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28 novembre 2017 2 28 /11 /novembre /2017 08:45

Ce dimanche 26 novembre, frère Régis Morelon, supérieur de la communauté des dominicains annonce le décès de Henri Burin des Roziers. 

 

Voici son dernier message :

 

Les obsèques du fr. Henri Burin des Roziers seront célébrées le vendredi 1er décembre à 15 heures dans l'église du couvent des Dominicains, 20 rue des Tanneries, 75013 Paris. 

Diffusez au maximum cette nouvelle, comme ce que vous avez fait pour celle de son décès, sans avoir peur des doublons...

Merci pour tous vos messages qui soulignent les merveilleuses qualités d'Henri, ce qui motive d'autant plus l'immense peine que cause son départ.

Très fraternellement à tous

Fr. Régis Morelon

Henri Burin des Roziers, en interview aux éditions du Cerf. (Photo: Youtube)

Henri Burin des Roziers, en interview aux éditions du Cerf. (Photo: Youtube)

Voici l'article que Jelson Oliveira a publié sur son blog. Cet article a été repris par IHU-ADITAL et traduit par les membres des Amis de Gabriel Maire.

Clic ici pour lire la version en portugais.

 

J’ai reçu aujourd’hui, à l’aéroport de Johannesboug, en Afrique du Sud, la triste nouvelle de la mort de Frère Henri Burin des Roziers, frère dominicain qui, pendant plus de 40 ans a travaillé au combat contre le travail esclave, à la lutte pour la réforme agraire et pour les droits humains au Brésil. Henri est mort à Paris, dans le couvent où il a passé les dernières années de sa vie, avec une santé fragile, une attention intacte et une joie que beaucoup lui enviaient. Source d’inspiration pour de nombreuses personnes, Henri avait réuni autour de lui une centaine de gens qui conspiraient et s’inspiraient conjointement, qui se retrouvaient autour de la vie de cet homme qui avait fait de ses actions individuelles les gestes collectifs de lutte et de résistance. Je suis fier d’ajouter mon nom à cette liste.


Sa vie a toujours été une vie politique. Et c’est  cet appel qu’il adressait à tous. Et pour cela, il montrait le chemin qu’il avait lui-même suivi : les grandes utopies de liberté, l’expérience radicale de la foi incarnée et vécue par des hommes tels que Antonio Montesinos et Bartolome de Las Casas, aux premières heures de la colonisation de l’Amérique. Pour son travail, il a reçu prix et honneurs. Mais rien ne lui a retiré son humilité. Il a été, par-dessus tout, un constructeur de ponts, dont le ciment était l’espérance en la lutte pour la justice. Dans cette tâche, il a relié des mondes qui, apparemment ne pouvaient communiquer. Il a fait se rencontrer l’étudiant français de la Sorbonne de mai 68 avec le sans-terre du sud du Para ; il a fait que les jeunes Katangais partagent leur sort avec les jeunes victimes du  travail esclave d’Amazonie ; que des avocats de Haute-Savoie servent d’exemple aux avocats du nord du Brésil ; que les Frères français se voient en Tito de Alencar et dans les jeunes Frères en lutte contre la dictature ; que l’humanisme chrétien rencontre la théologie de la libération ; que Congar, Chenu et le Cardinal Arns (évêque au Brésil) s’asseyent  à la même table ; que le Centre Saint-Yves (de Paris) et la Commission Pastorale de la Terre se reconnaissent réciproquement ; que l’autorité juridique de l’avocat s’unisse à l’autorité morale du religieux ; que le droit rencontre, enfin, les pauvres. Ainsi, Henri a vécu sa vocation jusqu’aux extrêmes et a donné un sens à sa vie comme peu de gens y sont parvenus. (…)


C’est avec des mots (brésiliens) enveloppés dans un accent français et avec des vêtements usés qu’il a fréquenté des tribunaux pour défendre des gens sans défense contre l’impunité. Avocat des causes de la terre, il connaissait de tout près les victimes et leurs souffrances. Il en a fait sa stratégie de combat et n’a jamais perdu courage face aux menaces qu’il avait subies. Au contraire, chaque fois que son nom apparaissait sur les listes de ceux qui étaient « marqués pour mourir » la lumière dans ses petits yeux brillait avec plus de force. Et c’est cette source de lumière qui donnait du courage à ceux qui étaient près de lui.


