Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
9 novembre 2022 3 09 /11 /novembre /2022 13:31

Portons un toast à la Victoire de la démocratie !


Et avec elle, Tortuta Nunca Mais !


Justice pour Marielle et Anderson, pour Bruno Pereira et son ami britannique lâchement tués comme Sœur Dorothy et Chico Mendes et tant d'autres martyrs qui se sont sacrifiés pour nos forêts ces dernières années.


Pour le Père Gabriel Maire - un prêtre français en mission dans un diocèse de l'ES qui a été tué pour avoir défendu les pauvres et pour tous les prêtres et missionnaires agressés alors qu'ils tentaient de défendre les plus démunis.


Pour les vies noires comme celle du jeune Congolais Moïse Kabagambe, pour João Alberto, Evaldo Rosa et d'autres victimes de l'intolérance et des préjugés raciaux.


Pour Edson Luís, étudiant de Para mort en 1968 lors d'une manifestation étudiante à Rio de Janeiro, pour les prix abusifs du restaurant scolaire, pour les près de 2 000 personnes torturées entre 64 et 85, et pour les 434 personnes mortes et disparues pendant la période dictatoriale.


Pour la mémoire de mes ancêtres, les esclaves qui ont versé leur sang sur les troncs et qui ont tant aidé à construire notre pays. 


Puissions-nous faire plus pour la science, pour l'éducation, des questions importantes et essentielles pour l'amélioration d'une population.


Pour plus des femmes en politique et qu'elles soient respectées dans tout le Brésil.


Que de nouveaux temps viennent. Des temps d'espoir et d'amélioration pour tous !


Eliane Silva
03 novembre 2022

 

Fresque réalisée par Lui Quintanilla...

Fresque réalisée par Lui Quintanilla...

Brindemos a vitória da Democracia!

E, com ela, Tortura Nunca Mais ! (Torture, plus jamais !)

Justiça por Marielle e Anderson , por Bruno Pereira e seu amigo britânico mortos covardemente como irmã Dorothy e Chico Mendes e mais tantos outros mártires que se sacrificaram pelas nossas florestas nesses últimos anos.

Pelo Padre Gabriel Maire – um padre francês em missão numa diocése no ES que foi morto por defender os pobres e por todos os sacerdotes e missionários agredidos, enquanto tentavam defender os mais necessitados.

Pelas Vidas Negras como a do jovem congolês Moïse Kabagambe, por João Alberto, Evaldo Rosa e outras vítimas da intolerância e do preconceito racial.

Por Edson Luís, estudante paraense morto em 68 durante uma manifestação estudantil no RJ, pelos preços abusivos do restaurante escolar e ainda pelas quase 2 mil pessoas torturadas entre 64 e 85 e pelos 434 mortos e desaparecidos no período ditatorial.

Pela Memória dos meus ancestrais, os escravizados que derramaram seus sangues nos troncos e quem tanto ajudaram a construir o nosso país.

Que possamos fazer mais pela Ciência, pela Educação, assuntos importantes e essenciais para melhoria de uma população.

Que tenhamos mais Mulheres na Política e que sejam respeitadas no Brasil inteiro.

Que venham novos tempos. Tempos de esperança e melhoria para todos!

Partager cet article
Repost0
24 décembre 2020 4 24 /12 /décembre /2020 08:27
Une délégation s'est retrouvée sur la place Gabriel Maire à Port-Lesney.

Une délégation s'est retrouvée sur la place Gabriel Maire à Port-Lesney.

Chers amis,

 

Il y a 31 ans, nous apprenions l'assassinat de Gabriel Maire, Gaby, prêtre fidei donum envoyé au service des communautés de Cariacica (ES-Brasil).

En Janvier 1990, l'association "Les amis de Gabriel Maire" s'est constituée, et a organisé le un 1er temps de mémoire, à Saint-Claude, d'où il était parti. C'était un premier temps de mémoire dans le Jura. Chaque année, 2 RDV étaient organisés, l'un au printemps, l'autre pour l'anniversaire de son assassinat.

 

En cette année 2020 marquée par une pandémie qui touche l'humanité, les rassemblements n'ont pu s'organiser, tant en France, qu'au Brésil.

 

Par contre, il y a eu de nombreux temps de mémoire, grâce à internet (visio-conférence, Facebook, Youtube) organisés par les amis brésiliens, et nous avons pu y participer ensemble.

 

Un clic sur le nom de l'événement si la vidéo est accessible 

Le 10 décembre pour la journée des Droits Humains, c'était la Comenda Padre Gabriel,  un prix qui met à l'honneur des personnes qui sont reconnus défenseurs des DH. Cet événement était organisé par Elinho, conseiller municipal de Cariacica, président de la commission des Droits Humains. 

 

Le 18 décembre, c'est la Pastorale ouvrière nationale, qui faisait mémoire de Gaby. 

 

 

Les 21, 22, 23 décembre, à 15h (heure brésilienne), quelques amis brésiliens et français en lien l'association APGM "Padre Gabriel Maire em defensa da Vida" se sont retrouvés en visio-conférence, pour un triduum faisant mémoire de 3 moments du martyr de Gaby (à voir dans le prochain post) :

 

  • Le 1er, alors que des hommes rodent autour de l'église de Castello Branco, où Gabriel célèbre un mariage, sachant que son heure est venue, Gaby invite la communauté présente à chanter le chant qui relate le dernier repas de Jésus. 
  • En quittant Castello Branco, Gaby refuse de prendre un enfant de l'accompagner, sa voiture est interceptée sur le terrain vague, une balle est tiré en plein coeur.
  • Pour maquiller le crime en crime crapuleux, la voiture  est déplacée sur une petite place de Cobi de Cima, où Gaby sera retrouvé en train d'agoniser. 

 

Le 23 décembre à 15h sur la place Gabriel Maire à Port-Lesney, une petite délégation a fait mémoire de Gaby, en lien avec les amis brésiliens, sans oublier les drames que nous traversons... Lucien Converset, Lulu, nous a parlé de Jean-Baptiste Dole, prêtre jurassien, dont la santé est très fragile. Raymond Perrin, nous a fait part ce qui le bouleverse : son ami réfugié a été renvoyé dans son pays d'origine la Gerogie, laissant à Arbois son épouse et ses 2 filles de 11 et 6 ans.  Une famille séparée, éprouvée, comme tant d'autres familles dans ce pays la France qui ne sait pas accueillir ceux qui fuient des conditions de vie inhumaines.  

Le Père Raymond Monnoyeur, administrateur diocésain, et le maire de Port-Lesney Jean Théry représenté par un adjoint étaient présents. Nous les remercions de leur soutien et leur présence à nos côtés. 

 

31 ème anniversaire de l'assassinat de Gaby
31 ème anniversaire de l'assassinat de Gaby
31 ème anniversaire de l'assassinat de Gaby
31 ème anniversaire de l'assassinat de Gaby
31 ème anniversaire de l'assassinat de Gaby
31 ème anniversaire de l'assassinat de Gaby
31 ème anniversaire de l'assassinat de Gaby
31 ème anniversaire de l'assassinat de Gaby
31 ème anniversaire de l'assassinat de Gaby
31 ème anniversaire de l'assassinat de Gaby
31 ème anniversaire de l'assassinat de Gaby
31 ème anniversaire de l'assassinat de Gaby
31 ème anniversaire de l'assassinat de Gaby

Et le soir, le groupe Ecos de Gaby qui ordinairement célèbre ce moment sur la place de Cobi de Cima, nous a invités en lien avec la Pastorale de jeunes, à participer en visio à une célébration des martyrs du chemin (de la Caminhada) par chanter la prophétie, et raviver l'Espérance. 

Nous pouvons voir en replay ce temps du 31ème anniversaire de l'assassinat de Gaby, à la veille de Noël.

 

 

Que cette espérance chantée par nos amis brésiliens soit bien présente lors de vos fêtes de Noël. 

Joyeux Noël !

 

31 ème anniversaire de l'assassinat de Gaby
Partager cet article
Repost0
29 mai 2020 5 29 /05 /mai /2020 19:53

Connaissez-vous ce chant ?

 

A chaque rencontre qui fait mémoire des martyrs au Brésil, ces paroles se chantent en chœur et avec cœur !

 

Si vous ne connaissez pas encore ces paroles, écoutez-les, apprenez-les ! Essayez de les fredonner ! Une belle manière de se relier aux amis brésiliens...

 

 

Se calarem a voz dos profetas

 

Si l’on étouffe la voix des prophètes

Les pierres parleront

Si l’on barre les rares chemins

Mille pistes s’ouvriront

 

La vérité vit peu de temps

Sur ces rives trop étroites

Dieu a créé l’infini pour que la vie s’intensifie

 

C’est Jésus ce pain de l’égalité

Nous sommes venus pour communier

Avec le combat patient d’un peuple

Qui a une volonté, qui a une voix, un rôle, une place

Communier c’est devenir un danger, un risque

Nous sommes venus pour déranger

Avec la foi et l’union nos pas un jour aboutiront

 

L’Esprit est un souffle permanent

Qui n’a rien à saisir

Il souffle jusqu’à l’absurde que les gens ne veulent pas voir

La vérité vit peu de temps

Sur ces rives trop étroites

Dieu a créé l’infini pour que la vie s’intensifie

 

Au banquet de la fête de quelques-uns

Seul le riche s’est assis

Notre Dieu demeure du côté des pauvres

Recueillant ce qui est resté

La vérité vit peu de temps

Sur ces rives trop étroites

Dieu a créé l’infini pour que la vie s’intensifie

 

Le pouvoir a ses racines dans le sable

Que le temps fait s’effondrer

L’union est la roche que le peuple a utilisée pour bâtir

La vérité vit peu de temps

Sur ces rives trop étroites

Dieu a créé l’infini pour que la vie s’intensifie.

 

Télécharger la partition ici

Trad Paul et Claudette

 

Se calarem a voz dos profetas
As pedras falarão
Se fecharem os poucos caminhos
Mil trilhas nascerão

Muito tempo não dura a verdade
Nestas margens estreitas demais
Deus criou o infinito pra vida ser sempre mais

É Jesus este pão de igualdade
Viemos pra comungar
Com a luta sofrida de um povo
Que quer, ter voz, ter vez, lugar
Comungar é tornar-se um perigo
Viemos pra incomodar
Com a fé e a união nossos passos um dia vão chegar

O Espírito é vento incessante
Que nada há de prender
Ele sopra até no absurdo, que a gente não quer ver
Muito tempo não dura a verdade
Nestas margens estreitas demais
Deus criou o infinito pra vida ser sempre mais

No banquete da festa de uns poucos
Só rico se sentou
Nosso Deus fica ao lado dos pobres
Colhendo o que sobrou
Muito tempo não dura a verdade
Nestas margens estreitas demais
Deus criou o infinito pra vida ser sempre mais

O poder tem raízes na areia
O tempo faz cair
União é a rocha que o povo usou pra construir
Muito tempo não dura a verdade
Nestas margens estreitas demais
Deus criou o infinito pra vida ser sempre mais.

