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28 novembre 2021 7 28 /11 /novembre /2021 22:46

Selon ses amis, Tito était " un militant politique préoccupé jusqu'au bout de libérer son peuple et un disciple du Christ confiant et désespéré comme lui ". Victime du mystère du mal, bouc émissaire, au sens propre du terme, qui avait voulu, en essayant de mettre fin à ses jours en prison, " éviter demain la nouvelle d'une autre mort sous la torture ", il était devenu un mort en sursis.


(…) Arrêté à Sao-Paulo, en 1969, par les agents de l'Escadron de la mort, accusé d'activités de guérilla et d'être un révolutionnaire, un communiste infiltré dans le clergé, Tito sera détenu dans différentes prisons, torturé selon les méthodes les plus sadiques et les plus raffinées sous la direction du sinistre commandant de Sergio Paranhos Fleury, puis relâché, en 1971, pour être exilé à vie par le gouvernement. Il avait été accueilli, en France, par les dominicains de l'Arbresle dans le Rhône. (Il s’y est suicidé en août 1974).


Sûrs de leur affaire, les tortionnaires avaient dit du jeune religieux : " S'il survit, il n'oubliera plus jamais le prix de son audace. "


Il ne l'a jamais oublié. Mortellement blessé par cette véritable descente aux enfers, Tito s'est trouvé définitivement coupé de ses frères. Ceux-ci avouent même que, malgré la sympathie et la compassion qu'ils ressentaient pour lui, il était devenu " gênant " à la longue puisqu'il les obligeait à voir une image de l'homme qu'ils refusaient, l'autre face de l'humanité : cruelle, bestiale, démoniaque. (Le Monde, du 05 avril 1976)


Voici des extraits d’une de ses prières en forme de poème :
 

"Nuits faites de silence  
Voix qui crient dans l’espace infini. 
Silence de l’homme et silence de Dieu. 
C’est peut-être la voix humaine de notre temps. 
Qui l’entend ? Quand se fait-elle entendre ? 
Et quand elle retentit, que dit-elle ? 
Seigneur, tu as connu cette heure, près de ton Père bien-aimé. 
Que voulais-tu en vivant une telle vie ? 
Quelle était ta prière ? N’es-tu pas Dieu ? 
Que demandais-tu ? 
Pourquoi n’as-tu rien dit à tes amis de tes rencontres 
en ces nuits obscures, en ces ténèbres ? 
A l’écart sur une montagne, belle et simple comme toute beauté, 
Tu as demandé la paix à ton Père, et le sens de ta mission, de ta passion, de ta solitude. 
Parfois quand je te rencontre, tu es seul. Incompris. 
Abandonné aussi. Père, mon Père, pourquoi m’as-tu abandonné ? 
Seigneur, est-ce que ton Père t’a vraiment abandonné ? (…)
Moi, je suis seul. N’est-ce pas toi qui m’as appelé à la vie ? (…) 
Montre-moi ton visage : 
qu’il me soit doux comme berceuse d’enfant 
s’abandonnant tout entier 
entre tes bras de consolation et de paix."

 

Cette prière est extraite du livre « Alors les pierres crieront » présenté par Charles Antoine et Xavier Plassat paru en 1980 aux Editions Cana.

 

Xavier Plassat participe encore à ce nouveau livre aux Editions Karthala : Tito de Alencar « Un dominicain brésilien martyr de la dictature » dans la collection Signe des temps : 29 euros


"Raconter l’histoire de Tito, c’est revenir sur la dictature militaire mise en place au Brésil en 1964. Installée sous le nom de « révolution rédemptrice », la dictature supprima le Parlement, gouverna par des actes institutionnels et mit en prison les opposants politiques. À cette opposition, va alors s’associer cette partie de l’Église catholique qui avait choisi le christianisme de la libération. Des laïcs, des prêtres et des religieux, notamment des dominicains, en font partie. Ce livre marche sur les traces de l’un d’entre eux, Tito de Alencar." ...

Voir alterinfos
 

Frei Tito de Alencar
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29 mai 2020 5 29 /05 /mai /2020 19:53

Connaissez-vous ce chant ?

 

A chaque rencontre qui fait mémoire des martyrs au Brésil, ces paroles se chantent en chœur et avec cœur !

 

Si vous ne connaissez pas encore ces paroles, écoutez-les, apprenez-les ! Essayez de les fredonner ! Une belle manière de se relier aux amis brésiliens...

 

 

Se calarem a voz dos profetas

 

Si l’on étouffe la voix des prophètes

Les pierres parleront

Si l’on barre les rares chemins

Mille pistes s’ouvriront

 

La vérité vit peu de temps

Sur ces rives trop étroites

Dieu a créé l’infini pour que la vie s’intensifie

 

C’est Jésus ce pain de l’égalité

Nous sommes venus pour communier

Avec le combat patient d’un peuple

Qui a une volonté, qui a une voix, un rôle, une place

Communier c’est devenir un danger, un risque

Nous sommes venus pour déranger

Avec la foi et l’union nos pas un jour aboutiront

 

L’Esprit est un souffle permanent

Qui n’a rien à saisir

Il souffle jusqu’à l’absurde que les gens ne veulent pas voir

La vérité vit peu de temps

Sur ces rives trop étroites

Dieu a créé l’infini pour que la vie s’intensifie

 

Au banquet de la fête de quelques-uns

Seul le riche s’est assis

Notre Dieu demeure du côté des pauvres

Recueillant ce qui est resté

La vérité vit peu de temps

Sur ces rives trop étroites

Dieu a créé l’infini pour que la vie s’intensifie

 

Le pouvoir a ses racines dans le sable

Que le temps fait s’effondrer

L’union est la roche que le peuple a utilisée pour bâtir

La vérité vit peu de temps

Sur ces rives trop étroites

Dieu a créé l’infini pour que la vie s’intensifie.

 

Télécharger la partition ici

Trad Paul et Claudette

 

Se calarem a voz dos profetas
As pedras falarão
Se fecharem os poucos caminhos
Mil trilhas nascerão

Muito tempo não dura a verdade
Nestas margens estreitas demais
Deus criou o infinito pra vida ser sempre mais

É Jesus este pão de igualdade
Viemos pra comungar
Com a luta sofrida de um povo
Que quer, ter voz, ter vez, lugar
Comungar é tornar-se um perigo
Viemos pra incomodar
Com a fé e a união nossos passos um dia vão chegar

O Espírito é vento incessante
Que nada há de prender
Ele sopra até no absurdo, que a gente não quer ver
Muito tempo não dura a verdade
Nestas margens estreitas demais
Deus criou o infinito pra vida ser sempre mais

No banquete da festa de uns poucos
Só rico se sentou
Nosso Deus fica ao lado dos pobres
Colhendo o que sobrou
Muito tempo não dura a verdade
Nestas margens estreitas demais
Deus criou o infinito pra vida ser sempre mais

O poder tem raízes na areia
O tempo faz cair
União é a rocha que o povo usou pra construir
Muito tempo não dura a verdade
Nestas margens estreitas demais
Deus criou o infinito pra vida ser sempre mais.

Cecília Vaz Castilho

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25 mars 2020 3 25 /03 /mars /2020 11:48

Poème tiré du livre Janelas, livre de poème écrits par Helder Salomão, partagé sur les réseaux sociaux par Penha Dalva et Raquel.

Présentation du livre Janelas par son auteur Helder Salomão le 23 juin 2017.
Présentation du livre Janelas par son auteur Helder Salomão le 23 juin 2017.
Présentation du livre Janelas par son auteur Helder Salomão le 23 juin 2017.

Présentation du livre Janelas par son auteur Helder Salomão le 23 juin 2017.

Prudence

 

J’ai découvert la facette la plus fine de la sagesse :

La prudence

Elle est l’art le plus noble de la vie,

Sans une touche de prudence, pas de réussite durable.

 

La prudence est plus proche de l’équilibre

Et plus distante de la précipitation.

C’est l’attitude qui se mire dans la cohérence

Et qui éloigne de la vérité absolue.

 

Nous surmonterons plus de défis en restant calmes

Et en ne nous pressant pas de conclure.

Nous atteignons plus d’objectifs quand nous prenons notre temps

Au lieu d’agir sans réfléchir.

 

Nous venons à bout des batailles les plus importantes

Quand nous attendons le moment propice

Et ne cédons pas à la tentation facile des raccourcis.

 

Nous fêtons les victoires les meilleures

Quand nous demeurons fermes

Sans flirter avec l’individualisme.

 

La prudence nous enseigne

A ne pas nous réjouir trop tôt ;

A ne pas renoncer trop tôt ;

A prendre la mesure des conséquences ;

A calculer les risques ;

A intervenir dans les conflits ;

A valoriser les talents ;

A former de bonnes équipes ;

A ne pas mépriser l’adversaire ;

A reconnaître nos forces et nos faiblesses ;

A prêter attention aux menaces et aux opportunités.

 

Avec de la prudence

Nous obtenons les victoires les plus durables,

Nous avançons vers des terrains plus sûrs.

La prudence est la preuve d’intelligence la plus grande.

 

Helder Salomão  Livro : Janelas (Fenêtre)  Voix : Penha Dalva

Traduit en Français par Claudette et Paul.

 

Penha Dalva lit le poème "Prudence" accompagnée par Raquel à la guitare, le 22 mars 2020

Prudência

Descobri a mais refinada faceta da sabedoria:
A prudência.
Ela é a arte mais nobre da vida,
Não há sucesso perene que não tenha a sua digital.

A prudência está mais próxima do equilíbrio
E mais distante da precipitação.
É a atitude que se mira na coerência
E que afasta da verdade absoluta.

Vencemos mais desafios quando temos calma
E não nos apressamos nas conclusões.
Alcançamos mais objetivos quando ponderamos
Ao invés de agir sem pensar.

Temos êxito nas mais importantes batalhas
Quando esperamos o momento certo
E não cedemos à tentação dos atalhos fáceis.

Celebramos as vitórias mais bonitas
Quando permanecemos firmes
Sem flertar com o individualismo

A prudência nos ensina
A não comemorar antes do tempo;
A não desistir antes da hora;
A medir consequência;
A calcular riscos;
A mediar conflitos;
A valorizar talentos;
Que é preciso formar boas equipes;
A não desprezar o adversário;
A reconhecer as nossas forças e fraquezas;
A ter atenção com as ameaças e oportunidades.

Com prudência
Obtemos as conquintas mais duradouras,
A andamos por lugares mais seguros.
A prudência é a maior prova de inteligência.

Helder Salomão  Livro : Janelas

 

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26 décembre 2019 4 26 /12 /décembre /2019 15:50

Maria tem Pressa: Magnífica e Apressada,

um poema rápido de Natal por Nancy Cardoso

Marie est pressée : Magnifique et empressée.

Un petit poème de Noël par  Nancy Cardoso

 

Maria tem pressa: aceitou ser mãe num tempo de império e cruzes. Jovem, grávida e solteira ela aperta o pano em volta dos ombros e pensa: “Deus está comigo, não vou ter medo”.

