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28 février 2020 5 28 /02 /février /2020 11:00

Marcelle est décédée le 1er février 2018. Entre humour et sérieux, elle savait nous enchanter, pour preuve, ce texte qu'elle écrivait pour le Carême :

 

Après la nuit de l’hiver, le froid et la neige paralysants,

L’hibernation dans nos confortables demeures,

Tu me donnes, Seigneur, quarante jours pour me réveiller,

Non pour m’agiter et me disperser

Mais pour me revigorer et me dynamiser.

Par tous les textes proposés par la liturgie du Carême,

Tu vas m’interpeller, me bousculer…

Donne-moi la lucidité de repérer ce qui est spécialement pour moi

Et le courage de l’avaler comme un bon fortifiant.

 

« Revenez à moi de tout votre cœur » Joël 2, 12

« Quand tu pries, retire-toi au fond de ta maison, et prie ton Père

qui est là présent dans le secret. » Matthieu 6, 6

« Quand tu fais l’aumône,

que ta main gauche ignore ce que fait ta main droite. » Matthieu 6, 3

« L’homme ne vit pas seulement de pain,

mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu. » Matthieu 4, 4

« Le Seigneur est ma lumière et mon salut, de qui aurais-je crainte ?

Le Seigneur est le rempart de ma vie, devant qui tremblerais-je ? » Psaume 26, 1

« Vous êtes les ambassadeurs du Christ. » 2 Corinthiens 5, 20

 

Revenir à toi, prier, partager, se nourrir de la Parole de Dieu, marcher dans la lumière, c’est drôlement plus excitant que de se trouver quarante jours sous le poids des sacrifices, des pénitences, des mortifications et de présenter aux autres une face de carême affligée et affligeante.

 

Que ton Esprit, Seigneur, me pousse à faire fructifier

Ce que tu auras fait germer en moi.

Qu’à chacun de tes clins d’œil,

Je sois prêt à répondre joyeusement :

« Me voici, je marche avec Toi, vers Pâques. »

Marcelle Voisard

 

Présentation de la Parole de Dieu le 21 décembre 2019 à Castelo Branco - Cariacica (Photo F. Phliponeau)

Présentation de la Parole de Dieu le 21 décembre 2019 à Castelo Branco - Cariacica (Photo F. Phliponeau)

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27 février 2020 4 27 /02 /février /2020 15:08

 

Precisamos construir pontes na vida e na política

 

Pour commencer ce Carême 2020, nous vous proposons ce texte de Leonardo Boff publié sur son blog le 30 janvier 2016. Petit clin d'oeil à ce que Gaby disait en partant au Brésil : "mon départ se veut d'abord comme un nouveau 'petit pont' entre nos deux continents..." 

Pour lire la version portugaise, cliquer sur le titre.

 

Leonardo Boff, théologien, philosophe, a été un des chefs de file de la Théologie de la Libération dans les années 70 et 80 au Brésil. En 1985 il a été sanctionné par le Vatican en raison des liens entre cette théologie et le marxisme. Cependant beaucoup pensent que le pape François s'est très certainement inspiré de ses écrits sur l'écologie (eux-mêmes fécondés par la "sagesse indigène") pour rédiger son encyclique "Laudato Si". Il nous offre , dans son blog, une sorte de "parabole".

 

 

Deux frères vivaient en bonne entente dans deux fermes voisines. Ils récoltaient des céréales en quantité suffisante, possédaient quelques têtes de bétail et des porcs bien soignés

Un jour, ils eurent une petite dispute. Les raisons en étaient sans grande importance : une génisse du plus jeune frère s'était échappée et avait mangé une bonne partie du maïs de l'aîné. Ils ont discuté haut et fort avec une certaine irritation. Apparemment la chose en resterait là.

Mais il n'en fut rien. A partir de ce moment-là ils ne se parlèrent plus. Ils évitaient de se rencontrer à l'épicerie du village ou sur le chemin. Ils faisaient comme s'ils ne se connaissaient pas.

 

Mais voici qu'un beau jour, un charpentier arriva dans la ferme de l'aîné, il cherchait du travail.

Le fermier l'examina de la tête aux pieds et, avec quelque hésitation lui dit :"Tu vois ce ruisseau là en bas ? C'est la séparation entre ma ferme et celle de mon frère. Prends tout ce bois qui est dans le grenier, et construis une clôture bien haute afin que je ne sois plus obligé de voir mon frère ni sa ferme. Ainsi, je serai en paix."