Cecília Vaz Castilho

Partager cet article
Repost0
24 mars 2020 2 24 /03 /mars /2020 20:15

Gaby a souvent faire référence de Oscar Romero dans les Ecos de Vitória. Il le présente ainsi :

 

Óscar Romero [1917-1980]. Considéré comme conservateur, il devient l'archevêque de San Salvador (Salvador). L'assassinat le 12 mars 1977, d'un prêtre de son diocèse (et ami personnel) le jésuite Rutilio Grande avec deux compagnons de voyage par un escadron de la mort, va tout changer : « La mort de Grande l'avait converti ». Il meurt assassiné à son tour pour avoir été le défenseur des droits de l'Homme et particulièrement des paysans de son diocèse.

 

Mgr Romero a été assassiné le 24 mars 1980, alors qu'il célèbrait la messe. Il a été canonisé le 14 octobre 2018.

 

Dans l'article 946 du DIAL, Marcelos Barros écrit pour le 25ème anniversaire du martyr de Mgr Romero : 

"Ni Jésus ni Romero n’ont voulu mourir. Ni l’une ni l’autre de ces morts n’ont plu ou ne plaisent à Dieu, tendresse infinie et source de vie. Romero et Jésus son maître ont vécu leur mission comme un acte d’amour. Dans la mesure où cette mission impliquait le risque d’être assassiné, ils ont été incompris et isolés. Romero a été assassiné alors qu’un soir, comme Jésus, il célébrait la Cène avec un groupe de ses plus proches amis. Pour lui, comme pour Jésus, cette eucharistie n’était pas seulement un acte cultuel. C’était le signe d’un don de sa vie. « Il avait aimé les siens qui étaient dans le monde, il les aima jusqu’à l’extrême » dit le quatrième Evangile à propos de Jésus (Jn 13,1). Cela pourrait se dire à propos de Romero, aussi.

Dans le monde entier, les mots que prononça Mgr Romero dans son sermon du dimanche, veille de sa mort, continuent à résonner : « Je suis souvent menacé. En tant que chrétien je ne crois pas en la mort mais en la résurrection. Si l’on me tue, je ressusciterai à travers le peuple salvadorien... En tant que pasteur, j’ai le devoir de donner ma vie pour ceux que j’aime, pour tous les Salvadoriens, y compris pour ceux qui vont m’assassiner. J’offre mon sang à Dieu pour la rédemption et la résurrection d’El Salvador. Le martyre est une grâce dont je ne me crois pas digne. Cependant, si Dieu accepte le sacrifice de ma vie, que mon sang soit semence de liberté et signe de ce que, bientôt, l’espérance va devenir réalité. Si Dieu accepte ma mort, que ce soit pour la libération de mon peuple et en témoignage d’espérance dans le futur. Vous pouvez faire savoir que si l’on parvient à me tuer je pardonne et je bénis ceux qui le feront. Puissent-t-ils être convaincus qu’ils perdent leur temps. Un évêque va mourir mais l’Eglise de Dieu, qui est son peuple, ne mourra jamais. »

40ème anniversaire de l'assassinat de "Saint Romero d'Amérique"

Si l’on me tue, je ressusciterai à travers le peuple salvadorien...

Saint Oscar Romero

Partager cet article
Repost0
17 mars 2020 2 17 /03 /mars /2020 13:46

Verônica Bezerra, l’auteure de cet article a un master en Droits et Garanties fondamentaux et est une spécialiste en Droits humains et Sécurité publique.

Marielle toujours présente ! par Verônica Bezerra

« L’assassinat d’une défenseure des Droits humains ne suffit pas pour faire cesser son combat, qui est une urgence. »

Marielle, toujours présente.

 

Le 14 mars 2018, sortant de sa dernière réunion de la journée, Marielle Franco a été assassinée d’une manière brutale, programmée et planifiée. Le projectile qui a traversé le corps noir d’une femme qui était en voie d’être une des plus grandes personnalités de ce pays a montré clairement combien la lutte pour les droits dérange ceux qui veulent maintenir leur pouvoir au prix de l’élimination de l’autre.

 

Si, vivante, Marielle incommodait par ses activités diverses et réfléchies dans beaucoup de domaines, morte, sa voix résonne encore plus et rien ne peut contenir la force qui émane de sa lutte. Le sang de Marielle est une semence qui fait fleurir la certitude qu’il n’y a plus de place pour l’impunité. Chaque fois que la vie d’un(e) défenseur(e) des Droits humains est fauchée, une question se pose, à laquelle a répondu avec justesse Herrera Flores, question qui remplit l’espace vide de l’absence : Pourquoi nous battons-nous pour les droits ? Pour cet auteur, des procès pour les Droits humains sont engagés, en premier lieu à cause de la nécessité « de l’accès aux biens vitaux indispensables » et, en second lieu, parce que les droits « ne tombent pas du ciel et ne vont pas non plus couler en rivières de miel de quelque paradis terrestre ».

 

L’auteur espagnol, dans son œuvre « La Réinvention des Droits humains » fait ressortir que l’accès aux biens « s’insère dans un processus plus vaste qui fait en sorte que les uns aient plus de facilité pour les obtenir et que, pour les autres ce soit plus difficile, ou même, impossible ».

 

Marielle, depuis toujours, avait compris que les droits se conquièrent par des processus de lutte. Elle a réinventé les diverses manifestations et a réussi à se soucier de toutes et de tous. Elle a compris aussi que, pour une petite partie de la population, rendue invisible et discréditée, l’accès aux biens et aux droits est impossible, c’est du côté de cette partie-là qu’elle s’est placée, sa voix leur ouvrant un espace pour avoir une place. C’est pour cela qu’elle dérangeait. C’est pour cela qu’on l’a supprimée.

 

Ses bourreaux ont oublié que l’interruption de la vie d’une défénseure des Droits humains de l’envergure de Marielle Franco, ne suffit pas pour faire cesser son combat, qui a retenti dans le monde entier et qui est une urgence. On ne le réduira pas au silence car il est loin de se terminer.

 

Trad Paul et Claudette Clemens

Partager cet article
Repost0
14 mars 2020 6 14 /03 /mars /2020 21:06

C'est ce que nos amis brésiliens écrivent aujourd'hui sur les réseaux sociaux, 2 ans après l'assassinat de cette jeune femme et de Anderson Gomes, le chauffeur qui l'accompagnait ce 14 mars 2020. 

Et une question est toujours récurrente : Qui les ont tués ?

Le portrait de Marielle a été peint au côté de celui du Padre Gabriel Maire à Cobi de Cima. 

Marielle est aujourd'hui le symbole de la lutte de nombreuses femmes, en particulier des femmes de couleur au Brésil.

 

 

Photo prise par François Phliponeau, le 23 décembre à Cobi de Cima.

Photo prise par François Phliponeau, le 23 décembre à Cobi de Cima.

Partager cet article
Repost0
26 février 2020 3 26 /02 /février /2020 15:05

Jeudi 5 décembre 2019, en partance pour le Brésil

 

« NE SOMMES-NOUS PAS TOUS, LES MEMBRES DE SON CORPS ? ! »

 

C’est impressionnant de quitter son pays natal pour réaliser un si grand voyage. C’est afin de parvenir au Brésil que je me prépare depuis plusieurs semaines. Je pars marcher sur les pas de Gaby Maire en compagnie de quelques amis. Nous ramasserons là-bas, sous les arbres de la liberté et de la justice, en compagnie d’une multitude de gens, les graines de non-violence que beaucoup ont fait pousser ensemble avec Gaby. Nous y célébrerons le 30ème anniversaire de sa vie donnée à nous tous. Rosaline me facilite le départ. Elle m’emmènera tout à l’heure à Dole rejoindre Jean-Marie Bouhans et Elisabeth Lamy avec qui je pars. Juste avant, afin de nous préparer à un tel voyage, nous allons célébrer la messe à l’abbaye d’Acey.

 

REUNIR LES TRAITS D’UNION

A travers l’eucharistie, nous approfondissons notre conscientisation. Là-bas au Brésil, en nous laissant travailler par le souffle qui animait Gaby, nos amis brésiliens nous feront découvrir et reconnaitre que tous les humains sont les membres du corps du Christ Jésus. C’est cette bénédiction que nous recevons de Jean-Marc, Benoit, Philippe et tous les frères. Nous prions en union avec Joëlle Amiet, ses enfants et petits-enfants. Avec eux nous communions avec Serge son mari, leur papa, leur papy, mort accidentellement il y a dix jours, à leur retour de Mont-Roland du Sénégal. Joëlle et Serge avaient préparé avec nous ce voyage afin de recevoir ce que Gaby et tous les témoins d’Amérique latine, d’Afrique et de la terre entière, veulent continuer à nous donner. Nous croyons qu’ils nous aiment à la ressemblance de Jésus et nous interpellent à nous engager à faire de même.

 

MAINTENIR LES RESURGENCES

Le frère Benoit de l’abbaye d’Acey nous permet de créer beaucoup de traits d’union entre les moines de son abbaye et nous, ainsi qu’avec les moines de Midelt au Maroc. En effet, c’est là que Jean-Pierre Schumacher avec Jean-Pierre Flachaire, Nuno, Antoine et José-Luis, vivent et agissent ensemble pour que humblement, leur communauté de Midelt soit une résurgence de Tibhirine. Ces frères cherchent comment « rester », s’enraciner, s’inculturer dans une terre, un milieu, une culture autres que celles où ils ont plongé leurs racines premières. Et n’est-ce pas cela que Gaby a cherché à réaliser « en restant » au Brésil alors qu’il était menacé de mort en raison de ses engagements ? N’est-ce pas à la ressemblance de Jésus que tous ces témoins ont donné leur vie pour celles et ceux qu’ils aimaient ?

 

NOUS METTRE EN CONDITION D’APPRENTISSAGE

C’est à 9 heures que nous arrivons chez la famille de Jean-Marie-Bouhans : son frère Pierre et leurs deux sœurs, Marie-Françoise et Anne. C’est là que nous retrouvons Elisabeth Lamy que Jean-Marie est passé chercher à Mont-sous-Vaudrey. Autour de la table familiale, savourant le café et le gâteau, nous entendons déjà des messages d’amitié de la part de Roberte et Patrice, Claude et Brigitte, Marie-Françoise et Claude, Antoinette et Rosine … Ils nous racontent chacun à leur manière comment ils se sentent emportés dans nos cœurs, du Jura jusque là-bas à Vitória. Un message de Rachel nous parvient par sa maman, nous disant qu’elle prépare notre rencontre avec les Brésiliennes et Brésiliens dans ce merveilleux pays où elle est déjà depuis quelques semaines. Ils nous signifieront comment en ces lieux, leurs vies se sont entremêlées avec celle de Gaby il y a un peu plus de 30 ans. L’Esprit de Jésus, qui les a fait se rencontrer et vouloir transformer leurs comportements et accéder à une existence digne et humaine, cet Esprit continue à souffler. Nous aurons des chances de le sentir nous proposer d’entrer chez nous aussi et de revenir avec nous, si nous nous mettons en condition d’apprentissage.

