus grandes propriétés terriennes totalisent plus de 20 millions d'hectares, une bonne part non cultivés !) s'oppose par tous les moyens, y compris les tueurs à gage, à la réforme agraire. Comme ces privilégiés disposent de la grosse part des revenus de la Nation, ils ne se privent pas d'acheter députés, sénateurs et ministres. La corruption est un fléau national, à tous les échelons.

Le gouvernement est hésitant et impuissant. Son langage est en faveur des pauvres, mais sa pratique maintient les privilèges et veut plaire aux États-Unis et au FMI (Fonds Monétaire International). Ce qu'on appelle « Nouvelle République » n'a rien changé fondamentalement. On s'exprime plus librement, mais on est dans une fausse démocratie. Il n'est que de voir la brutalité de la répression contre ceux qui réagissent avec désespoir contre la misère et l'angoisse. Tous les apports de la dictature militaire sont encore en place, spécialement la loi de Sécurité nationale ; beaucoup de membres de l'Assemblée nationale constituante réunie en ce moment, se laissent corrompre.

Pourtant, la prise de conscience du peuple a progressé, une nouvelle génération d'hommes politiques (encore très minoritaire) est peut-être en train de naître : moins corrompue, moins populiste, plus respectueuse du peuple, préoccupée par la misère.

La fidélité de l'Église à l'option pour les pauvres aide une partie du peuple à ne pas désespérer. Certains mouvements spiritualistes très « désincarnés », d'origine européenne ou américaine, soutenus parfois par des responsables de la Curie romaine, font pourtant tout ce qu'ils peuvent pour diviser l'Église et faire qu'elle revienne en arrière, à des prières jolies mais sans prise sur la vie, afin de ne pas gêner les privilégiés. Malgré ces manœuvres de division interne, on va plutôt de l'avant. Surtout, beaucoup de gens ont Foi, Espérance, un courage à toute épreuve

Alors, qui les assistera ?

 

6° - Ne faut-il pas limiter le nombre des enfants ?

Contrôle de la natalité : un problème sur lequel j'ai beaucoup travaillé et réfléchi, surtout à cause de l'accompagnement de « groupes de femmes ». Et j'ai beaucoup évolué sur ce point. Personne ne nie qu'il faille éclairer et éduquer... mais dans quel but ? Et comment ?

Ce qui se fait en termes de planning familial consiste surtout à stériliser les femmes et à distribuer des moyens anticonceptionnels... Tout cela financé par les Américains (encore eux !). Bien sûr, tout est fait par les médias (et ils sont puissants !) pour que les couples désirent le moins possible d'enfants. Bien des médecins se sont fait élire députés à partir de campagnes de ligature des trompes.

Attention à nos mentalités de riches, ici aussi ! J'entends souvent dire : que ces gens-là n'aient plus de gosses, et il n'y aura plus de problème de la faim ! Cela me révolte : de quel droit allons-nous décider, nous, de ce qu'ils doivent faire ? Dans le cas du Brésil, tout le monde est d'accord pour dire qu'il peut nourrir au moins trois fois la population qu'il a actuellement (c'est quand même la huitième puissance économique mondiale !). Ecoutez un extrait du premier discours au Parlement brésilien, en février dernier, de la première femme noire, habitante d'une favela de Rio, élue députée fédérale avec l'étiquette du PT (Parti des Travailleurs : le plus à gauche de l'échiquier politique brésilien) :

 

Le programme de contrôle de la natalité du gouvernement veut empêcher que naissent les pauvres et il pense pouvoir en terminer de cette manière avec la misère du pays. On n'en finit pas avec la pauvreté en tuant les misérables, on en finit avec la pauvreté en faisant la réforme agraire, en distribuant des revenus, en accordant de justes salaires, en construisant des crèches.

 

Dans les É.V. n° 20, j'ai parlé de l'enquête des groupes de femme de Porto de Santana (un des quartiers que j'accompagne, très pauvre) sur la ligature des trompes. Journaux, radios, télévision de notre État en avaient parlé. Je viens d'apprendre qu'une grande revue, ISTOE (à peu près ce que serait Le Nouvel Observateur ici en France) est venue interviewer deux des responsables des groupes de femmes de Porto de Santana. Beau succès. Quant à moi, le 1er février dernier, on m'a invité à participer à un débat télévisé sur ce thème, à Vitόria, durant près de deux heures. J'avais emmené avec moi Dona Carlinda, mère de dix enfants. Un député-médecin, grand spécialiste de la ligature des trompes à la chaîne, posa la question : « Dona Carlinda, expliquez aux téléspectateurs que vous avez été plus heureuse après cette ligature des trompes ». Et voici sa réponse :

 

C'est vrai, j'ai voulu cette ligature. Maintenant, je ne sais pas vous dire si je serais plus heureuse avec deux enfants seulement, plutôt qu'avec dix… Aujourd'hui certains m'aident, par les petits travaux, un ou deux par leur salaire. On s'entend bien, on s'aime bien. Si je n'avais que deux enfants, je n'aurais pas tout cela, et avec le salaire de misère que reçoit mon mari, ce ne serait pas plus facile à vivre du point de vue matériel... Tout compte fait, je crois que je suis encore plus heureuse avec nos dix enfants.

 

Et elle ajoutait, dans la même veine que la députée Benedita da Silva (de Rio) :

 

Plutôt que de nous empêcher d'avoir des enfants à aimer, qu'on se préoccupe davantage de nos conditions de vie, de salaire, d'éducation, d'hygiène, de santé ; qu'on nous donne les moyens de vivre !

 

7° - Qu’est-ce que la « théologie de la Libération » ?

95 % des gens des communautés de bases ne savent pas expliquer ce que c'est. Mais ils la vivent. Cela part de la vie, de l'effort pour libérer l'homme totalement, corps et âme, individuellement et collectivement. Pratiquement, tout ce que je viens de vous dire sur l'action des communautés ou de l'Eglise en général au Brésil, relève de la théologie de la Libération. C'est d'abord une manière de vivre sa foi, bien en lien avec toute la vie et les luttes pour que le monde soit plus conforme à ce que Dieu veut. C'est à partir de cette vie et de cette action des chrétiens que des théologiens systématisent et élaborent la théorie : la foi transforme les personnes ainsi que et les rapports entre tous les humains. Toute la Bible (spécialement l'Exode et les prophètes) en donne la preuve.

 

8° - Que penses-tu de la vie ici en France ?

D'abord, je ne veux pas juger, ni comparer. Seulement quelques impressions.

Il me semble que j'ai rencontré pas mal de gens inquiets ou désabusés, pas mal de militants préoccupés par la démobilisation du grand nombre :

 

On est toujours les mêmes au syndicat, dans la politique, à l'Église, dans les mouvements ; bien des jeunes ne veulent plus entendre parler de tout cela ! Alors le gouvernement fait ce qu'il veut !

 

Je m'en tiendrai à cela. Il est peut-être plus difficile ici en France de voir ce qu'il faut faire, et aussi de savoir comment vivre sa foi chrétienne. La grande leçon que me donnent les pauvres au Brésil : Espérer. Au Brésil, ce sont aussi de toutes petites minorités qui agissent, qui luttent. Mais ils croient très fort, ils espèrent, ils n’ont pas peur de l’effort, de donner de leur temps... et ils n'attendent pas « que les autres commencent » !

Peut-on sincèrement aider le tiers-monde et accepter une société basée sur le profit, la consommation sans frein, les attaques contre les organisations syndicales, la méfiance vis-à-vis des immigrés, la destruction de la solidarité ? L'aide au tiers-monde passe par un effort de transformation ici même, pour une politique de participation et de partage : or il me semble que par rapport au temps de mes dernières vacances, on ne soit pas allé dans la bonne direction... Pourtant, malgré le petit nombre, les militants, les gens qui se disent chrétiens, ceux qui se disent conscients... peuvent encore beaucoup ! Faudrait-il davantage de Foi (y compris au Dieu Libérateur) ? Un zeste d'Espérance en plus ? Moins de grandes considérations et beaucoup plus d'engagement concret ?

 

 

Au revoir pour aujourd'hui. J'espère que je n'attendrai pas aussi longtemps avant de faire les É.V. n° 22. Jusqu'au 30 août, mon pied-à-terre est à : Port-Lesney - 39600 Arbois. Le 1er septembre, je m'envolerai de nouveau pour le Brésil. Bien en communion et amitié avec tous.

Gaby

Port-Lesney le 8 juillet 1987

 

 

 

ECOS DE VITÓRIA Nº 21

 

7 DE JULHO DE 1987

 

 

Queridos amigos,

               Este nº 21 dos “Ecos de Vitória” poderia na realidade se chamar “Ecos de Port-Lesney”, já que o escrevo de minha vila natal, no Jura. Cheguei à França no dia 30 de maio, já encontrei muitos amigos, individualmente ou por grupos. Em 14 de junho, por exemplo, em Mont-Roland (Dole) tinha uns quarenta colegas. Revi a equipe atual dos EV.

               Alguns me disseram sentir saudades da regularidade dos primeiros anos (uma carta trimestral, sem falhas!). Outros, apreciando o pequeno formato, gostariam que os caracteres fossem um pouco maiores. Nada simples de resolver!...

               Como falar deste longo período que vai do dia 4/10/86 (data dos EV nº 20) até hoje? Vou me esforçar em dar alguns flashes. Mas constatei também uma coisa: se é verdade que os grandes meios de comunicação dão bem pouco lugar às informações internacionais, sobretudo vindas do Terceiro Mundo, no entanto é possível descobrir na França uma informação séria. Quantas pessoas me falaram da emissão de Antena 2[1] sobre a Igreja do Brasil! (me fizeram ver a gravação: excelente!). Lembro a importância de uma revista como “Croissance des Jeunes Nations”: sua matéria sobre o Brasil no número de junho de 1987 é muito bem documentado. Estes são apenas dois exemplos ...

               Depois de dar alguns flashes, tentarei responder a algumas das questões entre as que me são mais colocadas durante minhas férias.

FLASHES INFORMAÇÕES FLASHES INFORMAÇÕES FLASHES INFORMAÇÕES

               *CAMPANHA DA FRATERNIDADE “QUEM ACOLHE O MENOR A MIM QUE ACOLHE”:

Este é o tema da reflexão e da ação de toda a Igreja católica do Brasil durante a quaresma e todo ano de 1987. Para uma população enorme de aproximadamente 135 milhões de habitantes, contam-se 36 milhões de crianças e adolescentes que não dispõem de um mínimo para viver (em termos de comida, habitação, educação, saúde e higiene, etc...). Sobre esses 36 milhões de menores necessitados, entre 5 e 7 milhões são – no sentido estrito do termo – crianças de rua, sem teto, sem família, "abandonadas”. O tema escolhido este ano pela Igreja do Brasil visa justamente reforçar a “pastoral do menor”, para que estes 36 milhões de jovens brasileiros sejam amados, acolhidos, ajudados. “O menor necessitado é uma denúncia, é a manifestação clara de uma sociedade doente. Uma sociedade que não cuida de suas crianças e de seus jovens é uma sociedade que renuncia a seu futuro, que escolhe o suicídio.”

               Sem ir até o Brasil, não há outras maneiras de não se ocupar de verdade da juventude, numa sociedade tão materialista e fundada no dinheiro, que é a sociedade ocidental?

               * DONA OLÍMPIA: Dona Olímpia tem 49 anos: ela teve 7 filhos e cuidou de 3 ou 4 outros voluntariamente (de graça! Lá isso é comum entre os pobres). Seu marido ganha um pequeno salário, trabalhando sobre os trilhos da estrada de ferro. Dona Olímpia sabe ler e escrever, mas ela julga que nas reuniões dos grupos de mulheres ou entre comunidades, ela não escreve rápido o bastante para poder anotar tudo aquilo que ela poderia comunicar no retorno à sua própria comunidade. Então Dona Olímpia vai à escola todas as noites, todo este ano, e sem dúvida ainda no próximo ano. É claro, isso não a impede de continuar a manter organizada sua casa e a cozinhar para as quase 12 pessoas que ali moram (os jovens trabalham e estudam). Ia me esquecendo: ela cuida também da velha mãe, paralisada, que vive sob o mesmo teto. Mesmo cansada, ela sempre tem um sorriso, Dona Olímpia.

               OS POBRES: No momento em que o salário mínimo era de 1.600 cruzados, os deputados de nosso Estado votaram o aumento dos próprios salários, apesar dos protestos de alguns entre eles, para 180.000 cruzados ( 112,5 vezes o salário mínimo)! Em maio era preciso em torno de 6 cruzados para fazer 1 franco, mas houve uma nova desvalorização depois. Por outro lado, um salário mínimo no Brasil não permite absolutamente viver: os economistas mais oficiais reconhecem que, segundo os próprios critérios estabelecidos no momento da criação do salário mínimo, seria necessário que o SMIC brasileiro fosse aproximadamente 6 vezes mais elevado para dar a uma família de 4 pessoas as condições de vida normais! E lembrem-se que os subsídios familiares são insignificantes .

ALGUNS NÚMEROS AINDA:

INFLAÇÃO: Só para o mês de maio de 87, ela foi de 23,21% (em um mês!). O preço da botija de gás de cozinha: em janeiro de 87, 29 cruzados; no início de junho de 87: 130 cruzados!

Com um salário mínimo, um francês compra cerca de 1.220 litros de leite: um salário mínimo brasileiro permite comprar apenas 170 litros!

Na França, com 10 meses de salário mínimo vocês compram um carro popular; no Brasil, seria preciso para isso umas centenas de meses de salário mínimo (suposição irrealizável, naturalmente!)

UMA SURPRESA:

No final dos EV nº 20 dei a tradução de um poema sobre o padre JOSIMO, assassinado no dia 10 de maio de 1986, e o dediquei também a nosso amigo Joel FIEUX, jovem Jurassiano assassinado na Nicarágua em 28 de julho de 86. Enquanto os EV nº 20 me renderam numerosas reações interessadas e interessantes, praticamente ninguém evocou a morte deste jovem francês que colocou seus conhecimentos técnicos de rádio a serviço de um pequeno povo que quer somente viver livre. Este silêncio me questiona. É somente discrição diante da morte? Temo que isso seja outra coisa: o fruto da intoxicação produzida pela maneira como as informações nos chegam aqui sobre a NICARÁGUA.

Não se pode ser inocente, mas é preciso dizer a verdade: todo mundo no Brasil (para não dizer na América Latina) sabe que o povo nicaraguense quer somente VIVER LIVRE. Todo mundo sabe (e não somente as pessoas de esquerda, podem acreditar) que os USA sufocam um povo amante de liberdade, querem obrigar a não receber ajuda de nenhum outro país a não ser a Rússia, a fim de se dar bons motivos para esmagá-la.

Isso que eles fazem contra a NICARÁGUA é pior do que o que eles fizeram no Vietnam. Felizmente, há nos Estados Unidos pessoas mais e mais conscientes disso, e sabemos na América Latina que é possível condenar firmemente o imperialismo americano sem rejeitar os americanos.

               Esta observação quer somente alertar contra as consequências da manipulação da informação. E render homenagem ainda a Joel, que disse pouco tempo antes de morrer; “Os camponeses resistem porque a revolução lhes deu a DIGNIDADE: - dignidade de ser humano - de poder se expressar e ser escutado - de ter a possibilidade de defender aquilo que eles fazem - de passar de cabeça erguida na cidade e ser reconhecido (“é um tal membro, de tal cooperativa”). É a esperança que lhes dá força , e é isso que há de mais raro na Europa”.

O QUE DOEI EM NOME DE VOCÊS DEPOIS DE OUTUBRO DE 1986:

Para ajudar as comunidades e os grupos das comunidades a se organizar, a ter lugares de encontros, de orações, etc., doei em nome de vocês o valor de 18.535 FF aproximadamente. Estejam muito certos de nosso agradecimento. E também, como isso foi aceito por vocês, 10% de suas doações são enviados ao CEFAL (Comitê Episcopal França-América Latina) para ajudá-lo na sua missão: 3.184,50 FF foram enviados a eles este ano.

SUA FILHA TINHA 10 ANOS...

Maria e Ademar tinham 4 filhos. Num domingo de junho, Fabiana, sua filha mais velha, de 10 anos, se afogou. Falamos da morte na família, pouco tempo antes. Talvez porque outro filho tinha se submetido a uma operação grave. E Fabiana tinha dito: “Quando morrer quero uma celebração alegre e não triste!”. E ainda: “Quero que cantem o cântico ‘Utopia’”. No dia da celebração a mamãe de Fabiana se levantou e fez esta oração: “Senhor, te agradeço por nossa filha, pelos 10 anos que ela passou no meio de nós, por todas as alegrias que ela nos trouxe”. Toda a comunidade estava presente, de luto e comovida. E sei, porque conhecia bem esta família, seu engajamento, sua fé ativa, que ali vivíamos cantando, por exemplo, este verso e seu refrão:

“Quando as armas da destruição
destruídas em cada nação,
eu vou sonhar.

E o decreto que encerra a opressão
assinado só no coração,
vai triunfar.

Quando a voz da verdade se ouvir
e a mentira não mais existir,
será enfim,
tempo novo de eterna justiça,
sem mais ódio sem sangue ou cobiça,
vai ser assim.

VAI SER TÃO BONITO SE OUVIR A CANÇÃO
CANTADA DE NOVO;
NO OLHAR DA GENTE A CERTEZA DO IRMÃO
REINADO DO POVO ”

 

*UMA IGREJA QUE QUER CONSTANTEMENTE SE RENOVAR

“A grande Avaliação” é o que a Igreja de Vitória está fazendo já há mais de três anos. Dezenas de tipos de questionários, dezenas de milhares de respostas, centenas de milhares de horas de reuniões e de discussões em todas as comunidades, em quase todos os grupos onde vivem os católicos de Vitória, uma Comissão Central estuda os resultados, os especialistas interpretam tudo o que estes resultados significam e pedem por mudanças, aprofundamentos, continuidade...

Especialistas teólogos, sociólogos, pastores. Um enorme trabalho, portanto, que está para ser concluído. Nos dias 5 e 6 de setembro, uma Assembleia Geral extraordinária da Diocese (há uma ordinária cada ano) retomará as conclusões de todo este trabalho e votará as orientações pastorais para os próximos anos. A Assembleia Diocesana é composta por padres e religiosas, mas, sobretudo de leigos representando todos os que vivem na diocese. Em 7 de setembro, durante uma grande celebração que deverá reunir talvez mais de 30.000 pessoas  em um estádio, será proclamado o documento final desta Grande Avaliação. Todo mundo será engajado a colocar em prática o que a maioria da diocese deseja. Já sabemos que mais de 80% daqueles que responderam desejam continuar no caminho já trilhado, valorizando o papel dos leigos e participando ativamente e se esforçando na libertação total dos pobres.

               Duas grandes incógnitas para o futuro:

               1ª - A fração não insignificante do clero que vê com maus olhos a tomada de compromisso da Igreja pelos leigos vai aceitar jogar o jogo, ou vai continuar a boicotar tudo o que necessita de colaboração e corresponsabilidade?

2ª - Os movimentos, sob pretexto de espiritualidade, esquecem voluntariamente que o amor de Deus e o amor ao próximo (e, por conseguinte, o engajamento pela justiça e o respeito aos pobres!) são um só e mesmo mandamento. Estes movimentos “espiritualistas” importados da América ou Europa, geralmente pouco preocupados com a grande miséria dos pobres, serão eles capazes de influenciar a firme determinação de nossa Igreja a viver o Evangelho em todas as dimensões incluindo sociais e políticas?

Pensem em nós! Se você crê, ore conosco! OBRIGADO!

 

“O QUE NOSSOS OLHOS VIRAM”

Constatei que alguns entre vocês já adquiriram esse livro, fruto de uma grande pesquisa a partir de todos os padres franceses a serviço das igrejas da AMÉRICA LATINA (e não somente no Brasil). Creio que vale a pena.

 

RESPOSTAS ÀS SUAS PERGUNTAS

 

1º - O QUE A SUA PRESENÇA LEVA AOS BRASILEIROS?

É preciso responder a esta pergunta ao mesmo tempo em que a seguinte, à qual está totalmente ligada: o que essa experiência de estar lá te traz de mais importante?

Lembrar a imensidão de tarefas é já alguma coisa. Único padre para bairros que têm uma população de mais de 70.000 habitantes, com 24 comunidades... Mais todo o resto do qual já falei nos EV nº 20, e que não repetirei.

Mas deixarei mais a palavra às pessoas de lá que me escreveram nestas últimas semanas..., e com quê calor humano! Dou-lhes isso sem falsa modéstia, com toda simplicidade!

- ERALDO (seminarista de teologia): “Gabriel, aproveite bem este tempo de vida com os seus parentes e amigos, colocando-se em forma a fim de voltar mais forte para a luta no meio de nós”.

- CLEUNICE (professora e agente de pastoral no seu bairro): "falamos muito do 'padre Gabriel' no setor e nas comunidades. Somos felizes de ter você no meio de nós”.

- MARIA APARECIDA (jovem vendedora) Ela escreve em nome dos membros do Conselho de setor (22 pessoas assinaram sua carta). “Nós gostaríamos de te dizer, que onde você passou você deixou, e você deixa esta semente de luta e engajamento, paz e transformação. Uma coisa é muito clara para nós: você acredita na participação do povo e na nova Igreja que nasce do povo. E é por isto que vale a pena ter você aqui conosco. Nós acreditamos em você, na sua amizade e na sua vocação. Obrigado porque nós sabemos que você é amigo e companheiro. Nossa afeição fraternal a nossos irmãos franceses, que nós não conhecemos, mas que nós aprendemos a amar na sua pessoa”. E ela acrescenta alguns pensamentos pessoais; “Amigo é alguém que está presente mesmo quando longe geograficamente. Você é uma presença fraterna que dá alma a estes que têm tanta necessidade, os irmãos de luta”.

2º - O QUE A EXPERIÊNCIA DE ESTAR LÁ TE TRAZ DE MAIS IMPORTANTE?

Primeiro uma visão mais universal das realidades. Aprendemos a relativizar os problemas de cada país. Por que a Europa em geral, e a França em particular, pretende ser ainda “o centro do mundo”? Por que devemos nós julgar a partir de nosso velho mundo? Cada país, cada civilização, tem algo a aprender com os outros.

E depois, há uma visão de uma Igreja JOVEM: é possível viver a vida da Igreja A PARTIR DO POVO: pessoas simples, muito simples, são capazes de organizar a vida de sua Igreja, mas também de tomar em suas mãos o futuro da sociedade. Os poderes atuais não os deixam fazer ainda, mas há muita esperança.

Aprendo também uma “outra maneira de ser padre”, com menos clericalismo: o padre nas comunidades de base volta a ser aquilo que ele não deveria jamais deixar de ser: servidor do Evangelho, portanto, servidor do povo.

Eu creio que, verdadeiramente, SÃO OS POBRES QUEM NOS EVANGELIZAM.

 

3º - QUAL É O TRABALHO DA IGREJA?

Como em qualquer lugar a missão da Igreja é de Evangelizar: anunciar Jesus Cristo, quer dizer, por uma boa parte, mostrar onde e como Jesus está presente na vida e os esforços da humanidade. Obviamente, evangelizar sem levar em conta todas as realidades nas quais vivem as pessoas não tem sentido. É também ridículo construir sem levar em conta o terreno, se vestir sem prestar atenção na temperatura, ou ensinar sem conhecer a língua de seus alunos!

Lembramos muitas vezes no Brasil, o documento de Paulo VI, “Evangelii Nuntiandi” e a declaração do Sínodo dos Bispos sobre a Justiça no Mundo. Leiam: “A ação pela justiça e a participação na transformação do mundo aparece claramente como uma dimensão constitutiva da pregação do Evangelho, isto quer dizer: da missão da Igreja, que trabalha na redenção e na libertação do gênero humano de todas as situações de opressão”.

Por conseguinte, em nenhum lugar podemos evangelizar sem visar à transformação da sociedade. Quem poderia negar que toda fé autêntica tem uma dimensão pessoal e coletiva, com consequências para a vida de cada um e para a vida política? Então, a Igreja do Brasil misturada ao povo, comungando com as aspirações deste povo, fazendo este povo mais consciente de sua dignidade e de seus direitos, tentando pesar na direção da justiça e dos direitos do homem, NÃO É PRECISO DIZER! E “ai” da Igreja que não faz isso!... Não é de surpreender que aqueles que não têm outra preocupação que o lucro e a dominação não amam esta Igreja e a perseguem!

Uma observação importante: quando dizemos “Igreja” nas comunidades de base no Brasil, todo mundo compreende imediatamente: “A Igreja somos TODOS NÓS" (não PRIMEIRO a hierarquia). A Igreja é todo o povo de Deus. A hierarquia estando a serviço da construção deste povo.

4° - E O QUE MUDOU NA CNBB?

A CNBB é a Conferencia Nacional dos Bispos do Brasil. De fato, houve este ano a eleição de um novo presidente, de um novo vice-presidente e de um novo secretário geral, mas o novo presidente, Dom Luciano Mendes, é o antigo secretário geral: portanto, o espírito não muda. Além do mais, os bispos brasileiros no seu conjunto, são acostumados a um sólido trabalho coletivo. Aqueles que desejam uma nova equipe menos presente em toda a vida brasileira estão nisso engajados.

Observamos que, no conjunto, a média dos bispos brasileiros parece mais progressista que a média dos padres.

5º - APÓS 7 ANOS QUE VOCÊ ESTÁ LÁ, VOCE VÊ PROGRESSOS?

Difícil dizer. O fosso entre os muito ricos e os muito pobres apenas amplia. A situação social parece hoje sem esperança. O problema nº 1, sem nenhuma dúvida, é a REFORMA AGRÁRIA: dela depende a paz social, o fim no fluxo das imigrações em direção às aglomerações gigantes, violentas, feitas de favelas, de desempregados, de crianças abandonadas e delinquentes aos milhões, etc. A Igreja, os movimentos populares, os homens de esquerda, querem e exigem uma Reforma Agrária: uma pequena minoria de privilegiados riquíssimos (os 20 maiores proprietários de terras totalizam mais de 20 milhões de hectares, uma boa parte não cultivadas!) se opõe POR TODOS OS MEIOS, incluindo pistoleiros, à Reforma Agrária. Como estes privilegiados detêm a grande parte da renda da nação, não hesitam de comprar deputados, senadores e ministros. A CORRUPÇÃO é uma praga nacional, em todos os níveis.

O governo é hesitante e impotente. Sua linguagem é em favor dos pobres, mas sua prática mantém os privilégios e quer agradar aos Estados Unidos e ao FMI (Fundo Monetário Internacional). A chamada “Nova República” não mudou nada fundamentalmente. Exprimimo-nos mais livremente, mas somos em uma FALSA DEMOCRACIA. É só ver a brutalidade da repressão contra aqueles que reagem com desespero contra a miséria e a angústia. Todas as contribuições da ditadura militar estão ainda presentes, especialmente a Lei de Segurança Nacional: muitos membros da Assembleia Nacional Constituinte reunida neste momento se deixam corromper.

No entanto, a conscientização do povo progrediu, uma nova geração de políticos (ainda muito minoritária) está talvez nascendo: menos corrompida, menos populista, com mais respeito pelo povo, preocupada com a miséria.

A fidelidade da Igreja à opção pelos pobres ajuda uma parte do povo a não desesperar. Certos movimentos espiritualistas muito “desencarnados” de origem europeia ou americana, apoiados às vezes pelos responsáveis da Cúria romana, fazem tudo o que eles podem para dividir a Igreja e fazer que ela volte atrás, com belas orações, mas sem tomar em conta a vida, de modo a não incomodar os privilegiados. Apesar dessas manobras de divisão interna, vamos em frente. Principalmente, MUITAS PESSOAS TEM FÉ, ESPERANÇA, UMA CORAGEM A TODA PROVA.

ENTÃO... QUEM OS PARARÁ?

 

6º - NÃO SE DEVERIA LIMITAR O NÚMERO DOS FILHOS?

Controle da natalidade: um problema sobre o qual trabalhei muito e refleti, sobretudo por causa do acompanhamento dos “grupos de mulheres”. E evolui muito sobre esse ponto. Ninguém nega a necessidade de educar e informar... mas com que propósito? E como?

O que é feito em termos de planejamento familiar consiste, sobretudo em esterilizar as mulheres e distribuir os métodos contraceptivos. Tudo isto financiado pelos americanos (ainda eles!). É claro, tudo é feito pelas mídias (e elas são poderosas!) para que os casais desejem o menos possível de filhos. Muitos médicos se elegeram deputados a partir de campanhas de ligadura de trompas.

Atenção a nossas mentalidades de ricos, aqui também! Ouço muitas vezes dizer: “que essas pessoas de lá não tenham mais filhos, e não haverá mais problemas de fome!”. Isso me revolta: que direito temos nós de decidir o que eles devem fazer? No caso do Brasil, todo mundo concorda em dizer que o país pode alimentar ao menos 3 vezes a população que ele tem atualmente (é a 8ª potência econômica mundial!). Ouça um trecho do 1º discurso no Parlamento brasileiro, em fevereiro passado, da 1ª mulher negra[2], habitante de uma favela do Rio, eleita deputada federal com a legenda do PT (Partido dos Trabalhadores - o mais esquerda do tabuleiro político brasileiro):

“O programa de controle da natalidade do governo quer impedir que nasçam os pobres e ele pensa poder terminar desta maneira com a miséria do país... Não se acaba com a pobreza matando os miseráveis. Acaba-se com a pobreza fazendo a Reforma Agrária, distribuindo renda, dando justos salários, construindo creches.”

Nos EV nº 20, falei da pesquisa dos grupos de mulheres de Porto de Santana (um dos bairros que acompanho, e muito pobre) sobre a ligadura de trompas. Jornais, rádios, TV de nosso Estado falaram sobre o assunto. Acabei de saber que uma grande revista, ISTO É (parecido com o que seria “Le Nouvel Observateur” aqui da França) veio entrevistar 2 das responsáveis dos grupos de mulheres de Porto de Santana. Belo sucesso. Quanto a mim, no dia 1º de fevereiro último, me convidaram para participar de um debate televisionado sobre este tema, em Vitória, durante quase duas horas. Levei comigo dona Carlinda, mãe de dez filhos. Um deputado-médico, grande especialista da ligadura de trompas em cadeia, pergunta: “Dona Carlinda, explique aos telespectadores que a senhora foi mais feliz depois desta ligadura de trompas”. E aqui está a sua resposta:

“É verdade, eu quis esta ligadura. Agora, não sei dizer ao senhor se eu seria mais feliz com dois filhos somente, mais que com dez... Hoje alguns me ajudam, com pequenos trabalhos, um ou dois com seus salários. Entendemo-nos bem, nos amamos muito. Se tivesse apenas dois filhos, não teria tudo isto, e com o salário de miséria que recebe meu marido, não seria mais fácil viver do ponto de vista material. Completando, creio que sou ainda mais feliz com nossos dez filhos”. E ela acrescentou, na mesma veia que a deputada Benedita da Silva (Rio): “Em vez de nos impedir de ter filhos para amar, que se preocupem mais com as nossas condições de vida, de salário, de educação, de higiene, de saúde: que nos deem os meios para VIVER”.

 

7º - O QUE É A TEOLOGIA DA LIBERTAÇÃO?

95% das pessoas das comunidades de base não sabem explicar o que é. Mas elas a vivem. A TL parte da vida, da luta para libertar o homem totalmente, corpo e alma, individualmente e COLETIVAMENTE. Praticamente tudo o que acabei de dizer sobre a ação das comunidades ou da Igreja em geral no Brasil, nasce da teologia da Libertação. É, primeiramente, uma maneira de viver sua fé, bem ligada com toda a vida e as lutas para que o mundo seja mais conforme o que Deus quer. É a partir desta vida e desta ação dos cristãos que os teólogos sistematizam e elaboram a teoria: a fé transforma as pessoas e as relações entre todos os humanos. Toda a Bíblia (especialmente o Êxodo e os profetas) apresentam provas disso.

8º - O QUE VOCE ACHA DA VIDA NA FRANÇA?

Primeiro não quero julgar, nem comparar. Somente algumas impressões:

Acho que encontrei muitas pessoas, ansiosas e desiludidas, muitos militantes preocupados pela desmobilização de muitos: “Somos sempre os mesmos no sindicato, na política, na Igreja, nos movimentos; muitos jovens não querem mais ouvir falar de tudo isso! Então o governo faz o que ele quer”.

Vou me ater a isso. É talvez mais difícil aqui na França de ver o que é preciso fazer, e também de saber como viver sua fé cristã. A grande lição que me dão os pobres no Brasil: ESPERANÇA. No Brasil, são também as pequenas minorias que agem, que lutam. Mas ELES CREEM MUITO, ELES TÊM ESPERANÇA, ELES NÃO TÊM MEDO DE LUTAR, DE DAR SEU TEMPO... E eles não esperam “que os outros comecem”!

Podemos sinceramente ajudar o Terceiro Mundo e aceitar uma sociedade baseada sobre o lucro, o consumismo sem freio, os ataques contra as organizações sindicais, a desconfiança em relação aos imigrantes, a destruição da solidariedade??? A ajuda ao Terceiro Mundo passa por um esforço de transformação aqui mesmo, por uma política de participação e de partilha: ora, parece-me que em relação ao tempo das minhas últimas férias nós não fomos na direção certa... No entanto, apesar do pequeno grupo, os militantes, as pessoas que se dizem cristãs, aqueles que se dizem conscientes... podem ainda MUITO! Deveria haver mais FÉ (incluindo no Deus libertador)? Um pouco de esperança a mais? Menos grandes considerações e muito mais ENGAJAMENTO concreto?

 

++++++++++++++++++

 

Adeus, por hoje. Espero não demorar tanto tempo para fazer os EV nº 22. Até o dia 30 de agosto, meu pé no chão é em: PORT-LESNEY. No dia 1º de setembro vou voar de novo para o Brasil. Em comunhão e amizade com todos,

Gaby.

Port –Lesney, 08/07/1987

 


[1] Antena 2 (Antenne 2) é um canal de televisão francesa. Em 1992 passou a se chamar "France 2".

[2] Deputada Federal Benedita da Silva.

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17 décembre 2020 4 17 /12 /décembre /2020 21:03

Il délivrera le pauvre qui appelle
et le malheureux sans recours.
Il aura souci du faible et du pauvre,
du pauvre dont il sauve la vie.

Ps 71, 12-13 Extrait des lectures du 3ème vendredi de l'Avent

Gaby dans une communauté

Gaby dans une communauté

"Seigneur, donne-moi le courage, dans mon chagrin et ma pauvreté.

Fais que je ne m'arrête pas de lutter avec mes frères. Touche le cœur des pauvres, de nous tous, pour que nous ne perdions jamais le courage et la force de lutter. Touche aussi le cœur des riches, pour qu'ils comprennent ce qu'est la souffrance des pauvres, de nous tous."

 

Prière de Maria aux obsèques de son mari relaté dans les EV20

 

“Senhor, dê-me coragem, na minha dor e minha pobreza.

Faça com que eu não pare de lutar com meus irmãos. Toque o coração dos pobres, de nós todos, para que nós jamais percamos a coragem e a força de lutar. Toque também os corações dos ricos, para que eles compreendam o que é o sofrimento dos pobres, de nós todos.”

 

 

 

Leia a carta integra em português abaixo.

Un Clic ici pour toute information sur les publications : "Chemins d'Avent avec Gaby"

 

Echos de Vitόria

 

N° 20  -  4 octobre 1986

 

 

 

 

17 septembre au matin, je vais prier devant le cercueil du mari de dona Maria, mort la veille au soir, et qui va être enterré d'ici à quelques heures. Voici bien des années, cet homme a été victime d'un accident du travail, il n'a pas été bien soigné (comme c'est très souvent le cas ici) et est resté paralysé. Pas de pension : la famille vit dans la misère. Il y a quelques mois, la baraque où Dona Maria, son mari et ses enfants habitaient, allait tomber, mais le propriétaire empêcha la communauté de la réparer. La communauté, composée de gens pauvres (avec 1'aide d'autres personnes : religieuses, moi avec votre argent...) a réparé une autre baraque, sur un autre terrain. Dona Maria participe de toutes les luttes, avec la communauté, avec l'association de quartier, avec le groupe de femmes ; le fait d'être analphabète n'est pas un obstacle.

Quand j'arrive dans le quartier, un jeune est en train de faire le porte-à-porte afin de recueillir l'argent nécessaire pour payer l'enterrement et un car qui emmènera les gens au cimetière : c'est très cher, et les entreprises funéraires choisissent généralement, pour les gens qui ne sont pas au courant, un cimetière éloigné ; elles peuvent ainsi faire payer plus cher... Devant le cercueil, plusieurs personnes vont improviser une prière. À son tour Dona Maria parle à Dieu :

 

Seigneur, donne-moi le courage, dans mon chagrin et ma pauvreté.

Fais que je ne m'arrête pas de lutter avec mes frères. Touche le cœur des pauvres, de nous tous, pour que nous ne perdions jamais le courage et la force de lutter. Touche aussi le cœur des riches, pour qu'ils comprennent ce qu'est la souffrance des pauvres, de nous tous.

 

Les jours suivants, Dona Maria était de nouveau dans toutes les réunions et toutes les luttes.

 

 

Bien chers amis,

 

J'ai voulu commencer cette lettre par le témoignage de Dona Maria. Toute cette vie que je dois accompagner vient m'interrompre chaque fois que je veux commencer les Échos de Vitόria. Je ne vais pas chercher à me justifier, mais seulement situer un peu de mon travail... et quelques-uns d'entre vous comprendront sans doute.

 

 

Qu’est-ce que mon travail « normal » ?

 

Responsable du secteur pastoral de Porto de Santana et Flexal (entre 40 et 50 000 habitants, avec onze communautés ecclésiales de base (CEBs).

Dans une autre paroisse, Campo Grande, distante de 8 à 10 kms, accompagnement de treize CEBs, qui totalisent une population d'au moins 20 000 habitants, sinon plus. Dans cette paroisse, je dois participer à pas mal de réunions et même coordonner certaines activités au siège de cette paroisse de plus de 100 000 habitants.

Je suis en outre coordinateur du travail pastoral des six paroisses de notre ville banlieue : Cariacica, 275 000 habitants. Ce qui me vaut pas mal de réunions supplémentaires : Conseil de cette « Région Cariacica », commission baptême, Pastorale de la jeunesse, groupes de femmes, équipe d'études bibliques, et autres activités ponctuelles au niveau de notre ville. La Pastorale de la jeunesse du Grand Vitόria me demande aussi certains services.

Au service du diocèse, participation à l'équipe de rédaction du bulletin hebdomadaire pour la célébration du culte sans prêtre dans la grande majorité des plus de mille CEBs du diocèse (des milliers d'exemplaires de ce bulletin vont aussi dans de très nombreux autres diocèses du Brésil qui apprécient le travail du diocèse de Vitόria, un des plus en pointe pour le travail des communautés ecclésiales de base). Je suis aussi responsable du bulletin mensuel de la Pastorale ouvrière du diocèse.

 

• En plus : À partir d'avril, j'ai dû assurer la présence en quelque dix communautés supplémentaires (pour remplacer un prêtre dont le successeur n'est pas encore arrivé). Depuis début septembre et jusqu'à la mi-octobre, je suis seul prêtre pour les deux paroisses de Porto de Santana  (40 à 50 000 hab.) et de Campo Grande (plus de 100 000 hab.).

 

• Emploi du temps :

Dans mon agenda il n'existe pratiquement pas un seul jour sans une, deux, trois réunions, après-midi et soir ; je dois en refuser beaucoup, bien que mon agenda soit plein avec plus d'un mois d'anticipation. Quant aux samedis et dimanches, faut-il en parler ? Voici par exemple mon emploi du temps des deux derniers dimanches :

- 14 septembre : de 7 h 30 à 12 h 00 : Assemblée des conseils de 6 communautés.

De 12 h 30 à 14 h 00 : réunion avec un groupe de jeunes. À 14 h 00 : messe dans la même communauté ; à 15 h 30 : messe dans une communauté voisine ; 17 h 30 : messe dans une communauté à 2 ou 3 kms de là. À 19 h 30 : messe dans  l'église paroissiale de Campo Grande.

Sorti de chez moi à 7 h 00, je suis rentré vers 21 h 00.

- 21 septembre : à 6 h 50 : célébration de la messe télévisée, au siège de la principale chaîne de TV, au centre de Vitόria ; à 8 h 30 : messe dans une communauté à quelques 12 kms de là. À 10 h 00, autre messe. À 14 h 00 : messe dans le même secteur. À 16 h 00, autre messe. À 18 h 00 : messe à l'église paroissiale de Campo Grande. À 19 h 30 : messe dans une communauté de Campo Grande, avec célébration de 15 baptêmes. Après la messe j'ai dû aller visiter et confesser un malade.

Je suis sorti de chez moi à 6 h 15, et je ne suis  rentré qu'à 22 h 00 environ.

 

Ce n'est pas pour me vanter que j'écris tout cela, même si je suis heureux d'avoir la résistance suffisante pour travailler ainsi. J'essaie surtout de faire comprendre. C'est vrai que tous les prêtres n'ont pas ce même rythme de vie. Mais, dans notre ville de Cariacica, le curé d'une paroisse qui compte vingt-et-une communautés est en même temps supérieur du séminaire de philosophie. Le curé d'une autre paroisse (avec vingt-trois communautés de base) va pour le moment passer six jours par mois dans une paroisse rurale qui compte environ cinquante communautés de villages ou hameaux. Autre exemple, la paroisse de Linharès : la population du municipe est d'environ 110 000 habitants, dont 70 000 pour la ville elle-même ; les 40 000 autres habitants sont répartis, sur 100 kms environ, en plus de cent communautés de hameaux ou petits villages. Ils sont trois prêtres en tout, dont un de 72 ans. Et la plupart des routes sont des chemins de terre...

Notre diocèse compte environ 1 million 400 000 hab. ; de 60 à 70 prêtres se rencontrent aux réunions générales : environ un pour 20 000 habitants. Ce qu'il faut souligner, c'est le travail merveilleux de beaucoup de religieuses. Quand j'étais en France, je le savais par des revues, intellectuellement. Aujourd'hui, je le constate chaque jour. Je crois que les religieuses, en général, se convertissent au contact du peuple des pauvres beaucoup plus facilement et beaucoup plus profondément que bien des prêtres. Et elles aident énormément l'organisation des mouvements populaires.

Admirable également − et j'espère que les É.V. vous l'ont fait découvrir peu à peu − le travail des laïcs, travail d'Église, d'évangélisation, de « conscientisation » et de transformation de la société.

Dans un pays qui parle beaucoup de démocratie, mais qui ne sait pas encore ce que c'est, ce travail de l'Église est jugé très dangereux. D'où il ne faut pas s'étonner que l'Église doive affronter une très forte vague de critiques et persécutions. Bien qu'une « Nouvelle République » ait vu le jour l'an dernier, officiellement dans la main de civils, je peux affirmer que, depuis six ans que je suis au Brésil (je suis arrivé à Vitόria le 4 octobre 1980), jamais l'Église n'a été autant critiquée et persécutée qu'aujourd'hui... Pourquoi ?

 

 

Pourquoi l’Église du Brésil est-elle tant persécutée aujourd’hui ?

 

Sous la dictature militaire (on écrit pudiquement ici : « sous le régime autoritaire ») − malgré la complicité de beaucoup de responsables ecclésiastiques tout au début du coup d'État militaire de 1964 − l'Église s'est convertie rapidement et est devenue l'un des pôles les plus significatifs de résistance à l'oppression. Quand elle dénonçait l'absence de libertés, de démocratie, les atteintes aux droits de l'Homme, la plupart des brésiliens étaient d'accord ; par conviction ou par intérêt, même la majorité de la classe dominante (responsables politiques ou économiques) comprenait. De plus, 1'Église étant alors un des rares lieux où les opposants au régime pouvaient s'exprimer, ceux-ci travaillaient au sein de l'Église,... même sans être croyants.

Avec l'ouverture politique, les choses ont changé, au moins les apparences. Tout au début de la « Nouvelle République » (début 1985), l'Église paraissait commencer un flirt avec le gouvernement. Mais les évêques brésiliens se sont vite rendu compte que le changement était plus dans les apparences et les discours que dans les faits. L'Église a alors de nouveau épousé les désirs des plus pauvres (nécessité d'une réforme agraire profonde et immédiate) et des plus conscients (nécessité d'une nouvelle Constitution, également radicale, qui jette les fondements d'une « démocratie participative », ni capitaliste ni communiste).

Du côté de l'extrême-gauche, les militants n'ont plus besoin de l'Église, puisque l'existence des partis est redevenue libre (il y en a plus de trente aujourd'hui !) on ne se soucie guère de ce que pense l'Église, même si elle peut servir encore de temps en temps.

Du côté de la droite, c'est autre chose ! L’insistance de l'Église sur la réforme agraire énerve au plus haut point. Toutes les propositions de l'Église pour la future Constitution sont taxées de « communistes », bien sûr ! Ce n'est ni nouveau ni spécial au Brésil : sous toutes les latitudes, chaque fois que des chrétiens essaient d'être un peu plus fidèles à l'Évangile, on dit qu'ils sont communistes. Alors c'est aujourd'hui une véritable campagne de presque toute la presse brésilienne contre l'Église, puisque toute la presse est dans la main du « pouvoir économique » : deux des arguments les plus utilisés contre l'Église sont les suivants :

- 1° « Si l'Église répartissait les immenses terres qu'elle possède au Brésil, il n'y aurait plus de problèmes de terre dans notre pays ! »

- 2° « L'Église catholique veut que s'implante le communisme au Brésil. Pour cela elle appuie les syndicalistes de la CUT (Centrale Unique des Travailleurs) et le PT (Parti des Travailleurs). L'Église reçoit des sommes formidables de 1’Internationale socialiste, spécialement d'Allemagne, en vue de favoriser le communisme, et elle transmet cet argent au PT et à la CUT. »

Ces raisonnements simplistes ne tiennent pas debout, et ceux qui les utilisent le savent parfaitement. Mais l'important pour eux est que l'épouvantail du communisme fasse peur à la grande majorité du peuple, qui ne sait pas ce qu'est le communisme. « Mentez ! Mentez ! Il en restera toujours quelque chose ! ».

Imaginez ! Internationale socialiste de Willy Brandt, Mitterrand, Craxi ou autres Soares et Gonzales envoyer de l'argent aux évêques du Brésil pour fortifier le communisme de ce pays !

Pour donner quelques exemples d'articles véhiculant toutes ces calomnies absurdes mais dangereuses, je n'ai que l'embarras du choix. Voici donc quelques échantillons de ces « merveilles » d'honnêteté :

 

- Il faut que les autorités fédérales disent avec l'intonation de voix qui convient que les représentants de l’Église catholique au Brésil à propos de la réforme agraire, dépassent les limites de la tolérance non seulement des propriétaires ruraux, mais de toute la société.

 

- Empêcher que ce pays soit ouvert aux incursions de religieux aux ordres de l'Internationale socialiste est un devoir de chacun de nous, si nous voulons préserver nos libertés et même notre indépendance comme nation.

 

- À l'heure de voter, l'important sera d'ôter de nos esprits les candidats appuyés par l'Église catholique. Ceux-ci sont téléguidés par l'Internationale socialiste, marqués du cachet du PT, succursale de la CNBB et de la CUT.

 

- Que se fasse, par la force, la réforme agraire dans les terres de l'Église catholique ! Que les religieux réalisent ainsi la socialisation de biens de leur Église, et laissent pour les autorités ce qui est de leur compétence.

 

- Si l'Église catholique, sous prétexte de manquer de vocations religieuses de Brésiliens, importe de notoires agitateurs, c'est le signe que le peuple brésilien a perdu son esprit religieux et n'a pas besoin de ce genre de personnes pour perturber l'ordre interne et parler de ce qui ne regarde que notre peuple et les autorités constituées... Quant à nous, l'Église peut continuer d'exister ou non, ça nous est bien égal. Nous sommes convaincus que cela n'intéresse pas non plus la majorité du peuple de cette nation, si l'Église se prête au rôle de trahir ses traditions... Ce ne sont pas Dom Silvestre ou Dom Geraldo ou autres religieux qui changeront la vérité des faits. Nous sommes déjà suffisamment intelligents pour ne pas prêter attention aux trompettes du diable. Perdant les élections du 15 novembre, nous allons voir quel chemin va prendre l'Église catholique au service du PT.

 

- Voyons qu'il y a un conflit terrible entre nos frères brésiliens, les uns envahissant les propriétés des autres, non pour produite et construire, mais pour détruire le secteur productif, fomenter la désunion, provoquer le désordre social et promouvoir la substitution du régime par un processus socialisant, sous l’argument idiot que « la terre est à Dieu » et doit donc être répartie entre tous. (Le thème de la campagne de Carême 86 était : « Terre de Dieu, terre de frères »).

 

 

Les terres de l’Église au Brésil

 

Devant les attaques lancées contre 1’Église à propos du problème de la terre, l’IBASE (Institut Brésilien d'Analyse Sociales et Economiques) de Rio de Janeiro, a fait une étude, dont voici quelques résultats.

• Les Églises  (pas seulement l'Église catholique, bien que celle-ci ait la part principale), pour 12 545 établissements répartis dans tout le Brésil, possèdent 369 890 hectares de terre. Les vingt plus grands propriétaires (latifundiarios) possèdent, eux 20 291 412 hectares ! Et le plus grand propriétaire du Brésil, à lui tout seul, possède plus de 4 millions d'hectares (4 302 190 ha), soit presque douze fois le total des propriétés des Églises. Cet unique propriétaire possède à lui seul plus que le total des terres cultivables de notre État, grand comme la Belgique !

• Ainsi, vingt propriétaires possèdent à eux seuls 5,56 % des terres cultivables du Brésil, alors que les Églises possèdent environ 0,10 % de ces terres.

Bel exemple de la manière dont les grands capitalistes savent présenter la vérité ! Puisque l'Église fait « l'option en faveur des  pauvres », tout est bon pour calomnier l'Église, spécialement le Mensonge sans parler de la Violence du crime (voir É.V. n° 19). […]

 

 

Le rôle de l’Église dans les prochaines élections (15 novembre)

 

Il est évident que l'Église essaie d'avoir un rôle très important. Le Brésil vit un moment historique. Une réforme agraire s'impose. Le gouvernement de Sarney dit qu’il la veut, mais au train où vont les choses, les spécialistes disent qu'il faudrait 140 ans pour réaliser le modeste projet actuel ! Mais c'est déjà trop pour les maîtres de la terre, qui n'hésitent pas à tuer tous ceux qui s’opposent à leur dictature : vous avez tous entendu parler de la mort du Padre Josimo, en mai ; mais c'est tous les jours que des syndicalistes ruraux, des membres des communautés de base, des religieux ou prêtres, sont menacés ou assassinés ; des évêques aussi sont calomniés et menacés de mort. Le capitalisme ne badine pas ! Vous avez  lu plus haut le ton des articles de journaux.

 

• Église et Assemblée nationale constituante

En avril dernier, la Conférence nationale des évêques du Brésil a publié un document excellent : « Pour un nouvel ordre constitutionnel ». Il n'y a  pas de doute que si la future Constitution du Brésil était faite à partir des critères élaborés par les évêques, le Brésil aurait la Constitution la plus belle du monde. Hélas ! Dans ce pays où presque tout le monde est baptisé, il y a longtemps que, entre Dieu et l'argent, les capitalistes de la terre et de l'industrie ont choisi l’argent. Et même l'appui total du Pape, (au moins sur ce point de la Constituante et de la réforme agraire) ne pèse pas lourd devant les exigences de Mammon. Comme Pinochet au Chili, les capitalistes d'ici trouvent toujours quelques prêtres qui trahissent l'Évangile, et qui vont jusqu'à dire que, non seulement les évêques brésiliens sont communistes, mais qu’ils ont réussi à convertir Jean-Paul II au communisme ! N’est-ce pas une bonne blague, ça ?

Un peu partout, les diocèses organisent la réflexion sur la future Constitution. C'est un vrai travail de fourmi. Dans le diocèse de Vitόria, Dom Silvestre et Dom Geraldo ont écrit une « Lettre au peuple de Dieu sur l'année électorale » et des « Orientations pastorales sur l'année électorale ». En août, le diocèse a organisé une « Semaine pro-constituante ». Le secrétariat de Pastorale diocésain multiplie les textes traduisant en langage populaire les déclarations épiscopales. Un peu partout dans les paroisses comme dans les mouvements populaires, des journées d'études sur la Constituante sont organisées.

 

• Que disent les évêques

(Du Brésil en général, et de Vitόria en particulier) ?

Ils donnent les critères pour choisir les candidats dignes de confiance. Ils dénoncent les manœuvres du « pouvoir économique » pour élire des  candidats qui garantiront dans la Constitution les privilèges des riches. Ils alertent contre le grand péril de « tomber aujourd'hui dans la dictature du pouvoir économique qui lutte, par tous les moyens, pour maintenir les situations de domination grâce aux sacrifices des pauvres ». Ils protestent avec véhémence contre les accusations faites à l'Église pour son option préférentielle pour les pauvres. Ils dénoncent la « loi anti-démocratique » qui réserve presque tout le temps de parole de la télévision et de la radio aux partis majoritaires.

Ils soulignent quelques points de l’importance : réforme agraire, Réforme urbaine, santé, éducation, violence et justice (violence à la campagne, violence policière, tortures, Non catégorique à la peine de mort, en finir avec la corruption presque toujours impunie...), monde du Travail. Ils invitent les chrétiens à s'engager dans la politique et félicitent ceux qui ont déjà répondu à cette « vocation ». Ils demandent que, « sans transformer les communautés de base en bases de politique de partis », il est normal que les communautés de base appuient efficacement les candidats issus d'elles.

Le 28 septembre, à Vitόria, s'est réalisée une grande assemblée, à laquelle participèrent entre 8 et 10 000 personnes, presque toutes des communautés de base. Le thème : « CEBs, peuple de Dieu dans la Constituante » Quelle ambiance ! Quelle vie ! Le diocèse avait appelé Don Helder Camara, ex-archevêque de Recife, pour prendre la parole au cours de cette grande célébration. Il commença ainsi son discours :

 

Ils nous accusent de faire de la politique. Nous n'avons pas peur du mot « politique ». Si politique, c'est avoir le souci du bien commun, la préoccupation des pauvres, la défense des droits de l'Homme, alors l'Église non seulement a le droit de faire de la politique, mais c'est pour elle une obligation due à sa mission... C'est étonnant qu'ils connaissent le « Notre Père » et qu'ils ne sachent pas que tous les fils de Dieu doivent être égaux...

 

Nous avons su au cours de cette grande célébration que le Pape a confié à Dom Helder (qui est passé à Rome au mois de septembre) qu'il recevait lui-même beaucoup de menaces de mort, « parce qu'il rappelle la fonction sociale de la propriété » ; et cela ne convient pas à ceux qui disent que, à partir de Jean XXIII, tous les papes sont devenus communistes : ils ne défendent plus avec assez de vigueur le « droit de propriété » (pour les riches, bien entendu). Ils oublient que, au Brésil par exemple, selon les statistiques officielles, seulement 8 % de la population possède un morceau de terre ! Et vous avez lu les superficies des autres ! Alors droit de propriété, bien sûr, mais pour qui ?

 

 

Ligatures des trompes

 

Mon intention était de parler assez longuement de ce sujet, spécialement de l'enquête réalisée par les groupes de femmes du secteur de Porto de Santana. Faute de place, je serai bref. Les femmes des groupes ont recueilli 520 réponses, dont un nombre significatif. 36 % des femmes qui répondirent avaient déjà fait cette opération ; mais, comme beaucoup de celles qui avaient été opérées n'ont pas voulu répondre, craignant on ne sait quelles représailles du médecin, on peut dire sans exagérer que plus de la moitié des femmes de notre ville ont déjà été stérilisées, souvent très jeunes (22, 20, ou même 19 ans !), après avoir eu trois, voire deux, ou même un seul enfant !

Alors que, selon l'Organisation mondiale de la santé, la moyenne des naissances par césarienne est de 10 à 15 % dans le monde, au Brésil cette moyenne s'élève à plus de 35 % ! Pourquoi ? Essentiellement parce que, dans 70 % des césariennes, le médecin profite pour faire la ligature des trompes.

Ce qui a attiré l'attention des femmes de Porto de Santana sur ce problème, c'est le fait que l'opération est généralement faite dans notre municipe pour des raisons politiques, par un médecin (Docteur Fernando) dont le père était maire de Cariacica jusqu'à l'année dernière, et qui lui-même, responsable du secteur « Éducation » à la mairie, est actuellement candidat la députation. Quand son père était candidat à l'élection de maire, il n'opérait que les femmes qui avaient une carte d'électrice dans notre ville. Maintenant que lui-même est candidat à un fauteuil de député estadual, il opère (gratuitement) des milliers de femmes de tout l'État. Mieux vaut ne pas parler des conditions d'hygiène... Ce sont des files énormes à sa porte. Il n'y a pratiquement aucune éducation à la contraception dans le peuple. La pilule existe, bon marché, mais puisqu'il y a suffisamment de médecins charlatans, pourquoi ne pas profiter d'une solution définitive, gratuite et généralisée ?

Les groupes de femmes de Porto de Santana ont réalisé une grande assemblée le 11 juin, invitant toute la presse de Vitόria : de fait, journaux et radios ont abondamment parlé du sujet, et deux chaînes de télévision se sont déplacées. Le Conseil régional de médecine s'est ému : le président et le secrétaire sont venus, ils ont nommé une commission pour élucider les faits... mais tout a été vite enterré ! On ne va pas si facilement ennuyer un collègue, surtout candidat à être député, et du parti au pouvoir ! Les femmes sont en train de préparer une riposte publique et sévère. Mais, comme elles 1'écrivent elles-mêmes, que représente la voix de femmes du peuple, et leur vie, en face des intérêts politiques de ceux qui détiennent le pouvoir et la considération ? Elles expriment leur déception, disant qu'elles avaient cru, ingénument que le Conseil de médecine aurait quelque respect pour la vie et pour la voix des femmes : Hélas !

Notre archevêque, don Silvestre, est venu converser avec des responsables de groupes de femmes, les invitant à poursuivre leur travail de réflexion, de conscientisation, d'études sur le contrôle de la natalité. Mais, déjà en juin, il avait dit à Porto de Santana : « Vous savez, ne vous faites pas trop d'illusions à propos du Conseil régional de médecine. Ils vont être solidaires entre médecins ». Il avait raison.

Dans le journal que les groupes de femmes de Porto de Santana ont réalisé (« Femmes en action »), on peut lire une chanson qu'elles ont écrite pour Carnaval, sur un air connu :

 

Docteur, je ne me trompe pas. La ligature n'est pas en nos projets.

Si tu veux avoir nos voix, il faut t'y prendre autrement !

Sers notre quartier... si tu es élu !

Docteur, nous ne sommes pas coupables de n'être pas nées nobles.

Termines-en avec la pauvreté,

Au lieu de vouloir en finir avec les pauvres ! »

 

Et la conclusion du journal :

 

Nous avons appris par nos études (spécialement ce que la Bible nous a montré) que nous devons exiger nos droits... Nous voulons en finir avec une si grande exploitation de la femme, pour manque de conscientisation à la maison, dans la rue, dans les transports, dans la politique... Nous ne voulons pas condamner toutes les femmes puisque, en notre pays, manquent vraiment éducation et conscientisation. Mais nous ne pouvons admettre que des médecins fassent ce travail pour des motifs principalement politiques. Nous voulons que vous nous aidiez à lutter pour donner à nos enfants une vie décente.

 

 

Campagne électoral

 

Imaginez des centaines de voitures parcourant les rues, du petit matin au grand soir, avec des haut-parleurs criant des tonnes de promesses, de mensonges, de musiques ! Imaginez des centaines et des centaines de jeunes filles et de garçons, avec des chemises où est écrit le nom d'un candidat (en plus petit, celui d'un parti), qui vous proposent des tracts, des autocollants, le portrait des candidats. Les deux grands partis se sont réservés pratiquement tout le temps de la propagande gratuite à la télévision et à la radio. Ils ont le soutien actif du « pouvoir économique » : des grands propriétaires terriens et des grands chefs d'entreprises financent la campagne électorale des candidats de leur choix, bien sûr avec la promesse que, s'ils sont élus, ils agiront « dans le bon sens ». C'est vraiment le matraquage ! Et l'on peut vraiment se demander si la situation du Brésil a vraiment progressé. La dictature militaire est terminée (officiellement...) ; mais la « dictature du pouvoir économique » (l'expression n'est pas de moi, mais des évêques) est peut-être plus dangereuse (parce que plus insidieuse) que l'autre.

Une organisation fasciste (bien qu'elle se dise démocratique) est née cette année et s'est répandue dans tout le Brésil comme un incendie de forêt : l'UDR (Union Démocratique Rurale). Son but est d'empêcher une vraie réforme agraire, par tous les moyens. Parmi les moyens, la création de stocks d'armes. Il y a pratiquement chaque jour des morts dans les conflits de la terre au Brésil. Le gouvernement Sarney a envoyé la police militaire pour désarmer les parties en conflit, dans plusieurs lieux du Brésil : la police s'en va avec les fusils de chasse, les couteaux (même couteaux de cuisine) des petits paysans ou des « sans terre », mais elle « oublie » de prendre les revolvers, fusils sophistiqués, mitraillettes, voire mitrailleuses, des grands propriétaires !

 

 

En vrac…

 

Chacun des sujets qui suivent mériterait un grand développement. Ce n'est plus possible. Alors, contentez-vous de « flashes » !

 

• Allocations familiales : 42 cruzados par enfant (environ 20 francs !), jusqu'à 14 ans et à condition que le père ou la mère ait un emploi (aussitôt que vous êtes au chômage − et le taux est beaucoup plus élevé qu'en France ! − vous perdez toute allocation).

Carlinda, mère de dix enfants (l'aînée vient de se marier et a eu son premier enfant), vient de commencer à travailler comme couturière : pour 45 heures/semaine, elle reçoit l'équivalent de 630 francs.

 

• Flexibras : C'est une multinationale française. Le capitalisme français s'adapte bien à l'étranger : les ouvriers ont deux horaires de travail. Une semaine, ils travaillent pendant onze heures par jour ; la suivante, treize heures par jour (semaine de six jours). Après quoi ils ont droit à un week-end entier. Bien sûr, la direction dit aux ouvriers que ce sont les mêmes conditions de travail qu'en France ! Je voudrais bien aller voir au Havre si c'est vrai !...

 

• Au jour le jour :

J'ai dû aller dans un commissariat de quartier pour demander une information sur un prisonnier. Le commissaire était absent, deux voisines du commissariat parlaient. L’une demande à l'autre : « Qui est cette femme enfermée ici qui a pleuré toute la nuit ? » L'autre, apparemment très bien informée sur tout : « Il n'y a pas eu de femme ici ces temps. En ce moment, il y a un gamin de 14 ans, et il a encore sa petite voix ». Vous avez compris ? La femme ajoute : « Ce commissaire est très juste, il est très bon. Mais il est très ferme. C'est d'ailleurs un ancien séminariste... »

Depuis mars, les prix sont contrôlés, et la surveillance est (très) relativement sérieuse. Alors ont successivement disparu du marché : la viande de bœuf, le poulet, le lait, beaucoup de médicaments... On dit même que le café va manquer. Un jour, le président Sarnex dit qu'on va réquisitionner les bœufs dans les prairies des producteurs. Le lendemain, des ministres rassurent les producteurs : on ne touchera pas à la propriété privée ! L'important est que l'image de marque du Président, ami des pauvres, ferme avec les « grands », demeure intacte. Mais les riches de ce pays ont encore de beaux jours devant eux !

Les grèves se multiplient dans tout le pays. Grèves de ce qui correspond à la Sécurité sociale, grève des employés de l'Université, grève de professeurs, grève d'une compagnie d'aviation (VASP), grève des employés de banque, etc... À la campagne, le nombre d'occupations de terres promises pour la réforme agraire (qui se fait tant attendre) se multiplie aussi. La répression policière, sur ordre de notre gouverneur, est très violente (le gouverneur de notre État est lui-même grand propriétaire, et favorable à l'organisation fasciste UDR). L'Église réagit vigoureusement, spécialement dans le Nord de l'État, dont l'évêque, italien (Dom Aldo Gerna) est la bête noire des gros propriétaires, et est même menacé.

 

Des chiffres :

Dans notre ville de 275 000 habitants, 70 % de la population vit avec les égouts à l'air libre. C'est le municipe de notre État qui a le plus fort taux de maladies.

Chaque jour, les 750 bus du Grand Vitόria (environ 1 million d'habitants.) font quelques 204 000 kms et transportent 554 000 passagers. Les conditions de transports sont si défectueuses qu'il y a de plus en plus de « quebra-quebra » dans les quartiers de banlieue : fatigués de faire des pétitions, d'aller en délégation à la mairie, au secrétariat de Transport, etc... sans aucun résultat, fatigués de voyager comme des sardines en boîte, d'attendre parfois plus d'une heure un bus qui ne vient pas, les gens se mettent à casser. Et ça se montre payant !

 

 

Josimo… Joël

 

Le père Josimo Tavares a été tué le 10 mai 1986 dans le Goiás au Brésil. Il avait 33 ans. Joël Fieux (d'Orgelet - Jura) a été tué le 28 juillet 1986 au Nicaragua, où il servait le peuple luttant contre l'impérialisme des États-Unis. Il avait 28 ans.

Voici un poème de Pedro Tierra, après la mort de Josimo. Je le dédie aussi à Joël Fieux, à sa famille, et spécialement à sa maman, Bernadette, une amie, chrétienne et citoyenne du monde. (Malgré toute une propagande fausse, n'oubliez pas qu'une très grande partie des chrétiens de base au Nicaragua, appuient le régime sandiniste. Graças a Deus !)

 

Josimo † 10.05.86

Martyr de la terre et de la justice.

 

Qui est cet enfant nègre qui défie les limites ?

À peine un homme

Aux sandales élimées.

Patience et indignation.

Rire blanc

Miel nocturne

Rêve irrécusable.

Il a lutté contre les barrières

Toutes les barrières

Les barrières de la peur

Les barrières de la haine

Les barrières de la terre

Les barrières de la faim

Les barrières du corps

Les barrières du latifundio [1]

J’apporte dans la paume de la main

Une poignée de terre

Qui t'a couvert.

Elle est fraîche

Elle est sombre, mais elle n'est pas encore libre

Comme tu le voulais.

Pedro TIERRA

 

Je vous embrasse tous, mes chers amis.

 

Gaby

 

[1] Latifundio : Très grande propriété, généralement non cultivée, ou sous-cultivée.

 

 

ECOS DE VITÓRIA Nº 20

 

04 DE OUTUBRO DE 1986

 

 

No dia 17 de setembro de manhã, vou rezar diante do caixão do marido de Dona Maria, morto na véspera à noite, e que vai ser enterrado dali a algumas horas. Há muitos anos atrás esse homem foi vítima de um acidente de trabalho, e não foi bem cuidado (como é muitas vezes o caso aqui) e ficou paralisado. Nenhuma pensão: a família vive na miséria. Há alguns meses, o barraco onde Dona Maria, seu marido e seus filhos moravam, ia cair, mas o proprietário impediu a comunidade de repará-la. A comunidade, composta de gente pobre (com a ajuda de outras pessoas: religiosas, eu com o dinheiro de VOCÊS...) reformou outro barraco, sobre outro terreno. Dona Maria participa de todas as lutas, com a comunidade, com a associação de moradores, com o grupo de mulheres: o fato de ser analfabeta não é um obstáculo.

Quando chego ao bairro, um jovem está fazendo o porta a porta a fim de recolher o dinheiro necessário para pagar o enterro e um carro que levará as pessoas ao cemitério: é muito caro, e as empresas funerárias escolhem geralmente, para as pessoas menos informadas, um cemitério distante; elas podem assim cobrar mais caro. Diante do caixão, várias pessoas vão improvisar uma prece. Por sua vez, dona Maria fala a Deus:

“Senhor, dê-me coragem, na minha dor e minha pobreza. Faça com que eu não pare de lutar com meus irmãos. Toque o coração dos pobres, de nós todos, para que nós jamais percamos a coragem e a força de lutar. Toque também os corações dos ricos, para que eles compreendam o que é o sofrimento dos pobres, de nós todos.”

Nos dias seguintes, dona Maria estava de novo em todas as reuniões e em todas as lutas.

 

Caros amigos,

 

Queria começar esta carta pelo testemunho de Dona Maria. Toda esta VIDA que devo acompanhar vem me interromper cada vez que quero começar os “Ecos de Vitória”. Não vou procurar me justificar, mas somente situar um pouco de meu trabalho... E alguns entre vocês compreenderão sem dúvida.

O QUE É MEU TRABALHO “NORMAL”?

- Responsável do setor pastoral de Porto de Santana e Flexal (entre 40 e 50.000 habitantes, com 11 comunidades eclesiais de base - CEBs).

- Em outra paróquia, CAMPO GRANDE, distante 8 a 10 km, acompanhamento de 13 CEBs, que totalizam uma população de ao menos 20.000 habitantes, senão mais. Nesta paróquia, devo participar de muitas reuniões e mesmo coordenar certas atividades na sede paroquial de mais de 100.000 habitantes.

- Além disso, sou coordenador da Área pastoral das seis paróquias de nossa cidade: CARIACICA, 275.000 habitantes. O que vale muitas reuniões suplementares: conselho desta Região Cariacica, comissão de batismo, pastoral da juventude, grupos de mulheres, equipe de estudos bíblicos, e outras atividades pontuais em nível de nossa cidade. A Pastoral da Juventude da Grande Vitória me exige também certos serviços.

- A serviço da diocese, participação na equipe de redação do boletim semanal[1] para a celebração do culto sem padre na grande maioria das mais de 1.000 CEBs da diocese (milhares de exemplares deste boletim vão também para numerosas outras dioceses do Brasil que apreciam o trabalho da diocese de Vitória, um dos mais avançados para o trabalho das comunidades eclesiais de base). Sou também responsável pelo boletim mensal da Pastoral Operária da diocese[2].

E AINDA: a partir de abril, precisei garantir a presença em 10 comunidades a mais (para substituir um padre cujo sucessor não chegou ainda). Desde o início de setembro e metade de outubro, sou o único padre para as paróquias de Porto de Santana (40 a 50.000 habitantes) e de Campo Grande (mais de 100.000 habitantes)

EMPREGO DO TEMPO: na minha agenda não existe praticamente um só dia sem uma, duas, três reuniões, à tarde e à noite; devo recusar muitas, minha agenda está cheia, com mais de um mês de antecipação. Quanto aos sábados e domingos, é preciso falar? Eis por exemplo minha agenda dos dois últimos domingos:

* 14/09: de 7h30 às 12h: assembleia dos conselhos de 6 comunidades.

De 12h30 às 14h: reunião com um grupo de jovens . Às 14 h: missa na mesma comunidade: às 15h30: missa em uma comunidade vizinha: 17h30: missa em uma comunidade a 2 ou 3 km dali. Às 19h30: missa na igreja paroquial de Campo Grande. Saída de casa às 7h; voltei por volta das 21h.

* 21/09: às 6h50: celebração da missa televisionada, na sede do principal canal de TV, no centro de Vitória; às 8h30: missa em uma comunidade a cerca de 12 km dali. Às 10h, outra missa. Às 14h: missa no mesmo setor. Às 16h outra missa. Às 18h missa na igreja paroquial de Campo Grande. 19h30: missa em uma comunidade de Campo Grande, com celebração de 15 batismos. Depois tive de visitar e confessar um doente. Saí de casa às 6h15 e só voltei às 22h aproximadamente.

Não é para me gabar que escrevo tudo isto, ainda que esteja feliz de ter a resistência suficiente para trabalhar assim. Tento, apenas, fazer com que vocês compreendam. É verdade que todos os padres não têm este mesmo ritmo de vida. Mas, na nossa cidade de Cariacica, o padre de uma paróquia que contém 21 comunidades é, ao mesmo tempo, reitor do Seminário de filosofia. O padre de outra paróquia (com 23 comunidades de base) vai passar seis dias por mês em uma paróquia rural com cerca de 50 comunidades de vilas ou povoados. Outro exemplo, a paróquia de LINHARES: a população do município é de cerca de 110.000 habitantes; 70.000 estão na cidade; os 40.000 restantes estão distribuídos em cerca de 100 km, em mais de 100 comunidades de povoados e vilas. Eles são três padres ao todo, sendo um com 72 anos. E a maior parte das estradas é de terra...

Nossa diocese conta cerca de 1 milhão 400 mil habitantes; de 60 a 70 padres se encontram nas reuniões gerais: cerca de 1 para 20.000 habitantes. O que é preciso destacar é o trabalho maravilhoso de muitas religiosas. Quando estava na França, eu o sabia, por revistas, intelectualmente. Hoje, o constato a cada dia. Creio que as religiosas, em geral, se convertem ao contato do povo dos pobres muito mais facilmente e muito mais profundamente que muitos padres. E elas ajudam enormemente na organização dos movimentos populares.

Admirável igualmente – e espero que os “EV” fizeram vocês descobrirem pouco a pouco – o trabalho dos leigos, o trabalho da Igreja, de evangelização, de conscientização e de transformação da sociedade.

               Em um país que fala muito em democracia, mas que não sabe ainda o que é, este trabalho da Igreja é julgado muito perigoso. Portanto, não é preciso se surpreender que a Igreja deva afrontar uma muito forte onda de críticas e perseguição. Embora a “Nova República” surgiu no ano passado, oficialmente nas mãos dos civis, afirmo que, depois de seis anos que estou no Brasil (cheguei em Vitória no dia 04/10/1980) NUNCA a Igreja foi tão criticada e perseguida como hoje... POR QUÊ?

 

POR QUE A IGREJA DO BRASIL É TÃO PERSEGUIDA HOJE?

Sob a ditadura militar (está escrito modestamente aqui: “sob o regime autoritário”) – apesar da cumplicidade de muitos dos responsáveis eclesiásticos no começo do golpe de Estado militar de 1964 – a Igreja se converteu rapidamente e tornou-se um dos polos mais significativos de resistência à opressão. Quando ela denunciava a ausência de liberdades, de democracia, os atentados aos Direitos Humanos, a maior parte dos brasileiros estava de acordo; por convicção ou por interesse, até mesmo a maioria da classe dominante (responsáveis políticos ou econômicos...) apoiava a ação da Igreja. E mais, sendo a Igreja um dos raros locais onde os opositores ao regime podiam se expressar, eles trabalham no seio da Igreja... mesmo sem ser crentes convictos.

               Com a abertura política, as coisas mudaram – ao menos as aparências. No início da Nova República (começo de 1985), a Igreja parecia começar um flerte com o Governo. Mas os bispos brasileiros se deram conta rapidamente que a mudança estava mais nas aparências e nos discursos que nos fatos. A Igreja em seguida casou novamente com os desejos dos mais pobres (necessidade de uma reforma agrária profunda e imediata) e dos mais conscientes (necessidade de uma nova Constituição, igualmente radical, que coloque os fundamentos de uma “democracia participativa”, nem capitalista, nem comunista).

               Do lado da extrema esquerda, os militantes não têm mais necessidade da Igreja, uma vez que a existência dos partidos tornou-se livre (há mais de 30 hoje!) eles não se importam com que a Igreja pensa,... mesmo que ela ainda possa ser usada de vez em quando.

               Do lado da direita, é outra coisa! A insistência da Igreja, sobre a reforma agrária irrita até o mais alto grau. Todas as proposições da Igreja para a futura Constituição são taxadas de “comunistas”, é claro! Isso não é nem novo nem especial no Brasil: sob todas as latitudes, cada vez que os cristãos tentam ser um pouco mais fiéis ao Evangelho, dizem que eles são comunistas. Então há hoje uma verdadeira campanha de quase toda a imprensa brasileira contra a Igreja, uma vez que toda a imprensa está na mão do poder econômico: dois dos argumentos mais utilizados contra a Igreja são os seguintes:

               - 1º "Se a Igreja repartisse as imensas terras que ela possui no Brasil, não teria mais problemas de terra no nosso país!”.

- 2º "A Igreja Católica quer que se implante o comunismo no Brasil. Para isso, ela apoia os sindicalistas da CUT (Central Única dos Trabalhadores) e o PT (Partido dos Trabalhadores). A Igreja recebe somas formidáveis da Internacional Socialista, especialmente da Alemanha, para promover o Comunismo e ela repassa esse dinheiro ao PT e à CUT".

               Esses argumentos simplistas não resistem, e aqueles que os utilizam o sabem perfeitamente. Mas o importante para aqueles é que o espantalho do comunismo assuste a grande maioria do povo, que não sabe o que é o comunismo. “Fale mentiras! Fale mentiras! Algo sempre ficará.”

               Imaginem a Internacional Socialista de Willy Brandt, Mitterrand, Craxi, ou outros Soares e Gonzales, enviar dinheiro aos bispos do Brasil para fortalecer o comunismo no país!

               Para dar alguns exemplos de artigos que veiculam todas essas calúnias absurdas, mas perigosas, eu só tive o embaraço de escolher. Então, aqui estão algumas amostras dessas “maravilhas” de honestidade:

- "É preciso que as autoridades federais digam, com o tom de voz que convém, que os representantes da Igreja católica no Brasil, no que concerne à Reforma agrária, excede os limites da tolerância, não somente dos proprietários rurais, mas de toda a sociedade”.

               - “Impedir que este país esteja aberto às incursões de religiosos que estão sob as ordens da Internacional Socialista é um dever de cada um de nós, se nós queremos preservar nossas liberdades e mesmo nossa independência como nação".

– “Na hora de votar o importante será remover de nossos espíritos os candidatos apoiados pela Igreja católica. Esses são teleguiados pela Internacional Socialista, marcados pelo carimbo do PT, sucursal da CNBB e da CUT”.

               - “Que se faça, pela força, a Reforma Agrária nas terras da Igreja católica! Que os religiosos realizem também a socialização dos bens de sua Igreja, e deixem para as autoridades o que é de sua competência”.

               - “Se a Igreja católica, sob pretexto de falta de vocações religiosas dos brasileiros, importa notórios agitadores, é sinal de que o povo brasileiro perdeu seu espírito religioso e não tem necessidade desse gênero de pessoas para perturbar a ordem interna e para falar de quem só olha para nossa gente e nossas autoridades constituídas... Quanto a nós, a Igreja pode continuar a existir ou não, é a mesma coisa. Estamos convencidos de que não interessa à maioria do povo desta nação, se a Igreja se presta ao papel de trair suas tradições... Não são Dom Silvestre ou Dom Geraldo ou outros religiosos que mudarão a verdade dos fatos. Somos já suficientemente inteligentes para não prestar atenção às trombetas do diabo. Durante as eleições de 15 de novembro, vamos ver qual caminho vai tomar a Igreja católica a serviço do PT".

               - “Vemos que há um conflito terrível entre nossos irmãos brasileiros, uns invadindo as propriedades dos outros, não para produzir e construir, mas para destruir o setor produtivo, fomentar a desunião, provocar a desordem social e promover a substituição do regime por um processo socializante, SOB O ARGUMENTO IDIOTA QUE 'A TERRA É DE DEUS' e deve ser, por conseguinte, repartida entre todos”. (o tema da Campanha da Fraternidade de 86 foi: “Terra de Deus, terra de irmãos”).

 

 

AS TERRAS DA IGREJA NO BRASIL

               Diante dos ataques lançados contra a Igreja sobre o problema da terra, o IBASE (Instituto Brasileiro de Análise Social e Econômica) do RIO DE JANEIRO, fez um estudo, do qual eis aqui alguns resultados:

               - As Igrejas (não somente a Igreja católica – embora tenha esta parte principal), para os 12.545 estabelecimentos em todo o Brasil, possuem 369.890 hectares de terra. Os 20 maiores proprietários (latifundiários) possuem 20.291.412 hectares! E o maior proprietário do Brasil, sozinho, possui mais de 4 milhões de hectares (4.302.190 ha), ou seja  quase 12 vezes o total das propriedades das Igrejas. Este único proprietário possui, sozinho, mais que o total de terras cultiváveis de nosso Estado, do tamanho da Bélgica!

               - Assim, 20 proprietários possuem – sozinhos – 5,56% das terras cultiváveis do Brasil, enquanto que AS IGREJAS possuem cerca de 0,10% dessas terras. Belo exemplo da maneira pela qual os grandes capitalistas sabem apresentar a verdade! Uma vez que a Igreja faz a “opção em favor dos pobres”, tudo é bom para caluniar a Igreja, especialmente a MENTIRA... Sem falar da VIOLÊNCIA E DO CRIME (ver "EV" nº 19).

 

...PEQUENO INTERVALO...

 

Antes de passar à atitude da Igreja sobre das eleições da Assembleia Nacional Constituinte, minhas reações depois dos “EV” 19:

Esses "EV" suscitaram raríssimas reações. Várias explicações são possíveis:

- Os envios são mais e mais espaçosos, e isso desencoraja!

- Os “EV” chegam às vésperas das grandes férias, e este tempo de descanso sagrado faz com que quase ninguém se comunique por escrito.

- Aqueles que tinham o hábito de escrever se desencorajam pouco a pouco porque minhas respostas demoram cada vez mais.

- O nº 19 não interessou... Ou então vocês não julgaram útil reagir a ele.

*** Quanto à questão de saber se vocês aceitariam que 10% de seus envios financeiros sirvam para o CEFAL (Comitê Episcopal França - América Latina) a tesoureira vai sem dúvida aproveitar desta carta para prestar conta das respostas; mas creio saber que aqueles que se deram ao trabalho de responder, responderam positivamente.

 

AONDE VAI O DINHEIRO DE VOCÊS: Tento prestar conta a cada vez. Depois do início do ano, fora todas as pequenas somas que não posso contar, distribuí, em nome de vocês, o valor de aproximadamente 21.980 francos.