Le charpentier accepta, prit les outils et se mit à l'œuvre. Entre temps, le frère qui lui avait donné ce travail, s'en fut à la ville pour régler quelques affaires.

Quand il revint à la ferme, à la tombée de la nuit, il fut atterré par ce qu'il vit. Le charpentier n'avait fait  aucune clôture, mais un pont qui franchissait le ruisseau et reliait les deux fermes.

 

Voici qu'à ce moment, au milieu du pont, arrivait son frère cadet disant : "Frère, après tout ce qu'il y a eu entre nous, j'ai du mal à croire que tu aies fait construire ce pont uniquement pour que nous nous rencontrions. Tu as raison, il est temps d'en finir avec notre dispute. Viens dans mes bras, mon frère."

Et ils s'enlacèrent avec effusion et se réconcilièrent. Un frère rencontra l'autre frère.

 

Ils virent alors que le charpentier s'en était allé. Ils lui crièrent : Eh! Charpentier, ne t'en va pas, reste avec nous quelques jours…Tu nous a procuré tant de joie".

Mais lui répondit : Je ne peux pas, il y a d'autres ponts à construire ailleurs dans le monde. Beaucoup de gens ont encore à se réconcilier". Et il reprit son chemin, sereinement, jusqu'à ce qu'une courbe de la route le fasse disparaître.

 

Le monde et notre pays ont besoin de ponts et de charpentiers qui, avec générosité, minimisent les désaccord, et construisent des ponts afin que nous puissions vivre ensemble au delà des conflits et des différences, inhérents à la nature humaine inachevée. Nous avons toujours à apprendre et réapprendre à nous traiter avec humanité et fraternité.

C'est peut-être l'un des impératifs éthiques et humanitaires les plus urgents de l'histoire de notre temps.

Trad Claudette et Paul Clemens

Pont de Vitória à Vila Velha

Pont de Vitória à Vila Velha

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30 novembre 2019 6 30 /11 /novembre /2019 13:40

Seigneur, envoie-nous des fous

qui s'engagent à fond,

qui oublient, qui aiment autrement qu'en paroles,

qui se donnent pour de vrai et jusqu'au bout.

 

Il nous faut des fous, des déraisonnables, des passionnés,

capables de sauter dans l'insécurité :

l'inconnu toujours plus béant de la pauvreté.

Il nous faut des fous du présent,

épris de vie simple, amants de paix,

purs de compromission, décidés à ne jamais trahir,

méprisant leur propre vie,

capables d'accepter n'importe quelle tâche,

de partir n'importe où :

à la fois libres et obéissants,

spontanés et tenaces doux et forts.

 

O Dieu envoie-nous des fous

 

Louis-Joseph Lebret

Martires da Caminhada

Martires da Caminhada

DÁ-NOS LOUCOS, SENHOR!

 

Deus, envia-nos loucos

que se comprometam a fundo,

que se esqueçam, que amem mais do que

em palavras,

que se dêem pela verdade até ao fim.

 

Precisamos de loucos,

de insensatos, de apaixonados,

capazes de saltar para a insegurança:

para o desconhecido, cada vez mais

escancarado, da pobreza.

 

Precisamos de loucos,

de insensatos, de apaixonados,

capazes de saltar para a insegurança:

para o desconhecido, cada vez mais

escancarado, da pobreza.

 

Precisamos de loucos do presente,

apaixonados pela vida simples,

amantes da paz,

decididos a nunca trair,

que desprezem a vida,

capazes de aceitar seja qual for a tarefa,

a partir para qualquer lado:

simultaneamente livres e obedientes,

espontâneos e tenazes,

afáveis e fortes.

 

Ó Deus, envia-nos loucos!

 

Trad Groupo Ecos de Gaby

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7 mars 2018 3 07 /03 /mars /2018 19:14

 

Le Chant de la Femme Latino-Américaine
Padre Zezinho

 

Raconte, afin que l'on comprenne bien ;
Toi, le jeune, raconte,
Mais n'oublie pas d'ajouter
Que moi aussi je sais aimer
Que moi aussi je sais rêver
Que mon nom est Femme.

 

Décris mes yeux,
Mon corps, ma silhouette
Dis-moi que je suis forte, que je suis comme la fleur.
Tout en débitant des milliers de fois tes idées toutes faites
Dis que je suis parfaite et faite d'amour.