 

Marie se hâte : elle a accepté d’être mère sous un régime autoritaire et annonciateur de malheurs. Jeune, enceinte et seule elle noue le châle autour de ses épaules et pense : « Dieu est avec moi, je ne vais pas avoir peur. »

 

Maria tem pressa: a insegurança de José - um seguro pai possível - pede agilidade e ela vai ao encontro da prima Isabel. Apressadamente. Ela precisa de parceria, cumplicidade e alegria, o que só uma outra mulher, nesses casos, sabe ser. “Bem-aventuradas”.

 

Marie est pressée :  son incertitude par rapport à Joseph – qui pourrait être un père vrai, fiable – elle doit être prompte, elle va rencontrer sa cousine Elisabeth, elle se hâte. Elle a besoin d’une partenaire complice et joyeuse qui peut n’être qu’une autre femme sachant,  dans leur situation, qu’elles sont « bienheureuses ».

 

Maria tem pressa: tece canções de ninar o filho com palavras que rimam com derrubar, dispersar e destronar; ela cantarola o sonho apressado dos humildes, dos pobres e famintos. Deus nunca mais foi o mesmo.

 

Marie est pressée : elle tisse des chansons pour apaiser son fils avec des mots qui riment avec renverser, disperser et détrôner ; elle fredonne le songe impatient des humbles, des pauvres et des affamés. Dieu n’a plus jamais été le même.

 

Maria tem pressa: completa os dias de gestação no tempo em que os poderosos instauram leis de morte controle e exploração. Empurrados pelo censo ela viaja com José até Belém para cumprir as fantasias teológicas e literárias de messias esperados, mas ela sabe que o filho dela é Galileu. É pobre, preto e periférico: menino Jesus, o salvador.

 

Marie se hâte : elle termine son temps de gestation, au moment où les gens au pouvoir instaurent des lois de mort, de contrôle et d’exploitation. Poussés par le recensement, avec Joseph ils voyagent jusqu’à Bethléem pour accomplir les rêves théologiques et littéraires de messies attendus mais elle sait que son fils à elle est Galiléen. Il est pauvre, de peau sombre et il vivra dans une favela : le tout petit Jésus, le Sauveur.

 

Maria tem pressa: encontrar um lugar de parir menino: uma grota, um buraco, uma marquise, um banheiro,  um curral, uma gruta... qualquer lugar onde Deus faz questão de nascer pobre. Ela sente as contrações que se avizinham; ela abre as pernas pra parir o novo... e viu que tudo era bom. Houve choro e placenta na primeira noite.

 

Marie est pressée : trouver un endroit où accoucher du petit : un recoin de terre, un creux, une avancée de toit, un bain public, une bergerie, une grotte...  N’importe quel lieu où Dieu tient à naître pauvre. Elle sent que les contractions se font plus rapprochées, elle ouvre les jambes pour accoucher du nouveau-né… et elle voit que tout était bon. Il y a eu des pleurs et du placenta en cette première nuit.

 

Maria tem pressa: precisa fugir, migrar, escapar da fúria dos exércitos de ocupação. Ela segura o menino como quem conhece a esperança e se lança nas estradas impossíveis de desertos e checkpoints. Ela amamenta o menino com apressadas tetas natalinas. Ela serve a ceia do natal nela mesma: o filho é a fome e a vontade comer, ela é o peito, o prato e a profecia de sobreviver.

 

Marie se hâte : elle doit fuir, émigrer, échapper à la furie des armées d’occupation. Elle met l’enfant en sécurité comme quelqu’un qui connaît l’attente et se lance sur des chemins impossibles de désert et de points de contrôle. Elle allaite le bébé en pressant ses mamelles de Noël. Elle est elle-même le repas du soir de Noël : le bébé est la faim et l’envie de manger ; elle est le sein, le plat servi et la prophétie qui annonce la survie.

 

O verbo se fez peito e migrou até nós.

Le verbe s’est fait chair et il est venu habiter chez  nous.

 

Maria tem pressa: criar menino no tempo de império e cruz é sentir a dor de toda mãe de criança pobre; ela sabe que a cruz estará sempre lá, esperando pelo filho numa esquina qualquer; ela não tem medo! vai apressar o menino, acreditar no milagre – “começa a festa!” – até transformar toda dor em ressurreição: “nossos mortos tem voz”, ela diz com sangue nos olhos. Mil outros filhos e filhas nascerão ali.

 

Marie est pressée : élever un enfant au temps de l’empire et de la croix, c’est ressentir la douleur de toute mère d’enfant pauvre ; elle sait que la croix sera toujours là, attendant son fils quelque part ; elle n’a pas peur ! Elle va presser l’enfant, croire au miracle – “que la fête commence  !” – jusqu’à ce qu’il transforme toute douleur en résurrection : “nos morts ont de la voix”, dit-elle avec du sang dans les yeux. Mille autres fils et filles naîtront là.

 

Mães de Maio Maria, rogai por nós nesse advento agora e na hora da longa noite apressada. Amém.

 

Marie des Mères de Mai, prie pour nous en cet avènement aujourd'hui et à l'heure de la longue nuit d'urgence. Amen.

 

Source de ce Poème ici

O Natal das Mulheres - Le Noël des femmes
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7 septembre 2019 6 07 /09 /septembre /2019 11:42
affiche

affiche

Alors que le Brésil fête l'anniversaire de son indépendance, le 7 septembre correspond également depuis 1995 à la journée du  “Cri des exclus”, regroupant, dans le cadre de plusieurs mobilisations, de très nombreux groupes de la société civile, y compris la Conférence nationale des évêques du Brésil (CNBB).

 

Pour la première fois, le cri des exclus de l'archidiocèse de Vítoria, a lieu à Cariacica, dans les quartiers de Porto de Santana et de Flexal. Le lieu a été choisi parce que c'est là que le père Gabriel Maire a été envoyé comme prêtre Fidei Donum de 1980 à 1989.  C'est un hommage à Gaby pour le 30ème anniversaire de son assassinat.

 

Le cri des exclus est aussi en lien avec le thème de la Campagne de Fraternité 2019 (CNBB). Celle-ci a suscité un débat sur la nécessité de créer et de renforcer les politiques publiques. Le Brésil souffre de l'absence de politiques telles que celles de la santé, de l'éducation, des transports et de la sécurité.

 

En référence aux crimes environnementaux de Mariana et Brumadinho, commis par la compagnie minière Vale, le cri des exclus 2019 apporte une réflexion sur la recherche du profit au détriment de la vie et de l'environnement. Le cri des exclus s'oriente vers trois axes : droits sociaux, droits de l'homme et sécurité publique, environnement et démocratie.

 

Mouvements sociaux, syndicats, pastorales et collectifs, principalement de jeunes des banlieues, participent à cette journée. Les groupes dénonceront non seulement le manque de politiques publiques, mais aussi la violence contre la population des quartiers défavorisés, en particulier les jeunes et les Noirs ; la violence contre les femmes, et défendront la démocratie menacée aujourd'hui par des discours faisant l'apologie de la torture.

d'après des articles en portugais, suivre les liens ci-dessous.

em portuguès : Cf Adufes e Teia

25ème "Cri des Exclus" à Cariacica
25ème "Cri des Exclus" à Cariacica
25ème "Cri des Exclus" à Cariacica
25ème "Cri des Exclus" à Cariacica
25ème "Cri des Exclus" à Cariacica
25ème "Cri des Exclus" à Cariacica
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24 mars 2019 7 24 /03 /mars /2019 20:33

Il y a 10 jours, pour le 1er anniversaire de l'assassinat de Marielle Franco, nous vous parlions de Mangueira, l'école de samba qui a obtenu le 1er prix du carnaval de Rio par à superbe hommage à cette conseillère assassinée. (voir ici)

Graciene nous a alors envoyé les paroles et leur traduction de la chanson de Mangueira que vous pouvez écouter sur l'article précédent. Merci Graciene !

 

Historia para ninar gente grande
 

Mangueira, tira a poeira dos porões                                       
Ô, abre alas pros teus heróis de barracões
Dos Brasis que se faz um país de Lecis, Jamelões
São verde e rosa, as multidões.


Brasil, meu nego
Deixa eu te contar
A história que a história não conta.                                         No avesso do mesmo lugar
Na luta é que a gente se encontra.


Brasil, meu dengo
A Mangueira chegou
Com versos que o livro apagou
Desde 1500 tem mais invasão do que descobrimento
Tem sangue retinto pisado
Atrás do herói emoldurado
Mulheres, tamoios, mulatos
Eu quero um país 
Que não tá no retrato.


Brasil, o teu nome é Dandara
E tua cara é de cariri
Não veio do céu
Nem das mãos de Isabel
A liberdade é um dragão no mar de Aracati.


Salve os caboclos de julho
Quem foi de aço nos anos de chumbo
Brasil, chegou a vez
De ouvir as Marias, Mahins, Marielles, malês.


Mangueira, tira a poeira dos porões                                       
Ô, abre alas pros teus heróis de barracões
Dos Brasis que se faz um país de Lecis, Jamelões
São verde e rosa, as multidões

 

Historia para ninar gente grande

Histoire pour endormir les grandes personnes

 

Mangueira1,  secoue la poussière des tes cales2 
Oh, ouvre le passage pour les héros de tes bidonvilles
Des Brésils dont on fait  un pays de Lecis3, Jamelões4 
Elles sont vertes et roses, les foules. (Bis)    

 

Brésil, mon nègre
Laisse-moi te raconter
L’histoire que l’histoire ne raconte pas
Le  revers de ce même lieu
C’est dans la lutte que nous nous retrouvons.

 

Brésil, mon chéri,
La Mangueira est arrivée
Avec des vers que le livre a effacés
Dès 1500 il y a plus d’invasion que de découverte
Il y a du sang reteint et foulé
Derrière le héros sous le cadre
Femmes, Tamoios5, mulâtres
Je veux un pays 
Qui n’est pas sur le portrait.

 

Brésil, ton nom est Dandara6 
Et ton visage est de Cariri7
Tu n’es pas venu du ciel
Ni des mains d’Isabel8
La liberté est un dragon dans la mer d’Aracati9.

 

Sauve les caboclos de juillet
Qui ont été de fer dans les années de plomb
Brésil, il est arrivé le moment
D’entendre les Marias, Mahins10 ; Marielles11, « malês»12.