Para a construção de igrejas e centros de reuniões nos bairros que têm verdadeiramente necessidade: em torno de 15.635 francos; para Nodir, agente de pastoral do setor de Porto de Santana, apontado pelo setor para ser candidato nas próximas eleições: 5.120 Frs; para os estudos de um seminarista que trabalha a serviço dos meios de comunicação da diocese: aproximadamente 415 Frs; para os grupos de mulheres de Porto de Santana: 160 Frs; para dona Maria (casa e enterro do marido) e outra pessoa necessitada: 650 Frs.

 

 

O PAPEL DA IGREJA NAS PRÓXIMAS ELEIÇÕES (15 DE NOVEMBRO)

 

É evidente que a Igreja tenta ter um papel muito importante. O Brasil vive um momento histórico. Uma Reforma agrária é exigida. O governo de Sarney diz que ele a quer, mas da forma como as coisas estão indo, os especialistas dizem que seria preciso 140 anos para realizar o modesto projeto atual!!! Mas é já muito para os senhores da terra, que não hesitam em matar todos aqueles que se opõem à sua ditadura: vocês ouviram falar da morte do Padre Josimo, em maio...; mas são todos os dias que sindicalistas rurais, membros das comunidades de base, religiosas e padres são ameaçados e assassinados: bispos também são caluniados e ameaçados de morte. O capitalismo não está para brincadeira! Vocês leram acima o tom dos artigos de jornais.

 

IGREJA E ASSEMBLEIA NACIONAL CONSTITUINTE

               Em abril último, a Conferência Nacional dos Bispos do Brasil publicou um documento excelente: “Por uma Nova Ordem Constitucional”. Não há dúvida de que se a futura Constituição do Brasil fosse feita a partir dos critérios elaborados pelos bispos, o Brasil teria a Constituição mais bela do mundo. INFELIZMENTE, neste país onde quase todo mundo é batizado, há muito tempo que, entre Deus e o dinheiro, os capitalistas da terra e da indústria escolheram o dinheiro... E mesmo o apoio total do Papa (ao menos sobre este ponto da Constituinte e da Reforma Agrária) não pesa nada diante as exigências de Mammom[3]. Como Pinochet no Chile, os capitalistas daqui acham sempre alguns padres que traem o Evangelho, e que vão até dizer que, não somente os bispos brasileiros são comunistas, mas que eles conseguiram converter João Paulo II ao comunismo! Isso não é uma boa piada?

Um pouco em toda parte, as dioceses organizam a reflexão sobre a futura Constituição. É um verdadeiro trabalho de formiga. Na diocese de Vitória, Dom Silvestre e Dom Geraldo escreveram uma “Carta ao povo de Deus sobre o ano eleitoral” e as “Orientações pastorais sobre o ano eleitoral”. Em agosto, a diocese organizou uma “semana pró-constituinte”. O secretariado de pastoral diocesano multiplica os textos, traduzindo em linguagem popular as declarações episcopais. Em toda parte nas paróquias, como nos movimentos populares, as jornadas de estudos sobre a Constituinte são organizadas.

 

QUE DIZEM OS BISPOS (Do Brasil em geral, e de Vitória em particular)?

Eles dão os critérios para escolher os candidatos dignos de confiança. Eles denunciam as manobras do PODER ECONÔMICO para eleger os candidatos que garantirão na Constituição os privilégios dos ricos. Eles alertam contra o grande perigo de “cair hoje na ditadura do poder econômico que luta, por todos os meios, para manter as situações de dominação graças aos sacrifícios dos pobres”. Eles protestam com veemência contra as acusações feitas à Igreja por sua opção preferencial pelos pobres. Eles denunciam a “lei antidemocrática”, que reserva quase todo o tempo de palavra da televisão e da rádio aos partidos majoritários.

Eles enfatizam alguns pontos de 1ª importância: Reforma Agrária, Reforma Urbana, Saúde, Educação, Violência e Justiça (violência no campo, violência policial, torturas, um NÃO categórico à pena de morte, terminar com a corrupção quase sempre impune...), Mundo do Trabalho. Eles convidam os cristãos a se engajar na política e felicitam aqueles que já responderam a esta “vocação”. Eles pedem que, "sem transformar as comunidades de base em bases de política dos partidos”, é normal que as comunidades de base apoiem eficazmente os candidatos que surgiram delas.

No dia 28 de setembro, em Vitória, se realizou uma grande assembleia, da qual participaram entre 8 a 10.000 pessoas, quase todas de comunidades de base. O tema: "CEBs, POVO DE DEUS NA CONSTITUINTE". Que ambiente! Que vida! A diocese chamou Dom Helder Câmara, ex-arcebispo de Recife, para falar durante esta grande celebração. Ele começou assim seu discurso: “Eles nos acusam de fazer política. Não temos medo da palavra 'política'. Se política é ter a preocupação do bem comum, a preocupação com os pobres, a defesa dos direitos do homem, então a Igreja não somente tem o direito de fazer a política, mas é para ela uma OBRIGAÇAO devido à sua missão... É impressionante que eles conhecem o 'Pai Nosso' e que eles não saibam que todos os filhos de Deus devem ser iguais...”.

Ficamos sabendo durante esta grande celebração que o papa contou a Dom Helder (que passou em Roma no mês de setembro) que ele mesmo recebeu muitas ameaças de morte, “porque ele recorda a função social da propriedade”; e isso não convém àqueles que dizem que, a partir de João XXIII, todos os Papas se tornaram comunistas: eles já não defendem mais com bastante vigor o “direito de propriedade” (para os ricos, entenda-se bem). Eles esquecem que, no Brasil, por exemplo, segundo as estatísticas OFICIAIS, somente 8% da população possui um pedaço de terra! E vocês leram sobre o tamanho das propriedades dos outros! Então direito de propriedade, é claro, MAS PARA QUEM?

 

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LIGADURA DE TROMPAS:

Minha intenção era de falar mais longamente deste assunto, especialmente da pesquisa realizada pelos grupos de mulheres do setor Porto de Santana. Por falta de espaço, serei breve. As mulheres dos grupos recolheram 520 respostas, ou seja, um número significativo. 36% das mulheres que responderam já tinham feito esta operação; mas, como muitas daquelas que tinham sido operadas não quiseram responder, temendo, quem sabe, represálias do médico, podemos dizer sem exagerar que mais da metade das mulheres de nossa cidade já foram esterilizadas, geralmente muito jovens (22, 20, ou mesmo 19 anos!), depois de ter tido 3, às vezes 2, ou mesmo um só filho!

- enquanto que, segundo a Organização Mundial da Saúde, a média dos nascimentos por cesariana é de 10 a 15% no mundo, no Brasil essa média sobe a mais de 35%! Por quê? – essencialmente porque, em 70% das cesarianas, o médico aproveita para fazer a ligadura de trompas.

O que chamou a atenção das mulheres de Porto de Santana sobre este problema é o fato de que a operação é geralmente feita no nosso município por razões POLÍTICAS, por um médico (doutor Fernando) cujo pai foi prefeito de Cariacica até o ano passado, e que ele mesmo, responsável pelo setor de educação na prefeitura, é atualmente candidato a deputado. Quando seu pai foi candidato à eleição para prefeito, ele só operava as mulheres que tinham um Título de Eleitor na nossa cidade. Agora que ele mesmo é candidato a uma cadeira de deputado estadual, ele opera (gratuitamente) milhares de mulheres de todo o Estado. Melhor não falar das condições de higiene... São filas enormes em sua porta. Não há praticamente nenhuma educação sobre a contracepção no povo. A pílula existe – e barata – mas como há suficientes médicos charlatães, por que não aproveitar de uma solução definitiva, gratuita e generalizada?

Os grupos de mulheres de Porto de Santana realizaram uma grande assembleia no dia 11 de junho, convidando toda a imprensa de Vitória: de fato, jornais e rádios discutiram amplamente a questão. E dois canais de TV se deslocaram e cobriram. O Conselho Regional de Medicina se sensibilizou: o presidente e o secretário vieram, eles nomearam uma comissão para elucidar os fatos... Mas tudo foi rapidamente enterrado! Não se vai tão facilmente entediar um colega, sobretudo candidato a deputado, e do partido do poder! As mulheres estão preparando uma resposta pública e severa. Elas exprimem sua decepção, dizendo que elas haviam acreditado, ingenuamente, que o Conselho de Medicina teria qualquer respeito pela vida e pela voz das mulheres: TRISTE!

Nosso arcebispo, Dom Silvestre, veio conversar com as responsáveis dos grupos de mulheres, convidando-lhes a continuarem seu trabalho de reflexão, de conscientização, de estudos sobre o controle da natalidade. Mas, já em junho, ele disse em Porto de Santana: “Vocês sabem, não se iludam muito a respeito do Conselho Regional de Medicina. Eles vão ser solidários entre os médicos”. Ele tinha razão.

No jornal que os grupos de mulheres de Porto de Santana fizeram ("Mulheres em Ação"), podemos ler uma canção que elas escreveram para o carnaval, a partir de uma melodia bem conhecida:

 

Doutor, eu não me engano:

  A ligadura não está em nossos planos!

Se o nosso voto/ você quiser ter

Coisas diferentes/ você tem que fazer!

Tem que servir ao nosso bairro...

Se neste ano você quiser se eleger.

  Doutor, eu não me engano:

  A ligadura não está em nossos planos!

Não somos culpados/ de não ter nascido nobres.

Termine com a pobreza,

Em vez de acabar com os pobres!’’

  Ah! Doutor, eu não me engano:

  A ligadura não está em nossos planos!

 

 

E a conclusão do jornal:

“Soubemos por nossos estudos (especialmente o que a Bíblia nos mostrou) que devemos exigir nossos direitos. Queremos terminar com uma tão grande exploração da mulher, por falta de consciência em casa, nas ruas, nos transportes, na política... Nós não queremos condenar todas as mulheres, porque em nosso país falta realmente educação e conscientização. MAS NÃO PODEMOS ADMITIR QUE MÉDICOS FAÇAM ESSE TRABALHO POR MOTIVOS PRINCIPALMENTE POLÍTICOS. Queremos que vocês nos ajudem a lutar para dar a nossas crianças uma vida decente”.

 

CAMPANHA ELEITORAL

Imaginem centenas de carros percorrendo as ruas, desde cedo até à noite, com alto-falantes gritando toneladas de promessas, de mentiras, de músicas! Imaginem centenas e centenas de garotas e rapazes com camisas onde está escrito o nome de um candidato (e em menor o de um partido), que oferecem panfletos, adesivos, o retrato dos candidatos. Os dois maiores partidos tomam quase todo o tempo da propaganda gratuita na televisão e no rádio. Eles têm o apoio ativo do “poder econômico”: grandes proprietários de terra e grandes empresários financiam a campanha eleitoral dos candidatos de sua escolha, com a promessa, é claro, de que se eles forem eleitos eles agirão “no bom caminho”. É realmente um bombardeamento de propaganda!

E podemos realmente nos perguntar se a situação do Brasil realmente avançou. A ditadura militar acabou (oficialmente...); mas a “ditadura do poder econômico” (a expressão não é minha, mas dos bispos) é talvez mais perigosa (porque mais traiçoeira) que a outra.

Uma organização fascista (embora ela se diga democrática) nasceu este ano e se espalhou em todo o Brasil como um incêndio na floresta: a UDR (União Democrática Ruralista). Seu objetivo é de impedir uma verdadeira Reforma agrária, POR TODOS OS MEIOS. Entre os meios, a criação de arsenais de armas. Há mortes praticamente a cada dia nos conflitos de terra no Brasil. O governo Sarney enviou a Polícia Militar para desarmar as partes em conflito em vários lugares do Brasil: a polícia apreende as espingardas de caça, as facas (até mesmo as facas de cozinha) dos pequenos agricultores ou dos “sem terra”, mas ela "ESQUECE" de tomar os revólveres, fuzis sofisticados, METRALHADORAS, dos grandes proprietários.

 

NOTÍCIAS BREVES

 

Cada um destes assuntos seguintes mereceria um grande desenvolvimento. Isso não é mais possível. Então, contentem-se com "flashes"!

ABONOS FAMILIARES: 42 cruzados por filho (aproximadamente 20 francos!) até os 14 anos... E sob a condição de que o pai ou a mãe tenham um emprego (tão logo que você está desempregado - e a taxa é muito mais elevada que na França! - você perde todo o abono).

 

- Carlinda, mãe de 10 filhos (a mais velha casou e teve seu 1º filho), começou a trabalhar como costureira: por 45 horas semanais, ela recebe o equivalente a 630 francos.

 

FLEXIBRAS: É uma multinacional francesa. O capitalismo francês se adapta bem no estrangeiro: os operários têm dois horários de trabalho. Uma semana, eles trabalham durante 11 horas por dia; na semana seguinte, 13 horas por dia (semana de 6 dias). Após isso eles têm o direito a um final de semana inteiro. É claro, a direção diz aos operários que são as mesmas condições de trabalho que na França! Gostaria de ver em Havre[4] se isso é verdade!...

 

NO DIA A DIA: Eu tive de ir à delegacia de um bairro solicitar uma informação sobre um preso. O delegado estava ausente. Duas vizinhas da delegacia conversavam. Uma pergunta à outra: “Quem é essa mulher trancada aqui que chorou toda a noite?”. A outra, aparentemente muito bem informada sobre tudo: “Não teve nenhuma mulher aqui essa noite. Tem um garoto de 14 anos, e ele ainda tem a voz de menino”. A mulher acrescenta: “Esse delegado é muito justo, ele é muito bom. Mas ele é muito firme. É também um antigo seminarista...”.

 

- Depois de março os preços estão controlados e a vigilância é (muito) relativamente séria. E sucessivamente desapareceram do mercado: a carne de boi, o frango, o leite, muitos medicamentos... Dizem até que o café vai faltar. Um dia, o presidente Sarney disse que vai requisitar o gado nos pastos dos produtores. No dia seguinte, ministros tranquilizam os produtores: não tocaremos na propriedade privada! O importante é que a imagem de marca do presidente, amigo dos pobres e duro com os grandes, permaneça intacta.

Mas os ricos deste país têm ainda um belo futuro diante deles!

 

AS GREVES SE MULTIPLICAM... em todo o país. Greve daqueles que fazem a segurança social, greve dos funcionários da Universidade, greve dos professores, greve de uma companhia de aviação (VASP), greve dos funcionários de banco, etc. No campo, o número de ocupações de terras prometidas para a Reforma Agrária (que é tão esperada) se multiplicam também. A repressão policial – sob ordens de nosso governador – é muito violenta (o governador de nosso Estado é também um grande proprietário, e favorável à organização fascista UDR). A Igreja reage fortemente, especialmente no norte do Estado, cujo bispo, italiano (dom Aldo Gerna), é a desgraça dos grandes proprietários, e está até mesmo ameaçado.

 

NÚMEROS: Na nossa cidade de 275.000 habitantes, 70% da população vive com esgotos a céu aberto. É o município de nosso Estado que tem o maior índice de doenças.

 

- A cada dia, os 750 ônibus da Grande Vitória (em torno de 1 milhão de habitantes) percorrem cerca de 204.000 km e transportam 554.000 passageiros. As condições de transporte são tão deficientes que há cada vez mais "quebra-quebra" nos bairros da periferia: cansados de fazer abaixo-assinados, de ir em comissão à prefeitura, ao secretário de transporte, etc., sem nenhum resultado, cansados de viajar como sardinhas enlatadas, de esperar mais de uma hora por um ônibus que não vem, as pessoas começam a quebrar. E isso se mostra inútil.

 

JOSIMO... JOEL

O padre Josimo Tavares foi assassinado no dia 10 de maio de 1986 no Estado de Goiás, no BRASIL. Ele tinha 33 anos. Joel Fieux (De Orgelet - Jura) foi assassinado no dia 28 de julho de 1986, na Nicarágua, onde ele servia ao povo lutando contra o imperialismo dos Estados Unidos. Ele tinha 28 anos. Aqui está um poema de Pedro Tierra, após a morte de Josimo. Eu o dedico também a Joel Fieux, à sua família, e especialmente à sua mãe, Bernadete, uma amiga, cristã e cidadã do mundo. (Apesar de toda uma propaganda falsa, não esqueçam que uma grande parte dos cristãos de base na Nicarágua apoia o Regime sandinista. Graças a Deus!)

 

JOSIMO 10/05/86

Mártir da Terra e da Justiça.

Quem é esse menino negro

Que desafia limites?

 

Apenas um homem.

Sandálias surradas.

Paciência e indignação.

Riso alvo.

Mel noturno.

Sonho irrecusável.

 

Lutou contra cercas.

Todas as cercas.

As cercas do medo.

As cercas do ódio.

As cercas da terra.

As cercas da fome.

As cercas do corpo

As cercas do latifúndio.

 

Trago na palma da mão

Um punhado de terra

Que te cobriu.

Está fresca

É morena, mas ainda não é livre.

Como querias. 

                                            PEDRO TIERRA

 

 

Um abraço a todos, meus queridos amigos.

Gaby.

 

[1] Era o Boletim CAMINHADA.

[2] O Boletim FERRAMENTA.

[3] “Mammom”: Em traduções bíblicas francesas, no versículo 24, do Capítulo 6 do Evangelho segundo São Mateus, lê-se: “Ninguém pode servir a dois senhores; pois, ou odiará um e amará o outro; ou se unirá a um e desprezará o outro. Vocês não podem servir a Deus e a Mammom”. Mammom é uma espécie de personificação da avareza, ou riqueza, em forma de divindade.

[4] Região portuária francesa, segunda mais importante em tráfego de mercadorias, muito conhecida nacionalmente por sua tradição operária e marítima.

 

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17 décembre 2020 4 17 /12 /décembre /2020 01:07

En ces jours-là,
Jacob appela ses fils et dit :
Assemblez-vous ! Je veux vous dévoiler
ce qui vous arrivera dans les temps à venir.
Rassemblez-vous, écoutez !

Gn 49, 1-2 extrait des lectures du 3ème jeudi de l'Avent

Les Cri des exclus le 7/09/2019 à Cariacica.

Les Cri des exclus le 7/09/2019 à Cariacica.

"Ce qui m'a beaucoup impressionné, c'est que, là où la misère est plus grande,

le visage des gens reflète malgré tout l'espoir, l'envie de s'en sortir."

Bernard Maire après un séjour d'un mois au Brésil

 

"O que muito me impressionou é que, lá onde a miséria é maior,

o rosto das pessoas reflete - apesar de tudo - a esperança, o desejo de sair dessa situação."

 

 

 

Leia a carta integra em português abaixo.

Un Clic ici pour toute information sur les publications : "Chemins d'Avent avec Gaby"

Echos de Vitόria

 

N° 19  -  18 avril 1986

 

Bien chers amis.

 

Sur les brouillons successifs de ce numéro 19 des É.V., la date a déjà changé bien des fois. Imaginez que je comptais fermement l'envoyer dans la joie de Noël ! Et voilà que l'expression de joie débordante de Pâques a déjà laissé la place aux joies plus modestes de la vie au jour le jour, mêlées aux efforts et aux tristesses. Mais chaque fois que je me suis mis à préparer les É.V., quelque chose de plus urgent est arrivé ; ainsi passent les mois...

En 1ère partie, vous allez lire le témoignage de mes deux frères. Joseph et Bernard, et d'un collègue prêtre jurassien, Pierre Meynier, après la visite de cinq semaines qu'ils m'ont faite, de fin juillet à fin août 1985. Je vous laisse lire :

 

 

De Bernard Maire

 

Après bientôt quatre mois, que me reste-t-il de mon voyage au Brésil ? Des souvenirs, des réalités ? Je ne vais pas faire un carnet de voyage, mais seulement citer quelques points qui me semblent importants.

Ma première impression a été la sensation de démesure et de contrastes : ces grands espaces vides, brûlés par le soleil et les concentrations autour des villes (favelas), ces grands ensembles et ces « baraques » (maisons d'habitation) 3 mètres sur 5 mètres de moyenne, ces grands magasins où l'on trouve de tout, mais qui sont vides de monde, et les trottoirs où l'on peut acheter des salades à la feuille, des oranges à l'unité. Dans une banque, drôle d'association : l'argent bien sûr, des policiers et, au mur, un grand crucifix. À Vitόria, le palais du Gouverneur, éclatant de blancheur avec ses colonnades, ses grands escaliers, et à quelques kilomètres, la favela de San Pedro (30 000 personnes habitant sur le marais).

Des visites aux communautés, nous en avons fait beaucoup la première semaine, sur le moment presque trop ; aujourd'hui, je regretterais de ne pas les avoir faites toutes. Comme chez nous, les gens ont besoin de se sentir reconnus en tant que personnes humaines. Je sentais une certaine joie en eux quand nous les écoutions raconter ce qu'ils vivaient : les uns sur le quartier, au travail, en famille ; les autres, à la Communauté, au syndicat, au parti.

Ils ont une facilité et une envie de s'exprimer qui semble naturelle. Lors des célébrations, beaucoup partagent en paroles, des plus jeunes aux plus. N'est-ce pas signe de vie ?...

Les chants : Oui, ils chantent, beaucoup, fort et pas toujours juste, mais l'important, pour moi, c'est cette ferveur avec laquelle ils le font. Le thème de la plupart de leurs chants est ce qu’ils vivent. N'ayant pas souvent le droit à la parole dans leur société, ils se retrouvent comme acteurs dans ce qu'expliquent les chants.

Il est évident que ce que j'ai vu du Brésil, ce n'est pas le « Club X » qui me l'aurait montré au cours de l'un de ses voyages. Là où nous sommes allés, on n'emmène pas les touristes.

Ce qui m'a beaucoup impressionné, c'est que, là où la misère est plus grande, le visage des gens reflète malgré tout l'espoir, l'envie de s'en sortir.

En conclusion, je dirai : le Brésil est un immense pays où la grande richesse côtoie la plus grande misère. À aucun moment je n'ai remarqué ou même eu l'impression que des choses sont faites pour réduire la misère, permettre un développement bénéfique aux personnes du peuple, si ce n'est par les membres des communautés de base eux-mêmes.

Depuis mon retour, je me pose cette question et la laisse en évidence afin que chacun puisse la faire sienne : Qu’est-ce que je fais ici pour que cela change là-bas ?...

 

 

De Pierre Meynier

 

Quatre souvenirs parmi cent autres, qui me reviennent sous la pointe bic, allez savoir pourquoi !

 

• Un quartier de Vitόria qui doit s'appeler Rio Marinho. Gaby nous a invités à l'accompagner à une rencontre de femmes. Voilà qu'une « ancienne » se met à raconter comment est née leur favela :

 

C'était un Vendredi-Saint. On avait décidé une invasion (ainsi appelle-t-on l'occupation d'un terrain vague par des sans-logis qui décident de passer à l'action). Pendant trois mois, la police venait casser nos baraquements et toujours nous recommencions. Nous les femmes, on nous appelait les subversives. Ils ont emprisonné pas mal de gens.

Il y a des enfants qui sont morts dans la boue. Dieu seul pourrait raconter !

 

Chaque favela a ainsi son histoire, et c’est en la racontant que le quartier se forge une âme commune. Une histoire qui n'est pas achevée d'imprimer. Ces femmes nous expliquent :

 

Pour l'administration municipale, on n'existe qu'en période d'élections. Dans ce quartier qui manque de tout, il faut se réunir pour voir les choses changer. Il faut se manifester pour ne pas être oubliés. Il faut agir et convaincre les gens qu'en s'organisant, on peut obtenir des choses.

 

• Dans le car qui nous emmène de Brasilia à Goiás Velho. Un voyage interminable qui a le mérite de nous faire toucher des yeux ce que cela représente, des latifundia de plusieurs milliers d'hectares. Tout d'un coup, le passager devant moi se met à gesticuler en poussant des cris rauques. Affolement. C'est une classique crise d'épilepsie. Spontanément, une jeune femme puis un homme viennent le tenir pour qu'il ne se blesse pas. L'éponger. Lui parler jusqu'à ce qu'il retrouve ses esprits. Ils ne le quitteront qu'à l'étape, en lui recommandant de bien prendre ses médicaments. C'est alors qu'un homme en noir qui avait marmonné des oremus pendant tout le voyage s'approche de lui et lui tient tout un discours. Je demande à Dàrcio de m'expliquer ce qu'il dit :

 

Mon pauvre monsieur, vous avez un diable en vous. Mais nous pouvons vous le chasser. Venez chez nous. Voici notre adresse et nos heures de réunion !

 

Au Brésil, les sectes sont omniprésentes et semblent bénéficier de gros moyens venus de l'extérieur.

Au milieu d'un peuple profondément religieux, l’Église d'Amérique latine doit à tout moment refaire son choix de Medellin et de Puebla : présenter aux pauvres un Évangile de libération... au lieu de leur refiler de « l'opium du peuple ».

 

• Je repense à Markus avec son béret crasseux et sa grande barbe poivre-sel. Religieux sans couvent, il vit avec les gens de la campagne du Goiás.

 

Nos paysans ont des dons ancestraux pour la poterie et la terre cuite. Notre association est d'abord culturelle : les protéger contre toute influence extérieure et mercantile afin de laisser s'exprimer leur créativité naturelle, dont les racines plongent loin dans leur histoire, bien au-delà de la colonisation. Nous avons aussi une coopérative pour regrouper et vendre leur production. Ils la gèrent eux-mêmes. Les statuts en sont démocratiquement votés et remis à jour.

 

Nous avons visité. Quel dommage que dans les valises, toutes ces belles choses soient fragiles et encombrantes !

Même une réalisation de ce type-là est mal vue, nous confie Markus. Tout ce qui permet au peuple de tenir debout tout seul est mal vu. On dit que c'est communiste. On constate pourtant une évolution. En dehors des gros propriétaires fonciers, il y a une petite bourgeoisie qui commence à comprendre.

 

Je ne peux oublier Ibiapaba. Ce village de 4 500 habitants perdu dans le Nordeste, un délégué de « Frères des Hommes » nous l'a fait découvrir au terne d'une mémorable expédition à bord d'un Chevrolet. Les gens nous racontent la vie pendant la dernière sécheresse, celle qui à duré cinq ans. La vie et la mort. La colère aussi parce qu'une sécheresse n'est pas une calamité inévitable, comme un tremblement de terre. De l'eau, il y en a des millions de mètres cubes qui se perdent dans la mer à Fortaleza. Mais les latifundistes s'opposent à tous travaux d'intérêt public sur ce qu'ils décrètent être leurs terres.

 

Pendant la sécheresse, la population du village était mobilisée pour faire un barrage en terre, sous la conduite de l'armée. Des travaux qui n'ont servi à rien et que les premières pluies ont emportés. Depuis, nous avons continué à travailler ensemble, de nous-mêmes, du moins ceux d'entre nous qui ont osé. Nous avons creusé un puits, sur un terrain inutilisé, malgré le propriétaire qui nous fait un procès !

 

Ce puits nous allons le voir. Nous voyons aussi la troisième récolte qu'il permet cette année, sous ce climat tropical. La discussion avec eux se poursuit à la nuit tombante. On passe du maïs à la vie chrétienne au village. Raimunda prend la parole. Elle est responsable de communauté.

 

Nous ne voyons un prêtre qu'une fois par an, pour la fête. Mais le dimanche, les groupes se succèdent dans l'église. Les enfants, les foyers, ceux qui préparent un baptême. On vient réfléchir, prier. Le soir l'église se remplit pour la prière.

 

Après l'autogestion agricole, l'autogestion ecclésiale.

Je laisse exprès à ces souvenirs leur allure anecdotique. Peut-on sans outrecuidance disserter d'un pays qu'on a à peine effleuré pendant un petit mois ?

- Un mois qui m'a cependant marqué au-delà de mon attente.

- J'ai vu des clochards de 9 ans et la misère inoubliable.

- J'ai vu surtout des gens lutter contre la misère, les uns collectivement, les autres individuellement.

- J'ai vu un peuple jeune et des adultes rire d'une joie de gosse.

- J'ai vu des hommes écœures de vivre pauvres dans un pays riche.

- J'ai vu des jeunes politiquement impatients de réformes ou de révolution.

- J'ai vu une Église se faire avec des pauvres...

- J'ai vu aussi des visages de vieux et de vieilles, burinés de soleil et amaigris de malnutrition. On y lisait tout ce qu'ils ont dû subir, encaisser, endurer, sans que l'essentiel en eux ne semble atteint. Ils m'ont fait redécouvrir la résignation comme vertu.

Sûr qu'il reste à faire, dans nos pays et dans nos Églises, et qu'il ne faut pas baisser les bras. Mais sans confondre action et nervosité. Sans nous cacher qu'il reste un long chemin à faire. En regardant ces descendants d'esclaves, je me disais qu'il nous faut réapprendre la patience.

 

 

De Joseph Maire

 

Bernard a écrit sa page, le premier. Pierre a lu Bernard, et il a composé sa page « aux quatre souvenirs ». Et moi, après avoir pris connaissance de ce qu'ont écrit mes deux co-voyageurs, je me creuse la tête pour savoir ce qu'il me reste à dire. Mais on n'a pas passé un mois au Brésil, sans être marqué par tant de choses !

 

C'était le 7 août. Gaby Paillard, originaire de Laval, nous fait visiter Crateús, petite ville du Nordeste, qui a vécu si durement la grande sécheresse : trois millions de morts dans le Nordeste. De très nombreux enfants, toujours vivants, garderont pour la vie, les traces de la malnutrition ; car la faim est une réalité aux multiples conséquences !... Un petit coin en friche. Au milieu de la broussaille, de petites croix blanches ou bleues, dont beaucoup sont déjà couchées, mangées par la végétation. Sont enterrés là les petits enfants morts au cours de la sécheresse, et qui n'avaient pas d'état-civil. L'enregistrement à la mairie est cher, trop cher, quand on ne possède rien. Alors, ces enfants non inscrits au registre des naissances, n'ont pas eu droit à une place au cimetière officiel ! Des enfants sont nés. Vite, ils sont morts. Officiellement, ils n'ont jamais existé. Qu'est-ce qu'une société où les pauvres morts n'ont même pas le droit d'avoir vécu, d'être nés ?

 

Crateús encore. Il y a là, une douzaine de personnes. Dans une petite, si petite pièce, organisée en chapelle, en lieu de recueillement. Quelques photos sur une table : celui qui habitait cette chambre ; et celle de Maximilien Kolbe, ce prêtre qui remplaça un père de famille, pour aller à la mort dans un camp allemand de déportation : donner sa vie ! Au mur, des réflexions écrites au crayon-feutre de couleur. Et des fleurs fraîchement cueillies. Pendant une heure, on prie, on partage sur un texte de l'évangile... Et c'est ainsi chaque soir. On est venu dans la chambre où vivait Freddy Kunz, Alfredinho, le petit Alfred. Ce prêtre d'Arbois était alors à l'hôpital. Depuis bien des années, il avait partagé la vie des plus pauvres. Alors, les pauvres demandent au Seigneur de leur rendre Alfredinho. Il leur appartient. Ils le veulent encore parmi eux. Et Dieu le leur a rendu.

 

Vendredi 23 août. Nous sommes à Goiás Velho. Verrons-nous Don Thomas Balduino, l’évêque. Entre deux voyages dans son immense diocèse, il vient à nous... pour dix minutes d'entretien. C'est court ! Mais en dix minutes, il a su nous dire la place de l’Église dans son diocèse :

 

L’Église, c'est le peuple de Dieu. Il faut que le peuple puisse s'exprimer... Au Brésil, c'est vrai, l'Église est un véritable pouvoir. Il ne faut pas le gaspiller. Car elle est souvent la seule à pouvoir défendre les pauvres. On a parfois l'impression, ici, que l'Église de Rome ne s'intéresse qu'à elle-même. En réalité, l’Église est faite pour le monde...

 

Ils sont là, « entassés » dans quelques marabouts, les membres de cinquante-deux familles qui avaient occupé quelques hectares de terrain que le grand propriétaire n'exploitait pas. N'est-ce pas naturel, normal, moral ? Faire servir la terre à ce pour quoi elle est faite : le service de tous. Ils ne vivent que de dons, parce que personne ne les veut. Mais quelle dignité ! Pendant une heure, nous avons écouté le récit de leurs démêlés avec « l'injustice ». Puis l'un d'eux nous a dit : « Chantez pour nous votre hymne national, car il est aussi le nôtre : le chant de la Liberté ». Nous nous sommes regardés. Et nous avons chanté la Marseillaise : plus que jamais, j'en ai compris le véritable sens...

 

Au milieu des nombreux déplacements à travers 1'immense Brésil, j'ai pris le temps de lire des choses de là-bas. Sur « l’évangile, force de libération ». Des évêques latino-américains écrivent ceci qu’il nous est bon de le relire :

 

Suivre le chemin de la non-violence, c'est faire la distinction, chez l'oppresseur, entre le mal qu'il fait et la personne qu'il est. Il s'agit d'aimer la personne, et de détester le mal. Pour cela, l'action non-violente n'aura jamais recours au pouvoir, à la force. Elle ne fera jamais l'offense à l'oppresseur par une parole injurieuse. Au contraire, à la ressemblance du Christ, le non-violent s'efforce de vivre la spiritualité du serviteur souffrance (Isaïe 53) ; il évite tout esprit de domination des personnes ; il élimine tous les signes de discrimination ou de supériorité ; il recherche la sérénité par un entraînement continuel, en vue de vaincre la peur ; il vit dans la vérité ; il dit la vérité ; il défend la vérité ; mais toujours avec amour.

 

Venant de là-bas, où tant de gens sont agressés, ça veut dire quelque chose !...

 

 

 

Gaby

Je vous retrouve pour l’actualité plus récente.

 

 

 

• Joie de Pâques

Quand les communautés préparent bien les célébrations pascales, ça vaut la peine et ça fortifie vraiment la foi. Chacun des trois secteurs que j'accompagne (respectivement de onze, sept et six communautés ecclésiales de base (CEBs) a préparé une célébration de la Pâque : j'ai donc participé à trois célébrations. Des représentants de chaque communauté s'étaient réunis, avaient réfléchi à ce que représente Pâques, dans la Bible et aujourd'hui, puis cherché les moyens d'exprimer tout cela dans la célébration. Quels trésors d'imagination ! Quelle créativité pour dire la Bible (traversée de la mer Rouge par exemple) et pour signifier ce que veut dire aujourd'hui « croire que Jésus est ressuscité » ! Textes bibliques mimés, grands dessins, petites pièces de théâtre, panneaux, etc... Des talents variés, mais toujours une grande volonté d'affirmer Christ vivant aujourd'hui, dans notre réalité.

 

• Une expression théâtrale qui m'a marqué, entre bien d'autres :

Après une scène montrant trois femmes découvrant le tombeau vide, le matin de Pâques..., autre scène, montée par des hommes de la Pastorale ouvrière et par quelques membres des groupes de femmes : un petit paysan tente de défendre sa terre, qu'un gros propriétaire veut lui prendre ; le paysan reçoit une balle et meurt, et son corps est emporté. Trois femmes arrivent alors, cherchent le corps et ne le trouvent pas. Un homme arrive et dit : « Ne le cherchez pas parmi les morts. Il est vivant, puisque le combat pour la justice et la fraternité qu'il a mené continue, à travers vos luttes pour la Justice et la Fraternité. »

 

• Violence

Cette évocation d'un meurtre dans un conflit de la terre n'est pas une chose étonnante. Télévision, radios et journaux en parlent très peu, mais l’Église, spécialement par la CPT (Commission pastorale de la terre), dénonce ces faits. En 1985, la CPT a eu la preuve de près de deux-cents assassinats dus aux conflits de la terre, surtout syndicalistes ruraux, avocats, membres de communautés de base, une religieuse, un prêtre... Aucun  coupable n’a été arrêté !

- Récemment, le maire d'une petite ville de notre État de l'Espirito Santo a été tué, probablement par un tueur aux ordres d'autres hommes politiques.

- Le 8 mars, on commémore le Jour international de la femme. La veille, les groupes de femmes du Grand Vitόria organisaient une manifestation au centre de la ville : manifestation pacifique sur le thème : « La femme dans la Constitution » (puisque doit être élue une Assemblée constituante au mois de novembre prochain). La police voulut empêcher la manifestation et utilisa bâtons et grenades lacrymogènes. Un député qui voulut intervenir reçut des coups. Deux hommes (dont un séminariste) qui protestaient contre la lâcheté des policiers battant des femmes furent faits prisonniers pour quelques heures.

- Il ne se passe pas de semaine sans que la presse ne dénonce des cas de tortures dans les prisons. D'où de fréquentes révoltes de prisonniers, et parfois de véritables émeutes. Le lundi 7 avril, lors de la messe de clôture du grand pèlerinage à Massa Senhora da Penha, devant quelque vingt mille pèlerins, notre archevêque, Don Silvestre, dénonça bien haut cette violence policière et ces tortures. En même temps, il dénonça « des groupes économiques et politiques » qui utilisent tous les moyens, et même la violence, pour empêcher le plus modeste projet de réforme agraire. Il demanda aussi des sanctions contre les « voleurs en col blanc ».

Le lendemain, l'unique quotidien de Vitόria, A Gazeta, rapportait les dénonciations de Don Silvestre, mais avec un gros titre habilement choisi sur toute la première page : « L'évêque parle de politique devant 20 000 personnes ». La même semaine un éditorialiste du même quotidien lançait toutes ses flèches contre Dom Silvestre et contre l'Église... bien sûr au nom de la morale chrétienne : peine de mort pour tous les criminels, sécurité par tous les moyens ; et qu'on cesse de défendre ces paresseux qui n'ont pas de terre ! etc... (Mais au fait, vous connaissez tout cela aussi bien que moi, puisque la France a redonné le pouvoir à la droite et à 1'extrême-droite musclées).

En novembre dernier, quand l'évêque d'un diocèse voisin, dans le même État, avait appuyé plus de trois cents familles sans terre qui occupaient quelques dizaines d'hectares afin de pouvoir travailler et vivre, il y avait eu les mènes réactions anticléricales et antiévangéliques... au nom de la bonne morale qui défend les puissants.

 

• Observation : Combien de fois déjà j'ai noté que des textes écrits pour des contextes différents peuvent servir universellement ! Ainsi l'éditorial de Témoignage Chrétien du 14 au 20 avril, Georges Montaron écrit, pensant à la situation française, ce que je pourrais écrire à propos du Brésil :

 

À l'intérêt égoïste d'une classe dominante, il opposera l'intérêt général. À la loi du plus fort qui est celle des libéraux de tous poils, il opposera son choix évangélique en faveur des petits, des exploités, des plus démunis. À l'impérialisme de l'argent, il opposera la valeur essentielle, l'Homme et sa dignité.

 

• Élections du 15 novembre

Beaucoup ont demandé les résultats des élections des maires de capitales d'État du 15 novembre 1985. C'est déjà loin ! En général, elles ont confirmé la prédominance du parti au pouvoir (PMDB), mais avec quelques exceptions de taille. À Rio, l'élu est du PDT (social démocrate) ; à São Paulo, un ex-président de la République, Janio Quadros, l'a emporte, et cela inquiète, car c'est un homme d'extrême-droite, populiste et à moitié fou (entrant à la mairie, il a symboliquement passé son siège au DDT avant de s'y asseoir,… sans doute pour manifester son respect pour ses adversaires). À Fortaleza (la cinquième ville brésilienne par la population), la surprise fut créée par l'élection de Maria Luiza, du Parti des Travailleurs (PT). À Goiânia (autre capitale importante, d'environ un million d'habitants), le PT l'emportait logiquement, mais des fraudes reconnues par la majorité des observateurs n'ont pas permis que le PT l'emporte sur le PMDB. À Vitόria, le PMDB l'a emporté, mais la surprise fut immense de voir le PT arriver en deuxième position, avec 26 % des voix, alors qu'aux élections générales de 1982 il avait fait à peu près 1,80 %.

Le prochain 15 novembre (toujours le 15 novembre. Jour de la proclamation de la République au Brésil), nouvelles élections de gouverneurs, sénateurs, députés fédéraux et députés de l'État. Les partis se mobilisent, vous savez ce que c'est. Mais ici les politiques entrent et sortent d'un parti avec une facilité ! À quelques mois de ces élections, il y a encore des futurs candidats qui attendent pour savoir pour quel parti ils vont se présenter !

 

• Ils ont « mis le paquet » !

Le 1er mars, une vraie révolution économique est entrée au Brésil. Le cruzeiro a laissé place au « cruzado », qui vaut mille fois plus (souvenez-vous du temps où le franc a laissé place au nouveau franc !). Tous les prix bloqués, ainsi que les salaires. Mais alors que les prix avaient considérablement augmenté depuis novembre (par exemple 18 % officiellement pour le seul mois de janvier !), les salaires, eux, n'avaient pas bougé depuis novembre. Alors, l'augmentation de 33 % du salaire minimum avant de tout bloquer, est nettement une mesure défavorable pour les salariés. Mais tout fut tellement bien orchestré par tous les moyens de communication que pratiquement 90 % de la population s'est montrée favorable au « pacotao » (gros paquet) économique. Une minorité plus consciente critique ce nouveau plan, comme visant à étouffer toutes revendications et à redorer le blason d'une majorité politique qui perdait beaucoup de terrain. Les opposants à ce paquet économique, syndicalistes et politiques de gauche, demandent aussi la cessation de paiement de la dette demandée par le FMI (le Fonds monétaire international, étant responsable de la situation économique catastrophique de tous les pays du tiers-monde).

L'aspect le plus positif des mesures prises est le fait que le Brésilien, volontiers fataliste, est appelé à se faire contrôleur des prix. Et il était intéressant de voir, au moins au cours du mois de mars, les clients acheter avec la liste des prix officiels à la main, vérifiant si le commerçant respecte les prix autorisés. Chaque jour, des centaines de dénonciations arrivaient (au moins au début) aux services de contrôle des prix. Tout ceci constitue dans le contexte du Brésil une sorte de révolution culturelle dans la mesure où le citoyen commence à s'intéresser à la réalité économique et à se sentir responsable de son évolution. Mais il y a des résistances : de plus en plus souvent manquent dans les rayons la viande, la bière, des produits de nettoyage, le lait, les produits pharmaceutiques, etc... Le gouvernement affirme qu'il crée des stocks, afin de pouvoir faire pression sur les prix. Dans un contexte de capitalisme tellement libre de faire tout ce qu'il veut, le plan du gouvernement a-t-il des chances de réussir ? Tout en reconnaissant ses limites, il faut reconnaître qu'il fallait à tout prix « faire quelque chose ».

 

CEFAL (Comité Épiscopal France - Amérique latine)

Fin décembre et début janvier, nous avons eu à Brasilia une rencontre de prêtres et de religieuses (deux laïcs participaient aussi) français travaillant au Brésil. Un livre est paru, qui devrait intéresser tous les lecteurs des É.V. : Amérique latine : ce que nous yeux ont vu. C'est le fruit d'une grande enquête auprès de tous les prêtres français au service des Églises d'Amérique latine.

Et maintenant, ma petite enquête : qui accepterait que 10 % de l'argent que vous versez à mon compte postal serve pour le CEFAL ? Envoyez votre réponse à la trésorière des Échos de Vitόria.

Pourquoi ? Le CEFAL, organisme de l'épiscopat français qui envoie les volontaires pour l'Amérique latine et qui accompagne notre travail, n'a pratiquement pas d'argent. Et voilà longtemps qu'il dépend en grande partie d'une organisation qui ne partage absolument pas l'esprit qui nous anime ici dans la ligne de la théologie de la Libération. Alors, si ceux qui connaissent un peu notre travail et sont (au moins en gros) favorables à nos orientations, acceptaient d'aider le CEFAL, celui-ci pourrait peut-être peu à peu se libérer d'alliés peu sûrs,... et ce serait aussi plus honnête. Alors, écrivez à la trésorière des É.V. : « J'accepte (ou je n'accepte pas) que 10 % de mes envois pour Gaby Maire servent pour le CEFAL ». Ecrivez tous ! Merci.

 

• Ce que vous ne saurez pas en détail cette fois-ci :

Les réactions contradictoires (y compris entre évêques) à l'interdiction du film de Godart : « Je vous salue, Marie ».

L'appui fort qu'une bonne partie de l'Église du Brésil continue à donner au Nicaragua, tellement il est évident que la politique des États-Unis ne peut recevoir le soutien d'aucune personne honnête et à peu près informée.

Les groupes de femmes qui font une enquête sur la « ligature des trompes » recueillent peu à peu les fruits de ce travail, y compris les critiques de politicards. Après l'assemblée de femmes prévue pour le 11 juin, il sera possible d'en parler plus en détails.

Une nouvelle fois, tout un quartier (Cacaroca) s'est mobilisé contre la création d'un tas d'ordures hospitalières à quelques pas des maisons. Les groupes de femmes furent encore à la pointe du combat. Des hommes n'ont pas hésité à perdre un jour de travail pour s'opposer au projet. Chose exceptionnelle : des membres de sectes religieuses, pour une fois, ont participé activement à la lutte, avec l'accord de pasteurs !

 

 

Au revoir ! À bientôt !

Gaby


 

 

ECOS DE VITÓRIA Nº 19

 

18 DE ABRIL DE 1986

 

 

Queridos amigos,

Nos rascunhos sucessivos deste número 19 dos "EV", a data já mudou muitas vezes. Imaginem que eu contava que, seguramente, eu o enviaria na primeira semana após o Natal! E eis que a expressão de alegria transbordante de Páscoa já deu lugar às alegrias mais modestas da vida do dia a dia, misturado aos esforços e às tristezas. Mas, cada vez que comecei a preparar os EV, algo mais urgente chegava: assim passam os meses.

Na primeira parte, vocês vão ler o testemunho de meus dois irmãos Joseph e Bernard e de um colega padre do Jura, Pierre Meynier, depois da visita de cinco semanas que eles me fizeram, de final de julho a fim de agosto de 1985. Deixo vocês lerem, apreciar e refletir com eles. E daqui a algumas páginas, eu vos reencontro para a atualidade mais recente.

DEPOIMENTO DE BERNARD MAIRE

Logo após quatro meses, o que me restou de minha viagem ao Brasil? Lembranças, realidades? Não vou fazer um diário de viagem, mas somente citar alguns pontos que me parecem importantes.

Minha primeira impressão foi a sensação de contrastes; os grandes espaços vazios, queimados pelo sol e as concentrações em torno das favelas; os grandes conjuntos e os barracos de 3 por 5 metros em média; as grandes lojas onde achamos de tudo mas que são vazias de pessoas e as calçadas onde podemos comprar verduras, laranjas à unidade. Em um banco, engraçada associação: o dinheiro – é claro –, os policiais e, na parede, um grande crucifixo. Em Vitória, o palácio do Governador, brilhando de brancura com suas colunas, suas grandes escadas e, apenas a alguns quilômetros, a favela de São Pedro (30.000 pessoas morando na maré).

Fizemos muitas visitas às comunidades na primeira semana. Naquele momento parecia muito; hoje, lamento não ter visitado todas. Como em nossa terra, as pessoas precisam se sentir reconhecidas como pessoas humanas. Senti certa alegria neles quando nós os escutávamos contar o que eles viviam; uns sobre o bairro, o trabalho, a família; outros sobre a comunidade, o sindicato, o partido.

Eles têm uma facilidade e um desejo de se expressar que parece natural. Durante as celebrações, muitos partilham em palavras[1], desde os mais jovens aos mais velhos. Não é um sinal de vida?...

Os cantos: sim, eles cantam, muito, forte e nem sempre afinado, mas o mais importante, para mim , é este fervor com que eles o fazem. O tema da maior parte de seus cantos é O QUE ELES VIVEM. Não tendo muitas vezes o direito à palavra em sua sociedade, eles se reconhecem como atores naquilo que as canções expressam.

É óbvio que o que vi do Brasil não me foi apresentado pelo “CLUBE X” durante uma de suas viagens. Lá onde nós fomos não se levam os turistas.

O que muito me impressionou é que, lá onde a miséria é maior, o rosto das pessoas reflete - apesar de tudo - a esperança, o desejo de sair dessa situação.

Concluindo, eu diria: o Brasil é um imenso país onde a grande riqueza convive de perto com a maior miséria. Em nenhum momento eu reparei ou senti que são feitas ações para reduzir a miséria, para permitir um desenvolvimento benéfico às pessoas do povo, senão por membros das próprias comunidades de base.

Desde o meu retorno, me faço esta pergunta e a deixo em evidência para que todos possam fazer dela sua própria pergunta: O QUE EU FAÇO AQUI PARA QUE A SITUAÇÃO MUDE LÁ?...

Bernard MAIRE.

 

 

DEPOIMENTO DE PIERRE MEYNIER

Quatro lembranças entre cem outras, que me voltam sob a ponta da caneta, vamos saber por quê!

*Um bairro de Cariacica que deve se chamar Rio Marinho[2]. Gaby nos convidou a acompanhá-lo a um encontro do Grupo de Mulheres. Eis que uma senhora idosa começa a contar como nasceu seu bairro[3]. “Era uma Sexta-feira Santa. Decidimos fazer uma invasão (assim chamam a ocupação de um terreno baldio pelos sem-teto que decidem agir). Durante três meses, a polícia quebrou nossos barracos e sempre recomeçávamos. Nós, as mulheres, fomos chamadas de subversivas. Eles prenderam muitas pessoas. Há crianças que morreram na lama do mangue. Só Deus poderia contar!”

Cada bairro tem assim sua história e é contando-a que o bairro estabelece uma alma comum. Uma história sem amparo legal. “Para a administração municipal - nos explicam estas mulheres -  só existimos no período das eleições. Nesses bairros onde falta tudo, é preciso se reunir para ver as coisas que devem mudar. É preciso se manifestar para não ser esquecido. Devemos agir e convencer as pessoas de que se organizando podemos obter as coisas".

* No ônibus que nos leva de Brasília a Goiás Velho - Uma viagem interminável que tem o mérito de nos fazer ver o que significam os “latifúndios” de vários milhares de hectares - de repente, o passageiro diante de mim começa a gesticular e gritar. Pânico. É uma clássica crise de epilepsia. Espontaneamente, uma jovem mulher, depois um homem, vem sustentá-lo para ele não se ferir. Enxugam-no. Falam com ele até que ele recubra seus sentidos. Eles só o deixam após tudo estar bem, recomendando-lhe de tomar bem seus medicamentos. É então que um homem de preto que tinha murmurado os oremus durante toda a viagem se aproxima dele e lhe descarrega todo um discurso. Pergunto a Dárcio de me explicar o que ele diz:

- Ele lhe disse: “Meu pobre senhor, você tem um demônio em você. Mas nós podemos expulsá-lo. Venha até nós. Eis o nosso endereço e nossos horários de reuniões!”.

No Brasil, as seitas são onipresentes e parecem se beneficiar de grandes recursos vindos do exterior.

No meio de um povo profundamente religioso, a Igreja da América Latina deve a todo o momento retomar sua escolha de Medelín e Puebla: apresentar aos pobres um Evangelho de libertação... No lugar de ser o ”ópio do povo”.

* Volto a pensar em Marcos com sua boina surrada e sua barba grisalha. Religioso sem convento, ele vive com as pessoas do campo de Goiás. “Nossos agricultores tem dons ancestrais para a cerâmica e a terracota. Nossa associação é primeiramente cultural: proteger-lhes contra toda influência exterior e mercantil a fim de deixar expressar sua criatividade natural, cujas raízes mergulham profundamente na história bem além do período colonial. Temos também uma cooperativa para agrupar e vender sua produção. Eles mesmos é que a gerenciam. O estatuto é democraticamente votado e atualizado". Nós visitamos. Que pena que nas malas todas estas belas coisas sejam frágeis e volumosas!

               Mesmo uma realização deste tipo é mal vista, nos diz Marcos. Tudo que permite ao povo de ficar em pé sozinho é mal visto. Dizem que é comunista. No entanto, há uma evolução. Fora os grandes proprietários de terra, há uma pequena burguesia que começa a compreender.

* Não posso esquecer Ibiapaba. Cidade de 4.500 habitantes perdida no nordeste. Um representante dos “Irmãos dos Homens”[4]nos ajudou a conhecê-la depois de uma expedição memorável numa Chevrolet. As pessoas nos contam a vida durante a última seca, que durou cinco anos. A vida e a morte. A cólera também, porque uma seca não é uma calamidade inevitável como um terremoto. Há milhões de m³ de água que se perdem no mar de Fortaleza. Mas os proprietários de terras se opõem a todos os trabalhos de interesse público sobre aquelas que eles decretam suas terras.

               “Durante a seca, a população da cidade estava mobilizada para fazer uma barragem de terra, sob a liderança do exército. Trabalhos não serviram para nada e foram levados pelas primeiras chuvas. Depois continuamos a trabalhar juntos, nós mesmos, pelo menos aqueles dentre nós que ousaram. Cavamos um poço, em terras não utilizadas, apesar do proprietário, que nos processou! Este poço nós vamos ver. Vemos também a terceira colheita que permitiu este ano neste clima tropical.” A discussão com eles continua ao anoitecer. Passamos do milho à vida cristã. Raimunda toma a palavra. Ela é responsável da comunidade. “Vemos um padre uma vez por ano, para a festa. Mas, no domingo, os grupos se revezam na igreja. As crianças, os casais, aqueles que preparam o batismo. Refletimos, rezamos. À noite, a igreja enche para a oração”.

               Depois da autogestão agrícola, a autogestão eclesial.

Deixo expressas nessas memórias sua aparência anedótica. Podemos sem presunção dissertar sobre um país que mal conhecemos por um curto mês?

Um mês que me marcou além das minhas expectativas.

Vi mendigos de nove anos e a miséria inesquecível.

Vi principalmente pessoas lutando contra a miséria, uns coletivamente, os outros individualmente.

Vi um povo jovem e adulto rindo como a alegria de uma criança.

Vi homens angustiados por viverem pobres em um país rico.

Vi jovens politicamente impacientes por reformas ou revolução.

Vi uma Igreja se fazer com os pobres...

Vi também rostos de velhos e de velhas, resistindo ao sol, e emagrecidos pela desnutrição. Lia-se nesses rostos tudo o que eles tiveram de sofrer, suportar, sem o essencial neles parecer ter sido atingido. Eles me fizeram redescobrir a resignação como virtude.

Estou certo de que há muito ainda a ser feito, no nosso país e nas Igrejas, e que não devemos abaixar os braços. Mas sem confundir ação e nervosismo. Sem esconder que há um longo caminho a fazer. Olhando estes descendentes de escravos, eu me dizia que devemos reaprender a paciência.

Pierre MEYNIER.

 

DEPOIMENTO DE JOSEPH

Bernard escreveu sua página. Pierre leu Bernard e compôs a sua página “às quatro lembranças”. E eu, depois de tomar conhecimento do que tinham escrito meus dois co-viajantes quebro a cabeça para saber o tenho que dizer... Mas não passamos um mês no Brasil, sem ser marcados por tantas coisas!

* Foi no dia 7 de agosto. Gaby PAILLARD, originário de Laval, nos fez visitar CRATEÚS, pequena cidade do Nordeste, que viveu duramente a grande seca: três milhões de mortes no Nordeste. Inúmeras crianças levarão por toda a vida os traços da má nutrição; porque a fome é uma realidade com múltiplas consequências!... Um pequeno canto abandonado. No meio do mato, as pequenas cruzes brancas ou azuis, muitas das quais já estão caídas, tomadas pela vegetação. São enterradas lá as criancinhas mortas durante a seca, e que não têm registro civil. O registro na prefeitura é caro, muito caro quando não se possui nada. Então, essas crianças não inscritas no registro de nascimento, não têm o direito a um lugar no cemitério oficial! As crianças nascem; rápido, elas morrem. Oficialmente, elas jamais existiram. O que é uma sociedade em que os pobres, mortos, não têm sequer o direito de ter vivido, de ter nascido?

* Crateús ainda. Uma dúzia de pessoas reunidas. Em uma pequenina sala foi improvisada uma capela, um lugar de recolhimento. Algumas fotos sobre uma mesa: foto de quem viveu ali, e a de Maximiliano Kolbe, um padre que substituiu um pai de família para ir à morte, num campo alemão de deportação: dar sua vida! Na parede, reflexões escritas com pincel atômico colorido. E flores colhidas recentemente. Durante uma hora, rezamos, partilhamos um texto do Evangelho... é assim a cada noite. Fomos ao quarto onde viveu Freddy KUNZ, Alfredinho. Esse padre de Arbois estava no hospital. Durante muitos anos ele viveu a vida dos mais pobres. Então, os pobres pediram ao Senhor para lhes restituir Alfredinho. Ele pertence a eles. Eles o querem ainda no meio deles. E Deus o fez.

*Sexta-feira, 23 de agosto. Estamos em Goiás Velho. Será que veremos Dom Thomás BALDUÍNO, o bispo? Entre duas viagens na sua imensa diocese, ele vem a nós... por 10 minutos de conversa. É curto! Mas em 10 minutos ele soube nos dizer o lugar da Igreja na sua Diocese: “a Igreja, é o povo de Deus. É necessário que o povo possa se expressar... No Brasil, é verdade, a Igreja é um verdadeiro poder. Não devemos desperdiçá-la. Porque ela é, muitas vezes, a única a poder defender os pobres... Temos às vezes a impressão, aqui, que a Igreja de Roma só se interessa que por ela mesma. Na realidade, a Igreja é feita para o mundo...”

* Eles estão lá, amontoados em algumas tendas, os membros de 52 famílias que ocuparam alguns hectares de terra que o grande proprietário não explora. Não é natural, normal, moral, usar a terra para o qual é feita: a serviço de todos... Eles vivem de doações, porque ninguém os quer. Mas, que dignidade! ... Durante uma hora, ouvimos a história de seu conflito com a “in-justiça”. Em seguida, um deles nos disse: “Cante para nós o hino nacional de vocês, porque ele é também o nosso: o canto da liberdade”. Olhamo-nos. E cantamos a Marselhesa: mais do que nunca, entendi seu verdadeiro significado...

* No meio de muitas viagens através do imenso Brasil, tomei o tempo de ler coisas de lá. Em “O Evangelho, força de libertação”, bispos latino-americanos escreveram isto; sempre é bom reler: “seguir o caminho da não violência, é fazer a distinção, com o opressor, entre o mal que ele faz e a pessoa que ele é. Trata-se de amar a pessoa e de detestar o mal. Por isso, a ação não violenta nunca vai recorrer ao poder, à força. Ela nunca vai ofender o opressor por uma palavra injuriosa. Pelo contrário, à semelhança de Cristo, o não violento se esforça em viver a espiritualidade do servo sofredor (Isaias 53); ele evita todo espírito de dominação das pessoas; ele elimina todos os sinais de discriminação ou de superioridade; ele procura a serenidade por um treinamento contínuo com vista a vencer o medo; ele vive na verdade: ele diz a verdade; ele defende a verdade; mas sempre com amor...” Vindo de lá, onde muitas pessoas são agredidas, isso significa muita coisa.

Joseph MAIRE.

 

 

ALEGRIA DE PÁSCOA

Quando as comunidades preparam bem as celebrações pascais, vale a pena e isso fortalece verdadeiramente a fé. Cada um dos três setores que acompanho (respectivamente 11, 7 e 6 comunidades eclesiais de base - CEBs) preparou uma celebração de Páscoa: Por isso participei de três celebrações. Representantes de cada comunidade se reuniram, refletiram o que representa a Páscoa, na Bíblia e hoje e, em seguida, procuraram os meios de expressar tudo isso na celebração. Que tesouros de imaginação! Que criatividade, para comunicar a Bíblia (a travessia do Mar Vermelho, por exemplo) e dizer o que significa hoje “crer que Jesus ressuscitou”! Textos bíblicos encenados, grandes desenhos, pequenas peças de teatro, painéis, etc... Talentos variados, mas sempre uma grande vontade de afirmar Cristo vivo hoje, em nossa realidade.

- Uma expressão teatral que me marcou, entre muitas outras:

Depois de uma cena mostrando três mulheres descobrindo o túmulo vazio, na manhã de Páscoa..., outra cena, montada pelos homens da Pastoral Operária e por alguns membros dos grupos de mulheres: um pequeno agricultor tenta defender sua terra, que um grande proprietário quer tomar para si; ele recebe uma bala e morre, e seu corpo é levado. Três mulheres chegam, em seguida, procurando o corpo e não o acham. Um homem chega e diz: “Não o procurem entre os mortos. Ele está vivo, uma vez que a luta pela justiça e a fraternidade que ele conduziu continua, através de suas lutas por Justiça e Fraternidade”.

 

VIOLÊNCIA

Essa evocação de um assassinato em um conflito de terra não é uma coisa surpreendente. TV, rádios e jornais falam muito pouco disso, mas a Igreja, especialmente pela CPT (Comissão Pastoral da Terra) denuncia esses fatos. Em 1985, a CPT tinha provas de quase 200 assassinatos devido aos conflitos da terra, principalmente sindicalistas rurais, advogados, membros de comunidades de base, uma religiosa, um padre... NENHUM CULPADO FOI PRESO!!!

- Recentemente, o prefeito de uma pequena cidade de nosso Estado do Espírito Santo foi assassinado, provavelmente por um matador a mando de outros homens políticos.

- No dia 8 de março, comemoramos o DIA INTERNACIONAL DA MULHER. Na véspera, os grupos de mulheres da Grande Vitória organizaram uma manifestação no centro da cidade: manifestação pacífica sob o tema “A mulher na Constituição” (uma vez que deve ser eleita uma assembleia constituinte no mês de novembro próximo). A polícia quis impedir a manifestação e utilizou cassetetes e gás lacrimogêneo. Um deputado que queria intervir foi agredido. Dois homens (incluindo um seminarista) que protestavam contra a covardia dos policiais batendo nas mulheres, foram feitos prisioneiros por algumas horas. 

- Não passa uma semana sem que a imprensa não denuncie os casos de torturas nas prisões. Torturas que suscitam revoltas frequentes de prisioneiros e, às vezes, verdadeiros motins. No dia 7 de abril, quando da missa de encerramento da grande peregrinação a Nossa Senhora da Penha, diante de cerca de 20.000 peregrinos, nosso arcebispo, Dom Silvestre, denunciou, com veemência, essa violência policial e essas torturas. Ao mesmo tempo ele denunciou “grupos econômicos e políticos” que utilizam todos os meios, e mesmo a violência, para impedir o mais modesto projeto de Reforma Agrária. Ele pediu também sanções contra os "ladrões de colarinho branco".

No dia seguinte, o único quotidiano de Vitória, “A Gazeta”, reportou as denúncias de Dom Silvestre, mas com um grande título habilmente escolhido, sobre toda a primeira página: “O bispo fala de política diante de 20.000 pessoas”. Na mesma semana um editor do mesmo quotidiano lançou todas as suas flechas contra Dom Silvestre e contra a Igreja... claro, em nome da moral cristã: pena de morte para todos os criminosos, segurança por todos os meios, e que parem de defender esses preguiçosos que não têm terra! etc... (mas, na verdade, vocês sabem de tudo isso, assim como eu, desde que a França deu o poder às potentes direita e extrema direita).

Em novembro último, quando o bispo de uma Diocese vizinha, no mesmo Estado, apoiou mais de 300 famílias sem terra – que ocupavam algumas dezenas de hectares a fim de poder trabalhar e viver – houve as mesmas reações anticlericais e antievangélicas... em nome da boa moral que defende os poderosos.

               Observação: quantas vezes já notei que textos escritos para diferentes contextos podem servir universalmente! Assim o editorial de “Testemunho Cristão” de 14 a 20 de abril, Georges Montaron escreveu, pensando na situação francesa, o que eu poderia ter escrito sobre o Brasil:  "Ao interesse egoísta de uma classe dominante, opor-se-á o interesse público. À lei do mais forte, que é a dos liberais de todos os tipos, opõe-se sua escolha evangélica em favor dos pequenos, dos explorados, dos mais desfavorecidos. Ao imperialismo do dinheiro, opor-se-á o valor essencial, o Homem e sua dignidade”.

INTERVENÇÃO EM CARIACICA

Cariacica é a cidade de periferia onde trabalho e habito; cidade de 250 a 300.000 habitantes. O prefeito (muito doente após um ataque cardíaco) e seu substituto foram acusados de corrupção: desvio de uma bagatela de cinco milhões cruzeiros (hoje, 5 mil cruzados[5]), cerca de 2 milhões e 500 mil francos franceses atuais, declarando a compra de pneus e outros materiais que eles não tinham comprado. No início, houve uma grande pressão sobre o governador do Estado, por parte das associações, movimentos e partidos organizados em Cariacica, para intervir. Não foi fácil, porque o governador e o prefeito são do mesmo partido (no poder do Brasil a partir de Tancredo Neves), o PMDB. Finalmente, o governador foi forçado a nomear um “interventor” no lugar do atual prefeito. Agora, associações e alguns partidos solicitam as eleições diretas para escolher um novo prefeito (porque a confiança no interventor nomeado pelo governador é bastante baixa e porque a solução seria a mais democrática).

 

ELEIÇÕES DE 15 DE NOVEMBRO.

Muitos me perguntaram os resultados das eleições dos prefeitos das capitais dos Estados, de 15 de novembro de 1985. Já faz tempo! Em geral, elas confirmaram a predominância do partido no poder (PMDB), mas com algumas exceções de tamanho. No RIO, o eleito é do PDT (social democrata); em SÃO PAULO, um ex-presidente da República, Jânio Quadros, ganhou, e isso preocupa porque é um homem de extrema direita, populista e meio louco (entrando na prefeitura, ele passou inseticida em seu assento antes de se sentar... sem dúvida para manifestar seu respeito por seus adversários[6]). Em FORTALEZA (a 5ª cidade brasileira em população), a surpresa foi criada pela eleição de Maria Luiza, do Partido dos Trabalhadores (PT). Em GOIÂNIA (outra capital importante, em torno de um milhão de habitantes), o PT venceria logicamente, mas as fraudes, reconhecidas pela maioria dos observadores, não permitiram que o PT superasse o PMDB. Em VITÓRIA, o PMDB prevaleceu, mas a surpresa foi imensa ao ver o PT chegar à segunda posição, com 26% dos votos, enquanto que, nas eleições de 1982, ele tinha apenas 1,80%.

No próximo dia 15 de novembro (sempre no dia 15 de novembro, dia da proclamação da República no Brasil), novas eleições, governadores, senadores, deputados federais e deputados estaduais. Os partidos se mobilizam, vocês sabem o que é. Mas aqui os políticos entram e saem de um partido com uma facilidade! A alguns meses destas eleições há ainda futuros candidatos que esperam para saber por qual partido eles vão se apresentar!

ELES FORAM MAIS FUNDO!

No dia primeiro de março, uma verdadeira revolução econômica entrou no Brasil. O Cruzeiro deu lugar ao Cruzado, que vale mil vezes mais (lembrem-se do tempo em que o franco deu lugar ao novo franco!). Todos os preços bloqueados, bem como os salários. Mas ao mesmo tempo em que os preços tinham consideravelmente aumentado depois de novembro (por exemplo, 18% - oficialmente! – só para o mês de janeiro!), os salários, no entanto, não mudaram desde novembro. Então, o aumento de 33% do salário mínimo antes de tudo bloquear, é significativamente uma medida desfavorável para os assalariados. Mas tudo estava tão bem orquestrado por todos os meios de comunicação que praticamente 90% da população se mostrou favorável ao “pacotão” econômico. Uma minoria mais consciente critica esse novo plano, como pretendendo suprimir todas a reivindicações e restaurar a imagem de uma maioria política que perdeu muito terreno. Os opositores deste pacote econômico, sindicalistas e políticos de esquerda, também exigem a cessação do pagamento da dívida solicitada pelo FMI (Fundo Monetário Internacional, sendo responsável da situação econômica catastrófica de todos os países do Terceiro Mundo.)

O aspecto mais positivo das medidas tomadas é o fato de que o brasileiro, voluntariamente fatalista, é chamado a ser fiscal, controlador dos preços. E foi interessante de ver, ao menos durante o mês de março, os clientes comprarem, a lista dos preços oficiais nas mãos, verificando se o comerciante respeita os preços autorizados. A cada dia centenas de denúncias chegavam (ao menos no começo) aos serviços do controle dos preços. Tudo isso constitui, no contexto do Brasil, uma espécie de revolução cultural, na medida em que o cidadão começa a se interessar pela realidade econômica e a se sentir responsável pela sua evolução. Mas há resistências: cada vez mais, faltam nas prateleiras a carne, a cerveja, os produtos de limpeza, o leite, os produtos farmacêuticos, etc. O governo afirma que ele criou estoques, a fim de fazer pressão sobre os preços. Num contexto de capitalismo tão livre para fazer o que quiser, o plano do governo tem chances de ter sucesso? Reconhecendo seus limites, devemos reconhecer que é absolutamente necessário “fazer alguma coisa’’.

 

CEFAL- COMITÊ EPISCOPAL FRANÇA-AMÉRICA LATINA

Fim de dezembro e início de janeiro, tivemos em Brasília um encontro de padres e religiosas (dois leigos participaram também) franceses trabalhando no Brasil. Um livro é publicado que deveria interessar a todos os leitores dos “EV”: “AMÉRICA LATINA : O QUE NOSSOS OLHOS VIRAM”. É o fruto de uma grande pesquisa junto a todos os padres franceses a serviço das Igrejas da América Latina.

*E agora, minha pequena pesquisa: quem aceitaria que 10% do dinheiro que vocês depositam na minha conta, sirvam ao CEFAL? Envie sua resposta à tesouraria dos Ecos de Vitória!

- Por quê? O CEFAL, organismo do episcopado francês que envia os voluntários para a América Latina e que acompanha nosso trabalho, não tem dinheiro. E há muito tempo que ele depende em grande parte de uma organização que não compartilha o espírito que nos anima aqui, na linha da Teologia da Libertação. Então, se os que conhecem um pouco do nosso trabalho e são (pelo menos em parte) favoráveis às nossas orientações, aceitassem ajudar o CEFAL, este poderia talvez, pouco a pouco, libertar-se de aliados pouco confiáveis... E também seria mais honesto. Então escreva à tesouraria dos ‘‘EV’’: Eu aceito (ou “Eu não aceito”) que 10% do que envio ao Gaby Maire sirvam ao CEFAL. Escrevam todos! Obrigado.

 

 

O QUE VOCÊS NÃO SABERÃO EM DETALHES DESTA VEZ:

- As reações contraditórias (incluindo entre bispos), sobre a proibição do filme de Godard: “Je vous salue, Marie”[7].

- O apoio forte que uma boa parte da Igreja do Brasil continua a dar à Nicarágua, tão óbvio que é que a política dos Estados Unidos não pode receber o apoio de nenhuma pessoa honesta e informada.

- Os grupos de mulheres que fazem uma pesquisa sobre a ligadura de trompas recolhem pouco a pouco os frutos desse trabalho, incluindo as críticas dos politiqueiros. Depois da assembleia de mulheres prevista para o dia 11 de junho, será possível falar em detalhes.

- Novamente, todo um bairro (CAÇAROCA) se mobilizou contra a criação de um lixão hospitalar próximo às casas. Os grupos de mulheres estavam ainda na vanguarda da luta. Os homens não hesitaram em perder um dia de trabalho para se opor ao projeto. Coisa excepcional: membros das seitas religiosas, por uma vez, participaram ativamente da luta, com o acordo dos pastores!

 

 

ADEUS! ATÉ LOGO!

Uma carta recebida ontem me fez a seguinte proposta: “Não seria melhor fazer os “EV” mais curtos, mas mais regularmente?” Por que não? Mas seria possível?

 

Gaby

 

[1] Chamávamos a isso “Evangelho Partilhado”: a pessoa que presidia o momento após as Leituras Sagradas, dialogava com a assembleia, buscando a participação de todos no entendimento da Palavra de Deus.

[2] No texto original o autor escreveu que Rio Marinho era um bairro de "Vitória". Preferimos aqui corrigir para "Cariacica".

[3] Pierre Maynier usa, na verdade, o termo “favela”, que não é usual entre os capixabas; daí nossa preferência por “bairro” ao traduzi-lo.

[4] Uma associação internacional que luta contra a pobreza em diversos países.

[5] O Cruzado foi a moeda do Brasil a partir de fevereiro de 1986, sob o governo Sarney. A moeda substituía o Cruzeiro. 1 Cruzado equivalia a 1.000 Cruzeiros. A moeda se manteve até 1989, quando foi substituída pelo Cruzado Novo. Eram medidas que visavam conter a inflação. O povo se dizia ludibriado pela falsa impressão de, agora, estar com mais dinheiro.

[6] Padre Gabriel está sendo irônico nesta frase, uma vez que o gesto de Jânio foi o de, simbolicamente, desinfetar a cadeira onde se sentou – na fase final da campanha e a pedido da revista Veja e já contando com a vitória – o seu principal adversário nas pesquisas, Fernando Henrique Cardoso. As informações são do site wikipedia (http://pt.wikipedia.org/wiki/Jânio_Quadros) no dia 20 de agosto de 2014.

[7] “Je vous salue, Marie” é a primeira frase, em francês, da oração “Ave, Maria”. O filme chegou ao Brasil mantendo o título em francês. Houve polêmica, na época, se o filme se tratava ou não de um sacrilégio.

 

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16 décembre 2020 3 16 /12 /décembre /2020 01:59

Cieux, distillez d’en haut votre rosée,
que, des nuages, pleuve la justice,
que la terre s’ouvre, produise le salut,
et qu’alors germe aussi la justice.

Isaïe 45, 8 extrait des lectures du 3ème mercredi de l'Avent

Cleusa et Ezequiel étaient présents au Synode sur l'Amazonie en octobre 2019 à Rome.

Cleusa et Ezequiel étaient présents au Synode sur l'Amazonie en octobre 2019 à Rome.

Et le nombre de victimes des conflits de la terre ne cesse d'augmenter. Parmi ces victimes, une religieuse originaire de notre État, travaillant en Amazonie et un prêtre italien, missionnaire dans l'État de Mato Grosso : Ézéquiel.

 

E o número de vítimas de conflitos de terra não para de aumentar. Dentre as vítimas, uma religiosa originária do nosso Estado, trabalhando na Amazônia, e um padre italiano, missionário no Estado do Mato Grosso: Ezequiel. 

 

 

Leia a carta integra em português abaixo.

Un Clic ici pour toute information sur les publications : "Chemins d'Avent avec Gaby"

 

 

 

 

Echos de Vitόria

 

N° 18  -  23 octobre 1985

 

 

 

Enfin ! Me revoilà. Bonjour à tous.

 

[…]

Partage... Partage... Partage...

 

• Partage d’événements

Événements tristes, comme la mort de Michel Tripier ou de Paulette Girardot. Michel, un vrai prophète, passionné et fidèle, prisonnier pendant la guerre d'Algérie parce qu'il dénonçait la torture, ruant dans les brancards d'une Église souvent timorée ; mais fidèle. Paulette, déjà âgée, mais participant humblement mais activement du travail du Mouvement populaire des Citoyens du monde : fidèle, elle aussi, dans tous les sens de ce mot. Elle m'écrivait souvent, et ce fut une grande joie de nous rencontrer, par hasard dans la rue, en février dernier.

Evénements heureux. Comme ce groupe d'adolescents qui écrit un journal pour conscientiser les habitants de leur village sur le Brésil. Ce couple qui écrit, et qui veut tenter d'adopter un enfant brésilien. Ces neuf groupes d'élèves de 6ème et 5ème du collège Mont-Roland à Dôle, qui prennent conscience pendant des mois des problèmes de divers pays du tiers-monde et qui, après une « Fête sans frontières », recueillent et envoient pour le Brésil 2 350 F. […]

 

 

Et le Brésil de la « Nouvelle République » ? Ça va ?

 

Je pourrais répondre simplement : Boff ! Sans (mauvais) jeu de mot avec le nom de notre ami le grand théologien brésilien Leonardo Boff, à qui le Vatican de Ratzinger a imposé un silence brutal et bien peu chrétien.

La « Nouvelle République » ? Depuis le mois d'avril, la déception a grandi rapidement. Le principal parti au pouvoir (le PMDB) est aussi corrompu que celui qui appuyait le régime militaire (le PDS). Bien sûr, la situation économique et sociale n'a pas pu s'améliorer en si peu de temps, surtout qu'elle dépend essentiellement de la domination impérialiste du FMI (Fonds Monétaire International). L'inflation galope toujours. Aux imbéciles qui me disaient, en février dernier : « Avec les socialistes, la France est devenue un pays du tiers-monde », je demande de comprendre ces chiffres : en octobre 1980, pour 1 franc : 14 cruzeiros ; en juin 1983, pour 1 franc : 68 cruzeiros ; en octobre 1984, pour 1 franc : 255 cruzeiros ; en cette fin d'octobre 1985, pour 1 franc français, il faut déjà 1 023 cruzeiros ! On ne compte plus le nombre de fois où il y a augmentation des prix des produits de base : lait, pain, essence, tickets de bus, etc... C'est déjà au moins cinq ou six fois cette année.... Et chaque fois, ce sont des 25, 30 ou 40 % ! Tous les syndicats (même ceux que l'on appelle ici « pelegos » et qui étaient plus ou moins vendus au pouvoir) réclament maintenant un réajustement des salaires tous les trimestres, et non plus tous les six mois, car la vie augmente presque tous les jours, et les salaires seulement deux fois par an. Et le peuple n'en peut plus. Jusqu'ici, la réponse du gouvernement est catégoriquement : Non ! Le Président de la République demande l'appui de l'Église pour sa politique, en particulier pour qu'elle utilise son influence en faveur d'un « pacte social ». Jusqu'ici, l'Église ne paraît pas vouloir se laisser prendre à ce piège : elle rappelle en premier lieu qu'il y a d'autres Églises que l'Église catholique ; par ailleurs, elle redit l'importance des syndicats.

Mais le gouvernement de la Nouvelle République, pas plus que le précédent, ne semble guère donner de valeur aux organisations du peuple : une grève des fonctionnaires du courrier qui a duré cinq ou six jours, vient de se terminer avec le limogeage de plusieurs centaines de responsables (je ne dis pas « syndicalistes », car le service du courrier ne peut pas avoir de syndicats : c'est un service qui, depuis la dictature de 1964, est sous le coup de la loi de Sûreté nationale, LSN, et la Nouvelle République n'a encore rien changé à cela). Ainsi, la loi de Sûreté nationale existe toujours ce qui, en clair, signifie que les militaires ont toujours à l'œil le régime actuel : qu'on ne s’y trompe pas !

 

 

Deux projets d’une importance capitale

 

Faire une Nouvelle Constitution - Réaliser une Réforme agraire.

 

• Une nouvelle Constitution pour le Brésil.

Après une aussi longue dictature, donner au pays une nouvelle Constitution, c'est une évidence. Mais qui va préparer cette nouvelle Constitution, qui sera la huitième du Brésil (la première ayant été proclamée en 1822) ? Qui va l'approuver ?

Aussitôt, deux thèses se sont affrontées :

1° - Le Congrès (députés fédéraux et sénateurs qui seront élus en 1986) élu pour légiférer sera en même temps Assemblée constituante ;

2° - Il faut élire une Assemblée constituante spécialement pour cela, et qui soit représentative de toutes les couches de la société, de tous les courants populaires et associatifs, de toutes les races également, etc... Cette deuxième thèse est défendue par les mouvements populaires, par la CNBB (Conférence Nationale des Evêques du Brésil), par le PT (Parti des Travailleurs) et un certain nombre (bien réduit) de députés du PMDB et du PDT (social démocrate, de L. Brizola), par l'OAB (l'Ordre des Avocats du Brésil)... Si cette deuxième thèse l'avait emporté, c'était pour la première fois au Brésil le peuple qui allait discuter de son futur, déterminer les droits et les devoirs fondamentaux dans ce pays... Et déjà, un peu partout, des groupes se sont formés, invitant à réfléchir, comprendre, se prononcer : c'est beau de voir des gens de tous âges, de tous milieux, lettrés ou analphabètes, se réunir dans des salles ou des églises, et commencer un processus d'élaboration de la Constitution du Brésil.

Ce serait trop beau si cela avait lieu. Le gouvernement de Sarney, appuyé par la grande majorité des députés, aussi bien du PMDB que du PDS, de ceux qui se disent de gauche que de ceux qui sont de droite, vient de mettre fin au débat : les députés et sénateurs élus en novembre 1986 feront la nouvelle Constitution. Dans la nouvelle République aussi bien que dans l'ancienne, il n'est pas bon de donner au peuple la possibilité de trop réfléchir et s'exprimer.

Le député rapporteur du projet, membre du PMDB, en voyageant à travers le Brésil, s'était peu à peu convaincu qu'il fallait élire une Assemblée constituante spéciale (il avait découvert la surprenante − et récente − capacité du peuple à discuter de son futur). Il fut brutalement retiré de sa fonction de rapporteur, remplacé sur le champ par un « godillot ». En toute hâte, hier 22 octobre, les députés ont voté la proposition conservatrice et élitiste du gouvernement. Il est clair que le pouvoir économique et l'ombre des militaires ont pesé beaucoup.

La Nouvelle République ne veut rien changer de fondamental à ce qui fut instauré par les militaires. Les travailleurs attendront longtemps encore les lopins qui les favorisent. Le capitalisme sauvage a encore de beaux jours devant lui au Brésil. Les « représentants du peuple » (c'est bien ainsi que l'on appelle députés et sénateurs ?) resteront longtemps encore des guignols au bout de ficelles tenues par les capitalismes de l’industrie et de la terre. La corruption qui atteint ici des niveaux records peut continuer sans se préoccuper de sanctions…

Un certain François Mitterrand est venu passer quelques jours au Brésil la semaine dernière. Il a dit : « Le Brésil est un pays qui travaille sérieusement ». De Gaulle, quand il était Président de la République, général visitant officiellement des généraux brésiliens au pouvoir, avec son franc-parler, avait dit exactement le contraire (tout le monde s'en souvient ici). Finalement, le grand Charles, en politique étrangère...! Mitterrand a eu des paroles généreuses en ce qui concerne le tiers-monde ; mais était-il nécessaire de tant louanger un régime qui ne peut pas encore être appelé démocratique quand ses dirigeants se méfient tant de la conscientisation et de l'organisation du peuple ?