 

Décris la beauté de la peau brune.
Appelle-moi blonde, sauvage, sereine.
Tout en débitant des milliers de fois tes fadaises
 Dis que je suis parfaite et faite de miel.

 

Décris pour qu’on comprenne bien ;
Toi, le jeune, décris 
Mais n'oublie pas d'ajouter
Que moi aussi je sais rêver
Que moi aussi je sais lutter
Que mon nom est Femme.

 

Décris la tristesse de mon regard,
Commente la malice de ma démarche.
Tout en débitant des milliers de fois tes préjugés
Dis que je suis parfaite à l'heure de l'amour.

 

Décris les angoisses de la faim et de la peur,
Décris le secret que je garde pour moi.
Tout en débitant des milliers de fois tes idées toutes faites
Dis que je suis parfaite
Tel le pur jasmin.

 

Décris pour qu'on comprenne bien
Toi, le jeune, décris 
Mais n'oublie pas d'ajouter
Que moi aussi je sais aimer
Que moi aussi je sais lutter
Que mon nom est Femme.

 

Décris aussi la tristesse que je ressens.
Je n'avoue pas et je nie pleurer de douleur.
Tristesse de voir mon homme humilié
Mes enfants affamés, mon foyer sans amour.

 

Décris, toi, le jeune, la femme malheureuse
D'être objet de son seigneur et maître.
Décris ce rêve qui est mien
D'être compagne dans l'amour et dans la douleur

 

Décris, pour qu'on comprenne bien
Toi, le jeune, décris.
Mais n'oublie pas d'ajouter
Que moi aussi je sais aimer
Que moi aussi je sais lutter
Que mon nom est Femme.

Canto da Mulher Latino-Americana
Padre Zezinho


Descreve do jeito que bem entender
Descreve seu moço
Porém não te esqueças de acrescentar
Que eu também sei amar
Que eu também sei sonhar
Que meu nome é mulher 

 

Descreve meus olhos
Meu corpo, meu porte
Me diz que sou forte, que sou como a flor
Nos teus preconceitos de mil frases feitas
Diz que sou perfeita e sou feita de amor 

 

Descreve a beleza da pele morena
Me chama de loira, selvagem, serena
Nos teus preconceitos de mil frases feitas
Diz que sou perfeita e sou feita de mel 

 

Descreve do jeito que bem entender
Descreve seu moço
Porém não te esqueças de acrescentar
Que eu também sei sonhar
Que eu também sei lutar
Que meu nome é mulher 

 

Descreve a tristeza que tenho nos olhos
Comenta a malícia que tenho no andar
Nos teus preconceitos de mil frases feitas
Diz que sou perfeita na hora de amar 

 

Descreve as angústias da fome e do medo
Descreve o segredo que eu guardo pra mim
Nos teus preconceitos de mil frases feitas
Diz que sou perfeita, qual puro jasmim 

 

Descreve do jeito que bem entender
Descreve seu moço
Porém não te esqueças de acrescentar
Que eu também sei amar
Que eu também sei lutar
Que meu nome é mulher 

 

Descreve também a tristeza que sinto
Confesso não e minto que choro de dor
Tristeza de ver humilhado meu homem
Meus filhos com fome, meu lar sem amor 

 

Descreve, seu moço, a mulher descontente
De ser objeto do macho e senhor
Descreve este sonho que levo na mente
De ser companheira no amor e na dor 

 

Descreve do jeito que bem entender
Descreve seu moço
Porém não te esqueças de acrescentar
Que eu também sei amar
Que eu também sei lutar
Que meu nome é mulher 

 

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20 décembre 2016 2 20 /12 /décembre /2016 22:53

Les amis de Gabriel Maire ont rejoint les paroissiens à l'église de Port-Lesney pour célébrer le 4ème dimanche de l'Avent.

Commémoration à Port-Lesney
Commémoration à Port-Lesney
Commémoration à Port-Lesney

Après la célébration, la plaque commémorative a été dévoilée par les pères Jean-Baptiste DOLE et Bernard COLOMBE.

Commémoration à Port-Lesney
Commémoration à Port-Lesney
Commémoration à Port-Lesney
Commémoration à Port-Lesney

Nous avons chanté "profeta Gabriel", ce chant écrit par Helder Salomão peu de temps après l'assassinat de Gaby. Il est chanté par Raquel Passos.