 

Mangueira, secoues la poussière des tes cales
Oh, ouvre le passage pour les héros de tes bidonvilles
Des Brésils dont on fait  un pays de Lecis, Jamelões
Elles sont vertes et roses, les foules

 

 

1  Mangueira = Manguier : Nom de l’Ecole de Samba dont les couleurs sont le vert et le rose. Fondée en 1928.
2  cale en référence aux cales des bateaux négriers
Leci Brandão, chanteuse noire née en 1944
4 José Bispo Clementino dos Santos, connu sous le nom de Jamelão (1913-2008) fut un chanteur de samba, noir, il était aussi  un chanteur dans l’Ecole de Samba Mangueira.
5  Tamoios est une tribu d’indiens tupis présents dans l’actuel Etat de Rio.
6  Epouse de Zumbi dos Palmares (leader des esclaves fugitifs au Brésil) qui se serait suicidé en 1694 afin de ne pas redevenir esclave. 
Cariri est à la fois un adjectif synonyme de force mais aussi le nom d’un groupe indigène et le nom d’une région du nordeste.
La Princesse Isabel do Brasil ( Rio de Janeiro – Brésil -, 1848- Chateau d’Eu –France - , 1921) a signé en 1888 la loi qui a declaré libres les esclaves au Brésil.
9  (nom indigène) : vent favorable,     ville de  l’Etat du Ceara, première Province du Brésil à abolir les esclaves en 1884.
10  Luisa Mahin aurait été une esclave rebelle de l’Etat de Bahia 
11  Marielle Franco (1979-2018), sociologue, politique, féministe elle défendait les droits de l’homme au Brésil.  Morte assassinée .
12  Mâles est un terme utilisé pour parler des esclaves musulmans présents au Brésil

 

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18 décembre 2018 2 18 /12 /décembre /2018 07:52

Personne ne lâche la main de personne.

Petite explication au sujet du logo choisi pour l'affiche de la journée des droits de l'homme : la comenda Padre Gabriel à Cariacica.

 

Origine de ces explications (em portugues)

“Ninguém solta a mão de ninguém”

Personne ne lâche la main de personne.


Peu après l'élection de Jaïr Bolsonaro une image s'est mise à circuler sur les réseaux sociaux. Ce dessin nous montre deux mains entrelacées sur une rose, avec ce message : "Personne ne lâche la main de personne."
La publication de messages sur les réseaux sociaux est devenue virale au Brésil à la fois chez les politiques et les célébrités ainsi que chez des artistes qui soutenaient la candidature de Fernando Haddad du PT (qui n'a pas été élu).
Sur Instagram, c'est Thereza Nardelli  (jeune fille de l'Etat du Minas Gerais) qui est arrivée en tête d'un concours de dessin.  L'artiste avait été surprise du succès de son dessin. La phrase, c'est sa mère qui la lui avait dite à un autre moment de sa vie, afin de mettre sa fille en confiance. Thereza s'est souvenue de la phrase que sa mère lui avait dite :"On passe un moment difficile dans notre vie personnelle, mais le pays aussi est passé par de grandes difficultés." Et là elle s'est tournée vers moi et m'a dit : "Personne ne lâche la main de personne".
Elle conclut : "Je crois que ce dessin s'est répandu à cette vitesse parce qu'il représente le réconfort, la tendresse, tu comprends ? il veut dire que nous ne sommes pas seuls. Qu'il y a quelqu'un tout près de nous et que l'on peut vraiment compter l'un sur l'autre. "
 "Je suis trop heureuse de participer d'une façon positive" avait écrit Thereza sur Instagram.

Traduction libre  
 

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10 décembre 2018 1 10 /12 /décembre /2018 16:15

Pour le 70ème anniversaire de la déclaration des droits de l'Homme, nous vous partageons ce credo du Père Jacques Lancelot, tiré du livret : « En Amérique Latine, Blessures et... Guérisons » 

envoyé par un ami de Vitoria ce matin

envoyé par un ami de Vitoria ce matin

Je crois, Dieu Père,
que tous les hommes sont tes enfants bien-aimés.
Tu les as marqués de l’empreinte de ton Fils
et en chacun palpite le souffle de ton Esprit.
Chaque homme est pour toi un être sacré,
d’une souveraine et inviolable dignité.

 

Je crois en Toi,
Dieu grand et proche,
parce que tu crois en l’homme.

 

Je crois, Dieu Créateur,

que tu as confié le monde
à la responsabilité de tous les hommes,
pour que chacun ait droit au travail,
droit de s’associer et de s’organiser
pour prendre part à la vie de son peuple
et décider librement de son destin.

 

Je crois en Toi,
Dieu grand et proche,
parce que tu crois en l’homme.

 

Je crois en Toi, Jésus-Christ,
le Crucifié que le Père a ressuscité.
Tu as donné ton sang
pour que toute personne ait droit à la vie, à la santé,
à la sécurité, au bien-être
et à celui de sa famille,
dans la terre et le pays de son choix.

 

Je crois en Toi,
Dieu grand et proche,
parce que tu crois en l’homme.

 

Je crois en Toi, Jésus-Christ,
prince de la Paix.
Tu as détruit par ta mort
le mur qui sépare les hommes.
Tu lèves la main pour défendre et protéger
ceux qui sont arrêtés, emprisonnés, torturés ou exilés
et tu dis avec autorité :
« Respectez-les, ils sont vos frères ! »

 

Je crois en Toi,
Dieu grand et proche,
parce que tu crois en l’homme.

 

Je crois en Toi, Esprit-Saint,
toi qui animes de la même vie
les enfants et les jeunes, les hommes et les femmes.
Viens faire de tous et de chacun des êtres nouveaux.
Souffle des quatre vents pour qu’ils aient droit
à la même dignité,
à l’éducation et à la libre expression.

 

Je crois en Toi,
Dieu grand et proche,
parce que tu crois en l’homme.

 

Je crois en l’Église de Jésus-Christ dans le monde.
Qu’elle soit signe
de la grandeur de l’homme
et de la solidarité avec les rejetés de l’humanité
pour qu’elle ait le droit,
comme les autres religions,
d’exprimer ses convictions
et de faire connaître sa foi
comme un chemin vers le Dieu vivant.

 

Je crois en Toi,
Dieu grand et proche,
parce que tu crois en l’homme.

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4 décembre 2018 2 04 /12 /décembre /2018 21:26

Il y a quelques jours, nous annoncions la sortie du dernier livre de Guy AURENCHE, à l'occasion du 70ème anniversaire de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme.

 

DROITS HUMAINS :
N'oublions pas notre idéal commun !

 

En lisant, la table des matières, j'ai été attirée par ce sujet : "Défendre les défenseurs des droits humains", un sujet qui interpelle beaucoup l'association "les amis de Gabriel Maire". Avec l'autorisation de Guy AURENCHE, voici ce chapitre où est évoqué la figure de Gabriel Maire.

Dessin de Plantu pour illustrer l'article 30 de DDH.

Dessin de Plantu pour illustrer l'article 30 de DDH.

En 1998, l'ONU a adopté une déclaration sur les défenseurs des droits de l'homme. Un Rapporteur spécial fut nommé. En effet, la mobilisation de la société civile face à l'intensification de la répression contre les défenseurs des droits humains imposait une réaction. Chaque pays fut invité à développer ces dispositions dans sa législation nationale. Cette protection s'étend à tous ceux et celles qui, acceptant la visée universelle des droits humains, dans le cadre d'un travail rémunéré ou bénévole, s'engagent à agir sur le terrain, par une action pacifique, pour défendre les droits fondamentaux énoncés par les textes internationaux. Il leur faut souvent dénoncer les violations qu'ils constatent autour d'eux, aider les victimes, désigner les responsables et combattre l'impunité. La déclaration impose aux États, qui se méfient toujours de ces défenseurs, non seulement de ne pas les persécuter mais bien plus de les protéger. Qu'en est-il vingt ans après ?

 

Sans être exhaustif, un rapide examen décrit une réalité plutôt sombre. Aux Philippines, la dictature tente d'éliminer tous ceux qui soutiennent les plus fragiles. Ainsi, quatre prêtres catholiques ont été assassinés récemment. Patricia Fox, religieuse australienne accusée d'activités « politiques partisanes », a été expulsée, mais tente de résister. En Afghanistan, les talibans poursuivent leur action de terreur en s'attaquant aux journalistes. Dix d'entre eux ont été tués dans un attentat perpétré quelques minutes après une première attaque que les médias venaient « couvrir ». Au Brésil, des menaces de mort ainsi que des procédures judiciaires sans aucun fondement se multiplient contre les défenseurs des « sans-terre », des travailleurs sans-droits, des habitants de bidonvilles dépourvus de tout. Sans oublier les assassinats de défenseurs des droits humains par des brigades autonomes, visant des responsables politiques comme Marielle Franco, tuée le 14 mars 2018. Ces assassinats me rappelaient celui du Père Gabriel Maire, en 1989, pour lequel j'avais fait ouvrir une instruction judiciaire en France.

 

La sagesse et l'impartialité reconnue ne sont pas une garantie de paix pour les militants des droits de l'homme. À Abu Dhabi, le 31 mars 2018, Ahmed Mansoor a été condamné à dix ans de prison au motif qu'il aurait par ses déclarations « terni le statut et le prestige du pays ». Il est pourtant reconnu comme l'une des rares personnes, vivant sur place, qui proposait une analyse crédible et indépendante de la situation des droits humains dans cette région. En Turquie, sous prétexte de mater une tentative de coup d'Etat, les arrestations, les procès et les emprisonnements visent des dizaines de milliers de personnes, tout spécialement des membres d'ONG turques (par exemple les responsables de la section turque d'Amnesty international). Poursuivie pour participation à des organismes terroristes, l'une des accusés déclarait : « J'ai pensé quitter le pays mais le besoin d'agir pour les autres va au-delà de mes peurs. »

 

En Colombie, dans le cadre même du processus de paix, des groupes paramilitaires et des guérilleros alliés aux narco-trafiquants refusent la paix et n'hésitent pas à tuer des responsables syndicaux ainsi que tous ceux qui réclament la restitution des terres aux paysans dépossédés. En République démocratique du Congo, nombre « d'activistes » sont violentés, voire éliminés purement et simplement. Je ne sus s'il me fallait dire « au-revoir » ou A-dieu à une jeune femme qui enquêtait dans le Kivu sur les conditions de travail imposées aux enfants dans les mines locales. Pourtant elle me déclara : « On a du mal parfois à imaginer ce que des hommes et des femmes sont capables de supporter comme pression au quotidien pour dénoncer les abus, documenter les violations des droits fondamentaux et protéger les victimes. Les soutenir et les assister n'est rien d'autre que la manifestation d'une solidarité indispensable. » Indispensable certes, mais ô combien courageuse.

 

Au terme de ce tour du monde du courage, « En Palestine, des jeunes font le choix de la résistance pacifique »*, au sein du groupe des «Jeunes contre la colonisation » que rejoignent aussi des jeunes israéliens. A Hébron, microcosme de la colonisation en Cisjordanie, les conditions de vie des Palestiniens vivant dans la « zone sécurisée » sont insupportables. Comment résister alors que le souvenir des morts lors des Intifadas (soulèvements) de 1987 et 2000 hante encore les esprits ? Quelques-uns ont choisi la violence et les scandaleuses attaques au couteau contre des Israéliens. Le groupe des « Jeunes contre la colonisation » a choisi la non-violence active pour contribuer à la défense des droits humains : occupation pacifique des terres expropriées illégalement, manifestations de rue, filmage des scènes de répression et diffusion sur le net. D'une manière générale, « pour dénoncer les violences subies, il s'agit de développer la maîtrise de soi sans donner à l'occupant des motifs de répression supplémentaire. La non-violence n'est plus alors simplement une tactique, elle devient une culture de vie », déclare l'un des animateurs. Ils sont aussi des défenseurs des droits humains qu'il nous faut à notre tour défendre en faisant connaître leurs actions.