 

• Réaliser une réforme agraire.

Autre tâche prioritaire, dans un pays où des latifundiarios disposent de dizaines de milliers d'hectares, peu ou pas cultivés, alors que des dizaines de millions de familles n'ont pas de quoi vivre décemment par le travail de la terre et vont augmenter le nombre des chômeurs et des habitants des favelas dans les grandes villes. Le gouvernement a proposé une réformette agraire, très timide. Mais c'est déjà trop ! Latifundiarios et grands fermiers, depuis longtemps déjà armés et employant des hommes de main (pistoleiros), font savoir qu'ils s'organisent manu militari pour empêcher toute réforme, qu'ils appellent, bien sûr,... communiste ! Et le nombre de victimes des conflits de la terre ne cesse d'augmenter : ces années dernières, on comptait annuellement entre cent-vingt et cent-cinquante personnes tuées dans ces conflits (petits paysans, syndicalistes ruraux, religieux, avocats...). Pour 1985, ce chiffre est certainement déjà largement dépassé. Parmi ces victimes, une religieuse originaire de notre État, travaillant en Amazonie et un prêtre italien, missionnaire dans l'État de Mato Grosso : Ézéquiel. Les parents et les frères d'Ézéquiel écrivirent une très belle et émouvante lettre, dont voici la conclusion :

 

Nous ne savons pas comment, mais nous sommes certains que le sang d'Ézéquiel, répandu pour Dieu, donnera des fruits abondants : vous le méritez parce que vous avez souffert et souffrirez beaucoup. Dieu nous a donné Ézéquiel, Dieu nous a repris Ézéquiel. Grâces soient rendues à Dieu !

 

 

Élections municipales du 15 novembre

 

Jusqu'à présent les maires des capitales d'État (ici, la capitale de l'Espirito Santo est Vitόria) étaient nommés par le gouverneur de l'État. Le 15 novembre, le maire et le premier adjoint vont être élus dans ces capitales au suffrage universel. La campagne électorale bat son plein. Il y a les deux gros candidats, qui utilisent des fortunes énormes (d'où vient l'argent ?... Encore le pouvoir économique !) : Crisogono, du PDS, avec l'appui d'un certain nombre de petits partis qui ont un nom, mais ni militants ni votants ; Hermès, du PMDB, appuyé par le gouvernement de l'État et par tout l'appareil de l'administration de la ville. Il y a aussi un candidat social-chrétien (sans troupes, Dieu merci ! On sait en général ce que ce genre de partis peut avoir de social... et de chrétien !) et, fait nouveau, un candidat communiste. Mais il est un cinquième candidat qui surprend, et dont la cote grandit : Vitor Buaiz, du PT (Parti des Travailleurs). Des sondages lui donnent déjà 18 % des voix. La croissance de ce parti, qui, il y a trois ou quatre ans, avait à peu près la force et le style du PSU en France, s'explique en particulier par la lassitude de bien des gens, du petit peuple, mais aussi de la classe moyenne, devant la ressemblance des méthodes des deux grands partis : bonnet blanc et blanc bonnet ! Un grand nombre de chrétiens des communautés de base et agents de pastorale laïcs participent activement à la campagne électorale du PT.

 

 

Persécutions

 

À Linharès, paroisse de notre diocèse, il y a environ 130 000 habitants (la ville elle-même avec quelque 80 000 hab., le reste réparti en quelque cent communautés rurales, sur environ 100 kms du nord au sud). Trois prêtres pour desservir cette paroisse (un Brésilien et deux Français : Marcel, de Saône-et-Loire, et Jean, de Haute-Marne). Les laïcs y ont un rôle important, et en bien des communautés ce sont des laïcs qui célèbrent les baptêmes et les mariages.

Dans cette commune de Linharès également, beaucoup de conflits de la terre et du travail. L'Église est délibérément avec les ouvriers agricoles super-exploités dans les champs de canne à sucre, avec les petits paysans, les ouvriers des usines de la ville. D'où la révolte des classes dirigeantes et commerçantes contre les prêtres et contre l'action pastorale de l'Église de Linharès. Ils ont lancé voici quelques mois une grande pétition pour demander le déplacement des prêtres. Tous les mensonges ont été bons pour tromper la bonne foi des gens. Les hommes politiques du lieu, toutes couleurs confondues (PDS, PMDB, PFL) sont derrière cette campagne de diffamation... et de menaces. La radio locale amplifie critiques et calomnies.

Il y a déjà eu beaucoup de réactions, du conseil paroissial, de toutes les communautés de base (de Linharès, mais aussi d'autres lieux du diocèse). Ici, les séminaristes ont écrit une lettre de solidarité :

 

Nous dénonçons publiquement les groupes économiques et politiques de Linharès qui souhaitent une Église coupée des graves problèmes sociaux, préoccupés qu'ils sont exclusivement à augmenter leurs bénéfices et leurs richesses sur le dos des travailleurs, des ouvriers agricoles, des pauvres. Ces groupes, par des pétitions, des diffamations et des démissions, persécutent les prêtres et les laïcs fidèles aux directives du concile Vatican II, des assemblées de Medellin et de Puebla, ainsi qu'aux priorités de 1'archidiocèse de Vitόria (toutes ces directives poussent à là participation croissante des chrétiens dans l'Église et dans la société)...

 

De leur côté, l'archevêque de Vitόria, Dom Silvestre, et 1'évêque auxiliaire, Dom Geraldo, ont écrit une lettre d'appui aux prêtres et à ceux qui travaillent au service de 1'évangélisation à Linharès. Ils écrivent par exemple :

 

Nous savons que Linharès est région de grands latifundiarios, d'entrepreneurs et d'hommes politiques forts qui s'opposent à l'action de l'Eglise qui prend au sérieux l’option pour les pauvres, qui se place à leurs côtés, s'efforce de les rendre conscients et de les aider à s'organiser, et qui soutient la réforme agraire...

 

 

L'actualité vue d’ici

 

Présente un aspect sans doute différent. Exemple : l'utilisation que les politiques de droite font ici, très fréquemment, de la « condamnation » de la théologie de la Libération. Il y a des gens qui jouent sur les mots, disant que le Vatican n'a pas directement « condamné », mais ... etc. Quelles que soient les choses qui seront publiées plus tard, le fait est là : il y a eu, objectivement, un appui très fort à tous ceux qui, en Amérique latine, aux Etats-Unis et dans tout le monde capitaliste, n'acceptent pas que l'Église soit, dans les faits et pas seulement dans les discours, avec les opprimés. Et ceux qui utilisent cela ne disent pas : « Le Vatican condamne », mais : « Le Pape condamne ». On peut discutailler, dire que ce n'est pas exact ; la réalité est là : ceux qui, depuis Vatican II, Medellin et Puebla, ont cru sincèrement à une conversion de l'Église, se sentent de moins en moins protégés par leur Église quand ils sont en butte aux persécutions des puissants.

Autre exemple : Nicaragua. On a beaucoup parlé (mais sans doute trop peu encore) du jeûne du Père Michel d'Escoto[1], ministre du gouvernement sandiniste du Nicaragua. Représentant vingt trois évêques du Brésil, Dom Pedro Casaldáliga est allé jeûner avec Michel d'Escoto. Il écrivit de là une lettre très belle qui dit en autres :

 

Ici se vit pleinement la spiritualité de la théologie de la Libération : Dieu veut que tous ses fils et tous les peuples soient libres, sans prison. Aucun peuple n'est supérieur. Les Etats-Unis n'ont pas le droit de dominer le Nicaragua, ni l'Amérique centrale, ni l'Amérique latine... Je demande à tous de prier beaucoup, de participer aux célébrations, au syndicat, à la politique du peuple. Ce peuple qui souffre et qui est si courageux, nous donne l'exemple.

 

Ici au Brésil, il y a eu bien des réunions et des célébrations de solidarité avec le P. Michel d'Escoto. En plus des vingt-trois évêques, plus de deux cents organisations diverses avaient demandé à Pedro Casaldaliga de les représenter. Tous ceux qui, ici, sont un peu informés et qui n'ont pas de gros intérêts capitalistes, sont en faveur de David contre Goliath, du Nicaragua contre l'envahisseur américain. Dans les églises de Vitόria, il y a eu une campagne pour recueillir des aliments pour le peuple nicaraguayen, littéralement asphyxié par les USA. Des Églises protestantes participaient.

Et pendant que Rome retire aux prêtres-ministres du Nicaragua le droit de célébrer les sacrements, le cardinal de Managua, fait cardinal par Jean-Paul II, se promène dans tout le pays pour faire campagne contre le gouvernement sandiniste. Mais cela, ce n'est sans doute pas de la politique ! ...

 

 

En terminant...

 

Les groupes de femmes du secteur de Porto de Santana sont en train de lancer une grande enquête auprès des femmes de ce quartier de plus de 40 000 habitants. Le thème ? La ligature des trompes. Je pourrai parler plus longuement une autre fois de ce problème, quand l'enquête sera plus avancée, mais je peux déjà dire quelque chose du pourquoi de cette enquête. La campagne de stérilisation des femmes, qui n'est pas officielle, mais très connue, n'est pas une nouveauté. À Porto de Santana, la réflexion a commencé du fait qu'un médecin, fils du maire du municipe de Cariacica, et futur candidat aux élections, prépare toute sa campagne électorale en faisant gratuitement cette opération. Et toute femme opérée doit s'engager à lui envoyer sept autres femmes pour bénéficier de la même opération,... mais à condition que ces femmes aient leur carte d'électrice dans le même municipe. Ceci vous donne une petite idée de la mentalité de nos hommes politiques. On en reparlera.

Je souhaite à tous de trouver, là où vous avez l'habitude de puiser vos raisons de vivre les mêmes motifs d'espérance et de courage que tant de personnes de nos communautés trouvèrent en septembre (mois de la Bible ici) dans le livre de Ruth. Tous ont dit que ce livre paraissait tellement contemporain ! Les femmes y ont trouvé encouragement dans leurs luttes courageuses, tous furent remplis d’espérance.

 

Bien fraternellement à vous tous.

 

Gaby

 

 


[1] Miguel d’Escoto Brockmann [1933] : prêtre de la congrégation de Maryknoll, devient ministre dans le gouvernement sandiniste (1979-1990) ; suspendu par Rome en 1980.

 

 

 

ECOS DE VITÓRIA Nº 18

 

23 DE OUTUBRO DE 85

 

 

 

Finalmente! Estou de volta. Olá, todo mundo!

 

Decididamente este ano, os “Ecos de Vitória” não foram muito regulares. Vocês receberam em janeiro o nº 16 (de 08/12/84) e no final de junho o nº 17 (de 07/05/85). Eu esperava poder enviar o texto dos EV 18 no final de agosto ou início de setembro... E aqui estamos quase na Festa de Todos os Santos.

Razões desse atraso? O trabalho é claro! Depois de cinco anos no mesmo endereço, o ritmo se intensifica sem cessar, as demandas e as responsabilidades se multiplicam. E também a visita de meus irmãos Joseph e Bernard, com Pierre Meynier, modificou o curso de minhas atividades durante cinco semanas: visita excelente da qual o nº 19, certamente, falará bastante.

 

ECOS AOS ECOS:

Em resposta ao nº 17, que continha o longo testemunho de Dárcio, que me havia acompanhado na França em janeiro, poucos entre vocês escreveram (consequência sem dúvida da chegada dos EV na véspera de suas férias de verão...). Mas as poucas pessoas e famílias que se dispuseram a escrever manifestaram-se muito marcados por tal testemunho. Alguns trechos das reações recebidas podem levar alguns a ler (ou reler) os EV 17:

              

  • Um militante sindicalista: “Acabo de ler de novo o último EV. É verdadeiramente um número excepcional e diga ao Dárcio que seu testemunho foi muito importante para nós... Eu não me deixo guiar por Roma, por um Papa que faz uso – às vezes – de belos discursos, mas que, na realidade, favorece o poder de ricos sobre um mundo cada vez mais pobre. E também tem a sua Igreja com suas comunidades, suas lutas, sua Teologia da Libertação... vocês são corajosos”.

 

  • Um bispo: “O tempo passou rápido após sua passagem pelo Jura com o Dárcio, do qual li com interesse o testemunho sobre o mundo ocidental e o acolhimento que lhe foi dado. Estou certo de que essas trocas são preciosas para uma fraternal comunhão no seio da Igreja, em uma compreensão melhor vivida e um suporte mútuo mais verdadeiro”.

 

  • Um militante pela não violência, do Terceiro Mundo...: “Que maravilhosa ideia que foi a de dar a palavra ao Dárcio! E uma excelente palavra: que vai crescendo até à amizade, à acolhida, à hospitalidade e à afeição; sem esquecer de mencionar Arc e Senans, Tournus, Taizé, CCFD, ACT, AI, TC, e também seus comentários sobre Le Pen, sobre o Vaticano... e sobretudo: Eu creio em Ti, companheiro, Cristo humano. Um caloroso abraço ao Dárcio”.

 

  • Um casal: “Uma ótima ideia de ter feito com que os últimos EV fossem redigidos pelo Dárcio. Não faltarão interessados nas impressões de um jovem do Terceiro Mundo sobre a França e os franceses. A grande sensibilidade de Dárcio está presente ao longo desses “Ecos”, sensibilidade por vezes dolorosa para quem não se esquece dos seus e de suas grandes dificuldades, mesmo se a fé e a esperança são imensas. Fica claro que ele privilegia as relações humanas; não veio como turista”.

 

  • Um Membro da minha família: “Adorei a sua interessante exposição sobre a chegada de dois presidentes sucessivos (Tancredo e Sarney). É bastante claro, e permite ter uma ideia bastante precisa... E como a gente sente bem tudo aquilo que Dárcio pode viver ao longo de sua estadia, e penso que ele, sendo brasileiro, quis, sobretudo, ser gentil e não correr o risco de magoar alguém dizendo o que talvez o tivesse chocado em nosso modo de vida, tão egoísta – reconheçamos! -... Seu relatório é rico de sua sensibilidade de jovem brasileiro que crê com força em seu povo”.

 

  • Um casal: “Graças a você, Dárcio, um novo laço se estabeleceu entre os cristãos franceses e os do Brasil. Foi com emoção que lemos o seu texto... Nós te agradecemos de ter vindo, de nos ter dado o seu testemunho... Estamos felizes que os contatos que você teve te permitiram perceber que há franceses que cultivam um grande interesse em seu país, sobretudo na experiência do povo que se organiza sob o olhar de Deus. Gosto muito da sua expressão “Deus, Pai dos povos”. Ainda temos muito a fazer, nós dos países ricos, para tentar melhor compreender e melhor compartilhar. Precisamos cada vez mais nos despertar e em seguida despertar aqueles que nos cercam. Você tem razão, Dárcio, quando diz que os leitores de EV não veem mais a Europa como o centro do mundo. Também nisso nós temos muito que trabalhar para destruir essa falsa ideia da superioridade do mundo ocidental. Obrigado de novo, Dárcio”.

 

 

  • Um casal cujo irmão, padre, está no Chile: “ESPERAMOS ARDENTEMENTE QUE OS EV ENCONTREM UMA NOVA EQUIPE PARA DISTRIBUÍ-LOS. É muitíssimo importante poder partilhar, ser interpelado por testemunhos como esse de Dárcio, e de saber que somos muitos que recebem essas notícias do Brasil, da Bolívia, do Chile e de outras partes... Acabamos de voltar da América Latina, reencontrar o Chile foi muito marcante, muito além do que pudemos ler e imaginar – e olhem que nós já éramos bem conscientizados! – É tocante, a amizade e a solidariedade que se cria entre as famílias daqueles que se foram”.

 

 

Note bem: Aproveito essas reações desses leitores para agradecer à equipe que já trabalhou cinco anos pelos EV, para desejar que essa equipe se fortaleça: os “velhos” não estão de partida, mas há mudanças de funções na equipe, com o reforço de um sangue novo. Obrigado também aos “novos”.

 

 

PARTILHA... PARTILHA... PARTILHA...

 

- PARTILHA DE ACONTECIMENTOS. Acontecimentos tristes, como a morte de Michel Tripier ou de Paulette Girardot. Michel, um verdadeiro profeta, apaixonado e fiel, prisioneiro durante a guerra da Algéria porque denunciava a tortura, revoltando-se contra uma Igreja temerosa, mas fiel. Paulette, já idosa, participante humilde, mas ativamente, do trabalho do Movimento Popular dos Cidadãos do Mundo: FIEL, ela também, em todos os sentidos dessa palavra. Ela me escrevia constantemente e foi grande a alegria no nosso reencontro, por acaso, na rua, no último fevereiro.

 

Acontecimentos felizes. Como um grupo de adolescentes que escreve um jornal para conscientizar os moradores de seu bairro sobre o Brasil. O casal que escreve, e que quer adotar uma criança brasileira. Os dois grupos de alunos de 6º e 5º ano do Colégio Mont-Roland, em Dole, que durante meses foram tomando consciência de problemas de diversos países do Terceiro Mundo e que, após uma “Festa Sem Fronteiras”, recolhem e enviam para o Brasil 2.350 F.

 

PARTILHA DE DINHEIRO. Eu sei que não é pouco o dinheiro que chega ao tesoureiro da equipe dos EV. Acabo de citar esses jovens de Dole; eu poderia citar os 5.400 F arrecadados na ocasião do sepultamento de Michel Tripier, ou o envio mensal da Diocese de Saint-Claude. Devo prestar contas.

Em primeiro lugar, esse dinheiro me permite VIVER. Tento viver o mais simples possível. Tomo ônibus, mesmo sendo desconfortável e pouco prático, sempre que possível; mas para atender 24 comunidades e responder às demandas que aumentam mais e mais, o uso de um carro é indispensável (eu tenho, sem nenhuma vergonha, um velho Volkswagen[1] de 1973).

Aos domingos, por exemplo, eu saio de casa antes das 7 horas e só retorno por volta das 22 horas, passando por cinco ou seis comunidades ou lugares de reuniões, às vezes percorrendo cerca de 12 a 15 km de distância entre uma e outra comunidade, em lugarejos muito mal servidos de transporte público, sobretudo aos domingos. Eu calculei que no domingo, 1º de setembro, para participar de tudo aquilo que era importante e que eu devia participar (missas ou encontros), seria necessário um dia de... 35 horas! Vocês vão me desculpar, mas nesse dia eu só trabalhei 14 ou 15 horas.

Entre 1º de junho e 22 de outubro, recebi como salário pelo meu acompanhamento às comunidades, 4.609.870 cruzeiros[2], ou seja, 4.542 F[3] (aproximadamente 908 F por mês).

Só para o carro (despesas normais de manutenção, combustível e reparos, sem contar depreciação) eu investi nestes mesmos cinco meses 3.985.200 cruzeiros (mais ou menos 3.926 F). E ainda, praticamente todas as despesas da pastoral, como papel, estêncil, livros, etc., estão sob meu encargo.

Sendo assim, após os últimos EV do início de maio, e após utilizar suas doações para VIVER e TRABALHAR, eu ainda pude distribuir o valor de cerca de 7.360 F. Como?

Desta vez, o gasto mais importante foi com a ajuda a seminaristas (em torno de 4.660 F), principalmente para transporte, pois muitos não têm dinheiro sequer para tomar o ônibus, ou para comprar livros necessários aos estudos; e para ajudar alguns que colaboram comigo na pastoral dos setores que eu acompanho. Também 2.160 F para ajudar comunidades muito pobres a construírem sua igreja e sala de reuniões; 320 F para que o pequeno Alfred (8 anos) pudesse prosseguir seu tratamento com um psicólogo e um fonoaudiólogo (o tratamento é gratuito... mas e o ônibus e as roupas para chegar à cidade?); cerca de 200 F para o serviço de organização da Pastoral da Juventude; cerca de 80 F para uma campanha de alimentos para o povo da Nicarágua e para as vítimas do México[4].

 

 

E O BRASIL DA “NOVA REPÚBLICA”? VAI BEM?

Eu poderia responder simplesmente: BOF![5] Sem qualquer jogo de palavras com o nome de nosso amigo, o grande teólogo brasileiro Leonardo BOFF, a quem o Vaticano de Ratzinger impôs um silêncio brutal e bem pouco cristão.

A “Nova República”? A partir do mês de abril a decepção cresceu rapidamente. O principal partido do poder (o PMDB) é também corrompido e apoiava o partido do regime militar (o PDS). Logicamente, a situação econômica e social não melhorou em tão pouco tempo, sobretudo pelo fato de que ela depende, essencialmente, da dominação imperialista do FMI (Fundo Monetário Internacional). A inflação só aumenta. Aos imbecis que me diziam, em fevereiro último, “Com os socialistas a França se tornou um país do Terceiro Mundo” eu peço que compreendam estes números: Em outubro de 1980, 1 Franco custava 14 Cruzeiros; em junho de 1983, 1 Franco custava 255 Cruzeiros; neste fim de outubro, 1 Franco custa 1023 Cruzeiros! Nem se contam mais o número de vezes em que o aumento de preços de produtos básicos: leite, pão, combustível, tickets de ônibus, etc... só este ano foram cinco ou seis vezes... e a cada vez o aumento é de 25, 30 ou 40%! Todos os sindicatos (mesmo aqueles aos quais chamamos aqui “pelegos” e que são mais ou menos vendidos ao poder) reivindicam agora um reajuste salarial a cada trimestre, e não a cada seis meses, pois o custo de vida aumenta todos os dias, enquanto os salários somente duas vezes ao ano. E o povo não pode mais com isso. Até agora a resposta do governo é categoricamente NÃO. O Presidente da República pede o apoio da Igreja para sua política, particularmente para que ela utilize sua influência em favor de um “pacto social”. Até o momento a Igreja não parece querer se deixar prender nessa armadilha: ela recorda em primeiro lugar que existem outras Igrejas que não a católica; fora isso, ela reforça a importância dos sindicatos.

Mas o governo da Nova República, não mais que o governo da velha, não parece dar valor às organizações do povo: uma greve dos funcionários dos Correios, que durou cinco ou seis dias, teve como saldo a demissão de centenas de responsáveis (não digo “sindicalistas”, pois o serviço dos Correios não pode ter sindicatos: é um serviço que, após a ditadura de 1964, está sob o golpe da Lei de Segurança Nacional (LSN) – e a Nova República nada mudou em relação a isso). Dessa forma, a Lei de Segurança Nacional continua intacta, o que, de forma clara, significa que os militares têm sempre sob o olhar o regime atual: que não nos deixemos enganar!

 

 

DOIS PROJETOS DE UMA IMPORTÂNCIA CAPITAL:

Fazer uma nova CONSTITUIÇÃO – realizar uma REFORMA AGRÁRIA.

 

- Uma nova CONSTITUIÇÃO para o Brasil.

               Após uma longa ditadura, dar ao país uma nova Constituição é uma evidência. Mas QUEM vai preparar esta nova Constituição que será a 8ª do Brasil (a 1ª foi proclamada em 1822)? QUEM vai aprová-la?

               Imediatamente, duas teses se confrontaram:

               1ª) O Congresso (deputados federais e senadores que serão eleitos em 86), eleito para legislar, será, ao mesmo tempo, Assembleia Constituinte.

               2ª) É preciso eleger uma Assembleia Constituinte especialmente para isso, e que seja representativa de todas as camadas da sociedade, de todas as correntes populares e associativas, de todas as raças igualmente, etc. Essa segunda tese é defendida pelos movimentos populares, pela CNBB (Conferência Nacional dos Bispos do Brasil), pelo PT (Partido dos Trabalhadores) e certo número (bem reduzido) de deputados do PMDB e do PDT (social democrata, de Leonel Brizola), pela OAB (Ordem dos Advogados do Brasil)... Se esta segunda tese se concretizasse, seria a primeira vez no Brasil que o povo discutiria seu próprio futuro, determinaria seus direitos e deveres fundamentais... E grupos já se formam em diversos lugares, convidando o povo a refletir, compreender, pronunciar-se: é bom ver pessoas de todas as idades , de todos os lugares, letrados ou analfabetos, reunir-se em salas ou igrejas, e começar um processo de elaboração da Constituição do Brasil.

               Isso seria muito bom se acontecesse. O governo de Sarney, apoiado pela maioria dos deputados, tanto do PMDB quanto do PDS, dos que se dizem de esquerda e dos que são de direita, acaba de por fim ao debate: os deputados e senadores eleitos em novembro de 1986 farão a nova Constituição. Na nova República – assim como na velha – não é bom dar ao povo a possibilidade de muito refletir e de se expressar.

               O deputado relator do projeto, membro do PMDB, viajando através do Brasil, foi se convencendo, pouco a pouco, que seria preciso eleger uma Assembleia Constituinte especial (ele havia descoberto a surpreendente – e recente – capacidade do povo brasileiro de discutir o seu futuro). Ele foi brutalmente afastado de sua função de relator, substituído por um bajulador. De forma rápida, ontem, 22 de outubro, os deputados votaram a proposta conservadora e elitista do governo. É claro que o poder econômico e a influência militar pesaram muito.

               A NOVA REPÚBLICA NÃO QUER MUDAR NADA DE FUNDAMENTAL DAQUILO QUE FOI INSTAURADO PELOS MILITARES. OS TRABALHADORES ESPERARÃO AINDA MUITO TEMPO POR LEIS QUE OS FAVOREÇAM. O CAPITALISMO SELVAGEM AINDA VAI DOMINAR POR LONGO TEMPO NO BRASIL. OS “REPRESENTANTES DO POVO” (Não é assim que são chamados os deputados e senadores?) CONTINUARÃO AINDA POR LONGO TEMPO A SER MARIONETES NA PONTA DE FIOS ESTENDIDOS PELOS CAPITALISTAS DA INDÚSTRIA E DA TERRA. A CORRUPÇÃO – que atinge aqui níveis recordes – PODE CONTINUAR SEM SE PREOCUPAR COM SANÇÕES...

               Um certo François Mitterrand veio passar alguns dias no Brasil na semana passada. Ele disse: “O Brasil é um país que trabalha de forma séria”. De Gaulle, quando era presidente da República, visitando oficialmente generais brasileiros que estavam no poder, com sua franqueza, havia dito EXATAMENTE O CONTRÁRIO (todo mundo aqui se lembra disso). Finalmente, o grande Charles, em política estrangeira...! Mitterrand usou de palavras generosas no que concerne ao Terceiro Mundo; mas seria tão necessário louvar um regime que não pode mais ser chamado de democrático quando seus dirigentes desconfiam tanto da conscientização e organização do povo?

              

 

- Realizar uma REFORMA AGRÁRIA

               Outra tarefa prioritária: em um país onde os latifundiários dispõem de dezenas de milhares de hectares de terras, pouco ou nada cultivadas, enquanto dezenas de milhões de famílias não têm do que viver decentemente pelo trabalho na terra e vão aumentar o número de desempregados e de moradores de favelas nas grandes cidades. O governo propôs uma reformazinha agrária, muito tímida. Mas já é muito! Latifundiários e grandes fazendeiros há muito tempo armados e empregando pistoleiros, deixam claro que eles se organizam “manu militari[6] para impedir qualquer tipo de reforma, às quais eles chamam, claro... comunista! E o número de vítimas de conflitos de terra não para de aumentar: nestes últimos anos contavam-se, anualmente entre 120 a 150 pessoas mortas nesses conflitos (pequenos agricultores, sindicalistas rurais, religiosos, advogados...). Em 1985 esse número certamente já foi ultrapassado. Dentre as vítimas, uma religiosa originária do nosso Estado, trabalhando na Amazônia[7], e um padre italiano, missionário no Estado do Mato Grosso: Ezequiel. Os pais e irmãos de Ezequiel escreveram uma linda e emocionante carta, da qual transcrevo aqui a conclusão:

               “Nós não sabemos como, mas estamos certos de que o sangue de Ezequiel, derramado pela causa de Nosso Senhor, há de trazer muitos frutos bons para a sua comunidade: vocês o merecem porque vocês sofreram e sofrem muito ainda hoje. Deus nos deu Ezequiel, Deus resgatou de volta Ezequiel. Graças sejam dadas a Deus!”

              

 

ELEIÇÕES MUNICIPAIS DE 15 DE NOVEMBRO

Até agora os prefeitos de capitais de Estado (aqui, a capital é Vitória) eram nomeados pelos governadores de Estado. No próximo dia 15 de novembro, o prefeito e seu vice serão eleitos pelo voto direto. A campanha eleitoral está em pleno vapor. Há dois fortes candidatos, que investem enormes fortunas (de onde vem o dinheiro?... Mais uma vez o poder econômico!): Crisógono, do PDS, com o apoio de certo número de pequenos partidos que têm um nome, mas não têm candidatos; Hermes, do PMDB, apoiado pelo governo do Estado e por todo o aparelho administrativo da cidade. Tem também um candidato social-cristão (sem tropas, graças a Deus! A gente sabe, geralmente, o que esses partidos podem ter de social... e de cristão!) e – fato novo – um candidato comunista. Mas tem um 5º candidato que surpreende, e que vem crescendo: Vitor Buaiz, do PT (Partido dos Trabalhadores). Pesquisas já o colocam com 18% dos votos. O crescimento desse partido que, há três ou quatro anos, tinha somente a força e o estilo do PSU da França, se explica em particular pelo cansaço das pessoas, dos pobres, mas também da classe média, diante da semelhança de métodos dos dois grandes partidos: Boné branco e Branco boné![8] Grande número de cristãos das comunidades de base e agentes de pastoral leigos participam ativamente da campanha eleitoral do PT.

 

 

PERSEGUIÇÕES

               Linhares, paróquia de nossa Diocese[9], tem aproximadamente 130.000 habitantes. Só a parte urbana tem 80.000 hab., estando o restante da população dividida entre cerca de 100 comunidades rurais, que compreende cerca de 100 km de norte a sul. Três padres para atender essa paróquia (um brasileiro e dois franceses): Marcel, de Saône-et-Loire, e Jean, de Haute-Marne. Os leigos têm um papel importante ali, e em muitas comunidades são os leigos que celebram os batizados e casamentos. Nessa região de Linhares, há também muitos conflitos de terra e de trabalho. A Igreja se posiciona abertamente em favor dos trabalhadores rurais, superexplorados nos campos de cana de açúcar, com os pequenos camponeses, com os operários das usinas da cidade. Daí a revolta das classes dirigentes e comerciantes contra os padres e contra a ação pastoral da Igreja de Linhares. Eles lançaram, há alguns meses, uma grande petição para que os padres fossem transferidos. Toda espécie de mentiras foram bem empregadas para confundir a boa fé das pessoas. Os políticos do lugar, todas as cores misturadas (PDS, PMDB, PFL) estão por trás dessa campanha de difamação e de ameaças. A rádio local aumenta as críticas e calúnias.

Já tem muitas reações do Conselho Paroquial, de todas as comunidades de base (de Linhares, mas também de outros lugares da Diocese). Aqui, os seminaristas escreveram uma carta de solidariedade: “... Denunciamos publicamente os grupos econômicos e políticos de Linhares que desejam uma Igreja alheia aos graves problemas sociais, preocupados que são em aumentar seus benefícios e suas riquezas sobre as costas dos trabalhadores agrícolas e dos pobres. Estes grupos, por meio de petições, de difamações e de demissões, perseguem os padres e os leigos fiéis às diretrizes do Concílio Vaticano II, das Assembleias de Medellín e de Puebla, assim como às prioridades da Arquidiocese de Vitória (todas as diretrizes conclamam à participação crescente dos cristãos na Igreja e na sociedade)...”

Por sua vez, o arcebispo de Vitória, Dom Silvestre, e o bispo auxiliar, Dom Geraldo, escreveram uma carta de apoio aos padres e àqueles que trabalham a serviço da evangelização em Linhares. Eles escreveram, por exemplo: “... Nós sabemos que Linhares é uma região de grandes latifundiários, de empresários e de políticos que se opõem à ação da Igreja que leva a sério a opção pelos pobres, que se coloca ao seu lado, que se esforça por lhes deixar conscientes e lhes ajudar a se organizar, e que apoia a Reforma Agrária...”

 

 

A ATUALIDADE VISTA DAQUI...

               ... apresenta um aspecto bem diferente. Exemplos: a utilização que os políticos fazem aqui, muito frequentemente, da “condenação” da TEOLOGIA DA LIBERTAÇÃO. Há pessoas que jogam com as palavras, dizendo que o Vaticano não “condenou” diretamente, mas... etc. Independente das coisas que serão publicadas mais tarde, uma coisa é certa: com isso houve, objetivamente, um apoio muito forte a todos aqueles que, na América Latina, nos Estados Unidos e em todo o mundo capitalista, não aceitam que a Igreja se coloque, de fato e não somente por discurso, ao lado dos os oprimidos. E aqueles que se utilizam disso não dizem que “o Vaticano condena”, mas: “O PAPA CONDENA”. Podemos detalhadamente, dizer que não é exatamente isso; a realidade é outra: aqueles que, após o Vaticano II, Medellín e Puebla, acreditaram sinceramente em uma conversão da Igreja, se sentem cada vez menos protegidos pela sua Igreja quando são “alvo” de perseguições dos poderosos.

               Outro exemplo: NICARÁGUA. Muito já se falou (mas, sem dúvida, ainda é pouco) do jejum do padre Miguel d’Escoto, ministro do governo sandinista da Nicarágua. Representando 23 bispos do Brasil, Dom Pedro Casaldáliga foi jejuar com Miguel d’Escoto. Ele escreveu, de lá, uma carta muito bonita, que diz, por exemplo: “aqui se vive plenamente a espiritualidade da Teologia da Libertação: Deus quer que todos os seus filhos e todos os povos sejam livres, sem prisão. Nenhum povo é superior. Os Estados Unidos não têm o direito de dominar a Nicarágua, nem a América Central, nem a América Latina... Peço a todos que rezem muito, que participem das celebrações, do sindicato, da política popular. Este povo que sofre e que é tão corajoso nos dá o exemplo”.

               Aqui no Brasil tem muitas reuniões e celebrações de solidariedade com o Pe. Miguel d’Escoto. Mais de 23 bispos e mais de 200 organizações diversas pediram a Pedro Casaldáliga para representá-los. Todos os que, aqui, são um pouco informados e que não têm grandes interesses capitalistas, estão a favor do Davi contra o Golias; da Nicarágua contra o invasor americano. Nas igrejas de Vitória, houve uma campanha para coleta de alimentos para o povo nicaraguense, literalmente asfixiado pelos USA. Igrejas protestantes participaram.

               E enquanto que Roma retira dos padres-ministros da Nicarágua o direito de celebrar os sacramentos[10], o cardeal de Manágua, empossado cardeal por João Paulo II, passeia por todo o país para fazer campanha contra o governo sandinista. Mas isso não é, sem dúvida, fazer política!...

 

TERMINANDO...

Os grupos de mulheres de Porto de Santana estão lançando uma enquete junto às mulheres desse bairro de mais de 40.000 habitantes. O tema? A ligadura de trompas. Eu poderei falar longamente, numa outra vez, sobre esse problema, quando a pesquisa estiver mais avançada, mas já posso dizer, ao menos, sobre os motivos dessa pesquisa. A campanha de esterilização de mulheres, que não é oficial, mas bem conhecida, não é uma novidade. Em Porto de Santana, a reflexão começou a partir do fato de que um médico, filho do prefeito do município de Cariacica, e futuro candidato às eleições, prepara toda a sua campanha eleitoral fazendo gratuitamente esse tipo de cirurgia. E cada mulher operada deve se engajar em lhe conseguir sete outras mulheres para se beneficiar da mesma intervenção cirúrgica,... mas sob a condição de que essas mulheres tenham sua carteira eleitoral nesse mesmo município. Isso lhes dá uma pequena ideia da mentalidade de nossos políticos. Voltaremos a falar disso.

Eu desejo a todos vocês que encontrem, lá onde vocês encontram sua razão de viver, os mesmos motivos de esperança e de coragem que tantas pessoas de nossas comunidades encontraram durante o mês de setembro (mês da Bíblia, aqui) no Livro de Rute. Todos disseram que o livro parecia tão atual! As mulheres encontraram aí encorajamento para a luta; TODOS FICARAM REPLETOS DE ESPERANÇA.

 

 

Muito fraternalmente,

 

Gaby

 

[1] Fusca

[2] O Salário Mínimo de então era de Cr$ 333.120,00 (trezentos e trinta e três mil, cento e vinte cruzeiros)

[3] No mesmo período o correspondente ao “Salário Mínimo” francês era de 4.401 F por mês para um trabalhador de 39 horas semanais.

[4] A Nicarágua passava por um forte embargo comercial; o México sofreu um dos grandes terremotos de sua história.

[5]“Bof”: uma interjeição muito utilizada pelos franceses para expressar mal-estar, descontentamento, desprezo, rejeição.

[6] Manu militari é uma expressão latina que quer dizer “com meios militares”.

[7] Trata-se de Irmã Cleusa Carolina Rody Coelho (Missionária Agostiniana). Foi assassinada, às margens do Rio Paciá, na Prelazia de Lábrea (Amazonas), no dia 28 de abril de 1985, em defesa da terra e da paz indígenas.

[8] Ditado francês pra dizer que são todos iguais ou parecidos. No Brasil temos a expressão correspondente “Farinha do mesmo saco”.

[9] Em 1985 (quando Gabriel escreveu estes Ecos) Linhares era ainda paróquia da Arquidiocese de Vitória. Foi somente a partir de 1990, com a criação da Diocese de Colatina, que Linhares deixou de pertencer à Arquidiocese de Vitória. Padre Gabriel, por diversas vezes, utiliza nos Ecos o título “Diocese” para se referir à Arquidiocese de Vitória, sem qualquer juízo de valor, apenas um costume local.

[10] Padre Miguel d’Escoto foi impedido por Roma de celebrar a eucaristia em agosto de 1985. Tal proibição foi imposta pelo então Cardeal Ratzinger (Papa Bento XVI, de 2005 a 2013), que era o prefeito da Congregação da Doutrina da Fé. Em agosto de 2014 o Papa Francisco (sucessor de Bento XVI) revogou a sentença.

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15 décembre 2020 2 15 /12 /décembre /2020 00:51

Jean le Baptiste est venu à vous sur le chemin de la justice,
et vous n’avez pas cru à sa parole.

Mt 21, 32 extrait de l'Evangile du 3ème mardi de l'Avent

Dárcio entre Roberto et Gaby.

Dárcio entre Roberto et Gaby.

Et même quand j'étais là au milieu de vous, l'image de mon peuple, de ses expériences, de ses expressions et de ses gestes concrets m'accompagnait.

Message de Dárcio au retour de son 1er séjour en France. 

 

E mesmo quando eu estava aí, no meio de vocês, a imagem de meu povo, de suas experiências, de suas expressões e de seus gestos concretos, me acompanhava.

 

Leia a carta integra em português abaixo.

Un Clic ici pour toute information sur les publications : "Chemins d'Avent avec Gaby"

Echos de Vitόria

 

N° 17  -  7 mai 1985

 

 

Bonjour à tous !

 

Déjà quelques lettres sont arrivées : « Tiens ! Il y a longtemps que nous n'avons pas reçu É.V. Le dernier numéro est de décembre 84 et nous l'avons reçu courant janvier 85... » Mais certains savent déjà que j'ai été amené à faire un voyage, non programmé, en France. La santé de maman s'était détériorée au mois de décembre, mais elle paraissait se récupérer plus ou moins. Pourtant, poussé par pas mal de gens d'ici, et compte tenu de l'âge de maman, (presque 82 ans), je décidai d'aller passer quelques semaines en France. Je devais quitter Vitόria le 27 janvier au soir. Or, le 25 janvier au matin, un coup de téléphone de la famille m'annonce que maman vient de mourir. Je réussis à avoir un avion plus rapidement. J'arrive à Port-Lesney (Jura) le 28 janvier, dans l'obscurité et le froid du petit matin, et l'enterrement a lieu quelques heures plus tard. Je devrais dire : « Nous arrivons », car un séminariste du séminaire de philosophie, Dàrcio (20 ans, treizième enfant d'une famille de quinze, étudiant à la Faculté d'histoire de Vitόria en même temps qu'au séminaire) m'accompagne en France, comme il m'accompagne dans un des secteurs pastoraux où je travaille ici.

Durant cinq semaines, Dàrcio va apprendre à connaître un peu les Français. Du reste, l'essentiel de cette lettre sera constitué par le témoignage de Dàrcio sur ce qu'il a vu, entendu, gravé dans sa mémoire. Il est bon de connaître, en direct, les impressions d'un jeune du tiers-monde, de milieu populaire, sur le vieux continent.

Parti de Vitόria le 26 janvier, et revenu le 8 mars, j'ai dû me remettre dans le bain pour beaucoup de choses, et vous comprenez alors aisément pourquoi il m'a été vraiment impossible de préparer plus tôt ces É.V. n° 17.

Au cours de ces « vacances exceptionnelles », nous avons rencontré une foule de gens, membres de la famille, amis, participants de nos réunions sur le Brésil. Je voudrais remercier chacun pour tant de sympathie et d'affection, et pour tant de compréhension après la mort de maman. […]

 

 

I - A Nova Republica

Beaucoup de lettres reçues depuis mars manifestent A Nova Republica, intérêt, compréhension et parfois inquiétude à propos de la situation politique actuelle du Brésil.

Le 15 janvier, le Congrès brésilien élisait, à une écrasante majorité, M. Tancredo de Almeida Neves comme Président de la République. « Tancredo » avait 75 ans : fin politique, originaire du grand État du Minas Gerais, terre de prédilection de beaucoup d'hommes politiques brésiliens. Il est élu parce que démocrate, sans aucun doute, donc fidèle opposant à la dictature. C'est un « modéré », conciliateur. Sur le plan économique, nul doute qu'il s'agisse d'un capitaliste, et le choix du ministère qu'il prépare est très majoritairement conservateur. Mais l'opinion publique veut avant tout le départ des militaires. Alors, malgré la grande déception du rejet, en 1984, de l'élection du Président de la République au suffrage universel, le peuple brésilien a salué la victoire de Tancredo comme une victoire de la démocratie. Aussitôt, la grande majorité du peuple attend tout de Tancredo, certainement beaucoup trop, et ceci bien que lui-même ait eu la prudence de ne pas faire de promesses exagérées. On a préparé le slogan : « La Nouvelle République », répété inlassablement, à longueur de journées, par tous les moyens de communication, et spécialement par la toute-puissante chaîne de télévision Globo. Le peuple a conscience d'être entré dans une ère nouvelle.

 

Toutefois, les problèmes à résoudre sont énormes : • convoquer une Assemblée constituante, qui devra adopter une nouvelle Constitution ;  préparer dans un avenir proche, l'élection du Président de la République au suffrage universel ; • réaliser une audacieuse réforme agraire ; • faire face à une situation économique catastrophique, et pour cela adopter une attitude différente devant les exigences exorbitantes du FMI (Fonds Monétaire International) ; • légaliser les partis clandestins (de divers courants marxistes) ; • repenser totalement les systèmes éducatifs, de santé, les rapports entre les divers partenaires dans le monde du travail, etc. Enfin, tout est à faire, à refaire...

Mais, comme vous le savez, la veille d'être « intronisé », Tancredo doit être subitement opéré, et le vice-président José Sarney va assumer la charge de Président de la République par intérim. Devant une situation aussi étrange, et après vingt-et-un ans d'un régime comme celui que nous avons connu, comment n'y aurait-il pas des bruits qui courent, des rumeurs d'attentat ou de « « golpe militaire » camouflé ? Pourtant, la majorité du peuple ne voit pas si loin ! Tous les yeux et les cœurs sont alors tournés, non vers d'éventuels comploteurs antidémocrates, ni vers le Palais présidentiel, mais vers les hôpitaux de Brasilia, puis de Sao Paulo, où Tancredo est successivement hospitalisé.

Et c'est l'attente, l'interminable attente, jusqu'au 21 avril, jour du Tiradentes, célèbre résistant brésilien, héros national, né et tué dans la même région que Tancredo Neves. Ce jour-là (ce n'est sans doute pas un hasard), on juge que les médecins peuvent débrancher les appareils et retirer les tubes qui, depuis des jours et des jours, maintenaient artificiellement en vie le président élu du Brésil. Il y a eu sept opérations chirurgicales, d'innombrables bulletins médicaux, conduisant tantôt à l'espoir, tantôt au doute ! On peut dire que Tancredo est devenu, aux yeux de la grande masse : un héros, un martyr, un saint, un mythe. Combien de personnes ai-je rencontrées, et qui, il y a moins d'un an, ne savaient sans doute même pas le nom de Tancredo Neves (parce qu'elles ne s'intéressent pas à la politique), ces dernières semaines affirmaient avec la plus grande sincérité : « On a toujours beaucoup aimé cet homme-là ! Il est extraordinaire. »

 

Mais Tancredo est mort. Ainsi va la vie. Et c'est José Sarney qui est Président de la République. Sa vie est bien différente de celle de Tancredo. Lui, depuis 1964, a appuyé la dictature militaire, et était même président du parti soutenant le régime (le PDS). C'est seulement l'an passé, alors que la barque du PDS se mit à prendre l'eau de toutes parts, que Sarney en sortit... Et comme Tancredo ne pouvait être élu sans l'apport de voix de transfuges du PDS, il prit Sarney comme candidat vice-président. Ainsi l'actuel Président de la République du Brésil, homme de droite qui pendant vingt ans a soutenu la dictature militaire, se trouve aujourd'hui leader d'une grande coalition qui va de la droite jusqu'à l'extrême-gauche (avec divers partis et mouvements clandestins, communistes ou révolutionnaires). Paradoxe ! Et cet homme hérite d'une mission capitale : mettre en œuvre rapidement le maximum de réformes qui vont contre tout ce qu'il a soutenu pendant vingt ans. Paradoxes de la politique de ce pays !

Mais l'espoir est né. Les exigences sont déjà en train d'apparaître. Comment le nouveau pouvoir va-t-il réagir ? Et combien de temps le peuple va-t-il garder ses illusions ?

Quant à l'Église, elle s'est réjouie ouvertement de l'avènement de la « Nouvelle République » et des bonnes dispositions de Tancredo Neves (par ailleurs catholique fervent, tertiaire de Saint-François). L'Église mobilise les catholiques en faveur de la réforme agraire et de la convocation d'une Assemblée constituante. Dans un contexte nouveau, le rôle de l'Église (comme du reste de tous les corps sociaux, des partis, des syndicats, des associations...) va être, sans aucun doute, bien différent. Expérience nouvelle.

 

Gaby

 

 

II - Témoignage de Dàrcio après cinq semaines en France

« Symphonie des deux mondes. Si ça ne donne pas une symphonie, qui sait ? Que ça donne une samba. Chant pour un monde nouveau. » (Dom Helder Câmara).

 

 

A) Merci pour cette chance !

Vous pouvez m'en croire, ces cinq semaines en France, ce fut réellement un temps qui ne fut pas perdu, et même s'il fut court, je voudrais vous en dire quelque chose. Des diverses réunions que nous avons faites, des visites à plusieurs familles et à des amis... Bien franchement, je l'avoue, je ne m'attendais pas à recevoir autant, comme force, paroles qui donnent courage pour aller de l'avant, et signes d'alliance, entre autres choses. Et même, j'ai reçu beaucoup des divers groupes rencontrés. Je vous suis reconnaissant, bien sincèrement.

Je suis obligé de dire que tous, vous m'avez beaucoup impressionné. Nous ici, nous sommes attentifs à ce qui nous arrive, et qui nous donne la possibilité d'apprendre à connaître ; aussitôt, nous ne laissons pas échapper le contact avec d'autres cultures, d'autres coutumes et habitudes. Le « bon Brésilien » est ainsi ; je ne sais pas si je peux me qualifier de « bon Brésilien », je sais seulement que je vois ainsi : nous fixons l’attention pour apprendre. Cette conception est déjà connue, et elle est caractéristique de tellement d'autres peuples, je le sais ; mais ici, être dans le monde, c'est manquer de beaucoup de choses, et c'est être messager de plusieurs mondes. Le Brésilien est un être complexe : « complexe comme le peuple, comme la vie du peuple. La lutte pour survivre l'oblige à avancer et à reculer. » L'imagination et la poésie, la douleur et la nostalgie, voilà l'optique de mon peuple. La cachaça (eau-de-vie de canne), la lutte, le monde nouveau, la foi en Notre Seigneur Jésus-Christ et en Notre-Dame d'Aparecida, mulâtre, Mère du peuple. Jamais je ne serais capable de donner un témoignage sur « les Français », je vous livre à peine quelques-unes des choses qui attirèrent mon attention, au milieu d'une foule d'histoires que d'autres ont déjà contées. Il est clair que ma manière de voir la France est partiale, et même étroite ; c'est un effort personnel, et de plus, à cause de la langue, je sais que j'ai perdu pas mal de choses...

Mélangeant tout, ajoutant quelques choses, retirant beaucoup d'autres, ainsi sommes-nous, nous d'ici, ainsi je suis, moi Dàrcio, moi qui vous parle et vous remercie pour la chance que j'ai eue.

 

B) Beaucoup de choses en peu de jours

Bon. Je crois que nous avons bien profité de ce petit séjour (chance aussi  d'avoir eu Gaby pour guide ; un autre ne m'aurait pas montré aussi bien ce qu'il y a de mieux en France, comme lui l'a fait).

« France, où le blé et le seigle, le vin et le fromage mûrissent au soleil de la diversité... » France, comme un historien le disait déjà, signifie « diversité ». C'est vrai. Ah ! Ça je le confirme. Je me souviens de quelques-unes de ces choses diverses. J'ai vu « les merveilles du Val-de-Loire », nous avons connu le château de Chambord, et son très étonnant « grand escalier » à double révolution. Choses nouvelles pour moi. C'est la petite France, vue sous un certain angle, sous une optique presque déjà connue : par des livres et des films. Mais ne vous faites pas de souci, je ne vous parlerai pas de vos châteaux, de votre cuisine et de tellement d'autres mets et spécialités de votre peuple. Non. Mais il est difficile de ne pas parler de choses « différentes » et tellement belles, comme le « Centre international de réflexion sur le futur » (aux Salines royales d'Arc-et-Senans). Ça vaut la peine d'être connu. Comment oublier l'église de Vézelay, « un nom qui captive l'imagination, avant d'être une image qui émerveille le regard et émeut le cœur » ? Continuant, regards sur Tournus (abbaye Saint-Philibert), son art roman, sa crypte, et la belle sainte : Notre-Dame la Brune (du XIe ou XIIe siècle ?). J'ai beaucoup aimé, mais pour autant que je m'efforce, il n'y avait pas encore là de quoi me passionner, de m'enchanter. Ensuite, comment ne pas parler de l'abbaye de Notre-Dame d'Acey, de l'église Saint-Anatoile de Salins et de Notre-Dame Libératrice (vierge avec l'Enfant Jésus bien nourri sur les bras : Jésus serait-il ainsi toujours grassouillet sur les images et dans les statues de France ?). Vierges tellement belles et européennes, élégantes et pures, alors qu'il y a tant de femmes du peuple (tant de Maria, comme on dit ici) lavandières, ouvrières, femmes exploitées, qui existent de par le monde ?

 

 

C) Et j’ai vu davantage…

Comment omettre de commenter Dijon et ses spécialités : le cassis, et la petite chouette de la belle église Notre-Dame de Dijon (Oh ! mon Dieu, combien d'églises !). Je parle aussi de Saint-Laurent-en-Grandvaux. Mais même cela ne m'a pas encore « brûlé le cœur » ; et encore, Taizé et les bons moments avec toute cette jeunesse qui parlait, parlait, parlait... et moi je ne comprenais pas grand-chose. Venant de tellement d'endroits, mais tous recherchant la même chose. Notre église de la Réconciliation, tellement agréable. Mais cela ne m'a pas encore convaincu. Ce n'était pas là encore ce qui nous brûle l'émotion et le cœur. Tout cela est nouveauté, surprise, c'est quelque chose d'inédit. Mais je crois, vraiment je crois, que les œuvres pharaoniques, couloirs gothiques et monuments historiques, ici, et là au loin, cela n’est rien. Je m'explique : ce n'est rien comparé à une chose plus grande, universelle et principale, qui est l’amitié, l’accueil, l’hospitalité et l’affection que vous nous avez manifestés. Cela particulièrement nous a parlé directement au cœur ; je me suis senti chez moi. Et pour moi, ce n'est pas rien d'évoquer, par exemple : Madame Suzanne Fumey-Badoz, Lucette, le P. Roland Vacelet, « Le Patriarche » (Jean Tribut), Janine, Jean-Luc, Marie-Thérèse, Joseph, Bernard, et les amis prêtres de Saint-Laurent, nos chers voisins M. et Mme Kirsthaler, et Virginie, Catherine, Christophe, Michel Cohendet, tata Odette, au milieu des autres ! Tous sont gravés dans mon cœur, ce ne sont pas à peine de simples images avec des paroles lointaines. C'est quelque chose de plus. Un grand échange fut commencé, sautant de notre petit coin de littoral jusque... Et là, je conversais et comprenais.

De tant et tant de visites, des discussions et des réunions, beaucoup de choses demeurent encore, comme questionnement et réflexion, et parmi des multitudes de choses si variées, nous avons capté de petits traits et des facettes des Français. J'ai apprécié l'intérêt, le niveau des questions, toujours avec beaucoup d'objectivité, et une réelle sensibilité à propos des divers problèmes et aspects de notre Brésil et de ce qui nous afflige : la faim, la sécheresse, l'analphabétisme, les problèmes économiques, les salaires, le chômage, l'impérialisme nord-américain, etc... J'ai apprécié aussi l'intérêt porté au peuple avec ses espérances et ses projets, à ce que sont les CEBs (communautés ecclésiales de base), à la théologie de la Libération, aux jeunes et à leur force, mais aussi à leur marginalisation ; en synthétisant ; à la réalité sociopolitique et culturelle. Et, pour parler du culturel : il est beau de voir et de parler de notre carnaval, de la samba (« Qui n'aime pas la samba n'est pas un bon sujet : ou il ne va pas bien de la tête, ou il a un problème au pied ! »). Nous avons fait ensemble la découverte que le peuple brésilien veut un projet de fraternité. Je sais que beaucoup comprennent et acceptent la réalisation de ce projet. D'autres se taisent et font semblant de ne pas entendre tant d'appels. Mais... je sais que ceux qui sont bien proches des problèmes et des questions du tiers-monde, le sont vraiment, et qu'ils croient à l'organisation du peuple. Nous qui croyons au projet du peuple, nous pouvons dire qu'il existe beaucoup de choses à faire. Il est bon de vous dire ce en quoi je crois : au peuple qui s’organise. Il est meilleur encore de savoir qu'il existe, là en France, des compagnons qui écoutent et regardent avec attention, et savent que le peuple uni, avec courage et force, tiendra par la main sa propre histoire. Sans parler de cette présence constante qui nous alimente : Dieu, parrain des  peuples.

Ici, non seulement en pleine campagne, mais dans les villages et les cités, on entend le cri et les pleurs désespérés des enfants, des hommes et des femmes : il n'y a plus de pain pour nous ! J'ai vu, ça et là en France, bien des gens qui veulent vivre, conscients de leurs responsabilités, leur rôle de chrétiens dans cette société de consommation et dans une Église qui, à ce qu'il m'a semble, n'est pas crédible. J'ai eu aussi l'occasion d'avoir une rapide conversation avec un prêtre permanent du CCFD (Comité Catholique contre la Faim et pour le Développement). Il m'a donné une affiche qui dit : « Contre la faim, les efforts de tous payent ». Cette affiche me fait rester uni à vos réflexions et à vos actions, je l'ai déjà fixée dans ma chambre. Merci.

Malgré mes lectures limitées à cause de la langue qui rend difficile la communication, j'ai également suivi pas mal d'informations, quand nous étions là-bas.

- Nous avons vu la catastrophe de la mine de Forbach (vingt-deux morts).

- J'ai suivi, rapidement (comme me l'a permis l'absence de meilleures données) ce qui se disait sur le leader du Front National d'extrême-droite : Le Pen.

J'ai trouvé  incroyable le fait de voir tant d'affiches répandues dans les agglomérations, avec la photo de ce citoyen : j'en suis resté bouche-bée. Je sais que la question est plus complexe, excusez-moi si je ne la connais pas à fond. Ici, au Brésil, les photos des ennemis du peuple sont répandues aussi, que ce soit des militaires, des civils, ou autres... Mais je crois que le plus choquant encore est de savoir que ce Français bénéficie de l'appui même de catholiques ! Mais est-ce possible que ce soit vrai ? Et ça va continuer ainsi ? J'ai lu ici, dans 0 Jornal do Brasil, que le Front National (français), fondé il y a treize ans, n'était rien d'autre qu'un obscur petit parti politique qui, associé à d'autres groupuscules d'extrême-droite, réunit à peine 0,35 % des voix lors de l'élection de 1981, mais que ce pourcentage a considérablement augmenté.

- J'ai vu aussi, pendant que nous étions en France, des flashs dans les journaux ; « La torture, jamais ! » (Action des chrétiens pour l'abolition de la torture). Je sais aussi que les articles parlaient de la situation des autres continents, et en particulier de la torture qui existe ici, dans notre Amérique latine, et de la dictature militaire qui dévaste nos pays.

- Nous avons vu aussi le problème du catéchisme national : l'insistance du Vatican qui veut satisfaire les milieux intégristes. Pour parler encore de l’Église, j'ai fait la connaissance de prêtres réellement engagés dans une perspective bien évangélique, et avec la préoccupation des plus marginalisés par la société. Nous avons rencontré pas mal de laïcs qui ont la volonté d'avoir leur place et de participer, au sein de l'Église comme dans la société. C’est cela même qu’il faut !

J'ai trouvé drôles les questions de quelques prêtres : pourquoi et quelle est l'importance d'un missionnaire français au Brésil ? Ma réponse : Venez et voyez ! Et, si possible, qui sait ?, vous comprendrez et voudrez contribuer à la construction et au renforcement des communautés chrétiennes en milieu populaire. Nous n'évangélisons pas pour amenuiser les conflits sociaux, mais en recherchant l'union et l'organisation du peuple. Pour vous qui m'avez posé cette question : nous ne faisons pas de la théorie, et ce n'est pas un stage d'utopie : il y a solidarité visible, et la lutte continue...

Nous avons suivi la visite du Pape au Pérou. Jean-Paul II a dénoncé « l'égoïsme des minorités au pouvoir » (Le Monde du 5 février, p. 6). Il a dit de belles choses au peuple. Dommage que, plus récemment, il ait nommé des cardinaux hautement conservateurs, c'est-à-dire de la même ligne de travail que lui. (NB : C'est vrai spécialement de l'Amérique).

Durant notre court séjour, j'ai entendu parler du chômage, d'Amnesty International, de la Nouvelle-Calédonie. « Comment va l'Économie française ? Choc ou aubaine pour l'Économie française ? » (Le Monde, 19-20 février). La proximité des problèmes d'Afrique, du Liban, au milieu de tant de conflits mondiaux.

Avec la photo du camp de Koren, en Ethiopie, un dossier de Témoignage Chrétien disait : « La grandeur de l'aide d'urgence est de sauver des vies humaines, et cela n'a pas de prix. Son danger est de convaincre les donateurs et les assistés que le tiers-monde est un hospice planétaire, livré à la générosité bienveillante des populations favorisées des pays industrialisés. »

La télévision donnait certaines informations sur l'Amérique latine : au Chili, la terre tremble : cent vingt-neuf morts, et beaucoup plus de blessés.

Nous avons vu le dossier bien illustré d'une revue (La Vie) : « Amérique latine : la prière et le cri ». Je n'ai pas eu besoin de traducteur : les photos et les faits disaient par eux-mêmes la qualité du texte.

 

 

Et notre Brésil ?

La 2ème chaîne de télévision française a montré, pour la première fois, le carnaval de Rio. Voir et écouter par la télévision le peuple chantant et dansant la samba, en un lieu si éloigné, ce n'est pas la même chose que de se défoncer par la voix et les gestes, derrière les musiques du carnaval, mais...

J'ai vu, sur la même chaîne, une très bonne émission spéciale sur Jacques Brel, alors inconnu pour moi. Fantastique, cela aussi c'est la France ! Les chanteurs et chanteuses, les chansons, encore que de rythme et de paroles différents, m'ont enchanté.

Il paraît que, quand nous étions là-bas, se déroula le 25ème Congrès du PCF. Pour nous ici, c'est tout à fait nouveau de parler de cette sorte de congrès, puisqu'ici le parti est clandestin.

J'ai vu aussi, dans un autre bulletin (Inter Peuples, du CFEI : Centre de Formation et d’Échanges Internationaux de la JOC) un article sur la Jeunesse brésilienne. Le  contenu est suggestif : « Au Brésil... le foot ou la samba ? Quelle solidarité ? Travailler à tout prix ! Des jeunes s'organisent autrement. »

J'ai assisté à une réunion du Mouvement Populaire des Citoyens du Monde (MPCDM). Ils ont parlé du Nicaragua. J'ai conversé avec une maman dont le fils est au service de la nouvelle société sandiniste, travaillant avec le peuple latino-américain. J'ai aimé cette mère. À son bon espagnol, j'ai senti son émotion et sa force. Je vous salue, Bernadette.

J'ai vu beaucoup de gens voulant entendre parler de l'espérance des Brésiliens. J'ai découvert des hommes et des femmes − frères de nos frères, frères de tous les peuples − qui parlaient des problèmes des communautés et les sentaient, de la vocation et de l'organisation populaire, comme s'ils étaient un de nous ici. Ces hommes et ces femmes nous regardent, et je trouve intéressant de savoir ce qu'ils pensent de notre pays, de notre culture, bien qu'ils vivent loin. Je pense que n'existe déjà plus − du moins pour vous, lecteurs des É.V. − cette vision, légendaire et erronée : « L’Europe est le centre », le lieu où naissent la technologie et les grands penseurs (ce qui se pense et ce qui se dit !). Et la périphérie, ce serait nous qui serions les consommateurs de toute l'idéologie de ce qu'on appelle le Premier monde. Je sais que nous ne sommes déjà plus considérés comme la périphérie. Car il existe déjà une préoccupation autochtone, où pour le moins nous essayons de découvrir ce qui est réellement nôtre.

Ici, je connais les aspirations populaires les plus légitimes, et nous travaillons pour cela, afin que notre culture ne soit plus étrange, ni étrangère déjà pour nous-mêmes.

Ah ! Français, si vous saviez − et je sais que beaucoup le savent − que la langue différente, la variété des coutumes, des traditions et des cultures populaires font aussi exister l'Amérique ; Ah ! Français, si vous saviez − et ceci, il n'y en a pas beaucoup qui le savent − mais le principal facteur de différenciation entre nos sociétés (Amérique latine et Europe) est sans aucun doute le développement économique inégal. C'est pourquoi on passe la vie entière à entendre dire qu'il existe un peuple plus riche, là-bas... On veut alors connaître. Et avant de connaître, on imagine, tisse mille commentaires et idées. Et notre côté latino-américain crie, hurle de douleur et révolte et...

Et même quand j'étais là au milieu de vous, l'image de mon peuple, de ses expériences, de ses expressions et de ses gestes concrets m'accompagnait.

Jamais nous n'arriverons à dire le secret de tous les mystères et de toutes les luttes du peuple héroïque et résistant. « Il n'est pas possible de connaître les Français en  cinq semaines », me dit Joseph Maire. Alors... Il est mieux de parler de ce que je connais. Revenons à notre Brésil. C’est une constante.

Il suffit de voir les titres dans nos journaux, et le quotidien de notre peuple dans les grandes capitales, et même en dehors d'elles. Quand nous sommes revenus, nous avons rencontré tant de choses qui avaient déjà changé, et d'autres qui allaient  arriver... Voyons  un peu.

• a) São Paulo, le 13 mars 1985 : des policiers civils et militaires fusillent onze des quinze prisonniers qui creusèrent un petit souterrain, tentant de fuir d'une maison de détention. Cette tentative serait la troisième en deux semaines.

• b) Le 13 mars, le dollar passe à valoir 4 140 cruzeiros.

• c) Le 14 mars, le litre de lait passe à 1 143 cruzeiros (c'est la deuxième augmentation en 1985). Avec un salaire minimum de 166 560 cruzeiros par mois, cela signifie que le salaire minimum permet à peine d'acheter 145 litres de lait ! Comme si, en France, où le salaire minimum est d'environ 4 000 francs, un litre de lait coûtait 2 760 centimes !)

• d) Le 12 mars, le matin, deux trains de passagers entrent en collision, entre deux gares de l'État de Rio : mépris et manque d'attention pour les passagers dans les transports publics, qui tuèrent dix-sept personnes, firent plus de soixante-dix blessés. Gaby et moi, avions pris le même train, cinq jours plus tôt, entre Rio et Nova Iguaçu.

• e) Ces derniers mois, il y a eu beaucoup de violences sexuelles contre des femmes, dans le Grand Vitόria. La population panique.

• f) Fraudes à la « Prévoyance sociale » (au plus haut niveau ministériel). Quelle honte ! Quel scandale ! Mon Dieu !

Bon, mes bien chers. Dans ces événements et ces impressions, il y a un régionalisme, un peu de poésie de ma terre.

Voici ce qui nous intéresse :

 

Contretemps, lutter, dures batailles,

Cependant et malgré tout,

Rien n'a arrêté la force de cet amour !

Amour qui a des racines

Soutenant la terre de nos sentiments,

En temps d’érosion.

 

C'est cela même, amis, malgré tout, nous ne pouvons pas sortir de la lutte, nous ne pouvons pas arrêter. Nous aimons notre peuple et ses racines. C'est le peuple qui nous enseigne à parler ainsi, tant directement, et à Vivre la pratique de l’Évangile.

 

Je crois en toi, compagnon, Christ humain, Christ ouvrier,

Vainqueur de la mort ! Par un sacrifice immense,

Tu as engendré l'homme nouveau pour la Libération,

Tu es en train de ressusciter en chaque bras qui se lève

Pour défendre le peuple de la domination de l’exploiteur,

Parce que tu es vivant dans la cabane, dans l'usine, à l'école.

Je crois à la lutte sans trêve

Je crois en ta résurrection.

 

Et c'est ce même peuple de Dieu qui résiste, qui crie pour le respect de ses droits, et qui lutte. Que ce soit à Vitόria, au Chili, ou à n'importe quel autre lieu.

Pour terminer, j'aimerais dire que je ne sais si j'ai atteint mon objectif de parler de mes impressions sur la France. Il y aurait beaucoup plus à raconter, et finalement je me suis mis à parler du Brésil, et à tout mélanger. J'aimerais saluer chacun de vous, et de manière spéciale ceux avec qui j'ai cheminé de plus près durant ces cinq semaines. En cet hiver français... la neige mémorable, encore que triste.

Non, je n'oublierai pas Port-Lesney, ce petit village plein de personnes amies. Je continue à vous attendre. En vous tous, le souvenir se dissipe, comme neige qui fond... Mais que revienne un jour... Et ainsi, comme revient la neige, je vous reverrai encore.

Un abraço affectueux à tous.

Dàrcio

 

*   *    *

 

Je reprends le stylo seulement pour vous dire au revoir, moi aussi, espérant que le n° 18 des É.V. n'attendra pas aussi longtemps avant de vous parvenir. Et j'espère aussi que vous apprécierez ce numéro spécial des É.V. Je le saurai sans doute bientôt. Avec toute mon amitié.

 

Gaby

ECOS DE VITÓRIA Nº 17

 

7 DE MAIO DE 1985

 

Olá todos!

Algumas cartas já chegaram: “Tem muito tempo que nós não recebemos os EV - O último número é de dezembro de 84 e nós o recebemos somente quando o mês de janeiro de 85 já estava avançado...”. Mas alguns já sabem que fui levado a fazer uma viagem, não programada, à França. A saúde da minha mãe se deteriorou durante o mês de dezembro, mas ela parecia se recuperar, ora mais, ora menos. Porém, empurrado por um monte de gente daqui, e dada à idade de minha mãe (quase 82 anos), eu decidi ir passar algumas semanas na França. Eu devia deixar Vitória no dia 27 de janeiro à noite. No entanto, no dia 25 de janeiro de manhã, um telefonema da família me anuncia que mamãe havia acabado de morrer. Consegui tomar um avião que sairia antes (dia 26). Chego a Port-Lesney (Jura) em 28 de janeiro, no escuro e no frio do começo da manhã; e o enterro aconteceu algumas horas mais tarde. Deveria dizer: “Chegamos”, pois um seminarista do Seminário de filosofia, DÁRCIO (20 anos, 13º filho de uma família de 15, estudante de história na Universidade Federal do Espírito Santo, ao mesmo tempo que do Seminário) me acompanha na viagem à França, como me acompanha em um dos setores pastorais onde eu trabalho aqui.

Durante cinco semanas, Dárcio conheceu um pouco os franceses. Daí então, o essencial desta carta será constituído pelo testemunho de Dárcio sobre o que ele viu, ouviu, gravou na sua memória. É bom saber, ao vivo, as impressões de um jovem do Terceiro Mundo, do meio popular, sobre o Velho Continente.

Tendo saído de Vitória no dia 26 de janeiro, e retornado no dia 8 de março, eu precisava me colocar “de molho” devido a tantas coisas, e vocês compreendem facilmente porque era impossível – para mim – preparar mais cedo estes EV 17.

Durante estas “férias excepcionais” encontramos muita gente: membros da família, amigos, participantes de nossas reuniões sobre o Brasil. Gostaria de agradecer a cada um por tanta simpatia e afeição, e por tanta compreensão depois da morte de mamãe.

Em segundo lugar, sabendo que – apesar dos grandes esforços de certos membros de sua família – Dárcio não poderia pagar a totalidade do preço da viagem, muitos queriam ajudar financeiramente,... E vocês pagaram mais que sua viagem! Um grande obrigado.

SUAS DOAÇÕES: Ainda, sempre graças a vocês, e apesar dos custos de nossas duas viagens, eu pude, depois de dezembro, repartir o valor de 6.060 F aproximadamente: sendo cerca de 4.820 F para as igrejas de comunidades e os centros de reuniões, aproximadamente  750 F para ajudar seminaristas (sobretudo para custear passagens na cidade), cerca de 490 F para socorrer o “Ferramenta”, o boletim da Pastoral Operária da nossa diocese. Eu não posso agradecer individualmente mais a tal pessoa que outra: vocês são tão numerosos! E somente Deus conhece o valor de cada gesto. Há também um caso de um casal (de Ain, desta vez) que pediu aos amigos de não enviar presentes na ocasião do nascimento do 3º filho, mas de enviar donativos para “um padre amigo trabalhando no Brasil”, por intermédio do MPCDM (Movimento Popular dos Cidadãos do Mundo - movimento do qual eu era o secretário geral antes de partir da França).

A NOVA REPÚBLICA – Muitas cartas recebidas depois de março manifestam interesse, compreensão e, às vezes, ansiedade, a respeito da situação política atual do Brasil.

Em 15 de janeiro, o Congresso brasileiro elegeu, com uma esmagadora maioria, o Senhor Tancredo de Almeida Neves, como Presidente da República. “Tancredo” tinha 75 anos: político, originário do grande Estado de Minas Gerais, terra de origem de muitos dos homens políticos brasileiros. Ele foi eleito porque é democrata, sem nenhuma dúvida; portanto, fiel opositor da ditadura. É um moderado, conciliador. No plano econômico, nenhuma dúvida de que se trate de um capitalista, e o ministério que ele escolhe é majoritariamente conservador. Mas a opinião pública quer, antes de tudo, a partida dos militares. Então, apesar da grande decepção da rejeição, em 84, da eleição do Presidente da República pelo voto direto, o povo brasileiro deu boas-vindas à vitória de Tancredo, como uma vitória da democracia. Logo, a grande maioria do povo espera TUDO de Tancredo, certamente demais – embora ele mesmo tenha sido prudente de não fazer promessas exageradas. Prepararam o slogan: “A NOVA REPÚBLICA”, repetido incansavelmente ao longo de dias por todos os meios de comunicação, e especialmente pela toda poderosa TV Globo. O povo tem consciência de estar entrando em uma nova era.

Porém, os problemas a resolver são enormes: - convocar uma Assembleia Constituinte, que deverá redigir uma nova constituição; - preparar, num futuro próximo, a eleição do Presidente da República pelo voto direto; - realizar uma audaciosa Reforma Agrária; - enfrentar uma situação econômica catastrófica; e, para isso, adotar uma atitude diferente diante das exigências exorbitantes do FMI (Fundo Monetário Internacional); - legalizar os partidos clandestinos (de diversas correntes marxistas); - repensar totalmente os sistemas educacionais, de saúde, as relações entre os diversos parceiros no mundo do trabalho, etc... Enfim, tudo a fazer, a re-fazer...

Mas, como vocês sabem, na véspera de tomar posse, Tancredo de repente precisou ser operado, e o vice-presidente José Sarney assume o cargo de presidente interino. Diante de tal situação estranha, e depois de 21 anos de um regime como aquele que nós conhecemos, como evitar os rumores de atentado ou de golpe militar camuflado? Porém, a maioria do povo não enxerga assim tão longe! Todos os olhos e os corações estão voltados, não em direção aos eventuais conspiradores antidemocráticos, nem para o Palácio presidencial, mas para os hospitais de Brasília e, em seguida, de São Paulo, onde Tancredo é sucessivamente hospitalizado.

E é a expectativa, a interminável espera, até o dia 21 de abril, dia de Tiradentes, célebre resistente brasileiro, herói nacional, nascido e morto na mesma região que Tancredo Neves. Nesse dia (isto não é provavelmente uma coincidência), julga-se que os médicos desconectaram os aparelhos e retiraram os tubos que, depois de dias e dias, mantinham artificialmente em vida o presidente eleito do Brasil. Ele teve sete operações cirúrgicas, inúmeros boletins médicos, às vezes levando à esperança, por vezes à dúvida! Podemos dizer que Tancredo tornou-se, aos olhos da grande massa, um herói, um mártir, um santo, um mito. Quantas pessoas eu tenho encontrado, e que, há menos de um ano, não sabiam nem mesmo o nome de Tancredo Neves (porque elas não se interessam por política), nestas últimas semanas afirmaram – com a maior sinceridade – “Sempre gostamos deste homem aí. Ele é extraordinário!”.

MAS TANCREDO MORREU. Essa é a vida. E é José Sarney que é o Presidente da República. Sua vida é bem diferente daquela de Tancredo. Ele, após 1964, apoiou a ditadura militar, e inclusive foi presidente do partido que mantinha o regime (o PDS). Foi somente no ano passado, quando o barco do PDS começou a afundar, que Sarney saiu... E como Tancredo não poderia ser eleito sem a contribuição dos desertores do PDS, ele tomou Sarney como candidato a vice-presidente. Assim, o atual Presidente da República do Brasil, homem de direita que, durante 20 anos, apoiou a ditadura militar, se acha hoje líder de uma grande coalizão que vai da direita até a extrema esquerda (com diversos partidos e movimentos clandestinos, comunistas ou revolucionários). PARADOXO! E este homem herda uma missão capital: executar rapidamente o máximo de reformas que vão contra tudo o que ele tem apoiado durante 20 anos. PARADOXOS DA POLÍTICA DESTE PAÍS!

Mas a esperança nasceu. As exigências já estão surgindo. Como o novo poder vai reagir? E por quanto tempo o povo vai manter suas ilusões?

Quanto à Igreja, ela acolheu abertamente o aparecimento da “Nova República” e as boas disposições de Tancredo Neves (também um católico fervoroso, devoto de São Francisco). A Igreja mobiliza os católicos em favor da Reforma Agrária e da convocação de uma Assembleia Constituinte. Em um novo contexto, o papel da Igreja (como o resto de todo o corpo social, os partidos, os sindicatos, as associações,...) será, sem dúvida, bem diferente. Experiência nova...

 

Gaby

 

DEPOIMENTO DE DÁRCIO DEPOIS DE 5 SEMANAS NA FRANÇA

 

Saudações!

“Sinfonia de dois mundos. Se não der uma sinfonia, quem sabe dá um samba? Canto para um mundo novo.” (Dom Helder Câmara).

 

  1. OBRIGADO POR ESTA OPORTUNIDADE

Acreditem: estas cinco semanas na França foram realmente um tempo que não foi perdido e, mesmo se foi curto, gostaria de lhes dizer algumas coisas. Foram várias reuniões que fizemos... visitas a várias famílias e amigos... sinceramente, confesso, eu não esperava receber tanto como incentivo, palavras de encorajamento para ir sempre adiante, e sinais de aliança, dentre outras coisas. Também aprendi muito de diversos grupos que encontrei. Fico sinceramente agradecido.

       Sou obrigado a dizer que todos vocês me impressionaram muito. Nós, aqui, somos bem atentos àquilo que nos acontece, e que nos dá a oportunidade de aprender a conhecer. Dessa forma, não deixamos escapar o contato com outras culturas, outros hábitos e costumes. O “bom brasileiro” é assim. Eu não sei se posso me considerar um “bom brasileiro”; mas sei que assim é que eu vejo: PRESTAMOS BASTANTE ATENÇÃO PARA APRENDER. Sei bem que esta concepção já é conhecida, e é também característica de muitos outros povos; mas aqui, estar no mundo é não esperar muito, ao mesmo tempo que ser mensageiro de muitos mundos. O brasileiro é um ser complexo: “complexo como o povo, como a vida do povo. A luta pela sobrevivência o obriga ora a avançar, ora a recuar”. O sonho e a poesia, a dor e a nostalgia: esta é a ótica do meu povo. A cachaça, a luta, o mundo novo, a fé em Nosso Senhor Jesus Cristo e em Nossa Senhora Aparecida, negra, Mãe do povo.

Eu nunca seria capaz de dar um testemunho sobre os franceses, então eu dou apenas algumas impressões de fatos que me chamaram a atenção, em meio às muitas histórias que outros já contaram. É claro que minha maneira de ver a França é parcial, e até estreita; é um esforço pessoal e, além disso, por causa da língua, sei que perdi muita coisa.

       Misturando tudo, juntando coisas, retirando muitas outras, assim somos nós daqui, assim sou eu, Dárcio, que falo a vocês e que agradeço pela oportunidade que tive.

      

  1. MUITAS COISAS EM POUCOS DIAS

 

Bem. Eu creio que aproveitamos bem esse breve período (sorte de ter tido Gaby como guia; outro não teria me mostrado tão bem o que existe de melhor na França, como ele o fez).

...“França, onde o trigo e o centeio, o vinho e o queijo amadurecem sob o sol da diversidade...” França, como um historiador já disse, significa “diversidade”. É verdade. Ah! Isso eu confirmo. Recordo-me de algumas dessas coisas diversas. Eu vi “as maravilhas do Val-de-Loire”, nós conhecemos o Castelo de Chambord, e são surpreendentes as grandes escadarias à “dupla revolução”[1].  Coisas novas para mim. É a pequena França, vista sob certo ângulo, sob uma ótica quase já conhecida através de livros e filmes. Mas, não se preocupem. Não falarei de seus castelos, de seus pratos e de tantas outras especialidades de seu povo. Não, mas... é difícil não falar de coisas tão diferentes e tão lindas, como o “Centro Internacional de Reflexão Sobre o Futuro”. Vale a pena conhecê-lo. Como esquecer a Igreja de Vézelay, “um nome que cativa a imaginação, antes de ser uma imagem que encanta o olhar e emudece o coração”? Continuando, olhares sobre Tournus (Abadia de São Felisberto), sua arte romana, sua cripta, e a linda imagem de Nossa Senhora Morena (do século X, ou do XII?) EU GOSTEI MUITO, mas por mais que eu me esforce, não havia ali do que me apaixonar, do que me encantar. Em seguida, como não falar da Abadia de Nossa Senhora de Acey, da Igreja de Santo Anatole de Salins e de Nossa Senhora Libertadora (a Virgem com o Menino Jesus bem nutrido em seus braços: será que Jesus é sempre assim gordinho nas imagens francesas?). Virgens tão belas e europeias, elegantes e puras, enquanto há tantas mulheres do povo (tantas Marias, como dizemos por aqui), lavadeiras, operárias, mulheres exploradas, que existem pelo mundo?

 

  1. E EU VI MAIS

Não há como deixar de comentar sobre DIJON: a groselha, a corujinha da bela igreja de Nossa Senhora de Dijon[2] (Oh, meu Deus! Quantas igrejas!). Eu falo também de São Lourenço de Grandvaux. Mas, mesmo isso tudo não me “ardeu o coração”; e ainda tem a Comunidade de TAIZÉ[3] e os bons momentos vividos com todos aqueles jovens, que falavam, falavam, falavam... e eu não compreendia quase nada; todos eles vindos de diferentes lugares, mas todos buscando uma mesma coisa: a igreja da reconciliação, tão agradável. Mas isso ainda não me convenceu. Não era isso ainda que nos “abrasaria” a emoção e o coração. Tudo isso é novidade, surpresa, é algo de inédito. Mas, eu creio, verdadeiramente creio, que as obras faraônicas, corredores góticos e monumentos históricos, seja aqui, seja acolá, ISSO NÃO É NADA. Explico-me: Isso não é nada se comparado a algo muito maior, universal e principal, que é a AMIZADE,  a ACOLHIDA, a HOSPITALIDADE, e o AFETO que vocês nos manifestaram. Isso nos falou mais profundamente, diretamente ao coração; senti-me EM CASA. E, para mim, não
custa nada evocar, por exemplo, Madame Suzanne Fumey-Badoz, Lucette, o Pe. Roland Vacelet, o “Patriarca” (Jean Tribut), Janine, Jean-Luc, Marie-Thérèse, Joseph, Bernard e os amigos padres de São Lourenço, nossos queridos vizinhos Sr. e Sra. Kirsthaler, e Virginie, Catherine, Christophe, Michel Cohendet, tia Odette, entre tantos outros. Todos estão gravados em meu coração; não são apenas simples imagens com palavras distantes. É um algo mais. Uma grande troca foi iniciada. Tantas e tantas visitas, debates e reuniões, muita coisa ainda permanece, como questionamento e reflexão, em meio a tantas e variadas coisas, fomos captando pequenos traços e manias dos franceses. Apreciei bastante o interesse, o nível das perguntas, tudo com muita objetividade, e uma real sensibilidade a propósito dos diversos problemas e aspectos do nosso Brasil e das coisas que nos afligem: a fome, a seca, o analfabetismo, os problemas econômicos, os salários, o desemprego, o imperialismo norte-americano, etc. Apreciei também o interesse demonstrado pelo povo brasileiro, suas esperanças e seus projetos, ao que sejam as CEBs (Comunidades Eclesiais de Base), à teologia da libertação, aos jovens e sua força, mas também à sua marginalização; em síntese: à realidade sociopolítica e cultural. E, por falar de cultural: é bom falar do nosso carnaval, do samba (“quem não gosta de samba, bom sujeito não é; é ruim da cabeça ou doente do pé”). Descobrimos juntos que o povo brasileiro quer um projeto de fraternidade. Sei que muitos compreendem e aceitam a realização desse projeto. Outros fingem não ouvir tais apelos. Mas... eu sei que aqueles que se colocam mais próximos dos problemas e questões relacionadas ao Terceiro Mundo, o são verdadeiramente, e que eles creem na organização do povo. Nós que acreditamos no projeto do povo, podemos dizer que existe muito a fazer. É bom eu dizer a vocês AQUILO EM QUE ACREDITO: NO POVO QUE SE ORGANIZA. É muito bom saber que existem, na França, companheiros que escutam e observam com atenção, e sabem que o povo unido, com coragem e força, fará sua própria história com as mãos. Sem falar nessa presença constante que nos alimenta: DEUS, Pai dos povos.