Il a été traduit en français par Claudette et Paul. Puis grâce à Caroline qui a fait la connaissance de Gabriel en janvier, les paroles ont été revues pour être chantées. Ce fut un petit travail d'équipe avec nos traducteurs, Caroline, Elisabeth et Jacques.

Pour être bien en lien avec les auteurs de ce chant, nous avons chanté repris le refrain en portugais.

1. "Je préfère mourir pour la vie que vivre pour la mort"

Parmi les gens qui souffrent, ta voix résonne encore très fort

Ton rêve de paix ne meurt pas,

Démocratie est à l’œuvre aujourd’hui. (bis)

 

Prophète Gabriel, ta lutte n’a pas été vaine.

Ton sang est semence de vie

Vienne le jour de la libération.

 

Profeta Gabriel, sua luta não foi em vao

Seu sangue é semente de vida

E vira o dia da libertação

 

2. Ta foi et tes engagements, ont dérangé les puissants.

Pour défendre le droit à la vie ou la lutte du travailleur

Ton rêve obstiné ne meurt pas :

Dieu toujours accompagne son peuple (bis)

 

3. Ils ont fait taire un prophète. Un frère encore est tombé

Ton cap nous le maintenons : éclosion d’un monde nouveau.

Ton rêve Gaby ne meurt pas

Le Royaume avec nous se construit (bis)

 

Le père Bernard Colombe et Soeur Raquel ont lu le texte de Claudio Vereza : Padre Gabriel Presente !

Quel est cet homme, au milieu des pauvres qui luttent pour survivre ?

Père Gabriel, présent !

Quel est cet homme, dans les luttes, les prières, les assemblées, les marches, les pèlerinages, les journées de formation, les spectacles, les retraites et les rencontres ?

Père Gabriel, présent !

Quel est cet homme, dans les assemblées du peuple de Dieu, organisées en Communautés ecclésiales de base, avec leurs conseillers et leurs équipes au service de la Pastorale ouvrière, de la JOC, pour le bulletin Ferramenta ?

Père Gabriel, présent !

Quel est cet homme, dans la lutte pour faire respecter la volonté du peuple de Cariacica, pour le retour de la démocratie bousculée par l'appétit corrompu des oligarchies locales, cet homme, menacé et poursuivi par ces forces politiciennes de Cariacica ?

Père Gabriel, présent

Quel est cet homme, tellement présent, dans les célébrations contre les assassinats de travailleurs tels que Francisco, Purinha, Verino, Léo, victimes du pouvoir des grands propriétaires et de l'UDR (organisation de propriétaires) ?

Père Gabriel, présent !

Quel est cet homme, toujours présent là où le peuple lutte, célèbre, proteste, se réunit, souffre, se réjouit ; toujours discret mais militant, toujours simple mais agissant, écoutant mais aussi questionnant, français mais devenu chaleureux comme un Brésilien ?

Père Gabriel, présent !

Mais quel est donc cet homme, espérant de l'espérance du peuple, frustré lui-même de la frustration du peuple (comme celle du deuxième tour), pleurant des larmes des vivants, menant le combat des justes, s'indignant toujours, face à l'injustice, face à la violence, à la misère et à l'autoritarisme ?

Père Gabriel, présent !

Père Gabriel, présent !

 

 

Prière au cimetière
Prière au cimetière

Prière au cimetière

Commémoration à Port-Lesney
Commémoration à Port-Lesney

Après-midi : les pères Bernard Colombe et Jean-Marie Bouhans font se croiser l'actualité sociale et politique au Brésil et en Argentine.

La journée se termine par l'Assemblée Générale de l'Association.

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23 avril 2015 4 23 /04 /avril /2015 15:17

Le groupe du 23 se réunit à Vitoria, chaque 23 du mois. Nous nous associons à eux pour faire mémoire du Padre Gabriel assassiné le 23 décembre 1989. Merci à Darcio qui a envoyé ce texte pour Pâques et à Claudette qui l'a traduit.

 

Creio em ti companheiro

Cristo humano, Cristo obreiro 

que da morte és vencedor.

 

Com o teu sacrifício imenso

criaste o homem novo 

para a libertação.

 

E estás ressuscitando 

em cada braço que se levanta

para defender o povo 

do domínio explorador.

 

Porque estás vivo no rancho, 

na fábrica na escola.

Creio na tua luta sem trégua 

creio na tua ressurreição.

Photo prise le 23 novembre 2014

Photo prise le 23 novembre 2014

Le Credo de la Missa Campesina

 

Je crois en toi, compagnon

Christ homme, Christ ouvrier

Qui de la mort est vainqueur.