*La Croix, 6 février 2018 : à lire ici
 

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2 décembre 2018 7 02 /12 /décembre /2018 20:56

Pourquoi les Brésiliens semblent-ils avoir la mémoire si courte ? C'est sûr, la dictature militaire (1964-1985) est déjà loin, mais ceux qui avaient 20 ans en 1985 n'ont qu'un peu plus de cinquante ans maintenant. N'ont-ils donc pas raconté à leurs enfants les événements dramatiques de ce moment-là ? Ne comprennent-ils pas où cette extrême droite qui monte, qui monte, les entraînera, et jusqu'où ?

Dans un livre écrit en 2005 et dont nous vous avons déjà parlé (EV n°86 de novembre 2015 p.5) un de nos amis énumérait les diverses formes de tortures utilisées contre les opposants au régime dictatorial. Son article, à la page 77 du livre "Ditaduras não são eternas" Les dictatures ne sont pas éternelles" commence par ce paragraphe que nous vous traduisons en français :


"En 1874 Victor Hugo a déclaré que la torture avait disparu (Il parlait en fait de l’Europe NDLT).  Plus d'un siècle plus tard nous comprenons que cet écrivain français s'était trompé. Pendant le régime militaire (brésilien), la pratique de la torture est devenue un instrument privilégié de l'appareil répressif organisé pour maintenir l'ordre ; initialement utilisée d'une façon arbitraire, cette méthode a ensuite été enseignée selon des critères scientifiques et inclus dans la formation des militaires". Faut-il rappeler ici le rôle de l'armée française qui, avec le colonel Trinquier, avait expérimenté ces pratiques diaboliques en Indochine et en Algérie puis est allée les enseigner à l'Ecole des Amériques contre les peuples d'Amérique Latine qui voulaient se libérer de l'emprise des Etats-Unis (Voir Marie Monique Robin : "Escadrons de la Mort : L'Ecole française".


Nous ne traduirons pas la liste de ces tortures qui, toutes, laissent des séquelles profondément ancrées dans l’être même du torturé.
Mais voici un poème de Frei Tito, emprisonné et torturé par les escadrons de la mort. Il ne s'en remettra pas et finira par se suicider, en France où il avait dû s'exiler.

 

Quand se tarira la rivière de mon enfance
Toute douleur se tarira.

Quand les ruisseaux limpides de mon être se tariront
Mon âme perdra toute sa force.

Je chercherai, alors, des pâturages lointains
Là où la haine n'a pas de toit pour prendre du repos.

J'y dresserai une tente tout près des bois.
Tous les soirs je m'étendrai sur la prairie
Et dans le silence des jours je ferai oraison.

Mon éternel chant d'amour :
Expression pure de ma plus profonde angoisse.

Dans les jours printaniers, je cueillerai des fleurs
Pour mon jardin de "saudade", de nostalgie.
Ainsi exterminerai-je le souvenir d'un lugubre passé

Frei Tito

Frei Tito

Frei Tito

Frei Tito : "Assim, exterminarei a lembrança de um passado sombrio"

 

O poema abaixo foi escrito por Frei Tito, preso e torturado para a ditadura brasileira. Nunca refez-se disso e suicidou-se em França onde era exilado.

 

Eis algumas frases extraidas de livros brasileiro e francês, referindo-se a ditadura : "A tortura cessou de existir" declarou Victor Hugo em 1874. Mais de um seculo depois, percebemos que o escritor francês havia se equivocado. Durante o regime militar, a prática da tortura tornou-se instrumento privilegiado do aparato repressivo montado para manter a ordem. Inicialmente utilizada de forma arbitrária, passou a metodo cientifico, criteriosamente planejado (…) e incluido nos currículos de formação de militares (Brasil : nunca mais, 1998 : 32).

 

Nós Francêses, devemos reconhecer que a França teve uma responsabilidade essencial nessa situação. Sim, militares francêses (dos quais o coronel Trinquier) foram docentes na Escola das Américas. (Marie Monique Robin : Escadrons de la Mort : Ecole française).

Quando secar o rio de minha infância
Secará toda dor.

Quando os regatos limpidos de meu ser secarem
Minha alma perderá sua força.

Buscarei, então, pastagens distantes
Là, onde o ódio não tem teto para repousar.

Ali erguerei uma tomba junto aos bosques.
Todas as tardes me deitarei na relva
E nos dios silenciosos farei minha oração.

Meu eterno canto de amor :
Expressão pura de minha mais profundia angústia.

Nos dias primaveris, colherei flores
Para meu jardim da saudade.
Assim, exterminarei a lembrança de um passado sombrio.

Frei Tito

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28 novembre 2018 3 28 /11 /novembre /2018 08:30

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25 novembre 2018 7 25 /11 /novembre /2018 19:40
Droits humains : n’oublions pas notre idéal commun !

À l’occasion des 70 ans de la Déclaration universelle des droits de l’homme, Guy Aurenche publie un vibrant plaidoyer pour les droits humains.

 

Nombreux exemples à l’appui, il rappelle les avancées qu’ils ont permises en matière de dignité humaine et de liberté individuelle, de la Chine à l’Afrique en passant par l’Europe.

 

Il aborde leur nécessaire adaptation à de nouveaux défis : transhumanisme, protection de la planète, réseaux sociaux.

 

Une réponse passionnée et argumentée à la montée des discours xénophobes et anti-migrants.

 

Avocat honoraire au barreau de Paris, Guy Aurenche a présidé le CCFD-Terre solidaire (Comité catholique contre la faim et pour le développement) et la FIACAT (Fédération internationale de l’action des chrétiens pour l’abolition de la torture). 

 

Guy Aurenche était l'avocat de la famille Maire pour le procès de Gaby. Il signe le dernier chapitre du livre "Gabriel MAIRE : Un prêtre français assassiné au Brésil".

 

Droits humains : n’oublions pas notre idéal commun !

Guy Aurenche - Éditions Temps Présent 156 pages - 14 euros

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23 novembre 2018 5 23 /11 /novembre /2018 00:11
Samba da utopia

Samba "Utopie"

 

Si le monde est pesant

Je vais emprunter

Le mot POESIE.

 

Si le monde devient idiot

Je vais prier pour que pleuve

Le mot SAGESSE.

 

Si le monde retourne en arrière

Je vais écrire sur une affiche

Le mot REBELLION.

 

Si les gens perdent courage

Je vais cueillir au verger

Le mot PERSEVERANCE.

 

S'il arrive enfin

Qu'entre dans notre jardin

Le mot TYRANNIE

 

Prends le tambour et le ganza

Allons crier dans la rue

Le mot UTOPIE.

Ceumar, Jonathan Silva

Se o mundo ficar pesado
Eu vou pedir emprestado
A palavra POESIA.

 

Se o mundo emburrecer
Eu vou rezar pra chover
Palavra SABEDORIA.

 

Se o mundo andar pra trás 
Vou escrever num cartaz
A palavra REBELDIA.

 

Se a gente desanimar
Eu vou colher no pomar
A palavra TEIMOSIA.

 

Se acontecer afinal
De entrar em nosso quintal
A palavra tirania.

 

Pegue o tambor e o ganza
Vamos pra rua gritar
A palavra UTOPIA

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31 juillet 2018 2 31 /07 /juillet /2018 18:00

Pour marquer l'anniversaire de la naissance de Gabriel MAIRE, né le 1er août 1936 à Port-Lesney, voici une longue page écrite en janvier 2018 par le père Bernard COLOMBE, prêtre fidei donum avec Gabriel à Vitória. Il nous montre comment son confrère était engagé dans la nouvelle évangélisation, priorité de l'Eglise Catholique depuis le pontificat de Jean-Paul II.

Acrostiche de Gabriel par Darcio

Acrostiche de Gabriel par Darcio

L’Eglise universelle s’engage vers une nouvelle évangélisation 

 

Dix ans avant l'assassinat du père Gabriel MAIRE, le 23 décembre 1989, l'Eglise universelle était entrée par la voix de Jean Paul II dans la nouvelle évangélisation. C'était exactement le 9 juin 1979, en Pologne. Cette expression a été reprise par lui 250 fois ! Le pape Benoit XVI l'utilisera assez souvent, par exemple lorsqu'il promulgua une année de la foi du 11 octobre 2011 au 24 novembre 2012 en vue d'un « engagement ecclésial plus convaincu en faveur d'une nouvelle évangélisation ».

 

Gaby, Martyr de la libération

 

Les témoignages écrits et oraux de Dom Silvestre Scandian, archevêque de Vitoria, Espirito Santo, Brésil, puis de son successeur Dom Luiz Mancilha, comme d'une multitude de laïcs et de religieux brésiliens, font un écho clair et direct à ces paroles de Benoit XVI. Ils peignent le portrait d'un prêtre engagé dans son Eglise d'adoption, au titre de Fidei donum de 1980 à sa mort. Un livre édité au Brésil pour les 25 ans de son assassinat en est un témoin essentiel : -Padre Gabriel Prefiro morrer pela vida a viver pela morte (pas encore traduit en français). 134 pages de témoignages recueillis dès 1990, par un groupe d'amis.

 

Zé Vicente, compositeur que Gabriel avait fait venir du Nordeste à Porto de Santana, écrit ainsi :

Jusqu'à quand annoncer la libération sera-t-il une raison de mourir assassiné ? Triste société qui ne supporte pas la moindre dose d'amour envers ses opprimés ! Pauvre démocratie commandée par des criminels, sinistres messieurs habillés d'impunité et de propagande !

 

Et Sr Terezinha :

Père Gabriel, merci d'avoir collaboré à mon processus de formation, comme Missionnaire de Jésus crucifié ! Merci, car vous m'avez aidé à découvrir l'eucharistie comme une révolution dans ma vie. Vous êtes vivant dans le cœur de celles et ceux qui vous ont connu. Pour votre engagement auprès des privilégiés de Jésus, vous êtes devenus martyr de la libération, pour la plus grande gloire de Dieu.

 

Nous pouvons citer ici une partie de l'homélie de Dom Silvestre pour le 1er anniversaire de la mort du Père Maire :

Notre compagnon et frère sur le chemin parcouru ensemble a laissé une phrase prophétique qui s'est dressée comme un drapeau de convocation afin de ne pas nous décourager et continuer la lutte : je préfère mourir pour la vie que de vivre pour la mort. Cette phrase a été une devise, un idéal de vie, inspirée des paroles du Maître dont nous commémorons la naissance : Je ne suis pas venu pour être servi mais pour servir et donner ma vie pour la libération de beaucoup. (In : Serenidade em meio a altas ondas - biographie de Dom Silvestre, éditée au Brésil).