Après avoir salué les sœurs de Jean-Marie et Pierre ainsi que Rosaline, nous voilà en partance pour l’aéroport de Lyon Saint Exupéry. C’est Pierre frère de Jean-Marie qui nous y conduit. Quelle délicatesse là-aussi de faciliter ainsi notre voyage. Avant de prendre l’autoroute à Bersaillin, nous repassons par Mont-sous-Vaudrey car Babeth avait préparé des morceaux de fromage de comté qu’elle avait oubliés sur la table de la cuisine. Ce serait dommage de ne pas faire goûter ce si merveilleux produit de nos coopératives-fruitières à nos amis brésiliens.

 

JOURNEE DE GREVE ET MANIFESTATIONS

Nos billets d’avion, par souci d’économie, ont été pris il y a un peu plus de 6 mois. J’aurais préféré partir un autre jour que ce jeudi 5 décembre, car c’est le jour où en France beaucoup de gens vont faire grève à la SNCF et dans bien des domaines. Les manifestations auront pour but d’empêcher que leurs conditions de travail se détériorent, que baisse leur pouvoir d’achat, que perdure leur temps de travail, et soit raccourcie leur espérance de retraite. J’aurais bien voulu manifester en solidarité avec mes nombreux amis de Dole.

 

JEANNOT ET ERIC, SŒUR MADELEINE, MADAME MONTESSORI et CELESTIN FREINET.

Jeannot me gardera les articles de journaux qu’il sait si bien lire et ramasser grâce à ce qu’il a appris en compagnie d’Eric et de combien d’autres, par la médiation de leur institutrice la sœur Madeleine, à l’institut éducatif Jean Bosco au 27 de la rue Pasteur à Dole, là où l’abbé Gaby Bourgeois était directeur. Dans cette école, durant les années 70-80, arrivaient beaucoup d’enfants dont les parents avaient eu grande difficulté de leur trouver normalement une place. Afin que la sœur Madeleine Crespin devienne jardinière d’enfants, ceux auprès de qui elle s’était formée, l’avaient dotée d’outils et de méthodes qui nous émerveillaient. Sans qu’elle nous en dise expressément les noms, nous sentions que les personnes à qui elle se référait étaient à la fois cette grande dame qu’est Maria Montessori et aussi ce grand homme qu’est Célestin Freinet.

 

GREGORY ET PAOLO FREIRE

Durant l’année que nous venons de vivre, Grégory, mon jeune voisin, m’avait fait souvent mémoriser vitalement les paroles que j’avais tirées du livre  « Pédagogie des opprimés », il y a de nombreuses années : « Personne ne libère quelqu’un à sa place. On ne se libère jamais seul. On se libère ensemble. » Les paroles tombées de la bouche de Grégory que j’avais ramassées sur mon cahier-journal, étaient devenues comme une petite fiole d’huile essentielle. J’aimais en déposer quelques gouttes sur les endroits blessés ou tordus de nos affrontements humains, chaque fois que je rencontrais une personne blessée ou laissée seule. J’aimais beaucoup adjoindre ces deux noms : Grégory et Paolo Freire.

 

AEROPORT SAINT EXUPERY. BERNARD, FRANCOIS ET PERE JOSEPH WRESINSKY.

Le voyage dans la voiture de Pierre depuis Dole à Lyon Saint Exupéry se passe bien sans encombre. Nous voilà arrivés à l’aéroport. Nous repensons bien sûr à Antoine de Saint-Exupéry dans son avion mais aussi à Jeannot dans son petit camion (camion sur lequel Jeannot a mis une image du Petit Prince). Nous cassons la croute avec Pierre sur les coups de midi. Nous sommes dans un de ces espaces immenses de l’aéroport où je me sens appelé à penser que beaucoup de gens sont là pour des raisons semblables aux nôtres, afin que s’élève notre humanité. Nous sommes un « peuple immense », chantait le père Aimé Duval. Ce n’est pas toujours que ça va chantant. Nous sommes bien souvent pleurants. J’écris encore quelques lettres avant que nous ne partions et voici qu’arrivent pour nous rejoindre Bernard et François. Ça fait très exactement 20 ans que Bernard Colombe et moi nous nous connaissons. (Bernard était un prêtre fidei donum à Vitória comme Gaby). Nous avions réalisé du 16 au 30 Septembre 1999 la célébration du dixième anniversaire de la mort de Gaby au Brésil avec Yves Patenôtre, notre évêque, et une trentaine de Jurassiens.

Déjà, Bernard avait assuré un sacré lien entre les Brésiliens et nous.

Nous avions apprécié sa façon de nous faire découvrir quel souffle prophétique avait animé Gaby dans sa façon d’être homme et pasteur durant leurs années de ministère commun à Vitoria entre 1980 et 1984.

 

François, engagé comme volontaire dans le mouvement ATD Quart Monde, était venu à Dampierre en 2007, accompagné des familles en vacances à la Bise. Nous avions réalisé une ballade au pas des ânes, le long du chemin de halage. Il avait été le photographe de cette ballade.

Il m’avait offert un beau petit album de ses photos. François, apprenant que nous effectuons ce voyage sur les pas de Gaby Maire, afin de commémorer le trentième anniversaire de son assassinat, s’était inscrit il y a quelques mois pour venir vivre cet événement avec nous. Il nous proposait si nous le voulions bien, d’en être le témoin photographe, ce qui nous réjouissait beaucoup.

 

Durant la longue marche que nous faisons afin de parvenir à l’aire d’embarquement, François nous raconte comment le souffle du Père Joseph Wrezinsky le marque.

François : « J’ai retenu du Père Joseph qu’il faut sans cesse être dans un triple refus :

- la misère n’est pas une fatalité

- les gens qui sont dans la misère ne sont pas coupables

- il ne faut pas se priver de la science développée qui nous fait voir les capacités de chacun » .

 

Nous parlons beaucoup ensemble des personnes auxquelles nous nous référons : à Gaby Maire, à celles et ceux qui nous ont formés, particulièrement à Paolo Freire, dont j’amorce la lecture de son livre : «  Pédagogie de l’Autonomie ».

En attendant à la zone d’embarquement K 49 boarding, François nous cite une autre parole du Père Joseph: « la misère est l’œuvre des hommes. Seuls les hommes peuvent en s’organisant , la supprimer »

 

Il est environ dix-huit heures quand nous montons dans l’avion. Il nous faut un peu plus d’une heure pour aller jusqu’à Roissy. Et de là nous embarquons aux environs de 23 heures, nous voyagerons toute la nuit et nous nous réveillerons à peu près au moment où le soleil se lèvera sur le Brésil …

 

Nous atterrissons à Rio de Janeiro aux environs de sept heures. Marcel Renou et sa femme Teresa nous accueillent avec Carlita venue tout spécialement de Vitória. C’est Odilon, chauffeur de taxi qui les a amenés. Ils tiennent une petite banderole, avec ces mots : « Nous sommes très heureux de cœur et porte ouverte pour vous accueillir. »

Lucien Converset

Départ de Lyon, arrivée à Rio, puis chez Marcel et Teresa avec le portrait de Paulo Freire (Photos E. Lamy, et F. Philiponeau)Départ de Lyon, arrivée à Rio, puis chez Marcel et Teresa avec le portrait de Paulo Freire (Photos E. Lamy, et F. Philiponeau)Départ de Lyon, arrivée à Rio, puis chez Marcel et Teresa avec le portrait de Paulo Freire (Photos E. Lamy, et F. Philiponeau)

Départ de Lyon, arrivée à Rio, puis chez Marcel et Teresa avec le portrait de Paulo Freire (Photos E. Lamy, et F. Philiponeau)

Partager cet article
Repost0
16 février 2020 7 16 /02 /février /2020 09:00
Dom Pedro Casaldáliga lors du pélerinage des martyrs à São Felix do Araguaia en juillet 2016

Dom Pedro Casaldáliga lors du pélerinage des martyrs à São Felix do Araguaia en juillet 2016

A l'occasion des 92 ans de Dom Pedro Casaldáliga le 16 février, "Irmandades dos Mártires da Caminhada" (Fraternité des Martyrs du Chemin) publie cet article : 

Pedro Casaldáliga et la mémoire des Martyrs

 

Célébrer la vie de l’évêque Pedro Casaldáliga, 92 années de vie donnée pour la Vie, c’est célébrer les causes qu’il a défendues, qui sont des causes universelles, celles de Jésus de Nazareth, celles de l’Evangile :

  • La libération des pauvres
  • Les luttes sociales et écologiques
  • La défense de l’Amazonie
  • Le souci de la Maison commune, la Terre Mère
  • La passion pour le Royaume de Dieu et sa Justice
  • L’élaboration de l’agenda latino-américain et du Martyrologue
  • La propagation de la spiritualité des Martyrs.

 

La vie de Pedro est marquée par le martyre. Cela commence dans sa propre famille, un oncle prêtre a été assassiné pendant la guerre civile espagnole. A son arrivée dans le lointain São Félix d‘Araguaia, quatre enfants assassinés avaient été déposés à sa porte dans des boîtes à chaussures. Le martyre continue à le poursuivre tout au long de sa dure existence, avec les assassinats de tant de paysans, indigènes et riverains exploités, pillés, outragés par les maîtres du pouvoir et de l’agrobusiness.

 

En 1971, il a écrit « Une Église d’Amazonie en conflit avec les propriétaires de grands domaines agricoles et la marginalisation sociale » qui allait montrer au monde la dure réalité que vivait le Brésil sous la dictature militaire, ce qui a déclenché la colère de l’élite brésilienne et la persécution de ses collaborateurs. 

En assumant de plus en plus la cause du peuple, pour lui, la cause même du Christ, il devient la grande voix des pauvres de la terre.

 

La prise en charge de ces causes impliquait inévitablement de courir des risques, d’expérimenter le martyre tout proche, dans son propre corps. Et ce martyre va devenir concret avec l’assassinat du père Rodolphe Lunkenbein, alors coordinateur du CIMI (Conseil Indigéniste Missionnaire) et, quelques mois plus tard, celui du nouveau coordinateur qui, martyrisé, tombe à ses pieds, après l’avoir accompagné à la prison de Ribeirão Bonito dans l’Etat du Mato Grosso pour intervenir en faveur de deux femmes (Margarida et Santana) qui étaient torturées par les policiers de la région.

 

Ainsi la saga des Martyrs de Pedro a continué, toujours poursuivi, menacé pour avoir pris la défense de la vie, de la santé et de l’éducation du peuple, et, quand il s’agit de la défense des peuples indigènes, le danger est encore plus grand et réel étant donné qu’il doit s’absenter de son cher évêché.

 

(…) Il célèbre actuellement ses 92 ans ; son martyre quotidien continue puisqu’il est accompagné par son frère parkinson ainsi qu’il a coutume de dire et aussi très bien accompagné par tant de personnes qui lui sont chères et qui croient à ces mêmes causes et luttes qu’il a assumées fondamentalement, et qui, avec tant de martyrs, empruntent les mêmes voies : défendre la vie, préserver la terre, prendre soin de l’humanité.