J’avais 16 ans quand je l’ai vu pour la première fois, il est venu dans ma maison, dans le sud du Tocantins. Bien que ne le connaissant pas et ne comprenant pas bien le pourquoi de sa visite, j’ai senti que cet événement était décisif pour moi. Dès lors, j’ai suivi cet homme autant que j’ai pu. La dernière fois que je l’ai vu, dans sa chambre au couvent Saint Jacques, où se trouve la fameuse bibliothèque souvent visitée par Foucault et tant d’autres, à Paris, il était expansif. Je l’ai laissé à la fenêtre devant laquelle se déployait la frondaison d’un arbre dont il ne se lassait pas de contempler les feuilles dorées venant mourir en douceur contre les vitres de la chambre. Cet arbre automnal préfigurait pour moi le destin de l’homme qui, à l’automne de la vie, se fanait comme les feuilles. Mais comme elles, il déclinait aussi, en beauté, devenant un terreau fertilisant pour d’autres vies. Comme cet arbre, la vie d’Henri s’est prolongée dans son terreau.


Pour ceux qui restent, demeurent encore d’autres saisons, étés et hivers. Nous continuerons à contempler les arbres, attentifs aux saisons, prenant soin du temps qui est le nôtre. Bien qu'une partie de nous soit morte aujourd'hui avec Henri, une autre se rajeunit avec lui. En silence, les yeux mouillés de larmes, nous cueillerons les fruits et les semences fertiles du monde qui viendra. Oui vraiment, cet arbre aura été sa dernière leçon.


Ecrit par Jelson Oliveira, professeur de philosophie dans le Parana, et publié dans son blog : Blog com Jota, 26-11-2017.
 

Ce n'est pas l'arbre que Henri regardait de sa chambre... mais le Ginkgo Biloba de Dampierre riche de nombreux symboles.

Ce n'est pas l'arbre que Henri regardait de sa chambre... mais le Ginkgo Biloba de Dampierre riche de nombreux symboles.

Ecoutez-le !

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4 février 2013 1 04 /02 /février /2013 21:51

Beaucoup de Bisontins ont appris avec une grande tristesse  la mort de Jean Raguénès  au Brésil,  en fin de semaine dernière. Ce dominicain de 80 ans, prêtre ouvrier, était très connu à Besançon  dans les années 70 puisqu'il a été l'aiguillon  de cette lutte emblématique des LIP pour l'autogestion des travailleurs.

 

Jean-Raguenes.jpg

Vous trouverez plus de détails sur le site de France 3, d'où cette photo est extraite.

Vous y lirez aussi, dans la lettre des LIP qui a été lue au cours de son enterrement à São Paulo, qu'il avait décidé de cacher le stock de 65 000 montres un peu partout dans la région. Certains d'entre nous se souviennent que c'est dans son tas de charbon, à Foucherans, que le père Marcel  Blondeau, un ami de Gaby, avait caché une partie de ces montres. Les gendarmes venus fouiller  sa maison à la recherche de ce "trésor de guerre"  étaient repartis …bredouilles.

Jean Raguenès était aussi un grand ami de Frère Henri Burin des Roziers. Ils ont travaillé ensemble, toujours auprès des plus pauvres, à la fois en France (tous deux avec les LIP, entre autres) puis au Brésil où Henri continue sa mission dans le Parà, avec les paysans sans terre. 

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2 avril 2012 1 02 /04 /avril /2012 20:39

Henri Burin des Roziers nous invite à lire cette interview parue dans la Croix le 23 mars 2012

 

tp://www.la-croix.com/Religion/S-informer/Actualite/Gustavo-Gutierrez-pere-de-la-theologie-de-la-liberation-_NP_-2012-03-23-781578
 

Il est l’un des théologiens les plus importants du XXe  siècle. Le dominicain péruvien explique pourquoi il a consacré sa vie à la rencontre de Dieu et du pauvre

Il s’est avancé, un peu las, un peu ailleurs, a posé sur un coin de table sa canne noire qui ne le quitte pas, s’est assis. De passage à Paris à l’occasion des cinquante ans du Comité épiscopal France-Amérique latine (CEFAL), Gustavo Gutiérrez, considéré comme le « père » de la théologie de la libération, a déjà rencontré des missionnaires, des étudiants et des professeurs de l’Institut catholique de Paris, des responsables du Secours catholique, des partenaires du CCFD.

Ce matin, dans le grand salon de la maison provinciale des Sulpiciens où il séjourne, il évoque à nouveau cette théologie qui a profondément marqué l’Église latino-américaine. En revanche, parler de lui n’est pas dans ses habitudes. Pourtant, en cette matinée où le printemps éclaire les murs vieillots de la pièce, ce petit homme simple et attachant accepte de faire le récit de sa vie. La rencontre a duré près de trois heures. Elle aurait pu se poursuivre. Gustavo Gutiérrez n’était plus fatigué.

Né à Lima (Pérou), il a tout juste 12 ans lorsqu’une ostéomyélite le cloue au lit plusieurs années. « Il n’y avait pas d’antibiotiques. J’étais élève chez les frères maristes. J’ai dû quitter l’école. »  Il étudie à la maison, joue aux échecs, lit. « Mon père était un grand lecteur , se souvient-il. Il m’a sans doute influencé. Je dois également tenir de lui pour le sens de l’humour dont il faisait toujours preuve malgré nos difficultés. » 
 

 

« J’ai choisi de devenir prêtre »

À 15 ans, il découvre ainsi Pascal, qui le marque durablement. Et peu après, Histoire du Christ  de Giovanni Papini, qui le touche profondément. Il s’intéresse aussi à la philosophie et à la psychologie, via les écrits de Karl Jaspers et d’Honorio Delgado. 