Aqui, não somente no campo, mas também nos bairros e cidades, ouvimos o grito desesperado de crianças, homens e mulheres: “não há mais pão para nós!” E aí na França eu vi muitas pessoas, conscientes de suas responsabilidades, que querem viver seu papel de cristãos nessa sociedade de consumo e numa Igreja que, ao que me parece, não tem muito crédito. Tive também a ocasião de ter uma breve conversa com um padre permanente do CCFD (Comitê Católico contra a Fome e pelo Desenvolvimento). Ele me deu um cartaz que diz: “Contra a Fome, vale o esforço de todos”. Esse cartaz me fez permanecer unido a suas reflexões e a suas ações. Já fixei esse cartaz em meu quarto. Obrigado!

Apesar de eu ler pouco – por causa da língua, que torna difícil a comunicação – acompanhei muitas informações enquanto estávamos aí.

Nós vimos a catástrofe da mina de Forbach (22 mortos).

Eu acompanhei, rapidamente (como me foi possível pela falta de melhores dados) o que se dizia sobre o líder da Frente Nacional, de extrema direita: LE PEN.

Achei incrível o fato de ver tantos cartazes com a foto desse cidadão: fiquei boquiaberto. Sei que a questão é mais complexa, desculpem-me se não conheço a fundo. Aqui no Brasil, as fotos dos inimigos do povo também se espalham, seja de militares, de civis, ou outros... Mas creio que o mais chocante é de saber que esse francês conta com o apoio até de católicos!!! Mas, seria isso possível? E vai continuar sendo assim? Eu li aqui, no “Jornal do Brasil”, que a Frente Nacional Francesa, fundada há 13 anos, não era senão um obscuro partido que, associado a outros grupinhos de extrema direita, conseguiu apenas 0,35% de votos na eleição de 81, mas que esse percentual aumentou consideravelmente.

Vi também, enquanto estávamos na França, flashes de jornal; “Tortura nunca mais!” (ação de cristãos pelo fim da tortura). Sei também que os artigos falavam da situação de outros continentes e, em particular, da tortura praticada aqui em nossa América Latina, e da Ditadura Militar que devasta nosso país.

Vimos o problema do catecismo nacional: a insistência do Vaticano que quer satisfazer milhares de integristas. Para falar ainda um pouco mais da Igreja, conheci padres realmente engajados numa perspectiva bem evangélica, e com a preocupação com marginalizados da sociedade. Encontramos muitos leigos querendo participar no seio da Igreja assim como participam na vida da sociedade. É ISSO MESMO QUE É PRECISO FAZER!!!

Achei engraçado o questionamento de alguns padres: “Por que – e qual a importância – de um missionário francês no Brasil?” Minha resposta: “Venha e veja! E, se possível – quem sabe? – você compreenderá e poderá contribuir na construção e fortalecimento das comunidades cristãs em meio popular. Nós não evangelizamos para amenizar os conflitos sociais, mas em vista da união e organização do povo”. Para vocês que me puseram essa questão, nós não fazemos teoria, e nem é uma forma de utopia; o que fazemos é a solidariedade visível, e a continuidade da luta...

Nós acompanhamos a visita do Papa ao Peru. João Paulo II denunciou “o egoísmo das minorias que estão no poder” (Le Monde de 5/02, p. 6). Ele disse coisas lindas ao povo. Que pena que, mais recentemente, ele nomeou cardeais altamente conservadores, isto é, da mesma linha de trabalho que ele.

Durante nossa curta estadia, ouvi falar do desemprego, da Anistia Internacional, da Nova Caledônia... – “Como vai a economia francesa: Choque ou inércia para a economia francesa?” (Le Monde, 19-20/02) - ... a proximidade dos problemas da África, do Líbano, em meio a tantos conflitos mundiais.

Com a foto do Campo de Koren, na Etiópia, um dossiê da revista “Témoignage Chrétien” dizia: “A grande importância da ajuda emergencial é de salvar vidas humanas, e isso não tem preço. O risco é o de convencer os doadores e os beneficiários de que o Terceiro Mundo é um hospício planetário, aberto à generosidade beneficente das populações favorecidas dos países industriais”.

A TV dava algumas informações sobre a América Latina: No Chile, a terra treme: 129 mortos e muitos feridos.

Vimos o dossiê marcante, e bem ilustrado, de uma revista (La Vie): “América Latina: a prece e o grito”. Não tive necessidade de tradutor: as fotos e os fatos diziam por si mesmos a qualidade do texto.

 

  1. E O NOSSO BRASIL?

O Canal 2 da TV francesa mostrou, pela primeira vez, o Carnaval do Rio. Ver e ouvir pela TV o povo cantando e dançando o samba, de um lugar tão distante, não é a mesma coisa que se deixar conduzir pela voz e pelo gesto, atrás dos blocos de carnaval, mas...

No mesmo Canal, vi um programa especial sobre Jacques Brel, que eu ainda desconhecia. Fantástico! Isso também é a França! Os cantores e cantoras, as canções, ritmos e letras diferentes, me encantaram.

Parece que, enquanto estávamos aí, acontecia o 25º Congresso do PCF[4]. Para nós, aqui, é bem uma novidade falar de um Congresso desse tipo, já que aqui o Partido é clandestino.

Vi também, num outro informativo (Inter Peuples, do CFEI: Centro de formação e relações internacionais da JOC) um artigo sobre a juventude brasileira. O conteúdo era sugestivo: “No Brasil... o futebol ou o samba? Qual solidariedade? Trabalhar a qualquer preço! Jovens se organizam em contraposição”.

Assisti a uma reunião do Movimento Popular dos Cidadãos do Mundo (MPCDM). Eles falaram da Nicarágua. Conversei com uma mãe cujo filho está no serviço da nova sociedade sandinista, trabalhando pelo povo latino-americano. Adorei essa mãe, seu bom espanhol, senti sua emoção e sua força. Eu te saúdo, Bernadete.

Vi muita gente querendo ouvir falar da Esperança dos brasileiros. Descobri homens e mulheres – irmãos de nossos irmãos, irmãos de todo o povo – que falavam de problemas das comunidades e os sentiam, da vocação e organização popular como se fossem um de nós aqui. Esses homens e mulheres nos veem, e eu acho interessante saber o que eles pensam de nosso país, de nossa cultura, mesmo eles vivendo longe. Acho que já não existe mais – ao menos para vocês, leitores dos EV – essa visão, lendária e errônea: “A Europa é o centro”, o lugar onde nascem a tecnologia e os grandes pensadores (o que se pensa e o que se diz). E a periferia seríamos nós, que seríamos os consumidores de toda a ideologia do que chamamos Primeiro Mundo. Eu sei que já não somos mais considerados como periferia, pois já existe uma preocupação autóctone, ou ao menos nós ensaiamos de descobrir o que é realmente nosso.

Aqui eu conheço as aspirações populares as mais legítimas e nós trabalhamos para isso a fim de que nossa cultura não seja mais estranha, nem estrangeira, até para nós mesmos.

Ah! Franceses, se vocês soubessem – e eu sei que muitos já o sabem – que a língua diferente, a variedade de costumes, de tradições e de culturas populares fazem também existir a América. Ah! Franceses, se vocês soubessem – e isso não são muitos os que o sabem – que o principal fator de diferenciação entre nossas sociedades (América Latina e Europa) é, sem dúvida, o desenvolvimento econômico desigual. É porque passamos a vida inteira ouvindo dizer que existe um povo mais rico, do lado de lá... Então a gente quer conhecer. E antes de conhecer, imagina-se, tecem-se mil comentários e ideias. E nosso lado latino-americano grita, urra de dor e revolta e...

E mesmo quando eu estava aí, no meio de vocês, a imagem de meu povo, de suas experiências, de suas expressões e de seus gestos concretos, me acompanhava.

Jamais chegaremos a dizer o segredo de todos os mistérios e de todas as lutas do povo heroico e resistente. “Não é possível conhecer os franceses em cinco semanas”, me disse Joseph Maire. Então... é melhor falar do que eu conheço. Voltemos ao nosso Brasil. É UMA CONSTANTE.

É suficiente ver as manchetes de jornal, e o cotidiano de nosso povo nas grandes capitais, e mesmo fora delas. Quando voltamos encontramos tantas coisas que já haviam mudado, e outras que ainda viriam... Vejamos um pouco:

  1. São Paulo – 13/03/85 – Policiais civis e militares fuzilam 11 de 15 prisioneiros que cruzaram um pequeno túnel, tentando fugir de uma casa de detenção. Essa tentativa seria a terceira em duas semanas.
  2. Em 13/03 o dólar passa a valer 4.140 cruzeiros.
  3. Em 14/03 o litro de leite passa a 1.143 cruzeiros (é o segundo aumento em 1985). Com um salário mínimo de 166.560 cruzeiros por mês, isso significa que o salário mínimo permite somente comprar 145 litros de leite! É como se na França, onde o salário mínimo é de 4.000 F, um litro de leite custasse 27,60 F!)
  4. No dia 12/03, de manhã, dois trens de passageiros entram em colisão, entre duas estações no Estado do Rio: desprezo e falta de atenção para com os usuários de transporte público. Esse acidente matou 17 pessoas, e feriu mais de 70. Gaby e eu havíamos tomado o mesmo trem, 5 dias antes, entre Rio e Nova Iguaçu.
  5. Nos últimos meses houve muitos casos de violência sexual contra mulheres na Grande Vitória. A população está assustada.
  6. Fraudes na Previdência Social (no mais alto escalão do Ministério). Que vergonha! Que escândalo! Meu Deus!

Bom, meus caros amigos, em todos esses eventos e impressões existe um regionalismo, um pouco de poesia de minha terra.

Eis o que nos interessa:

“Contratempos, lutas, duras batalhas,

Contudo, e apesar de tudo,

Nada impediu a força desse amor!

Amor que tem raízes

Sustentando a terra de nossos sentimentos,

Em tempos de erosão”

 

É isso mesmo, amigos. Apesar de tudo nós não podemos sair da luta; nós não podemos parar. Nós amamos nosso povo e suas raízes. É o povo que nos ensina falar assim, tão diretamente, e a VIVER a prática do Evangelho:

“Eu creio em ti, companheiro, Cristo humano, operário,

De tua morte, vencedor.

Com teu sacrifício imenso projetaste o novo homem para a libertação.

Tu estás ressuscitando em cada braço que se ergue

para defender o povo do domínio do explorador,

porque estás vivo no campo, na fábrica, na escola.

Creio na tua luta sem trégua; na tua ressurreição”

 

E é este mesmo povo de Deus que resiste, que grita por respeito e por seus direitos e que luta. Seja em Vitória ou no Chile, ou não importa onde.

Para terminar, gostaria de dizer que não sei se atingi meu objetivo de falar de minhas impressões sobre a França. Teria muito mais a contar, e, por fim, comecei a falar do Brasil e misturar tudo. Gostaria de saudar cada um de vocês e, de maneira especial, aqueles com quem eu estive mais próximo durante essas cinco semanas, em pleno inverno francês... a neve inesquecível, ainda que triste.

Não, eu não esquecerei Port-Lesney, essa pequena vila repleta de pessoas amigas. Vou ficar esperando por vocês. A lembrança vai se dissipando, assim como a neve que derrete... mas que retorna um dia... e assim como a neve volta, eu os verei novamente.

Um ABRAÇO afetuoso a todos.

Dárcio

 

 

Peguei de volta a caneta somente para também me despedir de vocês, esperando que o nº 18 dos “EV” não demore muito para chegar até vocês. E eu espero também que vocês apreciem este número especial dos “EV”. Eu o saberei sem dúvida em breve. Com toda a minha amizade.

Gaby

 

[1]Escadarias à dupla revolução (“Scalier à double révolution”): é um harmonioso conjunto de duas escadarias em espiral, que se entrelaçam sem se cruzarem; onde uma pessoa pode descer, enquanto outra sobe, sem se encontrarem. Fica no Castelo Chambord, construído no século XIV.

[2]Trata-se de uma coruja esculpida em um dos lados da igreja de Dijon, famosa entre os habitantes locais, que a tocam ao passar, fazendo dela uma espécie de amuleto.

[3]Taizé é uma comunidade religiosa de irmãos e irmãs que vivem os votos de consagração a Deus. Para lá migram – o ano todo – milhares de jovens de todo o mundo.

 

[4] Partido Comunista Francês

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13 décembre 2020 7 13 /12 /décembre /2020 20:25

Seigneur, enseigne-moi tes voies,
fais-moi connaître ta route.

Ps 24, 4 extrait des lectures du 3ème lundi de l'Avent

Dans un quartier de Cariacica.

Dans un quartier de Cariacica.

Mon intention n’est pas de condamner mais de TEMOIGNER, et de répercuter le cri des pauvres des continents exploités. Le témoignage dérange, inquiète, c’est normal.

 

Minha intenção não é de condenar, mas de TESTEMUNHAR, e de repercutir o grito dos pobres dos continentes explorados. O testemunho incomoda, inquieta, é normal.

 

Leia a carta integra em português abaixo.

Un Clic ici pour toute information sur les publications : "Chemins d'Avent avec Gaby"

 

Echos de Vitόria

 

N° 16  -  8 décembre 1982

 

 

Bien chers amis et parents,

 

J'aurais voulu que ces Échos de Vitόria vous arrivent pour vous souhaiter un bon Noël et un heureux passage de 1984 à 1985. Malheureusement, mon désir n'a pu se réaliser. Pour excès de travail ? Bien sûr ! En effet, tout en continuant le même rythme d'activités, je vis maintenant au séminaire de philosophie, au milieu de jeunes de 19 à 28 ans. Je suis ici sans fonction spéciale, ni de professeur, ni de père spirituel officiel, mais ma porte est toujours ouverte : alors, quand je suis à la maison de jour, ou à mon retour de réunions tard le soir, il y a toujours quelqu'un pour discuter, demander quelque chose, réfléchir. Cela prend beaucoup de temps, mais c'est passionnant. En moins de trois mois (je suis arrivé le 14 septembre dans ma petite chambre d'étudiant), j'ai mieux compris bien des choses de la mentalité, de la vie, de la culture des jeunes Brésiliens. J'avais demandé à habiter ici, quand mon collègue Marcel Renou a décidé de quitter Vitόria pour une autre région du Brésil (en effet, je ne peux concevoir la vie de prêtre sans équipe). Pour coïncidence, sans connaître ma demande au supérieur du séminaire, les séminaristes me demandaient, pratiquement au même moment, si j'accepterais de vivre au milieu d'eux : ils recherchaient un prêtre disponible pour les écouter et partager son expérience au milieu du peuple. La commission du séminaire, le conseil presbytéral, les deux évêques, ont accepté.

 

• Les séminaristes diocésains sont vingt-cinq cette année : seize pour les trois années de philosophie, neuf pour les quatre années de théologie. Fin février 1985 (début de l'année scolaire), les sept philosophes de 3ème année entreront en théologie : le diocèse comptera plus de trente-cinq grands séminaristes, le chiffre le plus fort qu'il ait jamais connu. Pratiquement tous sont de milieu bien populaire, rural et urbain : la majorité ont travaillé dans les CEBs (Communautés ecclésiales de base) : tout en étudiant, un certain nombre exercent une profession et tous doivent participer à une activité pastorale, spécialement dans les CEBs. N'imaginez pas des séminaristes enfermés, isolés des réalités : la plupart ont les mêmes réactions que les autres jeunes, aiment les fêtes, les danses traditionnelles, les rencontres avec beaucoup de monde,... et le bruit ( ! ).

En plus, pour les études, des séminaristes d'un diocèse voisin et de plusieurs congrégations religieuses se joignent à ceux de Vitόria. Dans beaucoup de paroisses, existent aujourd'hui des « groupes de recherche de vocation » : équipes de garçons et filles âgés de 15 ans au moins, et souvent beaucoup plus, qui réfléchissent sur leur projet de vie : mariage ou célibat, vie religieuse, sacerdoce. Ils sont ainsi au moins quatre-vingts dans le diocèse (en dehors des séminaristes) à se réunir régulièrement ! Le phénomène est relativement récent, fruit d'une Église vivante, surtout dans les CEBs, où beaucoup se sentent responsables.

 

• Servir en Amérique latine

À propos de mon appel pour que d'autres personnes viennent travailler ici, quelques réactions. Plusieurs ont compris qu'il me serait difficile de rentrer aussitôt accompli mon contrat de cinq ans, et surtout sans avoir de remplaçants, devant un tel manque actuel de prêtres et tant de besoins non satisfaits. Bien sûr, ici personne ne pense que je pourrais « les laisser tomber » après si peu de temps ! Et puis, il y a la « Grande avaliaçao » (révision) du diocèse, qui va se dérouler jusqu'à fin 1986, travail si important aujourd'hui et pour le futur du diocèse... Je profite de ce paragraphe pour remercier ceux qui disent penser à cette grande « Révision » et prier pour elle ; et ceux qui se préoccupent de divulguer mes appels à des volontaires. […]

 

• Parmi vos lettres

En voici une, venue du Jura, à laquelle il n'y a rien à ajouter. Il s'agit d'un couple en classe ouvrière :

 

Ne plus exploiter le tiers-monde, c'est d'abord et avant tout changer de façon de vivre. Et cela, bien peu sont résolus à le faire. J. et moi avons essayé de réfléchir à cela. Notre conclusion est que nous ne vivons que d'un seul salaire. Et crois-moi, nous vivons aisément. Mais qui, autour de nous, désire baisser son niveau de vie, son pouvoir d'achat, même chez les gens de gauche ? Nous avons un gouvernement de gauche qui gouverne à la façon de la droite, c'est peut-être tout simplement parce que les gens de gauche veulent vivre comme les gens de droite. À quoi cela rime-t-il ? Certains roulent avec une grosse voiture, et surtout « roulent beaucoup », avec un autocollant anti-nucléaire collé sur la carrosserie. Et puis tout le monde a deux voitures par famille maintenant. Si l'on se paye des vacances, si l'on chauffe nos maisons, si l'on roule avec deux voitures, si l'on se paye loisirs sur loisirs, c'est au détriment des autres, et notamment du tiers-monde. Mais en France, une seule chose motive les gens, de gauche comme de droite : le pouvoir d'achat... Nous pensons que l'engagement est partout, dans son travail, dans sa famille, dans son environnement. Nous avons d'autres projets, notamment une construction de dispensaire en Haute-Volta.

 

Une étudiante à Paris : « Ne crois-tu pas, Gaby, que tu généralises un peu rapidement. C’est  certainement plus aidé au niveau de la pensée : le blog des pays riches, les oppresseurs, - et, de l’autre côté, les opprimés ». Je crois qu’il y avait déjà réponse à cette observation dans les EV 15 (1ère page) Je vous y renvoie simplement. « N’idéalisez pas tout ce qui se vit ici. Ne pensez pas que tous les Français sont pourris et que tous les pauvres du Tiers-Monde sont parfaits. Ne pensez pas que le Chrétiens d’Europe ont renoncé à l’Evangile, alors que tous ceux du Brésil seraient témoins parfaits du Christ. » Une fois de plus, mon intention n’est pas de condamner mais de TEMOIGNER, et de répercuter le cri des pauvres des continents exploités. Le témoignage dérange, inquiète, c’est normal. Les situations tragiques appellent des solutions de plus en plus radicales et exigeantes, qui paraissent impossibles. MAIS RIEN N'EST IMPOSSIBLE POUR TOUJOURS.

 

 

• La mort d'Alfred Boisson, prêtre jurassien de 76 ans, m'a marqué. Il était sans doute un des prêtres qui avait le mieux compris le sens de ma présence ici, et avec qui je me sentais le plus en communion. J'ai médité à son propos : la différence d'âge (j'ai 48 ans) n'est pas le principal obstacle à la communion, des « vieux » savent préparer le futur, alors que certains jeunes, conservateurs, appartiennent déjà au passé,

C'est ainsi que j'ai ressenti avec angoisse les résultats de sondages d'opinion qui montrent que, en France comme aux Etats-Unis, les jeunes sont maintenant en majorité en faveur des partis les plus conservateurs et promoteurs de l'injustice mondiale. Quelle espérance pour le tiers-monde, si la jeunesse des pays riches n'a plus que « l'idéal » du fric, du racisme, du matérialisme criminel du capitalisme et de la société de consommation ? Bon ! La majorité des jeunes, ce n'est pas « tous les jeunes », mais c'est la majorité, et c'est terrible ! Et il paraît que beaucoup recherchent en même temps une religion individualiste et réconfortante (comme les riches d'ici) !...

 

• La réélection de Reagan a été ressentie également comme un signe de plus de l'aveuglement égoïste et peureux des peuples riches. Il est évident que, avec ou sans Reagan, c'est le même système de destruction de l'homme, pour servir les intérêts des plus riches et maintenir la domination américaine. On est informés sur la Pologne, l'Afghanistan, la Corée-du-Nord... Mais les USA, pour nous, c'est l'appui au système Pinochet, c'est la bombe atomique promise à l'Afrique-du-Sud pour le cas où les Blancs seraient vraiment menacés dans leurs privilèges et leur pouvoir (lu dans A Folha de São Paulo), c'est la menace permanente d'invasion du Nicaragua, l'étranglement économique du pays, les fournitures d'armes à ceux qui veulent retrouver leurs privilèges, ce sont les fameuses instructions de la CIA pour enseigner les moyens de se débarrasser des opposants aux régimes en place en Amérique latine, c'est une politique économique aux conséquences graves pour les pauvres d'Europe, mais tragiques pour tout le tiers-monde. On ne peut pas être témoin chaque jour de situations de misère de plus en plus terribles, savoir que les causes de tout ceci ne sont pas fortuites, et rester passif ou silencieux.

Le plus terrible pour nous, chrétiens, c'est de constater que ceux qui programment et organisent la mort du pauvre, sont ceux-là mêmes qui mettent Dieu à toutes les sauces dans leurs discours, font des serments sur la Bible, veulent restaurer la prière obligatoire dans les écoles, et autres hypocrisies ! On se doit alors de crier qu'on n’a rien à voir avec ce Dieu dont ils parlent, et qu'il vaut mieux, mille fois, un athée défenseur des droits de l'Homme qu'un prétendu croyant qui organise la mort du pauvre, ou qui appuie, ou qui se tait, ou qui justifie par peur d'un autre péril (communiste).

Et on souhaite que tous les vrais croyants proclament aujourd'hui les paroles des prophètes au nom de Dieu : « Quand vous étendez les mains, je me voile les yeux, vous avez beau multiplier les prières, je n'écoute pas : vos mains sont pleines de sang. » (Isaïe 1, 15). « Puisque vous pressurez l'indigent, lui saisissant sa part de grain, ces maisons en pierre de taille que vous avez bâties, vous n'y résiderez pas... car je connais la multitude de vos péchés, oppresseurs du juste, extorqueurs de rançons ; ils déboutent le pauvre au tribunal. » (Amos, 5, 11). Et tout Amos (ch. 4 à 6) et autres prophètes !

 

• Théologie de la Libération

Pour beaucoup, le document de Rome Instruction sur quelques aspects de la théologie de la Libération, est apparu moins sévère que prévu, et la rencontre entre le cardinal Ratzinger et le théologien brésilien Leonardo Boff, moins tendue qu'on ne le pensait. Ma première impression fut la même. Un peu plus tard, les 25-26 octobre, lors de la réunion générale des prêtres du diocèse, nous avons étudié de plus près le document, avec l'aide d'un théologien de Belo Horizonte (un du groupe qui va accompagner tout le travail de la Grande Révision du diocèse), bien connu de nos deux évêques et appelé par eux. Faisant l'analyse du document, il montra qu'il ne devait y avoir, au départ que la deuxième partie, très violente contre la théologie de la Libération. À la demande du pape lui-même, peut-être, aurait été élaborée ensuite la première partie, moins négative.

Je vais traduire quelques-unes des réactions du théologien à propos de ce document, et il rejoignait bien la manière de penser de la majorité d'entre nous, y compris de nos évêques : Le document romain n'arrive absolument pas à capter ce qu'est la réalité de l'Église latino-américaine. La conception de la télévision dans le document ne correspond pas à ce que nous vivons ici. Parce que ce texte parle de « plusieurs », « quelques-uns », sans jamais nommer personne, c'est le signal que tous, ici, sommes visés, la suspicion est générale, c'est un procès d'intention contre tout le monde, et c'est extrêmement dangereux. Rome voit la théologie de la Libération comme un « système » élaboré : ce qu'elle n'est pas. La télévision part des réalités du peuple, et petit à petit construit une théologie élaborée. Cela amène à vivre d’une manière différente, y compris dans l’Église-Institution, qui a besoin aussi de conversion.

 

Les Brésiliens sont comme ça…

  • José est plein de dette, et seulement d’alimentation. Il a 9 fils. Ils vivent dans une barque, construite peu à peu et jamais vraiment terminée. Pour essayer de se mettre à flot, il envisage d’aller travailler quelque temps à la campagne. Mais il a des scrupules : « alors que je viens d’être choisi comme agent de pastorale, il y a quelques mois, ai-je le droit de laisser ainsi la paroisse même si c’est pour trouver une solution pour ma famille ? » Les groupes de prêtres, religieuses et agents de pastorale laïcs, trouvèrent une solution provisoire pour aider José.
  • Un séminariste de 20 ans, Dárcio, apprenant que maman était plus fatiguée, glisse simplement un bout de papier sous ma porte, alors que j’étais déjà couché : « J’ai oublié de te dire, que, aujourd’hui, je vais prier pour ta maman, que Dieu lui donne force. Dieu va m’écouter, j’en suis certain. (avec humour) : je vais peut-être t’inclure dans mes prières.
  • Maria das Graças (Gratinha) est une jeune femme de 25 ans environ. Elue coordinatrice du secteur pastoral où elle habite (au moins 15 000 habitants), elle doit participer, une fois par mois, à la réunion de l’Equipe Centrale de la paroisse. Son mari, José-Antonio a amené Gracinha sur sa bicyclette (plus le petit garçon, qui a moins de 2 ans) par des chemins de terre pleins de trous – 7 à 8 kms – dangereux de nuit, en outre, à cause du risque permanent d’être attaqué par des voleurs. La fois suivante, José Antônio travaillant, Gracinha est allée, avant la nuit, à pied.

 

Sens de l’engagement, responsabilité, foi.

Combien de fois des gens vont ainsi à pied, (parce que le peuple est de plus en plus pauvre) non seulement pour travailler, mais pour aller, au nom des communautés, revendiquer pour avoir l’eau, l’éclairage dans les rues, une école, et…

 

  • Une présidente d’association qui ne sait pas lire. Dans le même secteur où Maria das Graças vient d’être élue coordinatrice, une autre femme, dona Maria, femme d’ouvrier, et mère de 3 filles, vient d’être choisie, comme présidente du Comité provisoire chargé de préparer l’élection du bureau de l’association de quartier. C’est à n’en pas douter le fruit du travail des groupes de femmes (dont j’ai déjà parlé dans les précédents numéros des « EV » et des CEB’s. Dès qu’arrive le moment d’élire un comité, arrivent aussi des personnes qui n’ont rien fait directement, mais qui ont un certain intérêt politique. Pourtant, la maturité d’un certain nombre a grandi rapidement. Et dona Maria, élie pour animer l’association de 6 quartiers, représentant au moins 15 000 habitants, ne sait peut-être pas lire, mais elle possède un rare bon sens. Elle n’est pas seule pour travailler, et il y a l’appui « technique » d’une organisme (la FASE) spécialisé dans l’aide aux organisations populaires (associations, syndicats…) : assistance juridique, formation des animateurs, impression des tracts et bulletins, etc.

 

  • Dans le bus, lecture à deux : quand vous lisez, dans le bus, un journal, une revue ou un livre, il arrive presque toujours que votre voisin profite de la lecture. (Si vous regarder des photos, c’est encore bien autre chose !). Un jour, je lisais un livre de Dom Luis Fernandes, notre ancien évêque auxiliaire : « Comment se crée une Communauté Ecclésiale de Base ». Mon voisin, naturellement, lit en même temps que moi ; il ne sait pas que je suis prêtre mais il me demande : « Qu’est-ce que vous pensez de ce prêtre appelé à Rome pour un livre qu’il a écrit ? Je ne comprends pas : ça paraît pourtant être un prêtre en faveur des pauvres et qui les aide ! Alors pourquoi tout cela ? » Dans les quelques minutes qui nous restent à voyager ensemble, nous parlons rapidement de la théologie de la Libération dans le concret des quartiers très pauvres que j’accompagne.

 

  • Drames de l’alcool : La cachaça (alcool de canne à sucre) se boit bien, trop bien. Les drames sont nombreux. Récemment, à Porto de Santana, Dona Orani m’invite chez elle pour préparer une réunion, en même temps que d’autres femmes de la sa communauté. Son mari boit beaucoup, et ne supporte personne à la maison – ni les hommes, par jalousie – ni les femmes, parce qu’elle donnent de mauvais conseils à sa femme ! Je connaissais la situation, mais je soupçonne dona Orani de nous avoir invités un jour où son mari serait à la maison (il travaille au port, de poste) afin de montrer qu’elle n’exagérait pas. Et de fait, ce fut la démonstration de la violence, de la colère, des menaces, des injures… Je n’ai pas eu d’autre solution que de sortir. Mais combien de milliers de familles vivent cela tous les jours ! et, avec le chômage surtout, ça ne fait qu’augmenter rapidement !

 

  • Dionisio : « Avant j’étais passif. Depuis que j’ai commencé à participer sérieusement à la vie de la communauté, toute ma vie a changé, dans ma famille comme au travail. Les rapports avec les autres sont devenus tout différents. » Dimanche dernier, Dionisio a été élu agent de pastorale par les conseils des communautés du secteur de Porto de Santana.

« Quand j’étais jeune doit encore Dionisio (il doit avoir autour de ans, est père de  fils), à la campagne, nos patrons nous aimaient bien et ils disaient ; ‘ils sont bons travailleurs dans cette famille’. Mais c’était seulement afin de nous exploiter davantage ! C’est dans le vie des communautés que j’ai pris conscience de cel ! Parce que les curés, à l’époque… ! J’en ai même connu un qui était ‘fazendeiro’  (patron d’une grande ferme).

 

  • Flexal 2, - Santo Dias – Retiro saudoso… ou la tentation du pouvoir. Ce sont les noms des CEB’s que j’accompagne. Les EV peuvent parfois donner l’impression que tout baigne dans l’huile dans les communautés. Mais comme tout groupe humain, les CEB’s ont leurs problèmes, et celui de l’exercice du pouvoir n’est pas le moindre. En général, les communautés sont les seuls endroits où le pauvre est reconnu et mis en valeur. Et le seul modèle de société qu’il connaisse est le modèle « autoritaire », dans la vie civile comme dans  ou l’Eglise, encore souvent. Alors, c’est une coordinatrice de CEB, en place depuis déjà 7 ou 8 ans qui ne laisse prendre des responsabilités qu’à des gens qu’elle peut manipuler facilement ; et qui réagit mal quand des jeunes, intelligent et très conscients, commencent à prendre du poids dans le travail de la communauté. Dans une autre, ce sont deux hommes qui disent qu’il ne pas de coordinateur élu : ils disent que c’est pour plus de démocratie, mais en réalité c’est pour continuer à exercer eux-mêmes le pouvoir plus facilement, par-dessous. Dans une 3ème, c’est un couple très pauvre, qui domine tout le monde, qui ne veut confier la clé de la baraque-église à personne, qui ne veut pas rendre compte de la situation financière : il a fallu que ce couple soit écarté provisoirement de la communauté, pour permettre le retour des personnes que ces attitudes avaient écartées.

 

  • Au mois de septembre dernier, durant le mois de la Bible, les gens des communautés se sont très bien reconnus dans le livre des Actes des Apôtres avec tous les problèmes, difficultés et victoires des premières communautés chrétiennes.

 

Brésil, pays sans racisme !

Ceci, c'est la propagande officielle. La réalité est différente. Bien sûr, le Brésil n'est pas l'Afrique du Sud. Mais un certain nombre de Noirs commencent à prendre conscience de l'inégalité des chances. Plus vous entrez dans les quartiers pauvres, plus la proportion des Noirs est  grande ; plus vous observez les professions dures, plus vous rencontrez de nègres. Au Brésil, le nombre de « Groupes d’union et de conscience nègres » augmente rapidement. Le 20 novembre est le « Jour du Nègre ». Le groupe de Vitόria distribua un tract :

 

Le 20 novembre 1695, fut assassiné le leader de Quilombo, Zumbi dos Palmares, qui lutta toute sa vie pour la libération de notre race. Nous voulons rappeler que le nègre n'est jamais resté passif devant l'exploitation à laquelle il fut soumis. Nous voulons démystifier la fausse histoire enseignée dans les écoles, par laquelle la période d'esclavage est présentée comme une nécessité du développement du Brésil  montrant les maîtres d'esclaves comme des personnes bonnes et respectueuses des nègres qui leur étaient soumis... Le 20 novembre représente le jour de la résistance nègre contre toutes les  formes de discrimination encore en  cours.

 

 

Priorités du diocèse pour 1985 :

 

Résumer en quelques lignes l'assemblée générale du diocèse est impossible. Je vous donne seulement les « priorités » discutées et votées par les presque trois cents participants (surtout laïcs) à l'assemblée.

 

1°) - Créer et renforcer les communautés ecclésiales de base comme centres de communion et de participation :

- Renforcer l'organisation et le perfectionnement des équipes de services (dans les CEBs) et des Conseils à tous les niveaux.

- Donner une attention spéciale à la catéchèse et à la jeunesse.

 

2°) - « Conscientiser » sur la réalité sociale, économique et politique.

- Donner plus d'attention à la vie du travailleur.

- Poussant le peuple à participer et à s'organiser (dans les partis politiques, les syndicats, les mouvements populaires, etc.)

- Assumant davantage la Pastorale ouvrière et la commission Pastorale de la Terre.

 

Ceci représente en quelque sorte le texte-base qui doit orienter l'action dans tout le diocèse cette année.

 

 

1985 : Année de la Jeunesse – Au Brésil, année de l’élection d’un nouveau Président de la République

 

 

Comme partout dans le monde sans doute, l'année de la Jeunesse va être avant tout une année d'exploitation de la Jeunesse à des fins politiques et commerciales. Le mouvement est déjà lancé, avec l'organisation, à Rio de Janeiro, d'un immense show de rock.

Quant à l'élection du Président de la République, je ne vous en parlerai pas plus que dans les derniers É.V. : c'est tellement peu passionnant ! Députés et sénateurs vont choisir entre Paulo Maluf, candidat officiel, mais que bien des gens de son propre parti rejettent, et Tancredo Neves, candidat d'une opposition très modérée ne remettant rien en cause du capitalisme ni du pro-américanisme, mais tout de même plus démocratique que l'autre.

Le 12 octobre, fête de Nossa Senhora de Aparecida, « patronne du Brésil », les évêques avaient lancé un appel pour un grand jour de jeûne national, faisant une critique sévère de la situation politique du pays. Le conseil permanent de la Conférence nationale des évêques du Brésil (CNBB) parlait d'une « crise sans précédent ».

 

 

 

* * * * *

En vous présentant mes vœux, je voudrais remercier une fois de plus ceux qui participent à la diffusion de ces É.V. et tous ceux qui, d'une manière ou d'une autre, travaillent pour une vraie communion entre personnes de toutes races et continents. Et il me paraît que la nécessité s'en fait sentir de plus en plus. Qui se consacre à éliminer les causes des « pauvretés » (anciennes ou nouvelles), à défendre l'étranger, à peser politiquement dans ce sens, à essayer de rendre sa vie plus simple ; celui-là a déjà commencé à devenir plus solidaire des peuples du tiers-monde, du Brésil ou d'ailleurs.

En communion fraternelle avec vous tous.
 

 

Gaby

 

 

ECOS DE VITÓRIA Nº 16

8 DE DEZEMBRO DE 1984

 

 

Caros amigos e parentes,

Queria que este “Ecos de Vitória” chegasse a vocês para lhes desejar um bom Natal e uma feliz passagem de 84 a 85. Infelizmente, meu desejo não pode se realizar. Por excesso de trabalho? Claro! De fato, continuando o mesmo ritmo de atividades, vivo agora no Seminário de Filosofia, no meio de jovens de 19 a 28 anos. Estou aqui sem função especial, nem de professor, nem de orientador espiritual oficial, mas minha porta está sempre aberta; então, quando estou em casa durante o dia, ou no meu retorno depois das reuniões noturnas, há sempre alguém para conversar, para pedir alguma coisa, refletir. Isso toma muito tempo, mas é apaixonante. Em menos de três meses (cheguei no dia 14 de setembro ao meu pequeno quarto de estudante), compreendi melhor da mentalidade, da vida, da cultura dos jovens brasileiros. Pedi para morar aqui quando o meu colega Marcel Renou decidiu deixar Vitória por uma outra região do Brasil (de fato, não posso conceber a vida de padre sem equipe). Por coincidência, sem conhecer o meu pedido ao superior do Seminário, os seminaristas me perguntaram, ao mesmo tempo, se eu aceitaria viver entre eles: eles procuravam um padre disponível para escutá-los e partilhar sua experiência no meio do povo. A comissão do Seminário, o Conselho Presbiteral, os dois bispos, concordaram.

OS SEMINARISTAS DIOCESANOS são 25 este ano: 16 para os 3 anos de filosofia, 9 para os 4 anos de teologia. No fim de fevereiro de 1985 (início do ano escolar), os sete filósofos do 3º ano entrarão na teologia: a diocese contará com mais de 35 seminaristas, o número mais significativo que já se conheceu. Praticamente todos são do meio bem popular, rural e urbano; a maioria trabalha nas CEBs (Comunidades Eclesiais de Base): enquanto estudam, um certo número exerce uma profissão, e todos devem participar de uma atividade pastoral, especialmente nas CEBs. Não imaginem seminaristas fechados, isolados da realidade: a maioria tem as mesmas reações que os outros jovens, gosta de festas, danças tradicionais, encontros com muitas pessoas,... E o barulho (!).

Para os estudos, os seminaristas de uma diocese vizinha e de várias congregações religiosas se juntam aos de Vitória. Em muitas paróquias existem hoje os “grupos de pastoral vocacional”: equipes de moças e rapazes, com pelo menos 15 anos, e muitas vezes mais, que refletem sobre seu projeto de vida: casamento ou celibato, vida religiosa, sacerdócio. Eles são no mínimo 80 na diocese (fora os seminaristas) a se reunir regularmente! O fenômeno é relativamente recente, fruto de uma Igreja viva, principalmente nas CEBs onde muitos se sentem responsáveis.

SERVIR NA AMÉRICA LATINA: A respeito do meu pedido para que outras pessoas venham trabalhar aqui, algumas reações. Muitos compreenderam que para mim seria difícil eu voltar imediatamente terminado o meu contrato de cinco anos, e, especialmente, sem ter um substituto, diante de uma tal falta atual de padres em meio a tanta demanda. É claro, aqui ninguém imagina que eu poderia “lhes deixar cair” depois de tão pouco tempo! E ainda, há a "Grande Avaliação" da diocese, que vai se desenvolver até fim de 86, trabalho tão importante hoje, e para o futuro, da diocese... Aproveito este parágrafo para agradecer àqueles que dizem pensar nesta grande "Revisão" e rezar por ela; e os que se preocupam em divulgar meus chamados aos voluntários.

OBRIGADO PELAS DOAÇÕES: Desde setembro eu entreguei, em nome de vocês: aproximadamente 2.580 F para construções de igrejas e salas de reuniões; 1.180 F para um pai de família de 9 crianças, trabalhando a serviço da Pastoral Operária de uma paróquia, e que se achava totalmente necessitado; 800 F para os estudos de um seminarista; 370 F para o tratamento do pequeno Alfredo, 7 anos (psicólogos e fonoaudiólogos). Cerca de 4.930 F. Eu sei que vocês doaram muito mais, mas tudo não chegou ainda aqui; além disso, há todo o uso diário indispensável.

EM MEIO ÀS SUAS CARTAS: Eis aqui uma vinda do Jura, à qual não há nada para acrescentar. É de um casal de classe operária. “Não mais explorar o Terceiro Mundo, é primeiro e acima de tudo mudar a maneira de viver. E isso bem poucos estão decididos a fazer. J... e eu tentamos refletir sobre isso. Nossa conclusão é que vivemos apenas de um salário. E creia, vivemos facilmente. Mas quem, em torno de nós, deseja baixar seu nível de vida, seu poder de compra, mesmo as pessoas de esquerda? Nós temos um governo de esquerda que governa como de direita, pode ser simplesmente porque as pessoas de esquerda querem viver como as pessoas de direita. Qual o sentido que isso faz? Alguns rodam com um grande carro, e, sobretudo, “rodam muito”, com um autocolante do movimento antinuclear colado na carroceria. E ainda, todo mundo tem 2 carros por família agora. Se pagamos viagens de férias, aquecemos nossas casas, rodamos com 2 carros, pagamos lazeres sobre lazeres é em detrimento dos outros, especialmente do Terceiro Mundo. Mas na França, uma única coisa motiva as pessoas, tanto de direita como de esquerda: o poder de compra... Pensamos que o engajamento está em toda parte, no seu trabalho, na sua família, no seu ambiente. Temos outros projetos, especialmente uma construção de um centro de saúde em Alto-Volta".

Uma estudante em Paris: “Você não acha, Gaby, que você generaliza um tanto rápido demais? É certamente mais simples no nível de pensamento: o bloco dos países ricos, os opressores, e do outro lado, os oprimidos”.

Creio que já respondi a esta observação nos EV 15, eu o reenvio simplesmente: “Não idealizem tudo o que se vive aqui. Não pensem que todos os franceses são podres e que todos os pobres do Terceiro Mundo são perfeitos. Não pensem que todos os cristãos da Europa renunciaram ao Evangelho, enquanto que os do Brasil seriam testemunhas perfeitas de Cristo”.

Mais uma vez, minha intenção não é de condenar, mas de TESTEMUNHAR, e de repercutir o grito dos pobres dos continentes explorados. O testemunho incomoda, inquieta, é normal. As situações trágicas imploram por soluções cada vez mais radicais e exigentes, que parecem impossíveis. MAS NADA É IMPOSSÍVEL PARA SEMPRE.

A morte de Alfred BOISSON, padre jurassiano de 76 anos, me marcou. Foi provavelmente um dos padres que melhor compreendeu o sentido da minha presença aqui, e com quem eu me sentia em comunhão. Eu meditei: a diferença de idade (tenho 48 anos) não é o principal obstáculo à comunhão. “Velhos” sabem preparar o futuro, enquanto alguns jovens, conservadores, pertencem já ao passado.

É assim que, com angústia, eu senti os resultados das pesquisas de opinião que mostram que, tanto na França como nos Estados Unidos, os jovens são agora a maioria a favor dos partidos mais conservadores e promotores da injustiça mundial. Que esperança para o Terceiro Mundo, se a juventude dos países ricos tem apenas o “ideal” do dinheiro, do racismo, do materialismo criminoso do capitalismo e da sociedade se consumo? – Bom! A maioria dos jovens, não é “todos os jovens”, mas é a maioria e é terrível! E parece que muitos procuram ao mesmo tempo uma religião individualista e reconfortante (como os ricos daqui)... !

A REELEIÇÃO DE REAGAN também foi vista como um sinal a mais da cegueira egoísta e medrosa dos povos ricos. É óbvio que, com ou sem Reagan, é o mesmo sistema de destruição do homem, para servir aos interesses dos mais ricos e manter a dominação americana. Somos informados sobre a Polônia, o Afeganistão, a Coreia do Norte... Mas os USA, para nós, é o suporte ao sistema Pinochet, é a bomba atômica prometida à África do Sul para o caso em que os brancos seriam realmente ameaçados em seus privilégios e seu poder (lido em “A folha de São Paulo”), é a ameaça permanente de invasão da Nicarágua, estrangulamento econômico do país, os fornecimentos de armas para quem quer recuperar seus privilégios, são as famosas instruções da CIA para ensinar os meios de como se livrar dos opositores dos regimes locais na América Latina, é uma política econômica com graves consequências para os pobres da Europa, mas trágica para todos os países do Terceiro Mundo. Não podemos ser testemunhas todos os dias de situações de miséria mais e mais terríveis, saber que as causas de tudo isso não são acidentais e manter-nos passivos ou silenciosos.

O mais terrível para nós, cristãos, é constatar que aqueles que planejam e organizam a morte do pobre, são os mesmos que colocam Deus em todas as fontes em seus discursos, fazem juramento sobre a Bíblia, querem restaurar a oração obrigatória nas escolas, e outras hipocrisias! Então devemos gritar que isso não tem NADA A VER com o Deus que eles estão falando, e é melhor, mil vezes, um ateu defensor dos direitos humanos que um suposto crente que organiza a morte do pobre, ou que apoia, ou que se cala, ou que justifica por medo de um outro perigo (comunista).

E deseja-se que todos os verdadeiros crentes proclamem hoje as palavras dos profetas em nome de Deus: “Quando estendeis vossas mãos, eu desvio de vós os meus olhos; quando multiplicais vossas preces, não as ouço. Vossas mãos estão cheias de sangue.” (Isaías 1,15).  “Vocês pisam no pobre e o forçam a dar-lhes o trigo. Por isso, embora vocês tenham construído mansões de pedra, nelas não morarão; embora tenham plantado vinhas verdejantes, não beberão de seu vinho. Pois sei quantas são as suas transgressões e quão grandes são os seus pecados. Vocês oprimem o justo, recebem suborno e impedem que se faça justiça aos pobres nos tribunais.” (Amós 5,11). E todo Amós (Cap. 1 a 6) e outros profetas!

TEOLOGIA DA LIBERTAÇÃO: Para muitos, o documento de Roma “Instrução sobre alguns aspectos da Teologia da Libertação”, pareceu menos grave do que o esperado, e a reunião entre o Cardeal Ratzinger e o teólogo brasileiro Leonardo BOFF, menos tensa do que se pensava. Minha primeira impressão foi a mesma. Um pouco mais tarde, nos dias 25 e 26 de outubro, na reunião geral dos padres da diocese, nós estudamos mais de perto o documento, com a ajuda de um teólogo de Belo Horizonte (um do grupo que vai acompanhar todo o trabalho da Grande Avaliação da diocese), bem conhecido de nossos dois bispos e chamado por eles. Fazendo a análise do documento, ele mostrou que deveria haver, inicialmente, somente a segunda parte, muito violenta contra a Teologia da Libertação. A pedido do próprio Papa, talvez, foi então elaborada, em seguida, a primeira parte, menos negativa.

Vou traduzir algumas das reações desse teólogo sobre esse documento e ele se juntou bem à maneira de pensar da maioria dentre nós, incluindo nossos bispos: o documento romano é absolutamente incapaz de captar o que é a realidade da Igreja latino-americana. A concepção da Teologia da Libertação no documento não corresponde ao que vivemos aqui. Uma vez que o texto fala de “vários”, “alguns”, sem jamais nomear alguém, é sinal de que TODOS aqui somos visados, a suspeita é geral, é um processo de intenções contra todos e é extremamente perigoso. Roma vê a Teologia da Libertação como um “sistema” elaborado: isso é o que ela não é. A Teologia da Libertação parte das realidades do povo, e pouco a pouco constrói uma teologia elaborada. Isto leva a viver de uma maneira diferente, incluindo na Igreja-instituição, que tem necessidade também de conversão.

OS BRASILEIROS SÃO ASSIM...

* José está cheio de dívidas e somente de alimentação. Ele tem nove filhos. Eles vivem num barraco, construído pouco a pouco e nunca realmente terminado. Para tentar se reerguer financeiramente ele planeja ir trabalhar algum tempo na roça. Mas ele tem escrúpulos: “Agora que eu acabo de ser escolhido como agente de pastoral, há alguns meses, tenho eu o direito de deixar assim a paróquia, mesmo se é para achar uma solução para minha família?”. O grupo de padres, religiosas e agentes de pastoral leigos, acharam uma solução provisória para ajudar José.

* Um seminarista de 20 anos, Dárcio, sabendo que minha mãe estava mais cansada, desliza simplesmente um pedaço de papel debaixo da minha porta, pois eu já havia deitado: “Eu esqueci te dizer que hoje vou rezar por sua mãe, para que Deus lhe dê força. Deus vai me escutar, tenho certeza. (com humor:) Talvez eu te inclua nas minhas orações”.

* MARIA DAS GRAÇAS (Gracinha) é uma jovem de 25 anos aproximadamente. Eleita coordenadora do setor pastoral onde ela mora (pelo menos 15.000 habitantes), ela deve participar, uma vez por mês, de uma reunião da equipe central da paróquia. Seu marido, José Antônio, trabalha, mas o salário é muito baixo. Como ele não tem dinheiro para pagar a passagem de ônibus, José Antônio levou Gracinha na sua bicicleta (mais o filhinho, que tem menos de dois anos) por estradas de terra cheias de buracos – 7 a 8 km –, perigosas de noite, pois, dentre outros, corre-se o risco permanente de ser atacado por ladrões. Na reunião seguinte, Gracinha foi a pé, antes de escurecer, pois José Antônio estava trabalhando.

- Senso de engajamento, responsabilidade, fé.

- Quantas vezes as pessoas vão assim a pé (porque o povo é cada vez mais pobre), não somente para trabalhar, mas para ir, em nome das comunidades, reivindicar para ter água, iluminação nas ruas, uma escola, etc.

* UMA PRESIDENTE DE ASSOSSIAÇÃO QUE NÃO SABE LER. No mesmo setor em que Maria das Graças acaba de ser eleita coordenadora, uma outra mulher, dona Maria, mulher trabalhadora e mãe de três filhos, foi escolhida como presidente do comitê provisório responsável de preparar a eleição da diretoria da associação de moradores. É, sem dúvida, o fruto do trabalho dos grupos de mulheres (dos quais já falei nos números anteriores dos EV) e das CEBs. Quando chega o momento de eleger a diretoria, chegam também pessoas que não têm feito nada diretamente, mas que têm um certo interesse político. Portanto, a maturidade de alguns cresceu rapidamente. E dona Maria, eleita para animar a associação de seis bairros, representando pelo menos 15.000 habitantes, não sabe talvez ler, mas ela possui um raro bom senso. Ela não está sozinha para trabalhar e há o apoio “técnico” de um organismo (a FASE) especializado na ajuda às organizações populares (associações, sindicatos...): assistência jurídica, formação dos animadores, impressão de panfletos e boletins, etc.

* NO ÔNIBUS, LEITURA A DOIS: quando você lê, no ônibus, um jornal, uma revista, ou um livro, acontece quase sempre que seu vizinho aproveita da leitura. (se você olha fotos, é ainda outra coisa!). Um dia, eu lia um livro de dom Luís Fernandes, nosso antigo bispo auxiliar: “Como se faz uma Comunidade Eclesial de Base”. Meu vizinho, naturalmente, lê ao mesmo tempo em que eu; ele não sabe que eu sou padre, mas ele me pergunta: “O que você pensa desse padre chamado a Roma por um livro que ele escreveu? Não compreendo: parece ser um padre a favor dos pobres e que os ajuda! Então, por que tudo isso?”. Em alguns minutos que nos restavam para viajar juntos, falamos rapidamente da Teologia da Libertação, a partir da prática das comunidades dos bairros muito pobres que eu acompanho.

* DRAMAS DO ÁLCOOL: A cachaça (bebida alcoólica de cana de açúcar) é bem consumida, muito consumida. Os dramas são numerosos. Recentemente, em PORTO DE SANTANA, dona Orani me convida a ir à casa dela para preparar uma reunião, junto com outras mulheres de sua comunidade. Seu marido bebe muito, e não suporta ninguém na casa: nem os homens – por ciúme –, nem as mulheres – porque elas dão maus conselhos à sua mulher! –. Eu conhecia a situação, mas eu entendo dona Orani de nos ter convidado um dia em que seu marido estaria em casa (ele trabalha no porto) a fim de mostrar que ela não exagerava. E, de fato, aconteceu a demonstração da violência, da cólera, das ameaças, das injúrias... Não tive outra solução senão sair. Mas quantas famílias vivem isso todos os dias! E, com o desemprego, sobretudo, só faz isso aumentar.

* DIONÍSIO: “Antes eu era muito passivo. Depois que comecei a participar seriamente na vida da comunidade, toda a minha vida mudou, tanto na minha família como no trabalho. As relações com os outros se tornaram todas diferentes”. No último domingo, Dionísio foi eleito agente de pastoral pelo conselho das comunidades do setor de PORTO DE SANTANA.

“Quando eu era jovem – diz ainda Dionísio (ele deve ter cerca de 45 anos, é pai de 5 filhos) – na roça, nossos patrões gostavam muito de nós e eles diziam: ‘eles são bons trabalhadores nessa família’. Mas era somente a fim de nos explorar mais! É na vida das comunidades que eu tomei consciência disso! Porque os padres, na época...! Eu até conheci um que era ‘fazendeiro’!”.

* FLEXAL 2 – SANTO DIAS – RETIRO SAUDOSO... ou as tentações do PODER

Esses são os nomes de CEBs que acompanho. Os EV podem às vezes dar a impressão de que tudo são flores nas comunidades. Mas como todo grupo humano, as CEBs têm seus problemas e o problema do exercício do poder não é o menor. Em geral, as comunidades são os únicos lugares onde o pobre é reconhecido e tem valor. E o único modelo de sociedade que ele conhece é o modelo “autoritário”, tanto na vida civil como na Igreja. Então, certos animadores de CEBs imitam a autoridade dos chefes que eles conhecem ou de padres que eles viram (ou que eles veem ainda) agir. Então, é uma coordenadora de CEB, no cargo já há a sete ou oito anos, deixando apenas assumir as responsabilidades aquelas pessoas que ela pode manipular facilmente; e que reage mal quando jovens, inteligentes e muito conscientes, começam a ganhar importância no trabalho da comunidade. Em uma outra, são dois homens que dizem que não precisa ter um coordenador eleito: eles dizem que é por mais democracia, mas na realidade é para continuar a exercer eles mesmos o poder mais facilmente, por debaixo. Em uma terceira, é um casal, muito pobre, que domina todo mundo, que não quer confiar a chave do barraco-igreja a ninguém, que não quer prestar conta da situação financeira: foi necessário que esse casal fosse demitido provisoriamente da comunidade, para permitir o retorno das pessoas às quais essas atitudes haviam afastado.

No mês de setembro último, durante o mês da Bíblia, as pessoas das comunidades se identificaram no livro dos Atos dos Apóstolos, com todos os problemas, dificuldades e vitórias das primeiras comunidades cristãs.

* BRASIL, PAÍS SEM RACISMO!...

Essa é a propaganda oficial. A realidade é diferente. É claro, o Brasil não é a África do Sul. Mas um certo número de negros começa a tomar consciência das desigualdades de oportunidades. Quanto mais pobre é o bairro onde você entra, mais a proporção de negros é maior; quanto mais duras forem as profissões que você observa, mais vocês encontram os negros. No Brasil, o número de “Grupos de União de Consciência Negra” aumenta rapidamente. O 20 de novembro é o “Dia do Negro”. O grupo de Vitória distribuiu um panfleto: “Em 20 de novembro de 1695 foi assassinado o líder do Quilombo, ZUMBI DOS PALMARES, que lutou toda a sua vida pela libertação de nossa raça. Nós queremos lembrar que o negro jamais ficou passivo diante da exploração à qual ele foi submetido. Queremos desmistificar a falsa história ensinada nas escolas, pela qual o período da escravidão é apresentado como uma necessidade do desenvolvimento do Brasil, mostrando os senhores de escravos como pessoas boas e respeitadoras dos negros que lhes eram submissos... o 20 de novembro representa o dia da resistência negra contra todas as formas de discriminação ainda em curso”.

PRIORIDADES DA DIOCESE PARA 1985:

Resumir em algumas linhas a Assembleia Geral da diocese é impossível. Dou-lhes apenas as “Prioridades” discutidas e votadas pelos quase 300 participantes (sobretudo leigos) na assembleia.

1º) Criar e reforçar as Comunidades Eclesiais de Base como Centros de Comunhão e Participação:

- Reforçar a organização e o aperfeiçoamento das equipes de serviços (nas CEBs) e dos Conselhos, em todos os níveis.

- Dar uma atenção especial à catequese e à juventude.

2º) Conscientizar sobre a realidade social, econômica e política:

- Dar mais atenção à vida do trabalhador;

- Levando o povo a participar e a se organizar (nos partidos políticos, nos sindicatos, nos movimentos populares, etc.);

- Assumindo mais a Pastoral Operária e a Comissão Pastoral da Terra.

 

Isto representa de algum modo o texto-base que deve orientar a ação de toda a diocese este ano.

 

 

1985: ANO DA JUVENTUDE - NO BRASIL, ANO DA ELEIÇÃO DE UM NOVO PRESIDENTE DA REPÚBLICA

Como em todo mundo, sem dúvida, o ano da juventude vai ser antes de tudo um ano de exploração da juventude com fins de exploração política e comercial. O movimento já foi lançado, com a organização, no Rio de Janeiro, de um imenso show de rock.

Quanto à eleição do Presidente da República, eu não falarei mais do que falei nos últimos EV: é tão sem entusiasmo! Deputados e senadores vão escolher entre Paulo Maluf, candidato oficial, mas que muitas pessoas do seu próprio partido rejeitam, e Tancredo Neves, candidato de uma oposição muito moderada, não colocando nada em causa do capitalismo, nem do pró-americanismo, mas mais democrático que o outro.

No dia 12 de outubro, festa de Nossa Senhora de Aparecida, Padroeira do Brasil, os bispos tinham lançado um apelo para um grande dia de jejum nacional, fazendo uma crítica severa à situação política do país. O Conselho Permanente da Conferência Nacional dos Bispos do Brasil (CNBB) falou de uma “crise sem precedente”.

 

***

Ao apresentar meus votos de Feliz Natal e Ano Novo, gostaria de agradecer mais uma vez àqueles que participam da difusão destes EV, e de todos aqueles que, de uma maneira ou de outra, trabalham para uma verdadeira comunhão entre as pessoas de todas as raças e continentes. E me parece que a necessidade se faz sentir mais e mais. Quem se consagra a eliminar as causas das “pobrezas” (antigas ou novas), a defender o estrangeiro, a influenciar politicamente nesse sentido, a tentar tornar sua vida mais simples..., este já começou a tornar-se mais solidário com os povos do Terceiro Mundo, do Brasil ou de outro lugar.

Em comunhão fraternal com vocês todos,

Gaby

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13 décembre 2020 7 13 /12 /décembre /2020 00:14

Mais au milieu de vous
se tient celui que vous ne connaissez pas...

Jean 1, 26 extrait des lectures du 3ème dimanche de l'Avent

Une messe...

Une messe...

 

Une fois de plus, les « pharisiens » qui ne se scandalisent nullement de voir des milliers de personnes dans la misère la plus totale, se scandalisent parce que des pauvres mangent, dorment, et même fument dans une cathédrale, alors qu'ils sont rejetés de partout par la société.

 

Mais uma vez, os “fariseus” que não se escandalizam em nada de ver milhares de pessoas na mais total miséria, se escandalizam porque os pobres comem, dormem e até fumam na catedral, enquanto eles são rejeitados em toda parte pela sociedade.

 

 

Leia a carta integra em português abaixo.

Un Clic ici pour toute information sur les publications : "Chemins d'Avent avec Gaby"

 

Echos de Vitόria

 

N° 15  -  1er septembre 1984

 

 

Chers amis,

 

Le temps sacré des vacances en Europe a pour conséquence d’un certain nombre de correspondants se sont tus, avides de repas total. Je les comprends. Par contre, d’autres ont profité de l’été pour écrire, alors qu’ils ne l’avaient pas fait depuis longtemps, ou même ne l’avaient jamais fait depuis que je suis au Brésil. Souvent ; ceux qui réagissent disent recevoir les EV comme un « traitement/choc ». Un évêque français m’écrit : « C’est vrai que c’est pour nous essentiel d’être stimulés par la vigueur de la recherche évangélique sui se mène là-bas. »

Une correspondante de Saint-Claude : « Il n’y a rien à faire, je suis de plus en plus mal à l’aise quand je lis les EV. En cette veille de 15 août, toi au moins tu n’es pas seul pour célébrer une grande fête. Bien sûr, nous on ira à la messe. Et c’est tout… Je t’envie un peu de ne jamais manquer de courage. »

Ce petit extrait de lette est très représentatif. Les nouvelles d’ici, que j’essaie de donner à l’état brut, DERANGENT ; elles aident à réfléchir ceux qui le veulent, mais exacerbent sans doute la colère de ceux qui n’acceptent pas la vérité. Je voudrai cependant faire deux remarques :

 

1°),C’est vrai que les plus conscients d’entre vous souffrent de vivre dans une société européenne qui vieillit, qui paraît n’avoir plus de raisons de vivre et d’espérer. Beaucoup disent souffrir énormément d’une Eglise de plus en plus repliée sur elle-même et absente des lieux où elle devrait être prophétique. Beaucoup sont complexés d’être partie prenante de la fraction privilégiée du monde, delle qui opprime l’autre, celle qui est cause directe de la misère et de la mort de la grande majorité des humains. L’homme de cœur qui ressent ainsi dans la peau de l’égoïsme de la société où il vit, et l’accélérateur du retour en arrière de l’Eglise dont il est membre, a besoin de découvrir des MOYENS D’AGIR, SINON IL DEVIENT UN DESESPERE. Mon objectif, vous vous en doutez, n’est pas de vous « démoraliser », mais d’être « témoin ». La vérité doit être dire, crue et violente, qu’elle plaise ou non. Comme un appel à réfléchir, seul et en groupes, à se convertir, en découvrant des raisons et des moyens d’agir ensemble.

2°) N’idéalisez cependant pas tout ce qui se vit ici. Ne pensez pas que « tous les Français sont pourris » et que tous les pauvres du Tiers-Monde sont parfaits. Ne pensez pas que tous les chrétiens d’Europe ont renoncé à l’Evangile, alors que tous ceux du Brésil seraient témoins parfaits de Christ. C’est vrai qu’il est peut-être plus exaltant de travailler ici, au service des plus pauvres, dans une société jeune, dans Eglise qui sait ce qu’elle veut. Mais ne pensez pas que le ciel soit toujours bleu : il y a les jours bons,… et les autres. Mais LA FOI DE CE PEUPLE EST UNE GRANDE FORCE.

 

• Alors, pourquoi pas ? Un appel !

Je suis arrivé ici début octobre 1980 avec un contrat de cinq ans. D'ici un an, je peux donc décider (en lien avec l’évêque de Saint-Claude), de continuer à travailler au Brésil, pour un temps ou pour longtemps, ou de rentrer au France. Je n’ai pas encore bien réfléchi au problème. Voici cependant quelques éléments. Récemment, notre archevêque nous disait qu’à Belo Horizonte, il y avait un prêtre pour 7 500 habitants, et dans le diocèse de Vitόria, un prêtre pour 15 200 habitants ! En France, en moyenne, c'est un pour 1 500 à 2 000 habitants (dans le Jura, un pour 1 250 environ).

Quant à moi, je suis seul prêtre pour accompagner vingt-quatre communautés ecclésiales de base, la population des quartiers où je vais dépassant certainement 60 000 habitants ! Dans un des secteurs  (40 000 habitants), il n'y a pas une seule religieuse pour aider. Bien sûr, les chrétiens des communautés sont très actifs, mais à côté de ce travail d'animation, j'ai quelques autres responsabilités au niveau du diocèse.

Dom Geraldo, évêque auxiliaire, a déjà écrit au CEFAL (Comité épiscopal France-Amérique latine) pour demander d'envoyer deux prêtres français à Vitόria. Ce serait très important. Sans orgueil, mais par fidélité à la vérité, je peux dire que les six prêtres français qui depuis 1970 ont travaillé ou travaillent dans les communautés urbaines ou rurales du diocèse de Vitόria ont réussi à vivre en communion avec le peuple des pauvres et à s'intégrer dans la ligne d'action pastorale du diocèse.

Comme j'aimerais que, par cet appel, chacun des lecteurs des É.V. se sente provoqué à découvrir un prêtre, ou une religieuse, ou un laïc qui accepte de travailler avec nous ici ! Est-ce utile de répéter que si ce n'est pas toujours facile, c'est cependant passionnant ? Et vital pour le peuple d'ici.

 

• Statistiques

En 1985, la population de l'État de l'Espirito Santo doit passer de 2 213 577 habitants à 2 263 497. Si la population doit diminuer un peu en certains municipes ruraux, elle doit augmenter (en un an !) de 57 977 habitants dans le Grand Vitόria (capitale de l'État), c'est-à-dire que l'agglomération de Vitόria doit compter l'an prochain, 966 412 habitants. Notre seule municipe de Cariacica (autour de 300 000 habitants) augmentera cette année de plus de 15 000 habitants (quant au nombre de prêtres, il diminue : pour ces 300 000 habitants, nous sommes huit, dont un qui exerce la profession de médecin).

 

• Foi des Brésiliens

La semaine dernière, une enquête du journal A Folha de São Paulo montrait qu'à São Paulo, cette énorme métropole de 13 millions d'habitants, très industrielle, plus de 87 % disent croire en Dieu.

En 1981, à l'Université de Vitόria, un professeur a réalisé un travail avec l'aide de 60 élèves, auprès de 3 790 des 16 680 étudiants de l'Université. 98 % des étudiants interrogés disaient croire en Dieu. Une partie (2 270) devait répondre à la question : « Pratiques-tu ta religion ? » : Oui, 1 280 (56 %) ; Non, 490 (21,5 %) ; 500 n'ont pas répondu. L'autre partie (1 520 étudiants) était interrogée sur : « Pourquoi tu crois que Dieu existe ? » : 37,30 % donnent des motifs « émotionnels ». Le commentateur de l'enquête écrit : « Les étudiants sont dans leur majorité religieux, d'une foi qui se base sur des sentiments, mais à qui manque une base objective. Finalement on peut s'interroger : Jusqu'à quand conserveront-ils leur foi subjective ?

 

• À quoi « vos dons » ont-ils servi depuis le mois de juin ?

[…] Sans vous, et sans l'aide du diocèse de Saint-Claude, ce serait impossible. Je reçois actuellement pour mon travail, par les communautés, l'équivalent de 660 francs. Et le litre d'essence coûte environ 4,85 F. Le litre de lait un peu plus de 2 F. ; le kg de pain, plus de 6 F. ; quant au salaire minimum, il est de 420 francs environ par mois !

 

• Ainsi va la vie !

- Lors de l'action des comités de chômeurs (voir plus loin), j'invite quelques-uns à venir manger avec nous pour discuter. Maria Ilda me dit : « Tu ne prépareras pas trop de viande, parce que ça fait tellement de temps qu'on n'en a pas mangé que seule l'odeur peut nous faire évanouir ! » Humour...

- Le nombre de gens qui vont à pied au travail a augmenté considérablement ces derniers mois : des kilomètres avant et des kilomètres après une journée de 10 heures et plus de travail ! Mais allez donc retirer 120 francs par mois pour le transport quand vous devez nourrir une famille avec 660 francs !

- Le nombre de gens de la banlieue qui essaient de retourner travailler et vivre à la campagne augmente aussi : on se serre un peu plus sur un lopin de terre qui ne suffit déjà pas à nourrir ceux qui y sont : mais c'est déjà mieux que d'être chômeur (sans aucune allocation) ! On peut au moins avoir des légumes et des fruits !

- Vito, marié, trois enfants, est reparti travailler avec son père à la campagne. Il voulait que sa femme et ses filles le rejoignent. Mais ni sa femme, Maria, ni ses filles, ne voulaient : pour Maria, la vie dans la communauté, la lutte au service du quartier, c'est trop important ! D'autres membres de la communauté, hommes et femmes, ont discuté avec Vito, et l'ont convaincu de laisser Maria et ses filles à Vitόria. Vito revient les week-ends quand il le peut (il est à environ 200 kms) : au moment de l'action des comités de chômeurs, il profite d'un rapide retour à Vitόria pour participer à une des manifestations avec Maria, portant même une banderole.

- Le Brésilien aime les loteries et jeux de hasard. Et plus le peuple est  pauvre, plus il tente sa chance. Réflexion de Paulo, membre de la Pastorale ouvrière : « À cause de la loterie, des pères de famille n'achètent ni lait ni pain pour les enfants. Mais il y a plus grave : chaque semaine, la loterie fait un milliardaire en plus, donc un exploiteur de plus ! »

- Dans le bus Castelo Branco. Un gamin de 7-8 ans monte. Il porte en bandoulière une petite boîte de polystyrène qui préserve de la chaleur les picoles (glaces à l'eau) qu'il vend dans la rue, comme des millions d'autres enfants brésiliens. Soudain, il se rend compte qu'il a perdu le couvercle de la boîte, et qu'il faudra donc racheter une autre boîte. Le gamin pleure à grosses larmes. Je l'appelle, lui demande le prix d'une boîte, et lui remets 1 000 cruzeiros. Aussitôt, de tous les coins du bus, des travailleurs ou des ménagères qui rentrent de la ville appellent le gamin pour lui remettre un billet. Jusqu'au chauffeur qui le rappelle quand il va descendre, pour donner sa contribution. Solidarité des pauvres.

- Vila Izabel, un petit quartier bien populaire, avec bien des problèmes. Pour une fois, il y a un bon délégué de police, bien lié à la population, travailleur et − miracle ! − pas violent. Cela ne convient pas au conseiller municipal du secteur, qui agit pour faire partir le délégué de police et en placer un autre, de ses connaissances. Réaction de la communauté : un soir, soixante-huit personnes se réunissent. Le lendemain, presque quarante personnes vont en ville pour demander au secrétaire de la Sécurité de l'État la réintégration du délégué. Comme ce sont des femmes et des chômeurs qui vont dans la journée rencontrer le secrétaire d'État, ceux qui sont au travail font une collecte pour payer les billets de bus des autres.

- Pour obtenir ses droits, le peuple brésilien doit en permanence faire « abaixo assinado » (des pétitions). Dans le secteur de Rio Marinho, il n'y a pas d'éclairage de rues, et il est dangereux de sortir, aussitôt que tombe la nuit. Il a donc été décidé de faire un abaixo assinado, mais au lieu de tout faire par eux-mêmes, la majorité des responsables ont décidé de commencer par trouver des gens dans diverses rues pour recueillir les signatures. Une occasion de plus de rendre conscients et participants d'autres habitants du quartier.

- Du 15 mai jusqu'au début août, toutes les universités du Brésil ont été paralysées par une grève des professeurs. Ils ont repris le travail sans obtenir grand-chose. Même les classes moyennes souffrent de la situation économique catastrophique.

 

• Situation politique au Brésil

Comme chaque jour apporte une nouveauté, ce que je vous en dirais aujourd'hui serait totalement périmé quand vous recevrez cette lettre. Sachez seulement que, outre la crise économique, le Brésil connaît une crise politique profonde, expression d'une crise culturelle, morale et spirituelle. Ainsi en va-t-il des pays sous le joug de l'impérialisme américain : pas plus que la Russie, les USA ne peuvent admettre des peuples conscients et libres.

Je préfère donc vous communiquer le dessin humoristique paru dans le quotidien local A Gazeta du 9 juillet. Un professeur explique à ses élèves : « Démocratie vient du grec et signifie “gouvernement du peuple, caractérisé par la liberté électorale”. C'est le régime en usage au Brésil. » Un élève se retourne vers ses camarades : « Elle ne comprend pas un mot de grec, de portugais, de politique, ou alors elle se paye notre tête ? » […]

 

Leonard Boff à Rome. Procès contre la théologie de la Libération

La convocation à Rome du principal théologien du Brésil, Leonardo Boff est un événement qui fait grand bruit. On est bien persuadés que la comparution de L. Boff, le 7 septembre, devant les grands-prêtres de 1'ex-Saint Office, n'aboutira pas à une condamnation : ce serait trop dangereux. Il est beaucoup plus habile de jeter le discrédit sur L. Boff, après le péruvien Gutiérrez, et à travers eux, sur la théologie de la Libération. Le document signé par le cardinal Ratzinger intitulé Instructions sur quelques aspects de la théologie de la Libération n'est pas encore public, mais est déjà dans la main des évêques. Il alerte les théologiens sur le risque de « marxisation » de la figure de Jésus, affirmant que Christ ne peut perdre son caractère « divin » dans les analyses théologiques. Selon plusieurs évêques brésiliens, cette préoccupation est « absolument inutile, parce que, au Brésil, aucun théologien n'a perdu la dimension divine du Fils  de Dieu ». Toutefois, les évêques sont préoccupés par l'interprétation du document, telle que vont la faire certains secteurs (ecclésiastiques et politiques) intéressés à « déstabiliser » l'unité de l'Église.

Que 1'intention des auteurs romains du procès soit directement ou indirectement politique, je préfère n'en pas parler ici. Mais le résultat, lui, est certain : c'est un appui très intéressant pour ceux qui en ont assez de voir une Église engagée dans les faits, et non seulement en paroles, avec les pauvres pour leur libération ! Et que cela puisse être interprété comme un appui objectif à un système économique qui tue chaque année des millions de pauvres, cela fait très mal !

Quant à Leonardo Boff marxiste, ce n'est pas sérieux ! Un exemple : notre archevêque est dans l'épiscopat brésilien de la tendance dite « modérée » c'est-à-dire qui penche du côté conservateur. Si L. Boff était marxiste, vous imaginez cet archevêque l'invitant à prêcher la retraite des prêtres du diocèse en mars 1985, comme cela est prévu ?

Pour réaliser la passion que déchaîne ici l'attitude du Vatican, voici un extrait de lettre que j'ai reçue il y a quelques jours d'un séminariste (franciscain, comme L. Boff) :

 

Comme Leonardo lui-même nous l'a dit, le problème de sa convocation à Rome n'est pas tant important pour sa personne que pour le cheminement de l'Église latino-américaine. Réellement, c'est le retour de l'Inquisition en plein XXème siècle... Une énorme pétition est en train de se faire, du nord au sud du pays... Espérons avec confiance que ce procès machiavélique n'arrivera pas à perturber la marche du peuple de Dieu sur la route de la Libération.

 

• Le mois de la Bible

Chaque année le mois de septembre est un mois très important dans les communautés : beaucoup se passionnent pour étudier la Bible, cette année ce sont les Actes des Apôtres. Des gens de la base participent à des week-ends d'études, et transmettent ensuite dans leurs secteurs ce qu'ils ont appris. Dans toutes les communautés s'organisent des cercles bibliques. À la fin du mois il y aura une grande célébration de clôture par groupes de communautés. Des groupes de jeunes préparent un théâtre, écrit par un agent de pastorale du diocèse sur le thème des Actes des Apôtres. Dans les seules communautés que j'accompagne, environ deux cent trente personnes (dont une très forte proportion de jeunes) ont participé en août à des demi-journées de formation aidant à découvrir les Actes des Apôtres. Qu'il s'agisse de la vie en communauté, des persécutions, des querelles du début de l'Église, aussitôt les gens des communautés d'aujourd'hui se reconnaissent dans celles des premières décennies de l'Église.

 

• La grande « évaluation » de l’Église de Vitόria

Il est très difficile de traduire la parole « avaliaçao », littéralement « évaluation », continuellement utilisée dans tous nos groupes. La vie du diocèse de Vitόria a été assez mouvementée ces dernières années : mutation de l'évêque auxiliaire, nomination d'un archevêque coadjuteur, mort de l'archevêque, nomination d'un évêque auxiliaire. Tout cela sur un fond de tensions, parfois de remise en cause par certains de la ligne de travail des communautés de base.

Il a donc été décidé que, pendant deux ans (jusqu'au 15 août 1986 environ), l'Église de Vitόria allait faire une grande « avaliaçao ». Il ne s'agit pas de remettre en cause l'option pastorale, de revenir en arrière à propos du travail de communautés, ou du « choix prioritaire des pauvres ». Ce sera un long travail d'approfondissement, de maturation, la possibilité donnée à tout le monde de pouvoir exprimer ce qu'il ressent, et de se mettre en route. Comme l'a exprimé Dom Geraldo, l'auxiliaire :

 

Il y a dix ans, le train de notre route pastorale est passé. Bien des gens sont montés, mais d'autres sont restés sur le quai. Cette fois-ci, c'est une nouvelle occasion donnée à tout le monde : ceux qui ont raté le train la première fois vont pouvoir le prendre.

 

Déjà, de toutes parts, on commence à s'intéresser à ce nouveau grand moment de l'Église de Vitόria.

 

• Mouvement des comités de chômeurs

Une nouvelle fois, du matin du 6 juin au soir du 21 juin, la cathédrale de Vitόria a abrité les plus pauvres de l'agglomération : des centaines de chômeurs.

Au début, ce n'était pas cela qui était prévu. Les comités de chômeurs avaient décidé d'aller camper sur la place du Palais du gouverneur jusqu'à ce que ce dernier prenne en considération leurs revendications (voir É.V. n° 14, § situation économique). Mais quand ils arrivèrent sur la place, au matin du 6 juin, il y avait presque autant de policiers que de manifestants. Ceux-ci se replièrent sur la place de la cathédrale, tout près de là. Il faisait si chaud, et il y avait tant de femmes, d'enfants, que les évêques décidèrent d'ouvrir la cathédrale. Peu à peu, au fil des jours, le campement prit tournure, sur la place : tentes pour dormir, baraques de bois servant de cuisine, de WC, de bains publics, de réserve d'alimentation et d'outils. Mais toujours la cathédrale servait de point d'appui, toujours pleine, bruyante, servant aussi de poste médical.

Il faudrait parler de toute l'organisation de ce peuple, des difficultés de tous ordres, du refus prolongé des autorités de discuter avec les comités de chômeurs, et tentant de rejeter la solution du problème sur les Églises. Il faudrait parler de l'aide qui s'organisa de toutes parts : la commission Justice et Paix du diocèse donnant son appui aux chômeurs pour les discussions, les communautés organisant des collectes, des communautés rurales situées à quelque 200 kilomètres envoyant des camions de nourriture. Tous les jours, plusieurs assemblées générales des chômeurs ; tous les jours, sur la place de la cathédrale, une célébration à laquelle participèrent huit Églises ou sectes (œcuménisme très rare ici). Il faudrait parler des communiqués quotidiens du comité général des chômeurs, des communiqués de la direction pastorale du diocèse, de la Pastorale ouvrière, de la commission Justice et Paix, etc.

Il faudrait aussi parler de l'incompréhension de beaucoup, d'une nouvelle occasion de critiquer l'Église pour son appui aux pauvres. Une fois de plus, les « pharisiens » qui ne se scandalisent nullement de voir des milliers de personnes dans la misère la plus totale, se scandalisent parce que des pauvres mangent, dorment, et même fument dans une cathédrale, alors qu'ils sont rejetés de partout par la société.

Finalement, au bout de seize jours et de bien des discussions, le gouvernement local promit six cents emplois immédiats, contre la promesse de lever le camp. Les promesses du gouvernement furent remplies, lentement, petit à petit. Mais le chômage continue à croître dans des proportions énormes.

Comme toujours, ce peuple poète écrivit des chansons et des poèmes. Sur la place, au milieu de nombreuses banderoles, on pouvait aussi découvrir des citations comme celles-ci :

 

- « La place est du peuple, comme l'espace est du condor. » (Castre Alves)

- « Quand ceux qui commandent perdent la honte, ceux qui doivent obéir perdent le respect. » (Albert Einstein)

 

Alors, bon début d’année 1984-1985 ! Avec l’espérance au cœur, quoiqu’il arrive !

 

 

 

Gaby

 

 

ECOS DE VITÓRIA Nº 15

1º DE SETEMBRO DE 1984

 

Queridos amigos,

O tempo consagrado às férias na Europa tem por consequência que um certo número de correspondentes fiquem silenciados, ansiosos por repouso total. Eu os compreendo. Em compensação, outros aproveitaram o verão para escrever, uma vez que não o tinham feito por um longo tempo, ou até mesmo nunca tinham feito desde que eu estou no Brasil. Muitas vezes, aqueles que reagem dizem receber os EV como um tratamento de choque. Um bispo francês me escreveu: “É verdade que é, para nós, essencial de ser estimulados pelo vigor da procura evangélica que acontece aí”.

Uma correspondente de Saint-Claude: “Não há nada a fazer; fico cada vez mais desconfortável, quando leio os EV. Na véspera deste 15 de agosto[1], você pelo  menos não está sozinho para celebrar uma grande festa. É claro que vamos à missa. E isso é tudo... Espero que jamais te falte coragem.”