 

(…)  Nous, frères et sœurs emboîtons le pas de ce prophète, ami et témoin fidèle et nous affirmons avec Iui, en réponse à ceux qui nous demandent ce qu’il reste de cette théologie de la Libération : « … Il en reste les pauvres et Dieu. Il y a eu de nombreuses théologies ; ce qui ne passe pas, c’est l’Evangile, c’est l’humanité et c’est aussi le Dieu des pauvres. Ce qui n’a pas passé non plus (et qui ne passera pas), c’est la théologie signée du sang des Martyrs, cette théologie qui a fait se lever l’espérance des Latino-Américains, celle qui a rendu possible que l’Eglise mette en pratique l’option pour les pauvres. Je me considère comme un théologien de la Libération, mais je ne suis pas théologien. Je prêche la Théologie de la Libération parce que je prêche l’Evangile depuis l’Amérique latine, je prêche l’option pour les pauvres. »

 

Dans la vie de Pedro, cette passion pour la mystique et pour la spiritualité des Martyrs se présente de diverses manières ; visible dans son être contemplatif, nous en avons été témoins en le voyant, en le sentant vivre cela dans sa vie quotidienne de prière, qui annonce et dénonce, toujours à la mémoire des vies données pour la Vie, dans l’enchantement des poésies, dans l’attention donnée au Sanctuaire des Martyrs, en célébrant la Pâque de Jésus le Martyr, dans la pâque (le passage) de nos Martyrs, dans la Paque du peuple aussi. Enfin, cette spiritualité des Martyrs dans la vie de Pedro s’exprime d’une façon spéciale dans les Pèlerinages des Martyrs.

Texte de Tonny et Myrim, pour la Fraternité des Martyrs

Traduits par "les amis de Gabriel Maire": Claudette et Paul 

 

Pélerinage auquel ont participé nos amis de Vitória en 2016. Ce pélerinage a lieu tous les 5 ans. Pélerinage auquel ont participé nos amis de Vitória en 2016. Ce pélerinage a lieu tous les 5 ans.
Pélerinage auquel ont participé nos amis de Vitória en 2016. Ce pélerinage a lieu tous les 5 ans. Pélerinage auquel ont participé nos amis de Vitória en 2016. Ce pélerinage a lieu tous les 5 ans.

Pélerinage auquel ont participé nos amis de Vitória en 2016. Ce pélerinage a lieu tous les 5 ans.

Revoir l'article qui relatait ce pèlerinage de 2016

 

Et nous découvrons dans l'article une photo de Dom Casaldáliga en 2006 avec l'étole des martyrs brodée par Sœur Josefina. Elle en a brodé une semblable pour l'association "Les amis de Gabriel Maire" ainsi qu'au père Manoel, avec le nom du Padre Gabriel.

3 étoles brodées par Soeur Josefina.
3 étoles brodées par Soeur Josefina.3 étoles brodées par Soeur Josefina.3 étoles brodées par Soeur Josefina.

3 étoles brodées par Soeur Josefina.

Pedro Casaldáliga e a Memória Martirial

 

Celebrar a vida do bispo Pedro Casaldáliga, 92 anos de vida doada pela Vida, é celebrar as suas Causas, que são causas universais, Causas de Jesus de Nazaré, Causas do Evangelho:

 

- a libertação dos pobres;

- as lutas sociais e ecológicas;

- a defesa da Amazônia;

- o cuidado com a Casa Comum, a Pátria Grande;

- a paixão pelo Reino de Deus e sua Justiça;

- o assumir a Agenda Latino-Americana e o Martirológio;

- o cultivar a Espiritualidade Martirial.

 

A vida de Pedro é marcado pelo martírio, e começa em sua própria família, onde um tio padre foi assassinado durante a guerra civil espanhola. Ao chegar na longínqua São Felix do Araguaia foi recebido com quatro crianças mortas deixadas em caixas de sapatos na porta de sua casa. O martírio segue e o persegue na dura vida e mortes de tantos camponeses, indígenas e ribeirinhos explorados, saqueados, ultrajados pelos donos do poder e do agronegócio.

 

Como uma carta denúncias de tantos martírios, escreveu em 1971 “Uma Igreja da Amazônia em conflito com o latifúndio e a marginalização social”, que mostraria ao mundo a dura realidade em que vivia o Brasil sobre a ditadura militar, o que ocasionou a ira da elite brasileira e a perseguição aos seus colaboradores.

 

Assumindo cada vez mais as causas do povo que é para ele as causas do próprio Cristo, torna-se a grande voz dos pobres da terra.

 

Neste assumir estas causas implicava inevitavelmente correr riscos, vivenciar o martírio bem próximo, na própria pele. E esse martírio vai se tornando concreto com a Morte do Pe. Rodolfo Lunkenbein, na ocasião coordenador do CIMI (Conselho Indigenista Missionário) e meses depois o novo coordenador do CIMI, Pe. João Bosco Penido Burnier tomba martirizado aos seus pés, após o acompanha-lo a delegacia/cadeia de Ribeirão Bonito-MT, (hoje Ribeirão Cascalheira) para interceder por duas mulheres (Margarida e Santana) que estavam sendo torturadas pelos policiais da região.

 

Assim seguiu a saga martirial de Pedro, sempre perseguido, ameaçado por defender vidas, saúde e educação ao povo, e se tratando da defensa do povos indígenas o perigo se tornaram mais duro e real, tendo que se ausentar por um período de sua amada Prelazia.

 

Celebrando estes dias seus 92 anos de vida, segue o seu martírio cotidiano, sendo acompanhado pelo “irmão parkinson” como costumava dizer, e também muito bem acompanhado por tantas pessoas queridas que acreditam nas mesmas causas e lutas que ele assumiu radicalmente, e que seguem com ele e com tantos mártires estas mesmas trilhas; defender a vida, preservar a terra, cuidar da humanidade.

 

Seguimos irmanados e irmanadas com este profeta, amigo e testemunha fiel e com ele afirmarmos essa máxima ao perguntarem o que fica dessa tal Teologia da Libertação: “...ficam os pobres e fica Deus. Têm havido muitas teologias, e o que não passa é o Evangelho, não passa a humanidade, nem passa o Deus dos pobres. Esta tem sido (e será) a teologia mais assinada com o sangue dos mártires, a que levantou a esperança dos latino-americanos, a que possibilitou que a Igreja fizesse opção pelos pobres. Considero-me teólogo da Libertação, mas não sou teólogo. Eu prego a Teologia da Libertação porque prego o Evangelho a partir da América Latina, prego a opção pelos pobres.”

 

Na vida de Pedro está presente de várias maneiras essa paixão pela mística e pela espiritualidade martirial; visível em seu ser contemplativo, e temos testemunhado ao ver, sentir, viver isso em sua vida cotidiana de oração, de anúncio e denúncia, sempre na memória das vidas doadas pela Vida, no encanto das poesias, no cuidado com o Santuário dos Mártires, no celebrar a páscoa do Mártir Jesus, na páscoa dos nossos mártires, na páscoa do povo. Enfim, essa espiritualidade martirial na vida Pedro se expressa de modo especial nas Romarias dos Mártires.

 

Tonny e Mirim, pela Irmandade dos Mártires.

Partager cet article
Repost0
12 mai 2019 7 12 /05 /mai /2019 08:00

Gabriel Longueville a été proclamé bienheureux le samedi 27 avril 2019 à La Rioja, en Argentine, par le cardinal Giovanni Angelo Becciu, préfet de la Congrégation pour la Cause des Saints. Le cardinal a également béatifié au cours de la même cérémonie Mgr Enrique Angelelli, évêque de la Roja, le vicaire Carlos de Dios Murias et Wenceslao Pedernera, laïc, tous martyrs de la foi.

 

Gabriel Longueville, né le 18 mars 1931 à Étables et mort assassiné le 18 juillet 1976 à Chamical, est un prêtre du diocèse de Viviers, connu pour avoir été un proche collaborateur de Mgr Enrique Angelelli. Tué pendant la dictature militaire en Argentine pour avoir protégé les opprimés du régime et les pauvres, l’Église catholique l’a reconnu martyr en juin 2018. Il a été proclamé bienheureux lors d’une cérémonie de béatification le 27 avril 2019, à La Rioja, en Argentine, par le cardinal Giovanni Angelo Becciu.

source diocèse de Viviers

 

Jean-Marie Bouhans, prêtre jurassien qui a vécu sous la dictature en Argentine témoigne :

Bienheureux Gabriel Longueville

“Je connaissais personnellement le Père Alfie Kelly. Un prêtre qui pensait seulement à Dieu, comme vous le savez. J’ai suivi sa tragédie avec un sentiment de foi, qui est la clé de sa vie et sa mort”

disait le pape François en 4 juillet 2016.

C’était pour le 40° anniversaire de l’assassinat des cinq religieux pallotins dans une paroisse de Buenos Aires. Pour ma part, je connaissais seulement le neveu du P. Kelly, secrétaire de l’évêque de Viedma qui me reçut dans son diocèse argentin. Il avait échappé de peu au « massacre de San Patricio ». Animant une rencontre de jeunes, il n’était pas rentré dormir dans la communauté. 


Au cours du même mois, la série noire continue. 

Bienheureux Gabriel Longueville

Le 19 juillet 1976, c’est la mort de Gabriel de Longueville, prêtre français  et Carlos de Dios Murrias, franciscain assassiné à Chamical,. Quelques jours plus tard, le 25 aout, c’est le tour d’un catéchiste, Wenceslao Pedernera,  père de famille et organisateur de la pastorale rurale, et  Mgr Enrique Angelleli le 4 août. J’étais le 19 juillet 1996 pour le 20° anniversaire de la mort de Carlos et Gabriel : J’en garde entre autres trois souvenirs : le théatre des jeunes la veille au soir ; après un fresque de certains étapes bibliques et de l’histoire latino- américaine : la disparition de Gabriel et de Carlos de Dios. « On les emmena on ne sait où, mais ici chacun sait bien où ils furent emmenés ».  


Et si cela n’était pas clair pour tout le monde, le lendemain avant la messe, à l’endroit où furent retrouvés les corps de Gabriel et de Carlos, il y eut l’intervention d’une femme très agée, courbée par l’âge : « Mon marie et moi, disait-elle, on aimait bien Gabriel et Carlos. Le jour où on retrouva les corps de Gabriel et Carlos, mon mari les sut trop tard. Il n’avait pu déposer une demande d’absence pour assister aux obsèques. Il en fut peiné. Le matin des obsèques il coupa des fleurs dans le jardin, en fit un bouquet et le déposa à la chapelle de la base militaire avec un petit mot « Pour Gabriel et Carlos ». Mon mari n’était pas militaire mais simplement balayeur à la base.  Et ils ont failli le renvoyer, le tuer pour cela. Alors qu’ils viennent nous dire que ce n’était pas eux.


Dans l’après-midi, au cours d’un temps de célébration près de la tombe de Gabriel et Carlos : le P. Luis Coscia, président de la Conférence latino-américaine des religieux ouvrait la célébration par cette remarque: « Les temps ont bien changé. Les première années après la mort de Gabriel et Carlos, quand on s’approchait de la tombe deux hommes en civil étaient là pour nous prendre en photos ».