 

Avec ton sacrifice incommensurable

Tu as créé l'homme nouveau

Pour le libérer,

 

Et tu continues à ressusciter

En chaque bras qui se lève

Pour défendre le peuple

Contre la domination de ceux qui l'exploitent.

 

Parce que tu es vivant dans la masure,

A l'usine et à l'école

Je crois en ta lutte sans trêve

Je crois en ta résurrection.

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23 février 2015 1 23 /02 /février /2015 20:24

Tous les 23 du mois, en union avec Gabriel assassiné le 23 décembre 1989, des amis se réunissent pour prier ensemble, quelque part du côté de Vitoria.

 

 

"Le groupe du 23" le 23 novembre 2014

"Le groupe du 23" le 23 novembre 2014

 

A cette occasion, et parce que les vacances d'été se terminent avec le carnaval, voici les paroles d'un chant "le droit d'être enfant" traduit du portugais :

 

Le droit d'être enfant

 

Je veux un lieu où je puisse jouer

Je veux un sourire de la part de quelqu'un qui sache  aimer

Je veux un père qui me tienne bien fort dans ses bras

Je veux un baiser et la tendresse d'une maman (bis)

 

Je veux le droit d'être un enfant

Et d'être l'espérance d'un monde meilleur

Je veux grandir pour être un homme

Je veux un monde différent

Est-ce que je pourrai compter sur vous ?  (3x)

 

Je veux que mes pas laissent leur trace sur ce sol

Je veux le droit d'avoir mon pain

Je veux une main qui me montre le chemin

Je veux la vie, c'est seulement l'amour que je veux (bis)

 

 

Je veux des hommes qui se tiennent par la main

Je veux un monde plus juste et fraternel

Je veux des jeunes vivant l'espérance

Je veux que les enfants chantent ainsi : (bis)

 

 

 

 

CRAS quartier Padre Gabriel

CRAS quartier Padre Gabriel

 

Direito de ser criança

 

Eu quero um lugar onde eu possa brincar/

eu quero um sorriso de quem sabe amar

eu quero um pai que me abrace bem forte

eu quero o beijo e o carinho de mãe (bis)

 

Eu quero o direito de ser criança

E ser esperança de um mundo melhor

Eu quero crescer como gente

Eu quero um mundo diferente

Será que posso contar com você? (3x)

 

Eu quero meus passos marcando este chão

Eu quero o direito de ter o meu pão

Eu quero uma mão que me mostre o caminho

Eu quero a vida, eu só quero o amor (bis)

 

Eu quero os homens unindo as mãos

Eu quero um mundo mais justo e irmão

Eu quero os jovens vivendo a esperança

Eu quero as crianças cantando assim: (bis)

 

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23 décembre 2014 2 23 /12 /décembre /2014 22:11

1 – Minha pobreza tal é

Que não trago presente melhor

Trago um sorriso amigo

Que mesmo em meio à dor

Gabriel compartilhava comigo

Na fé em Nosso Senhor.

 

2 – Minha pobreza tal é

Que não tenho presente caro

Trago minhas mãos unidas

Num gesto cada vez mais raro

O gesto da oração

Que movia Gabriel Missionário.

 

3 – Minha pobreza tal é

Que coisa alguma posso ofertar

Trago então minhas mãos calejadas

De tanto querer transformar

Minhas mãos unidas às suas

Vão este mundo humanizar.

 

4 – Minha pobreza tal é

Que não trago presente grande

Trago meu suor e meu cansaço

Testemunhos de um dom constante

De uma entrega total

Numa missão desafiante.

 

5 – Minha pobreza tal é

Que minha oferta não é rica

Trago meu amor por este chão

De Vitória, Vila Velha,

Serra, Viana, Cariacica...

 

6 – Minha pobreza tal é

Que não sei quem a suporte

Mas se mantém na fé e na certeza

De um Deus que me fez forte

Prefiro morrer pela vida

A viver pela morte.

Groupe du 23 : le 23 novembre 2014 et une photo de Gaby avec Roberto et Darcio.Groupe du 23 : le 23 novembre 2014 et une photo de Gaby avec Roberto et Darcio.

Groupe du 23 : le 23 novembre 2014 et une photo de Gaby avec Roberto et Darcio.