Esse pequeno trecho de uma carta é muito representativo. As novidades daqui, que eu tento dar em estado bruto, INCOMODAM; elas ajudam a refletir aqueles que o querem, mas exacerbam sem dúvida a cólera daqueles que não aceitam a verdade. Gostaria, porém, de fazer dois comentários:

1º) É verdade que os mais conscientes dentre vocês sofrem de viver numa sociedade europeia que envelhece, que parece não ter mais razões de viver e de esperar. Muitos dizem sofrer enormemente por causa de uma Igreja cada vez mais voltada sobre si mesma e ausente dos lugares onde ela deveria ser profética. Muitos estão complexados por fazer parte da fração privilegiada do mundo, aquela que oprime o outro, aquela que é causa direta da miséria e da morte da grande maioria dos humanos. O homem generoso que sente assim na pele o egoísmo da sociedade onde vive, e a aceleração para trás da Igreja da qual é membro, tem necessidade de descobrir MEIOS DE AGIR: CASO CONTRÁRIO, TORNA-SE UM DESESPERADO. Meu objetivo, como vocês podem imaginar, não é “desmoralizar” vocês, mas de ser “TESTEMUNHA”. A verdade deve ser dita, crua e violenta, quer ela agrade ou não. Como um chamado a refletir, sozinho e em grupos, a se converter, descobrindo as razões e os meios de agir juntos.

2º) No entanto, não idealizem tudo o que se vive aqui. Nem pensem que “todos os franceses são podres” e que todos os pobres do Terceiro Mundo são perfeitos. Não pensem que todos os cristãos da Europa renunciaram ao Evangelho, enquanto que todos os cristãos do Brasil seriam testemunhas perfeitas de Cristo. É verdade que pode ser mais excitante trabalhar aqui, a serviço dos mais pobres, em uma sociedade jovem, em uma Igreja que sabe o que quer. Mas não pensem que o céu é sempre azul: há os dias bons,... e os outros. Mas A FÉ DESTE POVO É UMA GRANDE FORÇA.

ENTÃO – POR QUE NÃO? – UM CONVITE!

Cheguei aqui no início de outubro de 1980, com um contrato de 5 anos. Daqui a um ano eu posso, portanto, decidir (em sintonia com o bispo de Saint-Claude) continuar a trabalhar no Brasil, por um tempo ou por um longo tempo, ou de voltar para a França. Eu ainda não refleti bem o problema. Aqui estão, entretanto, alguns elementos: Recentemente, nosso arcebispo nos disse que, em Belo Horizonte, tem um padre para cada 7.500 habitantes, e, na diocese de Vitória, 1 para cada 15.200 habitantes! Na França, em média, é 1 para 1.500 a 2.000 habitantes (no Jura, 1 para 250, aproximadamente). Quanto a mim, sou um único padre para acompanhar 24 Comunidades Eclesiais de Base; a população dos bairros aonde eu vou ultrapassa certamente 60.000 (sessenta mil) habitantes! Num dos setores (40.000 habitantes), não tem nenhuma religiosa para ajudar. É claro, os cristãos das comunidades são muito ativos,... mas, ao lado desse trabalho de animação, tenho algumas outras responsabilidades em nível de diocese.

Dom Geraldo, bispo auxiliar, já escreveu ao CEFAL (Comitê Episcopal França- América Latina) pedindo o envio de dois padres franceses a Vitória. Seria muito importante. Sem orgulho, mas por fidelidade à verdade, posso dizer que os seis padres que, desde 1970 trabalharam ou trabalham nas comunidades urbanas ou rurais da diocese de Vitória, conseguiram viver em comunhão com o povo pobre e a se integrar na linha de ação pastoral da diocese.

Como gostaria que, por este convite, cada um dos leitores dos EV se sinta provocado a descobrir um padre, ou uma religiosa, ou um leigo que aceite trabalhar conosco aqui! Seria útil repetir que, se nem sempre é fácil, é, no entanto, APAIXONANTE? É vital para o povo daqui.

ESTATÍSTICAS

Em 1985, a população do Estado do Espírito Santo deve passar de 2.213.577 habitantes para 2.263.497. Se a população deve diminuir um pouco em certos municípios rurais, ela deve aumentar (em um ano!) em 57.977 habitantes na Grande Vitória; ou seja, a Grande Vitória deve contar, no próximo ano, 966.412 habitantes. Só o nosso município de Cariacica (em torno de 300.000 habitantes) aumentará, este ano, em mais de 15.000 habitantes (quanto ao número de padres, ele diminui: para esses 300.000 habitantes, nós somos oito, sendo que um deles exerce a profissão de médico).

FÉ DOS BRASILEIROS

Uma pesquisa do jornal “A Folha de São Paulo”, da semana passada, mostrou que em São Paulo, essa enorme metrópole de 13 milhões de habitantes, muito industrializada, mais de 87% dizem acreditar em Deus.

Em 1981, na Universidade Federal do Espírito Santo, um professor realizou um trabalho com a ajuda de 60 estudantes, junto a 3.790 dos 16.680 alunos da Universidade. 90 a 98% dos estudantes interrogados dizem crer em Deus. Uma parte (2.270) deveria responder a pergunta: “Você pratica sua religião?” SIM: 1.280 (56%); NÃO: 490 (21,5%); 500 não responderam. Outra parte (1.520 estudantes) foi questionada sobre “Por que você acredita que Deus existe?”. 37,30 % dão razões “emocionais”. O comentarista da pesquisa escreve: “Os estudantes são, na sua maioria, religiosos, numa fé que se baseia em sentimentos, mas que falta uma base objetiva. Finalmente podemos nos interrogar: ‘Até quando eles manterão a sua fé subjetiva?’”.

EM QUE AS SUAS DOAÇOES SERVIRAM A PARTIR DO MÊS DE JUNHO

- Para o Comitê de desempregados: cerca de 3.670 F; para reparos e construção de igrejas e lugares de reuniões: aproximadamente 5.815 F; para ajudar um seminarista: cerca de 490 F; para ajudar a família do pequeno Alfredo (7 anos) que é surdo e deve fazer toda uma série de exames a se realizar de um longo tratamento (psicólogos e fonoaudiólogos): cerca de 535 F. Ou seja, 10.510 F, aproximadamente. É impossível contar tudo que é gasto, cada dia, para o trabalho nas comunidades (livros, secretaria, manutenção de um carro velho... que nós utilizamos o mínimo possível,...). Sem vocês, e sem a ajuda da diocese de Saint-Claude, seria impossível. Recebo, atualmente, pelo meu trabalho, pelas comunidades, o equivalente a 660 F. E o litro de combustível custa cerca de 4,85 F; o litro de leite, um pouco mais de 2 F; o quilo de pão, mais de 6 F; quanto ao salário mínimo, ele é de 420 F, aproximadamente, por mês!

ASSIM VAI A VIDA...

*             Após a ação dos Comitês de desempregados (ver mais adiante), convido alguns a vir almoçar conosco para discutir. Maria Ilda me diz: “Você não prepare muita carne, porque faz tanto tempo que a gente não come isso que só o cheiro pode nos fazer desmaiar!” Humor...

*             O número das pessoas que vão a pé para o trabalho aumentou consideravelmente estes últimos meses: quilômetros antes, e quilômetros depois de uma jornada de 10 horas, ou mais, de trabalho! Mas, vá retirar 120 f por mês para o transporte, quando você deve alimentar uma família com 660 F!

*             O número de pessoas da periferia que tentam retornar a trabalhar e viver no campo aumenta também: se apertam um pouco sobre um pedaço de terra que já não é suficiente para alimentar aqueles que lá estão: mas já é melhor do que estar desempregado (sem nenhum subsídio). Pode-se, pelo menos, ter seus legumes e frutas.

*             VITO, casado, 3 filhas, voltou a trabalhar no campo com seu pai. Ele gostaria que sua mulher e suas filhas também fossem. Mas nem sua mulher, Maria, nem seus filhos, não querem: para Maria, a vida na comunidade, a luta a serviço do bairro, é muito importante! Outros membros da comunidade, homens e mulheres, discutiram com Vito e o convenceram de deixar Maria e suas filhas em Vitória. Vito retorna aos finais de semana sempre que ele pode (ele está a cerca de 200 km): no momento da ação dos comitês de desempregados, ele aproveita de um rápido retorno a Vitória para participar de uma manifestação com Maria, até mesmo levando uma faixa.

*             Os brasileiros amam as loterias e os jogos de azar. E quanto mais o povo é pobre, mais ele tenta a sua sorte. Reflexão de Paulo, membro da Pastoral Operária: “por causa da loteria, pais de família não compram nem o leite e nem o pão para as crianças. Mas o mais grave: cada semana, a loteria faz um milionário a mais, portanto, um explorador a mais!”.

*             No ônibus de Castelo Branco. Um menino de 7-8 anos sobe. Ele carrega no ombro uma caixinha de isopor com picolés que ele vende na rua, como milhões de outras crianças brasileiras. De repente, ele se dá conta que perdeu a tampa da caixa, e, portanto, é necessário comprar outra caixa. O moleque chora copiosamente. Eu o chamo e pergunto o preço de uma caixa e entrego-lhe 1.000 cruzeiros. Imediatamente, de todos os cantos do ônibus, os trabalhadores e donas de casa que voltam da cidade, chamam o menino para dar-lhe algum dinheiro ou um vale-transporte. Até o motorista o chama quando ele vai descer, para dar a sua contribuição. Solidariedade dos pobres.

*             VILA IZABEL, um pequeno bairro bem populoso, com muitos problemas de “segurança”. Pela primeira vez, há um bom delegado de polícia, bem ligado à população, trabalhador e – milagre! – não violento. Isso não combina com o vereador do setor, que age para tirar o delegado de polícia e colocar um outro, de seu conhecimento. Reação da comunidade: certa noite, 68 pessoas se reuniram. No dia seguinte, quase 40 pessoas vão à cidade para pedir ao Secretário de Segurança do Estado a reintegração do delegado. Como são mulheres e desempregados que vão, de dia, encontrar o Secretário de Estado, aqueles que estão no trabalho fazem uma coleta para pagar a passagem de ônibus dos outros.

*             Para obter seus direitos, o povo brasileiro deve, continuamente, fazer os “abaixo-assinados”. No setor de Rio Marinho, não tem iluminação de ruas, e é perigoso sair, assim que cai a noite. Por conseguinte, foi decidido fazer um abaixo-assinado, mas, no lugar de fazer tudo por eles mesmos, a maioria dos responsáveis decidiu começar por envolver pessoas nas diversas ruas para recolher as assinaturas. Mais uma oportunidade de tornar conscientes e participantes outros moradores do bairro.

*             De 15 de maio até início de agosto, todas as Universidades do Brasil paralisaram devido à greve dos professores. Eles retornaram ao trabalho sem conseguir grande coisa. Mesmo a classe média sofre a situação econômica catastrófica.

SITUAÇAO POLÍTICA DO BRASIL

Como cada dia traz uma novidade, o que eu diria hoje seria totalmente desatualizado quando vocês receberem esta carta. Saibam somente que, fora a crise econômica, o Brasil conhece uma crise política profunda, expressão de uma crise cultural, moral e espiritual. Assim acontece com os países sob o jugo do imperialismo americano. Não só a Rússia, os USA também não podem admitir povos conscientes e livres.

Assim, prefiro comunicar a vocês, através de um desenho humorístico publicado no jornal “A Gazeta”, de 9 de julho. Uma professora explica a seus alunos: “Democracia vem do grego e significa ‘governo do povo, caracterizado pela liberdade eleitoral’. É o regime usado no Brasil”. Um aluno se volta para os seus colegas: “Ela não entende uma palavra de grego, de português, de política, ou ela está fazendo hora com a nossa cara?”

NICARÁGUA

Um colega, Bernard, esteve na Nicarágua em junho, indo de férias para a França. Ele escreveu: “Foi uma experiência incrível que eu desejo a muitos... País austero, feliz, fraterno, ameaçado”. Ele conclui assim um longo testemunho de seis páginas: “A população é formada por gente simples, gente feliz que quer deixar no esquecimento os tempos de Somoza. A noite cai. Tranquilidade na rua, mesmo mal iluminada: é mais tranquilo que no Rio. Rio, Brasil, 130 milhões  de habitantes, a pobreza, a dependência, poucos projetos alternativos... que contraste!”.

 

TRECHOS DA IMPRENSA BRASILEIRA E MANIFESTO DO 24 DE JUNHO EM PARIS[2]

- “A Gazeta" (governamental): “Protesto contra governo reuniu um milhão de pessoas na França”. - “Folha de São Paulo” (oposição): “A bandeira contra a instituição de uma educação ‘estadista e totalitária’ caiu nas mãos dos partidos de oposição, que encontraram um excelente filão eleitoral”. - “O Globo” (governamental, conservador): uma foto da manifestação, com Le Pen em primeiro plano, e esta frase:  “Jean-Marie Le Pen, um dos líderes da gigantesca marcha pela liberdade da educação”. Este jornal também destaca o caráter político da manifestação.

LEONARDO BOFF EM ROMA. PROCESSO CONTRA A TEOLOGIA DA LIBERTAÇÃO

A convocação em Roma do principal teólogo do Brasil, Leonardo BOFF, é um acontecimento que causou polêmica. Acredita-se que o comparecimento de L. Boff, no dia 7 de setembro, diante dos sacerdotes do ex-Santo Ofício, não vai resultar em uma condenação: seria muito perigoso. É muito mais inteligente lançar o descrédito sobre L. Boff, depois o peruano Gutierrez e, através deles, sobre a Teologia da Libertação. O documento, assinado pelo Cardeal Ratzinger, intitulado “Instruções sobre alguns aspectos da Teologia da Libertação” ainda não foi publicado, mas já está nas mãos dos bispos. Ele alerta os teólogos sobre os riscos da “marxização” da imagem de Jesus, afirmando que Cristo não pode perder seu caráter “divino” nas análises teológicas. Segundo vários bispos brasileiros, esta preocupação é absolutamente inútil, porque, no Brasil, nenhum teólogo perdeu a dimensão divina do Filho de Deus. Porém, os bispos estão preocupados com a interpretação do documento, tal como vão fazer certos setores (eclesiásticos e políticos) interessados em “desestabilizar” a unidade da Igreja.

Que a intenção dos autores do julgamento romano seja diretamente ou indiretamente político, eu prefiro não falar aqui. Mas o resultado é certo: é um apoio muito interessante para aqueles que estão cansados de ver uma Igreja comprometida, de fato – e não apenas em palavras –, com os pobres, para a sua libertação! E que isso poderia ser interpretado como um forte apoio a um sistema econômico que mata, a cada ano, milhões de pobres. Isso é péssimo!

Quanto a Leonardo Boff marxista, isto não é serio! Um exemplo: nosso arcebispo é, no episcopado brasileiro, da tendência dita “moderada”; isto é, que se inclina para o lado conservador. Se L. Boff fosse marxista, você pode imaginar esse arcebispo lhe convidando a pregar o retiro dos padres da diocese em março de 1985 como está planejado?

Para perceber a paixão desencadeada aqui pela atitude de Roma, aqui está um trecho de uma carta que recebi a alguns dias de um seminarista (franciscano, como Leonardo Boff): “Como o próprio Leonardo nos disse, sua convocação em Roma atinge mais fortemente o caminhar da Igreja latino-americana que a ele próprio. Realmente, é o retorno da inquisição em pleno século 20... Um enorme abaixo-assinado está sendo feito, do norte ao sul do país... Esperamos com confiança que este processo maquiavélico não chegará a perturbar a caminhada do povo de Deus no caminho da libertação”.

 

O MÊS DA BÍBLIA

A cada ano, o mês de setembro é um mês muito importante nas comunidades: muitos são apaixonados por estudar a Bíblia; este ano, são os Atos dos Apóstolos. Pessoas da base participam de finais de semana de estudos e, transmitem, em seguida nos seus setores o que aprenderam. Em todas as comunidades se organizam os círculos bíblicos. No final do mês, haverá uma grande celebração de encerramento pelos grupos de comunidades. Os grupos de jovens preparam um teatro, escrito por um agente de pastoral da diocese, sobre o tema dos Atos dos Apóstolos. Nas comunidades que acompanho, aproximadamente 230 pessoas (com forte proporção de jovens) participaram de manhãs de formação, em agosto, ajudando a descobrir os Atos dos Apóstolos. Como se trata da vida em comunidade, das perseguições, de brigas do início da Igreja, logo as pessoas das comunidades de hoje se reconhecem naquelas das primeiras décadas da Igreja.

 

A GRANDE AVALIAÇÃO DA IGREJA DE VITÓRIA

É muito difícil traduzir a palavra “avaliação”, (literalmente, em francês, “évaluation”), continuamente usada em todos os nossos grupos. A vida da diocese de Vitória foi bastante movimentada nestes últimos anos: mudança de bispo auxiliar, nomeação de um arcebispo coadjutor, morte do arcebispo, nomeação de um bispo auxiliar. Tudo isso sobre um fundo de tensões, às vezes questionado por alguns da linha de trabalho das comunidades de base.

Foi então decidido que, durante dois anos (até 15 de agosto de 1986, aproximadamente), a Igreja de Vitória faria uma grande “avaliação”. Não se trata de questionar a opção pastoral, voltar atrás sobre o trabalho das comunidades ou da “opção preferencial pelos pobres”. Este será um longo trabalho de aprofundamento, de maturação, de possibilitar a TODO MUNDO expressar o que sente e de se colocar a caminho. Como expressou Dom Geraldo, o auxiliar: “Há dez anos, o trem da nossa caminhada pastoral passou. Muitas pessoas embarcaram, mas outras permaneceram na estação. Desta vez, é uma nova ocasião dada a todo mundo: quem perdeu o trem da primeira vez vai poder pegá-lo”. Desde já, de todas as partes, as pessoas começam a se interessar por este novo grande momento da Igreja de Vitória.

MOVIMENTO DOS COMITÊS DOS DESEMPREGADOS

Mais uma vez, da manhã do dia 6 de junho até a noite do dia 21 de junho, a Catedral de Vitória abrigou os mais pobres da grande Vitória: centenas de desempregados.

No início não era isso que estava previsto. Os comitês de desempregados tinham decidido ir acampar na praça do Palácio do Governo até que este  levasse em consideração suas reivindicações (ver EV nº 14, situação econômica). Mas quando eles chegaram à praça, na manhã de 6 de junho, tinha quase tantos policiais quanto o número de manifestantes. Eles se deslocaram para a praça da catedral, bem perto dali. Fazia tanto calor e tinha tantas mulheres e crianças que os bispos decidiram abrir a catedral. Pouco a pouco, ao longo dos dias, o acampamento foi ocupando a praça: tendas para dormir, cabanas de madeira servindo como cozinha, banheiros improvisados, banhos públicos, depósito de comida e de ferramentas. Mas sempre a catedral servia de ponto de apoio, sempre cheia, barulhenta, servindo também de posto médico.

Deveria falar de toda a organização deste povo, das dificuldades que enfrentaram, da recusa prolongada das autoridades a discutir com os comitês dos desempregados e tentando direcionar sobre as igrejas a solução do problema. Deveria falar da ajuda que se organizou de todas as partes: A Comissão Justiça e Paz dando o seu apoio aos desempregados para as discussões, as comunidades organizando coletas, comunidades rurais situadas a cerca de 200 km enviando caminhões de comida. Todos os dias, várias assembleias gerais de desempregados; todos os dias, sobre a praça da catedral, uma celebração da qual participaram oito Igrejas ou seitas (ecumenismo muito raro aqui).

Deveria falar dos comunicados quotidianos do comitê geral dos desempregados, dos comunicados da direção pastoral da diocese, da Pastoral Operária, da Comissão Justiça e Paz, etc. Deveria falar também da incompreensão de muitos, de uma nova ocasião de criticar a Igreja por seu apoio aos pobres. Mais uma vez, os “fariseus” que não se escandalizam em nada de ver milhares de pessoas na mais total miséria, se escandalizam porque os pobres comem, dormem e até fumam na catedral, enquanto eles são rejeitados em toda parte pela sociedade.

Finalmente, ao final de 16 dias e de discussões, o Governo local prometeu 600 empregos imediatos, com a condição de os manifestantes levantarem acampamento. As promessas do governo foram concretizadas, lentamente. O desemprego continua a crescer em proporções enormes.

Como sempre, este povo poeta escreve canções e poemas. Na praça, em meio a muitas faixas, descobrimos citações como estas:

- “A praça é do povo, como o céu é do condor” (Castro Alves)

- “Quando aqueles que comandam perdem a vergonha, aqueles que devem obedecer perdem o respeito” (Albert Einstein)

A todos, boa virada de ano 1984-1985!

Com esperança no coração, aconteça o que acontecer.

Gaby

 

[1]Feriado da Festa de Nossa Senhora da Assunção.

[2]Manifesto pelo Movimento Escola Livre, de 1983-84, na França.

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11 décembre 2020 5 11 /12 /décembre /2020 21:54

Que ta main soutienne ton protégé,
le fils de l’homme qui te doit sa force.

Ps 79, 18, extrait du psaume lu le 2ème samedi de l'Avent.

"Quand il est mort le prophète" chanté à la mort de Dom João, et de Gaby 5 ans plus tard. Toujours chanté aujourd'hui.

"Quand il est mort le prophète" chanté à la mort de Dom João, et de Gaby 5 ans plus tard. Toujours chanté aujourd'hui.

Quand l'Église tente de faire sérieusement « l'option pour les pauvres » elle commence à devenir évangélique, l'évêque redevient « la voix de ceux qui sont sans voix ».

Quando Igreja tenta fazer seriamente a opção pelos pobres, ela começa a se tornar evangélica, o bispo torna-se “a voz daqueles que estão sem voz”.

 

Leia a carta integra em português abaixo.

Un Clic ici pour toute information sur les publications : "Chemins d'Avent avec Gaby"

Echos de Vitόria

 

N° 14  -  1er juin 1984

 

 

Quand il est mort le prophète

 

Quand il est mort le prophète

Quand il est mort le prophète

Tout le petit peuple

Tout le petit peuple.

Tout le petit peuple priait.

 

Qui va défendre les pauvres ?

Qui va défendre les pauvres ?

Les sans abri,

Les torturés,

Tous ceux qui ne sont rien ?

 

Dom João jeta la semence

Du Christ il fut la présence

Et nous devons

Donner les fruits.

Dom João demeure avec nous.

 

Dom João Batista da Mota e Albuquerque, archevêque de Vitόria depuis 1957, est mort le 27 avril dernier. Ces strophes parodiant Gilbert Bécaud sont à peine la traduction d'expressions du peuple, le jour de l'enterrement. Il est impossible de comprendre ces réactions hors du contexte d'une Église qui tente de faire sérieusement « l'option pour les pauvres ». Dans cette perspective, l'Église commence à devenir évangélique, l'évêque redevient « la voix de ceux qui sont sans voix ». Problèmes d'expulsion de terre, grèves, sévices contre les prisonniers, lois démocratiques bafouées,... c'est d'abord à l'évêché qu'on va frapper. Dans É.V. n° 13, j'ai parlé de Dom João dénonçant les tortures et calomnié ; récemment un groupe important de prisonniers a signé une lettre en hommage à Dom João, disant leur reconnaissance, et quand ils seront libérés, leur volonté de suivre un autre chemin, se souvenant de Dom João tant décrié parce qu'il avait pris leur défense.

L'enterrement fut ce que Dom João avait voulu qu'il soit : une ultime prédication. Simplicité totale : cercueil simple et nu, pas de gerbes de fleurs ni de couronnes, aucun discours officiel, ni de places réservées aux officiels. La foule des petites gens qui défile des heures durant le 27 au soir et le 28 au matin, devant le cercueil ouvert, et qui s'exprime spontanément. Maria Clara, militante d'un mouvement populaire, mère de famille dont un des fils est prisonnier, amie de Dom João, commente à haute voix d'elle-même un chapelet. C'est brûlant de vie et d'émotion : elle prie « Notre Père qui es aux cieux » et « notre père Dom João » ; avant chaque dizaine de chapelet, Marie devient « mère des prisonniers », « mère des chômeurs », « mère de ceux qui luttent pour la libération », « mère des pauvres avides de dignité et de justice »…

À la messe d'enterrement, le vice-président de la CNBB (Conférence nationale des évêques − bispos − du Brésil) fait l'homélie. À la fin, cinq laïcs, une religieuse et un prêtre disent ce que fut Dom João pour le renouveau de l'Église, pour la défense des pauvres et la lutte pour la Justice. Chaque fois, la foule applaudit très fort. Le sommet des applaudissements, ce sera quand un des laïcs profitera de l'occasion pour demander que la télévision recommence à présenter, chaque dimanche, la messe du diocèse animée par les communautés de base, messe au cours de laquelle Dom João aimait tant s'exprimer.

Dom Silvestre, archevêque coadjuteur, a immédiatement succédé à Dom João, qui allait atteindre 75 ans ce prochain mois de septembre. D'autre part, dès le mois de mars, un évêque auxiliaire avait été désigné : Dom Geraldo, 42 ans, né près de Vitόria, qui était supérieur du séminaire. Il fut ordonné évêque en la cathédrale de Vitόria, hier soir, 31 mai.

 

• Persécutions

J'ai parlé des multiples attaques contre Dom João par « les grands ». Pourtant, sa personnalité et ses réactions prophétiques en imposaient. Il y a longtemps que la messe télévisée chaque dimanche matin, dérangeait, mais le propriétaire de la chaîne n'avait pas encore osé la supprimer. Il le fit début mars, juste après que Dom João eût quitté Vitόria pour Rome, via Rio. Chaque semaine, une communauté différente animait la messe, dans le studio de la TV Gazeta. Dom João, ou un prêtre d'ici, assurait l'homélie. Cette messe était très suivie, parce qu'elle était l'expression même de la vie du peuple. C'était un des rares moments de vérité à la télé durant la semaine. Au même horaire, la TV Gazeta passe maintenant une messe venue de Belo Horizonte, mais le peuple d'ici n'aime pas, et il se moque de cette messe avec choristes en cravate et complet, où l'on ne parle pas de la vie quotidienne. Récemment, le diocèse a obtenu  de recommencer « notre messe » dominicale sur une autre chaîne.

À Linharès, autre ville du diocèse, à quelque 150 km de Vitόria, la messe principale du dimanche matin passait à la plus importante radio locale. Elle vient d'être supprimée : « Ils ont dit que c'était de la politique ! Et il y a quelques semaines, des gens du mouvement tristement célèbre en Amérique latine, le TFP (Tradition, Famille, Propriété) ont manifesté à Linharès, sans doute à l'appel de gros propriétaires et de quelques hommes politiques, contre l'Église locale et spécialement « les prêtres étrangers communistes » ! TFP est un mouvement d'extrême droite, qui se prétend chrétien, de la tendance Lefebvre[1]. (Comme s'il était possible de rencontrer le moindre point commun entre les thèses d'extrême droite et l'Évangile ! Qui peut y arriver est bien malin !).

 

« Diretas Jà ! »

Un million de manifestants à Rio ! 1 700 000 à São Paulo ! Dans notre petite capitale du petit État de l'Espirito Santo, il y eut  environ 100 000 personnes à la manifestation du 18 avril (le Grand Vitόria doit actuellement approcher le million d'habitants). « Diretas jà ! » (Elections directes, maintenant !) ; « Nous voulons élire le Président du Brésil. » Le Président de la République est actuellement choisi selon la Constitution par le « Collège électoral » (sénateurs et députés fédéraux). Le parti du gouvernement militaire (PDS) a la majorité au Congrès, spécialement à cause d'un certain nombre de sénateurs « Biõnicos », c'est-à-dire qui ont été « nommés » par le gouvernement.

Un député d'opposition, Dante de Oliveira, avait préparé un projet d'amendement constitutionnel visant à faire élire le successeur de l'actuel Président de la République au suffrage universel (début 85). Bien qu'il se dise personnellement favorable aux élections « directes », le général Figueiredo, Président de la République, s'y oppose avec le Gouvernement. Depuis des mois, la presse ne parle que de cela. L'opposition a tenté de débaucher le maximum de parlementaires du PDS : le Président de la République a convoqué un à un tous les députés de son parti jugés hésitants. Une grève générale était prévue pour le 25 avril, jour du vote de l'amendement Dante de Oliveira. Mais le gouvernement  décréta l'état d'urgence à Brasilia, ville qui parut être en état de siège, et les syndicats préférèrent renoncer à la grève générale. À Brasilia, le moindre rassemblement était violemment réprimé, et les organes de presse de Brasilia ne pouvaient donner des nouvelles sur cet événement capital pour l'avenir du Brésil. Ce qui valut ce dessin d'un humoriste :

 

Un présentateur de télé, le 25 avril, annonce : Mutinerie dans les Caraïbes : la Libye accuse l'Angleterre ! Offensive soviétique en Afghanistan ! Manifestation des sidérurgistes en France ! Ici au Brésil, tout est tranquille ! Bonsoir !

 

Le projet Dante de Oliveira n'obtint pas les 2/3 des voix nécessaires. La déception fut grande dans tout le pays, car tous les sondages donnaient autour des 90 % de Brésiliens favorables aux Diretas Jà. Je dois dire que, dans les quartiers les plus populaires, on ne parlait guère de cela : dans le pays où les politicards croissent comme la mauvaise herbe, et où les véritables hommes politiques sont rarissimes exceptions (à tous les niveaux), les gens du peuple ne croient pas à la politique. La plupart des partis n'ont pas de programme : « alors, l'un ou l'autre ! » disent les gens... Actuellement, les magouillages continuent.

Parmi les nombreuses déclarations, celle de Dom João et de Dom Silvestre, le 13 mars :

 

Nous jugeons légitime l'effort du peuple en vue d'une plus grande participation dans les décisions qui concernent son destin, ceci à travers d'authentiques organisations et d'une mobilisation populaire non-violente. Donc nous donnons notre appui aux manifestations de la population pour les élections directes. Comme la majorité de la population, nous considérons l'actuel collège électoral non représentatif du peuple brésilien, et pour cela, illégitime. Nous savons que les grands problèmes qui affligent notre peuple, comme : chômage, sécheresse, absence d'une réforme agraire adaptée, corruption, violence, etc., ne se résoudront pas simplement par l'élection du Président de la République au suffrage universel. Toutefois, ce choix par le peuple donnera au chef de la nation l'autorité et la crédibilité nécessaires pour prendre les mesures urgentes et indispensables dont le pays a besoin. Ces mesures s'effectueront dès lors que tous collaboreront avec ceux qui auront reçu mandat du peuple.

 

D'un mot : elle est catastrophique. Ne dites pas : « C'est presque pareil chez nous ! » Ce serait une réflexion parfaitement idiote, de quelqu'un qui n'a rien compris. Excusez ! Il n’y a pas de comparaison possible ! Par exemple, pour l'agglomération de Vitόria (autour de 1 million d'habitants), on compte presque 150 000 personnes au chômage ou sans travail déclaré. Dans beaucoup de quartiers, c'est plus de la moitié de la population active qui n'a pas d'emploi. Il n'y a aucune allocation chômage, et le coût de la vie galope (autour de 230 % d'augmentation en 1983 !). Certains pensent peut-être : « Depuis le temps qu'on en parle, la situation du tiers-monde doit bien s'améliorer un petit peu ! » Détrompez-vous ! La situation empire de jour en jour, de mois en mois, d'année en année. Et cela ne vaut pas que pour le Brésil, malheureusement ! Et l'on sait que cela est dû à la politique des pays riches d'Occident, et tout particulièrement des USA. C'est le sens du cri d’alarme que viennent de lancer, en termes à peine voilés, les gouvernements d'Argentine, du Brésil, de Colombie et du Mexique.

Dans le Grand Vitόria, une quarantaine de comités chômeurs se sont organisés, revendiquant du gouvernement un panier d'alimentation, billets de bus gratuits, exemption du paiement de l'eau et de l'électricité. Le 6 juin, une grande manifestation aura lieu devant le Palais du gouverneur, avec campement, qui durera jusqu’à ce que les chômeurs obtiennent satisfaction. Ils demandent aussi l'ouverture de chantiers par le gouvernement de l'État. Le conseil pastoral du Grand Vitόria donne son appui, au nom de l'option préférentielle pour les pauvres.

 

• Pour rafraîchir la mémoire. Une statistique de la Banque mondiale, publiée en 1978 :

• 1 % des Brésiliens sont très riches, et possèdent près de la moitié de la richesse nationale.

• 4 % sont riches et ne vivent pas de travail, mais du capital et de rentes.

• 15 % sont bien : médecins, avocats, professeurs d'Université,... vivant la plupart du temps d'un travail intellectuel.

• 50 % sont pauvres, ne vivent pas, mais survivent de la vente de leurs bras : salariés, prolétaires, (de ces 50 %, 43 % reçoivent au maximum 1 salaire minimum 1/2 : aujourd'hui, le salaire minimum correspond à 520 francs français environ !).

• 30 % sont purement et simplement marginaux, travaillant au jour le jour, de temps en temps, chômeurs, sans aucune garantie sociale.

 

• Une exception : Le sac de ciment qui coûtait 5 600 cruzeiros il y a un mois, vaut aujourd'hui 2 200 cruzeiros ! Concurrence ? Ou surtout le fait que peu de gens pouvaient encore acheter ! Pour autant, croyez bien que le ciment n'est pas vendu à perte ! Alors, pauvres négociants qui ont une marge bénéficiaire si mince ! […]

 

• L’école privée au Brésil :

Extrait de Pelos pobres, contra a Pobreza :

Pour les pauvres, contre la Pauvreté, du frère Leonardo Boff :

 

Aujourd'hui, les vingt-trois universités catholiques qui existent au Brésil et les collèges catholiques, sont fréquentés seulement par ceux qui peuvent payer : ils éduquent les fils de riches... La revue VEJA (type L'Express) a présenté les femmes renommées et les hommes célèbres qui sont passés par les « super-collèges », presque tous catholiques... On pouvait espérer qu'après être passés par les collèges Saint-Ignace, Saint-Vincent, ou par l'Université catholique, ils auraient reçu une éducation chrétienne, et qu'ils seraient aujourd'hui, luttant au milieu des  pauvres, avocats des prolétaires, médecins de médecine populaire... Voyez plutôt : « x » sont ex-ministre ; « y », PDG de la Cacex ; « z », président de la Shell ; tous dans des postes de domination !... Certainement que l'idéal de chaque éducateur était de forger l'esprit de ces jeunes avec l'Évangile, avec Vatican II, pour que, plus tard, dans la société, ils puissent lutter et défendre ces valeurs chrétiennes. Cela, c'était l'intention. Et le peuple espère, voilà cinq cents ans, qu'ils viennent donner leur appui, ici en bas !

 

[…]

 

 

En vrac… Mais quelle vie !...

 

• La pastorale responsabilisante et les charismatiques

Dans une communauté, un groupe du « Renouveau charismatique » essayait de contrecarrer le travail, pour en revenir à des formes de prière beaucoup plus traditionnelles, sans lien avec la vie et les luttes du peuple. Il a fallu réagir. Les difficultés ont duré des mois, tout le conseil pastoral du secteur s'est plaint à l'évêque. Voyant les choses avec un peu de recul, le problème se montre assez complexe : des gens qui ont étudié un peu plus que les autres, qui ont une situation sociale un peu meilleure, qui ont la parole facile, veulent aussi dominer dans les communautés de base... Sans parler de quelques-uns qui ont des prétentions politiques. Le Renouveau charismatique devient un moyen de combattre l'esprit des communautés de base qui donne la parole en premier lieu aux « petits », aux « pauvres », dans l'esprit de la théologie de la Libération.

Dans cette communauté (São Sebastiao), la difficulté vaincue eut de bons résultats. Aujourd'hui, pour la première fois, des personnes simples et analphabètes participent à l'équipe de préparation au baptême, s'expriment à égalité dans les réunions du groupe de femmes, n'ont plus honte de s'exprimer publiquement lors du culte. L'option préférentielle pour les pauvres, c'est cela : non pas agir « pour » les pauvres, mais faire que les pauvres s'expriment, participent, et soient les propres SUJETS de leur libération.

« Le concile Vatican II, ce fut une affaire entre Européens ! » Telle est la position de pas mal de chrétiens ici qui pensent qu'un nouveau concile donnera plus d'expression aux Églises du tiers-monde. Dans le contexte actuel de « Retour à la Grande Discipline » dans l'Église (c'est le titre d'un livre fameux ici) ; est-ce pure utopie ?

 

• La lutte des groupes de femmes

C'est un travail incroyable que font les groupes de femmes dans les communautés de base. Dans le secteur de Rio Marinho que j'accompagne (dans ce secteur-là, environ 15 000 à 20 000 personnes, et six communautés), le groupe de femmes a réussi beaucoup de choses en un an. Il a empêché l'implantation d'un dépôt d'ordures à quelques dizaines de mètres des maisons ; il a obtenu qu'un des quartiers ait l'installation d'eau en même temps que d'autres quartiers (sans cette lutte, il allait être « oublié » pendant cinq ans encore !) ; il a obtenu qu'un marché hebdomadaire soit organisé, ce qui permet aux ménagères d'acheter fruits et légumes sur place à des prix très intéressants. Il est en train d'obtenir la construction d'une école primaire qui manquait. En même temps, tout cela s'accompagne de révision de vie et d'approfondissement de la foi. Dona Maria, qui ne sait pas lire, disait l'autre jour : « Il y a un an, je pensais que je n'étais rien. Maintenant, je sais que je suis égale aux autres, que j'ai des droits, et qu'ensemble nous pouvons obtenir d'être respectés. »

 

• Des droits aussi dans l’Église

Sur proposition d'un curé, ce même secteur de Rio Marinho devait passer à une autre paroisse. Les communautés se réunirent et refusèrent nettement la proposition présentée par le Conseil de l'évêque.

 

Nous avons appris trop de choses ces dernières années pour accepter de retourner dans une paroisse dont le curé va venir célébrer la messe, mais sans nous aider à réfléchir et à nous organiser. Nous apprenons à réagir face aux puissants qui nous oppriment au travail et dans la politique ; dans l'Église aussi, nous voulons être écoutés et respectés.

 

C'est bien dans cette ligne qu'a travaillé la dernière Assemblée générale de la CNBB (Conférence Nationale des Evêques du Brésil), spécialement en étudiant et adoptant le document : Nordeste : défi à la mission d’évangélisation de l’Église au Brésil. Les évêques se disent fermement décidés à « assumer la formation de prêtres, religieuses et laïcs compromis avec la libération du peuple ». 

 

Conclusion :

Ces Echos de Vitória sont bien longs ! Mais il s'est passé tant de choses importantes ce trimestre ! Et puis, beaucoup d'entre vous pourront profiter des "grandes vacances" pour approfondir un peu le contenu de ces quelques échos !... Et que serait-ce, si j'avais eu la place de faire le compte-rendu d'une session de Bible de 11 jours que j'ai suivie, animée par Carlos Mesters ? Je souhaiterais à tous de faire une telle découverte, pour senti l'Espérance et la force de libération que la Bible peut nous donner, croyants et incroyants.

 

Bonnes vacances ! À bientôt !

 

Gaby

 


[1] Marcel Lefebvre [1905-1991] membre de la congrégation du Saint-Esprit dont il deviendra supérieur général après avoir été, entre autres, archevêque de Dakar ; hostile à Vatican II, il fonde en 1970 la Fraternité Saint-Pie X et le séminaire d’Ecône en Suisse, puis crée un schisme en ordonnant quatre évêques en 1980.

 

ECOS DE VITÓRIA Nº 14

 

1º DE JUNHO DE 1984


 

QUANDO MORREU O PROFETA...[1]

Quando morreu o profeta

Quando morreu o profeta

Todo o povo

Todo o povo

Todo o povo rezou:

 

“Quem vai defender os pobres?

Quem vai defender os pobres:

Os sem teto,

Os torturados,

Todos àqueles que não são NADA?”

 

“Dom João lançou a semente

Do Cristo ele foi a presença

E nós devemos

Dar frutos

Dom João continua conosco”

 

Dom João Batista da Mota e Albuquerque, arcebispo de Vitória desde 1957, morreu no último 27 de abril. Essas estrofes parodiando Gilbert Bécaud são apenas a tradução das expressões do povo, no dia do sepultamento. É impossível compreender essas reações fora do contexto de uma Igreja que tenta fazer seriamente a opção pelos pobres. Nessa perspectiva, a Igreja começa a se tornar evangélica, o bispo torna-se “a voz daqueles que estão sem voz”. Problemas de expulsão da terra, greves, abusos contra os presos, leis democráticas desrespeitadas... é primeiro na porta do bispo que vamos bater. Nos EV 13, eu falei de Dom João denunciando as torturas e sendo caluniado; recentemente um grande grupo de presos assinou uma carta em homenagem a Dom João, declarando seu reconhecimento e sua vontade de seguir um outro caminho quando eles forem libertados, lembrando-se de Dom João, muito criticado porque tomou a sua defesa.

O enterro foi como Dom João queria que fosse: uma última pregação. Simplicidade total: caixão simples e nu, nada de arranjos de flores nem coroas, nenhum discurso oficial, nem lugares reservados às autoridades. A multidão de pessoas simples que desfilava por horas desde o dia 27 à noite até o 28 de manhã, diante do caixão aberto, e que se expressava espontaneamente. Maria Clara, militante do movimento popular, mãe de família (um de seus filhos está preso), amiga de Dom João, começa em voz alta, por própria iniciativa,a reza de um terço. E ardendo em vida e emoção, ela ora o “Pai nosso que estás no céu” e “Nosso pai Dom João”; antes de cada dezena do terço, Maria torna-se “mãe dos prisioneiros”, “mãe dos desempregados”, “mãe daqueles que lutam pela libertação”, “mãe dos pobres ávidos de dignidade e de justiça”...

Na missa do enterro, o vice-presidente da CNBB fez a homilia. No final, cinco leigos, uma religiosa e um padre disseram quem foi Dom João para a renovação da Igreja, pela defesa dos pobres e a luta pela justiça. Cada vez a multidão aplaudia muito forte. O topo dos aplausos foi quando um dos leigos aproveitou a ocasião para pedir que a televisão volte a apresentar, todo domingo, a missa da diocese animada pelas comunidades de base, missa durante a qual Dom João gostava tanto de se expressar.

Dom Silvestre, arcebispo coadjutor, sucedeu imediatamente Dom João, que ia completar 75 anos no próximo mês de setembro. Por outro lado, desde março, um bispo auxiliar foi designado: Dom Geraldo, 42 anos, nascido próximo de Vitória, que era reitor do seminário. Ele foi ordenado bispo na catedral de Vitória, ontem à noite, 31 de maio.

 

 

PERSEGUIÇÕES:

Falei de múltiplos ataques contra Dom João pelos “grandes”. Porém, sua personalidade e suas reações proféticas se impuseram. Há muito tempo que a missa televisionada todo domingo de manhã, incomodava, mas o proprietário do canal não tinha ousado ainda suprimi-la. Ele o fez,no início de março, logo depois que Dom João deixou Vitória para ir a Roma, via Rio. A cada semana, uma comunidade diferente animava a missa, no estúdio da TV Gazeta. Dom João, ou um padre daqui, assumia a homilia. Essa missa era muito assistida, porque ela era a expressão da vida do povo. Era um dos raros momentos de verdade na tv durante a semana. No mesmo horário, a TV Gazeta passa agora uma missa vinda de Belo Horizonte, mas o povo daqui não gosta, ridiculariza essa missa com cantores de gravata, onde não se fala da vida quotidiana. Recentemente, a diocese conseguiu recomeçar a “nossa missa” dominical em um outro canal.

Em Linhares, outra cidade da diocese, a cerca de 150 km de Vitória, a missa principal do domingo de manhã passava na mais importante rádio local. Ela acaba de ser suspensa: “Eles” disseram que era a política! E há algumas semanas, as pessoas do movimento tristemente famoso na América Latina, a TFP (Tradição, Família, Propriedade) manifestaram-se, em Linhares, sem dúvida a mando dos grandes proprietários e de alguns homens políticos, contra a Igreja local e especialmente “os padres estrangeiros comunistas”! – TFP é um movimento de extrema direita, que se pretende cristão, de tendência Lefebvre[2]. (Como se fosse possível de encontrar qualquer ponto comum entre as teses de extrema direita e o Evangelho! Quem encontrar é muito perspicaz!)

 

DIRETAS JÁ

Um milhão de manifestantes no Rio! Um milhão e 700 mil em São Paulo! Na nossa pequena capital do pequeno Estado do Espírito Santo, houve cerca de 100.000 pessoas na manifestação do dia 18 de abril (a Grande Vitória deve atualmente aproximar-se de1 milhão de habitantes). “- Diretas Já !”, “- Eleições diretas, agora!”  “- Queremos eleger o presidente do Brasil”. O Presidente da República é atualmente escolhido, segundo a Constituição, pelo “Colégio Eleitoral” (senadores e deputados federais). O partido do governo militar (PDS) tem a maioria no Congresso, especialmente por causa de um certo número de senadores “biônicos”, quer dizer, que foram nomeados pelo governo.

Um deputado de oposição, Dante de Oliveira, havia preparado um projeto de emenda constitucional visando eleger o sucessor do atual Presidente da República[3]por meio de sufrágio universal (início de 85). Embora se declarasse pessoalmente favorável às eleições "diretas", o General Figueiredo, Presidente da República, com o Governo, se opõem a essa emenda. Por meses a imprensa só fala nisso. A oposição tentou aliciar o máximo de parlamentares do PDS; o Presidente da República convocou, um a um, os deputados de seu partido considerados hesitantes. Uma greve geral estava prevista para o dia 25 de abril, dia do voto da emenda Dante de Oliveira. Mas o Governo decretou estado de urgência em Brasília, cidade que parecia estar em estado de sítio, e os sindicalistas preferiram renunciar à greve geral. Em Brasília, qualquer reunião foi violentamente reprimida e os órgãos de imprensa de Brasília não puderam dar notícias desse acontecimento capital para o futuro do Brasil. Esse fato ganhou o seguinte desenho de um humorista: “Um apresentador de TV, no dia 25 de abril, anuncia: revolta no Caribe: a Líbia acusa a Inglaterra! - Ofensiva soviética no Afeganistão! - Manifestação dos metalúrgicos na França! - Aqui no Brasil, tudo tranquilo! Boa noite!”.

O projeto Dante de Oliveira não obteve os 2/3 dos votos necessários. A decepção foi grande em todo o país, pois todas as enquetes davam em torno de 90% de brasileiros favoráveis às Diretas Já. Eu devo dizer que, nos bairros mais populares, pouco se falou disso: neste país onde os politiqueiros crescem como erva daninha, e onde os verdadeiros homens políticos são raríssimas exceções (em todos os níveis), as pessoas do povo não acreditam na política. A maior parte dos partidos não tem programa: “então, ou um ou outro!”, dizem as pessoas... Atualmente, as conspirações continuam.

Entre as inúmeras declarações, eu destaco essa de Dom João e Dom Silvestre, no dia 13 de março: “Nós julgamos legítimo o esforço do povo em vista de uma maior participação nas decisões que concernem a seu destino, isso através da autêntica organização e de uma mobilização popular não violenta. Portanto, nós damos nosso apoio às manifestações da população por eleições diretas. Como a maioria da população, nós consideramos o atual Colégio Eleitoral não representativo do povo brasileiro, e, por isso, ilegítimo. Nós sabemos que os grandes problemas que afligem nosso povo, como desemprego, seca, ausência de uma reforma agrária, corrupção, violência, etc., não se resolvem simplesmente pela eleição do Presidente da República pelo sufrágio universal. Porém, esta escolha pelo povo dará ao chefe da nação a autoridade e a credibilidade necessárias para tomar medidas urgentes e indispensáveis que o país precisa. Essas medidas serão realizadas quando todos colaborarem com aqueles que receberem um mandato do povo”.

 

SITUAÇÃO ECONÔMICA;

Em uma palavra: ela é CATASTRÓFICA. Não digam: “É quase a mesma que aqui!” Seria uma reflexão perfeitamente equivocada, de alguém que não compreendeu nada. Desculpe! NÃO EXISTE COMPARAÇÃO POSSÍVEL! Por exemplo, em Vitória (em torno de 1 milhão de habitantes), há quase 150.000 pessoas desempregadas ou sem trabalho declarado. Em muitos bairros, é mais da metade da população ativa que não tem emprego. Não há nenhum subsídio de desemprego e o custo de vida galopa (ao redor de 230% de aumento em 1983!). Alguns pensam talvez: “Desde que falemos mais disso, a situação do Terceiro Mundo deve bem melhorar um pouquinho!” DESENGANEM-SE! A situação piora dia após dia, mês após mês, ano após ano. E isso se aplica não só para o Brasil, infelizmente! E sabemos que isso é devido à política dos países ricos do Ocidente, e, especialmente, dos USA. Este é o significado do grito de alarme que acaba de lançar, em termos mal-velados, os governos da Argentina, do Brasil, da Colômbia e do México.

Na Grande Vitória, quarenta comitês de desempregados se organizaram, reivindicando do Governo uma cesta básica de alimentação, passagens de ônibus gratuitas, isenção das contas de água e energia. No dia 6 de junho, uma grande manifestação vai acontecer diante do Palácio do Governo, com acampamento, que vai durar até que os desempregados tenham resultados. Eles pedem também a abertura de frentes de trabalho pelo Governo do Estado. O Conselho Pastoral da Grande Vitória dá o seu apoio, em nome da opção preferencial pelos pobres.


Para refrescar a memória. Uma estatística do Banco Mundial, publicada em 1978: 1% de brasileiros é MUITO RICO, e possui a metade da riqueza nacional. 4% são RICOS e não vivem do trabalho, mas do capital e de rendas. 15% estão BEM: médicos, advogados, professores universitários,... Vivem, a maioria do tempo, de um trabalho intelectual. 50% são POBRES, não vivem, mas sobrevivem da venda de sua força de trabalho: assalariados, proletários. (destes 50%, 43% recebem no máximo um salário mínimo e meio; hoje, o salário mínimo corresponde a 520 F franceses, aproximadamente!). 30% são pura e simplesmente marginais, trabalhando diariamente, ocasionalmente, sem nenhuma garantia social.

 

UMA EXCEÇÃO:

O saco de cimento que custava 5.600 cruzeiros há um mês, vale hoje 2.200 cruzeiros! Concorrência? Ou principalmente o fato de que poucas pessoas podem ainda comprar?
 

CARTAS RECEBIDAS...

Depois dos EV nº 13, poucas reações: onze pessoas que escreveram e fizeram alusão ao seu conteúdo. Todas as reações são bastante positivas.

1) “Suas questões mexeram comigo. Por favor, continue! Continue a gritar, continue a denunciar, continue chamando. É verdade que os franceses são bastante apáticos, mas é preciso sacudir essa apatia; e quem o faria, senão os testemunhos dos escândalos?!”

2) “Reli os EV duas vezes no mesmo dia, e eu vou reler de novo. Eu acabo de ver na TV alemã um filme documentário que trata da situação do norte do Brasil. A mensagem é muito clara e coincide totalmente com as informações que você nos deu. Portanto, eu não compreendo os que te desaprovam... Certamente que é difícil digerir as realidades dramáticas do Terceiro Mundo que interrogam, constantemente, nosso modo de vida”.

3) “Seus últimos EV foram  bem  tristes e desafiantes. As mudanças parecem não chegar; a miséria, o medo, a morte, parecem crescer sempre um pouco mais. Isto nos coloca bem em questão, nós que estamos repletos de tudo”.

4) “Os EV 13  confirmam tudo o que que podemos receber do Chile, da Bolívia, todos os artigos de “Peuples du monde”[4] e de diversos jornais e revistas. Então, como podemos te acusar de exagerar ou de orientar? Sem o seu constante questionamento, acabaríamos por estar completamente acomodados, alienados do que está acontecendo lá fora, incrédulos e perplexos... Não nos deixe sonhar! Aqui , não é cor de rosa para muitos e, em um outro nível, o padre Joseph da ATD faz  a mesma abordagem para o Quarto Mundo[5]... Um pouco ou muito privilegiados, o que fazemos para mudar isso? Não temos a reação do jovem homem rico, a quem Jesus pediu de vender tudo e segui-lo?”

5) “Os últimos EV nos interessaram e questionaram muito.”

6) “Eu gosto muito do seu olhar sobre a realidade do Brasil. Tremo, às vezes, ao saber que certos bispos chegam aos 75 anos” (um padre)

7) (um padre de 75 anos) “As questões: Terceiro Mundo, Desenvolvimento, Igreja universal, são questões que passam também por alguns de nossos ‘homens de Igreja’ da França, bem após o episódio da ‘escola’[6]... Dentre as revistas que você nos apresenta, eu só encontro a TC (Témoignage Chrétien) que denuncia o ‘sepultamento’, por Roma, da Teologia da Libertação.

8) (uma portuguesa que mora na França) “Os EV me causam grande dor. Sinto tristeza de não poder remediar tão grande miséria. Meu marido, doente, não trabalha há 7 anos. Ele vive na França há 22 anos, mas, não sendo francês, recebe pouco... Que o Senhor ressuscite em diversos corações que poderiam muito fazer, mas que são completamente ‘frios’.”

9) “Gostei muito dos EV 13, mas acho que eu preferia quando você nos apresentava seu ponto de vista pessoal. É difícil agradar a todo mundo!”

10) “O estilo dos EV mudou. Pessoalmente eu prefiro assim, mesmo se, fundamentalmente, nada mudou, e é isso o mais importante. Eu fiquei bastante decepcionado acerca da posição do episcopado francês quanto à questão ‘escola livre’[7], e a direita se rejubila! Em todo caso, parece-me que os problemas do Terceiro Mundo são muito mais importantes que essa ‘guerra escolar’.”

11) “Feliz de receber os EV. Nós os divulgamos o máximo possível.”

 

UMA REAÇÃO PESSOAL:

A Câmara de Vereadores de Orleans recusou-se de dar a uma rua da cidade o nome de GUY-MARIE RIOBE, bispo de Orleans, cujas posições corajosas e evangélicas revelaram um grande profeta francês contemporâneo. Estes vereadores do PR[8] e RPR[9] que votaram contra, e estes vereadores do CDS[10] (alguns dos quais se dizem “democratas cristãos”!!!), que corajosamente se abstiveram, o que eles entenderam do Evangelho? Como os conservadores daqui, eles aceitam a Igreja quando ela se restringe à sacristia, mas quando ela começa a pregar o Evangelho, que é Libertação, Paz, Justiça, Amor radical aos pobres, eles a rejeitam. Se esses vereadores, e seus semelhantes, vivessem aqui, eu sei muito bem de que lado eles seriam!

 

DEPOIS DE 1º DE MARÇO, ELES RECEBERAM DE VOCÊS:

- O movimento dos desempregados de Porto de Santana/Flexal: 1.190 F, aproximadamente.

- Várias Comunidades de Base que constroem ou reformam igrejas ou locais indispensáveis de reuniões: cerca de 8.350 F, aproximadamente.

 

ESCOLA PARTICULAR NO BRASIL:

(Extraído de “Pelos pobres, contra a pobreza”, de frei Leonardo Boff:) “Hoje, as 23 universidades católicas que existem no Brasil, e Escolas Católicas, são freqüentadas somente por aqueles que podem pagar: educam os filhos dos ricos... A revista Veja fez uma matéria apresentando as mulheres e homens renomados que passaram pelos ‘super-colégios’, quase todos católicos... Poderíamos esperar que após ter passado pelos Colégios Santo Inácio, São Vicente, ou por Universidade Católica, eles tivessem recebido uma educação cristã, e que eles estivessem hoje lutando em favor dos pobres, sendo advogados de proletários, médicos da medicina popular... O que vemos, no entanto: X, ex-ministro; Y, PDG[11] da Cacex[12]; Z, presidente da Shell; todos em postos de dominação! Certamente o ideal de cada educador foi o de forjar o espírito desses jovens por meio do Evangelho, com o Vaticano II, para que, mais tarde, na sociedade, eles pudessem lutar e defender esses valores cristãos. Essa era a intenção. E o povo espera, já a 500 anos, que eles venham lhes apoiar aqui em baixo.”

 

NOTÍCIAS BREVES... MAS QUE VIDA!

  • Encontrei, no Rio, Aristide Camio. Ele analisa o pedido de seu bispo para retornar à mesma diocese... Apesar dos riscos! Francisco Gouriou ainda não tomou sua decisão. No momento, nem um, nem outro, pode deixar o Brasil.
  • Uma religiosa: “Tudo o que vem da Europa ou dos Estados Unidos me dão medo!”
  • Explicação sobre as tentações de Jesus no deserto, por Carlinda, esposa de trabalhador assalariado: “o diabo espera que Jesus se canse para então dominá-lo; como aqueles que nos oprimem, que esperam que o povo se canse de lutar”.
  • As informações que temos aqui sobre a Nicarágua não têm nada a ver com aquelas que são publicadas em jornais franceses como o “Le Monde”. Aqui, todos aqueles que são, ao menos um pouco, solidários com as lutas do povo brasileiro, se sentem profundamente em comunhão com o Governo da Nicarágua, e absolutamente revoltados contra o imperialismo norte-americano... inclusive no interior da Igreja. O povo da Nicarágua representa hoje, na América Latina, o que representaram CHE GUEVARA ou Camilo TORRES.
  • Pensem nisso!Penha tem uma pequena câmera fotográfica que utiliza pequenos rolos de filme. Ela é vendedora: “É bom ter dinheiro! O último filme que eu tirei, levei 8 meses para revelar!”
  • Em uma comunidade, um grupo da “Renovação Carismática” tentou diminuir a força do trabalho, para retomar formas tradicionais de oração, sem ligação com a vida e as lutas do povo. Foi preciso reagir.  As desavenças duraram meses. Todo o Conselho de Pastoral do setor foram reclamar junto ao bispo. Vendo o caso com um pouco de distanciamento, o problema se mostra bem complexo: pessoas que tem um pouco mais de estudos que outras, que tem uma situação social um pouco melhor, que discursam com mais facilidade, querem dominar nas comunidades de base... sem falar de alguns que têm pretensões políticas. A Renovação Carismática se torna um meio de combater o espírito das comunidades de base, que dão a palavra em primeiro lugar aos “pequenos”, aos “pobres”, no espírito da Teologia da Libertação.

Nessa comunidade (São Sebastião), após a dificuldade vencida, houve bons resultados. Hoje, pela primeira vez, pessoas simples e analfabetas participam da equipe de preparação ao Batismo, exprimem-se igualmente na reunião do grupo de mulheres, não têm vergonha de se exprimir publicamente durante as celebrações. A opção preferencial pelos pobres é isso: não agir “pelos” pobres, mas fazer com que os pobres se exprimam, participem e sejam os próprios SUJEITOS de sua libertação.

  • “O CONCILIO VATICANO II , foi um negócio entre europeus!”, tal é a opinião de muitos cristãos por aqui, que pensam que um novo Concílio dará maior expressão à Igreja do Terceiro Mundo. No contexto atual de “A Volta à Grande Disciplina” na Igreja (título de um livro famoso aqui[13]) é apenas UTOPIA?
  • A LUTA DOS GRUPOS DE MULHERES. É um trabalho incrível que fazem os grupos de mulheres nas comunidades de base. No setor Rio Marinho, que eu acompanho (neste setor tem aproximadamente 15.000 a 20.000 pessoas e 6 comunidades), o grupo de mulheres conquistou muitas coisas em um ano. Ele impediu a implantação de um depósito de lixo a algumas dezenas de metros das casas; ele conseguiu que um dos bairros recebesse a instalação de água ao mesmo tempo em que outros bairros (sem essa luta, ele ia ser esquecido durante cinco anos ainda); ele obteve  que uma feira semanal fosse organizada,  que permite às donas de casa comprar frutas e legumes, no local, com preços interessantes. Está conseguindo a construção de uma escola primária, que faltava. Ao mesmo tempo, tudo isso acompanhado de uma revisão de vida e do aprofundamento da fé. Dona Maria, que não sabe ler, dizia outro dia: “Há um ano, eu pensava que eu não era nada. Agora eu sei que eu sou igual aos outros, que tenho direitos, e que juntos podemos conseguir ser respeitados”.
  • OS DIREITOS TAMBÉM NA IGREJA. Proposto por um padre, este mesmo setor de Rio Marinho deveria passar para uma outra paróquia. As comunidades se reuniram e recusaram claramente a proposição apresentada pelo Conselho do bispo. “Nós aprendemos muitas coisas esses últimos anos para aceitar retornar numa paróquia em que o padre vem só para celebrar a missa, sem nos ajudar a refletir e a nos organizar. Nós aprendemos a reagir face aos poderosos que nos oprimem no trabalho e na política; na Igreja também, nós queremos ser escutados e respeitados”.

É bem nesta linha que trabalhou a última Assembleia Geral da CNBB, especialmente estudando e adotando o documento: “NORDESTE: DESAFIO À MISSÃO DA IGREJA NO BRASIL”[14]. Os bispos se dizem firmemente decididos a “assumir a formação de padres, religiosas e leigos comprometidos com a libertação do povo”.

 

CONCLUSÃO

Estes Ecos de Vitória são longos! Mas aconteceram tantas coisas importantes neste trimestre! E depois, muitos dentre vocês poderão aproveitar as “grandes férias”[15] para aprofundar um pouco o conteúdo destes alguns ecos!... E seria ainda maior, se eu tivesse lugar para relatar um curso de Bíblia, de 11 dias, que eu acompanhei, em abril, animado por Carlos Mesters. Eu desejaria a todos de fazer tal descoberta, para sentir a esperança e a força de libertação que a Bíblia pode nos dar, crentes e descrentes.

Boas férias! Até breve!

Gaby

 


[1] Padre Gabriel faz aqui uma paródia de uma das canções de Gilbert Bécaud, cantor e compositor francês (1927-2001). A letra original é “Quand il est mort le poète” (Quando morreu o poeta), composta em 1965.

[2] Dom Marcel Lefebvre foi um bispo francês que se notabilizou pela forte oposição à reforma proposta pelo Concílio Vaticano II. Suas declarações contra a Igreja lhe renderam uma suspensão de ordem, em julho de 1976. Em maio de 1988, o então Cardeal Ratzinger deu-lhe novos poderes eclesiais. Em junho do mesmo ano, novas atitudes de Lefebvre levaram o Papa João Paulo II a excomungá-lo. Essa excomunhão foi revogada em janeiro de 2009, pelo mesmo Ratzinger, então Papa Bento XVI. Marcel Lefebvre morreu aos 85 anos, em março de 1991.

[3]O então Presidente da República era o General João Figueiredo.

[4] "Povos do mundo"

[5] Quarto Mundo: "de acordo com a Teoria dos Mundos, são as nações internacionalmente reconhecidas, mas não independentes, por exemplo, o Curdistão e o Tibete". "O termo Quarto Mundo também pode referir-se a sub-populações socialmente excluídas da sociedade global, ou mesmo a povos nômades, pastorais e caçadores-coletores, que vivem além da norma industrial moderna". "Na França, o conceito de 'le quart monde', o Quarto Mundo, refere-se à população pobre ou miserável oriunda do Terceiro Mundo e que vive nos países desenvolvidos do Primeiro Mundo". (informações coletadas no dia 19 de maio de 2016 no endereço eletrônico https://pt.wikipedia.org/wiki/Quarto_Mundo

[6]Referência ao Movimento Escola Livre, de 1983-84, na França, que recebeu, ora expressivo, ora tímido apoio dos bispado francês; com reações pró e contra, por parte dos católicos.

[7]Idem.

[8] Partido Político: Partido Republicano

[9] Partido Político: Reagrupamento Para a República

[10] Partido Político: Centro de Democratas Sociais

[11]Sigla para Presidente Diretor Geral.

[12]Cacex: Carteira de Comércio Exterior.

[13] "A Volta à Grande Disciplina". João Batista Libânio. Coleção Teologia e Evangelização. Nº 4. Ed. Loyola.

[14]Documento 31 da CNBB.

[15]As “Grandes Férias” são um período mais longo de férias escolares anuais na França; indo do mês de julho a outubro.

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11 décembre 2020 5 11 /12 /décembre /2020 00:39

Le Seigneur connaît le chemin des justes,
mais le chemin des méchants se perdra.

Ps 1, 6 extrait du ps lu le 2ème vendredi de l'Avent

Pour la journée internationale des Droits Humains, comenda Padre Gabriel à Cariacica le 10/12/2019

Pour la journée internationale des Droits Humains, comenda Padre Gabriel à Cariacica le 10/12/2019

Dom João Batista, archevêque de Vitόria : « À un droit correspond un devoir : quand un droit de l'homme n'est pas respecté, j'ai le devoir de crier ! »

- Dom João Batista, arcebispo de Vitória: “A um direito corresponde um dever: quando um direito do homem não é respeitado, MEU DEVER É GRITAR!”.

 

 

Leia a carta integra em português abaixo.

Un Clic ici pour toute information sur les publications : "Chemins d'Avent avec Gaby"

 

Echos de Vitόria

 

N° 13  -  29 février 1984

 

 

 

Faits divers :

 

« Le manque de nourriture tue 102 personnes en six mois dans le Grand Vitόria »

(A Gazeta, quotidien de Vitόria, 21 février 1984)

 

En février, jusqu'au 20, trente-quatre cadavres étaient déjà passés par le Département médico-légal (DML). Tous montraient les mêmes phénomènes, la grande majorité étant des cadavres d'enfants, entre 0 et 2 ans... 80 % des enfants reçus au service d'urgence de Itacibà manifestent les mêmes symptômes de dénutrition. Selon le Président de l'Institut de santé publique de l'État, le phénomène n'est pas dû seulement au système national de Santé du pays, mais principalement à la situation socio-économique de la population.

 

Le Département médico-légal est sans doute le seul organisme à posséder les données statistiques sur le nombre de morts pour dénutrition dans le Grand Vitόria. Par suite du manque de conditions techniques et de professionnels spécialisés, les données disponibles peuvent bien ne pas correspondre à la réalité, qui est sans doute bien pire... Du 1er au 20 février, le directeur du DML dit avoir enregistré la mort de six adultes et de huit enfants pour dénutrition. En outre, dans le service, vingt corps sont en attente de sépulture. Souvent, les parents d'enfants morts de dénutrition viennent au service avec l'enfant mort dans les bras, disant qu'ils n'ont pas l'argent nécessaire pour la sépulture, et ils demandent aussi de quoi payer le billet de bus pour retourner à la maison...

 

À Itanhenga, selon un fonctionnaire du secrétariat du Bien-Être social, il y a 30 000 habitants, et au moins 50 à 60 % de la population active est composée de chômeurs, vivant en situation de faim et de misère. (Itanhenga est une favela (bidonville) de notre municipe).

 

« La consommation de viande a diminué de 40 % au Brésil en 1983 » (A Gazeta du 14 février 1983).

« Ceci est dû au faible pouvoir d'achat de la population », dit le président de 1'Union nationale du commerce de détail de viandes fraîches. De ce fait, le pays est déjà passé du deuxième au quatrième rang de producteur mondial de viande.

 

« Le peuple brésilien a pratiquement perdu l’habitude de lire »

(0 São Paulo : hebdomadaire du diocèse de São Paulo du 10 au 16 février1984).

 

Les statistiques officielles montrent que, en 1981, les journaux vendaient chaque jour 3 938 000 exemplaires en moyenne. Ceci est moins que ce qui se vendait avant le coup d'État de 1964, étant donné que la  population a presque doublé pendant cette période. Si nous considérons deux lecteurs par journal, nous arrivons à la conclusion que 8 millions de Brésiliens, sur les 125 millions que nous sommes, lisent un journal.

 

Considérant cela du point de vue  régional, la situation est bien pire. En 1981, 65 % des journaux  se vendirent dans l'axe Rio-São Paulo !

 

Dans un État de niveau moyen de développement, par exemple le Minas Gérais, il se vend un journal pour soixante-trois habitants ! Toutefois, il y a plus grave. Il y a trois ans, une étude de marché a montré ce que l'acheteur moyen recherchait dans les journaux. Environ la moitié des acheteurs de L'État de São Paulo recherchent offres d'emplois ou maisons à louer. Les autres journaux se vendent pratiquement pour les nouvelles sportives, les crimes ou les spectacles.

L'étude faite en 1981 laisse percevoir que les lecteurs lisant « politiquement » le journal, ne dépassaient pas 10 %. Lire politiquement le journal veut dire lire les nouvelles nationales, internationales, syndicales, et les éditoriaux. Si seulement 8 millions de Brésiliens lisent un journal, il n'y en a pas plus d'un million pour le lire « politiquement ». C'est une tragédie du point de vue culturel et de prise de conscience politique.

 

• Information complémentaire : Pas de redevance télé au Brésil. La télé est un tel moyen de propagande politique et commerciale, que tout est fait pour qu'elle entre dans les baraques les plus misérables ! Les partis d'opposition ont réuni 400 000 personnes à São Paulo, pour demander que le prochain Président de la République soit élu directement par tous les électeurs. La plus grande chaîne de télévision (Rede Globo) n'a rien annoncé, et a seulement présenté un reportage de quelques secondes ! C'était la plus grande concentration politique du pays depuis de très nombreuses années. Mais d'opposition !

 

• Travailleur rural tué par son patron

Le 6 février dernier, à Santa Tereza (Espirito Santo), José Alves Martins fut tué à coup de fusil par le propriétaire de la fazenda pour lequel il travaillait. José, leader de communauté, défendait ses droits et aidait d'autres travailleurs ruraux à se conscientiser. En 1983, plus de cent meurtres de travailleurs ruraux tués par leurs patrons ou par des tueurs à gages, sans parler des crimes camouflés sous d'autres motifs.

 

• Au cours d’une réunion de femmes à Porto de Santana

Plus de 40 000 habitants dans ce secteur. À peine un poste médical d'urgence, qui fonctionne (parfois !) et moins de deux heures par jour. Pas d'ambulance. Un dentiste vient, mais il n'y a pas de matériel pour soigner. Pas de remèdes gratuits. Souvent, le médecin arrive à l'heure où le poste médical va fermer.

 

• Répression contre les chômeurs

Dans divers quartiers du Grand Vitόria (plus de 1 million d'habitants actuellement), des comités de chômeurs s'organisent. Le 26 janvier, une manifestation pacifique était organisée devant le Palais du gouverneur à Vitόria. Le gouverneur est d'opposition (du PMDB), mais pour pouvoir obtenir des fonds du Gouvernement fédéral de Brasilia, il se comporte souvent de manière pire que les gouverneurs du Parti officiel (PDS). Il envoya donc la police, pour exiger de plier les banderoles. Il y eut quelques heurts.

Il faut rappeler que les chômeurs (jusqu'à 60 % des travailleurs, dans quelques quartiers) ne touchent aucune indemnité. Les comités de chômeurs qui s'organisent demandent à ne pas payer l'eau, l'électricité, les transports, à bénéficier de quelques restes qui se perdent chaque jour au marché en gros de Vitόria. Mais ils n'ont encore rien obtenu.

 

• Quelques flashs sur la vie ouvrière

Dao travaille dans la Bahia : il raconte. Chaque ouvrier a une « carte professionnelle », avec tous les emplois occupés, avec dates, et salaires reçus. Certaines entreprises retiennent la carte professionnelle pendant huit jours : temps de faire des contrôles ou enquêtes, d'empêcher aussi que le travailleur ne se présente ailleurs. Sans parler de cet aspect policier, c'est huit jours perdus pour chercher un autre emploi, car il est impossible de se présenter sans carte de travail. Telle entreprise n'embauche que si vous avez une recommandation du conseiller municipal PDS ! Une autre, seulement si vous avez la carte de ce parti ! Tels patrons créent plusieurs entreprises faisant le même service, au même endroit. De temps en temps, une disparaît soudain, laissant les employés sur le tapis, sans paye. Comme l'entreprise n'existe plus, l'employé n'a aucun recours.

 

• Je suis passé dans le Nordeste

Je sais que la télévision française donne actuellement d'excellentes informations sur le tiers-monde, et en particulier qu'il y a eu de nombreux reportages sur le Nordeste brésilien. Je serai donc très bref sur les quelques jours passés, en janvier, dans l'État du Sergipe, dans la petite ville de Propriá. Le Sergipe est le plus petit État du Brésil, le moins peuplé et le plus délaissé. Les gens sont totalement dans la main de politicards : ils vivent de sous-emploi. Presque personne n'a la possibilité d'envoyer les enfants à l'école. La rue où je logeais, chez des religieuses qui ont choisi de vivre dans un quartier très pauvre, grouille d'enfants : seuls quelques-uns vont à l'école. Tellement habitués à la démagogie, la grande majorité ne pensent même pas à revendiquer : propriétaires terriens, maîtres d'école et gens d'Église leur ont tellement dit que ceux qui commandent sont les représentants de Dieu sur Terre ! D'ailleurs, dans ce coin, le Concile n'est pas encore arrivé : il n'y a pas de communautés ecclésiales de base. J'ai visité une Frente de Trabalho, ces espèces de travaux publics inventés pour que les victimes de la sécheresse aient un travail et un revenu. Pour 15 000 cruzeiros par mois (environ 107 francs !), ils font du terrassement tout le jour. Pour faire des canalisations qui, du grand fleuve voisin, pourraient amener l'eau dans les régions les plus sèches ? Absolument pas ! Ils creusent des trous, qui se rempliront peut-être d'eau un jour et qui, en tout état de cause, ne serviront qu'à étancher la soif du bétail des grands fazendeiros. Quant à l'aide financière de l'étranger, pour ce que je connais, seule arrive dans la main des nécessiteux celle qui passe par des diocèses ou organismes d'Église. Le reste, ça profite aux hommes du PDS et à leur propagande d'aliénation !

 

• Tortures

Au mois de janvier, trente prisonniers de droit commun détenus dans les prisons d'une caserne de la police militaire, écrivent une lettre pour dénoncer des tortures qu'ils ont subies. Dom João Batista, l'archevêque, avec la commission Justice et Paix du diocèse, demande à visiter les prisonniers. Il fallut insister pendant quinze jours, recourir au propre gouverneur, pour que Dom João reçoive l'autorisation de visite. Il emmena avec lui un avocat de la commission Justice et Paix, et un de l'Ordre des avocats du Brésil. À la suite de cette visite aux prisonniers, Dom João fit un compte rendu au gouverneur, puis révéla par la presse qu'il avait constatée des suites de tortures.

Alors, les réactions se déchaînèrent contre l'archevêque. De la part de la police militaire, bien sûr, mais aussi de la part d'une partie de la presse, représentant la manière de penser de la bourgeoisie. Un caricaturiste montra Dom João célébrant la messe avec, comme enfant de chœur, un bandit bien connu ici. Il y eut jusqu'à des menaces directes contre la vie de Dom João (75 ans cette année) ; les calomnies, on n'en parle même pas !

Mais Dom João reçut aussi de nombreuses lettres de soutien, vingt-huit organisations syndicales ou mouvements (mais un seul parti, le Parti des travailleurs) publièrent dans la presse un communiqué, payant, pour appuyer Dom João et pour souligner que les causes de la violence doivent être analysées sérieusement.

 

 

Lettres de France

 

À ce jour, j'ai compté quarante réactions exprimées à la suite des É.V. n° 12. Merci à ceux qui enrichissent ainsi notre échange. Sur ces quarante, quatre réactions sont surtout négatives à propos des conséquences des É.V. ; trois s'interrogent ou ne se prononcent pas ; trois sont d'accord  en partie, et discordent sur d'autres points. Trente enfin expriment un accord profond avec É.V. n° 12, et remercient.

 

• Réactions :

- « Je ne crois pas que l'on puisse dire que nos évêques sont pour le capitalisme, ni que le Vatican ne choisit que des évêques conservateurs. »

- « D'une certaine manière, tu as culpabilisé un peu tout le monde » ; « Ton séjour en France t'a donné, semble-t-il, une sensibilité “d'écorché vif”. » ; « S'aigrir ne pourrait que créer des barrières nouvelles » ; « Je trouve le ton employé, sans nuances, agressif, passionné. Je préfère des témoignages, des exemples concrets qui nous présentent la situation, qui l'analysent aussi, qui nous provoquent à réagir ici, avec ce que nous sommes et vivons. »

- « C'est la première fois que je reçois les É.V. et je regrette bien de ne pas les avoir reçus auparavant. En cette période de fêtes en Occident, combien mériteraient de méditer sur tes impressions de France ! »

Les plus fortes approbations viennent de personnes ayant vécu, ou vivant dans le tiers-monde, ou correspondant avec des Français dans ces pays.

- « Haute-Volta et Brésil, c'est bien le même combat ! » Un prêtre qui a vécu en Argentine : « Ta dernière circulaire, excellente ! Il n'est pas facile de tenir une ligne de conduite dans une société qui repose sur l'injustice. » Un couple de Français vivant à la Martinique : « Nous partageons pleinement tes impressions... Nous hésitons à retourner en France, devant l'esprit général. » Un prêtre français au Sénégal : « D'accord avec ton  analyse dans É.V. n° 12, notamment page 3. » Dans la circulaire de ce même prêtre : « J'avais confondu mes rêves ou mes idées avec l'absolu, un compagnonnage avec des hommes et des femmes de ces campagnes africaines m'a rendu plus interrogatif : je descendais quelques marches du piédestal de mes préjugés, et je découvrais des frères. Je ne renie rien de mon passé, il se transforme à la lumière du présent. » Et il cite une Indienne du Guatemala : « Nous n'avons pas besoin d'un chef qui nous enseigne où est Dieu, mais d'un frère qui vive à nos côtés. Je suis une catéchiste pour mieux savoir marcher sur cette Terre, pas seulement pour après la mort » ; « Tes amis de France sont fidèles à m'envoyer de tes nouvelles. Dis-leur merci, et de continuer. » Un couple de Haute-Savoie : « Le même jour, nous recevions É.V. n° 12, et la lettre d'un ami prêtre qui a passé trois mois en Colombie, et qui rejoint la Bolivie : les lettres se recoupent, se complètent, nous informent, nous interpellent, nous obligent à réagir. Merci. »

 

• Autres réactions de France

« Tu  as raison, nous attendons des nouvelles de toi et des copains qui sont en Amérique latine, mais c'est à sens unique. Ta réaction me fait écrire à “x” au Nicaragua, et à “y” au Brésil. Vos lettres donnent une autre dimension, elles permettent de “risquer plus”. L'apport de vos informations relativise nos pessimismes et nous redonne l'audace de continuer. » Un couple : « C'est vrai que nous manquons de prophétisme. Relance-nous de temps en temps. » Un prêtre parisien : « Vous m'avez aidé à découvrir un Évangile libérateur, une priorité aux plus pauvres, une Église de communautés de base. De plus en plus, je perçois que la “quête spirituelle” ici est trop souvent une fuite des réalités de la vie de l'homme. Je suis inquiet face à la montée de la “restauration” dans l'Église. » Un prêtre de 75 ans : « Que des “nantis” défendent plus que jamais le capitalisme et rejoignent Le Pen... passe encore ! Mais que des chrétiens baissent les bras et laissent tout tomber, c'est alarmant ! »

 

• Réflexion

Témoin de faits et de situations tels que ceux exprimés dans la première partie de cette lettre, et tenant compte des réactions reçues, que faire ? Me taire pour ne pas choquer ? Arrêter de dénoncer l’oppression du capitalisme ? Feindre de ne pas voir que, malgré quelques actes prophétiques, notre Église catholique est en train d’enterrer une bonne partie du Concile et des espérances suscitées par lui ? Je veux bien essayer d'être moins agressif dans la forme ; mais ne me demandez pas de trahir l’Évangile par peur de déplaire. Merci de comprendre.

Il est bon de savoir qu'ici, quand on parle de pays oppresseurs économiquement, après avoir cité les USA, on parle tout de suite de l’Europe, dont la France (avec ou sans communistes et socialistes au pouvoir) ! Raison de plus pour lutter sur les structures. […]

 

• Quelques faits à méditer

- João, militant de la JOC, quitte sa famille et le quartier où il vit depuis longtemps afin d'implanter la JOC dans un autre secteur du Grand Vitόria, à quelque 40 kilomètres. Seul dans une baraque, il trouve dur de s'intégrer dans un lieu où il arrive pratiquement comme étranger. Sans compter les frais d'installation occasionnés, les frais de transport beaucoup plus importants pour aller à son travail... (et il ne gagne que 400 francs environ par mois).

- Le 11 février à 19 h 30, Dona Odilia marie un de ses fils, militant de JOC. Cela ne l'a pas empêchée, à 15 heures du même samedi après-midi, d'aller aider à la création d'un comité de chômeurs, dans un autre quartier. Puis elle est venue à la célébration, et à la fête qui a suivi, au milieu de centaines d'amis, jeunes et adultes.

- Les femmes du secteur de Rio Marinho s'organisent. Il y a six communautés dans ce secteur, les problèmes sont multiples : manque d'eau, de collège, implantation d'une décharge publique près d'habitations, pas d'égouts, etc. Une délégation de femmes des six communautés est reçue (fraîchement) par l'adjoint au maire : « En quoi, par exemple, les problèmes de Caçaroca intéressent-ils les autres communautés ? ». Les femmes répondent : « Nous travaillons unies. Il faudra bien vous y habituer : chaque fois qu'une des communautés aura un problème, nous viendrons des six communautés voisines pour le résoudre ! »

- À São Paulo, des femmes d'un mouvement catholique dans les milieux bourgeois et de la classe moyenne (type ACI française) participent de l'action et du partage avec les chômeurs et leurs familles. […]

 

• « La révolution en sandale »

D'un article du O São Paulo du 20 au 26 janvier 1984, sur la « révolution » à partir du Mouvement de défense des favelas :

 

 

 

La Révolution française prit la Bastille sous le signe de 1'illuminisme scientifique et la bannière « Liberté-Egalité-Fraternité ». Au XXème siècle, l'Idéologie marxiste secoue la Russie tsariste de sa torpeur, et plus tard va servir de ciment dans la Chine de Mao Tse Tung. Il est vrai que l’eau pour ce ciment fut le sang de 20 millions de Chinois. Dans notre Amérique latine qui souffre et espère tant, un peuple se lève pour en finir avec une injustice historique et qui imprègne les structures. Si je ne me trompe, ce ne sont ni le scientisme, ni la vigueur de l'idéologie marxiste qui servent de détonateur et d'aliment pour le processus révolutionnaire : le point de départ révolutionnaire en Amérique latine, est le sentiment religieux du peuple. Il est urgent de créer une manière de cheminer qui soit cohérente avec ce sentiment religieux biblico-chrétien. C'est de cette « Révolution des gens en sandales » dont fait partie le mouvement des habitants des favelas (bidonvilles) de ce pays et du continent... Ne nous faisons pas d'illusions. Tout assistentialisme, paternalisme et réformisme est antiévangélique ; Christ est très clair à ce sujet : on ne met pas une pièce neuve sur un vieux morceau de tissu. On ne met pas du vin nouveau dans un vieux tonneau. Il faut naître de nouveau. Nouvelles créatures. Nouvelle société. Si nous n'avons pas cette audace évangélique, nous nous leurrerons nous-mêmes, parce que le cours de l'Histoire est inexorable. Dieu ne va pas hésiter avec notre médiocrité. Nous serons jetés dans la poubelle de l'Histoire, si nous n'avons pas l'audace d'être radicaux dans la présentation de l'Évangile et dans la manière de le  vivre.