Le désir de devenir prêtre, qui l’a habité au début de sa maladie, l’a alors quitté. Il a néanmoins rejoint, à 14 ans, le Tiers-Ordre franciscain. « La pauvreté était déjà présente dans ma vie d’enfant de famille modeste, marginalisé par la maladie, et dans mes choix » , constate-t-il aujourd’hui.

À 18 ans, il peut enfin aller à l’université pour y étudier la médecine (avec le désir de devenir psychiatre), ainsi que la philosophie. « Membre du mouvement universitaire catholique, je participais activement à la vie politique universitaire , se souvient-il. C’est alors que j’ai ressenti dans ma vie des questions interrogeant ma foi. À 24 ans, j’ai choisi de devenir prêtre. L’évêque de Lima, me considérant trop vieux pour le séminaire, m’a envoyé en Europe. »  

À Louvain, il apprend le français, écrit une thèse sur Comment Freud est arrivé à la notion de conflit psychique . Puis il rejoint Lyon pour faire sa théologie. « C’était , relate-t-il, une période difficile dans l’Église de France, mais très riche, qui m’a permis de rencontrer Albert Gelin (dont les travaux sur « les Pauvres de Yahvé » ont orienté mes recherches), Gustave Martelet et des dominicains (Marie-Dominique Chenu, Christian­Duquoc…, ainsi que ceux de ma génération comme Claude Geffré).   

 Bien des années plus tard, lorsque je prendrai la décision d’entrer dans l’Ordre des prêcheurs, l’un de mes amis d’alors, le P. Edward Schillebeeckx, dominicain flamand, m’écrira une lettre qui commençait par : “Finalement !” »  

 

« Vivre en solidarité avec les pauvres »

En attendant, ordonné prêtre, Gustavo Gutiérrez regagne le Pérou. Nommé dans une paroisse du quartier pauvre de Rimac à Lima et aumônier des mouvements chrétiens, il se consacre à son travail pastoral, tout en donnant des cours à l’université catholique. Mais déjà, une question le hante : comment dire au pauvre que Dieu l’aime ?

En mai 1967, deux ans après le Concile auquel il a participé, il l’abordera devant des élèves de l’université de Montréal, en distinguant pour la première fois trois dimensions de la pauvreté. La pauvreté réelle de tous les jours : « Elle n’est pas une fatalité , explique-t-il, mais une injustice. ».  

La pauvreté spirituelle : « Synonyme d’enfance spirituelle, elle consiste à remettre sa vie entre les mains de Dieu. »  La pauvreté comme engagement : « Elle conduit à vivre en solidarité avec les pauvres, à lutter avec eux contre la pauvreté, à annoncer l’Évangile à partir d’eux. »  

Pour expliquer la suite, il prend son temps, veille à ne sauter aucune étape. « L’année suivante, je devais prononcer une conférence à Chimbote au Pérou. On m’avait demandé de parler de théologie du développement. J’ai expliqué qu’une théologie de la libération était plus appropriée. »  Ce langage théologique, qui prend en compte la souffrance des pauvres, va inspirer les évêques réunis à Medellin (Colombie) pour la deuxième conférence de l’épiscopat latino-américain (Celam).

 

Théologie de la libération

En mai 1969, Gustavo Gutiérrez se rend au Brésil qui vit alors les heures les plus sombres de la dictature militaire. Il y rencontre des étudiants, des militants de l’action catholique, des prêtres, dont les témoignages vont enrichir sa réflexion qui aboutit à son œuvre maîtresse : Théologie de la libération . « Avant le Concile , précise-t-il, Jean XXIII avait annoncé : l’Église est et veut être l’Église de tous, et particulièrement l’Église des pauvres. »  

Les pères conciliaires, préoccupés par la question de l’ouverture au monde moderne, ont un peu oublié. En Amérique latine, cette intuition a été reprise. Les pauvres commençaient à se faire entendre. « Nous étions alors un certain nombre à y voir un  signe des temps qu’il fallait scruter, comme le demande la constitution  Gaudium et spes. En raison de mon âge, de ma présence au Concile et à Medellin, c’est moi qui ai fait œuvre de théologien. Cela aurait pu être un autre. »  

La libération dont parle Gustavo Gutiérrez n’est pas un programme politique. Elle se situe à trois niveaux qui s’imbriquent. Le niveau économique : il faut s’attaquer aux causes des situations injustes. Le niveau de l’homme : il ne suffit pas de changer les structures, il faut changer l’homme. Le niveau le plus profond, théologal : il faut se libérer du péché qui est le refus d’aimer Dieu et son prochain. 