 

Et puis 27 ans plus tard, Dom Luiz Mancilha qui n'avait pas connu Gabriel écrivait à l'évêque de St Claude, Mgr Jordy :

Dans ma visite pastorale à la paroisse St François à Porto de Santana, j'ai entendu de fidèles chrétiens des beaux commentaires au sujet du Père Gabriel Maire comme un homme de Dieu. Son témoignage fort et la clarté de ses paroles et de ses attitudes ont résonné dans le cœur de plusieurs prêtres de ce diocèse. 27.09.17

Quelques jours plus tard, après l'annonce de la prescription du procès le 18 octobre, Dom Luiz signe un communiqué à la presse qui se termine ainsi :

Le Père Gabriel est certainement un des martyrs de l'Eglise en ces temps de tant d'injustice et de manque d'éthique.

 

Poster créé par l'association

Poster créé par l'association

Prêtre Fidei Donum à Vitória

 

Gabriel Maire avait répondu à la demande de Dom João Batista e Dom Luiz Fernandes de venir travailler dans ce grand diocèse où étaient déjà passés 4 prêtres français. Deux d'entre eux avaient pourtant déjà été menacés de mort en 1987, à Linhares. Son ministère sacerdotal aura été essentiellement paroissial et d'accompagnement de la pastorale ouvrière diocésaine. Sa volonté de rester au milieu du peuple qui lui avait été confié, au moment où des menaces de mort se précisaient sur sa personne, reste le signe le plus parlant de l'adhésion de Gabriel Maire à ce projet missionnaire universel, concrétisé sur un point limité de l'immense Brésil. Par sa mort, il rejoignait les dizaines de personnes assassinées pour leur résistance à l'oppression, dont plusieurs au nom de leur foi et de leur ministère, appelées spontanément par le peuple croyant : les martyrs du chemin fait ensemble.

Grand désir de vivre au diapason du monde

 

Ces 9 années au Brésil faisaient suite à une présence originale et résolument missionnaire dans le diocèse de St Claude, Jura, dans la diversité des ministères reçus. Grand désir de vivre au diapason du monde, aux côtés de tout homme de bonne volonté, comme « citoyen du monde », et déjà, comme séminariste, présence précieuse pour ses camarades pendant la guerre d'Algérie. Le 24 octobre 1977, il concluait dans La Croix jurassienne la riche interview qu'il avait donnée à propos de « prêtre et politique » :

« Je souhaite qu'on s'habitue à connaître les options de chaque prêtre sans croire qu'il veuille imposer ses idées. C'est l'apprentissage de la liberté dans l'Eglise, donc une franche diversité. Je souhaite que les communautés chrétiennes, prêtres et laïcs ensemble, deviennent plus prophétiques, en actes, pour que la Parole devienne plus crédible. (in Un prêtre... Karthala p 17-21.)

Evangélisation du monde moderne

 

Il était nourri de la réflexion et des décisions des Pères du Concile Vatican II et quelques années plus tard de l'Exhortation apostolique de Paul VI Evangelii nuntiandi de 1975 sur l’évangélisation du monde moderne. La même année le Conseil permanent de l'épiscopat français publiait : Libérations des hommes et salut en Jésus Christ, où on pouvait lire :

Nous ne serons pas fidèles à l'unité et à l'unicité du dessein de Dieu, à l'unité de la vocation de la personne humaine et de l'humanité, si nous ne prenons pas une part active aux actions et aux combats de libération humaine. C'est au cœur du monde qu'il s'agit d'annoncer aux pauvres la Bonne Nouvelle, aux opprimés la libération, aux affligés la joie.

Le choix prioritaire des pauvres

 

A son arrivée dans le diocèse de Vitoria, il s'est intégré dans une Eglise locale largement organisée en Communautés ecclésiales de base (CEB) par l'archevêque Dom Joao da Motta et son auxiliaire Dom Luis Fernandes. Un grand enthousiasme parcourait les paroissiens heureux de participer à la mission dans les périphéries et les campagnes. Gabriel Maire ne faisait pas partie des résistants à ce renouveau ecclésial promu par la Conférence des évêques du Brésil (CNBB). Au contraire, il apportait toute sa fougue et ses compétences à ce vaste chantier. Le choix prioritaire des pauvres assumé par le CELAM (Conseil épiscopal d'Amérique latine) dès 1968 était devenu le sien.

Photo d'un ami du Brésil

Photo d'un ami du Brésil

Malheur à moi si je n'annonçais pas l'Evangile !

 

Pour ses 25 ans de presbytérat, Gabriel Maire avait célébré une messe en plein air. Sur un calicot en arrière de l'autel, il y avait la phrase de st Paul citée par Jean Paul II pour faire entrer dans le grand Jubilé de l'an 2000 :

Nous devons raviver en nous le sentiment enflammé de Paul qui s'exclamait : Malheur à moi si je n'annonçais pas l'Evangile ! 1 Co 9, 16. Cette passion ne manquera pas de susciter dans l'Eglise un nouvel esprit missionnaire, qui ne saurait être réservé à un groupe de spécialistes, mais qui devra engager la responsabilité de tous les membres du peuple de Dieu.

 

Engager la responsabilité de tous les membres du peuple de Dieu, a été la priorité de Gabriel Maire en lien avec l'Eglise de Vitoria, attaché qu'il était à donner à ses membres jusque là passifs, se jugeant incapables, l'expérience d'assumer progressivement leur vocation de laïcs à part entière.

Transformation de la société comme signe de la réalisation du Royaume

 

Ses lettres à sa famille et à ses amis français appelées par lui Echos de Vitoria ont été éditées en 2014 sous le titre Gabriel Maire Un prêtre français assassiné au Brésil 1936-1989, chez Karthala.

Il a été traduit en portugais par des amis et édité depuis. Au long des presque 300 pages, on peut suivre l'évolution de ses convictions et de ses pratiques, ses joies et ses souffrances et ainsi accompagner la mise en œuvre de cette évangélisation renouvelée dans les paroisses de Cariacica et de Viana. Mise en œuvre « nouvelle en son ardeur, dans ses méthodes, et dans ses expressions », selon Veritatis splendor du 6 août 1993, déjà bien pratiqué en particulier dans de larges secteurs de l'Amérique latine. On peut aussi se reporter aux Options et directives pastorales de l'Eglise de Vitoria, éditées en 1987 chez Paulinas, où l'on parle entre autres priorités de collaborer davantage dans la transformation de la société comme signe de la réalisation du Royaume cf. p 48 et 49.

Conversion individuelle et pastorale

 

Quand on entend aujourd'hui, 28 ans après la mort de ce missionnaire français, les laïcs commenter, en se souvenant de paroles et de gestes concrets, la manière dont leur curé leur permettait de donner le meilleur d'eux-mêmes, à partir d'une connaissance de l'Evangile, ou mieux d'une expérience d'Evangile, on se réjouit que la nouvelle évangélisation avait été prise très au sérieux.

 

L'objectif général de l'action de l'Eglise au Brésil commençait d'ailleurs son intitulé par : Evangéliser. C'était un processus de conversion individuelle et pastorale auquel le Père Maire avait joyeusement adhéré.

 

Le coté infatigable de sa vie ministérielle, les méthodes de participation appliquées à toutes les décisions pastorales et missionnaires, les expressions liturgiques dans les petites chapelles en planche ou en dur, les grands temps forts de l'année, avec leurs neuvaines, processions, en particulier au sanctuaire marial de Nossa Senhora da Penha, théâtres, formation biblique, chants, rédaction de psaumes etc... comme sa présence courageuse dans les conflits de la terre urbaine, le soutien des femmes menacées dans leur intégrité corporelle, l'appui aux balbutiements de la démocratie, le renforcement de la pratique syndicale, après 20 ans de dictature, bref une lutte contre les « structures de péché » comme l'avait remarqué Jean Paul II, voilà bien quelques exemples faciles à retrouver et avec force détails dans sa correspondance qui confirment un choix missionnaire résolu.

Formation des prêtres et des laïcs

 

Les prêtres étaient vus aussi par le pape de l'époque comme des acteurs privilégiés, à condition, écrivait-il dans un texte de 1993, qu'ils aient une formation initiale et continue, une connaissance intime de la Parole de Dieu, une sainteté de vie, un nouveau style de vie pastorale, une collaboration avec les laïcs et une profonde communion avec le Pape et les évêques. La résidence provisoire e Gabriel au séminaire diocésain a permis un beau témoignage sur ce point.

 

Les laïcs, eux, selon Christifideles laici, 1988, étaient encouragés : ils ont leur rôle à jouer dans la formation de la communauté ecclésiale, non seulement par une participation active et responsable à la vie communautaire, mais aussi par l'élan et l'action missionnaire en direction de ceux qui n'ont pas encore la foi ou qui ne vivent pas selon la foi reçue au baptême. Les lettres lues dans les Echos de Vitoria tout autant que les témoignages recueillis après la mort du Père Gabriel Maire rassemblent un grand nombre de réalisations dans ce sens.

 

Les temps de retraite spirituelle, parfois loin de Vitoria du côté d'Alagoinhas (BA) dans la communauté de Taizé ou bien à Crateus dans le Piaui, montrent bien son souci du ressourcement pour un engagement aussi fort dans l'évangélisation. Les prédications au cours des nombreuses messes du dimanche dans 3 ou 4 communautés, étaient de riches moments d'approfondissement de l'Evangile, tout comme les enseignements donnés par exemple aux charismatiques de la paroisse de Campo Grande.

La théologie de la libération

 

L'Instruction sur Liberté chrétienne et libération, du 22 mars 1986, rédigée par le Cardinal Ratzinger et approuvée par Jean Paul II, faisait suite au premier document de septembre 1984 intitulé Quelques aspects de la théologie de la libération. Les dates situent ces deux documents en plein dans le ministère du Père Maire. L'Eglise de Vitoria a bien sûr fait des études sur les remarques et recommandations romaines, qui mettaient beaucoup de réserves sur le type d'engagement qu'elle vivait, en lien avec beaucoup d'autres au Brésil et en Amérique latine. Et cependant on trouvera dans le 2ème document la reconnaissance de cette manière de rendre présent l'évangile auprès des pauvres. Citons n° 57 :

 

Une foule de chrétiens, depuis le temps des apôtres, ont engagé leurs forces et leur vie pour la libération de toute forme d'oppression et pour la promotion de la dignité humaine. L'expérience des saints et l'exemple de tant d’œuvres au service du prochain constituent un stimulant et une lumière en vue des initiatives libératrices qui s'imposent aujourd'hui.

 

Le 100ème et dernier paragraphe commence ainsi :

Il est vrai que devant l'ampleur et la complexité de la tâche, qui peut requérir le don de soi jusqu'à l’héroïsme, beaucoup sont tentés par le découragement, par le scepticisme ou par l'aventure désespérée.