Il y aurait encore à reprendre les pensées  de l’évêque Angelleli qui ont formé toute une spiritualité dans les communautés de Base en Argentine :


•    Une oreille collée au peuple et l’autre à l’évangile.
•    N’ayez pas peur de mettre les pieds dans la boue.
•    Il faut continuer d’avancer
•    Je suis heureux de vivre en cette époque.

 

L’année suivante, en 8 décembre 1977 ce sera la disparition du groupe de la Santa Cruz, une paroisse de Buenos Aires où se réunissait les Mères de la Place de Mai et Alice Domon, une franc comtoise. Léonie Duquet autre franc comtoise sera arrêtée deux jours plus tard. Elles finiront dans les vols de la mort.
 

Bienheureux Gabriel Longueville

Jean-Marie représentera l'association Gabriel Maire à Etables le 8 juin. 

 

Le diocèse de Viviers fêtera la béatification le samedi 8 juin prochain dans le village natal du père ardéchois, à Étables, près de Tournon-sur-Rhône.

Programme de la journée :

A partir de 10h : Exposition et films dans l’église d’Etables

10h30 - 11h30 : Table ronde dans l’église "Engagement de l’Eglise à partir des plus pauvres,
Là-bas et ici, hier et aujourd’hui"

12h : Inauguration de la plaque commémorative (maison de Gabriel Longueville)

12h - 14h30 : Exposition et films sous le chapiteau (lieu où se déroule la messe)

13h30 - 14h30 : Table ronde sous le chapiteau "Quatre martyrs … Pourquoi et comment ?"

15h : Messe présidée par Mgr Balsa en présence de Mgr Blondel et Mgr Bongils, évêques émérites, et Mgr Colombo, évêque de la Rioja, avec confirmations des adultes

19h30 - 21h30 : Veillée avec les Scouts de France

 

 

La force des pauvres

 

Livre qui retrace le parcours de Gabriel Longueville en lien avec Mgr Enrique Angelelli, évêque de la Roja, le vicaire Carlos de Dios Murias et Wenceslao Pedernera, laïc, tous martyrs de la foi.

Ed Karthala

 

Ce livre sera disponible à l'assemblée Générale des amis de Gabriel Maire à Port-Lesney le 22 juin 2019.

Partager cet article
Repost0
24 mars 2019 7 24 /03 /mars /2019 22:29
oeuvre de Luiz Quintanilha

oeuvre de Luiz Quintanilha

Alexandre Martins fait partie des 5 martyrs peints sur une superbe fresque dont nous vous avons parlé en décembre... Voir ici. 

Sur cette fresque on peut voir de gauche à droite Gaby, Marielle Franco, Alexandre Martins, Paulo Cesar Vinha et soeur Cleusa.

Aujourd'hui 24 mars, c'est le 16ème anniversaire de l'assassinat d'Alexandre, cet homme qui a exercé les fonctions de juge pénal dans l'état de l'Espírito Santo, devenant un symbole de justice et de courage par sa détermination à lutter contre l'impunité et le crime organisé dans l'état. Il avait seulement 33 ans quand il a été assassiné le 24 mars 2003.

 

Luiz Quintanilha, qui a réalisé cette oeuvre, nous a donné son accord pour réaliser des cartes postales que vous pourrez nous commander et qui seront disponibles lors de notre assemblée générale du 22 juin.

 

 

Partager cet article
Repost0
28 novembre 2018 3 28 /11 /novembre /2018 08:30

Cet article est reposté depuis Lulu en camp volant.

Partager cet article
Repost0
12 mars 2018 1 12 /03 /mars /2018 13:36

Mise à jour de l'historique réalisé par Raymond Perrin, président de l'association

 

Gabriel Maire, un prêtre assassiné au Brésil, il y a 28 ans.


Le crime commandité restera impuni.
 

 

A la fin de l’entretien organisé par une chaîne de télévision locale, le 21 décembre 1989, le père Gabriel Maire conclut ainsi : « Dieu est venu le jour de Noël cheminer avec nous pour faire l'histoire. Et ça, c'est totalement biblique. »
Et le journaliste d'ajouter : « Joyeux Noël et soyez toujours l’acteur de votre histoire. » 
    
     

Cette histoire a commencé en 1936, à Port-Lesney dans le Jura et se terminera tragiquement près de Vitória, capitale de l’État de l'Esprit Saint, deux jours après l'entretien. Le père avait cinquante-quatre ans.

 

Une vocation singulière 

 

« Que ce que je fais puisse contribuer à faire avancer la Paix, par la Justice et le Partage. Joie et Espérance ! » C’est ce que Gabriel Maire écrivait la veille de son envol pour le Brésil en 1980.
    

Les Échos de Vitória. C'est le nom du petit périodique qu'il avait imaginé avant son départ et qui devait être un pont qui allait réunir le prêtre jurassien avec, d'un bord de l'océan, sa famille, à commencer par sa mère, Marie-Thérèse, sa sœur, Pierre, Bernard et Joseph, ses frères, et ses nombreux amis en France, et, de l'autre bord, tous les Brésiliens avec lesquels il allait vivre pendant neuf ans. 1


Après l'assassinat, la publication des Échos de Vitória  sera reprise en France par l’association Les Amis de Gabriel Maire qui a été aussitôt fondée à Port-Lesney. Elle le fera en liaison avec l'association Padre Gabriel Maire pour la défense de la vie qui a été créée à Vitória. Celle-ci reste toujours soutenue par l'association jurassienne. Un blog a été créé en septembre 2010 : http://amisgaby.over-blog.com/, avec traduction partielle en portugais, pour mieux partager les informations, les réflexions et les actions.

« Acteur de son histoire », il l'aura été. Après le séminaire de Vaux-sur-Poligny dans le Jura, vingt-huit mois de service militaire, effectué pour moitié en Algérie. Ordonné prêtre, il est nommé à la paroisse Saint-Jean à Dole (1963–1969) puis à la cathédrale de Saint-Claude (1969–1980) puis c'est le départ pour le Brésil. Ce sera là autant d’actes, de choix précis, réfléchis, assumés dans leur intégralité. 


Cette même année, il affirme ceci : « J’ai la conviction que je suis un homme, un chrétien et un prêtre ».


Les réalités sociales dont il prend conscience l’amènent à fonder, en 1976, le Mouvement Populaire des Citoyens du Monde. Au cours de cette année, il reçoit à Saint-Claude l’abbé Pierre, le fondateur du mouvement Emmaüs qui lutte contre l'exclusion. Gaby, ses proches l'appellent ainsi, est alors vicaire à la cathédrale.


A ce moment de sa réflexion, il veut concrétiser ce qu’il considère comme un échange indispensable entre les hommes de tous les pays. Sa décision de partir pour le Brésil correspond à une recherche de témoignages « pour faire connaître l’indispensable solidarité », dit-il. Vivre l’Évangile, donner à vivre l’Évangile, c'est également cela pour lui.

 

L'engagement pour le Brésil

 

Pourquoi le Brésil? C’est qu'il observe que, dans ce lointain pays d'outre-Atlantique, il existe une Église particulièrement proche des plus pauvres. Alors que l'expression vient du continent latino-américain, le pape Jean-Paul II, bien après le concile de Vatican II, intégrera officiellement « l'option préférentielle pour les pauvres » à l'enseignement social de l’Église. Cet engagement est aussi le fruit de sa rencontre avec Dom Helder Camara, évêque de Recife - Olinda.


Pour Gabriel Maire, venu comme prêtre Fidei donum, il est inconcevable que l'on puisse dans un pays en voie de développement, en même temps, « donner de l’argent aux pauvres et soutenir ceux qui les oppriment et les maintiennent en tutelle. » (Échos de Vitória, n°1, 1980).


Pour mieux accompagner tous ceux qu’il va côtoyer dans son ministère, avec le soutien de nombreuses équipes, Gaby développe des réalisations concrètes : organisation d’une bibliothèque, soutien à un journal féminin : Femmes d’Action recherchant la libération, etc. Il met au point un centre d’accueil pour les « enfants exceptionnels » (alors qu'on les nomme handicapés chez nous), un lieu où leurs familles pourraient travailler. 


En 1988, il lance un appel à tous ses amis de France pour l'aider à construire un centre de formation destiné à l'ensemble des communautés ecclésiales de base (CEBs). Le centre Dom Luis Fernandes sera construit avec la participation intense de paroissiens et, après la mort de Gabriel, sera achevé malgré des difficultés considérables. Il est bâti dans un quartier pauvre où les CEBs que Gaby a organisées et les mouvements populaires sont puissants. Les détenteurs de biens ou de privilèges commencent à s’inquiéter, les intimidations et les menaces vont s’amplifier jusqu'à la lettre anonyme. 


Pasteur au charisme puissant, le père Gabriel draine les foules les jours de célébration, de pèlerinage, de procession, de romaria… Il manifeste un entrain, une allégresse qui n'est pas dénuée d'humour. Ses homélies sont écoutées avec ferveur. Il est le coordonnateur des CEBs de Cariacica et de Viana, agglomérations satellites de la capitale de l'État.


C'est un prêtre qui anime, au sens premier du terme, la vie des communautés : préparation de sa journée dans la baraque qu'il occupe au cœur de la favela, réunions des équipes de la Pastorale ouvrière, des groupes de femmes, de la Pastorale de la Jeunesse, du groupe Foi et Politique, etc... et les multiples visites quotidiennes aux paroissiens. On pourrait difficilement citer tous ceux qu'il considère comme les siens. 

 

Ses frères et ses amis

 

Retenons-en quelques uns.

 

Ils s'appellent José et Carlinda, les premiers à l'avoir accueilli à son arrivée dans les quartiers pauvres. Après avoir élevé ses dix enfants, Carlinda décidera d'apprendre à lire et à écrire puis fera, à terme, des études de pédagogie, cela grâce à l'impulsion et au soutien de Gaby. 

 

Carlita et Roberto de Vitória, amis solides, qui cacheront le prêtre  à la suite de la première menace. Ils l'avaient rejoint en France pour partager avec lui des vacances. Écartant toute pression pour un retour au pays, même temporaire, il avait sans doute à l'esprit les mots du prophète Isaïe : « Le Seigneur mon Dieu m'a ouvert l'oreille, et moi, je ne me suis pas révolté, je ne me suis pas dérobé. J'ai présenté mon dos à ceux qui me frappaient... ». Ce même choix, ce même destin, sera celui des moines trappistes de Tibhirine en 1996.


Dárcio, engagé très jeune comme agent pastoral à ses côtés et qui l'accompagnera en France, ainsi que Cleunice son épouse, Joanna, Jovanir, Penha Dalva, Raquel et Rogério. Ils sont créateurs du Groupe du 23, qui se réunit chaque mois à la date du meurtre pour prier, en lien spirituel avec Gabriel. Ce groupe est autonome par rapport à l'association historique. 2


Jovanir, le jour de l'assassinat, prendra la décision grave et oblative de s'engager sur la trace de Gaby en entrant dans les ordres. 

Il faut citer également les prêtres français Fidei donum qui ont fait équipe avec Gabriel à Vitória: Jean, Bernard, Marcel et... Marcel.