Quant à la théologie, elle est le moyen de vérifier que l’engagement avec les pauvres est une tâche évangélique de libération, une réponse au défi que la pauvreté pose au langage sur Dieu. Cette théologie se révèle contagieuse. Aux États-Unis dans la minorité noire, en Afrique, en Asie, des théologies des tiers-mondes s’éveillent, portées par un souffle nouveau.

 

« Leur vie pour les pauvres »

Mais elle se heurte aussi à des oppositions. Les plus violentes viennent des pouvoirs économiques, politiques et militaires, en Amérique latine comme aux États-Unis. Mais elles sont aussi le fait de catholiques qui l’accusent de faire appel, pour analyser certains aspects de la pauvreté, à la théorie de la dépendance qui utilisait des notions provenant de l’analyse marxiste.

Lors de la conférence du Celam à Puebla (1979) qui confirme la vision de Medellin et parle « d’option préférentielle pour les pauvres » , des résistances se manifestent au sein même de l’Église latino-américaine. « Medellin , reconnaît Gustavo Gutiérrez, a été une voix très prophétique qui a provoqué des engagements et des résistances. Mais quand une Église est capable d’avoir parmi ses membres des gens qui donnent leur vie pour les pauvres, comme Mgr Oscar Romero et tant d’autres, il y a quelque chose d’important qui arrive à cette Église ! »  

La théologie de la libération va aussi souffrir des positions du Vatican. En 1984, elle est en effet sévèrement critiquée par la congrégation pour la doctrine de la foi, dont le cardinal Ratzinger était alors le préfet. Gustavo Gutiérrez, comme d’autres, devra s’expliquer. En 2004, au terme d’un processus de « dialogue » de vingt années, le maître de l’ordre dominicain recevra une lettre dans laquelle le cardinal Ratzinger « rend grâce au Très Haut pour la satisfaisante conclusion de ce chemin de clarification et d’approfondissement ».  

 

Entre travail pastoral et cours de théologie

 « Durant ces années, je pouvais quand même prêcher l’Évangile dans ma paroisse » , précise Gustavo Gutiérrez, qui se consacre alors aussi à ses recherches sur Bartolomé de Las Casas – « un génie spirituel , dit-il, qui a su voir dans l’Indien le pauvre selon l’Évangile »  – poursuit son œuvre théologique et suit de près « la nouvelle présence des femmes, puis des Indiens, sur la scène de l’histoire, de la pensée, dont ils étaient les absents » .

Aujourd’hui, il réside au couvent des dominicains de Lima. Il partage son temps entre son travail pastoral, les retraites qu’il prêche, les cours de théologie qu’il donne à l’université de Notre-Dame (Indiana, États-Unis) et au Studium dominicain à Lille. 

Mais inlassablement, il poursuit également son œuvre théologique, tout en lisant beaucoup, y compris les poètes. « La poésie est le meilleur langage de l’amour , confie-t-il. Faire de la théologie, c’est aussi écrire une lettre d’amour à Dieu, à l’Église que je sers et au peuple auquel j’appartiens. »  

Il achève actuellement un livre consacré à l’option préférentielle pour les pauvres. « La théologie de la libération peut disparaître , assure-t-il, mais s’il reste cette préférence pour les pauvres, nous aurons gagné quelque chose d’important, profondément lié à la Révélation. »  

Puis il ajoute, avec sur le visage comme une gravité claire : « La pauvreté et ses séquelles sont toujours le grand défi de notre temps en Amérique latine et dans bien d’autres endroits du monde. Pratiquer la justice, travailler à la libération des hommes, c’est parler de Dieu. C’est un acte d’évangélisation. »  

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REPERES

Gustavo Gutiérrez en quelques dates

1928 : naissance à Lima.

1951-1955 : études au séminaire Léon XIII à Louvain.

1955-1959 : études de théologie à Lyon. Ordonné prêtre en 1959.

1960 : curé de Saint-François de Paule à Lima. Aumonier des mouvements chrétiens.

1965 : participe à la dernière session de Vatican II. Du 25 août au 6 septembre 1968 : conseiller théologique de la deuxième conférence du Celam à Medellin.

1971 : parution de Théologie de la libération. Puis La Libération par la foi (1985). La Force historique des pauvres (1986). Job, parler de Dieu à partir de la souffrance de l’innocent (1987).

1992 : parution de Dieu ou l’or des Indes occidentales.

2001 : fait profession dans l’ordre des Prêcheurs au couvent dominicain du Saint-Nom à Lyon. Profession solennelle en 2004.

17 septembre 2004 : une lettre du cardinal Ratzinger met fin à vingt années de « dialogue » avec Rome pour clarifier ses écrits.