 

• 3ème Rencontre œcuménique nationale sur les Droits de l’Homme (janvier 1984)

Ce fut à Vitόria qu'eut lieu cette rencontre, avec la présence de représentants de quatre-vingt sept organisations (catholiques, luthériennes, presbytériennes) de dix-huit États du Brésil, et six évêques catholiques. À défaut d'un compte-rendu, voici quelques phrases significatives.

- Dom João Batista, archevêque de Vitόria : « À un droit correspond un devoir : quand un droit de l'homme n'est pas respecté, j'ai le devoir de crier ! »

- Un participant : « Le problème, ce n'est pas que le travailleur gagne beaucoup, mais qu'il ne soit pas esclave, qu'il soit “maître de l'histoire”. Croit en Dieu seulement celui qui croit aux “petits”. » « La loi sur la retraite est une tromperie de plus, vue la durée de vie des travailleurs. »

- Une sociologue de São Paulo : « Les USA sont le pays qui méprise le plus les droits de l'homme : ségrégation raciale chez eux ; violation des droits de l'homme dans les autres pays. »

- Un syndicaliste rural : « À la campagne, la majorité des chefs de la police sont des gros propriétaires. »

- Dom Thomas Balduino[1], évêque de Goiás Velho, au cours de la célébration finale : « Pourquoi la situation de misère du peuple ? Parce qu’“ils” ont  inventé un autre Dieu ! Les sociétés capitalistes, nationales et transnationales, ont créé une énorme idolâtrie : le Veau d’Or ! Aujourd'hui continue l'histoire de Caïn. C'est l'énorme idolâtrie du capitalisme qui est en train de vous tuer ! »

 

Je vous quitte, avec cette phrase de Jésus (Jn 10, 10) : « Je suis venu pour que tous aient la vie, et l'aient en plénitude. » C'est le thème de la « Campagne de fraternité » du carême 1984 au Brésil.

 

Gaby

 

 

[1] Tomás Balduíno [1922] : dominicain, évêque de Conceição do Araguaia en Amazonie (1967-1971) puis de Goiás ; président de la CPT, il fut l’un des concepteurs et fondateurs du Conseil indigéniste missionnaire (CIMI), organisme de l’Église du Brésil pour la défense des Indiens ; avec le Mouvement des Sans-terre, il réagit aux déclarations du pape contre l’occupation des terres.

 

 

 

 

ECOS DE VITÓRIA Nº 13

29 DE FEVEREIRO DE 1984

 

FATOS DIVERSOS:

“FALTA DE COMIDA MATA 102 PESSOAS EM 6 MESES NA GRANDE VITÓRIA” (A Gazeta – 21/02/1984)

“Em fevereiro, até o dia 20, 34 cadáveres já haviam passado pelo Departamento Médico Legal (DML). Todos apresentaram os mesmos fenômenos, a grande maioria sendo cadáveres de crianças, entre 0 a 2 anos... 80% das crianças recebidas no Pronto Socorro de Itacibá manifestam os mesmos sintomas de desnutrição. Segundo o presidente do Instituto Estadual de Saúde Pública, o fenômeno não é devido apenas ao sistema nacional de saúde do país, mas principalmente à situação socioeconômica da população”.

O Departamento Médico Legal é, sem dúvida, o único organismo a possuir dados estatísticos sobre o número de mortes por desnutrição na Grande Vitória. Devido à falta de condições técnicas e de profissionais especializados, os dados disponíveis podem bem não corresponder à realidade, que é, sem dúvida, bem pior... De 1º a 20 de fevereiro, o diretor do DML disse ter registrado a morte de seis adultos e oito crianças por desnutrição. Além disso, no departamento, 20 corpos estão aguardando sepultamento. Muitas vezes, os pais das crianças mortas de desnutrição vêm para o serviço com o filho morto nos braços, dizendo que eles não têm dinheiro necessário para o sepultamento, e eles também precisam de dinheiro para pagar a passagem de ônibus para retornar para casa...

“Em Itanhenga[1], segundo um funcionário da Secretaria do Bem-Estar Social, há 30.000 habitantes, e, pelo menos, 50 a 60 % da população ativa é composta de desempregados, vivendo em situação de fome e de miséria. (Itanhenga é uma favela[2] de nosso município)”.

“O CONSUMO DE CARNE DIMINUIU 40% NO BRASIL EM 1983” (“A Gazeta” 14/12/1983)

“Isto é devido ao baixo poder aquisitivo da população”, diz o presidente da União Nacional do Comércio Varejista de Carne. Por conseguinte, o país já passou do 2º ao 4º lugar no ranque de produtor mundial de carne.

“O POVO BRASILEIRO PRATICAMENTE PERDEU O HÁBITO DE LEITURA” (“O São Paulo” - semanário da diocese de São Paulo, de 10 a 16 de fevereiro de 1984).

“As estatísticas oficiais mostram que, em 1981, os jornais vendiam – a cada dia – 3.938.000 exemplares, em média. Isso é menos do que o que era vendido antes do golpe de Estado de 1964, embora a população quase dobrasse nesse período. Se considerarmos dois leitores por jornal, chegamos à conclusão que 8 milhões de brasileiros, sobre os 125 milhões que nós somos, leem um jornal”.

Considerando do ponto de vista regional, a situação é bem pior. Em 1981, 65% dos jornais eram vendidos no eixo Rio-São Paulo!

“Num Estado de nível médio de desenvolvimento, por exemplo, em Minas Gerais, se vende 01 jornal para cada 63 habitantes! Porém, há situações mais graves. Há três anos, uma pesquisa de mercado  mostrou o que um comprador médio procurava nos jornais. Cerca de metade dos compradores do “Estado de São Paulo” procurava ofertas de emprego ou casa para alugar. Os outros jornais, praticamente, vendem pelas notícias esportivas, os crimes ou os espetáculos”.

“O estudo feito em 1981 deixa perceber que leitores lendo ‘politicamente’ o jornal não ultrapassam 10%. Ler politicamente o jornal quer dizer ler as notícias nacionais, internacionais, sindicais, e os editoriais. Se somente 8 milhões de brasileiros leem um jornal, não há mais do que um milhão para o ler ‘politicamente’. É uma tragédia do ponto de vista cultural e de tomada de consciência política.”

Informação complementar: Não há nenhuma taxa de televisão no Brasil[3]. A TV é um tal meio de propaganda política e comercial que tudo é feito para que ela entre até nos barracos mais miseráveis! Os partidos de oposição reuniram 400.000 pessoas em São Paulo, para pedir que o próximo presidente da República seja eleito diretamente por todos os eleitores[4]. O maior canal de TV (Rede Globo) não anunciou nada a esse respeito, e somente apresentou uma reportagem de alguns segundos! Foi a maior concentração política do país depois de muitos anos. Mas de oposição!!!

 

 

TRABALHADOR RURAL MORTO POR SEU PATRÃO

No dia 6 de fevereiro, em Santa Teresa (Espírito Santo), José Alves Martins foi morto a tiros de fuzil pelo proprietário da fazenda para a qual ele trabalhava. José – líder de  comunidade – defendia seus direitos e ajudava outros trabalhadores rurais a se conscientizar. Em 1983, mais de 100 assassinatos de trabalhadores rurais mortos por seus patrões ou  por pistoleiros... sem falar dos crimes camuflados sob outras alegações!

 

 

DURANTE UMA  REUNIÃO DE MULHERES EM PORTO DE SANTANA

Mais de 40.000 habitantes neste setor. Há somente um posto médico que funciona (às vezes)... e menos de 2 horas por dia. Nenhuma ambulância. Um dentista vem, mas não tem material para tratamento. Nada de remédios gratuitos. Muitas vezes, o médico só chega na hora em que o posto médico já vai fechar.

 

 

REPRESSÃO CONTRA OS DESEMPREGADOS.

Nos diversos bairros da Grande Vitória (mais de 1 milhão de habitantes atualmente), comitês de desempregados se organizam. No dia 26 de janeiro, uma manifestação pacífica foi organizada diante do Palácio do Governo, em Vitória. O governo é de oposição (do PMDB), mas para poder obter fundos do Governo federal de Brasília, ele se comporta muitas vezes de maneira pior que os governos do partido oficial (PDS). Então, ele enviou a polícia para exigir que os manifestantes dobrassem as faixas. Houve alguns confrontos.

 

Devemos lembrar que os desempregados (até 60% dos trabalhadores em alguns bairros) não recebem nenhuma indenização. Os comitês de desempregados que se organizam  pedem para não pagar água, eletricidade, os transportes, para desfrutar de algumas sobras que se perdem cada dia no mercado de atacados de Vitória. Mas eles ainda não conseguiram nada.

 

 

ALGUNS FLASHES DA VIDA OPERÁRIA

Dão trabalha na Bahia; ele nos conta que: cada operário tem uma carteira profissional, contendo todos os trabalhos já ocupados, com datas, e salários recebidos. Certas empresas seguram a carteira profissional durante oito dias: tempo para fazer inspeções ou investigações, e de impedir também que o trabalhador se apresente em outros lugares. Sem falar desse aspecto como um caso de polícia, são oito dias perdidos para procurar um outro emprego, pois é impossível de se apresentar sem a carteira de trabalho. Tal empresa só contrata se você tem uma recomendação do vereador do PDS! Outra, somente se você tem a carteirinha desse partido! Tais patrões criam várias empresas fazendo o mesmo serviço, no mesmo local. Ocasionalmente uma empresa desaparece de repente, abandonando os empregados, sem pagamento. Como a empresa não existe mais, o empregado não tem como recorrer.

 

 

PASSEI PELO NORDESTE

Eu sei que a televisão francesa dá atualmente excelentes informações sobre o Terceiro Mundo e, em particular, que houve muitas reportagens sobre o Nordeste brasileiro. Então eu vou ser breve sobre alguns dias passados, em janeiro, no Estado do Sergipe, na pequena cidade de Propriá. O Sergipe é o menor Estado do Brasil, o menos populoso e o mais abandonado. As pessoas estão totalmente nas mãos dos politiqueiros; eles vivem de subemprego. Quase ninguém tem a possibilidade de mandar as crianças para a escola. Na rua onde eu estava, na casa das religiosas que escolheram viver num bairro muito pobre, repleto de crianças, poucos vão para a escola. Tão habituados à demagogia, a grande maioria nem pensa em reivindicar: pequenos proprietários, professores e pessoas de igreja disseram que quem manda são os representantes de Deus na terra! Além disso, nesse canto, o Concílio não chegou ainda: não tem Comunidades Eclesiais de Base. Eu visitei uma “frente de trabalho”, essa espécie de trabalhos públicos inventados para que as vítimas da seca tenham um trabalho e uma renda. Por 15.000 cruzeiros por mês (cerca de 107 francos!!), eles fazem terraplanagem todos os dias. Para fazer canalizações que, do grande rio vizinho, poderiam levar água para as regiões as mais secas? Claro que não! Eles cavam buracos, que se encherão de água talvez algum dia, mas que, em todo caso, só servirão para matar a sede do gado dos grandes “fazendeiros”. Quanto à ajuda financeira do estrangeiro, pelo que eu sei, só chega às mãos dos necessitados aquela que passa através das dioceses ou organismos de Igreja. Fora isso, beneficia os homens do PDS e a sua propaganda de alienação!

 

 

TORTURAS

No mês de janeiro, 30 prisioneiros, detentos nas prisões de um quartel da polícia militar, escrevem uma carta para denunciar as torturas que eles sofreram. Dom João Batista, arcebispo, com a Comissão Justiça e Paz da diocese, pede para visitar os prisioneiros. Foi preciso insistir por 15 dias, recorrer ao próprio governador, para que Dom João recebesse a autorização de visita. Ele levou consigo um advogado da CJP, e um da OAB. Na sequência dessa visita aos prisioneiros, Dom João fez um relatório ao governador, e revelou pela imprensa que ele tinha constatado indícios de torturas.

Então as reações foram desencadeadas contra o arcebispo; da parte da polícia militar, é claro, mas também de uma parte da imprensa, representando a maneira de pensar da burguesia. Um cartunista desenhou Dom João celebrando missa tendo como coroinha um bandido bem conhecido daqui. Houve até ameaças diretas contra a vida de Dom João (75 anos de idade, este ano); calúnias, nem sequer falar!

Mas Dom João recebeu também numerosas cartas de apoio, 28 organizações sindicais ou movimentos (mas um só partido, o Partido dos Trabalhadores) publicaram na imprensa um comunicado, pago, para apoiar Dom João e assinalar que as causas da violência devem ser analisadas seriamente.

 

 

CARTAS DA FRANÇA

Hoje contei 40 reações expressas após os EV nº 12. Obrigado àqueles que enriqueceram desse modo nossa troca. Dessas 40, 4 reações são, sobretudo, negativas sobre as consequências do EV; 3 se interrogam ou não se pronunciam; 3 concordam em parte, e discordam sobre outros pontos. 30, enfim, exprimem seu profundo acordo com os EV 12, e agradecem.

Reações: “Eu não creio que podemos dizer que nossos bispos são favoráveis ao capitalismo, nem que o Vaticano escolhe apenas os bispos conservadores”; “de uma certa maneira, você culpou um pouco todo mundo”; “Sua estadia na França lhe deu, me parece, uma sensibilidade ‘de esfolado vivo’”; “Tornar-se amargurado só poderia criar novas barreiras”; “Eu acho o tom empregado, nada sutil, pouco delicado, agressivo e apaixonado. Eu prefiro os testemunhos, os exemplos concretos que nos apresentam a situação, que a analisam também, que nos provocam a reagir aqui com o que somos e vivemos”.

- “É a primeira vez que eu recebo os EV e eu lamento muito não ter recebido anteriormente. Neste período de festas no ocidente, quantos mereceriam meditar sobre suas impressões da França!”.

- As mais fortes aprovações vêm de pessoas que viveram ou vivem no Terceiro Mundo, ou correspondendo com os franceses nestes países.

“Alto-Volta[5] e Brasil: é a mesma luta!”; um padre que viveu na Argentina diz: “Sua última circular, excelente! Não é fácil manter uma linha de ação em uma sociedade que se baseia na injustiça”; Um casal de franceses vivendo na Martinica: “Nós compartilhamos plenamente suas impressões... Hesitamos em retornar para a França, diante do espírito geral”; Um padre francês no Senegal: “Concordo com sua análise nos EV 12, especialmente a página 3”; Na circular desse mesmo padre: “Eu confundia meus sonhos ou minhas ideias com o absoluto. O companheirismo com os homens e mulheres do campo africano me fez mais interrogativo: desci alguns passos do pedestal dos meus preconceitos e descobri irmãos. Eu não nego nada do meu passado, ele se torna a luz do presente”. E ele cita uma índia da Guatemala: “Nós não temos necessidade de um chefe que nos ensine onde está Deus, mas de um irmão que vive ao nosso lado. Sou uma catequista para saber melhor como caminhar sobre esta terra, não somente após a morte”; “Seus amigos da França são fiéis me enviando suas notícias. Dize-lhes obrigado... e que continuem”; Um casal de Haute-Savoie[6]: “Num mesmo dia, recebemos EV 12 e a carta de um amigo padre que passou três meses na Colômbia e depois foi para a Bolívia: as cartas se sobrepõem, se completam, nos informam, nos interpelam, nos obrigam a reagir. OBRIGADO”.

 

 

OUTRAS REAÇÕES DA FRANÇA

“Você tem razão, esperamos notícias suas e dos amigos que estão na América Latina, mas raramente fazemos o mesmo. Sua provocação me fez escrever a "x" na Nicarágua, e a "y" no Brasil. Suas cartas dão uma outra dimensão, elas encorajam a ‘arriscar mais’. A contribuição de  suas  informações relativiza nossos pessimismos e nos restaura a audácia de continuar”; Um casal: “É verdade que falta-nos o profetismo. Estimule-nos de vez em quando”; Um padre parisiense: “Você me ajudou a descobrir um Evangelho Libertador, uma prioridade aos mais pobres, uma Igreja de comunidades de base. Cada vez mais, eu vejo que a busca espiritual aqui é, muitas vezes, uma fuga das realidades da vida do homem. Estou preocupado com o avanço da ‘restauração’ na Igreja”; Um padre de 75 anos: “Que os ricos defendam mais que nunca o capitalismo e se juntam a Le Pen[7]... ainda passa. Mas que os cristãos baixem os braços e deixem tudo cair, é alarmante!”.

 

 

 

REFLEXÃO: Testemunha dos fatos e de situações tais como as expressas na primeira parte desta carta, e tendo em conta as reações recebidas, o que fazer? Calar-me para não chocar? Parar de denunciar a opressão do capitalismo? Fingir não ver que, apesar de alguns atos proféticos, nossa Igreja Católica está enterrando uma boa parte do Concílio e das esperanças suscitadas por ele? Eu quero tentar ser menos agressivo na forma; mas não me peçam de trair o Evangelho, por medo de desagradar. Obrigado pela compreensão!

- É bom saber que, aqui, quando falamos de países opressores economicamente, depois de ter citado os USA, falamos imediatamente da Europa, INCLUINDO A FRANÇA (com ou sem comunistas e socialistas no poder)! Mais uma razão para lutar sobre as estruturas.

 

 

GRAÇAS A VOCÊS... Depois de dezembro, eu entreguei:

Às religiosas trabalhando no Nordeste: 1.980 F; a um seminarista que foi se instalar em Belo Horizonte para estudar: 1.000 F; para a construção de igrejas e salas de reuniões das comunidades de base: 4.450 F; para o boletim da Pastoral Operária: 160 F; a um comitê de desempregados: 75 F. Totalizando: 7.665 F.

 

 

ALGUNS FATOS PARA MEDITAR

João, militante da JOC, deixa sua família e o bairro onde vive há muito tempo, a fim de implantar a JOC num outro setor da Grande Vitória, a cerca de 40 km. Sozinho em um barraco, ele acha difícil se integrar em um lugar aonde ele chega praticamente como estrangeiro. Sem contar os custos de instalação ocasional, as despesas com o transporte para ir trabalhar... (e ele ganha apenas 400 F por mês).

No dia 11 de fevereiro, às 19h30, Dona Odília casou um de seus filhos, militante da JOC. Isso não a impediu de ir ajudar na criação de um comitê de desempregados, num outro bairro, às 15h do mesmo sábado. Depois ela veio à celebração, e à festa que se seguiu, no meio de centenas de amigos, jovens e adultos.

As mulheres do setor de Rio Marinho se organizam. Há seis comunidades nesse setor; os problemas são múltiplos: falta de água, de colégio, implantação de um aterro sanitário próximo das casas, sem esgoto, etc. Uma delegação de mulheres das seis comunidades é recebida (recentemente) pelo vice-prefeito: “Em que, por exemplo, os problemas de Caçaroca interessam às outras comunidades?” As mulheres respondem: “Nós trabalhamos unidas. E vai ter que se acostumar: cada vez que uma das comunidades tiver um problema, nós viremos das seis comunidades vizinhas para resolvê-lo!”

Em São Paulo, as mulheres de um movimento católico nos meios burgueses e da classe média (tipo ACI francesa[8]) participam da ação e da partilha com os desempregados e suas famílias.

 

 

TESTEMUNHO DE UM PADRE QUE ACABA DE VISITAR A NICARÁGUA

“Impressão de camaradagem e de fraternidade. À noite, os bairros são vigiados pelas milícias. Nas prisões as famílias podem passar quatro ou cinco dias com o prisioneiro. A economia é ainda mais especial, está a 62 %, mas os americanos não querem a qualquer preço o êxito de um regime socialista não marxista na América Central. Daí um medo permanente da invasão americana. A Igreja é muito dividida; mas mesmo os católicos favoráveis à revolução sandinista participam da Igreja. Nos ônibus, as pessoas estudam a Bíblia. Um jornal de orientação socialista (tipo “Le Matin”) dá, a cada dia, os textos bíblicos a as meditações (muito mais que em “La Croix”!). A vontade de instruir o povo, para que ele possa compreender e participar, é imensa.”

 

 

“A REVOLUÇÃO DE  SANDÁLIAS”

De um artigo de “O SÃO PAULO” de 20 a 26 de janeiro de 1984, sobre a “revolução” a partir do Movimento de Defesa das Favelas:

- “A revolução francesa tomou a bastilha sob o signo do iluminismo científico e da bandeira ‘Liberdade-Igualdade-Fraternidade’. No século 20, a ideologia marxista sacode a Rússia czarista de sua sonolência, e mais tarde vai servir de ‘cimento’ na China de Mao Tse Tung. É verdade que a água para esse cimento foi o sangue de 20 milhões de chineses. NA NOSSA AMÉRICA LATINA QUE SOFRE E ESPERA TANTO, UM POVO SE LEVANTA PARA ACABAR COM UMA INJUSTIÇA HISTÓRICA E QUE IMPREGNA AS ESTRUTURAS. Se eu não estou enganado não é nem o cientificismo, nem a força da ideologia marxista que servem de detonador e de alimento para o processo revolucionário: O PONTO DE PARTIDA REVOLUCIONÁRIO NA AMÉRICA LATINA É O SENTIMENTO RELIGIOSO DO POVO. É urgente criar uma maneira de caminhar que seja coerente com esse sentimento religioso bíblico-cristão. É desta “Revolução das pessoas de sandálias” que inclui o movimento dos moradores das favelas deste país e do continente... Não tenhamos ilusões. TODO ASSISTENCIALISMO, PATERNALISMO E REFORMISMO É ANTIEVANGÉLICO; Cristo é muito claro sobre isso: não colocamos remendo de pano novo em vestido velho. Não colocamos vinho novo num velho tonel. É preciso nascer de novo. NOVAS CRIATURAS. NOVA SOCIEDADE. Se nós não temos essa audácia evangélica, iludimos a nós mesmos, porque o curso da história é inexorável. Deus não hesitará com a nossa mediocridade. Seremos jogados na lata de lixo da história, se não temos a audácia de sermos radicais na apresentação do Evangelho e na maneira de viver”.

 

 

3º ENCONTRO ECUMÊNICO NACIONAL SOBRE OS DIREITOS HUMANOS (janeiro de 1984).

Este encontro aconteceu em Vitória, com a presença de 87 organizações (católicas, luteranas, presbiterianas) de 18 Estados do Brasil, e 6 bispos católicos. Na falta de um relato, aqui estão algumas frases significativas:

- Dom João Batista, arcebispo de Vitória: “A um direito corresponde um dever: quando um direito do homem não é respeitado, MEU DEVER É GRITAR!”.

- Um participante: “O problema não é que o trabalhador ganhe muito, mas que ele não seja escravo, que ele seja ‘senhor da história’. Crê em Deus somente aquele que crê nos ‘pequenos’.” – “A lei sobre a aposentadoria é um engano a mais, vista a média de vida dos trabalhadores”.

- Uma socióloga de São Paulo: “Os USA são o país que mais despreza os direitos do homem: segregação racial na casa deles, violação dos direitos humanos nos outros países”.

- Um sindicalista rural: “No campo, a maioria dos chefes de polícia são grandes proprietários”.

- Dom Thomás Balduino, bispo de Goiás Velho, durante a celebração final: “Por que a situação de miséria do povo? Porque ‘eles’ inventaram um outro Deus! As sociedades capitalistas, nacionais e transnacionais, criaram uma enorme idolatria: o BEZERRO DE OURO! Hoje continua a história de Caim. É enorme a IDOLATRIA DO CAPITALISMO QUE ESTÁ TE MATANDO! “

 

Eu os deixo, com esta frase de Jesus (João 10, 10): “Eu vim para que TODOS TENHAM VIDA, e a tenham em abundância”. É o tema da Campanha da Fraternidade da quaresma de 1984 no Brasil.

 

Gaby

 

[1]Itanhenga era o nome de uma antiga fazenda do Estado que foi destinada aos sem-terra. O bairro Itanhenga passou a se chamar – após decisão em assembleia popular, ainda no começo dos anos 80 – bairro Nova Rosa da Penha, a fim de manter viva a memória de que esta população é aquela despejada do bairro Rosa da Penha (ver EV 7 e 8). Nova Rosa da Penha faz parte do setor que era coordenado pelo Pe. Marcel Renou, a quem o povo chamava: Padre Marcelo.

[2]Embora no Estado do Espírito Santo não se adote o termo “favela”, Pe. Gabriel deve tê-lo utilizado para dar uma ideia mais generalizada do local. De fato, o bairro caracterizava-se pela pobreza ou miséria de seus moradores, moradias precárias, infraestrutura desumana...

[3]Referência à TV por assinatura. Surgida nos EUA nos anos 40, só chegou ao Brasil no ano de 1989. Fonte: http://www.abta.org.br/historico.asp

[4] Movimento conhecido como "DIRETAS JÁ".

[5]Alto-Volta é o antigo nome de Burquina Fasso, país africano. Ex-colônia francesa, Alto-Volta sofreu fortes intervenções das tropas da França durante anos contra os que se insurgiam contrários às forças imperialistas. Fonte:http://pt.wikipedia.org/wiki/Alto_Volta

[6]Haute-Savoie é um departamento territorial francês na região dos Alpes.

[7]Le Pen: Político francês de extrema direita, nesse período (janeiro-fevereiro) seu partido estava em pleno crescimento junto à opinião pública. Mais tarde (junho desse mesmo ano) seu partido conquistou a impressionante conquista de 21% das cadeiras nas eleições europeias de 1984.

[8]ACI: Ação Católica em meio Independente; um movimento de leigos católicos franceses, criado sob inspiração do Concílio Vaticano II. Fonte: http://www.acifrance.com/

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9 décembre 2020 3 09 /12 /décembre /2020 23:53

C’est moi, le Seigneur ton Dieu,
qui saisis ta main droite,
et qui te dis :
« Ne crains pas, moi, je viens à ton aide. »

Isaïe 41, 13, extrait de la 1ère lecture du 2ème jeudi de l'Avent.

Célébration familiale de Noël le 24 décembre 2019 à Cariacica

Célébration familiale de Noël le 24 décembre 2019 à Cariacica

" Je souhaite à tous un Noël d'espérance et de courage. Celui qui veut être utile, surtout au milieu d'un monde si dur, ne peut se laisser gagner par le désespoir. Puissions-nous vivre cela en 1984 ! "

 

"Eu desejo a todos um Natal de ESPERANÇA e CORAGEM. Quem quiser ser útil, especialmente no meio de um mundo tão difícil, não pode cair em desespero. Que possamos viver isso em 84!"

 

Des voeux qui pourraient être repris pour 2021 !

 

 

Leia a carta integra em português abaixo.

Un Clic ici pour toute information sur les publications : "Chemins d'Avent avec Gaby"

 

Echos de Vitόria

N° 12  -  21 novembre 1983

 

Bonjour à tous !

J'espère que personne n'a trouvé étrange de ne pas recevoir les Échos de Vitόria durant environ sept mois (le n° 11 est parti d'ici le 28 avril et vous est arrivé au mois de juin). J'ai quitté le Brésil le 5 juillet, pour arriver à Orly le lendemain, et je suis reparti d'Orly le 5 octobre. Trois mois de vacances bien remplis, qui m'ont donné l'impression d'une période tout à la fois très longue et très courte. Longue, parce que j'ai fait tant de choses, rencontré tant de personnes. Courte, parce que je n'ai pas eu le temps de faire tout ce que je voulais faire, ni de rencontrer tous ceux que j'aurais aimé voir.

 

Quelques chiffres

J'aurai pas mal d'impressions à donner, tant sur mon séjour en France que sur mon retour ici. Auparavant, quelques chiffres. Entre fin août et fin septembre, j'ai participé à vingt-quatre réunions, qui ont regroupé quelque 1 500 personnes : petits groupes (comme le Conseil épiscopal à l'Evêché de Lons, avec sept personnes) ou assemblées plus importantes (par exemple la soirée à Saint-Pierre-en-Grandvaux, avec deux cents personnes, ou les deux de Saint-Claude qui ont totalisé environ trois cents participants). Groupes très divers, allant de cinquante militants tiers-mondistes à Luxembourg, à vingt-cinq membres du Rotary club d'Arbois ; de vingt-sept militants du Mouvement Populaire des Citoyens du Monde (MPCDM), à trente personnes âgées du foyer-logements de Saint-Laurent-en-Grandvaux. Au cours des nombreuses soirées publiques, avec diapositives, j'ai apprécié la valeur des questions soulevées dans les débats. Et comment oublier ces innombrables rencontres individuelles, au cours de cet été ensoleillé ! Ces  vacances, ce fut aussi un certain nombre de messes paroissiales, la rencontre, à Mont-Roland et à Acey, avec des missionnaires originaires du Jura travaillant en Afrique ou en Asie. Occasion aussi de rencontrer des journalistes, et de communiquer quelques articles à la presse. […]

 

• Que faire ?

Depuis près de deux mois, je n'ai pratiquement pas reçu de lettres de France, sauf de ma famille. Pourtant, quelqu'un me dit : « Plutôt que d'utiliser l'argent reçu pour des constructions, ne serait-il pas plus urgent maintenant de remettre ce que tu reçois pour le Nordeste du Brésil ? ». Ça vaut la peine de réfléchir à cet argument. En premier lieu, on se pose beaucoup de questions. Il y a eu quelque chose de fait au niveau du Brésil, mais on a su récemment que des vivres recueillis dans notre État pour le Nordeste ont été distribués ici-même. Alors que la sécheresse existe depuis cinq ans, on ne s'en occupe qu'aujourd'hui, et beaucoup supposent que ça vient bien à point pour faire oublier les mesures draconiennes prises contre la grande majorité de la population, dans le Brésil entier. Et là, dans le Nordeste, ce sont les cadres du parti au pouvoir (le PDS) qui font la distribution (des restes des dons recueillis) !

Peut-être que ce qui vient d'organisations étrangères est mieux contrôlé ? Ou alors, comme certains l'ont déjà fait, passer par l'Église locale du Ceara, par exemple Dom Fragoso, évêque de Crateús, au centre même de la zone de la sécheresse. Ou encore, Roland Fichet (16, rue Francis de Présenssé : 75014 Paris) pourrait-il donner les suggestions de « France-Brésil » sur la question ?

Quant à nous ici, il est évident que nous sommes amenés à donner, pratiquement chaque jour, à des gens qui  n'ont rien. Mais notre objectif prioritaire demeure l'organisation du peuple, pour qu'il réagisse. Pouvons-nous encourager la mendicité, et justifier l'action désastreuse d'une politique totalement à revoir, soumise à la domination américaine et aux exigences du FMI (Fonds Monétaire International) ?

Les gens du Nordeste meurent de faim. Mais dans le Sud, industrialisé et plus riche ? Dans la seule ville de São Paulo, 1 million de chômeurs ! (ici, aucune indemnité pour les chômeurs). La semaine dernière, dans ISTOÉ (une sorte de Nouvel Observateur brésilien), ces chiffres qui proviennent de l’IBGE (équivalent de l'INSÉE) :

- en 12 mois, le dollar a augmenté de 279,5 % (le franc valait 14 cruzeiros en octobre 1980 ; début juillet 1983 = 68 cruzeiros ; novembre 1983 = 106 cruzeiros !)

- Inflation 1983 (prévision de la Banque centrale du Brésil) : 220 %.

 

• Quelques prix

 

Nov. 82

Nov. 83

Augmentation

Essence

Alcool  voitures

Gasoil

Gaz de cuisine

(bouteille 13 l.)

144 cruzeiros

  84 cr.

  84 cr.

780 cr.

 

    445  cr.

    262  cr.

    300 cr.

3 200 cr

209    %

211,9 %

257.1 %

310.2 %

 

• Revenus

(personnes de 10 ans et plus, retraités et pensionnés compris)

 

1980

1982

reçoivent moins de 1 salaire minimum…

entre 1 et 2 salaires minimum.................

entre 2 et 5 ....,,............,,……………….

entre 5 et 10 ..,,............,,……………….

entre 10 et 20..,,...........,,……………….

plus de 20 ….,,……..,,……………...

34,2 %

30,4 %

23,6 %

7 %

3,1 %

1,5 %

40,8 %

27,4 %

 21,3 %

  6,6 %

  2,7 %

  0,8 %

 

• Deux remarques

À partir de 10 ans, parce que le nombre d'enfants de cet âge qui travaillent est très élevé.

Le salaire minimum est de 57 000 cruzeiros (le salaire minimum français est environ 6,7 fois plus élevé).

 

• Réactions,… Impressions…

Devant ces chiffres, j'ai envie de dire à tant de Français − de tous milieux, mais surtout des plus favorisés − qui ont fait des jérémiades quasi une profession : « S'il vous plaît, un peu de décence ! »

 

 

Retour au Brésil

Pendant que j'étais en France, ce que je lisais sur le Brésil me préoccupait pas mal. Et de fait, c'est incroyable comment la situation s'est aggravée en trois mois ! Début juillet, vous payez un petit pain, 15 cruzeiros, au retour début octobre il en vaut 28 ! Quand vous rencontrez quelqu'un qui n'est pas chômeur, vous vous demandez par quel miracle il a un emploi. Le nombre de personnes qui sollicitent argent ou nourriture dans les maisons ou dans la rue a beaucoup augmenté.

Conséquence de tout cela : ici comme dans de très nombreuses villes du Brésil, des gens (qui ne sont pas des habitués du vol) se regroupent et vont prendre tout ce qu'ils peuvent comme nourriture, surtout riz et haricots, dans des supermarchés. Ce sont pour la plupart des mères de famille qui n'ont plus rien à donner à leurs enfants.

 

• Le Peuple et l’Apocalypse

Dans l'Église du Brésil, le mois de septembre est le mois de la Bible. Dans notre diocèse, des milliers de groupes se forment dans les communautés de base pour des « cercles bibliques ». Un schéma de réflexion et prière est préparé à l'avance par le secrétariat de la pastorale du diocèse. Réaction unanime cette année : le peuple a éprouvé une très grande joie de retrouver sa propre condition de peuple persécuté dans le livre de l'Apocalypse écrit par saint Jean pour redonner espérance aux chrétiens persécutés de la fin du 1er siècle. Joie tout d'abord, parce que les sectes utilisent l'Apocalypse d'une manière tellement simpliste pour faire peur et pour accuser l'Église catholique. Joie surtout de reconnaître dans le Dragon de l'Apocalypse, tout ce qui est aujourd'hui symbole d'oppression : et croyez bien que les gens mettaient des noms, citaient des faits ! Cette relecture de l'Apocalypse a renforcé l'espérance de ce peuple qui en a tant besoin... alors qu'il ne voit guère d'issue, ni dans le domaine économique, ni dans la politique !

 

• Danse de décrets-lois

Pour se soumettre aux injonctions du FMI (actuellement présidé par le Français Jacques de la Rosière !), le gouvernement brésilien édicte décret-loi sur décret-loi. L'un était-il rejeté par le Parlement qu'un autre projet sortait aussitôt du sac ! Finalement fut adopté le D.L. 2.065. Une part importante des salaires sera réajustée, semestriellement, bien en-dessous de l'augmentation du coût de la vie. Non seulement bien des gens vont voir leur pouvoir d'achat diminuer, y compris dans la classe moyenne, mais la production va encore beaucoup diminuer, et bien sûr le chômage augmentera encore ! Conséquence directe de l'impérialisme économique international (des USA, du Japon et de l'Europe !).

 

• Grèves

En juillet, une grève générale avait eu lieu relativement bien suivie. Une autre était prévue pour le 25 octobre : elle n'a pas eu lieu, mais fut remplacée par des manifs, les femmes battant sur des casseroles vides ; discours sur la principale place publique. Le ton des orateurs fut nettement plus dur qu'il y a quelques mois. À Brasilia fut décrété l'état d'urgence, avec interdiction de toute réunion dans la rue.

À Vitόria, des employées de grands magasins furent licenciées le lendemain de la manif, sans aucune explication, parce que leurs employeurs avaient envoyé des « espions » pour repérer les employés qui assistaient à la réunion publique. Pour que les employés se méfient les uns des autres, ces « espions » sont souvent de propres petits employés. Dans un grand nombre d'entreprises, le seul fait d'aller prendre contact avec le syndicat peut vous valoir d'être licencié sur l'heure, sans explications.

 

• Élections « directes » ou « indirectes »

Tous les jours, des pages entières des journaux sont consacrées à ce sujet. Il s'agit de l'élection du Président de la République en 1985. Par les élections indirectes (députés fédéraux et sénateurs), le parti au pouvoir (PDS) fait passer théoriquement qui il veut... s'il parvient à s'unir ! Par les « directes », l'opposition peut gagner et faire le nouveau Président. Les prétendants qui ont pour nom en France, Giscard, Barre, Chirac, S. Veil,... s'appellent ici Aureliano Chaves, Maluf, Andreazza, Beltrão !

 

• Voyage à São Paulo

Je suis allé participer à une réunion des aumôniers de JOC du Brésil, à São Paulo. Le mouvement se reconstruit peu à peu, alors qu'il avait été totalement anéanti par la répression. Parmi les trois délégués de la JOC brésilienne au Conseil mondial de la JOCI à Madrid, en octobre, il y avait une militante de Vitόria, plus exactement d'une des communautés que j'accompagne.

En allant à São Paulo, je me suis arrêté quelques heures au centre de pèlerinages de Nossa Senhora d'Aparecida, Lourdes brésilien (plus de cinq millions de pèlerins chaque année, surtout des gens du petit peuple). Je cherchais à comprendre un peu mieux ce qu'on appelle « la religion populaire ». Pas facile !

 

• Assemblée générale du diocèse

Elle se réalisa les 15 et 16 octobre. Une « fête », mais aussi occasion de se poser une série de questions sur la manière de continuer le travail. On sent de plus en plus naître et croître une grande inquiétude : quel est le futur des communautés de base, et même de l'Église du Brésil ? Combien de temps l’Église du Brésil pourra-t-elle résister aux pressions qui viennent de toutes parts, de Rome en particulier, pour la freiner, elle qui assume trop bien les aspirations de libération du peuple ? Déjà on se pose des questions sur le choix des successeurs de quelques évêques atteignant la limite d'âge de 75 ans l'an prochain (par exemple Dom Fernando à Goiânia, et Dom Helder Camara à Recife...). Les noms qui circulent, en tout cas, sont presque toujours de conservateurs, ou ultraconservateurs ! On n’attend rien d'autre du Vatican actuellement (c'est la même chose que j'ai constaté lors de mes vacances, en conversant avec des prêtres, religieuses, militants laïcs, non seulement de France, mais aussi des États-Unis ou d'Afrique).

 

• Pour la première fois, Moon

Des jeunes ont disparu dernièrement (dont un d'une communauté  que j'accompagne). Il avait répondu à une annonce pour faire du théâtre. On ne l'a pas revu... Avant ce mois d'octobre, je n'avais encore jamais entendu parler des dégâts de Moon dans notre région.

 

• François et Aristide

Vous le savez tous : ils ont été condamnés pour la  troisième fois. Une fois de plus, c'est l'Église du Brésil qui a été jugée et condamnée, spécialement dans sa pastorale d'appui à la lutte des petits paysans pour avoir une terre à cultiver. Dom João Batista, archevêque de Vitόria, a assisté au jugement ; quelques jours plus tard, une religieuse d'ici a rencontré aussi François et Aristide. Ne serait-il pas bon d'écrire à leurs familles en France ?

De janvier à août de cette année, soixante-quinze personnes ont été assassinées au Brésil, seulement dans les conflits de la terre : petits paysans ou personnes qui les défendent contre les prétentions des « grands » qui les exploitent et les chassent de leurs terres, afin d'avoir toujours plus !

Une grande campagne nationale est en train de s'organiser : « Pour une réforme agraire immédiate et profonde ». L'Église participe à cette campagne, naturellement.

 

 

En vous quittant

1°) Lors des réunions à Saint-Claude, un certain nombre de volontaires se sont inscrits pour participer à l'expédition des Échos de Vitόria. Au nom de l'équipe, merci à eux ! D'autres encore pourraient peut-être se joindre à eux : ce serait l'occasion non seulement d'aider matériellement, mais peut-être aussi de penser à former un groupe tiers-monde ?

2°) Nos réunions à Saint-Pierre-en-Grandvaux furent l'occasion de démarrer sur le secteur de Saint-Laurent un groupe tiers-monde. Je souhaiterais que ce soit la préoccupation d'un grand nombre de lecteurs des É.V. Le groupe peut rester indépendant d'une religion comme à Saint-Laurent ; ou il peut se rattacher au CCFD, par exemple (Comité Catholique contre la Faim et pour le Développement). De toutes manières, il est pratiquement impossible de faire un vrai travail en faveur du tiers-monde sans être plus ou moins relié à un groupe, pour réfléchir et agir. (N.B. : le CCFD est très ouvert, il n'oblige pas ses membres à être catholiques).

3°) L'information est extrêmement importante. En cette époque de cadeaux, n'oubliez pas, par exemple, Croissance des Jeunes Nations, ou L’Actualité religieuse dans le monde.

 

Quant à moi, je souhaite à tous un Noël d'espérance et de courage. Celui qui veut être utile, surtout au milieu d'un monde si dur, ne peut se laisser gagner par le désespoir. Puissions-nous vivre cela en 1984 !

 

Gaby

 

 

ECOS DE VITÓRIA Nº 12

21 DE NOVEMBRO DE 1983

 

Olá, todos!

Eu espero que ninguém tenha achado estranho não receber os Ecos de Vitória por cerca de sete meses (o nº 11 partiu daqui no dia 28 de abril e chegou para vocês no mês de junho). Eu deixei o Brasil no dia 5 de julho, para chegar a Orly no dia seguinte, onde fiquei até o dia 5 de outubro. Três meses de férias com muitas atividades, que me deram a impressão de um período ao mesmo tempo muito longo e muito curto. Longo porque fiz muitas coisas, encontrei tantas pessoas; curto, porque eu não tive o tempo de fazer tudo o que eu queria fazer. Nem de encontrar todos que eu gostaria de encontrar.

ALGUNS NÚMEROS

Eu teria um monte de impressões a dar, tanto sobre minha estadia na França quanto sobre o meu retorno aqui. Antes, porém, alguns números: Entre fim de agosto e fim de setembro, eu participei de 24 reuniões que agruparam cerca de 1.500 pessoas: pequenos grupos (como o conselho episcopal da diocese de Lons, com sete pessoas) ou assembleias mais importantes (por exemplo, a de Saint-Pierre-en-Grandvaux, com 200 pessoas, ou as duas de Saint-Claude que totalizaram aproximadamente 300 participantes). Grupos muito diferentes, indo de 50 militantes terceiro-mundistas, em Luxemburgo, a 25 membros do Rotary Club, de Arbois; de 27 militantes do Movimento Popular dos Cidadãos do Mundo (MPCDM), a 30 pessoas idosas do Albergue de idosos de Saint-Laurent-en-Grandvaux. Durante as inúmeras reuniões, com slides, apreciei o valor das questões levantadas nos debates. E como esquecer os inúmeros encontros individuais, nesse verão ensolarado! Estas férias foram também de celebração de uma série de missas paroquiais; de encontro, em Mont-Roland e em Acey, com os missionários originários do Jura trabalhando na África ou na Ásia. Oportunidade também de encontrar jornalistas e publicar alguns artigos para a imprensa.

Desde os Ecos de Vitória nº 11 até minha partida da França, vocês deram 19.775 F por meio de doações individuais, e 22.280 F nas coletas organizadas por ocasião de certo número de reuniões-debates.

A viagem me rendeu aproximadamente 16.000 F. E eis aqui a maneira como eu já utilizei uma parte do dinheiro recebido:

- 1.150 F para o boletim da Pastoral Operária da diocese.

- 8.240 F para os reparos indispensáveis e urgentes no Centro de Orientação Social de Porto de Santana, que recebe todos os encontros de organização e de formação do povo neste bairro de 40.000 habitantes, aproximadamente, que eu acompanho.

- 3.970 F para a Juventude Operária Católica.

- 3.830 F para as construções das igrejas e centros de reuniões.

Totalizando, entre EV 11 e EV 12, 17.190 F. Deve ser acrescentado (mas isso não dá para ser contabilizado) o que nós damos a cada dia àqueles que vem pedir para pagar o pão, leite, remédios, passagem de ônibus... sem falar de todos as despesas para a JOC, a Pastoral Operária, etc.

Obrigado novamente pela sua participação. Quantas vezes eu senti o desejo de muitos de vocês de colaborar no meu trabalho!

 

O QUE FAZER?

Por quase dois meses, eu praticamente não recebi cartas da França, exceto da minha família. No entanto, alguém me disse: "em vez de utilizar o dinheiro para construções, não seria mais urgente entregar o que você recebe para o Nordeste do Brasil?" Vale a pena refletir a este argumento. Em primeiro lugar, surgem muitas perguntas. Houve campanhas feitas em nível de Brasil, mas nós soubemos recentemente que os alimentos recolhidos no nosso Estado para o Nordeste foram distribuídos aqui mesmo. Se o problema da seca existe há cinco anos e só hoje nos ocupamos com ela, muitos acham que é uma estratégia para esquecermos as medidas drásticas tomadas contra grande maioria da população em todo o Brasil. E lá, no Nordeste, são os dirigentes do partido no poder (o PDS) que fazem a distribuição (dos restos das doações)!

Talvez o que vem de organizações estrangeiras seja mais bem controlado?? Ou - como alguns já fizeram - passar pela Igreja local do Ceará, por exemplo, Dom Fragoso, bispo de Crateús, no centro mesmo da zona da seca. Ou ainda, Roland Fichet[1] poderia dar sugestões em nome do “Comitê França-Brasil” sobre essa pergunta?

Quanto a nós aqui, é claro que somos levados a doar algo – praticamente todos os dias – para as pessoas que não têm nada. Mas nosso objetivo prioritário continua a ser a organização do povo, para que ele reaja. Podemos nós incentivar a mendicância, e justificar a ação desastrosa de uma política que precisa ser reavaliada, submissa à dominação americana e às exigências do FMI (Fundo Monetário Internacional)?

Pessoas do Nordeste morrem de fome. Mas, e no Sul, industrializado e mais rico? Só na cidade de São Paulo, 1 milhão de desempregados! (aqui, nenhuma indenização para os desempregados[2]). Na semana passada, Na ISTOÉ (uma espécie de "Nouvel observateur" brasileiro) foram publicados estes números derivados do IBGE (equivale, na França, ao INSEE[3]):

- Em 12 meses, o dólar aumentou em 279,5 % (o franco valia 14 cruzeiros em outubro de 80; no início de julho de 83, 68 cruzeiros; novembro 83, 106 cruzeiros!).

- Inflação em 1983 (previsão do banco central do Brasil): 220 %.

ALGUNS PREÇOS                  NOVEMBRO 1982               NOVEMBRO 1983                    AUMENTO

Gasolina                                     144 cruzeiros                           445 Cr$                              209 %

Álcool-combustível                  84 cruzeiros                            262 Cr$                               211,9 %

Óleo diesel                                 84 Cr$                                      300 Cr$                              257,1 %

Gás de cozinha                        780 Cr$                                  3 200 Cr$                               310,2 %

 

SALÁRIOS (Pessoas de 10 anos ou mais, aposentados e pensionistas):

1980                     1982

Recebem menos de 1 salário mínimo..............                                  34,2%                  40,8%

Entre 1 e 2 salários mínimos .......................                                     30,4%                  27,4%

Entre 2 e 5 salários mínimos .......................                                     23,6%                  21,3%

Entre 5 e 10 salários mínimos ....................                                       7 %                       6,6%

Entre 10 e 20 salários mínimos ...................                                      3,1%                     2,7%

Mais de 20 salários mínimos .......................                                     1,5%                     0,8%

 

Duas observações: a partir de “10 anos”, porque o número de crianças – dessa faixa etária – que trabalha é muito alto.

O salário mínimo é de 57.000 cruzeiros (o salário mínimo francês é aproximadamente 6,7 vezes mais elevado)

 

REAÇÕES... IMPRESSÕES... REAÇÕES... IMPRESSÕES...

Diante desses números, eu quero dizer a tantos franceses - de todos os meios, mas, sobretudo os mais favorecidos - que fazem da lamentação quase uma profissão: "Por favor, um pouco de decência!".

Eu não sei se eu faço bem de dar algumas impressões depois de minha estadia de três meses na França. Mas é difícil ficar calado.

- Primeiro, eu encontrei muita boa vontade e um grande desejo de compreender, para poder "ajudar".

- Pareceu-me que a tomada de consciência cresceu um pouco: a miséria tem causas profundas, na situação internacional, e especialmente no capitalismo internacional (incluindo o francês).

- Há grupos ou pessoas "ditas de esquerda" que recusam todo questionamento de privilégios, toda solidariedade com os menos favorecidos, da França e do Terceiro Mundo: eles são piores que os conservadores!

- Um número impressionante de cristãos de boa vontade parece não ter ainda descoberto que o amor evangélico passa inevitavelmente por uma análise das causas da miséria, e por um questionamento radical da política e da maneira de viver (eu creio que muitos conhecem o texto dos bispos franceses "Por Novos Modos de Vida"[4]. Eu estava errado... infelizmente!).

- Muitos dos mais insatisfeitos, dos mais intolerantes e dos mais sectários, estão entre os mais favorecidos: que violência dos ricos na França! Exemplos: a greve dos farmacêuticos - o ódio contra Robert Badinter[5] (um verdadeiro humanista; embora judeu, ele faz um trabalho cheio de espírito evangélico).

- O caso de Dreux[6]me deixou profundamente escandalizado: mais do que o racismo já bem conhecido, me escandalizam as justificativas dos políticos que se pretendem democratas (e cristãos!), e dos editorialistas dos jornais de referência cristã! E O SILÊNCIO DA IGREJA!

- Eu não entendo muito bem o porquê de tantos militantes sindicalistas ou políticos de esquerda estarem tão desiludidos. Apesar dos erros cometidos há dois anos, há coisas boas acontecendo (quem esperava um milagre era muito ingênuo!). Uma boa parte da imprensa apoia o grande capitalismo e tem todo interesse de desmoralizar os franceses. Isso é uma razão para abandonar a luta por mais justiça, solidariedade, desarmamento, apoio aos países do Terceiro Mundo, liberdade diante dos Estados Unidos da América? Há um perigo real: a maioria dos franceses quer voltar ao capitalismo puro e cruel, à exasperação do egoísmo individual e de classe, do racismo, à ignorância dos direitos dos trabalhadores, aos esquecidos do Terceiro Mundo... Longe de ser uma razão para desencorajar, deveria ser uma razão de militar mais, por uma política ainda mais solidária! (apesar das falhas do governo atual).

Vocês acham que nós não temos, aqui, mais razões para sermos desiludidos?

- Apesar de tanta generosidade encontrada na França, por que esta falta de fôlego (falta de profetismo, dizem os cristãos)? O apoio implícito dos bispos franceses aos mísseis e foguetes[7] é bastante significativo. Como se, porque o comunismo soviético é ruim, não se pode mobilizar para encontrar outra coisa diferente do capitalismo, que mata mais ainda! Quem vai nos demonstrar que nossas sociedades ocidentais favorecem os valores de solidariedade e de amor aos mais pobres? Quem é tão cego ao ponto de não ver que elas fazem mais do que qualquer outra para arrancar, maliciosamente, a fé autêntica e as razões de viver? É preciso usar de má fé para negá-lo.

- 369 civis mortos num avião sul-coreano abatido pelos russos: condenamos, veementemente, e falaremos sobre isso por anos. Os americanos invadiram a ilha de Granada, bombardearam um hospital psiquiátrico: onde estão os protestos? Em todo caso eles são rapidamente silenciados! Por medo de um urso, nos jogamos para dentro da boca de uma serpente venenosa!

RETORNO AO BRASIL

Enquanto eu estava na França, aquilo que eu lia sobre o Brasil me preocupava muito. E, de fato, é incrível como a situação se agravou em três meses! Começo de julho, você paga um pãozinho, 15 cruzeiros; na volta, início de outubro, ele vale 28 cruzeiros! Quando você encontra alguém que não está desempregado você quer saber por que milagre ele tem um trabalho. O número de pessoas que pedem dinheiro ou comida, nas casas ou nas ruas, aumentou muito.

Consequência de tudo isso: aqui, como em várias outras cidades do Brasil, pessoas (que não são acostumadas a roubar) se reúnem para levar tudo o que puderem como comida, sobretudo arroz e feijão, nos supermercados. São, na sua maioria, mães de família, que não têm mais nada para dar aos seus filhos.

O POVO E O APOCALIPSE

Na Igreja do Brasil, o mês de setembro é o mês da Bíblia. Na nossa diocese, milhares de grupos se formam nas comunidades de base para os círculos bíblicos. Um esquema de reflexão e oração é preparado antes pelo secretariado de pastoral da diocese. Reação unânime este ano: o povo experimentou uma grande alegria de encontrar sua própria condição de povo perseguido no livro do Apocalipse, escrito por São João, para restaurar a esperança aos cristãos perseguidos do final do 1º século. Alegria, primeiramente, porque as seitas[8] utilizam o Apocalipse de uma maneira totalmente simplista para assustar e para acusar a Igreja católica. Alegria, sobretudo, de reconhecer no DRAGÃO do Apocalipse tudo que é hoje símbolo de opressão: e – acreditem – as pessoas colocam nomes, citam fatos! Essa releitura do Apocalipse fortaleceu a esperança do povo que precisa tão desesperadamente disso... apesar de ele ver pouca saída, tanto no campo econômico quanto no político.

DANÇA DOS DECRETOS-LEI

Para se submeter aos preceitos do FMI (atualmente presidido pelo francês Jacques de la Rosière!), o governo brasileiro promulga decreto-lei sobre decreto-lei. Tão logo um seja rejeitado pelo parlamento, um outro sairá rapidamente do saco! Finalmente foi aprovado o DL 2.065[9]. Uma parte importante dos salários será reajustada, semestralmente, bem abaixo do aumento do custo de vida. Não só muitas pessoas irão ver o seu declínio do poder de compra, inclusive a classe média, como também a produção vai ainda diminuir muito, e, claro, o desemprego vai subir novamente! Consequência direta do imperialismo econômico internacional (dos USA, do Japão e da Europa!).

GREVES

Em julho uma greve geral tinha ocorrido, relativamente bem representada. Outra foi marcada para o dia 25 de outubro: ela não aconteceu, mas foi substituída por manifestações, com mulheres batendo em panelas vazias, e houve discursos na principal praça pública. O tom dos oradores foi significativamente mais duro do que alguns meses antes. Em Brasília, foi decretado estado de urgência, com a interdição de toda e qualquer reunião na rua.

Em Vitória, os empregados das grandes lojas foram demitidos no dia após a manifestação, sem nenhuma explicação, porque seus patrões tinham enviado “espiões” para identificar os funcionários que participaram da reunião pública. Para que os trabalhadores se desconfiem uns dos outros, esses “espiões” são, muitas vezes, dos próprios pequenos funcionários. Em um grande número de empresas, o simples fato de estabelecer contato com o sindicato pode levar você a ser demitido na hora, sem qualquer explicação.

ELEIÇÕES “DIRETAS” OU “INDIRETAS”?

Todos os dias, páginas inteiras dos jornais são consagradas a esse tema. Trata-se da eleição do Presidente da República, que acontecerá em 85. Pelas eleições indiretas (deputados federais e senadores), o partido no poder (PDS) passa teoricamente quem ele quer... se o candidato se filiar! Pelas “indiretas” a oposição pode ganhar e fazer o novo Presidente. Os pretendentes ao cargo de Presidente que, na França, corresponderiam aos nomes de Giscard, Barre, Chirac, S. Veil,... chamam-se, aqui, Aureliano Chaves, Maluf, Andreazza, Beltrão!

VIAGEM A SÃO PAULO

Fui participar de uma reunião dos assessores da JOC do Brasil, em São Paulo. O movimento se reconstrói pouco a pouco, depois que ele havia sido completamente destruído pela repressão. Entre os três delegados da JOC brasileira no Conselho Mundial da JOCI (JOC Internacional), em Madrid, em outubro, havia uma militante de Vitória, mais exatamente de uma das comunidades que eu acompanho.

Indo a São Paulo, parei algumas horas no Centro de Peregrinação de Nossa Senhora Aparecida, a Lourdes brasileira (mais de cinco milhões de peregrinos cada ano, especialmente as pessoas do povo simples). Eu queria entender um pouco melhor a chamada “religiosidade popular”. Nada fácil!

 

 

ASSEMBLEIA GERAL DA DIOCESE

Ela foi realizada nos dias 15 e 16 de outubro. Uma “festa”, mas também a ocasião de se colocar uma série de questões sobre a maneira de continuar o trabalho. Sentimos cada vez mais nascer e crescer uma grande inquietude: qual é o futuro das comunidades de base, e, até mesmo, da Igreja do Brasil? Quanto tempo a Igreja do Brasil vai resistir às pressões que vêm de todas as partes, de Roma, em particular, para freá-la, ela que assume muito bem as aspirações da libertação do povo? Já há dúvidas sobre a escolha dos sucessores de alguns bispos atingindo o limite da idade de 75 anos no próximo ano (por exemplo, Dom Fernando em Goiânia, e Dom Helder Câmara em Recife...). Os nomes que circulam são quase sempre de conservadores, ou ultraconservadores! Não esperamos nada do Vaticano atualmente (é a mesma coisa que eu constatei durante as minhas férias, conversando com padres, religiosas, militantes leigos, não somente da França, mas também dos Estados Unidos ou África).

 

PELA PRIMEIRA VEZ, MOON[10]

Jovens desapareceram recentemente (incluindo um de uma comunidade que eu acompanho) Ele respondeu a um anúncio para fazer teatro. Não foi visto mais... Antes do mês de outubro, eu nunca tinha ouvido falar de danos de Moon na nossa região.

 

FRANCISCO E ARISTIDE

Vocês todos já sabem: eles foram condenados pela terceira vez. Uma vez mais, é a Igreja do Brasil que foi julgada e condenada, especialmente na sua pastoral de apoio à luta dos pequenos camponeses para ter uma terra para cultivar. Dom João Batista, arcebispo de Vitória, assistiu ao julgamento; alguns dias mais tarde, uma religiosa daqui encontrou também Francisco e Aristide. Não seria bom escrever às suas famílias, na França?

De janeiro a agosto deste ano, 75 pessoas foram assassinadas no Brasil, somente nos conflitos de terra: pequenos agricultores ou pessoas que os defendem contra as pretensões dos “grandes” que os exploram e os expulsam de suas terras, a fim de ter sempre mais!

Uma grande campanha nacional está se organizando por uma REFORMA AGRÁRIA IMEDIATA E PROFUNDA. A Igreja participa dessa campanha, naturalmente.

 

DEIXANDO-OS

1°) Após as reuniões em Saint-Claude, um certo número de voluntários se inscreveram para participar da expedição dos “Ecos de Vitória”. Em nome da equipe, obrigado a eles! Outros ainda poderiam talvez se juntar à equipe: seria uma oportunidade não somente de ajudar materialmente, mas talvez também de pensar em formar um Grupo Terceiro Mundo?

2°) Nossas reuniões em Saint-Pierre-en-Grandvaux foram ocasião de iniciar, no setor de Saint-Laurent, um Grupo Terceiro Mundo. Eu desejaria que fosse a preocupação de um grande número de leitores dos EV. O grupo pode se constituir independente de uma religião, como em St-Laurent; ou pode se juntar ao CCFD, por exemplo, (Comitê Católico contra a Fome e para o Desenvolvimento). De qualquer modo, é praticamente impossível fazer um verdadeiro trabalho em favor do Terceiro Mundo sem estar – de certa forma – ligado a um grupo, para refletir e agir. (Note bem: O CCFD é muito aberto, ele não obriga seus membros a serem católicos).

3°) A informação é extremamente importante. Nesta época de presentes, não esqueçam, por exemplo, “Croissance des Jeunes Nations”, ou “L’actualité Religieuse dans le Monde”[11].

De minha parte, eu desejo a todos um Natal de ESPERANÇA e CORAGEM. Quem quiser ser útil, especialmente no meio de um mundo tão difícil, não pode cair em desespero. Que possamos viver isso em 84!

 

Gaby.

 


[1]Roland Fichet é autor de peças dramáticas. Ele é citado nos EV 8 quando visitou a comunidade de padres de Cariacica. Suas peças, muitas vezes, denunciam situações de sofrimento dos pequenos. Aqui ele é mais uma vez citado porque, na época, fez parte integrante de grupos de apoio às minorias.

[2]Gabriel parece se referir ao que hoje conhecemos como “seguro-desemprego”, que foi instituído no Brasil somente em 1990. Fonte: http://portal.mte.gov.br/seg_desemp/

[3]INSEE: Instituto Nacional de Estatísticas e de Estudos Econômicos da França.

[4]Pe. Gabriel comentou positivamente sobre essa publicação dos bispos franceses em “ECOS 10”.

[5]Robert Badinter foi Ministro da Justiça entre junho de 1981 a fevereiro de 1986. Fonte: http://www.archives-judiciaires.justice.gouv.fr/index.php?article=14361&rubrique=10774&ssrubrique=10820

[6]Dreux: Cidade dos arredores de Paris, onde, em setembro de 83, o partido do poder (Partido Socialista, de François Miterrand) perdeu as eleições para a oposição (Frente Nacional), ocasionando uma série de repressões (racistas e xenofóbicas) contra imigrantes árabes, que foram tidos como os principais responsáveis pela derrota do Partido Socialista. Em Dreux de 1982, de cada 5 habitantes, 4 eram estrangeiros. A população francesa – sob iniciativa do padre Christian Delorme, de Marselha – reagiu aos violentos ataques por meio de uma grande MARCHA PELA IGUALDADE E CONTRA O RACISMO, que existe até os nossos dias.

 

[7]O assunto mundial do momento era a “Guerra Fria”, que durou de 1945 a 1990 (o ano de 1983 foi particularmente tenso), em que os opositores eram os EUA e a União Soviética – com seus respectivos países aliados. Dois blocos dotados de meios militares consideráveis, defendendo sistemas ideológicos e econômicos opostos. O presidente estadunidense Reagan desenvolve uma retórica agressiva contra o “Império do Mal”. Traduzido de: http://www.larousse.fr/encyclopedie/divers/guerre_froide/122564

[8]O termo ”seita” era bastante fluente nos anos 80. Essa década conheceu não só o avanço das Igrejas Pentecostais, como o forte surgimento das neopentecostais, em que a Teologia da Prosperidade, o apelo emocional e a centralidade no líder religioso eram marcas contundentes. O termo “seita” era usado para todas essas, de forma generalizada.

[9]Decreto-lei nº 2.065, de 26 de outubro de 1983. “Altera a Legislação do Imposto sobre a Renda, Dispõe sobre o Reajustamento dos aluguéis Residenciais, sobre as Prestações dos Empréstimos do Sistema Financeiro da Habitação, sobre a Revisão do Valor dos Salários, e dá outras Providências”. Fonte: http://www.planalto.gov.br/ccivil_03/decreto-lei/del2065.htm

[10]Sun Myung Moon (1920-2012) foi um polêmico líder espiritual, fundador de uma seita – a Igreja da Unificação – em que ele, conhecido mundialmente por “Reverendo Moon”, dizia – dentre outras coisas – ter recebido de Cristo a incumbência de continuar seu trabalho na terra, uma vez que Cristo teria deixado o trabalho incompleto. No final dos anos 70 e início dos 80 houve grande alarde de que a seita seria responsável por realizar “lavagem cerebral” em jovens e provocar o desaparecimento de outros. Moon fez grande fortuna. Morreu aos 92 anos.

[11]Revistas francesas que abordam temas (sociais, políticos, econômicos, culturais,...) da atualidade, sob um olhar cristão.

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8 décembre 2020 2 08 /12 /décembre /2020 22:59

Venez à moi,
vous tous qui peinez sous le poids du fardeau,
et moi, je vous procurerai le repos.

Mt 11, 26 Extrait de l'Evangile du 2ème mercredi de l'Avent

Chemin d'Avent avec Gaby #11

La course aux biens matériels paraît être telle dans les pays nantis que la perte du moindre des avantages, l'appel au plus petit effort de solidarité deviennent un drame insurmontable.

 

A corrida aos bens materiais parece ser tal nos países ricos que a perda da menor vantagem, o apelo ao menor esforço de solidariedade, torna-se um drama intransponível.

 

Leia a carta integra em português abaixo.

Un Clic ici pour toute information sur les publications : "Chemins d'Avent avec Gaby"

 

Echos de Vitόria

 

N° 11  -  28 avril 1982

 

 

Il y a plus de deux mois que j'ai commencé à regrouper notes et documents pour ce n° 11 des É.V. L'excès d'occupations n'a pas permis que j'exécute plus tôt mon projet.

 

• Remerciements : je voudrais d'abord remercier ceux qui ont pensé que ça me ferait du bien de recevoir un mot d'amitié à l'occasion de la mort tragique de mon frère aîné, Pierre, le 13 janvier. Et qu'ils veuillent bien m'excuser, ceux à qui je n'ai pas répondu jusqu'à ce jour. J'ai pourtant apprécié, croyez-le bien, ce signe de partage et communion, auquel on est encore plus sensible quand on est loin.

 

• Vacances en France

Trois mois à la fin de mes trois  premières années de Brésil, c'est ce que je prendrai, sans doute à partir du 5 juillet environ. Mon pied-à-terre sera le village de ma famille, et mon adresse :

Gabriel Maire

Port-Lesney : 39600 Arbois

Ceux qui désireraient programmer quelque rencontre avec moi, ou passer par le Jura, feraient bien de m'écrire au Brésil avant le 20 juin. Seul moyen pour moi d'organiser un peu cette période de vacances, sans perdre trop d'occasions de contacts réciproquement  utiles.

 

 

La France vue du Brésil

 

Bien que nous recevions la sélection hebdomadaire du Monde et Témoignage Chrétien (sans parler d'autres revues qui arrivent par bateau), je pense qu'il est impossible, après trois ans, de juger objectivement les Français de France. Certains m'écrivent : « Nos problèmes doivent te paraître mesquins, à côté de ce que tu vois et vis au Brésil ». Eh bien ! non, je ne pense pas cela. Bien sûr, les problèmes d'ici sont beaucoup plus tragiques : inflation de plus de 100 % par an (9 % ce dernier mois de mars) ! Une dévaluation de 30 % en une seule fois, début mars. Un salaire minimum (que beaucoup n'atteignent même pas) qui représente à peine le 1/4 de ce qui serait nécessaire à une famille de quatre personnes pour vivre à peu près correctement... Et le reste ! Mais l'Européen qui perd un tout petit peu du superflu qu'il s'est habitué à considérer comme indispensable, paraît se trouver franchement aussi angoissé que le père de famille qui doit affronter, ici, chaque jour, le drame de la misère totale.

La course aux biens matériels paraît être telle dans les pays nantis et capitalistes (le fait d'avoir un gouvernement dit socialiste ne change rien à cette réalité) que la perte du moindre des avantages, l'appel au plus petit effort de solidarité deviennent un drame insurmontable. On a fait, paraît-il, un tumulte incroyable à propos de l'argent que les touristes français peuvent emporter à l'étranger : il n'empêche que déjà pas mal de personnes − et non des plus riches − s'annoncent pour venir de France au Brésil durant les vacances !

Autres difficultés en lisant vos lettres : comment les Français ont-ils pu se laisser aller à tant de bassesses lors de la campagne électorale ? Pourquoi l'exaltation du racisme trouve-t-elle tant d'échos ? Pourquoi la politique étrangère et militaire de la France dite socialiste est-elle si semblable à ce que faisait la droite ? Ou encore, naïvement, je me questionne : pourquoi ceux qui pétitionnent et descendent dans la rue par centaines de milliers pour défendre la « liberté scolaire », sont-ils, dans leur majorité, peu portés à se mobiliser contre l'oppression du capitalisme qui tue chaque jour par la faim des milliers d'enfants, qui fait perdre toute liberté et toute dignité à des centaines de milliers de travailleurs, de chômeurs, et à leurs familles ? Mes vacances en France m'aideront-elles à comprendre ?

 

 

Vous posez des questions sur l’Eglise…

 

Des questions, par exemple, sur les réactions ici après le voyage de Jean-Paul II en Amérique centrale. Commencez par regarder une carte : la distance Vitόria/San Salvador, par exemple, est supérieure à la distance Paris/Washington. D'autre part, pays immense, le Brésil se préoccupe assez peu de ce qui se passe dans les autres pays d'Amérique latine.

Une fois ces remarques faites, les échos recueillis auprès de témoins directs (par exemple d'un sociologue de Rio que nous connaissons et qui se trouvait au Nicaragua quand passa Jean-Paul II) manifestent une vive déception. Une occasion unique fut perdue de réconcilier deux Églises : celle d'un épiscopat très politisé et conservateur, et celle de la majorité du peuple, également politisée mais qui puise dans l'Évangile la force d'une vraie Révolution. Finalement, consciemment ou inconsciemment ( ? ), le Pape est devenu là-bas l'étendard des contre-révolutionnaires.

Le voyage du Pape a certainement pu influencer l'élection du nouveau bureau du CELAM (Comité Episcopal Latino-Américain) : Dom Ivo Lorscheiter[1], Brésilien et ouvert, a été très nettement battu par un Argentin, conservateur, porté à la présidence. Peu de temps auparavant, le Pape avait fait de l'ancien président, l'intrigant, jeune et politique Trujillo Lopès[2] (Colombien), un des plus jeunes cardinaux du  monde : or Trujillo Lopès est d'une des tendances les plus conservatrices de l'épiscopat latino-américain, et particulièrement opposé à la théologie de la libération.

Quant à la CNBB (Conférence Nationale des Evêques du Brésil), elle vient de reconduire les mêmes président et secrétaire général, de tendance ouverte, c'est-à-dire évangélique. Mais, par rapport à il y a quatre ans, les conservateurs marquent des points. Alors, que se passera-t-il dans quatre ans, tandis qu'on constate que la tendance actuelle de Rome, par le jeu de la nomination des évêques au Brésil, est de renforcer les conservateurs ? On est bien placés à Vitόria pour le savoir !

Alors, après la grande Espérance du Concile et de l’Église latino-américaine « faisant le choix préférentiel pour les pauvres », faut-il s’apprêter à lutter de nouveau dans une Église très cléricale, autoritaire, moralisante, et populiste, à défaut d’être prophétique ? Finalement, ça dépend aussi de nous tous à la base !

 

 

Flashs sur la situation ici

 

• Vous voulez vraiment être solidaire avec le tiers-monde ?

Alors, sachez donc choisir vos lectures !

À propos du Brésil, par exemple, vous trouverez d'excellentes informations dans :

* Croissance des Jeunes Nations : 163, Bd. Malesherbes : 75859 Paris cedex 17

* Foi et Développement : Centre Lebret - 9, rue Guénégaud : 75006 Paris

* DIAL (Diffusion de l'Information sur l'Amérique latine) :

47, Quai des Grands-Augustins : 75006  Paris.

* Témoignage Chrétien : 49, Faubourg Poissonnière : 75O09 - PARIS

Naturellement, la liste est très incomplète.

- Vous voulez par exemple essayer de comprendre les émeutes populaires à São Paulo au début du mois ? Témoignage Chrétien du 18 au 24 était très bon à ce sujet.

- Vous voulez savoir pourquoi François et Aristide, arrêtés en août 1981, sont toujours en prison, et pourquoi la répression redouble dans la région où ils travaillaient ? Croissance des Jeunes Nations de mars vous explique parfaitement la politique des « Grands Projets » brésiliens. Vous apprenez aussi comment la France, membre de la CEE (Communauté Européenne) a aussi sa part de responsabilité : l'expulsion de dizaines de milliers de petits paysans et le massacre de ceux qui résistent, ont pour cause ces grands projets capitalistes financés entre autre par la CEE (dont la France).

- Et maintenant, grâce à Foi et Développement de décembre 1982, apprenez ce qu'une dame, très bien renseignée, conseille aux hommes d'affaires français qui veulent investir au Brésil (extrait de la revue confidentielle : Lettre Internationale de Danielle Hunebelle) :

 

La spéculation foncière n'est pas un business pour novices. Le grand « truc » utilisé par certaines multinationales comme par de petits groupes privés est le suivant : vous achetez pour une bouchée de pain de la terre « squattérisée » ; puis vous dépêchez, comme dans l'Ouest américain au XIXème  siècle, des bandits armés qui chassent (ou massacrent) les occupants. Du coup, voilà votre terre valorisée à 100 %... Il est inutile d'ajouter qu'à ce jeu-là, les investisseurs ne se font pas que des amis : la xénophobie augmente, tandis que l'Église se met systématiquement du côté des  squatters.

 

- C'est très  moral, le capitalisme, n'est-ce pas ? Dans D1AL n° 812, Charles Antoine répond :

 

Vos explications, Madame, constituent, que vous le vouliez ou non, une incitation au meurtre des paysans légitimes possesseurs de leurs terres ; et vos conseils précautionneux sont la reconnaissance de l'entière responsabilité de l'investisseur dans de telles pratiques criminelles... Nous savions que les investisseurs des milieux financiers étaient de froids calculateurs. Nous ignorions encore qu'ils pouvaient être les instigateurs, parfaitement lucides, de pratiques criminelles. Désormais, Madame, grâce à vous, nous le savons.

 

• Avec l’argent que vous avez donné :

Environ 8 700 francs ont servi pour une maison au service de la détente et des réunions de jeunes travailleurs ; 1 000 francs au fonds de solidarité des grévistes de la mairie de Cariacica ; 1 100 francs pour aider le journal de la Pastorale ouvrière ; 3 300 francs pour la commission pour le Droit à l'habitation du diocèse ; 4 400  francs pour  construction d'églises et centres de réunions ; 5 650 francs pour aider le congrès de Jeunes travailleurs. Soit environ 23 850 francs. (Je calcule selon le cours du franc au moment où je remets l'argent : par exemple, en octobre 1980, 1 franc valait environ 14 cruzeiros ; actuellement, il en vaut presque 60 !). D'autre part, je n'ai pas encore remis tout ce que vous avez donné pour le congrès de Jeunes travailleurs (plus de 30 délégués de Vitόria vont à São Paulo les 22, 23, 24 juillet). Enfin, il y a d'autres dépenses, plus petites mais très nombreuses, que je ne note pas chaque fois, sans parler des frais d'envoi de É.V. (Cela, Claude Giacomino peut vous en parler). Tous ici vous remercient.

 

• Humour brésilien

Le 15 mars, cérémonie de prise de pouvoir de Gerson Camata, nouveau gouverneur de l'État de l'Esprit-Saint. Une banderole préparée par la commission des habitants de Flexal 2, une des favélas que j'accompagne : « Nous prenons congé du gouverneur qui cède la place, le remerciant pour ce qu'il a fait en faveur de Flexal 2 : RIEN ! »

 

• Salaires

Le salaire minimum actuel est de 24 400 cruzeiros (environ 410 francs). J'ai rencontré récemment des employées de maison qui gagnent... 4 000 cr. (moins de 70 francs par mois). Réaction d'un jeune cadre : « C'est normal ! Elles sont nourries et logées ». Logées, il faut voir comment ! Très rares sont celles qui sont déclarées (et par conséquent qui ont droit à la Sécurité sociale). Et le nombre d'heures de travail ! Et quand je pense que, seulement pour le bus, je dépense en ce moment environ 8 500 cruzeiros par mois !

Combien de gens, actuellement, hésitent à participer à une réunion s'il faut payer le bus. Alors qu'un maçon gagne entre 150 et 200 cruzeiros, il paye souvent 280 cr. pour aller et revenir du travail ! Et un litre de lait coûte 105 cr. !

Quant au nombre de chômeurs... Dans le grand Vitόria, on estime à 40 % le nombre d'ouvriers du bâtiment en chômage (c'est la profession la plus importante ici, à cause de la construction qui s'achève d'un très grand centre de sidérurgie..., multinational, bien sûr). La plupart des employés de commerce ne parviennent pas à se faire un salaire minimum, généralement payés au pourcentage des ventes !

 

• Congrès de Jeunes travailleurs organisé par la JOC

À niveau national, ce sera donc en juillet, mais il a été préparé par des congrès dans les quartiers et les villes. Le congrès de Vitόria s'est réalisé les 23-24 avril. Les thèmes retenus par les commissions de travail : syndicat ; marginalisation des J.T. ; affectivité ; travail ; éducation ; salaire ; travailleur en milieu rural ; violence ; conditions de vie ; participation.

La place manque ici pour donner autre chose que quelques touches du manifeste acclamé à la fin du congrès/Vitόria :

 

Nous, jeunes travailleurs, alors que nous sommes la majorité dans notre société, nous ne sommes pas respectés, et nous n'avons pas de (vraie) participation dans la vie de l'Église, des syndicats, de l'école, dans la politique, ni même dans notre propre famille.

 

Le manifeste dénonce aussi : le régime totalitaire imposé depuis 1964, les moyens de communication de masse qui imposent de fausses valeurs, l'interférence du pouvoir dans les organisations qui représentent les J.T., l'enseignement qui ne répond pas aux besoins, la non-contribution des J.T. dans l'histoire du  pays.

 

• Plus de trois mois sans recevoir de salaire !

C'est ce qui est arrivé aux employés municipaux de très nombreuses villes après les élections de novembre. Beaucoup de familles ont passé Noël sans avoir reçu le salaire d'octobre ! D'où, début janvier, un mouvement de grève qui s'est vite amplifié. Dans notre ville, Cariacica, le maire Wagner a battu le record de sincérité, devant la caméra de télévision :

 

J'étais persuadé que notre parti (PDS, gouvernemental) allait gagner ; j'ai donc utilisé l'argent des salaires pour la propagande électorale. Après la victoire, on aurait eu les moyens de payer !

 

Mais il a perdu ! Mais le plus grave, c'est que la corruption est telle partout que personne n'imagine que de telles déclarations publiques pourraient conduire en justice !

Ce sont surtout les femmes qui ont été actives dans la conduite de la grève : les balayeuses de rues principalement, un certain nombre de professeurs, des employées des cantines municipales. Pas mal de communautés de base ont été solidaires en collectant de la nourriture pour les familles des grévistes ; des commerçants ont été compréhensifs pour faire crédit (même en sachant qu'ils seraient difficilement payés après) ; l'association de Travailleurs du municipe aida beaucoup le personnel à s'organiser (il ne peut pas y avoir de syndicat des employés municipaux). Les assemblées du personnel se faisaient dans une église, et jamais une assemblée de grévistes ne s'est achevée sans prier, spécialement le « Notre Père ».

Cette grève fut l'occasion d'une bonne prise de conscience de la solidarité ouvrière. Les revendications ne se cantonnèrent pas aux questions de salaires en retard, mais on parla des équipements d'hygiène et de sécurité, totalement inexistants, du paiement des heures supplémentaires, des conditions de transport du personnel...

Et maintenant ? Tout n'est pas résolu, la situation financière du municipe est catastrophique. Le nouveau maire est très démagogue ; malgré certaines oppositions, il a voulu participer à la dernière assemblée du personnel, (c'était quelques jours avant qu'il assume ses fonctions). Il commença ainsi son discours :

 

Je remercie d'abord Dieu pour ce que vous avez fait ; ensuite, je vous remercie, car sans vous l'ancien maire allait détruire tout notre patrimoine. Moi aussi, je me considère comme un travailleur, nous sommes tous égaux. Je vais me soumettre au pouvoir du peuple...

 

Etc... Pauvre peuple !

 

• L’École en question

L'année scolaire, après les grandes vacances, a repris le 21 février.

- À Flexal, l'école reprendra (peut-être) le 2 mai. Et encore ! parce que les parents se sont organisés pour protester. Le collège a fonctionné à peine un an (bâtiment neuf), et déjà il menace de tomber sur la tête des enfants. L'intervention des parents a fait que les autorités se préoccupent de parer au plus urgent.

- Porto do Santana. Autre quartier populaire. École de 1 700 élèves. Théoriquement, l'école est obligatoire et gratuite. En fait, les parents n'arrivent pas à payer l'inscription, la mensualité, l'uniforme obligatoire, les fournitures scolaires, etc... Un petit groupe de femmes parle de ce problème, et décide d'inviter plus de monde. La semaine suivante, elles sont 80, quinze jours plus tard, 90. Le jour où viendra une représentante de la mairie (le collège est municipal), il y aura presque 200 personnes.