 

Ses amis savent que Gabriel Maire a eu des moments de découragement, mais pas de scepticisme et moins encore de tentation d'aventure désespérée, ce qui dans le langage ecclésiastique de cette Instruction désigne la guérilla.

Bâtir une civilisation de l’amour

 

Bâtir une civilisation de l’amour (expression de Paul VI) au sein d'un Brésil fortement inégalitaire, dans la rudesse de la vie des classes populaires, avec leurs souffrances, leurs blessures et leurs espoirs, dans les déceptions surmontées lorsque les puissants impriment leurs pensées par la télévision dans des foyers où tout manque, évoquées ainsi par Dom Silvestre :

Je pense surtout aux élites économiques et politiques de notre pays, je pense aux banquiers et aux grands propriétaires, nos grands politiques et entrepreneurs... eux tous, sauf de rares et louables exceptions, tournent le dos au futur, sentant l'odeur de la fumée de l'incendie qui se développe dans les maisons voisines tout en fermant les yeux sur le danger qui frappe leur propre maison... et donc je préfère mourir pour la vie à vivre en causant la mort des autres. (dans l’homélie de Dom Silvestre du 1er anniversaire)

 

Oui bâtir une civilisation de l'amour, telle est la relecture que l'on peut faire de la vie de ce prêtre diocésain français, le Père Gabriel, Roger, Félix Maire, comme il était connu officiellement au Brésil et plus encore comme Padre Gabriel, comme en témoignent des signes durables : un quartier de Cariacica, une place, un buste sur une place publique et une école pour handicapés mentaux qu'il avait aidée à construire, sans compter les brésiliens qui ont reçu Gabriel comme nom de baptême !

Note : outre les documents cités dans cet article, en français ou en portugais, un petit livre m'a aidé dans les dates et les citations : La nouvelle évangélisation de Jean Paul II à Benoît XVI, de Jean Philibert, aux éditions des Béatitudes 2012 112 pages

 

                                                                                                               Bernard Colombe - Janvier 2018

Les amis de Vitória se réunissent le 1er août.

Les amis de Vitória se réunissent le 1er août.

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12 mars 2018 1 12 /03 /mars /2018 13:10

Dimanche 25 mars à 17h00

 AUDITORIUM au 20 rue Mégevand

Besançon

 

Le Théâtre de la Clairière présente « Lettres d’Alice Domon » pour une lecture animée par Alix Baudoin.

 

Alice Domon, religieuse franc-comtoise, a été assassinée en décembre 1977 à Buenos Aires pour s’être solidarisée avec les Mères de la place de mai au temps de la dictature militaire. Elle a laissé une correspondance avec sa famille et ses proches, où l’on découvre ses engagements et sa personnalité de femme-témoin.

 

 

Faites-les taire tant que vous voulez ! Quand ils se tairont, ce sont les pierres qui crieront, les pierres elles-mêmes.

(Luc 19, 40)

repris sur le site du diocèse de Besançon

repris sur le site du diocèse de Besançon

Venez nombreux !

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7 mars 2018 3 07 /03 /mars /2018 19:14

 

Le Chant de la Femme Latino-Américaine
Padre Zezinho

 

Raconte, afin que l'on comprenne bien ;
Toi, le jeune, raconte,
Mais n'oublie pas d'ajouter
Que moi aussi je sais aimer
Que moi aussi je sais rêver
Que mon nom est Femme.

 

Décris mes yeux,
Mon corps, ma silhouette
Dis-moi que je suis forte, que je suis comme la fleur.
Tout en débitant des milliers de fois tes idées toutes faites
Dis que je suis parfaite et faite d'amour.

 

Décris la beauté de la peau brune.
Appelle-moi blonde, sauvage, sereine.
Tout en débitant des milliers de fois tes fadaises
 Dis que je suis parfaite et faite de miel.

 

Décris pour qu’on comprenne bien ;
Toi, le jeune, décris 
Mais n'oublie pas d'ajouter
Que moi aussi je sais rêver
Que moi aussi je sais lutter
Que mon nom est Femme.

 

Décris la tristesse de mon regard,
Commente la malice de ma démarche.
Tout en débitant des milliers de fois tes préjugés
Dis que je suis parfaite à l'heure de l'amour.

 

Décris les angoisses de la faim et de la peur,
Décris le secret que je garde pour moi.
Tout en débitant des milliers de fois tes idées toutes faites
Dis que je suis parfaite
Tel le pur jasmin.

 

Décris pour qu'on comprenne bien
Toi, le jeune, décris 
Mais n'oublie pas d'ajouter
Que moi aussi je sais aimer
Que moi aussi je sais lutter
Que mon nom est Femme.

 

Décris aussi la tristesse que je ressens.
Je n'avoue pas et je nie pleurer de douleur.
Tristesse de voir mon homme humilié
Mes enfants affamés, mon foyer sans amour.

 

Décris, toi, le jeune, la femme malheureuse
D'être objet de son seigneur et maître.
Décris ce rêve qui est mien
D'être compagne dans l'amour et dans la douleur

 

Décris, pour qu'on comprenne bien
Toi, le jeune, décris.
Mais n'oublie pas d'ajouter
Que moi aussi je sais aimer
Que moi aussi je sais lutter
Que mon nom est Femme.

Canto da Mulher Latino-Americana
Padre Zezinho


Descreve do jeito que bem entender
Descreve seu moço
Porém não te esqueças de acrescentar
Que eu também sei amar
Que eu também sei sonhar
Que meu nome é mulher 

 

Descreve meus olhos
Meu corpo, meu porte
Me diz que sou forte, que sou como a flor
Nos teus preconceitos de mil frases feitas
Diz que sou perfeita e sou feita de amor 

 

Descreve a beleza da pele morena
Me chama de loira, selvagem, serena
Nos teus preconceitos de mil frases feitas
Diz que sou perfeita e sou feita de mel 

 

Descreve do jeito que bem entender
Descreve seu moço
Porém não te esqueças de acrescentar
Que eu também sei sonhar
Que eu também sei lutar
Que meu nome é mulher 

 

Descreve a tristeza que tenho nos olhos
Comenta a malícia que tenho no andar
Nos teus preconceitos de mil frases feitas
Diz que sou perfeita na hora de amar 

 

Descreve as angústias da fome e do medo
Descreve o segredo que eu guardo pra mim
Nos teus preconceitos de mil frases feitas
Diz que sou perfeita, qual puro jasmim 

 

Descreve do jeito que bem entender
Descreve seu moço
Porém não te esqueças de acrescentar
Que eu também sei amar
Que eu também sei lutar
Que meu nome é mulher 

 

Descreve também a tristeza que sinto
Confesso não e minto que choro de dor
Tristeza de ver humilhado meu homem
Meus filhos com fome, meu lar sem amor 

 

Descreve, seu moço, a mulher descontente
De ser objeto do macho e senhor
Descreve este sonho que levo na mente
De ser companheira no amor e na dor 

 

Descreve do jeito que bem entender
Descreve seu moço
Porém não te esqueças de acrescentar
Que eu também sei amar
Que eu também sei lutar
Que meu nome é mulher 

 

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29 décembre 2017 5 29 /12 /décembre /2017 14:43

João Pessoa, le 9 décembre 2017 

 

Bien chers amis et amies


Dans ce monde si troublé par la spirale de la violence, les injustices, le ravage des drogues, le chômage, les déplacements forcés de population, nous nous sentons si impuissants !... Et en même temps nous croyons que chacun, là où il est a un rôle à jouer, si petit soit-il. C’est ce  que je me disais ces jours-ci face au trafic de drogue organisé par mes voisins et après l’assassinat d’un jeune de 20 ans tué par un groupe rival. La famille des tueurs a été obligée de quitter les cinq maisons où elle habitait par peur de la vengeance. Ma présence attentive, les liens tissés avec les uns et les autres veulent être une bouffée d’oxygène pour ceux qui ont tendance à perdre l’espérance.


            

La lettre de Noël d'Antoine GUERIN

« Occupez-vous du blé qui pousse et ne perdez pas la paix à cause de l’ivraie »

Pape François

Le pape François a écrit dans sa première lettre « La Joie de l’Evangile » une petite phrase qui m’aide beaucoup : « Occupez-vous du blé qui pousse et ne perdez pas la paix à cause de l’ivraie ». Si nous sommes obnubilés par nos défauts, ceux des autres et par tout le négatif qui nous entoure, il y a de quoi désespérer. Mais si nous savons contempler les belles choses de la vie, alors tout est différent ! Dom Helder Camara, mon ancien évêque disait souvent : « Il y a tant de problèmes, tant de motifs pour être découragés... Mais nous avons mille raisons pour vivre !»


Cette année a été marquée par la visite d’une petite nièce, Gaëlle. Après sa conversion elle est venue ici pendant trois mois et a mis sa profession ostéopathe au service des pauvres. Elle a témoigné tout simplement de sa joie d’avoir rencontré Jésus. Autre événement très fort, ce fut la maladie et le décès de ma soeur Odile. C’est la première des neuf frères et soeurs qui part. Elle laisse un grand vide pour nous tous, son mari, ses huit enfants et ses petits enfants et elle nous rappelle que notre vie sur terre est passagère avant de nous blottir dans les bras de Dieu. Alors prenons le temps d’aimer. C’est bien cela l’essentiel.


Comme je vous l’ai écrit l’année dernière, j’ai une vie plus calme avec moins d’activités. Je suis plus disponible pour l’imprévu et à la disposition des personnes et des groupes qui me font toutes sortes d’appels. La petite maison où j’habite depuis huit ans est un lieu de rencontres et cela me réjouit. Elle a beaucoup d’avantages qui facilitent la prière et l’apaisement : au bord d’une forêt de 500 hectares qui transpire silence et sérénité ; un jardin où dansent les sagouins d’une branche à l’autre et les papillons et colibris qui s’aventurent de fleur en fleur... Hier, jour férié, mon jardin et ma maison ont été envahis par un groupe d’enfants du voisinage qui jouaient à cache-cache. Le soir, ils étaient douze pour déguster les bananes flambées. Je dois dire que ce sont des moments délicieux qui me remplissent le coeur d’une belle joie !


L’année prochaine j’accompagnerais quelques prêtres du Prado qui feront ici une année sabbatique pour un approfondissement spirituel et pastoral. Ils habiteront tout prés de chez moi. Ce sont les gens du quartier qui se sont mobilisés pour meubler la maison et fournir le nécessaire de base. Quelle solidarité !


Je vous souhaite une jolie fête de Noël. Je sais que plusieurs d’entre vous ont perdu une personne très chère. En ce temps de fête, l’absence est encore plus dure. Mais Noël, c’est la joie de Dieu partagée avec ceux qui savent l’accueillir. Marie l’exprime bien lorsqu’elle proclame : « Mon esprit se réjouit en Dieu, mon Sauveur » ! C’est cela la vraie joie ! Quelle puisse nous habiter pendant toute l’année 2018.