Ma pauvreté est telle que

Je ne puis apporter un plus beau cadeau

Que mon sourire d'ami

Que, même en pleine souffrance

Gabriel a partagé avec moi

Dans la foi en Notre Seigneur.

 

Ma pauvreté est telle que

Je n'ai pas de cadeau de grand prix

J'apporte mes mains unies

Dans un geste de plus en plus rare

Le geste de la prière

Qui inspirait Gabriel le Missionnaire.

 

Ma pauvreté est telle que

Cette chose que je peux offrir

Je la tiens entre mes mains devenues calleuses

A force d'avoir tant voulu transformer

En les unissant aux siennes

pour humaniser ce monde.

 

Ma pauvreté est telle que

Je n'apporte pas un gros cadeau

J'apporte ma sueur et ma fatigue

Témoignages d'un don constant

D'un engagement total

Dans une mission difficile.

 

Ma pauvreté est telle que

Je n'ai pas de riche cadeau

J'offre mon amour pour cette terre

De Vitória, Vila Velha,

Serra, Viana, Cariacica…

 

Ma pauvreté est telle que

Que je ne sais qui l'endure

Mais on se maintient  dans la foi et la certitude

D'un Dieu qui me rend fort

 

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10 décembre 2014 3 10 /12 /décembre /2014 22:02
Em França, na missa do 21 de Dezembro, na igreja São João em Dole, ouviremos este canto durante a processão das oferendas e juntaremo-nos ao refrão "Profeta Gabriel". Os retratos dos mártires estarão trazidos e colocados na "Tenda dos Mártires".
 
En France, lors de la célébration le 21 décembre à l'Eglise Saint-Jean de Dole, nous écouterons ce chant lors de la procession des offrandes. Les portraits de martyrs seront apportés et placés dans la tente des martyrs. 

 

por Raquel PASSOS

Partitura da musica "Profeta Gabriel"
Partitura da musica "Profeta Gabriel"
Partitura da musica "Profeta Gabriel"

Partitura da musica "Profeta Gabriel"

Profeta Gabriel  (Helder Salomão)

 

"Prefiro morrer pela vida do que viver pela morte"

No meio da gente sofrida, sua voz ainda ecoa forte

Não merre o seu sonho de paz

Democracia, é a gente que faz (bis)

 

Profeta Gabriel, sua luta não foi em vao

Seu sangue é semente de vida

E vira o dia da libertação

 

Sua fé, comprometida, poderosos incomodou.

Na defesa do direito a vida, ou na luta do trabalhador

Não morre o seu sonho teimoso :

Reino de Deus na história do povo (bis)

 

Calaram o nosso profeta. Tombaram mais um irmão.

Não muda a nossa meta : mundo novo transformação

Não morre o teu sonho, Gabi :

Reino de Deus construimos aqui

Traduction en français (mise à jour février 2016)

Prophète Gabriel (Helder Salomão)

 

"J'aime mieux mourir pour la vie que vivre pour la mort"

Parmi les gens qui souffrent, ta voix résonne encore très fort.

Ton rêve de paix ne meurt pas !

Démocratie est à l'oeuvre aujourd'hui. (bis)

 

Prophète Gabriel, ta lutte n'a pas été vaine

Ton sang est semence de vie

Vienne le jour de la libération

 

Ta foi et tes engagements, ont dérangé les puissants.

Pour défendre le droit à la vie, ou la lutte du travailleur

Ton rêve obstiné ne meurt pas :

Dieu toujours accompagne son peuple. (bis)

 

Ils ont fait taire un prophète ! Un frère encore est tombé !

Ton cap, nous le maintenons, éclosion d'un monde nouveau !

Ton rêve, Gaby, ne meurt pas,  :

Le Royaume avec nous se construit ! (bis)

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7 décembre 2014 7 07 /12 /décembre /2014 22:37

Commentaire de l'Evangile de ce 2ème dimanche de l’Avent

 

De retour du Brésil où j’ai marché avec ma fille Rachel dans les pas du Père Gabriel Maire 25 ans après son assassinat, je ne peux m’empêcher de mettre en parallèle Jean-Baptiste et Gabriel.

 

« Préparez les chemins du Seigneur ! Aplanissez sa route ! » crie la voix dans le désert, celle d’Isaïe, celle de Jean-Baptiste, celle de Gabriel, celle de tous les prophètes ! Prophètes et martyrs, car les prophètes dérangent…

 

Le père Gabriel ne les a pas prises à la légère ces paroles inscrites dans son cœur. Il a su accueillir en lui ce Dieu qui est venu, qui vient dans notre monde. Il a su ouvrir des chemins.