 

Un ministère tragiquement interrompu

 

Son engagement humain et social est lucide, cohérent : quand de faux propriétaires voudront reprendre des terrains ruraux, illégalement classés urbains donc à bâtir, et occupés par des « sans toit » qui seront expulsés par la police, le père Maire dit qu’il ira jusqu’au bout pour dénoncer ces irrégularités.


C’en est trop pour ces exploiteurs avides de profits supplémentaires. Ils s’apprêtent à monter une opération mafieuse et commencent à recruter des tueurs à gages.

 

Au cours des derniers jours, il reçoit deux appels téléphoniques dont celui-ci : «Curaillon, tu es en train de ruiner nos plans, pour cela tu vas mourir.» Les menaces formulées en juillet vont être mises à exécution en cette fin de journée du 23 décembre 1989, alors que, dans sa voiture, il rentre du mariage qu'il vient de célébrer. 
Il a suffi d'une balle tirée en plein cœur.

 

La nouvelle a scandalisé tout le pays et bien ailleurs. Au-delà de toutes les expressions de stupéfaction, de colère, de lamentation, de révolte, tout a été dit dans ce cri désespéré de Dárcio : « Ils firent avorter notre Noël, en avançant le Chemin de Croix, sans que nous soyons encore arrivés à la Résurrection. »

 

Une si longue procédure

 

En 1991, un premier procès fait condamner deux hommes pour vol mais l’avocat de la famille, maître Ewerton Guimarães, refusant la qualification de «crime crapuleux», fait réaliser une expertise professionnelle complète qui accrédite la thèse opposée. Il sera menacé, son cabinet sera déserté par la clientèle. Sa position correspond à des indices contradictoires, au sentiment des amis du prêtre et à celui de la population en général. L'avocat qui avait fourni à la justice une reconstitution contradictoire mais très convaincante des événements sera, lui aussi, menacé. 
    

 

Enfin, en 2007, un juge éclairé, Pedro Valls Feu Rosa, exprime sa honte et s’exclame, en français : « Père Gabriel, pardonnez le pouvoir judiciaire du Brésil pour ce retard injustifié ! » Il annule la sentence précédente. Le meurtre est requalifié en « crime commandité ». Cependant, la police fédérale, après enquête, réclamée en 2009 par une pétition de vingt-cinq mille signatures, n'acceptera pas ce jugement…

 

Évoquons maintenant les interventions diverses en faveur de la cause du père Gabriel Maire. Elles se sont multipliées au cours des années.


    
En France, la famille a été formidablement active et s'évertue à le rester malgré l'usure du temps. Quant aux  instances qui ont été sollicitées, citons, par exemple, le ministère des Affaires étrangères qui a été alerté par Jean-Marie Sermier, le député du secteur. Citons aussi le président du CCFD-Terre Solidaire, l'avocat honoraire Guy Aurenche, qui a rapidement déposé une plainte auprès de la justice française, à la demande de la famille, etc. Il faut souligner la part des évêques du diocèse de Saint-Claude : Gilbert Duchêne puis Yves Patenôtre qui participeront à des délégations à Vitória à l'occasion de journées commémoratives, Jean Legrez qui le fera pour les vingt ans suivant le crime. Vincent Jordy, l'évêque actuel, est très sensible au parcours de ce prêtre assassiné. Ces prélats ont toujours manifesté leur aide et leur solidarité fraternelles. Bien entendu, l’association française Les Amis de Gabriel Maire est très impliquée.


Au Brésil, sont actifs ou l'ont été, au gré des circonstances et au gré du temps, les archevêques titulaire, Dom Silvestre et  auxiliaire, Dom Geraldo, et actuellement l’archevêque Dom Luiz, le député Claúdio Vereza, efficace et fidèle, les représentants du Conseil d’État des Droits de l’Homme, ceux du Programme de protection des défenseurs des Droits de l’Homme, la section locale d'Amnesty Internationale, la commission Justice et Paix de l'archevêché de Vitória, etc. Et, bien sûr, les membres de l’association Padre Gabriel Maire pour la défense de la vie.

 

En 2011, intervient un nouveau jugement qui, vu les contradictions nombreuses, conclut bien en faveur de la thèse du « crime commandité ». En effet, l'intervention d'un groupe de représentants associatifs, avec à sa tête le député Claúdio Vezera, a permis l’accélération de la procédure. Le recours des avocats de l’accusation a été entendu et le procès-verbal va passer de la Chambre criminelle à la Cour d’Assises pour une nouvelle définition juridique du crime, les accusés, Flávio et Nilson, devant être jugés pour homicide.  
 

C'est un procès avorté qui se déroulera le 30 octobre 2014, l'un des deux prévenus s'étant présenté sans avocat. C'est la cause de l'ajournement prononcé dès l'ouverture. Maître Fransisco Herkenoff et ses associés dont maître Verônica Bezzera, tenteront de faire valoir, entre autres, les interruptions successives de la procédure pour éloigner le spectre de la prescription.


Mais cette prescription est, finalement, prononcée en janvier 2016. Les accusés vont être relaxés, les pièces à conviction : revolver, balles, etc. seront détruites. L’appât du gain, la corruption et la violence ont fait leur œuvre. On a délibérément fait traîner le procès. L'impunité a triomphé.


Jovanir s'écrit : « C'est comme si Gaby était assassiné une deuxième fois ! »

 

Maître Verônica Bezzera du cabinet Herkenhoff, restée désormais l’avocate mandatée par la famille, à savoir Bernard Maire, frère de la victime, avec le financement de l'association française Les Amis de Gabriel Maire, a poursuivi pourtant la lutte avec courage et détermination : elle a obtenu la suspension de la prescription et la transmission du dossier au niveau supérieur géré maintenant par le juge Pedro Valls Feu Rosa qui avait agi en notre faveur en 2007. Chrétienne fervente, animée par l'Espérance, elle s’appuie sur une foi vive en la Vérité. Quand elle plaide, elle a devant elle, sous les sourires mais avec le grand respect de ses confrères, une image du Christ et une image de sainte Rita !

 

Cependant, le 18 octobre 2017, l’un des jours les plus tristes de sa vie, dit-il, le juge Pedro Valls Feu Rosa, contraint par la loi brésilienne3, prononce, le cœur lourd, la prescription. On apprend, à cette occasion, que cet homme a été touché dans son proche entourage familial par deux assassinats restés impunis. Dans une longue déclaration, véritable page d’anthologie, Il revient sur le parcours du prêtre en exprimant son admiration pour lui, en relevant le don que ce dernier a fait de sa vie au service du peuple brésilien. Cette reconnaissance officielle est une forme de victoire. Citant divers philosophes, écrivains, hommes politiques, le juge Feu Rosa n'hésite pas à se référer à Émile Zola et à accuser – il utilise le mot - le système judiciaire brésilien qui a permis que triomphe l'impunité. Il termine ainsi, de façon poignante, dans la langue natale du père :


« Excusez-moi, France, parce que la mort de votre fils Gabriel reste impunie.
Excusez-moi, Église catholique de France, parce que notre omission a fait d’un Père un martyr.
Excusez-moi, Père Gabriel - excusez-moi, Père, pour l’absence de justice.
Excusez-moi ! »

 

 L'Espérance demeure


    
À l'annonce de son assassinat, sa famille, ses amis, tous ceux qui ont connu le père avaient été dévastés mais ils ont continué leur cheminement d'hommes et de chrétiens, comme ils ne cesseront de le faire depuis le jour où, par milliers, les Brésiliens ont accompagné en cortège sa dépouille à l'aéroport de Vitória, derrière leur archevêque, Dom Silvestre qui accompagnera le cercueil jusqu'en France. Sur des banderoles, ils avaient tracé ces quelques mots de gratitude
 : «Merci père Gabriel pour ne t'être jamais tu ».     


Auparavant, en attendant sur une place l'arrivée du corps, quelques heures après la mise à mort, Ils avaient écrit pour celui qu'ils tiennent pour un prophète : « Gabriel, ils t'ont fait taire. Mais la semence que tu as plantée va être arrosée avec amour, car ton esprit demeure vivant avec nous. »
 

Lors de la messe du septième jour, Dom Geraldo, l’archevêque auxiliaire, eut cette première parole : « Père Gabriel, merci à ta famille, à ton diocèse de Saint-Claude, à ta patrie. » Il termina par ces mots : « Que le sang du père Gabriel et le sang de tous ceux qui donnèrent leur vie pour la cause du règne de Dieu, mêlé maintenant au sang rédempteur du Christ, féconde cette terre de notre vie et fasse germer la Justice et la Paix. »    
 

Si l'option prioritaire pour les pauvres a été liée au cœur même de sa foi qui l'invitait naturellement à imiter la vie du Christ, Gabriel n'hésitait pas à dire : « Je préfère une mort qui conduise à la vie plutôt qu'une vie qui conduise à la mort. » 


Prêtre et Citoyen du monde, mort par amour et par conviction, le père Gabriel Maire a donné sa vie pour avoir accompagné les plus petits, les plus faibles, les plus menacés, entrant ainsi, comme l'expriment les chrétiens de Vitória, dans la litanie des martyrs honorés lors des pèlerinages. 


En cela, sa vie aura été conforme à cette parole lumineuse du Christ Jésus que rapporte l'apôtre Jean : « Il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis ».


Et nous, ses frères dans la foi et ses amis d'un bord à l'autre de l'Atlantique, regardant l'horizon prophétique qu'il nous a indiqué, avec Claúdio, nous ne cesserons de proclamer :

 

« Padre Gabriel, presente ! »
 

Hommage au Padre Gabriel Maire qui quitte le Brésil pour être inhumé en France.

Notes :

1 : Un ouvrage intitulé Gabriel Maire, un prêtre français assassiné au Brésil, 1936-1989, rassemble toutes ces lettres, accompagnées de divers témoignages  (collection Signes des temps, dirigée par Robert Dumont, Éditions Karthala, Paris,   2013). Cet ouvrage aura un équivalent brésilien rédigé en 2016 (voir note 2).

2 : Ces sept amis ont rédigé un mémorial émouvant dont le titre reprend la devise du Padre Gabriel. « Prefiro morrer pela vida a viver pela morte », Ed. do Autor, Cariacica, ES, Brasil, 2014. Ils traduiront ses lettres dans un livre en 2016.

3 : Sont jugés d’abord les accusés incarcérés. Depuis 2016, il n’y en a plus dans l’affaire Maire. Vu la lenteur de la justice, le dossier n’aurait pas été réexaminé avant l’échéance fatale qui allait tomber en juin 2018. Permettant d’éviter cette attente cruelle et inutile, le juge a décidé d’anticiper, courageusement.

Partager cet article
Repost0
12 mars 2018 1 12 /03 /mars /2018 13:10

Dimanche 25 mars à 17h00

 AUDITORIUM au 20 rue Mégevand

Besançon

 

Le Théâtre de la Clairière présente « Lettres d’Alice Domon » pour une lecture animée par Alix Baudoin.

 

Alice Domon, religieuse franc-comtoise, a été assassinée en décembre 1977 à Buenos Aires pour s’être solidarisée avec les Mères de la place de mai au temps de la dictature militaire. Elle a laissé une correspondance avec sa famille et ses proches, où l’on découvre ses engagements et sa personnalité de femme-témoin.