Croyiez bien que vous êtes toujours présents dans mon coeur et ma prière.

 

Antoine Guérin

Le père GUERIN a été secrétaire du CEFAL à Paris pour l’Eglise de France

(aujourd’hui Service de la Mission universelle, Amérique latine)

        

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9 juillet 2017 7 09 /07 /juillet /2017 08:17

Frère Irénée est brésilien, il a terminé sa vie à l'abbaye de Tournay. Frère Joël avec une équipe continue d'envoyer la lettre de la paix chaque mois. Voici celle de juillet. (Un clic ici pour en savoir plus sur frère Irénée.)

Lettre de la paix de frère Irénée

A vous tous qui cherchez la paix en ce mois de Juillet 2017

Intention de prière : les peuples indigènes du Brésil

A vocês que buscam a paz neste mês de julho 2017

Intenção de oração: os povos indígenas no Brasil 

 

Nommé le 31 août 2016 en remplacement de Dilma Rousseff, le nouveau président brésilien, Michel Temer, incarne le retour d'un conservatisme économique et politique. De quoi remettre en question les droits acquis, notamment ceux des petits agriculteurs et des peuples indigènes. L’annonce en mai dernier de la suppression du Ministère de Soutien à l'Agriculture familiale provoque l'inquiétude ; en effet, 70 % des aliments consommés par les brésiliens proviennent de l'agriculture familiale.

Nomeado no dia 31 de agosto para assumir o lugar de Dilma Roussef, o novo presidente do Brasil, Michel Temer, inscreve o retorno de um conservadorismo econômico e político. Razão para se colocar novamente em questão os direitos adquiridos, especialmente os direitos dos pequenos agricultores e povos indígenas . O anúncio, em maio, do fim da Secretaria Especial de Agricultura Familiar provoca inquietação; Com efeito, 70% dos alimentos consumidos pelos brasileiros provêm da agricultura familiar.

 

Les peuples indigènes sont parmi les autres grands perdants de cette nouvelle orientation économique ; des coupes franches ont été faites dans le budget de la Fondation Nationale de l'Indigène du fait que le Front parlementaire de l'agriculture (FPA) a diminué le budget alloué. Aux paysans sans terre et aux peuples indigènes qui tenteraient de s'opposer à cette politique en faisant valoir leurs droits, le FPA a suggéré à Michel Temer d'envoyer l'armée brésilienne pour faire de la « médiation » sur les sites « envahis » ! De quoi renforcer le sentiment partagé par l'opinion publique brésilienne que le géant sud-américain fait un retour en arrière de plus de trente ans. Bien que reconnus et protégés par la constitution de 1988, les peuples indigènes d'Amazonie sont de plus en plus menacés par l'exploitation des matières premières. Le programme d'accélération de la croissance, destiné à développer les infrastructures liées à l'énergie et les transports, a été conçu pour exploiter au mieux les ressources naturelles du Brésil. Les peuples indigènes qui vivent en Amazonie, région riche en matières premières, veulent préserver leurs terres, seule richesse qu’ils peuvent exploiter. Or les violences ne cessent d'augmenter : la déforestation sans limite, la création de complexes hydroélectriques et l'exploitation du pétrole menacent directement les populations indigènes. Privés de leur terre, ils ne peuvent plus cultiver manioc, riz et haricots qui sont les aliments de bases de leur nourriture, ni continuer l'élevage de cochons et de volailles ou s’adonner à la pêche de mars à septembre. Mgr Roque Paloschi (1) depuis octobre 2015 archevêque de Porto Velho, en Amazonie brésilienne déclare au CCFD «  qu'il existe au Brésil des groupes radicaux, très actifs au Parlement qui, alimentés par l'opportunisme de l'agrobusiness et du capital international, détruisent tout, en commençant par ce qu'il y a de plus sacré c'est à dire la vie des peuples et de la planète . »

Os povos indígenas estão entre os grandes perdedores desta nova orientação econômica. Cortes drásticos foram feitos no orçamento da FUNAI (Fundação Nacional do Índio), de forma que a Frente Parlamentar da Agropecuária (FPA) diminuiu o orçamento que havia sido destinado. Contra os trabalhadores sem terra e contra os povos indígenas que tentaram se opor a essa política fazendo valer os seus direitos, a FPA sugeriu ao presidente Temer enviar a Polícia Federal para fazer a « mediação » nas áreas « invadidas » ! Motivo para reforçar o sentimento expresso pela opinião pública brasileira de que o gigante sulamericano vive um retrocesso de mais de trinta anos. Apesar de reconhecidos e protegidos pela Constituição de 1988, os povos indígenas estão, cada vez mais, ameaçados pela exploração de matéria-prima. O Programa de Aceleração do Crescimento, destinado a desenvolver a infraestrutura relacionada à energia e transporte, foi concebido para melhor explorar as riquezas naturais do Brasil. Os povos indígenas que vivem na Amazônia, região rica em matéria-prima, querem preservar suas terras, a única riqueza da qual eles podem  usufruir. Mas a violência não para de aumentar: o desmatamento sem limites, a criação de complexas hidrelétricas, e a exploração do petróleo ameaçam diretamente as populações indígenas. Privados de suas terras, eles não podem mais cultivar a mandioca, o arroz e o feijão que são os produtos de base de sua alimentação, nem continuar a criação de porcos e galinhas ou dedicar-se à pesca de março a setembro. Monsenhor Roque Paloschi (1), arcebispo de Porto Velho (Amazônia) desde outubro 2015, declarou ao CCFD (Comitê Católico contra a Fome e pelo Desenvolvimento) que « existem no Brasil grupos radicais, muito influentes na Câmara dos Deputados que, alimentados pelo oportunismo do agronegócio e do capital internacional, destroem tudo, a começar pelo que há de mais sagrado que é a vida dos povos do planeta ».

 

 

  1. Dom Roque Paloschi, originaire du Sud du Brésil, grand ami du frère Irénée, avait pu le visiter à Tournay lors d’une visite qu’il faisait à Rome. Leur rencontre avait été d’un grand réconfort pour notre frère déjà très atteint par la maladie.

Dom Roque Paloschi, originário do Sul do Brasil, grande amigo do Irmão Irineu, teve a oportunidade de lhe visitar em Tournay, durante uma visita que fazia a Roma. Sua vinda foi um grande consolo para o nosso irmão que já estava tão abatido pela doença.

Moines de Tournay

Moines de Tournay

Prions : Pour l’Église qui est au Brésil, ses pasteurs et tous ses missionnaires.

Qu’elle soit présente aux côtés des populations en souffrance et empêchées de vivre avec dignité.

Qu'elle puisse, sans entrave, assumer la mission que toi, Seigneur, tu lui as confiée.

Qu'elle soit témoin de ta tendresse et de ta miséricorde envers les plus faibles.

Rezemos : Pela Igreja no Brasil, seus pastores e todos os seus missionários. Que ela esteja presente ao lado das populações que sofrem, impedidas de viver dignamente.

Que ela possa, sem entraves, assumir a missão que Tu, Senhor, lhe confiaste.

Que ela seja testemunho de tua ternura e tua misericórdia em vista dos mais fracos.

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5 juin 2017 1 05 /06 /juin /2017 08:08
Pieds nus sur le sol rouge

Un film à voir ou revoir sur France TV (France Ô) pendant toute la semaine...

Pieds nus sur le sol rouge

En 1988, le père Casaldaliga, évêque de São Félix, au Brésil, se rend à Rome pour y rencontrer le pape Jean Paul II et alerter ce dernier sur les conditions de pauvreté extrême que subit le Brésil. Il participe, au préalable, à une audience avec le cardinal Ratzinger, au cours de laquelle il raconte son arrivée au Brésil vingt ans plus tôt. Volontaire pour fonder une mission à São Felix et accompagné de Daniel, le père Casaldaliga se heurte très rapidement à la misère du peuple brésilien, à la tyrannie des propriétaires terriens et à la corruption des autorités. Révolté par ces injustices, il décide de lutter au côté du peuple...

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23 décembre 2016 5 23 /12 /décembre /2016 08:53

Aujourd'hui 23 décembre, commémoration du 27ème anniversaire de l'assassinat de Gaby.

En attendant les photos que nos amis de Vitoria nous partageront, voici l'acrostiche écrit par Dárcio pour le 80ème anniversaire de la naissance de Gaby. (Dans sa version originale et en français sous la photo.)

 

Guerreiro

Amigo

Brasileiro de coração

Resistente

Incansável

Evangelizador

Legitimo

 

 

1-Guerreiro:

Lutou contra a ligadura de tropas com fins eleitoreiros. Incentivou a criação de grupos de mulheres buscando a libertação.

Lutou em várias frentes e levantou muitas bandeiras.

Levantou a voz pela PAZ e democracia em Cariacica, respeitem o voto do POVO. Denunciou a politicagem suja e conclamou o povo a ir as ruas. Não se calou. Foi profeta em tempos de desespero!

Apoiou os sem teto no direito de uma casa para morar.

Na pastoral operária conscientizava os trabalhadores e estimulava a sua organização por melhores salários e trabalho sem exploração. No boletim ferramenta ajudava a refletir sobre a realidade socioeconômica e política. Abria espaço para divulgar as greves e os avanços da classe trabalhadora.

Na pastoral da juventude provocava que ela fosse missionária e solidária.

Defendia e agia para que os cristãos e não cristãos lutassem pela transformação da sociedade e pelo fim das injustiças. Era preciso se comprometer na comunidade e na vida da sociedade através dos movimentos, partidos e sindicatos.

Não se acovardou diante da violência e chamou o povo a sair para a Rua da Boa Esperança, em via sacra e espantar o medo que se instalava no Bairro de Flexal em Cariacica. Os bandidos haviam tomado as casas e as pessoas estavam ameaçadas.O povo respondeu ao apelo e uma multidão se manifestou e orou.

Levantou a voz contra a violência institucionalizada, praticada pelo estado contra o povo. Violência nas cadeias, assassinatos de jovens e negros. Violência do poder ,o crime organizado...Meu Deus.

 

E cantamos:

“NOSSA ALEGRIA É SABER QUE UM DIA”

 

2-Amigo:

Você amava estar perto dos amigos e fez dos seus “paroquianos”, os seus amigos. Tanto aqui como na França tinha muitos amigos. Mas foi no Brasil, em Cariacica que conseguiu estar mais a vontade e entre os seus confiar e abrir o seu coração e conquistar tantos para uma causa comum. Não havia quem resistisse, quem não parasse para ouvir. Afinal era o AMIGO que estava falando.