Martine de SAUTO   
 

 

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18 juillet 2011 1 18 /07 /juillet /2011 21:44

Rencontre avec le père Henri Burin des ROZIERS

Le Brésil est devenu la nouvelle ferme du monde. D’après les économistes, le pays pourrait devenir le premier producteur agricole du monde d’ici dix ans. On peut saluer cette performance. Mais elle ne doit pas faire oublier les conséquences qui en résultent pour les petits paysans et les paysans sans terre, victimes de l’extension des grandes propriétés. Ils gênent et on les assassine s’ils se défendent. Le dominicain, Henri Burin des Roziers, avocat, appartient à la Commission pastorale de la Terre (CPT), créée par la Conférence des évêques du Brésil (CNBB). Il est l’un des défenseurs des sans-terre. Le père Luc Lalire est allé l’interviewer pour recueillir son témoignage.

La situation

Le problème de la terre est historique au Brésil. Il s’enracine dans la colonisation. L’empereur donnait aux colons des terres immenses. Il y a encore aujourd’hui dans l’État du Para, en Amazonie, des propriétés d’un million d’hectares. Cela paraît presque normal. La terre a une grande force symbolique. C’est l’origine et le symbole de l’inégalité fantastique au Brésil. On peut estimer que 2 % des gros propriétaires possèdent 50 % des terres cultivables. Ce problème a toujours été explosif dans toute l’histoire du pays. En 1964, les ligues paysannes ont revendiqué la possession de la terre, ce qui a entraîné une «révolution nationale », autrement dit un coup d’État militaire. Les militaires ont pris le pouvoir et l’ont gardé jusqu’en 1985 pour défendre la grande propriété.

La réforme agraire, toujours revendiquée, promise, et combattue, n’a jamais été réalisée. Et la concentration des terres est toujours plus forte.

Au Congrès, les députés « ruralistes » qui représentent les grands propriétaires sont un groupe très puissant et nombreux. Malgré l’opposition de la présidente de la République, Dilma Roussef, ils viennent de voter en juin 2011 un texte qui revient sur le code des forêts pour en flexibiliser les processus de protection et amnistier ceux qui en ont violé les règles. Le même jour, un couple de militants écologiques a été assassiné dans la réserve où ils travaillaient à la préservation de la forêt. Dans les jours suivants, d’autres paysans étaient abattus. Des syndicalistes et des agents de pastorale de la CPT sont aussi menacés.

La CPT a remis au gouvernement une liste de  personnes menacées dont depuis des années elle tient le triste registre et le gouvernement vient de décider de mettre sous protection des leaders paysans menacés de mort. Mais ce n’est qu’un palliatif. Si on ne s’attaque pas à la cause, la répartition de la terre, la violence continuera. Le problème c’est que l’agro-business et le latifundio ont tous les droits et la forêt, la réforme agraire et ceux qui les défendent ont tous les torts.

Le Commission pastorale de la terre (CPT)

Je travaille, dans l’État du Parà, comme avocat à la CPT. La CPT a pour mission d’être au service des travailleurs ruraux et des petits paysans pour la défense de leurs droits à la terre, à l’eau, à la dignité et à la vie, comme citoyens brésiliens et enfants de Dieu. Elle a été créée en 1975 par quatre évêques qui ont entendu « la clameur de leur peuple », le cri des victimes des violences et des massacres commis par les fazendeiros, leurs hommes de main et la police à leur solde pour s’approprier par la force les terres déjà occupées, Quelques années plus tard, la Conférence nationale des évêques du Brésil [CNBB] a reconnu officiellement la Pastorale de la Terre.

Objectifs de la CPT

En créant la CPT, les évêques ont voulu créer une pastorale liée à l’Église, mais libérée d’autres tâches pour se donner entièrement au service des pauvres du monde rural. Des prêtres, des religieuses, des laïcs se sont dédiés à cela jusqu’à aujourd’hui. Ils consacrent leur vie à cette mission en se rendant proches de ces pauvres, de leurs problèmes, de leurs souffrances, de leurs luttes, dénonçant les violences, les assassinats, les cas de travail esclave. Ils accompagnent aussi les  communautés dans 3 leurs démarches de foi en respectant leur culture, leurs traditions religieuses et populaires et en célébrant dans la foi leurs fêtes mais aussi les tragédies qu’ils vivent.

La CPT lutte aussi contre l’impunité qui demeure un problème fondamental au Brésil et spécialement dans l’État du Pará. J’ai personnellement accompagné trois procès criminels qui, après de nombreuses années se sont terminés par la condamnation de trois fazendeiros. Or, aucun n’a exécuté sa peine.