 

 

Faites-les taire tant que vous voulez ! Quand ils se tairont, ce sont les pierres qui crieront, les pierres elles-mêmes.

(Luc 19, 40)

repris sur le site du diocèse de Besançon

repris sur le site du diocèse de Besançon

Venez nombreux !

Partager cet article
Repost0
1 novembre 2017 3 01 /11 /novembre /2017 08:12

Belle fête de Toussaint à tous !

 

avec ce chant de Zé Vicente.

O, o, o, o, O, o, o, o
Pai nosso, dos pobres marginalizados
Pai nosso, dos mártires, dos torturados.
Teu nome é santificado naqueles que morrem defendendo a vida,
Teu nome é glorificado, quando a justiça é nossa medida
Teu reino é de liberdade, de fraternidade, paz e comunhão
Maldita toda a violência que devora a vida pela repressão.
O, o, o, o, O, o, o, o

Queremos fazer Tua vontade, és o verdadeiro Deus libertador,
Não vamos seguir as doutrinas corrompidas pelo poder opressor.
Pedimos-Te o pão da vida,
O pão da segurança,
O pão das multidões.
O pão que traz humanidade,
Que constrói o homem em vez de canhões

Perdoa-nos quando por medo ficamos calados diante da morte,
Perdoa e destrói os reinos em que a corrupção é a lei mais forte.
Protege-nos da crueldade,
Do esquadrão da morte,
Dos prevalecidos
Pai nosso revolucionário,
Parceiro dos pobres,
Deus dos oprimidos
Pai nosso, revolucionário,
Parceiro dos pobres,
Deus dos oprimidos
O, o, o, o, O, o, o, o

Notre Père des Martyrs

 

Notre Père des pauvres qui sont marginalisés

Notre Père des martyrs et des torturés.

Ton nom est sanctifié par ceux qui meurent en défendant la vie

Ton nom est glorifié quand c'est la justice qui est notre critère

Ton règne est fait de liberté, de fraternité, de paix et de communion.

Maudite soit toute violence qui détruit la vie en la réprimant.

Nous voulons faire ta volonté, tu es le vrai Dieu libérateur

Nous n'allons pas suivre les doctrines

corrompues par le pouvoir oppresseur.

Nous te demandons le pain de la vie, le pain de la sécurité,

le pain des multitudes

Le pain qui apporte avec lui l'humanité, la bienveillance,

qui construit l'homme et non pas les canons.

Pardonne notre peur quand nous nous taisons face à la mort

Pardonne et détruis les pouvoirs où règne la corruption

Protège nous de la cruauté, des escadrons de la mort,

des gens arrogants

 

Notre Père révolutionnaire, partenaire des pauvres, Dieu des opprimés.

Notre Père révolutionnaire, partenaire des pauvres, Dieu des opprimés.

 

Partager cet article
Repost0
23 février 2017 4 23 /02 /février /2017 22:16

En mémoire de Soeur Dorothy, assassinée le 12 février 2005, et en lien avec les amis de Vitoria qui font mémoire des martyrs de la Caminhada le 23 de chaque mois...

Soeur Dorothy

Des lointains espaces du Seigneur

C’est de là qu’elle est venue

Pour la Terre – Mère si fertile

Qui appartient aux femmes

Qui appartient aux hommes

Qui appartient à tous.

Ici elle a trouvé son port,

Elle a prié, elle a parlé, elle a conseillé.

Elle a pénétré dans les terres

Elle a fait naître l’arbre

Qui a couvert la forêt,

Elle a fait germer les fruits

Elle a parlé de Paix avant de tomber.

Qui a assistée Dorothy dans sa chute ?

Les arbres si secrets ?

Les fruits si terrifiés ?

Les rivières si figées ?

Les poissons tournant en rond ?

Les terres rouges ?

Si rouges…

Si rouges !

De ton sang.

Mais ta voix ne se taira pas !

Jamais, Jamais, Jamais !

Ta voix se multipliera

En ceux qui s’en sont déjà allés,

Qui aujourd’hui sont avec toi.

En nous qui restons là

Rendus plus forts

Faisant rimer aimer avec endurer.

Aimer la terre, aimer le droit d’avoir des droits.

Dans la douleur de la perte, dans la douleur de la lutte

Qui endeuille si cruellement !

Dorothy vit, elle vivra en chacune de nous, en chacun de nous !

En chacun de ceux qui crieront :

La terre est à qui en a besoin !

La Vie c’est la terre

La terre c’est la vie

Sœur Dorothy, nous te saluons !

 

Poème écrit par Fatima Matos (Forum de Femmes) le 16 février 2005

Irmã Dorothy, Presente !

Irmã Dorothy

 

Dos longínquos campos do Senhor,

De lá ela chegou

Pra mãe terra fértil,

Que é das mulheres

Que é dos homens

Que é de todos.

Aqui ela aportou.

Pregou, falou, aconselhou.

Andou terra adentro.

Fez nascer a árvore,

Que cobrou a floresta,

Germinou os frutos

De uma Amazônia de Paz

Falou de Paz antes de tombar.

Quem assistiu irmã Dorathy tombar?

As árvores tão caladas?

Os frutos tão assustados?

Os rios tão parados?

Os peixes encurralados?

As terras vermelhas?

Tão vermelhas...

Tão vermelhas!

Do teu sangue.

Mas, tua voz não se calará!

Jamais, Jamais, Jamais!

Tua voz se multiplicará

Nos que já se foram,

Que hoje estão contigo.

Nós que ficamos

Fortalecidos estamos,

A rimar amor com dor.

Amor pela terra, amor pelo direito a ter direito.

Na dor pela perda, na dor pela luta,

Que enluta tão bruta!

Dorothy vive, viverá em cada uma/um de nós!

Em cada um que gritar:

Terra é de quem precisa!

Vida é a terra!

Terra é a vida!

Salve irmã Dorothy!

 

 

Poema escrito por Fátima Matos - Fórum de Mulheres - 16/02/2005

Partager cet article
Repost0
23 janvier 2017 1 23 /01 /janvier /2017 11:00

En lien avec nos amis brésiliens de Vitoria qui se réunissent tous les 23 du mois pour faire mémoire de Gaby et de tous les martyrs de la Caminhada :

 

Irmandade dos Màrtires da Caminhada, 2 janvier 2017

Le Père Francisco Jentel était un missionnaire français. Arrivé de France en 1954, pendant vingt ans il a défendu les Indigènes Tapirapé et les paysans du Mato Grosso, Etat de l’Ouest du Brésil, à la frontière de la Bolivie.

Avec les paysans, il avait fondé une coopérative, construit une école et un Centre de santé, avec techniciens, médecins et professeurs. Il avait pu obtenir le premier tracteur et la première machine à récolté le riz dans cette région. Mais, surtout, il avait éveillé, chez ces travailleurs ruraux, le sens de la justice pour qu'ils s'organisent dans un Syndicat des Travailleurs Ruraux.

Tout ceci avait empêché les grosses compagnies et les grands fazendeiros de s’approprier, avec l’aide de l’armée et de la police, les terres des paysans plus pauvres qui se sont courageusement défendus, s’appuyant sur le Père Francisco qui exigeait le respect de la Loi.

En 1973 il a été accusé d’incitation à la lutte des classes et hostilité contre les forces de l’ordre et pour cela il a été arrêté et condamné à dix ans de prison. Au bout d’un an un tribunal supérieur l’a alors déclaré innocent avec cependant l'obligation de quitter le pays

En 1975 il retourne pourtant au Brésil où il est séquestré et expulsé définitivement, par un décret du Président Geisel.

La nouvelle de sa mort, survenue subitement le jour même du retour du Brésil à la démocratie, a rempli de tristesse le cœur des Indigènes et des paysans. L’évêque, Dom Pedro Casaldaliga a décidé alors que, tous les ans, le 2 janvier serait un jour de célébration à la mémoire du Père Francisco Jentel.

Père Francisco Jentel martyr de la Caminhada

Francisco Jentel, missionário francês. Viveu durante 20 anos defendendo os índios e os camponeses do Mato Grosso.

Vítima da Segurança Nacional e do latifúndio, morreu repentinamente, durante seu desterro na França, aos 56 anos.

Pe. Jentel chegou no Brasil em 1954 para trabalhar na missão Tapirapé e em Santa Teresinha, na Prelazia de São Félix do Araguaia.

Fundou, com os camponeses uma cooperativa, construiu a escola e o Centro de Saúde. Levou técnicos, médicos, professores. Conseguiu o primeiro trator e a primeira máquina de colher arroz daquela área. Mas, sobretudo, despertou entre os camponeses o sentido de justiça, para se organizarem em Sindicato dos Trabalhadores Rurais.

Tudo isso impediu a Companhia de Desenvolvimento do Vale do Araguaia (CODEARA) de se apoderar das terras com o apoio do Exército e da Polícia.

Os camponeses defenderam-se corajosamente. Contavam com o Pe. Chico que exigiu respeito às leis.

Em 1973, foi acusado de "incitação à luta de classes e à animosidade contra as forças armadas", e por isso foi detido e condenado a 10 anos de prisão.

Ao cumprir um ano de condenação, foi declarado inocente por um tribunal superior, devendo, porém, deixar o país.

Em 1975 retorna ao Brasil, porém, foi sequestrado e expulso definitivamente, por decreto do presidente Geisel.

Chegou, depois, a notícia de sua morte ocorrida no mesmo dia da abertura democrática no Brasil. Os índios e os camponeses choraram de tristeza, e o bispo Dom Pedro Casaldáliga, determinou que o dia 2 de janeiro de todos os anos fosse "um dia de celebração" para todo o Povo de Deus da Prelazia, em memória do Pe. Francisco Jentel.

Texto elaborado por Tonny, da Irmandade dos Mártires da Caminhada,

a partir do livro: Sangue Pelo Povo.

 

Voir Galerie des martyrs : Clic

 

Partager cet article
Repost0
26 juillet 2016 2 26 /07 /juillet /2016 09:47

A cada 5 anos acontece a Romaria dos Mártires da Caminhada na Prelazia de São Felix do Araguaia, no município de Ribeirão Cascalheira, no Mato Grosso. Esse ano o tema escolhido foi Profetas do Reino. Na sexta-feira passada, 15, neste horário, inúmeras caravanas já haviam chegado ou estavam a caminho da terrinha de dom Pedro Casaldáliga. A programação da Romaria teve início na sexta-feira e foi até domingo, 17. Presença de Pedro, roda de conversa sobre os conflitos no Cerrado, caminhada dos romeiros e romeiras até o Santuário dos Mártires. Todos esses momentos acompanhados por alguns milhares de romeiros e romeiras. 

“Bem-aventurados/as as/os que são perseguidos/as por causa da justiça, porque deles/delas é o Reino do Céu”. (Cf. Mateus 5,10)

Confira o vídeo abaixo e sinta um pouco da energia dessa Romaria

 

Tous les 5 ans a lieu la Procession des Martyrs de la Caminhada* dans le diocèse de São Felix do Araguaia, à Ribeirão Cascalheira, (Mato Grosso). Cette année, le thème retenu était « prophètes du Royaume ». Vendredi 15 juillet, de nombreux groupes arrivaient sur la terre où avait œuvré Dom Pedro Casaldáliga. Le pélerinage a duré du 15 au 17 juillet. En présence de Dom Pedro, les carrefours portaient sur les conflits de la terre, et la marche de milliers de pélerins les a menés jusqu'au sanctuaire des martyrs.