- Quelques témoignages recueillis au cours de ces réunions : « Les enfants sont obligés de boire de l'eau sale, et ne peuvent se rendre aux toilettes » ; « Beaucoup d'élèves étudient debout : il n'y a pas assez de chaises pour tout le monde ! » ; « On ne peut pas acheter en une seule fois les cahiers qu'ils demandent : 985 cruzeiros (17 francs), c'est sûr que j'ai été obligée d'acheter à crédit ! » ; « Mon mari est malade. Je dois acheter pour lui chaque semaine un remède ; pour pouvoir payer l'inscription du petit au collège (400 cruzeiros = environ 7 francs), je n'ai pas pu acheter le remède de mon mari cette semaine. » ; « L'an dernier j'envoyais la mensualité par le petit. Il a tout noté au fur et à mesure ce qu'il donnait. À la fin de l'année, le collège demandait de payer de nouveau : le gamin a alors montré ce qu'il avait payé mois par mois. La directrice du collège n'a pas apprécié que le petit ait ainsi tout noté. »

Lors de la réunion avec la représentante du secrétariat de l'éducation de la mairie, Carlinda, une femme d'ouvrier coordonnait, elle commença : « Madame, vous êtes venue pour écouter les parents. Apres, vous pourrez répondre. » La représentante du maire, qui espérait surtout parler, dut écouter durant une heure et demie avant de prendre la parole.

 

• Célébration de la vie !

Il me faudrait plus d'un É.V. entier pour relater les célébrations tant riches du dimanche des Rameaux, du Jeudi Saint, du Vendredi Saint et de Pâques. De plus, les communautés font beaucoup pour conscientiser les gens pour la préparation du 1er Mai, fête du travailleur.

Simplement, quelques phrases sur le grand chemin de croix de trois communautés réunies, le Vendredi Saint. Quelque huit cents personnes − 3 h 30 entre le début et la fin − 4 à 5 km de marche. Tout le monde avait confectionné une petite croix, et la procession était précédée par une grande banderole :

 

Attentats, vols, crimes, prison, répression policière, discrimination contre nègres et déficients, violence sexuelle, chômage, manque d'habitations, bas salaires, expulsions de paysans de leurs terres et persécution politique…

 

telle est la crucifixion habituelle et quotidienne du Seigneur aujourd'hui ! João, un jeune ouvrier, animateur d'une des trois communautés (Saint José Operário) expliqua à la télévision qui s'était déplacée dans ce quartier très pauvre :

 

Chaque jour, beaucoup de nos frères sont massacrés par les bas salaires, par le manque d'emplois, de traitement médical. Ce sont là quelques une des formes de crucifixion, parce que Christ est chacun d'entre nous.

 

Et Antonio (de Flexal 2) :

 

Quand les grands exploitent les petits, ils exploitent Jésus... La répression policière, la police qui entre dans nos maisons, c'est encore une forme de crucifixion... Les  riches célèbrent la Passion par le commerce ; nous, non !

 

À bientôt le plaisir de rencontrer un certain nombre d'entre vous.

Bien amicalement.

 

Gaby

 

 


[1] Dom Ivo Lorscheiter [1927-2007] : évêque de Santa Maria (1974), secrétaire général puis président (1987) de la CNBB : particulièrement engagé au service du peuple et de la théologie de la libération. À ne pas confondre avec son cousin le cardinal Aloísio Lorscheider [1924-2007] franciscain, archevêque de Fortaleza , puis d'Aparecida et cardinal influent dans les années 1960 et 1970 : lui aussi défenseur de la théologie de la libération.

[2] Dom Alfonso López Trujillo [1935-2008], cardinal archevêque de Medellín (Colombie).

 

ECOS DE VITÓRIA – Nº 11

 

28 de abril de 1983

 

Há mais de dois meses que eu comecei a reagrupar notas e documentos para este nº 11 dos “EV”. O excesso de ocupação não permitiu que eu executasse mais cedo meu projeto.

AGRADECIMENTOS: Primeiramente eu gostaria de agradecer àqueles que me enviaram uma palavra de amizade por ocasião da morte trágica de meu irmão mais velho, Pierre, no dia 13 de janeiro. E que pudessem me perdoar aqueles a quem eu não respondi até hoje. Eu apreciei, creiam bem, este sinal de partilha e comunhão já que ficamos ainda mais sensíveis quando estamos longe.

FÉRIAS NA FRANÇA:

Férias de três meses no final dos meus três primeiros anos de Brasil, é isso que eu terei a partir de 5 julho, aproximadamente. Meu pé-no-chão será no vilarejo da minha família.

Aqueles que desejarem programar qualquer reunião comigo, ou passar no Jura, fariam bem de me escrever enquanto estou no Brasil, antes de 20 de junho: Único meio para eu organizar um pouco este período de férias, sem perder muito as ocasiões de contatos reciprocamente úteis.

A FRANÇA VISTA DO BRASIL:

Mesmo que nós recebamos a seleção semanal do “Le Monde” e “Témoignage Chrétien”[1](sem falar de outras revistas que chegam por navio), penso que é impossível, depois de três anos fora, julgar objetivamente os franceses da França. Alguns me escrevem: “Nossos problemas devem te parecer mesquinhos ao lado do que você vê e vive no Brasil”. Bem! Não, eu não penso assim. É claro, os problemas daqui são muito mais trágicos: inflação de mais de 100% ao ano (9% este último mês de março)! Uma desvalorização de 30 % de uma só vez, no início de março. Um salário mínimo (que muitos nem chegam a atingir) que mal representa ¼ daquilo que seria necessário a uma família de 4 pessoas  para viver mais ou menos corretamente... e todo o resto!

... Mas o europeu que perde um pouquinho do supérfluo que ele se habituou a considerar como indispensável, parece se achar tão angustiado quanto o pai de família que tem que enfrentar, aqui, cada dia, o drama da miséria total.

A corrida aos bens materiais parece ser tal nos países ricos e capitalistas (o fato de ter um governo dito socialista não muda em nada essa realidade) que a perda da menor vantagem, o apelo ao menor esforço de solidariedade, torna-se um drama intransponível. Fez-se, ao que parece, um tumulto incrível a propósito do dinheiro que turistas franceses podem levar para o estrangeiro: e não impede que um monte de gente – e não dentre os mais ricos – já se anuncia por vir da França para o Brasil durante as férias!

Outras dificuldades lendo suas cartas: como os franceses foram capazes de se deixar ir tão baixo durante a campanha eleitoral? Por que a exaltação do racismo encontra tanto eco? Por que a política estrangeira e militar da França dita socialista é tão parecida com o que fazia a direita? Ou ainda, ingenuamente, eu me questiono: por que aqueles que se manifestam através de petição e marcham na rua aos milhares para defender a “liberdade escolar” são, na sua maioria, pouco inclinados a se manifestar contra a opressão do capitalismo que mata todos os dias, pela fome, milhares de crianças, que faz perder TODA LIBERDADE e TODA DIGNIDADE a centenas de milhares de trabalhadores, desempregados e a suas famílias? Minhas férias na França vão me ajudar a entender isso?

VOCÊS COLOCAM QUESTÕES SOBRE A IGREJA...

Perguntas, por exemplo, sobre as reações aqui depois da viagem de João Paulo II à América Central. Comecem por ver um mapa: a distância Vitória-San Salvador (México), por exemplo, é superior à distância Paris-Washington. Em segundo lugar, país imenso que é, o Brasil se preocupa muito pouco com o que acontece em outros países da América Latina.

Uma vez feitas essas observações, os ecos recolhidos por meio de testemunhas diretas (por exemplo, um sociólogo do Rio que nós conhecemos e que se achava em Nicarágua quando João Paulo II passou) manifestam uma viva decepção. Uma ocasião única foi perdida de reconciliar duas Igrejas: aquela de um episcopado muito politizado e conservador, e aquela da maioria do povo, igualmente politizada, mas que tira do Evangelho a força de uma verdadeira revolução. Finalmente, consciente ou inconscientemente (?), o Papa tornou-se por lá o estandarte dos contrarrevolucionários.

A viagem do Papa certamente influenciou a eleição do novo presidente do CELAM (Comitê Episcopal Latino-Americano): Dom Ivo Lorscheiter, brasileiro e aberto, foi claramente derrotado por um Argentino, conservador, levado à presidência. Pouco antes, o Papa tinha feito do antigo presidente, o intrigante, jovem e político Trujillo Lopes (Colombiano), um dos mais jovens cardeais do mundo: ora, Trujillo Lopes é de uma das tendências mais conservadoras do episcopado latino-americano, e particularmente contrário à teologia da Libertação.

Quanto à CNBB (Conferência Nacional dos Bispos do Brasil), ela acaba de reconduzir o mesmo presidente e secretário geral, de tendência aberta, ou seja, evangélica - no sentido primeiro da palavra. Mas, em relação a quatro anos atrás, os conservadores marcam pontos. Então, o que vai acontecer nós próximos 4 anos..., já que se constata que a tendência atual de Roma, pelo jogo de nomeação dos bispos no Brasil, é de fortalecer os conservadores? Estamos bem posicionados em Vitória para o saber!

!!                  Então, depois da grande Esperança do Concílio e da Igreja latino-americana “fazendo a escolha preferencial pelos pobres”, é preciso preparar-se para lutar de novo numa Igreja muito clerical, autoritária, moralizante e populista a despeito de ser profética? Finalmente, isso também depende de todos nós, na base!

 

VOCÊS QUEREM VERDADEIRAMENTE SER SOLIDÁRIOS COM O TERCEIRO MUNDO? SAIBAM ENTÃO ESCOLHER SUAS LEITURAS!!

Sobre o Brasil, por exemplo, vocês vão encontrar excelentes informações na:

- “Croissance des Jeunes Nations”

- “Foi et Développement”

- DIAL (Difusão de Informação sobre a América Latina)

- “Témoignage Chrétien”[2]

Naturalmente, a lista é muito incompleta.

Vocês querem, por exemplo, tentar compreender as revoltas populares em São Paulo no início do mês[3]? “Témoignage Chrétien” de 18 a 24 foi muito bem sobre isso.

Vocês querem saber por que Francisco e Aristide, presos em agosto de 1982, continuam ainda na prisão e por que a repressão redobrou na região onde eles trabalhavam? “Croissance des Jeunes Nations” de março explica perfeitamente a política dos “Grandes Projetos”[4] brasileiros. Vocês sabem também como a França, membro da CEE (Comunidade Europeia), tem também sua parte de responsabilidade: a expulsão de dezenas de milhares de pequenos agricultores e o massacre daqueles que resistem, são causados por esses grandes projetos capitalistas, financiados, entre outros, pela CEE (daí, a França).

E agora, graças à “Foi et Développement” de dezembro de 1982, saibam  o que uma senhora, muito bem informada, aconselha aos empresários franceses que querem investir no Brasil (extraída da revista confidencial “Carta internacional de Danielle Hunebelle[5]): “A especulação fundiária não é um negócio para iniciantes... A grande estratégia utilizada por certas multinacionais como por pequenos grupos privados  é a seguinte: você compra por uma ninharia a terra  invadida; então  se apresse em enviar, como no oeste americano do século 19, bandidos  armados para expulsar (ou massacrar) os ocupantes. De repente, eis a sua terra valorizada a 100%... e é inútil acrescentar  que nesse jogo, os investidores se tornam amigos entre si: a xenofobia aumenta, enquanto a Igreja se coloca sistematicamente do lado dos invasores”.

É muito moral o capitalismo, não é? No DIAL nº 812, Charles Antoine[6] responde: “Suas explicações, Senhora, constituem, quer queira ou não, uma incitação ao assassinato dos camponeses, legítimos proprietários de suas terras; e seus conselhos cautelosos são o reconhecimento da inteira responsabilidade dos investidores em tais práticas criminosas... Sabíamos que os investidores dos meios financeiros eram frios calculistas. Ainda não sabíamos que eles poderiam ser os instigadores, perfeitamente lúcidos, de práticas criminais. A partir de agora, Madame, graças à senhora, nós sabemos.”

 

COM O DINHEIRO QUE VOCÊS JÁ DERAM:

Cerca de 8.700 F serviram na construção de uma casa destinada ao lazer e a reuniões de Jovens Trabalhadores; 1.000 F foram destinados ao fundo de solidariedade dos grevistas da Prefeitura de Cariacica; 1.100 F para ajudar o jornal da Pastoral Operária; 3.300 F para a Comissão do Direito à Moradia da Diocese; 4.400 F para a construção de igrejas e centros de pastoral; 5.650 F para ajudar na realização do Congresso Jovens Trabalhadores. TODOS AQUI AGRADECEM MUITO A VOCÊS.

HUMOR BRASILEIRO:

No dia 15 de março, cerimônia de posse de Gerson Camata, novo governador do Estado do Espírito Santo. Numa faixa preparada pela comissão de moradores de Flexal 2, um dos bairros que eu acompanho, lê-se: “Nós nos despedimos do governador  que cede lugar, agradecendo-lhe pelo que ele fez em favor de Flexal 2: NADA!”.

SALÁRIOS:

O salário mínimo atual é de 24.400 cruzeiros (cerca de 410 francos). Eu encontrei recentemente empregadas domésticas que ganham 4.000 Cr$. (menos de 70 F por mês). Reação de um jovem executivo: “Isso é normal! Elas recebem alimentação e alojamento”. Alojamento? É preciso ver como! Muito raro são aquelas que são contratadas (e, portanto, que têm o direito à seguridade social). E a jornada de trabalho! E quando penso que, somente para o ônibus, eu gasto atualmente cerca de 8.500 cruzeiros por mês!

Quantas pessoas deixam de participar de alguma reunião se for preciso tomar ônibus! Um marceneiro que ganha entre 150 e 200 cruzeiros, paga cerca de 280 Cr$ para ir e vir do trabalho! E um litro de leite custa 105 Cr$!

Quanto ao número de desempregados na Grande Vitória estima-se em 40% o número de pedreiros em situação de desemprego (é a profissão mais importante por aqui, por causa da construção – em fase de conclusão – de um grande centro siderúrgico... multinacional, é claro). A maior parte dos comerciários não ganha sequer um salário mínimo, geralmente pago por comissão!

 

CONGRESSO DE JOVENS TRABALHADORES ORGANIZADO PELA JOC:

Em nível nacional esse evento será no mês de julho, mas, em preparação, nas diversas cidades estão sendo realizados minicongressos. O Congresso de Vitória foi realizado nos dias 23 e 24 de abril. Os temas trabalhados nas comissões foram: sindicato, marginalização de jovens trabalhadores, afetividade, trabalho, educação, salário, trabalhadores do meio rural, violência, condição de vida, participação.

Não tenho aqui espaço suficiente para registrar senão algum trecho do “manifesto” aclamado no encerramento do Congresso de Vitória:

“Nós, jovens trabalhadores, mesmo sendo a maioria em nossa sociedade, não somos respeitados e não participamos (verdadeiramente) da vida da Igreja, sindicatos, escola, na política, nem mesmo em nossa própria família”.

O manifesto denuncia também: o regime totalitário imposto desde 1964[7], os meios de comunicação de massa que impõem falsos valores, a interferência do poder nas organizações que representam os jovens trabalhadores, o ensino que não corresponde às necessidades, a não-contribuição de jovens trabalhadores na história do país.

 

MAIS DE TRÊS MESES SEM RECEBER SALÁRIOS!

Foi o que aconteceu com os empregados municipais de numerosas cidades após as eleições de novembro. Muitas famílias passaram o Natal sem ter recebido o salário de outubro! Daí, desde o mês de janeiro, organizou-se um movimento de greve que recebeu forte adesão. Em nossa cidade, CARIACICA, o prefeito Wagner[8] bateu o recorde de sinceridade, diante da câmera de TV: “Eu tinha certeza que nosso partido (o PDS, governamental) iria ganhar; então utilizei o dinheiro dos salários na propaganda eleitoral. Após a vitória, teríamos meios de pagar!” Mas ele perdeu! Mas o mais grave, é que a corrupção é tão grande e generalizada que ninguém alude que tais declarações públicas possam ser causa de condenação judicial.

São, sobretudo, as mulheres as mais ativas na condução da greve: as varredoras de rua principalmente, um certo número de professores, e merendeiras. Algumas Comunidades de Base se solidarizaram coletando alimentos para as famílias dos grevistas; comerciantes se mostraram compreensivos em abrir crédito aos manifestantes (mesmo sabendo que seria difícil receber depois); a Associação de Trabalhadores do município ajuda muito o pessoal a se organizar (não pode haver sindicato municipal). As assembleias dos manifestantes se realizaram em uma igreja, e jamais uma assembleia se encerrou sem que os grevistas rezassem – especialmente o “Pai Nosso”.

Essa greve foi ocasião para uma boa tomada de consciência da solidariedade entre a classe trabalhadora. As reivindicações não se limitaram a questões de salários atrasados, mas também a condições de trabalho, como materiais de higiene e de segurança – totalmente inexistentes –, pagamento de horas-extras, condições de transporte dos trabalhadores,...

E agora? Nada está resolvido. A situação financeira do município é catastrófica. O novo prefeito é muito demagogo; apesar de certas oposições, ele quis participar da última assembleia dos funcionários (alguns dias antes de assumir sua função). Ele começou assim seu discurso: “Agradeço primeiramente a Deus pelo que vocês fizeram; em seguida, agradeço a vocês, pois sem vocês o antigo prefeito iria destruir todo o nosso patrimônio. Eu também me considero como um trabalhador. Nós somos todos iguais. Vou me submeter ao poder do povo...”, etc. Pobre Povo!

 

A ESCOLA EM QUESTÃO:

O ano escolar, depois das férias de fim-de-ano, teve início no dia 21 de fevereiro. Em Flexal as aulas vão reiniciar (talvez) no dia 2 de maio. Os pais se organizaram para protestar. O colégio funcionou somente um ano (prédio novo) e já ameaça cair na cabeça das crianças. A mobilização dos pais fez com que as autoridades se preocupassem para resolver a situação o mais urgente.

 

PORTO DE SANTANA. Outro bairro popular. Escola com cerca de 1.700 alunos. Teoricamente a escola é obrigatória e gratuita. De fato, os pais não conseguem pagar a matrícula, a mensalidade, o uniforme obrigatório, o material escolar, etc... Um pequeno grupo de mulheres fala desse problema, e decide convidar mais pessoas. Na semana seguinte elas são 80; 15 dias mais tarde, 90. No dia em que veio uma representante da prefeitura (a escola é municipal) tinha quase 200 pessoas.

Alguns depoimentos recolhidos durante essas reuniões: “As crianças são obrigadas a beber água suja, e não podem ir ao banheiro”; “Muitos alunos estudam em pé: não há cadeira suficiente para todo mundo!”; “Não podemos comprar de uma só vez os cadernos que eles pedem: 985 cruzeiros (17 F), com certeza que fui obrigada a comprar fiado!”; “Meu marido está doente. Eu tenho que comprar para ele, toda semana, um remédio; para poder pagar a matrícula do meu filho no colégio (400 cruzeiros = aproximadamente 7 F), eu não pude comprar o remédio do meu marido esta semana”; “No ano passado eu enviei a mensalidade pelo meu filho. Ele anotou tudo (à medida) que ele entregava. No final do ano, o colégio pediu para pagar novamente: o menino então mostrou, por meio de suas anotações, que ele tinha pago mensalmente. A diretora do colégio, não gostou que o menino tivesse anotado tudo.”

Na reunião com a representante da Secretaria de Educação da prefeitura, quem coordenou foi Carlinda, uma dona de casa. Ela começou: “A senhora veio para ouvir os pais. Depois, a senhora pode responder”. A representante do prefeito, que esperava, sobretudo, falar, teve que ouvir por uma hora e meia antes de tomar a palavra.

CELEBRAÇÃO DA VIDA!

Eu precisaria de mais de um “EV” inteiro para relatar as celebrações tão ricas do Domingo de Ramos, da Quinta-feira Santa, da Sexta-feira Santa e da Páscoa. Além disso, as comunidades fazem muito para conscientizar as pessoas para a preparação do 1º de maio, dia do trabalhador.

Cito apenas algumas frases expressas durante a grande Via sacra de três comunidades reunidas, na Sexta-feira Santa. Cerca de 800 pessoas. 3h30min de duração. 4 a 5 km de caminhada. Todo mundo tinha feito uma pequena cruz, e a procissão foi precedida por uma grande faixa: “Atentados, roubos, crimes, prisão, repressão policial, discriminação contra negros e deficientes, violência sexual, desemprego, falta de moradia, baixos salários, expulsão dos agricultores de suas terras e perseguição política, tal é a crucificação habitual e cotidiana do Senhor hoje!”. João, um jovem trabalhador, animador de uma das três comunidades (São José Operário) explicou ao repórter da TV (que tinha se deslocado até  esse bairro muito pobre): “Cada dia, muitos de nossos irmãos são massacrados pelos baixos salários, pela falta de empregos, de tratamento médico. Essas são algumas formas de crucificação, porque Cristo é cada um de nós”. E Antônio de Flexal 2: “Quando os grandes exploram os pequenos, eles exploram Jesus... A repressão policial, a polícia que entra nas nossas casas, esta é uma outra forma de crucificação... Os ricos celebram a Paixão pelo comércio: nós, não”.

Em breve terei o prazer de encontrar alguns de vocês.

Amigavelmente,

Gaby

 


[1]Témoignage Chrétien (Testemunho Cristão) é uma revista semanal francesa, surgida nos anos 40, que trata de diversos assuntos nacionais e internacionais sob uma ótica cristã.

[2]Gabriel cita aqui quatro revistas que tratam de temas de cunho social sob uma ótica cristã.

[3]Manifestos que desembocaram na pressão popular em prol das eleições diretas presidenciais, o movimento “Diretas Já!”.

[4]“A partir dos anos 60 e até início dos anos 80, grandes projetos foram implementados (...) como resultado da atração de investimentos do governo federal e das empresas públicas, bem como da política de atração de recursos (nacional e estrangeiro)”. Informação extraída do §2, pág 165, do site: http://ijsn.es.gov.br/Sitio/images/flippingbook/Crescimento_es/PDF/IJSN_Determinantes_Cresc_ES_capitulo5.pdf (o grifo é nosso).

[5]Jornalista francesa, internacionalmente conhecida, mas autora deste vil “aconselhamento” a grandes investidores. Este aconselhamento de Danielle Hunebelle foi, não só, lamentado pelo redator da DIAL, Charles Antoine (ver próxima nota), como repercutiu no Brasil, entre os Movimentos dos Sem-Terra. Uma carta-resposta (em francês) – “Lettre brésilienne (Carta brasileira) à Madame Hunebelle” – dos camponeses,foi endereçada à famosa jornalista. Leia o Editorial e o conteúdo dessa carta no site http://www.alterinfos.org/archives/DIAL-903.pdf

[6]Charles Antoine, diretor de publicação de DIAL nos anos 80, manifestou-se fortemente contra a senhora Hunebelle numa primeira “Lettre brésiliènne à Madame Hunebelle”. Leia toda a sua carta publicada no DIAL nº 812 acessando o site http://www.alterinfos.org/archives/DIAL-812.pdf . Charles Antoine atuou no Brasil como padre e jornalista.

[7]1964: Golpe Militar.

[8] WAGNER DE ALMEIDA, governou Cariacica de 1981 a 1983. Era presidente da Câmara quando precisou assumir a prefeitura. Aldo Alves Prudêncio (prefeito entre 1978 e 1980) fora assassinado em dezembro de 1980, sendo substituído pelo então presidente da Câmara Joel Lopes Rogério, que morreu em dezembro do ano seguinte, com um tiro de sua própria arma de fogo. Wagner de Almeida assumiu então o governo municipal. Informações extraídas do site :

http://www.mfrural.com.br/cidade/cariacica-es.aspx , no dia 09 de maio de 2016.

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7 décembre 2020 1 07 /12 /décembre /2020 23:29

Marie dit alors :
« Voici la servante du Seigneur ;
que tout m’advienne selon ta parole. »

Luc 1, 38, extrait de l'Evangile du 8 décembre, fête de l'Immaculée Conception

Gaby avec une communauté de Cariacica.

Gaby avec une communauté de Cariacica.

"Quand tout est prêt, rédigé, signé, quelqu'un me demande : « Qu'est-ce que tu en penses, Gabriel ? ». Je pensais : quand est-ce que, partout, et pas seulement au Brésil, les chrétiens seront capables de résoudre leurs problèmes, sans être des « mineurs » par rapport au prêtre ? "

 

"Quando tudo está pronto, redigido, assinado, alguém me pergunta: “O que você acha, Gabriel?”- Eu pensei: “Quando é que em todos os lugares, não só no Brasil, os cristãos serão capazes de resolver  seus problemas, sem se sentirem  ‘menores’ em relação aos padres?”

 

 

Leia a carta integra em português abaixo.

Un Clic ici pour toute information sur les publications : "Chemins d'Avent avec Gaby"

 

Echos de Vitόria

N° 10  -  10 décembre 1982

 

• Commençons avec une réflexion d’enfant.

Deux prêtres canadiens travaillant en Bolivie sont aujourd'hui de passage chez nous. Ils parlent espagnol. Un des nombreux gosses qui jouent sous la véranda questionne : « Celui-là est prêtre aussi ? » ; Renato (10 ans) : « C'est sûr qu'il est prêtre ! Il parle anglais ! ». En somme, des Canadiens qui parlent espagnol ou des prêtres français qui parlent portugais, ça ressemble tout à du chinois... pardon, à de l'anglais !

 

• Autres réflexion d’enfants, fils d’ouvriers :

- Lindomar (11 ans) : « Il est bon d'être ouvrier. Je préfère être ouvrier plutôt que patron. Je ne veux pas être puissant et écraser les petits. Mon père est petit, moi aussi je serai petit. Dieu aussi fut petit ; ce n'est pas vrai ? Il fut même plus misérable que nous ! » (Ça se passe à Flexal 2, un des quartiers les plus pauvres de la banlieue).

- Paulo (13 ans) : « Il y en a qui disent : “Si j'étais patron, je partagerais”. Mais, quand ils ont des biens... il est difficile de partager. Il est difficile pour le riche d'avoir le cœur pur. L'ouvrier a le cœur pur...  mais pas tous, parce qu'il y a des ouvriers qui ont une tête de riches ! » - Vous avez déjà lu les Béatitudes dans l'Évangile ?

- Tragique ! Le dessin d'un humoriste, dans le quotidien A Gazeta du 27 novembre. Le médecin : « Votre fils a besoin de boire du lait ». La maman de l'enfant : « Je vous en prie, docteur, faites-moi une ordonnance avec un remède meilleur marché ! ». Le lait vient effectivement de passer à 80 cruzeiros le litre. Pour une heure de travail, un maçon professionnel reçoit 150 cruzeiros ! (Rappel : les allocations familiales sont insignifiantes).

 

 

Aristide Camio et François Gouriou

 

Vous savez tous la nouvelle condamnation des deux prêtres français, toujours en prison à Brasilia : dix ans et huit ans ! Les posseiros restent avec huit ou neuf ans de prison. Un avocat a cité ce télégramme envoyé par le Pape, qui se dit :

 

Convaincu de l'innocence des deux prêtres ; le travail qu'ils faisaient à São Geraldo do Araguaia jusqu'en août 1981 quand ils furent arrêtés, était en accord avec la ligne d'action sociale que l'Église doit suivre.

 

Si ça peut éclairer ceux à qui ne suffisaient pas les prises de position d'évêques brésiliens ou d'Amnesty International, etc. !

Mais voici, parmi d'autres, une réaction forte, à la suite de la nouvelle condamnation par le STM (Suprême Tribunal Militaire). Elle est de Dom Moacyr Grechi, évêque d'Acre et Purus et Président national de la CPT (Commission Pastorale de la Terre) :

 

Notre Église, notre pastorale, furent jugées, sans connaître la cause, et injustement condamnées. Cette condamnation clarifie les choses. Il devient de plus en plus clair que l'évangile du gouvernement n'a rien à voir avec notre Évangile ; leur Christ n'est pas le nôtre. L'Église du gouvernement n'est pas la nôtre : la notre est celle du Christ assassiné par le pouvoir romain, comme subversif par rapport à l'ordre établi.

 

 

Au jour le jour

 

Au cours des discussions avec le patronat, le syndicat des ouvriers de la maçonnerie de Vitόria a obtenu quelques avantages de plus que l'an passé.

 

Sur le plan social

- Le nouveau syndicat des employés de commerce (le président, 22 ans, fut formé par la JOC) est en train de lutter pour obtenir des horaires moins chargés aux environs de Noël. Les directeurs de magasins et de supermarchés disent simplement :

 

Les employés et leur syndicat n'ont rien à voir avec la question des horaires, c'est notre affaire ! Nous payons les heures supplémentaires prévues par la loi (NB : ça ne va pas loin !) ; ceux qui ne veulent pas travailler dans ces horaires-là sont des paresseux !

 

Les employés de commerce ne sont pas unanimes : beaucoup répètent les arguments de leurs patrons. Du reste, un nombre important ne reçoit aucun salaire fixe, mais est payé seulement d'après la vente. D'où les rivalités entre vendeurs... et le désir de travailler aux heures d'affluence... Et tant pis pour la vie de famille, la nuit de Noël, le repos, et le reste !

- La JOC, ici aussi, a célébré le centenaire de la naissance de Joseph Cardijn, fondateur de la JOC. Elle prépare le 3ème Congres national de jeunes travailleurs du Brésil. Avant le rassemblement de São Paulo, en juillet 1983, il y a une quantité de rassemblements plus modestes, par quartiers, par villes... Le thème : « Conquérant Travail et Justice ».

- Grève dans la majorité des universités du Brésil.

Les professeurs luttent pour une question de salaires, mais aussi contre la menace de privatisation de tout l'enseignement qui le mettrait aux mains de gens pour qui l'éducation est un moyen comme un autre de faire de l'argent. Et les plus pauvres ? Sur 120 millions d'habitants, il y a au Brésil, 32 millions d'analphabètes.

Les employés de l'Université sont en grève eux aussi, pour des questions de salaires, qui sont réellement bas. Une manifestation des professeurs et des employés, récemment, a valu de beaux embouteillages dans Vitόria, et un grand déploiement de police bien semblable aux CRS !

 

• Dans les communautés de base : laïcs responsables !

Dans un des secteurs que j'accompagne, ont eu lieu en octobre les élections du Conseil de chaque communauté, puis du Conseil de secteur et du coordinateur de secteur. Quelques jours plus tard j'apprends que, pour réfléchir sur un différend entre le Conseil d'une des communautés et le groupe de jeunes, le Conseil fait appel, non d'abord au prêtre, mais au coordinateur et à son adjoint récemment élu... Tout un travail d'appui entre communautés, de partage.

Autre fait significatif : je participe à une réunion du Conseil de la communauté de Flexal 1. Un couple, qui va être parrain et marraine dans un autre secteur, demande une attestation prouvant qu'ils sont membres fréquentant leur communauté. Les membres présents de l'équipe de préparation au baptême discutent pour résoudre le problème, rédiger l'attestation. Quand tout est prêt, rédigé, signé, quelqu'un me demande : « Qu'est-ce que tu en penses, Gabriel ? ». Je pensais : quand est-ce que, partout, et pas seulement au Brésil, les chrétiens seront capables de résoudre leurs problèmes, sans être des « mineurs » par rapport au prêtre ? Mais aussi : les prêtres, et évêques qui, ici, sont affolés devant ce pouvoir des laïcs du peuple simple qui s'est construit peu à peu, vont-ils réussir à le détruire pour « reconquérir » ce qu'ils pensent être leur « pouvoir perdu » ?

 

• Transition avec les élections

Dans les communautés, les élections générales du 15 novembre ont profondément marqué : travail de conscientisation, apprendre à éviter le vote nul, responsables engagés, quelques responsables engagés comme candidats, généralement au PT (parti des Travailleurs), parfois au PMDB, rarement au PDS (parti du gouvernement). Dans la communauté de São Sebastiao, deux réunions du Conseil très intéressantes. Première réunion : il s'agit de savoir si le Conseil va laisser distribuer le jour de la fête de l'enfant les bonbons donnés par un candidat du PDS, membre de la communauté. Une heure de discussion, chacun argumentant, jusqu'à la décision de refuser ces bonbons donnés pour « acheter » les votes des  parents. Quelques semaines plus tard : le mur d'enceinte de l'église a été largement couvert de propagande pour deux partis, la communauté a effacé. Quand le PT peint à son tour le mur, le Conseil décide de laisser ; mais deux conseillers vont effacer les slogans. La deuxième réunion à laquelle je suis invité a pour but de reprendre cet événement. Réunion très tendue, presque violente parfois. Mais quelle richesse de réflexion ! Quelle école de démocratie ! Quelle volonté de pardon, de vie et de foi ! […]

 

 

Pour vous dire au revoir et « Bonne année1983 »…

 

- À la suite des É.V. n° 9, les quelques réactions arrivées furent toutes pour dire que le témoignage de Marie-Thérèse et de Joseph, ma sœur et mon frère, avaient été appréciés. En leur nom, merci !

- Impression que, si les lettres que j'envoie arrivent à leur destinataire, il n'en va pas toujours de même dans l'autre sens : il y en a qui se sont « perdues ». Une règle : quand vous ne me dites pas de ne pas répondre, je réponds toujours (même si c'est avec quelques mois de retard). Alors, après trois mois par exemple, si vous n'avez rien reçu de moi, écrivez de nouveau en disant quand fut envoyée la précédente.

- Nous avons lu ici avec un très grand intérêt la Note des évêques français : « Pour de nouveaux modes de vie ». La référence à la situation du tiers-monde est sans doute un peu rapide. Et tout ce qui est proposition concrète est sujet à discussion. Mais, globalement, cela nous est apparu extrêmement positif : très évangélique et très concret ( ! ). Les critiques violentes de certains contre ce texte sont un bon signal. Comme militant du MPCDM, comme chrétien, comme européen vivant dans le tiers-monde, j'ai été très heureux. À méditer. Ce serait un de mes vœux pour vous au début de 1983... et pas seulement pour ceux qui se reconnaissent  chrétiens.

- Le thème de réflexion de tous les catholiques du Brésil pour la campagne de Fraternité du carême 1983 sera :

« Fraternité, oui, Violence, non. »

Violence institutionnalisée, non-violence... Que de choses vont être soulevées ! Bien en communion avec vous tous. En toute fraternité, OUI, et contre la violence de l'oppression et du mépris égoïste et de l'omission.

 

Gaby

 

 

ECOS DE VITÓRIA Nº 10

10 DE DEZEMBRO DE 1982.

 

Comecemos com uma reflexão de uma criança. Dois padres canadenses que trabalham na Bolívia estão hoje de passagem na nossa casa. Eles falam espanhol. Um dos inúmeros garotos que estão brincando na varanda questiona: “Aquele lá é padre também?”- Renato (10 anos): “Com certeza que ele é padre! Ele fala inglês!”... em resumo, canadenses que falam espanhol ou padres franceses que falam português, tudo isso parece chinês ... perdão, inglês!

 

Outras REFLEXÕES DE CRIANÇAS, FILHOS DE TRABALHADORES:

 

Lindomar (11 anos): “É bom ser trabalhador. Eu prefiro ser trabalhador ao invés de patrão. Eu não quero ser poderoso e esmagar os pequenos. Meu pai é pequeno, eu também serei pequeno. Deus também foi pequeno: não é verdade? Ele foi ainda mais miserável que nós!” (isto se passa em Flexal 2, um dos bairros mais pobres da periferia).

Paulo (13 anos): “Há aqueles que dizem: ‘Se eu fosse patrão, eu partilhava’ mas quando eles têm os bens... é difícil de compartilhar. É difícil para o rico ter o coração puro. O trabalhador tem o coração puro... mas nem todos, porque tem empregados que tem uma cabeça de rico!” - Vocês já leram as bem-aventuranças no Evangelho?

TRÁGICO! O desenho de um humorista (uma charge), em “A Gazeta” de 27 de novembro. Um médico diz: “Seu filho precisa beber leite”. A mamãe da criança: “Por favor, doutor, faz para mim uma receita com um remédio mais barato!”. O leite efetivamente acaba de subir para 80 cruzeiros o litro; Por 1 hora de trabalho, um pedreiro recebe 150 cruzeiros! (recordando: os abonos familiares são insignificantes).

ARISTIDE CAMIO E FRANCISCO GOURIOU:

Vocês todos sabem a nova sentença dos dois padres franceses, ainda na prisão em Brasília: 10 anos para um, e 8 anos para outro! Os posseiros foram condenados a oito ou nove anos de prisão. Um advogado citou este telegrama enviado pelo Papa, que disse: “Convencido da inocência dos dois padres, o trabalho que eles fazem em São Geraldo do Araguaia até agosto de 1981, quando eles foram  detidos, estava de acordo com a linha de ação social que a Igreja deve seguir”.

Se isso pode iluminar àqueles a quem não foram suficientes as tomadas de posição dos bispos brasileiros, ou da Anistia Internacional, etc... !

Mas eis aqui, entre outras, uma reação forte, na continuação da nova condenação pelo Supremo Tribunal Militar (STM). Ela é de Dom Moacyr Grechi, bispo do Acre e Purus, e presidente nacional da CPT (Comissão Pastoral da Terra): “Nossa Igreja, nossa pastoral, foram julgadas, sem conhecer a causa, e injustamente condenadas. Essa condenação esclarece as coisas. Está se tornando cada vez mais claro que o evangelho do governo não tem nada a ver com o nosso Evangelho; seu Cristo não é o nosso. A Igreja do governo não é a nossa: a nossa é aquela do Cristo assassinado pelo poder romano, como subversivo em relação à ordem estabelecida”.

O DIA-A-DIA

Durante as discussões com o patronato, o sindicato dos trabalhadores da construção civil de Vitória obteve algumas vantagens a mais que no ano passado.

O novo sindicato dos empregados do comércio (o presidente, 22 anos, foi formado pela JOC) está lutando para obter horários menos pesados por ocasião das vendas de Natal. Os gerentes de lojas e de supermercados dizem simplesmente: “Os empregados e seu sindicato não têm nada a ver com a questão dos horários, pois é nosso negócio! Nós pagamos as horas-extras previstas pela lei (Notem bem: isso não está longe da verdade!); aqueles que não querem trabalhar nestes horários são preguiçosos!”.

Os empregados do comércio não são unânimes: muitos repetem os argumentos de seus patrões. Resultado: um número importante não recebe nenhum salário fixo, mas é pago somente depois da venda (recebe por comissão). Daí as rivalidades entre os vendedores... e o desejo de trabalhar  nas horas de pico... e que “se dane” a vida da família, a noite de Natal, o descanso, e o resto!

A JOC, aqui também, celebrou o centenário do nascimento de Joseph CARDIJN, fundador da JOC. Ela prepara o 3° Congresso Nacional de Jovens Trabalhadores do Brasil. Antes do Encontrão em SP, em julho de 1983, há uma quantidade de mini-encontros, por bairros, por cidades... O tema: “Conquistando Trabalho e Justiça”.

GREVE NA MAIORIA DAS UNIVERSIDADES DO BRASIL. Os professores lutam por questões salariais, mas também contra a ameaça de privatização de todo o ensino, que o colocaria nas mãos de pessoas para quem a educação é um meio como outro de fazer dinheiro. E os pobres? Dos 120 milhões de habitantes, há no Brasil 32 milhões de analfabetos.

Os empregados da Universidade estão em greve, também por melhores salários, que são realmente baixos. Uma manifestação dos professores e dos funcionários, recentemente, ganhou um bonito engarrafamento em Vitória, e um grande deslocamento de polícia bem semelhante às CRS[1]!

NAS COMUNIDADES DE BASE: LEIGOS RESPONSÁVEIS

Num dos setores que eu acompanho ocorreram em outubro as eleições do conselho de cada comunidade; depois, do conselho de setor e do coordenador de setor. Alguns dias mais tarde, eu fico sabendo que, para refletir sobre uma disputa entre o conselho de uma das comunidades e o grupo de jovens, o conselho chamou não primeiramente o padre, mas o coordenador e seu vice recentemente eleitos. Todo um trabalho de apoio, de partilha, entre comunidades.

Outro fato significativo: eu participo de uma reunião do conselho da comunidade de Flexal 1. Um casal que vai ser padrinho e madrinha em um outro setor, pede um comprovante, provando que eles são membros  frequentes da sua  comunidade. Os membros presentes da equipe de preparação do batismo discutem para resolver o problema e redigir a declaração. Quando tudo está pronto, redigido, assinado, alguém me pergunta: “O que você acha, Gabriel?”- Eu pensei: “Quando é que em todos os lugares, não só no Brasil, os cristãos serão capazes de resolver  seus problemas, sem se sentirem  ‘menores’ em relação aos padres?” Mas também: “Os padres e bispos que, aqui, estão perturbados diante deste poder dos leigos, do povo simples, que é construído aos poucos, será que eles vão conseguir destruí-lo para ‘reconquistar’ o que eles pensam ser seu ‘poder perdido’?”

TRANSIÇÃO COM ELEIÇÕES

Nas comunidades, as eleições gerais de 15 de novembro marcaram profundamente: trabalho de conscientização, aprender a evitar o voto nulo, responsáveis engajados, alguns responsáveis engajados como candidatos, geralmente do PT, às vezes do PMDB, raramente do PDS (ver explicação mais adiante). Na comunidade de São Sebastião, duas reuniões do conselho muito interessantes. Primeira reunião: trata-se de saber se o conselho vai deixar distribuir, no dia da festa das crianças, os doces dados por um candidato do PDS (partido do governo) membro da comunidade. Uma hora de discussão, cada um argumentando, até a decisão de recusar esses doces, dados para “comprar” os votos dos pais. - Algumas semanas mais tarde: o muro da igreja foi amplamente coberto de propaganda por dois partidos, a comunidade apagou. Quando o PT (Partido dos Trabalhadores) pintou por sua vez o muro, o conselho decide deixar; mas dois conselheiros vão apagar os slogans. A segunda reunião, para a qual fui convidado, tem por objetivo retomar esse acontecimento. Reunião muito tensa, às vezes quase violenta. Mas, que riqueza de reflexão! Quanta vontade de perdão, de VIDA e de fé!

15 DE NOVEMBRO DE 1982: ELEIÇÕES GERAIS

Terminada a gritaria permanente dos autofalantes instalados sobre os carros, gritando os nomes e números dos candidatos... (e NADA de seus programas de gestão!) agora, o retorno da publicidade com a aproximação do Natal, são os hinos de Natal, estilo “Meu Pinheirinho de Natal” (Vejam só! Aqui nem tem esses pinheiros!). Os Papais Noel se preparam para morrer de calor com barba e casaco vermelho, num clima de 32 ou 33 graus à sombra!

VOTAR! MAS COMO?

É muito lentamente que foram conhecidos os resultados das eleições. Um mês depois, é ainda impossível ter oficialmente a lista dos vereadores de nossa cidade! A apuração começou no dia seguinte à eleição. No nosso Estado, o Espírito Santo, ela durou 10 dias. Em outros lugares mais tempo ainda. Eis aqui, para compreender, o modelo de cédula:

JUSTIÇA ELEITORAL

 

PARA GOVERNADOR

 

NOME ............................................................

 

 

OU Nº ...............

PARA GOVERNADOR

 

NOME ............................................................

 

 

OU Nº ...............

PARA SENADOR

 

NOME ............................................................

 

 

OU Nº ...............

PARA PREFEITO

 

NOME ............................................................

 

 

OU Nº ...............

PARA DEPUTADO FEDERAL

 

NOME ............................................................

 

 

OU Nº ...............

PARA DEPUTADO ESTADUAL

 

NOME ............................................................

 

 

OU Nº ...............

PARA VEREADOR

 

NOME ............................................................

 

 

OU Nº ...............

 

Num mesmo dia, cada eleitor escolhe 6 pessoas, para 6 funções. Por exemplo: o eleitor de Cariacica (a cidade onde moro, com quase 200.000 habitantes), deveria escrever 6 nomes:

1 – O GOVERNADOR de sua escolha para o Estado do Espírito Santo;

2 – O SENADOR representando o Estado do ES no Senado, em Brasília;

3 – O PREFEITO de sua escolha para Cariacica;

4 – Um DEPUTADO FEDERAL, representando o Estado na Câmara Federal, em Brasília;

5 – Um DEPUTADO ESTADUAL para a Assembleia Legislativa, em Vitória;

6 – Um VEREADOR para a Câmara de Vereadores de Cariacica.

Cada candidato tem um número. O eleitor poderia escrever seja o NOME, seja o NÚMERO. Sob pena de votar NULO, ele tinha que escolher os candidatos todos do mesmo partido. O nº dos candidatos do PDS começavam por 1; do PDT, por 2; do PT, por 3; do PTB, por 4; do PMDB, por 5. Esse voto vinculado, complicado e antidemocrático, foi pensado para favorecer o PDS, partido do governo. O PDS, tendo até aqui a maioria dos municípios, a ação e a corrupção deveriam ajudar a obter facilmente os candidatos do PDS para cargos mais elevados. Instituiu-se uma tal psicose do voto nulo (se a quantidade de votos nulos fosse muito alta poderia levar ao cancelamento das eleições e à tomada de poder pelos generais mais radicais) que todo mundo se mobilizou para “ensinar como votar”: igrejas, partidos, movimentos, etc...

OS PARTIDOS:

Há cinco atualmente. O PDS (Partido Democrata Social) é o partido que apoia o governo militar. O PTB, bem pequeno, se diz de oposição, mas na realidade é muito próximo do poder.

Na oposição: PMDB – PDT – PT. Antes da autorização, há 3 anos, de criar partidos, todos  os adversários do regime militar estavam agrupados no MDB (Movimento Democrático Brasileiro): burgueses capitalistas e liberais, mas contrários à ditadura militar, até comunistas  de todas as confissões (hoje ainda, os diversos partidos comunistas estando proibidos, os militantes estão praticamente em todos os partidos de oposição). Devido a esta história do MDB, o atual PMDB reflete essa enorme diversidade. Suponha, na França, o mesmo partido com, por exemplo, Giscard e Maurice Schumann, A. Laguiller e A. Krivine, Rocard e Chevènement, mais Marchais[2]!!! O PDT, pequeno partido trabalhista, é de tendência social democrata. Seu líder, Leonel Brizola, exilado por muito tempo pela ditadura militar, é muito ligado à Internacional Socialista. Sua eleição como governador do Estado do Rio de Janeiro (11.300.000 hab.), também causou um rebuliço. Um jornal inglês anunciou que uma tentativa de golpe militar, para impedir que Brizola assuma seu cargo, havia sido controlada. O governo desmentiu... Mas há fumaça sem fogo? Podemos ao menos fazer a questão. O PT (PARTIDO DOS TRABALHADORES) nasceu depois da greve dos metalúrgicos de SP em 79. O líder, LULA, é muito conhecido na Europa. O poderoso sindicato dos metalúrgicos de SP seria bastante semelhante à CFDT[3]. O PT se afirma abertamente socialista (é uma novidade aqui!). Partido novo, mais “puro”, animado muitas vezes por sindicalistas, membros das comunidades de base da Igreja católica, é também infiltrado por inúmeras correntes de extrema esquerda.

RESULTADOS:

22 Estados escolheram seus governadores: 12 do PDS; 9 do PMDB; 1 do PDT. A maioria foi na maioria simples, no primeiro turno. Os 12 Estados que elegeram um governador do PDS representam 22.226.000 eleitores; os 10 que escolheram um governador de oposição representam 36.427.000 eleitores!!! Os 12 governadores do PDS vão “reinar” sobre 47.500.000 habitantes; os 10 governadores do PMDB e do PDT, sobre quase 70 milhões de habitantes, com os Estados mais importantes (SP, 25 milhões; RJ, 11 milhões; MG, 13.400.000; Amazonas, pouco povoado, 1.400.000 hab., mas imensa - quase 3 vezes a França).

Os Estados que votaram na oposição são em geral os mais desenvolvidos: estes 10 Estados representam 75% do P.I.B. (rendimentos da indústria, da agricultura e dos serviços). Ao contrário, todo o nordeste, da Bahia ao Ceará, passando por Pernambuco (Recife), ficam com o PDS. Os pequenos agricultores dessas regiões muito pobres são muito ligados aos grandes proprietários, às famílias ricas: votar na oposição é então de grandes consequências, especialmente para o emprego!

Com o jogo de cadeiras favorecendo as regiões conservadoras, o poder irá manter a maioria no senado (mas não na câmara dos deputados ) e tem a garantia de uma maioria de votos para eleger o sucessor do Presidente João Figueiredo, em 84-85.

RESULTADOS NO ESTADO DO ESPÍRITO SANTO:

Nosso Estado, considerado muito conservador, balançou, de forma significativa, na oposição. O governador eleito (PMDB), Gerson Camata, 41 anos, é casado desde o ano passado com uma estudante, “muito bonita”, de 21 anos! O Estado: (2.053.000 hab.) conta com 57 cidades. 4 pertencem à oposição; agora, 32 vão ser dirigidos pelos prefeitos do PMDB, e somente 25 pelo PDS pró-governamental. Os cinco municípios que formam a Grande Vitória estão agora com prefeitos do PMDB. Se aqui, em Cariacica, corre-se o risco de não mudar nada (chapéu branco e branco chapéu! Ou como dizem aqui: “arroz e feijão”), em Vila Velha, por exemplo (a maior cidade do Estado), pode haver uma maneira diferente de administrar, com a participação dos movimentos populares: o prefeito eleito sempre lutou, como advogado, ao lado das pessoas mais marginalizadas, mesmo correndo riscos (lembrem-se: invasões de Andorinhas, de Rosa da Penha, de Flexal... ele estava sempre lá, animando a Comissão do Direito à Moradia da diocese).

Quando o candidato a governador do PMDB teve 440.000 votos, o do PDS totalizou 275.000; o do PT, 10.500; o do PDT, apenas 1.300! Brancos: 63.000; nulos: somente 20.000.

Uma das explicações do fracasso do PT: ao lado da disposição para “votar útil” (só o PMDB tem hoje a força de derrubar o PDS), ao lado de problemas financeiros (O PMDB tem os industriais que pagam; o PDS tem muitos industriais, mais o dinheiro tomado nos fundos do Estado e municípios) uma grande desconfiança do povo na capacidade do povo. REFLEXÃO OUVIDA NO ÔNIBUS: “Eu não votaria em um candidato de chinelo!”. O trabalhador que falou assim queria dizer que eleito não pode ser um trabalhador, mas tem que ser um homem de gravata. O caminho da conscientização é ainda longo! E depois, o fato de o candidato a governador pelo PT ter sido prisioneiro: prisioneiro por ter lutado contra a ditadura, entenda-se! Mas para a maioria do povo, enganado pela mídia, em vez de ser motivo de orgulho, é uma vergonha! A prisão é a prisão.

ELEICÕES AINDA; A GRANEL!...

Eu tinha preparado ainda um monte de coisas, mas isso levaria muito tempo. Então, a granel...

  • Todo cargo eletivo é remunerado. Por exemplo, um vereador, aqui, recebe 5.700 F. (o salário mínimo atual é de cerca de 665 F.!)
  • Uma mudança de prefeito é suscetível de provocar a mudança de todo o pessoal... até a varredora de rua! Compreendemos que com o desemprego, os funcionários municipais tornam-se valentes propagandistas de “seu prefeito” (qualquer que seja seu rótulo)!
  • Eleições de 15 de novembro. Posse no dia 1º de março próximo! 3 meses e meio para “queimar os arquivos”, usar o dinheiro para o lazer, servir os amigos... 3 meses e meio para favorecer a CORRUPÇÃO!
  • Alguns bispos disseram: “Escolham o partido que  lhe parece  melhor. Mas votar no PDS nos parece incompatível com o Evangelho e com a opção da Igreja pelos pobres”.
  • O presidente da República explicou aos candidatos do PDS: “É preciso ganhar a todo preço. Para isso vocês podem cometer pecados. Deus perdoará”.  E, de fato, TODOS os meios foram bons para “comprar” os eleitores. É talvez para expiar seus pecados que o presidente foi comungar duas vezes na “Lourdes brasileira” (Nossa Sra. Aparecida), sob as câmeras de TV, no dia da peregrinação nacional... Embora nunca tivesse ido como presidente!
  • Distribuições massivas de camisas e camisetas e coletes com o nome dos candidatos, promessas de dinheiro, de emprego, distribuição de combustível gratuito, oferta de verbas importantes às comunidades, tudo isso é quase nada: As fortunas para a propaganda são colossais!
  •  A propaganda entre alunos das escolas é coisa comum. Os diretores convidam um candidato na hora da aula para fazer a propaganda aos alunos maiores. Os alunos que tentam reagir são ameaçados de expulsão. Não existe associação de pais para reagir!
  • Violências durante a campanha: houve, aqui e ali, candidatos feridos ou assassinados,... mas “menos do que se pensava”.
  • Os analfabetos não votam, naturalmente, todos são de classes populares. As tropas e os suboficiais não votam. Mas os oficiais, sim! Ou seja: ELEIÇÕES NÃO SIGNIFICAM “VOLTA DA DEMOCRACIA”! O governo continua militar, Figueiredo é general. A LSN (Lei de Segurança Nacional) permanece a lei suprema: independente do parlamento, os militares podem decidir o que quiserem, em nome da LSN. O parlamento ainda é uma guarnição, para fazer crer aos estrangeiros que a democracia chegou. Paciência!...
  • Você já reparou que, para mostrar como o Brasil é independente, REAGAN veio visitar nosso país, com um exército de empresários da indústria, exatamente após as eleições?

 

 

PARA ME DESPEDIR E DIZER “FELIZ 1983...

Na continuação dos EV nº 9, algumas reações que chegaram foram todas para dizer que o testemunho de Marie-Thérèse e Joseph, minha irmã e meu irmão, foram bem apreciados. Em nome deles, obrigado!

Tenho a impressão que se as cartas que envio chegam ao seu destinatário, o mesmo não acontece no sentido inverso: há aquelas que se perdem. Uma regra: quando vocês não me dizem para não responder, eu respondo SEMPRE (mesmo se é com alguns meses de atraso). Então, se passados três meses, por exemplo, você não recebeu nada de mim, escreva de novo dizendo quando foi enviada a carta anterior.

Nós lemos aqui com grande interesse a nota dos bispos franceses: “POR NOVOS MODOS DE VIDA”[4]. A referência à situação do Terceiro Mundo é sem dúvida um pouco curta. E tudo o que há de proposta concreta está sujeito à discussão. Mas, em geral, pareceu-nos EXTREMAMENTE POSITIVA: muito evangélica e muito concreta (!). As críticas violentas de alguns contra esse texto são um bom sinal. Como militante do MPCDM, como cristão, como europeu vivendo no TERCEIRO MUNDO, fiquei muito feliz. HÁ QUE SE MEDITAR. Seria um dos meus votos para vocês no início de 83... e não apenas para aqueles que se reconhecem cristãos.

O tema de reflexão de todos os católicos do Brasil para a Campanha da Fraternidade da quaresma de 1983 será:

“FRATERNIDADE SIM! VIOLÊNCIA NÃO!”

Violência institucionalizada, não-violência... Quantas coisas vão ser levantadas!

Em comunhão com vocês todos. Em toda fraternidade, SIM, e contra a violência da opressão e do desprezo egoísta e da omissão.

Gaby

 

[1]CRS: Companhias Republicanas de Segurança: Uma corporação da polícia nacional na França, intervindo nas manifestações, mas também na proteção civil. (informação traduzida de http://fr.wikipedia.org/wiki/Compagnies_républicaines_de_sécurité no dia 03 de maio de 2014).

[2]Pe. Gabriel cita aqui uma breve lista de personalidades políticas francesas de tendências por vezes diversas umas das outras. Giscard (Republicano Independente), Maurice Shumann (RPR: um partido de direita), Arlette Laguiller e Alain Krivine (Partidários de extrema esquerda), Rocard e Chevènement (Socialistas), Marchais (Comunista).

[3]Confederação Francesa Democrática do Trabalho.

[4]“Pour de Nouveaux Modes de Vie”: Um apelo dos bispos franceses à generosidade e solidariedade.

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6 décembre 2020 7 06 /12 /décembre /2020 23:46

Alors se dessilleront les yeux des aveugles,
et s’ouvriront les oreilles des sourds.
Alors le boiteux bondira comme un cerf,
et la bouche du muet criera de joie !

Isaïe 35, 05-06 lecture du 2ème lundi de l'Avent

Visite des frère et soeur de Gaby pendant l'été 1982

Visite des frère et soeur de Gaby pendant l'été 1982

Quelle joie de voir Gaby si heureux et détendu au milieu de ces gens avec qui il travaille. On sent un réel climat de confiance entre eux et une ambiance absolument étonnante...

 

Que alegria que foi ver Gaby tão feliz e à vontade no meio dessas pessoas com quem ele convive. A gente sente um verdadeiro clima de confiança entre eles e um clima totalmente marcante...

 

Leia a carta integra em português abaixo.

Un Clic ici pour toute information sur les publications : "Chemins d'Avent avec Gaby"

Echos de Vitόria

 

N° 9  -  14 septembre 1982

 

A la fin de ma dernière lettre, j'écrivais que mes EV n°9 serait probablement différent des précédents. Effectivement, je laisse la parole, cette fois-ci, à mon frère Joseph et à ma sœur Marie-Thérèse. Ils sont venus me rendre visite au Brésil, du 24 juillet au 26 août. En toute liberté, dès leur retour dans le Jura ou à Dijon, ils prépareront pour vous une partie de leurs observations et impressions. Pendant un mois, ils sont découvert un peu de ce que je vis ici : à vous de voir ce qui, dans leur témoignage, confirme ou complète mon propre témoignage habituel.

A la prochaine fois ! En toute amitié. 

Gaby, Rio de Janeiro le 25/08/1982

 

De Marie-Thérèse Maire

 

Ce voyage au Brésil, nous en parlions depuis le départ de Gaby ! Quand il est parti, je lui avais en effet promis d'aller le voir là-bas... Pour moi je ne pensais  alors qu'à la joie de le retrouver après une très longue absence (deux ans le 2 octobre prochain) et petit à petit, à la lecture de ses lettres, j'avais envie de découvrir un peu sa vie de tous les jours et de connaître ce monde auquel il semblait s'attacher de plus en plus.

Nous avons donc décidé ce voyage, mon frère Joseph et moi, et avons commencé à le préparer en étudiant un peu le portugais afin de pouvoir profiter au maximum de ce séjour. Nous ne possédons pas bien cette langue mais les quelques rudiments appris nous ont beaucoup aidés à comprendre bien des choses.

Pour ma part, ces Échos de Vitόria que Gaby nous laisse le soin de rédiger à sa place, vont me permettre de vous communiquer quelques impressions ressenties au cours de ce voyage si intéressant et si riche en émotions de toutes sortes.

Nous avons découvert une petite partie du Brésil touristique : Rio de Janeiro ; Salvador de Bahia ; Brasilia ; Fortaleza ; Recife ; et nous avons pu admirer des sites magnifiques et très variés, vrai régal pour les yeux, mais ce qui m'a le plus marquée, ce sont les contacts que nous avons eus avec un grand nombre de gens.

Nous avons en effet accompagné Gaby pendant une dizaine de jours dans son milieu de travail habituel et nous avons vraiment été touchés par l'accueil chaleureux et simple que nous avons reçu partout. Que de cafés nous avons dû accepter, avec plaisir d'ailleurs, et que de repas nous avons dû prendre et refuser aussi car même dans les milieux les plus pauvres, les gens ont vraiment le sens du partage et de l'accueil, et il nous aurait fallu beaucoup plus de temps pour pouvoir répondre à toutes les invitations qui nous étaient faites de si bon cœur.

Quelle joie de voir Gaby si heureux et détendu au milieu de ces gens avec qui il travaille. On sent un réel climat de confiance entre eux et une ambiance absolument étonnante pour nous qui sommes tellement moins démonstratifs...

Je crois cependant que cette vie passionnante n'est pas une vie facile car nous avons pu nous rendre compte des difficultés de la vie quotidienne : les vingt communautés (60 000 personnes environ) qu'accompagne Gaby sont assez éloignées les unes des autres et les moyens de locomotion sont le bus (d'un confort très relatif... ce ne sont pas nos bus de Dijon !) et la marche à pied qui n'en finit plus, par tous les temps, sur des chemins de terre à peu près bons quand le temps est au beau, mais dans quel état après un jour ou deux de pluie : on patauge littéralement dans la boue, et je n'ai pas trouvé cela très agréable... Les fins de semaine sont très chargées, et ils partent souvent tôt le matin pour se rendre d'une communauté à l'autre, sans revenir à la maison, et rentrent toujours très tard le soir...

Mais le souvenir le plus pénible pour moi, c'est la visite de la favela de San Pedro, dans la banlieue de Vitόria. Bernard, l'un des prêtres qui habite avec Gaby, étant chargé de faire un film documentaire sur cette favela, nous propose de l'accompagner. Nous partons donc un matin tous ensemble, mais arrivés sur les lieux, quel spectacle épouvantable ! Le « village » est là sur le marais, la vase : des baraques de fortune sont installées ça et là et les rues sont des passerelles faites de planches étroites, mal jointes et en très mauvais état, posées sur des piquets enfoncés dans la boue à un mètre du fond. Il faut absolument marcher sur ces passerelles pour atteindre les habitations... Bien sûr il n'y a ni eau ni électricité dans « ce village » (8 000 habitants). De quoi vivent ces gens ? On se le demande et dans quelles conditions d'hygiène ?

Au moment où nous arrivons, un camion vient de vider les ordures et une foule de gens, adultes et enfants, sont là en train de chercher ce qu'ils peuvent trouver, dans l'odeur nauséabonde du « mangue ». Les mouches tourbillonnent autour d'eux et les urubus, gros oiseaux noirs sinistres tournoient sans arrêt au-dessus de leurs têtes. Une femme voyant notre stupéfaction devant ce tableau s'approche pour nous parler et nous dit : « Maintenant, c'est le paradis car nous savons que nous pourrons rester là ; mais que de démarches nous avons dû faire depuis que nous sommes arrivés sur les lieux il y a un an ». Combien de temps resteront-ils encore à attendre ainsi qu'on leur installe l'eau, l'électricité, les égouts ? Peut-être deux ans, trois ans, peut-être plus ! Mais ce qui est certain c'est que même dans ces conditions lamentables, les femmes sont propres, soignées. Elles vont sans doute chercher de l'eau très loin, mais se lavent et sont nettes, les enfants aussi sont bien tenus. On en a vus sur ces passerelles, qui rentraient de l'école : tee-shirt blanc et jean impeccable.

À Crateús, dans le Nordeste, région où la sécheresse sévit depuis quatre ans, c'est une autre misère. Il n'y a plus rien à manger. Les enfants souffrent de malnutrition, et la mortalité infantile est très importante. Un dimanche matin, après la messe dans la cathédrale, nous voyons des enfants porter un petit cercueil peint en blanc et bleu. Ils l'installent au fond de l'église, l'ouvrent, et l'on voit un bébé de 10 mois à 1 an environ, les yeux ouverts, le teint cireux, mort depuis très peu de temps sans doute (car l'enterrement doit avoir lieu dans les vingt-quatre heures en raison de la chaleur). Tous les gens présents, enfants surtout, se regroupent autour du petit mort, le regardent et parlent. La mort est si fréquente qu'elle semble naturelle ici. Le bébé sera ensuite enveloppé dans un linceul et mis en terre. Le cercueil servira à d'autres enfants plus tard, car cela coûte cher et les gens ne peuvent payer.

À Porto-de-Santana, dans une communauté de Gaby, nous avons aussi entendu une jeune femme de 30-35 ans, lui raconter la mort de son mari survenue quatre jours auparavant. Elle l'avait conduit à l'hôpital dès les premiers symptômes, mais le médecin n'avait rien fait et lui avait dit de rentrer chez elle avec son mari. Quelques heures plus tard, dans la nuit, voyant que l'état du malade empirait, elle le fait conduire à nouveau à l'hôpital, en taxi, mais il était alors trop tard. Cet homme meurt faute de soins et l'on n'y peut  rien... Ce qui m'a semblé stupéfiant c'est la résignation de cette femme qui avait déjà quatre enfants et attendait le cinquième dans de telles conditions, sans dramatiser la situation.

À Crateús également, accompagnés d'un prêtre français là-bas depuis douze ans, nous entrons dans une maison de gens extrêmement pauvres : pas d'électricité bien sûr, et même plus d'argent pour acheter de quoi allumer la lampe (et il fait nuit à 17 h 30). La vieille dame de plus de 70 ans va elle-même à la réserve d'eau très éloignée de chez eux, pour rapporter ce qui est indispensable pour la cuisine. Elle nous raconte le décès de son fils qui n'a pu être soigné du tétanos et qui est mort dans des souffrances terribles. Ses yeux noirs sont embués de larmes qu'elle retient de son mieux. Cela fait mal !

Mais ce que nous avons vu aussi, c'est la fête pour le jubilé sacerdotal (vingt-cinq ans d'évêque) de Dom João : une foule en liesse pour entourer ce vieil homme et une joie générale se manifestant à travers chants et applaudissements. Des représentants de chaque communauté lui offraient des présents de leur région, et une jeune femme lui apporta une grande banderole sur laquelle était peinte la cathédrale. Elle raconta alors longuement l'épisode de la cathédrale ouverte grâce à lui, Dom João, pour recevoir pendant plusieurs jours et plusieurs nuits les habitants chassés de Rosa da Penha (voir É.V. n° 7).

Quelle émotion chez tous ces gens au souvenir de ces faits mémorables. Ils ont ainsi obtenu un terrain pour être relogés et petit à petit vont pouvoir reconstruire leurs maisons. Nous sommes allés aussi sur ce nouveau terrain qu'ils ont voulu appeler : « Nova Rosa da Penha ». Ce n'est pas encore merveilleux comme installation... mais l'espoir est là et les gens sont unis par tout ce qu'ils ont vécu ensemble et avec leurs « Padre » ... qui se souviennent eux aussi !

 

Il y aurait encore tant et tant de choses à raconter, vécues ainsi au jour le jour... mais peut-être sera-t-il possible d'organiser une soirée à Saint-Claude cet automne, un samedi soir par exemple, pour passer quelques photos et nous permettre de nous rencontrer pour parler ensemble de ce Brésil et de ces Brésiliens si attachants.

 

De Joseph Maire

[…]

Quelques paroles

 

• D’un ouvrier

Je paie 36 cz à la cantine du chantier où je travaille. Or, le repas vaut bien 300 cz. J'aimerais mieux, je te l'avoue, manger avec ma femme et mes enfants. Alors, qu'on me donne plutôt les 300 cz. Ainsi, ma famille pourra profiter, elle aussi, de cet argent ! (Il a un salaire de 22.000 cz).

 

• À la question : « Que pouvons-nous faire pour vous ? », la réponse est venue, nette et rapide :

Nous refusons l'assistance. Des dons, hélas, il en faut sans doute, pour l'immédiat : il nous  faut survivre ! Mais ce n'est pas l’essentiel ! Qu’on nous laisse être nous-mêmes : hommes et peuple à part entière. C'est notre droit et c'est le devoir de tous... Derrière tout geste de partage (non pas de don) il y a le Christ !

 

• D’un économiste

Toute l'Économie brésilienne est orientée de l’extérieur. Nous travaillons pour les autres, jamais pour nous. Tout pour l'exportation. Tout est contrôlé par les multinationales (100 % pour les automobiles ; 8O% pour les produits pharmaceutiques). En agriculture, nous produisons, mais ce sont les autres qui commercialisent... Nous avons la population, les territoires, tous les minerais (sauf le pétrole), toutes les cultures et tous les sols... Mais l'économie appartient aux autres. Le Brésil n'est qu'un objet dans la main des autres. Il subit le développement, en souffre : il n'en jouit pas...

 

 

Bibliographie

Le Brésil n'est (hélas !) pas le seul pays du monde qui souffre de la faim et de la violence ! Voici, quelques titres de livres capables de nous aider à « mieux connaître, pour mieux agir » ...

 

• Susar George, Comment meurt l'autre moitié du monde, Éd. Robert Laffont.

• Bernard Joinet, Tanzanie : manger d'abord, Éd. Karthala

• Pierre Vilain, Les chrétiens et le goulag de la faim, Éd. du Cerf.

• J.-Yves Carfantan et C. Condamines, Qui a peur du Tiers Monde ?,

Éd. Du Seuil, Coll. Points/Politique

• la revue Faim et Développement (dossiers), 10 numéros : 80 F.

4 rue Jean Lantier, 75001 PARIS

 

ECOS DE VITÓRIA Nº 9

15 de setembro de 1982

 

MENSAGEM DE GABY

No final da minha última carta, eu escrevi que o EV nº 9 seria provavelmente diferente dos demais anteriores. Efetivamente, eu dou a palavra desta vez, ao meu irmão Joseph e à minha irmã Marie-Thérèse. Eles vieram me visitar no Brasil, de 24 de julho a 26 de agosto. Livremente, após o seu regresso ao Jura ou a Dijon, eles prepararam para vocês uma parte de suas observações e impressões. Durante um mês, eles descobriram um pouco do que eu vivo aqui: a vocês de ver o que, em seu testemunho, confirma ou completa meu próprio testemunho habitual.

Até a próxima vez! Na amizade.

Gaby (Rio de Janeiro, 25/08/82)

 

***

Testemunhos de Marie-Thérèse MAIRE e Joseph MAIRE[1]

Eu e Joseph já vínhamos falando de fazer essa viagem desde que Gaby partiu para o Brasil. Desde sua partida eu já lhe havia prometido de ir fazer uma visita... Eu só pensava na alegria de reencontrá-lo após uma tão longa ausência (dois anos no próximo outubro) e, pouco a pouco, lendo suas cartas, tive também o desejo de conhecer sua vida quotidiana e conhecer esse mundo ao qual ele parece se ligar mais e mais.

Joseph e eu, nos preparando para essa viagem, começamos por estudar um pouco o português, na intenção de aproveitarmos ao máximo o tempo que estaríamos no Brasil. Não conseguimos avançar muito, mas o pouco que pudemos aprender nos ajudou a compreender bem cada momento.

De minha parte posso dizer que este Ecos de Vitória que Gaby nos pede de redigir em seu lugar vão me permitir de, ao menos, comunicar melhor a vocês algumas impressões que tive ao longo dessa viagem tão interessante e tão rica de emoções.

Conhecemos não mais que uma pequena parte do Brasil turístico: RIO DE JANEIRO - SALVADOR (BA) - BRASÍLIA - FORTALEZA - RECIFE; e pudemos admirar esses lugares tão lindos e tão variados, verdadeiro colírio para os olhos, mas o que mais me marcou foi o contato que tivemos com um número tão grande de pessoas.

Com efeito, acompanhamos Gaby durante 10 dias nos lugares onde ele habitualmente exerce seu ministério e ficamos realmente tocados pela acolhida calorosa e simples com a qual fomos recebidos em cada lugar. Quanto cafezinho tomamos! E com prazer, é claro, e quantas refeições também foram compartilhadas conosco; tanta que tivemos, por vezes, que recusar uma ou outra coisa, pois, entre os pobres deste lugar as pessoas têm realmente o desejo da partilha e da acolhida; e seria preciso muito mais tempo para podermos corresponder a tantos convites que nos foram feitos com tanto carinho.

Que alegria que foi ver Gaby tão feliz e à vontade no meio dessas pessoas com quem ele convive. A gente sente um verdadeiro clima de confiança entre eles e um clima totalmente marcante para nós que demonstramos tão pouco nossos sentimentos...

Creio que apesar de essa vida ser assim tão emocionante não é, contudo, uma vida fácil; aos poucos fomos nos dando conta das dificuldades da vida cotidiana: as vinte comunidades (cerca de 60.000 pessoas) que Gaby acompanha são bem distantes umas das outras, e os meios de transporte são o ônibus (cujo conforto é bastante relativo; nem dá pra comparar com os ônibus de DIJON) e a caminhada à pé, que não acaba nunca, pelas estradas de terra, mais ou menos boas quando não chove; mas, se chove... a gente patina na lama. Os fins de semana são bastante intensos para os padres; eles partem bem cedo para ir de comunidade em comunidade; e não voltam para casa durante todo o dia; só chegam tarde da noite.

Mas a recordação que mais vai me marcar certamente será a visita que fizemos ao bairro São Pedro[2], na periferia de Vitória. Bernard, um dos padres que mora com Gaby, tendo se encarregado de fazer um filme sobre a vida em São Pedro, nos propôs de ir junto. Partimos bem cedo. E, ao chegar,... é algo inimaginável. O bairro é totalmente construído sobre a maré; sobre o mangue. Barracos de madeira se sucedem margeando as "ruas" que são apenas passarelas de pedaços de tábuas... às vezes, tábuas mal unidas já bastante desgastadas pelo tempo. E tudo isso sobre estacas de madeira a cerca de um metro e meio de altura acima da lama. Não tem outro jeito: para visitar as casas dos moradores, só passando por essas passarelas. E não há, é claro, nem água potável, nem eletricidade nesse aglomerado (8.000 habitantes). Do que eles vivem? - É o que eu me pergunto - e em quais condições de higiene?

No momento em que chegamos, um caminhão de lixo estava descarregando; e um enorme número de pessoas, adultos e crianças, avança para procurar o que lhes possa interessar, em meio ao forte odor. Moscas e urubus disputam com eles. Uma mulher, vendo nossa estupefação diante dessa cena, aproxima-se e nos diz "Agora estamos no paraíso, porque sabemos que podemos continuar aqui; mas, quanta coisa tivemos que passar no começo, a cerca de um ano!". Quanto tempo ainda eles terão que esperar para que sejam instalados água, eletricidade e esgoto? Talvez dois ou três anos. Talvez mais! Mas uma coisa é certa: mesmo em condições tão lamentáveis as mulheres se cuidam em sua aparência. Elas vão - sem dúvida, bem longe - buscar água limpa, porque estão sempre de banho tomado e arrumadas. As crianças também são bem cuidadas; mesmo sobre essas "passarelas" de pedaços de madeira vimos as crianças que voltavam da escola: camisa branca e jeans impecáveis.

Em CRATEÚS, no nordeste, região onde a seca já dura quatro anos, a miséria se apresenta também de outras formas. Não há mais nada para comer. As crianças sofrem de desnutrição e a taxa de mortalidade infantil é alta. Num domingo de manhã, após a missa na catedral, vimos crianças trazendo um pequenino caixão pintado de branco e azul. Eles o ajeitam no fundo da igreja; o abrem, e vemos um bebê de cerca de dez meses a um ano de idade, olhos abertos, pele pálida. Morto a bem pouco tempo, sem dúvida (pois os enterros acontecem dentro de 24 horas devido o calor). Todas as pessoas presentes, sobretudo as crianças, se agrupam em torno da criancinha morta, a observam e conversam. A morte é tão frequente que parece algo natural por aqui. Na sequência o bebê será envolvido em um lençol e enterrado. O caixãozinho servirá para outras crianças, pois custa caro e as pessoas não podem pagar.

Em PORTO DE SANTANA, uma Comunidade do Gaby, ouvimos uma jovem mulher de 30-35 anos nos contando a morte de seu marido, ocorrida a apenas 4 dias. Ela o havia conduzido ao hospital desde os primeiros sintomas mas o médico não fez nada e os mandou de volta pra casa. Algumas horas mais tarde, durante a noite, vendo que o estado do marido só piorava, ela, de taxi, deu um jeito de levá-lo novamente ao hospital, mas já era tarde. Esse homem morreu por falta de cuidados, e nada mais se pode fazer... A resignação dessa mulher foi o que mais me deixou impressionada; ela já tinha quatro filhos, e estava grávida do quinto; e nessas condições, sem dramatizar a própria situação.

Em CRATEÚS, igualmente, acompanhados de um padre francês que já está lá a cerca de 12 anos, entramos na casa de uma família extremamente pobre: nada de eletricidade, é claro, e nada de dinheiro para comprar querosene para a lamparina (e a noite já havia chegado às 17h30). A velha senhora, com mais de 70 anos, vai, ela mesma, até um reservatório bem distante para buscar água para o jantar. Ela nos contou sobre o falecimento de seu filho que, por falta de cuidados, morreu de tétano; e que morreu em meio a terríveis sofrimentos. Nos contando isso, as lágrimas corriam de seus olhos. Lembranças que ainda lhe fazem muito mal!

***

Mas participamos também de uma festa: o jubileu de sagração (25 anos de bispo) de DOM JOÃO. Uma grande multidão veio homenagear esse velho homem, com muito entusiasmo, por meio de cantos e aplausos. Representantes de cada comunidade lhe ofertavam presentes de sua região. Uma mulher lhe ofertou um grande quadro com uma pintura que retratava a catedral. Ela contou uma longa história sobre o episódio de abertura da catedral, graças a ele, DOM JOÃO, para receber durante vários dias e noites os moradores expulsos de Rosa da Penha (Ecos de Vitória nº 7).

Quanta emoção para toda essa gente a recordação desses fatos ligados à expulsão da terra e à conquista de um novo espaço, aonde vão, pouco a pouco, reconstruindo suas casas. Nós estivemos nesse local ao qual eles quiseram dar o nome de "NOVA ROSA DA PENHA". Não é ainda nada maravilhoso como instalação... mas a esperança aí tem seu lugar; e as pessoas são unidas devido a tudo aquilo que viveram juntas e com o "Padre" deles... do qual não se esquecem!

Teria ainda tantas e tantas coisas a contar, vividas assim no dia a dia... mas talvez consigamos organizar um encontro em SAINT-CLAUDE, neste outono - um sábado à noite, por exemplo - para mostrar algumas fotos e nos permitir um momento para falarmos deste Brasil e destes brasileiros tão adoráveis.

Marie-Thérèse MAIRE

 

 

***

Depois das impressões da viagem, trazidas por Marie-Thérèse, me contentarei de propor alguns números, palavras e textos, para orientar nossa reflexão.

 

O BRASIL...

Imenso país: 8.512.000 Km2 (a França: 551.500 km2 - a Europa inteira: 10 milhões Km2). Para aqueles que têm dinheiro, o avião é o meio de transporte; o ônibus para os outros! E a maior parte, não viaja!!!

120/130 milhões de habitantes...

A língua é o português.

O Brasil é composto por 230 povos aproximadamente.

É uma antiga colônia portuguesa. Sua independência data de 1822. Hoje, é uma República Federal, com 22 Estados.

O atual presidente da República é o General Figueiredo.

A capital é Brasília. As cidades principais são: São Paulo (8.500.000 habitantes) - Rio de Janeiro (5 milhões) - Recife (1.200.000) – Belo Horizonte (1.8000.00) - Porto Alegre (1.200.000) – Fortaleza (1.300.000) - Salvador (1.500.000) – Belém ( 1 milhão).

É um país rico! É a 7ª potência econômica mundial. É, no entanto, um dos países onde há mais pobres...

De 21 de julho a 4 de agosto, aconteceu, em Recife, a assembleia da FIMARC - Federação Internacional dos Movimentos de Adultos Rurais Cristãos - Aqui está a palavra de acolhida feita pelo Movimento Rural brasileiro:

“O turista que desembarca neste imenso país tem a impressão de chegar a um país em plena expansão. Portos, estradas, meios de comunicação, indústrias, centros comerciais, empresas agrícolas, universidades, lazer, esportes, não há nada a dever às grandes nações industriais, e passa a imagem de haver aqui um grande desenvolvimento econômico e social. O Brasil torna-se pouco a pouco uma das grandes nações do mundo.

Mas o observador, preocupado com as realidades humanas, descobre que toda essa evolução se faz em detrimento do povo, às custas do sofrimento e da destruição das massas populares, rurais e urbanas, sacrificadas no altar da Produção Econômica. Vocês já ouviram falar muito dos índios dizimados, dos camponeses expulsos de suas terras produtivas onde eles subsistiam e que, não tendo outros recursos, vão ocupar terras próximas das grandes cidades. É lá que esses desenraizados vão construir as tristes favelas de nossas periferias urbanas.

As massas populares são assim – sempre mais – excluídas dos meios de produção e dos centros onde se tomam as decisões concernentes ao seu destino... Terras, indústrias, rendas, poder, tudo se concentra nas mãos de alguns grupos privilegiados. O Brasil continua a tradição colonial que sempre orientou sua história. É aqui que as multinacionais acharam sua terra-prometida. O Sudeste (São Paulo, Rio de Janeiro, Belo Horizonte[3]) reúne a maior parte da riqueza do país. Eles se enriquecem da miséria das regiões mais pobres e muito populosas, que lhes fornecem a mão-de-obra barata e a matéria-prima. E continua – mais forte que nunca – este colonialismo interno que Dom Helder Câmara, nosso bispo, não se cansa de denunciar”.

 

Alguns números...

(grosso modo, o cruzeiro - moeda brasileira – vale 0,035 f... mas em 1982, a inflação será em torno de 103% no Brasil. Ela foi de 8% em julho).

 

OS SALÁRIOS...

 

- Jaci trabalha de noite, no porto de uma grande cidade. Ele tem 5 filhos. Seu salário é de 22.000 Cr$.

- Zé recebe 32.000 Cr$. Ele tem 10 filhos. Ele recebe 800 Cr$ por criança com menos de 14 anos.

- José e sua esposa trabalham como professores de português. Somando os dois, eles ganham 96.000 Cr$.

- Em Crateús, um assalariado agrícola, trabalhando de manhã até à noite, ganha aproximadamente 400 Cr$ por dia.

- Edith é professora, há 25 anos. (6 filhos), ela recebe 43.000 Cr$. Seu marido ganha 25.000 Cr$ (ele não é beneficiário de aposentadoria, pois nunca teve sua carteira assinada pelos patrões anteriores)

 

OS PREÇOS ...

  • 10 Cr$                  50 gr de pão
  • 150 Cr$                1 dúzia de ovos
  • 85 Cr$                  1 kg de feijão (base da alimentação)
  • 60 Cr$                  1 litro de leite
  • 140 Cr$                1 kg de arroz
  • 150 Cr$                250 gr de café
  • No mês de agosto o litro de gasolina custava 132 Cr$
  • O carro mais barato por aqui é o fusca, da Volkswagen (só se vê isso), custa 1 milhão de Cr$.
  • 1 par de sandálias: 1.300 Cr$.

 

 

 

SALÁRIO MÍNIMO (em maio de 1982):

- Sudeste e Sul: 16.608 Cr$.

- Estados da Bahia, Pernambuco, Amazônia: 14.400 Cr$

- Estados do Maranhão-Ceará: 13.920 Cr$.

 

Pirâmide dos salários[4]

  • A dívida externa do Brasil é de 80 milhões de dólares.