Agriculture familiale

La Pastorale de la terre défend un modèle d’agriculture familiale de subsistance, durable et diversifiée pour la consommation intérieure, qui s’oppose au modèle de la monoculture d’export, bétail, bois, soja, canne à sucre, modèle qui rapporte des milliards de dollars à l’État, mais qui est déprédateur. Il provoque la concentration des terres dans les mains d’un petit groupe de gros propriétaires, la migration vers les villes et les favelas et la destruction de la nature par la déforestation et l’emploi des agro-toxiques. Le modèle d’agriculture familiale des petites exploitations est la portion congrue qui bénéficie d’infiniment moins d’aide financière de l’État que l’agro-business. Mais c’est dans cette ligne là que travaille la CPT. La CPT est présente dans tous les États du Brésil. La préoccupation constante de la CPT est que les petits paysans soient les propres protagonistes de leurs luttes pour conquérir leurs droits.

Défense de la vie et de la Création

Notre engagement chrétien pour la terre, don de Dieu, est un engagement pour la vie et la dignité des travailleurs ruraux, dépossédés, marginalisés et soumis à l’esclavage, car le droit à la vie ne concerne pas seulement le problème de l’avortement. C’est le droit pour une vie digne, le droit de pouvoir vivre de son travail et nourrir ses enfants et sa famille. Pour nous à la CPT, c’est une lutte pour respecter et sauver la nature, source de vie, et pour que cette terre ne meure pas à cause de la déforestation. La réforme agraire ce n’est pas seulement la question de la répartition des terres. Il faut aussi que les familles soient en état de les exploiter pour en vivre dignement dans le respect et la préservation de la nature.

Cette lutte pour le droit à la vie de ces paysans, entendu de cette façon, est pour moi, dans ma vocation religieuse et mon ministère de prêtre, une cause fondamentale, une cause profondément évangélique.

Exigence évangélique

Prendre le parti des plus pauvres est une exigence évangélique que l’Église d’Amérique latine, dans ses grandes Conférences continentales, Medellin, Puebla, Aparecida, a sans cesse rappelée et proclamée. Certaines paroles évangéliques inspirent et renforcent notre détermination. « Ce qui est folie aux yeux des hommes est sagesse aux yeux de Dieu. » Notre lutte pour la terre, pour l’eau et pour la vie des pauvres est peut-être une goutte d’eau, mais c’est aussi une petite semence qui s’enfouit dans la terre et qui un jour va porter ses fruits. Elle en a d’ailleurs déjà produits. « Ce qu’il y a de faible dans le monde, voilà ce que Dieu a choisi pour confondre la force. »

HENRI BURIN DES ROZIERS

 

Article paru la lettre du Pôle Amérique Latine de juin 2011

PAL-juin-2011.png

 

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18 juillet 2011 1 18 /07 /juillet /2011 21:20

 

           RENCONTRE AVEC HENRI BURIN DES ROZIERS

 

                         Un droit à la vie : le droit à la terre.

 

 

Dans le cadre du cinquantième anniversaire de la lettre du pape Jean XXIII au Cardinal Liénart, le 25 septembre 1961, demandant à l’Église de France, 4 ans après l’encyclique fidei donum, d’élargir son élan missionnaire au continent latino-américain, le Pôle Amérique latine du Service de la Mission à la Conférence des évêques organise une rencontre avec le père dominicain Henri Burin des Roziers sur « Un droit à la vie : le droit à la terre » au Brésil.

 

Le Brésil est devenu la nouvelle ferme du monde. On peut saluer cette performance. Mais elle ne doit pas faire oublier les conséquences qui en résultent pour les petits paysans et les paysans sans terre, victimes de l’extension des grandes propriétés. Ils gênent et on les assassine s’ils se défendent : une facette méconnue de ce géant économique émergent.

 

Henri Burin des Roziers, avocat, qui appartient à la Commission Pastorale de la Terre (CPT), créée par la Conférence des évêques du Brésil (CNBB) nous aidera à en comprendre les origines puisqu’il est engagé dans la défense des sans - terre.

 

 

Le colloque animé par des journalistes aura lieu :

 

A la Conférence des Évêques de France

58 avenue de Breteuil

75007 PARIS

(Métro St François Xavier)

 

Le jeudi 22 septembre 2011, de 17h30 à 19h30

 

 

Père Luc LALIRE

Responsable du Pôle Amérique Latine

 

H-Burin-des-Roziers.jpg

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7 décembre 2010 2 07 /12 /décembre /2010 10:41

Massacre dans la Fazenda Rio Cristalino,

commune de Santana do Araguaia

dans le sud de l'Etat du Para

 

De mai à octobre 2010, 4 travailleurs ruraux, dont les noms figuraient sur une liste de gens "marqués pour mourir", ont été assassinés sur un terrain non encore désapproprié de la Fazenda Cristalino, occupée par environ 600 familles depuis 2008.