"Bénis ceux qui sont persécutés pour la justice, le royaume de Dieu est à eux". (cf. Matthieu 5,10)

 

Ci-desssus une vidéo qui nous montre l'importance de cette Caminhada.
 

Caminhada : Action de marcher sur le Chemin qui est le Christ, les 1ers chrétiens disaient « nous sommes du Chemin, nous sommes du Christ !" (explicatons de Jovanir)

 

Partager cet article
Repost0
15 juillet 2016 5 15 /07 /juillet /2016 21:50
Départ

Départ

Dárcio et Cleu, avec quelques amis du groupe du 23, participent ce WE au grand pélerinage des Martyrs du long chemin.  

Avec des nombreux amis du groupe du 23, ils sont partis à São Félix do Araguaia pour célébrer le martyre du père João Bosco Penido Burnier, abattu d’une balle par un policier en 1976, alors qu'il venait défendre avec Dom Pedro Casaldáliga, deux femmes qui se faisaient torturer. La balle était certainement destinée à Dom Pedro. 

Ce pèlerinage honore la mémoire de bien d’autres personnalités qui ont perdu la vie dans la lutte pour différentes causes sociales qui « ont donné leur vie pour le Royaume », comme on l’entend durant la célébration, qui a lieu tous les 5 ans.
 
Nos amis nous partageront quelques photos...
Romaria dos Mártires da Caminhada
Se aproxima o dia da Grande Romaria, mas ela segue acontecendo no coração e na vida de todos nós Romeiros da Esperança.
Para aquecer os corações segue a PROGRAMAÇÃO DA ROMARIA.
E para alimentar a Espiritualidade Martirial, foram reimpresso dois materiais: Ofício dos Mártires da Caminhada Latino-Americana e a Galeria dos Mártires.
Teremos também o CD Irmandade dos Mártires, com composições que trazem a memória dos Nossos Mártires, para animar as comunidades a Bem Celebrar as Mesmas Causas pelas quais Ele, o Mártir Jesus e tantos outros Mártires deram a VIDA.
 

Le jour du grand pèlerinage approche, mais il continue de se réaliser dans le cœur et dans la vie de nous tous, pèlerins de l'Espérance.

(Pour vous réchauffer le cœur, je vous joins le PROGRAMME DU PELERINAGE.) 

Et pour alimenter la spiritualité du Martyre, nous avons ré-imprimé deux documents : l'Office des Martyrs du Cheminement latino-américain ainsi que la Galerie des Martyrs.

Nous aurons aussi le CD de la Fraternité des Martyrs, avec des chants qui rappellent la mémoire de Nos Martyrs, afin d'inciter les communautés à Bien Célébrer les Mêmes Causes pour lesquelles Lui, le Martyr Jésus et tant d'autres Martyrs ont donné leur VIE. 

Romaria dos Mártires da CaminhadaRomaria dos Mártires da Caminhada
Romaria dos Mártires da CaminhadaRomaria dos Mártires da Caminhada

Pour en savoir plus sur Dom Pedro Casaldáliga et le martyr de Joao Bosco : consulter la page de ce blog : Clic ICI.

Regarder le film qui relate l'histoire de Dom Pedro Casaldáliga : "Descalço sobre a terra vermelha" (Pieds nus sur le sol rouge)

Ci-dessous une photo de Dom Pedro en compagnie de Dom Luis, évêque de Vitoria. Nous reconnaissons Claudio en bas à droite de la photo. (juillet 1996)

Encontro de fé e política durante o XIII congresso eucarístico em VITÓRIA, julho de 1996.

Encontro de fé e política durante o XIII congresso eucarístico em VITÓRIA, julho de 1996.

Partager cet article
Repost0
21 mai 2016 6 21 /05 /mai /2016 21:03

Il y a 20 ans, le 21 mai 1996, sept moines trappistes étaient assassinés en Algérie. Leur mort a soulevé l’émotion de la communauté internationale.

Hymne inspirée par la vie et la mort des moines de Tibhirine

O vous qui donnez tout

O vous qui donnez tout

Jusqu’à l’extrême de la vie,

Jusqu’à l’extrême de l’amour,

Dans l’agonie de votre attente,

Vous voici devenus

Les témoins de l’espérance.

Martyrs de l’amitié

Sans rien savoir du jour qui vient,

Dans les ténèbres de la foi,

Vous annoncez le Dieu fidèle,

Vous serez dans la nuit

Les témoins de sa présence.

Martyrs de Jésus Christ,

Vous le suivrez jusqu’à la croix,

Jusqu’à sa mort dans l’abandon,

Dans l’inconnu de votre épreuve

Vous serez en mourant

Les témoins de son offrande.

Martyrs en un pays

Marqué du feu de la douleur,

A lui vos cœurs se sont donnés,

Dans la passion qui vous rassemble

Vous voici devenus

Simplement une semence.

CFC (s. Marie-Benoît) 2007

"Hommage aux sept frères de Tibhirine". Huile de MALEL

"Hommage aux sept frères de Tibhirine". Huile de MALEL

Partager cet article
Repost0
27 février 2011 7 27 /02 /février /2011 21:57

Ce texte est paru dans le journal La Croix peu de temps après la mort de Gaby. Il a été écrit par Jean, celui que Gaby venait remplacer à Vitòria et que nous pleurons maintenant puisqu'il est mort le 23 octobre dernier. La dernière phrase de cette lettre nous paraît prophétique quand on prend en compte le travail fait par nos amis de Vitòria, dans la continuation de l'esprit du Padre Gabriel. 
 

Jean Fugeray avec Claudio Vereza en 2009

Jean Fugeray avec Claudio Vereza en 2009

En 1980, tu arrivais à Vitòria (Brésil), en pleine dictature militaire. Bernard, Marcel et moi nous étions heureux de t'accueillir. Très vite tu es devenu notre frère.


Très vite ton enthousiasme naturel t'a fait aimer le Brésil, ton pays d'adoption. Tu t'es mis avec acharnement à apprendre la langue avec une institutrice de notre quartier. Tu aimais descendre à pied de chez nous jusqu'à chez elle pour te mêler au peuple, à la foule et, tout de suite, partager la vie des gens. Des années durant, tu t'es déplacé ainsi à pied, en car urbain, bousculé dans la poussière, dans la boue ou sous la pluie comme n'importe lequel des habitants du coin.


Gabriel, prêtre de Jésus-Christ, tu y croyais, toi, à l'incarnation. Depuis longtemps tu étais "citoyen du monde" ouvert à l'univers. C'est sans doute pour cela que tu as quitté ton Jura natal. Et pour toi, être prêtre, c'était "vivre avec", vivre ensemble, travailler ensemble, évangéliser ensemble, découvrir, organiser ensemble, avec les gens, toujours avec eux.


Tu avais toujours plein d'idées, un agenda bourré de rendez-vous. Pas étonnant ! Ton peuple c'était plus de vingt communautés de base urbaines, plus de 50 000 habitants en bordure d'une capitale, dans un coin plus semblable à un bidonville qu'à autre chose. Tu étais aussi coordonnateur de tout le secteur de 200 000 habitants. Tu donnais des cours de pastorale au Grand Séminaire. Tu étais aussi responsable de la Pastorale ouvrière et de mouvements de jeunes. Et bien d'autres choses encore.


Mais tu faisais toujours confiance, tu soutenais, tu étais un "multiplicateur d'apôtres".  (…)
Tu ne savais pas – et tu ne pouvais pas – te taire. Tu aimais écrire, parler, dénoncer. Tu avais un don de journaliste. Parce que pour toi, comme pour tant d'autres en Amérique latine, "la lutte pour la justice faisait partie intégrante de l'évangélisation" (…) Tu as dénoncé les conditions d'oppression de la femme, les ligatures de trompes, faites en série et gratuitement au moment des élections, par un médecin de ton quartier, qui voulait ainsi gagner des bulletins de vote. Tu as dénoncé les injustices continues d'une famille au pouvoir dans ton coin depuis près de vingt ans, abusant du peuple et dominant de son pouvoir les gens qu'elle aurait dû servir… Et grâce à toi les gens s'organisaient, prenaient courage.
Tu dénonçais…


Tu souffrais des événements de l'Eglise, de Recife particulièrement, …de tout ce qui freinait les acquis du Concile.


Gabriel, maintenant tu as rejoint le Seigneur ton frère, celui que tu aimais rencontrer dans la prière, la Bible, les pauvres. Tu as rejoint cette foule immense d'ouvriers, de paysans, qui ont été assassinés par des tueurs à gage à la solde des grands propriétaires toujours plus avides ou des hommes politiques corrompus. Là-bas on risque sa vie quand on parle de partage, du droit à la terre pour les paysans, de réforme agraire, de justice sociale. Les grands ont tout "acheté"…et le projet de réforme agraire n'est pas entré dans la nouvelle constitution de 1988.
Et bien sûr, c'est quand on dénonce tout cela qu'on est traité de "communiste", que l'on soit prêtre, religieux ou laïc. Gabriel, tu as rejoint ces centaines de martyrs d'Amérique latine.


(…) Il y a un an tu fêtais tes 25 ans d'ordination avec tes frères, Joseph, prêtre à St Claude, Bernard, ta sœur Marie-Thérèse. Je pense à eux dans la peine et la souffrance car tu étais très sensible Gabriel, et si présent à ta famille. Et la fête avait été si belle à Porto de Santana érigé en paroisse il y a trois mois et dont tu étais le premier  curé.


Je pense à eux, ce peuple de là-bas… à tous ces visages que j'ai aussi rencontrés parfois dans ce quartier populaire et que toi, tu connaissais si bien.
Gabriel, tu vas nous manquer terriblement. Tu vas manquer intensément à ta famille, à tes amis. Tu vas manquer à ce peuple…
Mais c'est sûr, la semence va germer car ton exemple, ton témoignage, le don de ta vie ont marqué des milliers de gens…


Jean Fugeray

Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Les amis de Gabriel MAIRE
  • : L'association "Les amis de Gabriel MAIRE" a été créée après l'assassinat de Gaby au Brésil le 23 décembre 1989. . A associação "les Amis de Gabriel Maire" foi criada depois da morte do Padre Gabriel em Brasil o 23 de dezembro de 1989.
  • Contact

A partir de novembre 2014, le blog devient bilingue. Les pages pour nos amis brésiliens sont visibles à partir du lien "Em portuguès" N'hésitez pas à vous inscrire ci-dessous pour être informé des mises à jour. Merci !

A partir de novembro de 2014 o blog se torna bílingue. As páginas para os nossos amigos brasileiros ficarão disponíveis com o "vínculo "Em português". Não hesitem em inscriverem-se para serem informados das notícias actualizadas.Obrigada !

Recherche

Gabriel Vivant !

« Prophète Gabriel, ta lutte n’a pas été vaine.

Le sang des martyrs est semence de nouveaux Chrétiens. »