 

Então... “amigo é coisa pra se guardar”

 

3-Brasileiro de coração: Adotou o Brasil como seu país e chegou a ficar um período estudando a língua portuguesa para melhor se comunicar. Fez curso de reciclagem em Brasília para conhecer os problemas brasileiros. Viajou no nordeste para conhecer a seca e a morte precoce de tantas crianças, enterradas em covas rasas. Viu de perto o poder do latifúndio e os contrastes entre as regiões muito pobres e outras bem ricas. Conheceu Crateús, terra de Dom fragoso e do querido Zé Vicente. Esteve em Goiás com Dom Tomas Balduino. Amava o Brasil mas não a sua pobreza. Não se conformava com o fatalismo resignação que os brasileiros tinham. Expressões do tipo: “foi Deus quem quis”, ou ainda : “é vontade de Deus” o incomodava muito. Dizia que Deus não queria a miséria do povo. Provocava em nós, brasileiros que lutássemos e não aceitássemos passivamente as regras que vinham de cima.

Nos momentos de descontração, Não recusava uma caipirinha brasileira, com muito limão e gelo.

Era um devoto de Nossa Senhora da Penha e todo participava a pé da Romaria dos homens junto a tantos peregrinos. Sabia da religiosidade popular dos brasileiros e respeitava.

 

4-Resistente: Gabriel não teve medo da morte e sua frase tão nossa conhecida:” prefiro morrer pela vida” o coloca a favor da resistência pacifica e o define como um padre de atitude frente as injustiças e a exploração que o sistema nos impõe. Resistiu bravamente contra o poder opressor, o comodismo, o egoísmo, o clericalismo. Sobretudo Gabriel resistiu contra o medo. Não fugiu. Caiu. Mas caiu lutando. Resistiu a morte. Preferiu ficar do lado da vida. Escolheu ficar do lado certo da história: do lado do povo. Da utopia que ora adormece, ora renasce em nossos corações.

 

5-Incansável: A agenda de padre Gabriel era intensa. Nos finais de semana costumava sair bem cedo de casa para celebrar e só voltava a noite. E entre uma missa e outra, muitas reuniões com o conselho da comunidade, com equipes de serviço...e ainda achava um tempo para visitar um enfermo, uma idosa, um amigo. Não dizia não para uma reunião. Divulgava uma agendinha da juventude operária católica e ele mesmo fazia uso dela. Mas ela era pequena para tantos compromissos.

De uma reunião nascia várias outras. Brotavam encontros de formação, assembleias, na comunidade, no setor, na área e a nível de arquidiocese. Gabriel não parava. No início de ônibus, depois com o seu fusca. Parecia que tinha pressa.

 

6-Evangelizador:

Dizia que todo membro de comunidade deveria ser missionário.

Anunciava um Jesus Cristo ligado a vida do povo e que morreu lutando pela libertação.

Defendia uma igreja de comunidade de base com equipes de serviços e conselhos organizados.

Dizia que uma igreja que não incomoda é uma igreja acomodada.

Preocupava-se com a organização das comunidades eclesiais de base. Mas a comunidade não pode ficar fechada em si mesma, afirmava ele. É o anuncio da palavra a todos para reafirmar a fé. Os cristãos devem transmitir a esperança. Mas lembrava que em vários lugares pessoas, leigos, lideres, religiosos, padres por assumirem a causa do evangelho são perseguidos, mortos, torturados. São pessoas que ao assumirem a cruz em sua totalidade doam a sua vida até a morte. Parece que Gabriel sabia o que ia acontecer com ele.

 

7-Legitimo:

Gabriel deixou uma marca única no jeito de celebrar a fé e a vida. Não se acovardou diante das ameaças sofridas. Muito atento aos acontecimentos de seu tempo, provocava nas comunidades reações e ações concretas no sentido de mudar aquele estado de coisas. Gabriel é legitimo, verdadeiro, irmão de Jesus Cristo encarnado, e com certeza é digno de estar na galeria dos mártires.

Acrostiche de GABRIEL

1 - GUERRIER (sans arme)

Il a lutté contre la ligature des trompes des femmes, organisée à des fins électorales. Il a encouragé la création de groupes de femmes cherchant à se rendre plus libres.

Il a lutté sur de nombreux fronts et a brandi beaucoup de drapeaux.

Il a élevé la voix pour établir la PAIX et la démocratie à Cariacica : "Respectez le vote du PEUPLE". Il a dénoncé la "sale" politique et réclamé à haute voix que le peuple descende dans la rue. Il ne s'est pas tu. Il a été prophète en des temps de désespérance !

Il a aidé les sans toit à obtenir leur droit à un logement.

A la Pastorale Ouvrière, il conscientisait les travailleurs et les stimulait dans leur recherche pour des salaires plus importants et un travail sans exploitation. Dans le bulletin "Ferramenta" il aidait à réfléchir sur la réalité socioéconomique et politique. Ce bulletin ouvrait ses colonnes aux appels à la grève ainsi qu'aux comptes-rendus des avancées de la classe ouvrière.

A la Pastorale des Jeunes, il les incitait à être missionnaires et solidaires.

Il luttait et agissait pour que les chrétiens et les non chrétiens luttent pour la transformation de la société et pour la fin des injustices. Il fallait s'engager dans la communauté et dans la vie de la société par le biais des mouvements, partis et syndicats.

Il ne s'est pas démonté face à la violence et a appelé le peuple à descendre dans la rue de Bonne Espérance, dans la voie sacrée et à faire fuir la peur qui s'installait dans le quartier de Flexal à Cariacica. Les "bandits" s'étaient emparés des maisons et les personnes étaient menacées. Le peuple a répondu à son appel et une multitude a manifesté et a prié.

Il a élevé la voix contre la violence institutionnalisée, pratiquée par l'Etat contre le peuple. Violence dans les prisons, assassinats de jeunes et de noirs. Violence du pouvoir, le crime organisé… Mon Dieu !

Et nous chantons :

"Notre joie est de savoir qu'un jour…"

 

2 - AMI

Tu aimais être près des amis et tu as fait de tes "paroissiens" tes amis. Aussi bien ici qu'en France, tu avais beaucoup d'amis. Mais c'est au Brésil, à Cariacica, que tu as réussi à être le plus à l'aise et parmi tes amis, à ouvrir ton cœur et rassembler tant de gens pour une cause commune. Il n'y avait personne qui te résistait ou qui refusait de s'arrêter pour t'écouter. En fin de compte, c'était l'AMI qui parlait.

Alors…"un ami est une chose à conserver"

 

3 – BRESILIEN DE CŒUR

Il a adopté le Brésil comme son pays et il a passé quelque temps à étudier la langue portugaise afin de pouvoir mieux communiquer. Il a suivi un cours de recyclage à Brasilia afin de connaître les problèmes brésiliens. Il a voyagé dans le Nordeste pour apprendre à connaître la sécheresse et la mort précoce de tant d'enfants, enterrés dans des fosses pleines à ras bord. Il a vu de près le pouvoir des grands propriétaires ruraux et les contrastes entre les régions très pauvres et d'autres bien riches. Il a découvert Crateus, terre de Dom Fragoso et du cher Zé Vicente. Il est allé à Goiás avec Dom Tomas Balduino. Il aimait le Brésil mais pas sa pauvreté. Il n'adhérait pas à la résignation fataliste des Brésiliens. Des expressions telles que : "C'est Dieu qui le veut", ou encore "C'est la volonté de Dieu" le dérangeait beaucoup. Il disait que Dieu ne voulait pas la misère du peuple. Il nous incitait, nous Brésiliens, à lutter et ne pas accepter passivement les règles qui venaient d'en haut.

Dans les moments de détente, il ne refusait pas une caipirinha brésilienne, avec beaucoup de citron et des glaçons.

Il était un fidèle de Notre Dame da Penha et participait à pied à chaque pèlerinage des hommes avec de nombreux pèlerins. Il connaissait la religiosité populaire des Brésiliens et la respectait.

 

4 – RESISTANT :

Gabriel n'avait pas peur de la mort et sa phrase que nous connaissons bien : "je préfère mourir pour la vie…" le place dans le camp des militants de la résistance non violente et le définit comme un prêtre qui s'oppose aux injustices et à l'exploitation que le système nous impose. Il a résisté courageusement à l'oppression du pouvoir, aux compromis, à l'égoïsme, au cléricalisme. Surtout, Gabriel a résisté à la peur. Il n'a pas fui. Il est tombé. Mais il est tombé en luttant. Il a résisté à la mort. Il a préféré rester du côté de la vie. Il a choisi de rester du vrai côté de l'histoire : du côté du peuple. Du côté de l'utopie qui, tantôt sommeille, tantôt renaît dans nos cœurs.

 

5 - INFATIGABLE :

Les journées du père Gabriel étaient très chargées. En fin de semaine il avait l'habitude de sortir très tôt pour célébrer la messe et il revenait seulement à la nuit. Et entre deux messes, beaucoup de réunions avec le conseil de la communauté, avec des équipes de service…et il trouvait encore du temps pour visiter un malade, une femme âgée, un ami. Il ne refusait jamais une réunion. Il distribuait un petit agenda de la jeunesse ouvrière et lui-même l'utilisait. Mais il était bien petit pour tant de rendez-vous.

D'une réunion en naissaient diverses autres. On voyait germer des rencontres de formation, des assemblées, dans la communauté, dans le secteur, dans celui de l'archidiocèse et à ce niveau. Gabriel ne s'arrêtait pas. Au début en bus, ensuite, avec sa Fusca. Il semblait pressé.

 

6 - EVANGELISATEUR

Il disait que tout membre d'une communauté devrait être missionnaire.

Il annonçait un Jésus Christ attaché à la vie du peuple et qui est mort en luttant pour la libération.

Il défendait une Eglise des communautés de base avec des équipes de services et des conseils organisés.

Il disait qu'une Eglise qui ne dérange pas est une Eglise d'arrangements.

Il se souciait de l'organisation des communautés ecclésiales de base. Mais la communauté ne peut pas rester fermée sur elle-même, affirmait-il. Elle doit annoncer la Parole à tous pour réaffirmer la foi. Les chrétiens doivent transmettre l'espérance. Mais il rappelait qu'en beaucoup de lieux, des personnes, des laïcs, des leaders, des religieux, des prêtres, sont persécutés, tués, torturés pour avoir défendu la cause de l'Evangile. Ce sont des personnes qui, en assumant la Croix dans sa totalité font don de leur vie jusqu'à la mort. Il semble que Gaby savait ce qui allait lui arriver.

 

7 - LEGITIME

Gabriel a laissé une trace unique dans sa façon de célébrer la foi et la vie. Il ne s'effrayait pas des menaces qu'il recevait. Très attentif aux événements de son temps, il provoquait dans les communautés des réactions et des actions concrètes en vue de changer cet état de choses. Gabriel est le frère légitime, véritable, de Jésus Christ incarné, et assurément, il est digne de figurer dans la galerie des martyrs.

Dárcio

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Présentation

  • : Les amis de Gabriel MAIRE
  • : L'association "Les amis de Gabriel MAIRE" a été créée après l'assassinat de Gaby au Brésil le 23 décembre 1989. . A associação "les Amis de Gabriel Maire" foi criada depois da morte do Padre Gabriel em Brasil o 23 de dezembro de 1989.
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