Um especialista em economia política nos disse: "Se nada mudar, em 1985, o Brasil trabalhará para pagar 65% dos juros de sua dívida externa...”

  • Os brasileiros votarão no dia 15 de novembro de 1982. A campanha eleitoral é dura, violenta...

 

Alguns números ainda para compreender A IGREJA onde trabalha Gaby...

  • DIOCESE DE CRATEÚS (ESTADO DO CEARÁ)

em torno de 480.000 habitantes - 13 padres (O Bispo, Dom Fragoso, é contado nesse número).

(se, no Jura, houvesse esse número de padres, teria 1 para cada 20.000 habitantes).

 

DIOCESE DE CAMPINA GRANDE (ESTADO DA PARAÍBA)

600.000 habitantes; 30 padres.

LINHARES (Estado do ESPÍRITO SANTO)

Cidade de 70.000 habitantes (em 1950, ela tinha 2.900 hab.).

O território, assistido por 2 padres ( 1 deles é de Saône-et-Loire), tem 160 Km de Norte a Sul.

Conta com 70.000 hab. na cidade e 50.000 hab. no campo.

NOVA IGUAÇU (Estado do RIO DE JANEIRO)

               Cidade de mais de mais de 1 milhão de habitantes. A diocese totaliza 2 milhões de habitantes; 58 padres.

"Aristide CAMIO (40 anos) e Francisco GOURIOU (41 anos) são dois padres franceses trabalhando no Araguaia. “Mais uma vez os camponeses foram expulsos das terras que eles cultivavam pelos grandes proprietários ou multinacionais que as adquiriram do Governo. Seus direitos de agricultores (posseiros) baseados na lei, não foram reconhecidos. É por isso que eles resistiram. Eles se organizaram em 1980. Um Agente de Pastoral (leigo reconhecido como fazendo um trabalho de igreja) RAIMUNDO, conhecido como Gringo, era candidato a presidente do sindicato. Ele foi assassinado alguns dias antes da eleição (1980).

É nesse clima ameaçador que eclodiu o confronto de 13 de agosto de 1981: os camponeses dispararam contra dois carros da Polícia Federal. Dois policiais foram feridos. Um capanga (pistoleiro) que estava com eles, foi morto. Os treze camponeses foram presos, e, em seguida, os dois padres franceses no dia 31 de agosto de 1981...

Durante o processo, a viúva de Gringo – o candidato à presidência do sindicato, que foi assassinado – declara, publicamente, que os assassinos de seu marido eram os mesmos que acusavam os dois padres...

O processo terminou no dia 22 de junho... O tribunal militar de exceção, cujo veredicto parecia ditado de cima pelos referidos requisitos da “Segurança Nacional”, condenou os dois padres a 10 e 15 anos de prisão. Os camponeses que atacaram a polícia foram condenados a 9 e 8 anos! Através dos dois padres, é o episcopado brasileiro que foi visado..."

(texto extraído de PANORAMA AUJOURD’HUI[5] do mês de setembro - páginas 11 e 12)

 

Algumas palavras...

               “Pago 36 Cr$ na cantina do canteiro de obras onde trabalho. A refeição vale 300 Cr$. Preferiria – confesso – comer com minha mulher e meus filhos. E então, que me dessem os 300 Cr$. Assim, minha família poderia desfrutar, ela também, desse dinheiro!”

                                                                 Um operário.

 

Diante da questão "O QUE NÓS PODEMOS FAZER POR VOCÊS?", a resposta veio, clara e rápida: “Não queremos assistencialismo. As doações, infelizmente, são necessárias sem dúvida, para o imediato: precisamos sobreviver! Mas isso não é o essencial! Primeiro queremos que nos deixem ser nós mesmos: homens e povo com suas particularidades. É nosso direito e é o dever de todos. Atrás de todo gesto de partilha (não de doação) tem o Cristo!”

 

“Toda a economia brasileira é orientada de fora. Nós trabalhamos para os outros, nunca para nós. Tudo para a exportação. Tudo é controlado pelas multinacionais (100 % para os automóveis – 80% para os produtos farmacêuticos). Na agricultura, nós produzimos, mas são os outros que comercializam... Nós temos a população, os territórios, todos os minerais (exceto o petróleo), todas as culturas e os solos... mas a economia pertence aos outros. O Brasil não é senão um objeto na mão dos outros. Ele sofre o desenvolvimento, mas não o usufrui...”

                             Um economista.

 

 

Para terminar...

                   Quando lemos o que está acontecendo lá, no Brasil, mas também em tantos outros países do mundo; quando vemos na TV as imagens terríveis sobre a violência, a fome, a tortura..., reagimos de formas diversas:

  • Tenho pena. Gostaria de dar qualquer coisa para eles...
  • Vejo a notícia, mas na sequência me deixo tomar por uma outra informação: “haverá alguém para fazer alguma coisa...”
  • Vejo a notícia e reconheço: “Não devemos tolerar essas coisas. Não devemos tolerar Governos que permitem isso! Que criam essas situações...!”
  • Escuto. Tenho medo. E digo: “felizmente, não é assim com a gente!...”
  • "Isso é lamentável!..." Como a grande maioria das pessoas, digo: “O que posso fazer? Afinal, tem tantas coisas a fazer aqui também! E injustiça... sempre existiu.”
  • Vou me informar mais, manter-me informado; e, ao menos em torno de mim, sensibilizar as pessoas... Pesquisar com os outros para descobrir as “verdadeiras” razões dessas situações... E, talvez, agir, por menos que seja.

 

 

 

 

BIBLIOGRAFIA...        O Brasil não é (infelizmente!) o único país do mundo que sofre de fome e de violência! Aqui, alguns títulos de livros capazes de nos ajudar a “conhecer melhor, para melhor agir”...

- "Comment meurt l'autre moitié du monde"[6], de Susan GEORGE (Robert LAFFONT).

- “Tanzanie: manger d'abord"[7], de B. JOINET (Ed. Karthala)

- “Les chrétiens et le goulag de la faim"[8], de Pierre VILAIN (CERF)

- "Qui a peur du Tiers Monde[9]?”, de J. Yves CARFANTAN e C. CONDAMINES (Ed. SEUIL) Coll. Points/Politique

- A revista “Faim et Développement"[10] (dossiers)

                                  Joseph MAIRE.

 

 

 

[1] Nota da Equipe Ecos de Gaby: A equipe hesitou entre inserir e não inserir esses dois depoimentos. Dois foram os motivos: 1) por não se tratar de escritos do próprio Gabriel; 2) devido à disparidade de pontos de vista (por vezes, depreciativo) em relação ao estilo de Gaby. Mas, como ele mesmo anunciou ao final dos EV 8: os Ecos 9 "serão sem dúvida um pouco diferentes". E, como ele mesmo nos diria agora: "A vocês de julgarem".

[2] Para melhor conhecer a realidade do bairro São Pedro, relacionada a esta época de 1982-1983, sugerimos assistir ao filme "Lugar de Toda Pobreza" (de Amylton de Almeida).

[3] (tradução literal)

[4] SMIC é, na França, o Salário Mínimo Interprofissional de Crescimento

[5]“Panorama Hoje” é um jornal cristão francês, com tiragem mensal, fundado em 1957, com o propósito de difundir a mensagem do Evangelho, apontando “sinais” de Cristo no cotidiano das ações cristãs.

[6] "Como morre a outra metade do mundo"

[7] “Tanzânia: comer primeiro"

[8] “Os cristãos e o gulag da fome”

[9] "Quem tem medo do Terceiro Mundo?”

[10] “Fome e Desenvolvimento"

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5 décembre 2020 6 05 /12 /décembre /2020 23:10

Amour et vérité se rencontrent,
justice et paix s’embrassent ;
la vérité germera de la terre
et du ciel se penchera la justice.

Extrait du Ps 84 lu le 2ème dimanche de l'Avent

Photo prise le 22 décembre 2019 sur le lieu où Gaby a été assassiné.

Photo prise le 22 décembre 2019 sur le lieu où Gaby a été assassiné.

Vendredi saint : Au milieu de croix de toutes dimensions, cette banderole : « Avec les souffrances de Jésus, nous offrons les souffrances du peuple ». Tous les commentaires et les chants sont très liés à la vie du peuple. La communauté chargée de présenter la mort de Jésus a monté une petite scène relatant la mort de Dom Oscar Romero, martyr.

 

No alto, em meio a cruzes de todos os tamanhos, esta faixa: “Com o sofrimento de Jesus, nós oferecemos os sofrimentos do povo”. Todos os comentários e os cantos são muito relacionados à vida do povo. A comunidade responsável de apresentar a morte de Jesus montou uma pequena cena relatando a morte de dom Oscar ROMERO, mártir.

 

 

Leia a carta integra em português abaixo.

Un Clic ici pour toute information sur les publications : "Chemins d'Avent avec Gaby"

 

 

Echos de Vitόria

 

N° 8  -  29 mai 1982

 

Des flashs sur la vie quotidienne

 

Alexandro

Il a 5 ans, Alexandro. Il passe, très sérieux, devant la véranda, et se répète à haute voix : « Je vais travailler, je vais travailler ». Je l'interpelle : « Qu'est-ce que tu vas faire ? » ; « Je vais ramasser des boîtes de fer au dépôt d'ordures » ; « Pourquoi ? » ; « Pour faire de l'argent. » ; « Pourquoi cet argent ? » ; « Pour acheter du pain. » ; « Pour qui ? » ; « Pour moi et ma famille ». Ils sont quatre enfants. Alexandro continue : « Mon père boit la cachaça (alcool de canne à sucre). Moi aussi, je buvais, mais j'ai déjà arrêté. » Il a 5 ans, Alexandro !

 

Les gratteurs d’ordures…

Vous vous souvenez ? (É.V. n° 5) Eh bien ! Ils viennent de gagner leur procès. Le tribunal vient de décider qu'ils ont le droit de gagner leur vie sur les tas d'ordures. Depuis le mois d'août qu'ils attendent cette décision !

 

« Nova Rosa da Penha »

Les « invaseurs » de Rosa da Penha (É.V. n° 7) ont donné ce nom au quartier qu'ils ont obtenu après tant de luttes. C'est dans le secteur qu'accompagne Marcel Renou : il y a célébré la messe pour la première fois le jour de Pâques. Nous aiderons sûrement à payer le matériel nécessaire à la construction de la chapelle, car, en dépit de gros efforts et de « mutiroes » (travaux en commun), ils auront bien du mal à y parvenir.

 

« Prêt pour la persécution, s’il le faut »

C'est ce que dit Ademilson, 17 ans, jociste, en commentant l'évangile au cours de la célébration de la Confirmation. Luzia, confirmée aussi il y a peu de temps, participe désormais à toutes les luttes du Mouvement populaire du quartier.

 

Santé : « Tout va très bien » (air célèbre)

Maria et Acendino ont eu un fils il y a un peu plus d'un an. Ce fils doit être hospitalisé. Ils vont le voir dimanche après-midi : l'enfant va bien, rit. Mardi, Maria retourne à l'hôpital. On lui annonce que son fils est mort. Cela, depuis la veille..., vingt-six heures plus tôt ! Personne n'a prévenu. On cite des cas où l'enfant était déjà... enterré.

Avant de donner le jour à un petit Jocimar, notre voisine Luzia a dû se rendre quatre fois, en deux ou trois jours, à la maternité : pas de place ! On n'accepte qu'au tout dernier moment.

Une nuit, je conduis au centre d'urgence un voisin de 70 ans. Là, bon accueil. On décèle une crise cardiaque. On va au SAMU, où l'on reste jusqu'à 3 heures du matin. Retournant à 6 heures, et ne trouvant plus son oncle, Diomasia s'inquiète : on finit par lui dire que, comme il n'y avait pas de place dans les hôpitaux, on a remis au vieux, à peine vêtu, de quoi prendre le bus pour rentrer à la maison. Seul, après les piqûres, sérums, calmants de la nuit ! Diomasia a trouvé l'oncle à la maison... Mais c'est elle que j'ai dû conduire au centre d'urgence la nuit suivante : hausse brutale de tension !...

Le jour même, dans le journal : « Le ministre de la Santé nie qu'il y ait manque de lits d'hôpitaux. » Tout baigne dans l'huile, quoi !

 

Aristide et François (suite)

Quand vous recevrez cette lettre, vous connaîtrez peut-être leur sort. De mois en mois, le jugement a été repoussé, afin qu'il coïncide avec la sacro-sainte Coupe du monde de football et passe ainsi inaperçu. Marcel Renou fera le voyage de Belém pour assister au procès. Ils m'ont écrit, disant avoir reçu un certain nombre de lettres de Jurassiens et de gens qui me connaissent.

Ici, dans les communautés où je vais, plus de mille personnes ont signé une lettre au ministre de la Justice et une aux prêtres et posseiros prisonniers. Voici une de ces lettres :

En ce Vendredi Saint, nous célébrons le chemin de croix. Christ lutte dans vos luttes, Christ souffre à travers vos souffrances. Aujourd'hui, vous êtes pour nous et pour d'innombrables chrétiens dans le monde, de vrais témoins. Merci pour le courage que vous manifestez, nous aidant ainsi à croire à la nécessité de lutter pour la justice avec nos frères.

 

 

Dans les communautés de base…

Combien de fois déjà j'ai pensé au film : « Dieu a besoin des hommes ».

Vous vous souvenez, avec Pierre Fresnay ? Ce sacristain de l'Île de Sein qui fait tout, jusqu'à célébrer l'eucharistie. Pour préparer un culte, une célébration pénitentielle, la première partie de la messe, pas besoin du prêtre !

 

Vendredi Saint :

Trois heures et demie de chemin de croix dans les rues d'un secteur très pauvre, dans les trous et la boue. Chacune des six communautés avait préparé la présentation d'un passage d'évangile, du lavement des pieds à la résurrection. En tête, au milieu de croix de toutes dimensions, cette banderole : « Avec les souffrances de Jésus, nous offrons les souffrances du peuple ». Tous les commentaires et les chants sont très liés à la vie du peuple. La communauté chargée de présenter la mort de Jésus a monté une petite scène relatant la mort de Dom Oscar Romero, martyr[1]. Durant tout ce temps, je suis intervenu à peine cinq minutes, tout à la fin.

 

Pâques :

Vigile pascale, dans un autre secteur. Sur une place, devant un feu gigantesque, chacune des neuf  communautés lève une grande banderole exprimant le défaut le plus significatif de la communauté, par exemple : « Désunion » ; « Manque d’engagement »... Puis les banderoles sont jetées dans le feu. Viennent alors tous ceux qui ont noté sur un papier leurs propres défaillances : on sent tout le monde heureux devant le feu alimenté de tout ça ! Alors se lèvent des banderoles disant les réalisations positives des communautés, signes de résurrection. À la communion, des centaines de personnes signent une lettre à Aristide et François, et une autre au ministre de la Justice en faveur de ces prisonniers : signe de « communion » et d'engagement.

 

Dona Odete fut appelée par sa communauté à lever la banderole « manque d'engagement ». Quelque temps plus tard, elle explique dans une réunion : « Ça m'a fait réfléchir. Qu'est-ce que je fais ? Je ne peux  pas rester sans rien faire. » Dès le dimanche suivant, elle participe à une réunion de la commission Transports collectifs ; plus tard, à la manifestation du 1er Mai. Et elle explique aussi à la communauté, à l'heure du culte, sa « conversion » à une foi agissante.

 

Mais n’idéalisez pas !

Les rivalités et les questions de « pouvoir » dans les communautés, ça existe aussi. Ici, c'est une femme qui ne remettait les feuilles pour les cercles bibliques que si elle pouvait être présente. Là, affrontement entre le conseil de communauté et une religieuse qui commandait depuis seize ans. Ailleurs, c'est un vieux responsable qui traite un autre de « communiste » parce qu'il a dénoncé publiquement des injustices. Il arrive que des gens quittent une communauté pour se réfugier dans une secte, où l'on prie à grand bruit, mais sans se compromettre dans les luttes populaires.

Tout le monde, même dans le peuple pauvre, n'accepte pas la « rénovation de l'Église ». Beaucoup offrent des résistances à la théologie de la libération. Tout ceci dans un climat nouveau depuis l'éviction de Dom Luis l'an dernier. Le nouvel archevêque coadjuteur, Dom Silvestre, sans casser ouvertement ce qui existe, encourage discrètement la naissance de trucs sans risques et sans prise sur la vie qui, peu à peu, compliqueront le travail trop compromettant (et évangélique) des communautés de base ! Dom Silvestre, en arrivant, parlait de refaire l'unité des prêtres ; mais c'est la radicalisation qui arrive : entre prêtres qui aident les laïcs à prendre plus de place et ceux qui sentaient leur « pouvoir » menacé. Les nostalgiques de 1'avant-Concile, de l'avant Medellin et Puebla[2], et ici, de l'avant Dom Luis, relèvent la tête, donnent de la voix.

Tiens, comme, ça, en passant, lisez donc le livre de J.F. Six : Guy-Marie Riobé, évêque et prophète, (Ed. du Seuil). Comme dit un jeune : « Si c’était ça, l’Église ! »

 

Votre monde et le nôtre

Ces derniers mois nous ont amené pas mal de visites. Parmi celles-ci, Roland Fichet, morézien travaillant à Paris, et Roland Bornarel qui, dans tous les pays où il passe, arrive à travailler avec le petit peuple et à se faire de vrais amis, qu'il aide. Et Patrick et Annie Valette, venus en octobre, m'ont écrit : « Après t'avoir quitté et  rencontré la famille Gervais à Rio (Mme Gervais est une fille Jeantet, pipiers à Saint-Claude), nous lisions Le Courrier de Saint-Claude dans le bus Rio-Salvador, un Sanclaudien (!) est monté, Christian Leguet (il te connaît). Le monde est petit. » C'est bien vrai, ça ! Patrick et Annie continuent : « La soirée à Flexal fut formidable. Pas besoin de comprendre le portugais pour être touché par ce tableau de gens qui se réunissent, luttent, espèrent,... dans des conditions aussi difficiles. Je ne pensais pas trouver autant d'accueil, de gentillesse et d'intelligence... »

En juillet-août, ce seront Marie-Thérèse et Joseph, ma sœur et un de mes  frères.

 

Après É.V. n° 7

L'absence quasi totale de réactions m'a fait douter et m'a « isolé ». J'ai ressenti ce silence comme réprobateur, comme un fossé qui se creuse entre ceux qui vivent dans deux mondes différents. Parmi les rares réactions, cette critique : « Tu es totalement pris par ce que tu vis. Et heureusement ! Mais je n'aime pas qu'on me dicte mon jugement... Je préfère les faits, énoncés froidement. C'est tout aussi parlant ! »

J'ai relu bien des fois ces É.V. n° 7, pour comprendre. Il est vrai que j'ai fait des commentaires personnels, sur la Pologne et l'Amérique centrale en particulier. Mais est-ce que je peux être un témoin impartial ? Pour moi, La Neutralité, ça n’existe pas ! Je considère comme partie intégrante du témoignage à donner, le fait de dire ce que je vois, ce que j'entends, mais aussi ce que je ressens devant toutes les réalités. Je me trompe peut-être, alors excusez-moi, excusez le ton agressif et provoquant, mais s'il vous plait, essayez d'accepter le contenu, comme un témoignage engagé (pas neutre) de quelqu'un qui essaie d'être, un peu, Brésilien avec les Brésiliens... et ce n'est pas simple !... Mais merci quand même de réagir et d'exprimer les difficultés à comprendre ce dont je témoigne.

Un autre lecteur (du Luxembourg) se dit :

lecteur fidèle et passionné des É.V. : c'est bien davantage qu'un simple récit de circonstances : par tes impressions vécues, ton témoignage vivant d'homme solidaire, tu nous fais partager les espérances, le courage et aussi les luttes de ces hommes et de ces femmes brésiliens... Ces lignes que tu nous adresses contiennent un profond message d'espoir.

 

Malouines-Falkland... contre « Malvinas » !

Cette guerre est une occasion supplémentaire d'observer les réactions différentes d'un côte et de l'autre de l'Atlantique, mais surtout selon que l'on est de l'hémisphère Nord ou de l'hémisphère Sud. Le Brésil officiel paraît ménager la chèvre et le chou. À la base, tout le monde ici ressent l'attitude anglaise comme une agression contre l'Amérique latine. Un réfugié argentin nous dit : « Le peuple est plus fin que les politiques. Ce qui l'a intéressé dès le début, ce ne sont pas les Malvinas, mais profiter d'une brèche pour forcer le retour à la démocratie ». Ceci est confirmé par l'appui donné par le Nicaragua et Cuba « au Peuple argentin ». Chaque jour les journaux s'interrogent sur « l’après-Malvinas ». Le 27 mai, A Tribuna écrit :

 

 

 

La Centrale latino-américaine des Travailleurs (CLAT) va convoquer une grève dans tout le continent, en solidarité avec l'Argentine pour sa lutte ouverte contre le colonialisme britannique honteusement appuyé par l'impérialisme yankee. En ces moments, toute l'Amérique latine doit se tenir debout dans la lutte pour la défense de la souveraineté nationale, latino-américaine et populaire, et renforcer les bases d'une plus effective solidarité continentale, afin de hâter les pas pour la démocratisation effective de toutes les nations de la région.

 

Est-il utile de préciser que l'appui répété du gouvernement français à Mme Thatcher passe ici pour une trahison envers le tiers-monde : « C'est ça, les “socialistes” français ? ». On observe que les belles paroles de soutien aux peuples du Nicaragua, du Salvador, du Guatemala, ne sont que des paroles, qui s'envolent vite au moment de l'intérêt économique : la solidarité avec les pays riches est plus payante qu'avec le tiers-monde. « Humainement », que penser de cette politique ? Et « politiquement », est-ce vraiment un bon calcul ? Croyez bien que les militants ne nous font pas de cadeaux !... […]

 

 

 

Violences

 

Les journaux relatent quotidiennement des faits de « violences policières ». balles « perdues » qui atteignent des innocents dans le bus ou dans les maisons. Baraques de quartiers pauvres fouillées de nuit (même la brésilienne l’interdit formellement) avec tirs et violences. Tout ceci soi-disant pour retrouver un grand voleur qui nargue la police depuis des mois. Bien sûr continue la mise à feu des baraques de ceux qui tentent encore des « invasions » de terrain (voir les précédents EV). Brutalités contre les ouvriers logés dans des dortoirs d’entreprise. La Commission Justice et Paix du diocèse tente de réagir vigoureusement, mais la presse l’oublie de plus en plus.

La semaine dernière, à la suite de violences particulièrement flagrantes de la police contre des dizaines de personnes d’un quartier, le Conseil de la Communauté écrivit une lettre de dénonciation à la Commission Justice et Paix. Le lendemain, lors de la messe que je célèbre là, Josias, policier lui-même, insiste pour lire personnellement cette lettre à la communauté : il explique son appui au peuple et sa réprobation devant la violence de ses collègues. Il est vraiment courageux, Josias !

 

 

La politique

 

Emotions politico-sportive : « Nous tous Brésiliens, sommes unis et fermes dans une seule pensée : notre sélection couleur canari victorieuse dans chaque match qu’elle disputera pour la coupe du monde en Espagne. Nous sommes confiants dans un nouveau titre mondial « Brésil 4 fois champion » ! Unis dans l’émotion du sport, mais aussi dans les solutions de nos problèmes sociaux. Aie confiance dans la sélection brésilienne ! Et pour maire de Cariacica : Vicente Santorio –PMDB ».

 

Publicité politique dans les journaux : Alors que les élections sont en novembre, depuis des mois, des pages entières de journaux sont achetées par des politiques. Par ex. cette « prière de Serra » (voir EV n°7) :

« Nous n’avons pas terminé avec l’analphabétisme, mais nous avons fait des écoles pour 25 000 enfants.

Nous n’avons pas assaini toutes les habitations de Serra ; toutefois, nous avons installé 140 000 mètres d’égouts.

Nous n’avons pas balayé la poussière et la boue ; cependant nous avons construit 95 kms de routes pavées ?

Nous n’avons pas étanché la soif ; cependant nous avons fait jaillir l’eau des robinets de 10 000 résidences.

Nous n’avons pas tué la faim, toutefois nous avons distribué 2 500 litres de lait par jour pour les communautés nécessiteuses.

Nous n’avons pas transformé la nuit en jour, mais nous avons mis l’électricité à plus de 15 000 familles.

Nous n’avons pas supprimé les maux qui provoquent la mort, mais nous avons construit les meilleurs centres d’urgence de l’Etat.

Merci São Bendito !

Et si cela est péché, que le peuple nous condamne ! »

 

Le 17 mai le dessin humoristique de « A GAZETA » comporte ce texte :

« Nous n’avons pas terminé avec l’analphabétisme, parce que nous ne savons pas lire.

Nous ne sommes pas reliés aux égouts parce que nous vivons toujours dans la … misère…

Nous n’avons pas enlevé la poussière de la pollution parce qu’elle se maintient dans l’air.

Nous n’avons pas d’eau pour boire, mais au temps des inondations nous avons piscines gratis dans la chambre, la salle et la cuisine.

Nous n’avons pas tué la faim, parce que c’est elle qui nous tue…

Nous n’avons pas transformé la nuit en jour, mais la situation est noire.

Nous n’avons pas supprimé les maux qui provoquent la mort parce que les injustices sociles continuent.

Excuse, Nossa Senhora da Penha !

C’est peut-être un péché, mais nous avons perdu toute illusion de la politique. »

 

***************************

 

Ça vaudrait le coup de parler de toute la politicaillerie : c’est à peine imaginable ! Personne n’est surpris. Un candidat du ODS (le parti du gouvernement) est appelé par la directrice d’un collège pour faire sa propagande, dans la salle de cours, à l’heure du cours, aux élèves en âge de voter : personne ne réagit, par peur de la directrice. Quand un élève en parle à un groupe d’adultes, personne n’a l’air scandalisé. La plupart des candidats de l’opposition, du reste, n’agissent pas autrement. Ce candidat-là paraît sur de gagner, aux dires des gens : « Son fils, médecin, s’est spécialisé dans la ligature des trompes ». Et il faut voir la file de femmes devant son bureau !

 

Les communautés de base sont très courtisées. Un candidat conseiller municipal offre un gâteau d’anniversaire dans l’église ; un autre une machine, gratuitement, pour la construction d’une église ; d’autres (ou les mêmes) organisent des fêtes (pour le jour des mères, avec des groupes de jeunes formés provisoirement… etc.

Parmi les animateurs de communautés et les agents pastoraux, beaucoup croient au PT (Parti des Travailleurs, dont le président est « LULU » bien connu en Europe). C’est un parti différent, le seul qui ait une proposition « socialiste » et qui naisse de la base. Une sorte de mélange de PS-PSU ? Grosse surprise, dans un récent sondage au niveau de l’Etat de l’Esprit-Saint, pourtant très conservateur : le PT obtiendrait 14% des voix ! On le croyait insignifiant, et ses dandidats sont des lilitants de la base, inconnus de la presse, de la société… alors que dans les autres partis (même d’opposition, dont le plus fort est le PMDB), les candidats sont des « personnalités », souvent vieux chevaux de bataille politiques.

 

Je terminerai avec une sorte de poème que fit Alicio, un homme d’une communauté (il sait à peine lire correctement), pour le « jour des Mères », et qu’il lut à la fin de la messe.

 

« Chères mamans de la communauté de Campo Novo, dans cette célébration du dimanche 9 mai, je m’arrêtai à penser combien de travail font les mères de famille.

Quand les enfants sont malades, avec la fièvre ou pour faute de nourriture, vous sortez en pleine nuit cherchant un moyen de locomotion, généralement sans argent, sans même un sou.

Les mères de Campo Novo sont épouses d’ouvriers ; pour élever les fils, elles luttent avec beaucoup de travail. Parce que tous eux qui vivent ici, vivent avec un salaire minimum. Et quand l’enfant va au collège, il ne peut faire que le primaire.

Je prie Dieu que vous ne ressentiez jamais la tristesse de celle qui va visiter son fils en prison.

J’attire l’attention des fils qui sont ici : donne plus de valeur ) ta mère et garde en ton cœur les paroles qu’elle te dira pour ton éducation.

Les paroles que maman m’a dites, je ne les oublie pas, non et depuis le temps de mon enfance, je les garde dans mon cœur. »

Voilà ! Adieu, une fois de plus. Bonnes vacances à ceux qui peuvent en prendre. Les prochains Échos de Vitόria, au mois de septembre, seront sans doute un peu différents. Avec toute mon amitié.

 

Gaby


[1] Óscar Romero [1917-1980]. Considéré comme conservateur, il devient l'archevêque de San Salvador (Salvador). L'assassinat le 12 mars 1977, d'un prêtre de son diocèse (et ami personnel) le jésuite Rutilio Grande avec deux compagnons de voyage par un escadron de la mort, va tout changer : « La mort de Grande l'avait converti ». Il meurt assassiné à son tour pour avoir été le défenseur des droits de l'Homme et particulièrement des paysans de son diocèse.

[2] « Medellín », Colombie en 1968 : IIe du CELAM (Conférence générale de l'épiscopat latino-américain), au cours de laquelle celle-ci se prononce en faveur de la « libération » des peuples opprimés, développant par là-même un courant qui donnera naissance à la théologie de la libération. « Puebla », Mexique en 1979 : IIIe du CELAM. Cf. Luis Martinez Saavedra, La conversion des Églises latino-américaines. De Medellin à Aparecida, 1968-2007, Karthala, (2011).

 

 

 

ECOS DE VITÓRIA Nº 8.

29 de Maio de 1982

 

ALEXANDRE. Ele tem 5 anos. Ele passa, muito sério, diante da varanda, e repete, algumas vezes, em voz alta: "Eu vou trabalhar, eu vou trabalhar.” Eu o interpelo: “O que você vai fazer?” – “catar latinhas no lixão” – "Para quê?” – "Pra ganhar dinheiro” – “E para que esse  dinheiro?” – “pra comprar pão” – “Para quem?” – “Pra mim e minha família”. Na família tem 4 crianças. Alexandre continua: “Meu pai bebe cachaça. Eu também, eu bebi..., mas eu já parei.” Ele tem 5 anos.

OS CATADORES DE LIXO... Vocês se lembram? (EV nº 5) Pois bem! Eles ganharam o processo. O tribunal decidiu que eles têm o direito de ganhar a vida sobre o monte de lixo. Desde o mês de agosto que eles esperam esta decisão!

“NOVA ROSA DA PENHA”: Os “invasores” de Rosa da Penha (EV nº 7) deram o nome "Nova Rosa da Penha" ao bairro que eles obtiveram após tantas lutas. É no setor que Marcel Renou acompanha: ele celebrou a missa pela primeira vez na Páscoa. Nós ajudaremos provavelmente a pagar o material necessário na construção da capela, pois, apesar dos grandes esforços e dos mutirões, não será tarefa fácil de cumprir.

ARISTIDE E FRANCISCO (continuação) - Quando vocês receberem esta carta é provável que vocês já conheçam o destino deles. Mês após mês, o julgamento foi adiado, a fim de que coincida com a sacrossanta Copa do Mundo de futebol e passe, assim, despercebido. Marcel RENOU fará a viagem a Belém para assistir ao processo. Eles me escreveram dizendo ter recebido um certo número de cartas de pessoas daí de Jura e de pessoas que me conheciam.

Aqui, nas comunidades aonde eu vou, mais de mil pessoas assinaram uma carta ao ministro da Justiça e uma carta aos padres e posseiros presos. Aqui, uma dessas cartas: “Nesta sexta-feira santa, nós celebramos a via sacra. Cristo luta nas suas lutas. Cristo sofre através do seu sofrimento. Hoje vocês são para nós e para inúmeros cristãos no mundo verdadeiras testemunhas. Obrigado pela coragem que vocês manifestam, ajudando-nos a acreditar na necessidade de lutar por justiça com os nossos irmãos”.

“PRONTO PARA A PERSEGUIÇÃO, SE FOR PRECISO” Isso é o que diz Ademilson, 17 anos, jocista, comentando o Evangelho durante a celebração da crisma. Luzia, confirmada também há pouco tempo, participa agora de todas as lutas do movimento popular do bairro.

SAÚDE: “TUDO VAI MUITO BEM,...”

Maria e Acendino tiveram um filho há pouco mais de um ano. Esse filho precisou ser hospitalizado. Eles foram vê-lo na tarde de domingo: a criança está bem; ri. Terça-feira, Maria retorna ao hospital. É informada que seu filho está morto. E morto desde a segunda-feira... há cerca de 26 horas! Ninguém a avisou. Casos são citados onde a criança já estava... enterrada.

Antes de dar a luz ao pequeno Jocimar, nossa vizinha Luzia teve que ir quatro vezes à maternidade: não há vagas! A maternidade só interna no último momento.

Uma noite, eu conduzo a um pronto socorro um vizinho de 70 anos. Lá fomos bem acolhidos. É detectada uma crise cardíaca. Vamos para o SAMU, onde ficamos até às 3 horas da manhã. Retornando às 6 h e não achando mais seu tio, Diomásia se preocupa; por fim lhe disseram que, como não havia vaga nos hospitais, foi entregue ao velho, mal vestido, dinheiro suficiente para tomar o ônibus para ir para casa. Sozinho, após as injeções, soro e calmantes para dormir! Diomásia encontrou o tio na casa... mas é ela que eu levo ao  centro de emergência, na noite seguinte: aumento acentuado de pressão.

No mesmo dia, no jornal: “O ministro da saúde nega que não há leitos suficientes nos hospitais”. Vão levando em banho-maria.

 

NAS COMUNIDADES DE BASE...

Quantas vezes já eu pensei no filme: “Deus necessita de homens”[1]. Vocês se lembram, com Pierre Fresnay? O filme narra a história de um sacristão da ilha de Sein que faz tudo, até celebrar a Eucaristia.

Nas Comunidades de Base, para preparar um culto, uma celebração penitencial, a primeira parte da missa, não precisa de padre!

SEXTA-FEIRA SANTA: Três horas e meia de caminhada de Via sacra nas ruas de um setor muito pobre, nos buracos e na lama. Cada uma das 6 comunidades  tinha preparado a apresentação de uma passagem do Evangelho, do lava-pés à ressurreição. No alto, em meio a cruzes de todos os tamanhos, esta faixa: “Com o sofrimento de Jesus, nós oferecemos os sofrimentos do povo”. Todos os comentários e os cantos são muito relacionados à vida do povo. A comunidade responsável de apresentar a morte de Jesus montou uma pequena cena relatando a morte de dom Oscar ROMERO, mártir. Durante todo esse tempo, eu intervim apenas por cinco minutos, no final.

PÁSCOA: Vigília Pascal, em outro setor. Na praça, diante de uma fogueira gigantesca, cada uma das nove comunidades leva uma grande faixa exprimindo as falhas mais significativas da comunidade, por exemplo: “DESUNIÃO”, “FALTA DE COMPROMISSO”... Depois, as faixas são lançadas no fogo. Entram, em seguida, aqueles que anotaram no papel suas próprias falhas: sentimos todos felizes diante do fogo alimentado por tudo isso! Depois sobem os cartazes dizendo as realizações positivas das comunidades, sinais de ressurreição. Na comunhão, centenas de pessoas assinaram uma carta a Aristide e Francisco e uma outra ao Ministro da Justiça em favor desses prisioneiros: sinal de comunhão e engajamento.

DONA ODETE foi chamada por sua comunidade a levar o cartaz: “Falta de compromisso”. Algum tempo mais tarde, ela explica numa reunião: “isso me fez pensar. O que eu faço? Eu não posso ficar sem fazer nada”. Desde o domingo seguinte, ela participa de uma reunião da comissão de transporte coletivo; mais tarde, na manifestação de 1º de maio. E ela explica também na comunidade, na hora do culto, sua “conversão” a uma fé ativa.

MAS NÃO IDEALIZEM! As rivalidades e as questões de PODER nas comunidades, isso existe também. Aqui, é uma mulher que só entregaria as folhas para os círculos bíblicos se ela pudesse estar presente. Lá, confronto entre o Conselho da comunidade e uma religiosa que comandava há 16 anos. Em outro lugar, é um antigo responsável que trata o outro de “comunista” porque ele denunciou publicamente as injustiças. Acontece de as pessoas deixarem uma comunidade para se refugiar numa seita, onde se ora de forma barulhenta, mas sem se comprometer com as lutas populares.

Todo mundo, mesmo no meio do povo pobre, não aceita a “renovação da Igreja”. Muitos oferecem resistência à Teologia da Libertação. Tudo isso num clima novo depois do afastamento de Dom Luís no ano passado. O novo arcebispo coadjutor, Dom Silvestre, sem quebrar abertamente o que existe, encoraja discretamente o nascimento de coisas sem riscos e sem compromisso com a vida que, pouco a pouco, complicarão o trabalho muito comprometido (e evangélico) das Comunidades de Base.

 

No dia 17/05, a charge de “A Gazeta” traz este texto:

“ORAÇÃO DO POVO:

Nós não acabamos com o analfabetismo porque nós não sabemos ler;

Nós não somos ligados aos esgotos porque nós vivemos sempre na miséria;

Nós não removemos a poeira da poluição porque ela se mantém no ar;

Nós não temos água para beber, mas nos tempos de inundação nós temos piscinas grátis no quarto, na sala e na cozinha;

Nós não matamos a fome porque é ela que nos mata;

Nós não transformamos a noite em dia, mas a situação é triste;

Nós não suprimimos os maus que provocam a morte porque as injustiças sociais continuam;

Desculpe,Nossa Senhora da Penha!

É talvez um pecado, mas nós perdemos toda a ilusão com a política”.

 

Valeria a pena falar de toda forma de politicagem: é difícil conceber! Ninguém se surpreende. Um candidato do PDS (o partido do Governo) é chamado pela diretora de um colégio para fazer sua propaganda, na sala de aula, na hora da aula, com os alunos em idade de votar: ninguém reagiu, por medo da diretora. Quando uma aluna fala disso a um grupo de adultos, ninguém parece escandalizado. A maior parte dos candidatos de oposição, não age diferente. Este candidato parece seguro de ganhar, no dizer das pessoas: “Seu filho, médico, se especializou em ligaduras de trompas”. E é preciso ver as filas de mulheres diante de seu consultório!

AS COMUNIDADE DE BASE são muito cortejadas. Um candidato a vereador oferece um bolo de aniversário na igreja, outro propõe um trator, gratuitamente, para a construção de uma igreja, outros (ou os mesmos) organizam festas (pelo dia das mães, com os grupos de jovens formados provisoriamente...).

Entre os animadores de comunidade e agentes de pastoral, muitos acreditam no PT (Partido dos Trabalhadores, cujo presidente é LULA, muito conhecido na Europa). É um partido diferente, o único que tem uma proposta socialista, e que nasce da base. Uma espécie de mistura de PS-PSU? Grande surpresa, numa recente pesquisa em nível de Estado do Espírito Santo, portanto muito conservador: o PT obteria 14 % dos votos! Acreditava-se insignificante e os candidatos são militantes de base, desconhecidos da imprensa, da sociedade... Enquanto que, nos outros partidos (mesmo de oposição, dos quais o mais forte é o PMDB), os candidatos são personalidades, muitas vezes velhos cavalos de batalhas políticas.

Eu terminarei com uma espécie de poema que fez Alício, um homem de uma comunidade (ele mal consegue ler corretamente), para o dia das mães, e que ele leu no final da missa:

“Queridas mamães da Comunidade de Campo Novo, nesta celebração de domingo, 9 de maio, eu parei pra pensar quanto trabalho tem as mães de família.

Quando as crianças estão doentes, com febre ou por falta de comida vocês saem em plena noite procurando um meio de transporte, geralmente sem dinheiro, sem mesmo um trocado.

As mães de Campo Novo são esposas de trabalhadores; para criar os filhos elas lutam com muito trabalho. Porque todos os que vivem aqui, vivem com um salário mínimo. E quando as crianças vão ao colégio, só fazem o primário.

Eu rogo a Deus que vocês não sintam nunca a tristeza daquelas que vão visitar seus filhos na prisão.

Eu chamo a atenção dos filhos que estão aqui: deem mais valor à sua mãe e guarde em seu coração as palavras que ela te dirá para sua educação.

As palavras que mamãe me disse, eu não as esqueci e desde o tempo da minha infância, elas continuam no meu coração”.

É isso! Adeus, uma vez mais. Boas férias àqueles que podem tirá-las. Os próximos Ecos de Vitória, no mês de setembro, serão sem dúvida um pouco diferentes. Com toda a minha amizade.

Gaby.

 


[1] Título original: "Dieu a besoin des hommes" (1950).

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4 décembre 2020 5 04 /12 /décembre /2020 23:14

Voyant les foules, Jésus fut saisi de compassion envers elles
parce qu’elles étaient désemparées et abattues
comme des brebis sans berger.

Mt 9, 36 Extrait des lectures du 1er samedi de l'Avent

Photo prise à Cariacica 11/2014 : occupation des terres.

Photo prise à Cariacica 11/2014 : occupation des terres.

"Au sujet des sans-terre expulsés à Rosa da Penha : Durant les trois semaines où j'ai été pratiquement chaque jour en contact avec ce peuple très pauvre et simple, j’ai reçu et appris beaucoup : En amitié déjà. Mais aussi sur l'exploitation et le mépris dont ils sont victimes."

 

"Durante as três semanas quando eu estava, quase todos os dias, em contato com este povo muito pobre e simples, eu recebi e aprendi muito: Muito na amizade. Mas também sobre a exploração e o desprezo contra eles."


 

Leia a carta integra em português abaixo.

Un Clic ici pour toute information sur les publications : "Chemins d'Avent avec Gaby"

 

Echos de Vitόria

N° 7  -  4 mars 1981

 

Des flashs sur la vie quotidienne

 

« Un festin à Serra » (A Tribuna, 16.02.1982)

 

L'église des Rois Mages a connu le plus grand concours de peuple des  quatre derniers siècles, à l’occasion de la cérémonie religieuse du mariage de Lucienne, fille de Penha et José-Maria Feu Rosa. Une fois sortie de l'église, la foule fut reçue par José Maria pour un churrasco (viande cuite sur le gril) de dix  bœufs, avec des milliers de litres de bière, sur la place principale de la cité balnéaire. Les jeunes mariés reçurent presque 4 500 invités pour ce qu'on peut appeler un vrai festin. Vingt garçons se démenèrent toute la nuit pour servir d'abondantes rations du meilleur whisky, vin et rafraîchissements, et des milliers de toasts délicieux, pour cet énorme nombre d'invités, parmi lesquels on remarquait hommes politiques en campagne, autorités, journalistes et chefs d'entreprises. Une grande fête, bien du goût de Feu Rosa.

 

José-Maria Feu Rosa, membre du Parti du gouvernement (PDS - Parti Démocrate Social), est le candidat le plus sérieux de ce parti pour la charge de gouverneur de l'État de l'Esprit-Saint. Il est maire de la ville la plus industrielle du grand Vitόria, d'environ 100 000 habitants, ce qui, ici, est une municipalité urbaine de petite taille.

Supposons que la dépense, en nourriture et boissons uniquement, ait été pour chaque convive de 2 000 cruzeiros (environ 87 francs) appréciation sans doute bien en-dessous de la réalité, (oublions les cadeaux, la décoration, les toilettes, les groupes musicaux, etc.). Nourriture et boissons de cette soirée représentent environ 39 millions d'A.F., 9 millions de cruzeiros, soit le salaire mensuel de 750 ouvriers au SMIC ! Environ soixante-deux années de salaire d'un ouvrier ! Et ce même petit maire pourra recommencer sans aucun problème, dans quelques semaines s'il le faut... Avec l'argent de qui ?

 

Option pour les pauvres

« Le lait va augmenter au 1er avril, le whisky va diminuer. » Le gouvernement brésilien fait l'option préférentielle pour les pauvres et leurs familles ! (L'Église du Brésil aussi..., mais un peu différemment ! « Graças a Deus ! »).

 

Bientôt la Coupe du Monde !

Beaucoup d'entre vous vont admirer la prestation de l'équipe du Brésil. Soyez lucides et n’oubliez pas ceci que j'ai déjà entendu plusieurs fois : « Si le Brésil gagne la Coupe du Monde, le Gouvernement est sûr de gagner les élections générales de novembre ». La passion du foot est une telle drogue, le degré de conscientisation politique si faible, et celui de politicaillerie si élevé, que la moindre exploitation de la victoire sera immédiatement rentable politiquement pour le pouvoir. La plupart des dirigeants de clubs (comme les responsables d'écoles de samba du reste) sont des supporters actifs du pouvoir et du PDS.

 

Dans la vie ouvrière

Fin novembre, 46 000 ouvriers du bâtiment du grand Vitόria et de Guarapari − cité balnéaire voisine − entrent en grève. Occasion d'une prise de conscience importante, mais résultats matériels modestes. Depuis, les employeurs ont décidé de renier, dans les faits, ce qu'ils ont signé en décembre, et ils font porter au syndicat le chapeau des retenues de salaire. Tout est occasion d'action psychologique contre le syndicat : et comme la plupart des  ouvriers, récemment arrivés de la campagne, ont peu de conscience de classe, ça marche ! Un jeune me dit : « Mon patron m'a dit qu'il payait le syndicat, et donc que le syndicat pouvait me payer les journées perdues ». Il y croit. On a tellement mis dans la tête des gens que la parole de ceux qui ont réussi en affaires, des « grands », a plus de valeur que celle des petits ! Et je passe sur le nombre de syndicalistes virés de leur emploi, ou objets de vexations. Tout cela avec l'appui du gouvernement. Les militants ouvriers du bâtiment passent un moment extrêmement difficile, attaqués de toutes parts.

Sans paye de fin novembre à fin février. C'est ce qui est arrivé à cinq cents ouvriers d'une entreprise de métallurgie. Et il a fallu la pression de l'opinion, manifestations... pour que le gouvernement débloque une aide. Une précision indispensable : ce qui serait l'équivalent des Allocations familiales n'existe pratiquement pas ici.

 

 

Échos des lettres reçues

 

Beaucoup d'entre vous me parlent de la difficulté de la vie militante en France depuis le 10 mai [1981] : comme si beaucoup d'électeurs socialistes, jugeant avoir fait un effort méritoire en votant ainsi, se jugeaient le droit de tout recevoir tout cuit, sans rien faire ! Illusion. Nous sentons bien ici combien vouloir un changement de société sans vouloir  un changement  de mentalité, de « conversion » à l'esprit de participation et de solidarité n'a pas de sens. Voilà au moins un point commun entre ici et là-bas ! Et n'oubliez pas que, aujourd'hui encore, fréquemment, on me questionne avec intérêt sur la situation politique française.

Naturellement, vous parliez beaucoup de la Pologne[1]. Nous suivons cela de très près aussi. Comment ne pas encourager toutes les condamnations d'un Golpe qui impose le silence aux consciences ? Plus important encore est de chercher les voies difficiles de la solidarité avec ce peuple si souvent sacrifié. La liberté est chose si importante que je ne mets aucune restriction à ce propos.

Mais je me sens le devoir de compléter aussitôt. Ceux qui se prétendent les défenseurs du « monde libre » font la même chose, et même pire ! Je ne parlerai pas de ce qui se passe en Turquie, aux Philippines, en Afrique (vous en savez autant que moi). Je ne veux parler que de l'Amérique latine, « bénéficiaire » de l'aide du monde capitaliste défenseur des « libertés ». Le silence imposé aux consciences comme en Pologne, le silence imposé par le sang comme en Afghanistan, venez en découvrir l'équivalent sur notre continent. Qui bâtit le règne de l'argent sur le mépris des travailleurs de la ville et des champs, sur la misère programmée, sur le meurtre quotidien de dizaines de personnes au Salvador, de centaines de torturés, de disparus ? Qui prépare dans le sang la fin du régime socialiste du Nicaragua ? Qui met en place les dictateurs et les soutient ? Ne dites pas : « Reagan est le responsable ! ». Reagan n'est qu'un maillon de cette chaîne d'oppression. Nous ressentons fortement que le système capitaliste (comme le communisme à la soviétique) a besoin de cette oppression pour se maintenir. Le système capitaliste porte en lui tout ce qu'il faut pour détruire l'homme, le réduire à l'état de consommateur et d'objet de consommation, le rendre totalement matérialiste et individualiste. La répression que connaissent les gens du peuple, les efforts d'abrutissement collectif pour empêcher la conscientisation et l'organisation du peuple, tout cela est pensé, réfléchi, systématisé. Et la persécution qui commence par la calomnie contre des membres de l’Église, qui continue par la prison, puis par des milliers de martyrs en quelques années, chaque fois que les chrétiens acceptent de l'être, c'est-à-dire quand ils sont du côté du pauvre ? Et la volonté de réduire l’Église à un rôle prétendu « spirituel », c'est-à-dire prêchant la résignation qui permet de maintenir l'injustice, la puissance du riche et l'exploitation du petit ?

Certains m'objecteront : « On ne peut pas parler de tout à la fois, de la Pologne et de toute l'Amérique latine ! ». Eh bien si ! À cause de ceux qui profitent de la dictature polonaise pour dire : « Voyez comme est bon, en comparaison, notre “monde libre” ! ». Le système russe broie la liberté ; le système capitaliste pour survivre, a besoin de la destruction des valeurs humaines essentielles (et donc évangéliques), la liberté qu'il proclame n'existe vraiment que pour une minorité, qui piétine la liberté du grand nombre, spécialement celle des peuples du tiers-monde.

Notre réaction ici est alors de tristesse quand Rome − qui parle beaucoup de la Pologne, à juste titre − semble s'accommoder des dizaines de millions de chrétiens latino-américains broyés. Et notre réaction est de révolte quand, reculant d'un concile, la même Rome paraît avoir la volonté de renforcer ceux qui prêchent un spirituel désincarné et aliénant, et de réprimer ceux qui se compromettent avec les pauvres (voir le récent coup d'État du Vatican contre les jésuites engagés avec les  pauvres[2]).

Une consolation : l'Assemblée générale des évêques du Brésil (CNBB), réunie à Itaici, près de São Paulo, a exprimé dans un même communiqué, sa « solidarité aux peuples de Pologne, du Salvador et du Guatemala ». Ce fut début  février.

 

 

Après Andorinhas (É.V. n° 5) et Conceição do Araguaia (É.V. n° 6)

 

Rosa da Penha

Encore une lutte pour la terre ! Événements quotidiens, en raison desquels la CNBB avait mis à son programme de février la question du « sol urbain ». J'ai accompagné de très près les événements de Rosa da Penha : ils sont significatifs, je vais en parler en détail.

Visitant une communauté, le 2 janvier, j'apprends qu'a commencé quelques jours plus tôt une nouvelle « invasion » (nous parlons plus volontiers, nous, d’« occupation de terre »). À quelque 500 mètres de là, près du quartier de Rosa da Penha. Je passe par là, mais il n'y a alors pas grand-chose à voir. Un terrain de 20 hectares, laissé en friche depuis des dizaines d'années. Celui qui s'en dit le propriétaire (Seu Alfredo) préfère attendre que les prix augmentent pour vendre à une société immobilière : et les prix augmentent très vite. Une friche, dans une agglomération, quand tant de gens n'arrivent pas à payer un loyer !

En janvier, je participe à Goiânia [3] à la réunion des prêtres français du CEFAL[4] au Brésil. Je rentre le 13. Le lundi 18, j'apprends que, tôt le matin, la police s'est rendue à Rosa da Penha pour détruire les baraques déjà construites dans la friche de Seu Alfredo. Je vais là. Joli travail ! Des chômeurs sont utilisés pour démolir tout ce que d'autres pauvres, remplis d'espérance, ont construit avec tant de mal  les semaines précédentes. Des dizaines de policiers couvrent l'opération. Impuissantes, les familles regardent tomber à terre et se briser planches, tuiles, éternit... Également impuissants, des centaines de spectateurs, des avocats du diocèse, des membres de la Commission au Droit à l'Habitation (CDM). La loi, faite pour protéger le riche contre le pauvre, la loi est défendue. Et, une fois de plus, le pauvre jeté contre le pauvre.

L'évêque auxiliaire, Dom Silvestre, a décidé de venir célébrer à 16 heures un chemin de croix expiatoire. Des centaines de personnes participent, gravissant la pente raide au milieu des décombres, des baluchons et des ustensiles de cuisine, des troncs coupés et des fagots qui jonchent le terrain récemment défriché. Un spectacle de guerre, dans ce pays qui se vante d'être à part des guerres, mais qui fait la guerre à ses pauvres. Après la 1ère station du chemin de croix commentée par Dom Silvestre, les autres stations le seront par des laïcs, religieuses ou prêtres de communautés voisines : chacun souligne à sa façon que c'est aujourd'hui la Passion du Christ qui continue à travers les pauvres méprisés et pourchassés. Parmi les gens, pas de pleurs ni de désespoir. Ce chemin de croix contribue à redonner espérance : l’Église est avec les pauvres. Dom Silvestre sera traité par Seu Alfredo (qui se dit catholique) de « clown et agitateur », puis de « salaud et sans vergogne » !

Dès le mardi 19, des baraques commencent à surgir de nouveau. Le 20, deux jeunes sont légèrement blessés par balles : le « propriétaire » et sa famille ont tiré au hasard pendant une assemblée générale des habitants, pour décourager les occupants. Bien sûr, il ne sera jamais inquiété : droit de propriété oblige !

 

Le Gouvernement est bien embêté

En cette année d'élection, chasser brutalement le peuple peut prêter à conséquences. Mais reconnaître qu'une terre (même située dans une agglomération et en friche) doit être enlevée à son propriétaire pour passer à ceux qui nécessitent, c'est ouvrir un précédent contre le droit absolu de propriété, et mécontenter les riches. Un député de l'opposition rappellera bien que l’État a récemment désapproprié quelqu'un... Mais ne confondons pas : ce n'était pas pour loger des gens sans toit, c'était pour un industriel qui voulait implanter une usine ! Nuance.

Tous ceux qui le peuvent essaient de reconstruire, mais la plupart n'ont pas de quoi acheter de nouveau seulement quelques planches. En reconstruisant, il faut montrer que la majorité des occupants le nécessite vraiment ; alors qu'il y a aussi des profiteurs (comme ce propriétaire de supermarché qui a envoyé occuper dix-huit parcelles, non pour habiter, mais pour spéculer). Le « secrétaire du Bien-Être » de l'État (ministre) fait faire la liste des personnes nécessitant vraiment et promet un autre terrain, dans un autre coin de la banlieue. Quant à la Justice, elle doit dire, à la demande des avocats de l'évêché, si Seu Alfredo est bien le propriétaire du terrain (en fait, il semble que non) ; en attendant, le plus haut magistrat du pouvoir judiciaire promet que les baraques ne seront plus détruites (A Tribuna du 28 janvier). Ce même jour, l'avocat de Seu Alfredo, accompagné d'huissiers, vient annoncer qu'ils reviendront le lendemain matin, avec la police, pour détruire tout ce qui sera encore debout... Il nous faut tenter de redonner espoir, surtout après les promesses de la Justice...

Hélas ! Vendredi 29, la police est au rendez-vous. Le « travail » recommence ; démolition, incendie, vol officiel du bois qui est bon. La police participe directement au saccage. Interdiction de rester sur le terrain : auraient-ils donc honte d'accomplir leur « devoir » ? Un homme est battu, puis conduit à l'hôpital, puis en prison ; l'épouse, enceinte, sera hospitalisée le soir même après une crise de nerfs. Trois autres hommes sont faits prisonniers pour intimider. Même les avocats sont menacés par l'huissier !

La foule ne sait comment réagir. Pour ne pas se laisser démoraliser, il faut faire quelque chose. Avec confiance et force, on prie à haute voix. Et on chante :

 

Père, ô notre Père,

quand est-ce que le monde sera le nôtre ?

Père, notre Père,

quand est-ce que monde sera le nôtre,

celui des pauvres, nos frères ?

Notre Père,

comme il est dur de voir mon peuple

crucifié par l’oppression !

 

Mais dans ce pays appelé le plus grand pays catholique du monde, la prière quand elle est vraie, elle est « subversion ». Il faut donc obéir, aller prier et parler un peu plus loin.

Ce même vendredi 29, une partie des occupants de Rosa da Penha va en fin d'après-midi devant le Palais du gouverneur, au centre-ville, avec l'intention de passer la nuit, là, en signe de protestation. Pendant ce temps, la commission Justice et Paix du diocèse, avec Dom João Batista, l'archevêque, pour obliger le Pouvoir à faire quelque chose, décide d’ouvrir la cathédrale aux occupants aussi longtemps qu’il faudra.

 

La cathédrale redevient la maison du peuple

Le nombre des réfugiés dans la cathédrale ira jusqu'à quatre cents à cinq cents personnes, nuit et jour, jusqu'au samedi 6 février. (Les autres expulsés logent dans la maison d'un parent, d'un ami...)

Beaucoup de communautés pauvres se mobilisent pour venir en aide. Des secours arrivent aussi des immeubles bourgeois voisins de la cathédrale : des gens remercieront les réfugiés parce que leur présence, si près, leur a permis de découvrir une misère qu'ils ne soupçonnaient même pas, parce qu'elle reste généralement dans la banlieue. D'autres « chrétiens » sont scandalisés..., non parce qu'on a méprisé les pauvres, mais parce que, « dans la maison de Dieu », ces pauvres mangent; boivent, fument, parlent fort, et les enfants crient et s'amusent.

Mardi 2 février, grande manifestation devant le Palais du gouverneur. Des pancartes portées par des enfants : « M. le Gouverneur, vous êtes dans un Palais, nous sans toit pour nous abriter » ; « M. le Gouverneur, ne protégez pas seulement les riches, les posseiros veulent justice ». Un chaud soleil, que tout le monde supporte tout l'après-midi avec patience, au milieu des chants, des prises de parole... Pas la moindre réaction du côté du Palais. Dom João Batista enverra un télégramme énergique à Brasilia. Des télégrammes de soutien commencent à arriver de divers États du Brésil. La presse nationale parle de ce qui arrive à Victoria...

Alors, les choses vont avancer. Le gouvernement propose un terrain dont il est le propriétaire, et il promet pour bientôt école, bus, eau, électricité... La première réaction du peuple est négative : tant d'efforts, de souffrances, de luttes à Rosa da Penha ! Le jour suivant, l'assemblée générale des occupants accepte l'offre, Le 6 février au matin, des camions emmènent tout le monde dans un établissement de l'État, en attendant la réalisation des promesses... (À l'heure où j'écris, il faut encore lutter et veiller à ce que les promesses deviennent réalité sans trop attendre). Dans les camions, ce chant devenu comme 1'hymne des posseiros :

 

Quand je vois ma baraque étendue à terre,

J’ai questionné le Dieu du Ciel :

Pourquoi une si grande perversité ?

 

Et des slogans :

 

Le peuple uni jamais ne sera vaincu !

Le peuple organisé jamais ne sera trompé !

 

Quelques découvertes

Durant les trois semaines où j'ai été pratiquement chaque jour en contact avec ce peuple très pauvre et simple, j’ai reçu et appris beaucoup :

- En amitié déjà. Mais aussi sur l'exploitation et le mépris dont ils sont victimes.

- Dans la cathédrale, les querelles pour un morceau de pain, un matelas supplémentaire, un vêtement de gamin, m'ont rappelé ce que disent d'anciens déportés : dans une situation sous-humaine, il faut de l'héroïsme pour réagir encore en homme. Les privilégiés que nous sommes, vous et moi, ont beau jeu de condamner certaines réactions incompréhensibles des pauvres !

- Les tentatives de récupération politique sont grandes, et du côté du pouvoir, et du côté de certains opposants d'extrême-gauche par exemple. Le peuple est habitué à être totalement dans la main des « grands ». Honnêtement, dans le contexte actuel, seule l'action de certains syndicalistes, de rares politiciens d'opposition, et surtout d'une partie importante de l'Église, aide ce peuple à se conscientiser et à devenir progressivement responsable.

- Un journal et une chaîne de télévision totalement liés au Pouvoir, ont montré l'habileté à mentir par omission : ils n'ont parlé de l'événement qu'à partir du moment où le gouverneur fit des propositions, « oubliant » de parler de la lutte du peuple.

- Dans les communautés, ce fut aussi un test pour découvrir ceux qui acceptent la mission de l'Église dans la vie, et ceux qui ne s'intéressent pas à tout ça, du moment qu'ils ont « leur messe ».

 

 

Aristide et François

 

En terminant cette lettre que j'aurais voulu pouvoir faire plus courte ( ! ), j'aurais aimé pouvoir annoncer qu'Aristide et François seront libérés... mais on ne sait rien. Vous pouvez encore agir.

Une fois de plus : il faudrait qu'un plus grand nombre de lecteurs des É.V. appuient le travail de l'équipe sanclaudienne de diffusion. Afin que les É.V. soient plus qu'une information : un moyen de réflexion collective et de conscientisation, pour un travail plus suivi et profond avec les groupes de Solidarité tiers-monde déjà existants.

 

À bientôt ! Avec cette phrase-clé pour la campagne de Fraternité du carême 82 dans l'Eglise du Brésil : « A verdade vos libertará » : « La Vérité vous rendra libres ! » (Jn 8, 32).

 

Gaby

 


[1] NDLE : Référence aux événements du coup d’État du général Jaruzelski (13 décembre 1981) qui reprend le pouvoir après les accords de Gdańsk de l’été 1980 et le mouvement Solidarność (été 1980).

[2] NDLE : Lorsque le Père Arrupe, supérieur général des jésuites, très engagés dans le service des pauvres et l’inculturation de la foi, fut frappé d’une thrombose en 1981, le pape, par delà les constitutions de la Compagnie, nomme autoritairement le père Dezza, un philosophe thomiste comme « Délégué pontifical auprès de la Compagnie de Jésus ».

[3] NDLE : Goiânia est la capitale et la plus grande ville de l'État brésilien de Goiás.

[4] NDLE : Sur le CRFAL et les prêtres français travaillant en Amérique latine, voir : Pierre Dubois, Un prêtre français au Chili, 50 ans au service du monde ouvrier. Karthala (2012) ; notice n° 3, p. 312-315.

 

ECOS DE VITÓRIA Nº 7

4 DE MARÇO DE 1982

 

“UM BANQUETE NA SERRA" (A Tribuna, 16/02/82)

“A igreja de Reis Magos conheceu a maior reunião de pessoas dos últimos quatro séculos, por ocasião da cerimônia de casamento religioso de Luciene, filha de Penha e José Maria Feu Rosa. Uma vez fora da igreja, a multidão foi recebida por José Maria com um churrasco de dez bois, com milhares de litros de cerveja na praça principal da cidade balneária. Os jovens casados recebem quase 4.500 convidados para o que pode ser chamado um verdadeiro banquete. Vinte garçons se esforçaram toda a noite para servir as porções abundantes do melhor uísque, vinho e refrigerantes, e milhares de deliciosos salgadinhos para o grande número de convidados, dentre os quais havia políticos em campanha, autoridades, jornalistas e empresários. Uma grande festa, bem ao gosto de Feu Rosa”.

José Maria Feu Rosa, membro do Partido do Governo (PDS - Partido Democrata Social) é o candidato mais sério desse partido para o cargo de governador do Estado do Espírito Santo. Ele é prefeito da cidade mais industrial da Grande Vitória, de aproximadamente 100.000 habitantes que, aqui, é um município urbano de pequeno porte.

Suponhamos que as despesas, COM COMIDA E BEBIDA SOMENTE, foram para cada convidado de 2.000 cruzeiros (cerca de 87 F) valorização provavelmente bem abaixo da realidade. (Esqueçamos os presentes, a decoração, os gastos com roupas e salão de beleza, os grupos musicais etc.). Só a comida e a bebida desta noitada representam em torno de 39 milhões de AF[1], 9 milhões de cruzeiros, ou seja, o SALÁRIO MENSAL de 750 trabalhadores no SMIC[2]! Cerca de 62 anos de salário de um trabalhador! E esse mesmo prefeito poderia repetir isso, sem problemas, em poucas semanas se necessário... Com o dinheiro de quem?

OPÇÃO PELOS POBRES

“O leite vai aumentar no dia 1º de abril, o uísque vai diminuir”. O governo brasileiro faz a opção preferencial pelos pobres e suas famílias! (A igreja do Brasil também..., mas um pouco diferente. "Graças a Deus!").

 

VEM AÍ A COPA DO MUNDO!

Muitos de vocês ficarão admirados ao saber do benefício que a seleção brasileira pode representar. Sejam lúcidos e lembrem-se disso, que eu já ouvi várias vezes: “Se o Brasil ganha a Copa do mundo, o governo garante ganhar as eleições gerais de novembro”. A paixão pelo futebol é como uma droga tão envolvente; o grau de conscientização política tão fraco e as politicagens tão intensas que qualquer atuação vitoriosa será imediatamente rentável politicamente para o poder. A maioria dos dirigentes dos clubes (como os responsáveis das escolas de samba) são partidários ativos do poder e do PDS.

NA CLASSE TRABALHADORA

Fim de novembro. 46.000 trabalhadores da construção civil da Grande Vitória e de Guarapari – cidade balneária vizinha – entram em greve. Ocasião de uma tomada de consciência importante, mas resultados materiais modestos.  E ainda, os patrões decidiram negar, de fato, o que eles assinaram em dezembro e estão responsabilizando o sindicato pela retenção dos salários. Tudo é uma oportunidade de ação psicológica contra o sindicato: e como a maioria dos trabalhadores é recém-chegada do interior e tem pouca consciência de classe, isso funciona! Um jovem me disse: “Meu patrão falou que pagou o sindicato e que, portanto, o sindicato poderia me pagar os dias perdidos”. E ele acredita! Foi tão bem colocado na cabeça das pessoas que a palavra daqueles que foram bem sucedidos nos negócios, “os grandes”, tem mais valor do que a dos pequenos!!! Penso no número de sindicalistas transferidos dos seus postos de trabalho ou objetos de assédio moral. Tudo isso com o apoio do Governo. Os militantes sindicais da construção civil passam um momento extremamente difícil, atacados de todos os lados.

SEM SALÁRIO DE FINAL DE NOVEMBRO A FINAL DE FEVEREIRO: Isso é o que aconteceu com os 500 trabalhadores de uma empresa de metalurgia. E foi preciso a pressão da opinião pública, manifestações... para que o governo se impusesse em favor. Uma precisão essencial: o que seria o equivalente aos Subsídios de Família[3] não existe praticamente aqui.

ECOS ÀS CARTAS RECEBIDAS

Muitos de vocês me falam da dificuldade da vida militante na França depois do dia 10 de maio: como se muitos eleitores socialistas, julgando ter feito um esforço louvável votando assim, julgam-se no direito de receber tudo pronto, sem fazer nada! Ilusão. Sentimos nós aqui o quanto que não faz sentido querer uma mudança de sociedade sem querer uma mudança de mentalidade, de “conversão” para o espírito de participação e de solidariedade. Isso é pelo menos um ponto em comum entre aqui e aí! E não se esqueçam que, ainda hoje, frequentemente, me questionam com interesse sobre a situação política francesa.

Naturalmente, vocês falam muito da POLÔNIA[4]. Seguimos isso muito de perto também. Como não incentivar todas as convicções de um golpe que silencia as consciências? Mais importante é buscar vias – difíceis – de solidariedade com o povo, sempre sacrificado. A liberdade é algo tão importante que eu não coloco qualquer restrição a estes propósitos.

Mas eu me sinto no dever de concluir imediatamente. Aqueles que se pretendem os defensores do “mundo livre” fazem a mesma coisa e, até PIOR! Eu não falarei do que se passa na Turquia, nas Filipinas, na África (vocês sabem tanto quanto eu). Eu quero apenas falar da América Latina, “beneficiária” da ajuda do mundo capitalista defensor das “liberdades”. O silêncio imposto às consciências como na Polônia, o silêncio imposto pelo sangue como no Afeganistão, venha descobrir o equivalente no nosso continente. Quem constrói o reinado do dinheiro em desprezo aos trabalhadores da cidade e do campo, sobre a miséria programada, sobre o ASSASSINATO DIÁRIO de dezenas de pessoas em Salvador, de centenas de torturados e desaparecidos? Quem prepara com sangue o fim do regime socialista da Nicarágua? Quem implementa e apoia ditadores? Não digam: "Reagan é o responsável"! Reagan é apenas um elo desta cadeia de opressão. Sentimos fortemente que o sistema capitalista (como o comunismo na Rússia) tem necessidade desta opressão para se manter. O sistema capitalista carrega consigo tudo que precisa para destruir o homem, reduzindo-o ao estado de consumidor e de objeto de consumo, fazendo-o totalmente materialista e individualista. A repressão enfrentada por pessoas do povo, os esforços de brutalidade coletiva para impedir a conscientização do povo, tudo isso é pensado, refletido, sistematizado. E a perseguição que começa pela calúnia contra os membros da Igreja, que continua pela prisão, em seguida por milhares de mártires em poucos anos, cada vez que os cristãos se colocam do lado dos pobres? E a vontade de reduzir a Igreja a um papel pretendido “espiritual”, quer dizer, pregando a resignação que permita manter a injustiça, o poder do rico e a exploração dos pequenos?

Alguns me farão objeção: “Não podemos falar de tudo de uma só vez, da Polônia e de toda a América Latina!” Bem, sim! Por causa daqueles que se beneficiam da ditadura polonesa para dizer: “Vejam como é bom comparado ao nosso ‘mundo livre’!” O sistema russo esmaga a liberdade; o sistema capitalista para sobreviver tem necessidade de destruir os valores humanos essenciais (e, por conseguinte, evangélicos), a liberdade que ele proclama só existe verdadeiramente apenas para uma minoria, atropelando a liberdade de muitos, especialmente aquela dos povos do Terceiro Mundo.

Nossa reação aqui então é de TRISTEZA quando Roma, que fala muito da Polônia[5], corretamente, parece se acomodar com dezenas de milhões de cristãos latinoamericanos esmagados. E nossa reação é de REVOLTA quando, recuando de um Concílio, a mesma Roma parece ter a vontade de fortalecer os que pregam uma espiritualidade desencarnada e alienante e reprimir os que se comprometem com os pobres (ver o recente golpe de Estado do Vaticano contra os Jesuítas engajados com os pobres)[6].

Uma consolação: a Conferência Geral dos Bispos do Brasil (CNBB), reunida em Itaici, perto de São Paulo, exprimiu num mesmo comunicado sua “solidariedade aos povos da Polônia, de Salvador e da Guatemala”. Foi no início de fevereiro.

DEPOIS DE ANDORINHAS (EV nº 5) E CONCEIÇÃO DO ARAGUAIA (EV nº 6):

ROSA DA PENHA

Mais uma luta pela terra! Acontecimentos diários, em razão dos quais a CNBB havia colocado em seu programa de fevereiro a questão do “solo urbano”. Eu acompanhei bem de perto os acontecimentos de ROSA DA PENHA: eles são significativos, falarei em detalhes.

Visitando uma comunidade, no dia 2 de janeiro, eu ouço falar que começou há alguns dias uma nova “invasão” (entre nós, preferimos o termo "ocupação da terra”) a alguns 500 metros dali, perto do bairro de Rosa da Penha. Eu passo por lá, mas ainda não tem grande coisa para ver. Um terreno baldio de 20 hectares, sem atividade produtiva durante décadas. Aquele que se diz proprietário (seu Alfredo) prefere esperar que os preços aumentem para vender a uma sociedade imobiliária – e os preços aumentam muito rápido. Um terreno baldio, numa aglomeração, em uma cidade, quando muitas pessoas são incapazes de pagar aluguel!

Em janeiro, eu participo em Goiânia de uma reunião de padres franceses do CEFAL[7] no Brasil. Eu retorno no dia 13. Na segunda-feira, 18, eu soube que, de manhã cedo, a polícia foi a Rosa da Penha para destruir os barracos já construídos no terreno baldio de seu Alfredo. Eu vou lá. Um bom trabalho! Desempregados são usados para demolir aquilo que os outros pobres cheios de esperança, construíram com tanta dificuldade nas semanas anteriores. Dezenas de policiais fazem a cobertura da operação. Impotentes, as famílias veem cair no chão e quebrar: placas, telhas, Eternit... Igualmente impotentes, centenas de espectadores, advogados da diocese, membros da Comissão de Direito à Moradia (CDM). A lei, feita para proteger o rico contra o pobre, é defendida. E, mais uma vez, o pobre é jogado contra o pobre.

O bispo auxiliar, Dom Silvestre, decidiu vir celebrar, às 16 horas, uma Via sacra expiatória. Centenas de pessoas participam, subindo a encosta íngreme no meio dos escombros, trouxas de roupas e utensílios de cozinha, paus cortados e ripas, espalhados pelo terreno, recentemente apagados. Um espetáculo de guerra, num país que se orgulha de estar à parte das guerras, mas que faz a guerra a seus pobres. Após a Primeira Estação, comentada por Dom Silvestre, as outras serão refletidas pelos leigos, religiosas ou padres das comunidades vizinhas. Cada um enfatiza, à sua maneira, que é hoje a Paixão de Cristo que continua através dos pobres desprezados e perseguidos. Entre as pessoas, nem lágrimas, nem desespero. Este Caminho da Cruz ajuda a restaurar a esperança: A Igreja está com os pobres. Dom Silvestre será tratado por seu Alfredo (que se diz católico) de “palhaço e agitador”, em seguida de “bastardo e sem vergonha”!

Desde terça-feira, 19, os barracos começam a surgir mais uma vez. No dia 20, dois jovens são levemente feridos a bala: “o proprietário” e sua família dispararam ao acaso, durante uma assembleia geral dos moradores, para desencorajar os ocupantes. É claro que ele nunca vai se preocupar: o direito de propriedade o protege!

O GOVERNO ESTÁ BASTANTE INCOMODADO

Neste ano de eleições, expulsar brutalmente o povo pode ter consequências. Mas reconhecer que uma terra (mesmo situada num bairro de periferia e num terreno baldio) deve ser tirada de seu proprietário, para ir para aqueles que precisam, é abrir um precedente contra o direito absoluto de propriedade e perturbar os ricos. Um deputado de oposição lembrou bem que o Estado recentemente desapropriou alguém... Mas não confundamos: não era para moradores de rua, era para um industrial que queria implantar uma usina! Perceba!

Todos aqueles que podem tentam reconstruir seus barracos, mas a maioria não tem o suficiente para comprar de novo nem sequer algumas tábuas. Reconstruindo, mostra-se que a maioria dos ocupantes necessita verdadeiramente; enquanto também há aproveitadores (como o proprietário de um supermercado que mandou ocupar dezoito lotes, não para morar, mas para especular). O “Secretário de Estado do Bem-Estar Social” pediu que fosse feita a lista das pessoas carentes e promete um outro terreno em um outro canto da periferia. Quanto à Justiça, ela deve dizer, a pedido dos advogados do bispado, se seu Alfredo é mesmo o proprietário da terra (na verdade, não parece); enquanto isso, o mais alto magistrado do judiciário promete que os barracos não serão mais destruídos (“A Tribuna” de 28/01). Nesse mesmo dia o advogado do Sr. Alfredo, acompanhado por oficiais de justiça, vem anunciar que eles vão voltar no dia seguinte, com a polícia, para destruir tudo o que ainda está de pé... Devemos tentar restaurar a esperança, sobretudo após as promessas da justiça...

Infelizmente! Sexta-feira, 29, a polícia está no local. O “trabalho” recomeça: demolição, incêndio, roubo oficial da madeira que é boa. A polícia participa diretamente da pilhagem. Proibição de permanecer na terra: teriam eles vergonha de cumprir seu “dever”? Um homem é espancado e levado ao hospital, depois à prisão; a esposa grávida foi internada na mesma noite, depois de uma crise de nervos. Três outros homens são aprisionados, para intimidar. Mesmo os advogados são ameaçados pelo oficial de justiça!!!

A multidão não sabe como reagir. Para não se deixar desmoralizar, é preciso fazer alguma coisa: com confiança e força, oramos, em alta voz. E cantamos:


Pai, ó Pai nosso, quando é que este mundo será nosso?
Pai Nosso, quando o mundo será nosso; dos pobres, nossos irmãos?
Pai Nosso, como é duro ver minha gente crucificada, pela opressão!

 

Mas neste país, chamado o maior país católico do mundo, a oração, quando é verdadeira, é “subversão”. Devemos, portanto, obedecer, ir orar e falar um pouco mais longe.

Nessa mesma sexta-feira, 29, uma parte dos ocupantes de Rosa da Penha vai, ao final da tarde, diante do Palácio do Governador, no centro da cidade, com a intenção de passar a noite lá, em sinal de protesto. Enquanto isso, a Comissão Justiça e Paz da diocese, com Dom João Batista, arcebispo, decide abrir a catedral aos ocupantes, enquanto for necessário, para forçar o Poder a fazer alguma coisa.

A CATEDRAL VOLTA A SER CASA DO POVO

O número dos acampados na catedral chegou entre 400 e 500 pessoas, noite e dia, até o sábado, 6 de fevereiro. (Os outros expulsos ficaram alojados na casa de algum parente, de um amigo...).

Muitas comunidades pobres se mobilizam para ajudar. Os vizinhos da catedral socorreram muitos: as pessoas agradeciam aos acampados porque a presença deles lhes permitiu descobrir uma miséria que eles não supunham, porque essa miséria fica geralmente no subúrbio, na periferia. Outros “cristãos” estão indignados, não porque desprezaram os pobres, mas porque “na casa de Deus”, estes pobres comem, bebem, fumam, falam alto e as crianças gritam e brincam.

Terça-feira, 2 de fevereiro, grande manifestação diante do Palácio do Governo. Cartazes trazidos pelas crianças: “Senhor Governador, você está em um palácio, nós sem um teto para nos abrigar” – “Senhor governador, não proteja somente os ricos, os ‘posseiros’ querem justiça”. Um sol quente, que todo mundo suporta durante toda a tarde com paciência, em meio aos cantos, os discursos públicos... E nenhuma reação do lado do Palácio. Dom João enviou um telegrama enérgico a Brasília. Os telegramas de apoio começam a chegar de diversos Estados do Brasil. A imprensa nacional fala do que acontece em Vitória...

Então as coisas avançam. O Governo propõe uma terra que possui e ele promete para logo: escola, ônibus, água, eletricidade... A primeira reação do povo é negativa: tantos esforços, o sofrimento, as lutas em Rosa da Penha! No dia seguinte, a assembleia geral dos acampados aceita a oferta. No dia 6 de fevereiro, de manhã, caminhões levam todo mundo a um estabelecimento do Estado, esperando a realização das promessas... (no momento em que escrevo, ainda é preciso lutar e esperar que as promessas se tornem realidade, sem demorar demais). No caminhão este canto se tornou como o hino dos posseiros:

“Quando eu vi o meu barraco no chão,

eu perguntei a Deus do céu,

porque tamanha judiação?”

E os slogans: “Povo unido jamais será vencido!”, “Povo organizado jamais será enganado”

ALGUMAS DESCOBERTAS:

Durante as três semanas quando eu estava, quase todos os dias, em contato com este povo muito pobre e simples, eu recebi e aprendi muito:

- Muito na amizade. Mas também sobre a exploração e o desprezo contra eles;

- Na catedral, as disputas por um pedaço de pão, um tapete extra, roupas de crianças, me fez recordar o que diziam dos antigos deportados: numa situação subumana, é preciso heroísmo para superar-se em homem. Privilegiados que somos – você e eu – condenamos, sem hesitação, certas reações incompreensíveis dos pobres!

- As tentativas de manipulação política são grandes, tanto do lado do poder, quanto do lado de certos adversários, mesmo sendo de extrema esquerda, por exemplo. O povo está acostumado a estar nas mãos dos “grandes”. Honestamente, no contexto atual, apenas a ação de certos sindicalistas, de raros políticos de oposição, e, sobretudo de uma parte importante da Igreja, ajuda esse povo a tomar consciência e se tornar progressivamente responsável;

- Um jornal e um canal de TV, totalmente ligados ao poder, têm demonstrado a capacidade de mentir por omissão: eles só falaram sobre o acontecimento a partir do momento em que o governador havia feito proposições em favor da causa, “esquecendo” de falar da luta do povo;

- Nas comunidades, foi também um teste para descobrir aqueles que aceitam a missão da Igreja na vida e aqueles que não se interessam por nada disso, contanto que eles tenham a “sua missa”.

Terminando esta carta que eu gostaria de poder ter feito mais curta (!) quero poder anunciar que Aristide e Francisco[8] serão libertados... mas ainda não se sabe muito além disso. Então, não parem! Continuem agindo!

Mais uma vez: é preciso que um maior número de leitores dos “Ecos de Vitória” apoie o trabalho da equipe de difusão de Saint-Claude. De modo que os EV sejam mais que uma informação: um meio de reflexão coletiva e de conscientização, por um trabalho de acompanhamento mais profundo com os grupos já existentes de solidariedade ao Terceiro Mundo.

Até logo, com esta frase-lema da Campanha da Fraternidade da quaresma de 82 da Igreja do Brasil:

“A VERDADE VOS LIBERTARÁ”

 

Gaby

 

[1]AF: sigla para Anciens Francs (Francos Antigos).

[2]SMIC: sigla para Salário Mínimo Interprofissional de Crescimento, na França

[3]Allocations Familiale: Uma espécie de Bolsa-família de nossos dias, que só surgiu no Brasil com o Governo Lula (2003). Na França, a iniciativa surgiu em 1916.

[4]Nos anos 80, a Polônia estava passando por fortes movimentos políticos contrários, que marcaram profundamente o futuro da nação. A mudança mais importante foi a de um regime comunista para o socialista, que recebeu grande apoio da opinião pública do mundo ocidental.

[5]O Papa recentemente eleito em conclave era polonês: João Paulo II.

[6]A Igreja latinoamericana conheceu nos anos 80 a forte repressão contra a Teologia da Libertação. O então prefeito da Congregação para a Doutrina da Fé, Cardeal Joseph Ratzinger (que depois se tornaria papa sucedendo João Paulo II), foi o mais notável opositor dos teólogos da libertação.

[7] Comitê Episcopal França América Latina.

[8]Sobre Aristide e Francisco, ver ECOS Nº 6.

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