Les victimes ont été : le travailleur Paulo Roberto Paim, père de deux enfants mineurs, assassiné le 28 mai 2010, dans la rue de la parcelle 5 où il habitait ; José Jacinto Gomes, "Zé Pretinho", installé lui aussi dans la parcelle 5, trouvé mort dans son propre champ, le 26 juin 2010, avec plusieurs hématomes sur le corps ; le 10 octobre, ce fut le tour de Givaldo Vieira Lopes, père de trois enfants mineurs, tué de deux coups de feu dans la rue du lot n° 4, alors qu'il roulait seul, en motocyclette ; son corps était couvert de blessures ; enfin, Lourival Coimbra Gomes, "Baiano", dont le corps a été découvert le 24 octobre dans sa propre maison, décapité et sa tête n'a pas été retrouvée.

L'occupation de ce terrain avait eu lieu en 2008, par la FETRAF (Fédération des Travailleurs de l'Agriculture Familiale), sur une terre non désappropriée de 50 000 ha de la Fazenda Rio Cristalino (ex-Fazenda Volkswagen). A partir de 2009, beaucoup de ces familles ont quitté la FETRAF et ont créé l'"Association des Petits et Moyens Producteurs Ruraux des Parcelles 1 à 15" de la Fazenda Cristalino, suite aux pressions d'un groupe qui se disait représenter la FETRAF et qui extorque de l'argent aux familles, les menaçant de les faire sortir des terrains qu'elles avaient déjà payé. Ce groupe poursuit les dirigeants de la nouvelle association, et leurs noms, parmi d'autres, figurent sur la liste de ceux qui sont "marqués pour mourir".

Les noms de tous les accusés figurent dans plusieurs plaintes que les travailleurs ont déposées auprès de la Police Civile de Santana de Araguaia, à la Délégation pour les Conflits Agraires de Redenção, à la Police Fédérale ainsi qu'au  Ministère Public de l'Etat du Para.

On peut donc se poser ces questions :

Jusqu'à quand les familles de la Fazenda Rio Cristalino vont-elles attendre que les membres du groupe de tueurs soient emprisonnés ?

Quelle sera la prochaine victime de la liste de ceux qui sont "marqués pour mourir" :

-          dona Jocélia, veuve de Givaldo, qui continue à travailler sur son terrain de la parcelle 7 ?

-          dona Rosàrio Pereira Milhomem, trésorière de l'Association, qui habite toujours sur sa parcelle 8, malgré les menaces de ces tueurs qui braquent leurs armes sur sa tête ?

 

Xinguara-PA, 06 de dezembro de 2010.

 

Frei Henri Burin des Roziers

Avocat de la Commission Pastorale de la Terre

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22 novembre 2010 1 22 /11 /novembre /2010 20:02

Depuis de nombreuses années Henri Burin des Roziers, avocat, est un acteur incontournable de la lutte pour la terre destinée aux pauvres dans l'Etat du Para. Il vient de nous envoyer le texte qui suit, illustration de la situation sociale de cet Etat :

C'était ton rêve doré

Ton plus grand désir

Voir le peuple libéré

Pour un monde de justice

Où tous sont égaux

Où personne ne souffre plus

Du poids de l'oppression.

Un temps sans brimade

Tous rassasiés,

Amis se donnant la main.

Hommage d'Expédito assassiné en 1991 à João Canuto assassiné en 1985 - Para

 

Cet Etat du Para, au nord-est de l'Amazonie, est connu à la fois pour ses gros propriétaires terriens (fazendeiros) prêts à tout pour garder leurs privilèges et pour ses militants prêts à donner leur vie pour que cette terre soit répartie équitablement.

Expédito et João étaient de ces derniers et nombreux sont ceux qui tombent encore maintenant sous les balles des fazendeiros ou de leurs tueurs à gage. On se souvient de l'assassinat de Sr Dorothy en 2005.

Le Comité Rio Maria veut exercer une pression sur le gouvernement brésilien afin de l'amener à faire la lumière sur les crimes commis contre les leaders syndicaux paysans de cet Etat. C'est un groupe dont l'action s'inspire de la "non-violence agissante" et qui s'oppose aux grands propriétaires terriens  par la seule pression sociale. (D'après "Frère Henri Burin des Roziers, avocat des sans-terre" de Bernadette Toneto (Cerf) p. 71 – Le poème ci-dessus était à la p. 57 de ce même livre.)

D'autres militants (membres de la Via Campesina, du Mouvement des sans terre, des organisations sociales, des juges, des procureurs ou parlementaires etc.) emploient la même méthode non-violente pour lutter contre le travail esclave. Sur la photo ci-contre, pour dénoncer ces atteintes à la dignité des hommes, femmes et même enfants,  ils ont planté plus de cent soixante croix portant les noms des entreprises qui ont été prises en flagrant délit, retenant des travailleurs contre leur gré et sans les payer. (Photo Sakamoto 27 mai 2010– Reporter Brasil )

Le Veau d'Or

"Assistant à la Cavalcade de l'ouverture de la Foire aux bestiaux de Xinguara, le 18 septembre 2010, j'ai été impressionné par le caractère grandiose de l'événement, les innombrables chevaux costumés avec leurs cavaliers et amazones, les charrettes, les anciens véhicules tirés par des bœufs très puissants…jusqu'à une image de Notre Dame d'Aparecida, avec un présentateur professionnel en prière.

J'ai observé la prestation de plusieurs fazendas, notamment celles appartenant au "Groupe Quagliato".

En premier, le cortège de la Fazenda Rio Vermelho, très beau, avec un nombre important d'animaux et une banderole félicitant le peuple de Xinguara. A ce moment-là je me suis souvenu que, au sein de cette fazenda il y a 2 000 ha de terres publiques appartenant à l'Union Fédérale et que le Groupe Quagliato s'est indûment appropriés. Il m'est aussi revenu à la mémoire que cette propriété avait été déclarée cette année " improductive" par l'INCRA (Institut National de la "Colonisation" et de la Réforme Agraire) comme ne remplissant pas sa fonction sociale, étant donné l'existence de 11 000 ha non utilisés et déboisés illégalement, et contre laquelle de nombreuses dénonciations de travail esclave ont été déposées depuis 1980.

Ensuite ce fut le tour de la Fazenda Brasil Verde, spectacle également très joli, avec des animaux splendides, beaucoup de décorations et une banderole où on lisait : "Félicitations au Syndicat Rural". Cette fazenda a aussi été la cible de plusieurs dénonciations pour travail esclave, lesquelles ont même donné lieu à un procès criminel transmis maintenant  à la Commission des Droits de l'homme de l'OEA (Organisation des Etats d'Amérique).

Peu après venaient la Fazenda Colorado et la Fazenda São Sébastião. Comment ne pas me souvenir que la fazenda Colorado aussi a été dénoncée pour sa pratique de travail esclave ? Et que, tout comme les fazendas Rio Vermelho et Brasil Verde elle figure maintenant sur  la "Liste Noire" du Ministère du Travail ? Cette "Liste" énumère toutes les propriétés qui ont été prises en flagrant délit de mise en esclavage de travailleurs.

A la fin venait la Fazenda Santa Rosa avec un grand et beau cortège qui me fit me rappeler que, de même que la fazenda Rio Vermelho, cette année-ci, la fazenda Santa Rosa a été classée comme "improductive" par l'INCRA, étant donné qu'elle ne remplissait pas sa fonction sociale.

On remarquera que la pratique de "crimes contre l'environnement" a été constatée dans plusieurs propriétés du "Groupe Quagliato".

Face à cela, je me suis mis à réfléchir en me demandant quelle prière pourrait être faite à Notre Dame d'Aparecida. Le "Groupe Quagliato" est très riche, avec des propriétés dans les Etats du Para, de Goiàs et de São Paulo, mais, d'où vient cette richesse ? Cet enrichissement n'aurait-il pas été le résultat de la sueur et des larmes du peuple ? S'agit-il d'un enrichissement réellement juste ?

Que serait le sens de cette prière à Notre Dame ? Serait-ce que tous ces gros propriétaires, membres du Syndicat Rural, priaient pour que cet enrichissement injuste – selon l'Evangile – perdure ? Dans cette région, le bétail ne serait-il pas aussi devenu une idole comme le veau d'or du Livre de l'Exode (Ex, 32, 1-8) ?

(…) A Santana do Araguaia, on peut voir une grande sculpture de la Bible, devant laquelle, à quelques mètres, il y a une immense statue d'un bœuf. Que choisir : le veau d'or ou la parole de Dieu ? Le livre de l'Exode dit que le peuple de Dieu, dans son cheminement vers la Terre Promise, s'est révolté contre Dieu qui les avait libérés d'Egypte parce que Sa Loi – différente de la loi des hommes – était trop dure et pour cela ils en étaient venus à adorer le veau d'or. " (Ci-contre, sculpture du XVIIIème siècle avant Jésus-Christ – Byblos)

Le veau d'or ne serait-il pas devenu, dans cette région aussi, le dieu de beaucoup de gens ?

Xinguara (Para) le 27 sept. 2010

Fr. Henri B. des Roziers   Avocat de la Commission Pastorale de la Terre 

 

"On peut se demander, puisque ces justiciers sont si fous avec leurs envies de tuer, pourquoi n'exigent-ils pas aussi la peine de mort contre l'injustice sociale ? Est-il juste ce monde qui, à chaque minute, dépense trois millions de dollars pour les dépenses militaires, alors qu'à chaque minute, quinze enfants meurent de faim ou de maladies qui pourraient être soignées ? Contre qui la dénommée communauté internationale s'est-elle armée jusqu'aux dents ? Contre la pauvreté ou contre les pauvres ?"

Eduardo Galeano, écrivain uruguayen

  Tiré des EV n°76

 

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