 

Au nom de l’Evangile, il a aidé des hommes, des femmes, des jeunes et des enfants à sortir de l’ombre, à prendre leur place dans la société et dans l’Eglise.

Il a lutté avec eux tous pour que tous les enfants reçoivent une éducation, qu’ils soient pauvres, ou handicapés.

Il a lutté avec les sans-terre pour qu’ils aient droit à un lopin de terre où s’enraciner et vivre.

Avec eux,  il a participé à la construction, non seulement d’église, mais aussi de maison de quartier, de centre de formation ou de soins, d’école. Aujourd’hui, ces lieux portent souvent son nom, tel le quartier des ex « sans-terre », telle cette école, ce centre d’éducation spécialisé, ce centre de santé… etc… etc…

Certains voudraient bien encore l’effacer des mémoires, en rebaptisant tel lieu de formation, en retirant son portrait de telle église… mais son nom reste gravé dans l’histoire, et surtout dans les cœurs.

La mort violente qui l’a fait taire, n’a pas enterré la lutte commencée, car le peuple a voulu poursuivre l’action qu’il avait entreprise.

Recevant des menaces de mort, il a dit : « Je préfère une mort qui conduit à la Vie, à une vie qui conduit à la mort ».

Assassiné la veille du jour où les chrétiens célèbrent  la naissance de leur Seigneur, il a pris le chemin de la Vie quand d’autres marchaient sur les chemins qu’il a ouvert. Ces graines : de justice, de paix, d’amour, semées il y a 25 ans, ont germé, et continuent de porter du fruit.

Aujourd’hui encore, des familles qui l’ont connu, mais aussi d’autres qui ont entendu parler de lui et ont vu les fruits de son travail, continuent de rendre grâce au Seigneur.

 

Avec eux et tous ceux qui par le monde, reconnaissent l’action et les fruits de l’Esprit d’amour, de justice et de paix, rendons grâce au Seigneur, et préparons nos cœurs à l’accueillir encore et toujours sur nos chemins d’humanité.

 

Elisabeth et Jacques LAMY

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25 juin 2014 3 25 /06 /juin /2014 21:00

Au moment de quitter la «Commission épiscopale de la Mission universelle de l’Église», Mgr Marc STENGER dit quelques mots de sa mission d'accompagnementdu «pôle Amérique Latine» :

 

Ma conviction principale c’est que l’Église de France s’enrichit de son partage avec les Églises d’Amérique Latine. Et ma question essentielle est la suivante : est-ce que l’Église de France est assez réceptive à cette richesse ? Que faisons-nous du témoignage d’hommes et de femmes qui ont laissé leur sens de l’Église et de la mission s’affiner au contact d’autres peuples? Que faisons-nous de la présence nouvelle d’hommes et de femmes, de prêtres, de religieux et de religieuses des Églises d’Amérique Latine chez nous? Ceux qui sont partis, se sont laissé dépayser par ceux vers qui ils allaient. Acceptons-nous d’être dépaysés et renouvelés par ceux qui viennent et reviennent chez nous ?

 

Mgr MARC STENGER évêque de Troyes, président de Pax Christi France 

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23 décembre 2013 1 23 /12 /décembre /2013 11:00


                                                                           
au Jurassien  Gaby MAIRE

                                                                                                                       fidei donum au Brésil 

                                                                                                                        assassiné le 23 décembre 89 


Maudit soit le système

des riches corrompus

maudit soit le blasphème

de leurs belles vertus !

 

Maudits soient les États

et leur « sécurité »

qui cachent leurs faux pas

sous leur autorité !

 

Maudit soit le repaire

des familles régnantes

accaparant les terres

en confortables rentes !

 

Ils ont forcé le sort

silence vertueux

ils ont changé ta mort

en crime crapuleux

 

Ils voulaient interdire

la soif de l’équité

ils croyaient en finir

avec la vérité

 

Ils ont voulu ta mort

pour que dure la nuit

de ce monde qui dort

pour en bouffer les fruits

 

Vitoria Victoire

du Pauvre et du Sans-Nom

les « absents de l’Histoire »

iront jusqu’au pardon !

 

Mais pardonner n’est pas

laisser faire les choses

ni marcher au trépas

cortège en bouches closes !

 

C’est le profond pardon

du Petit méprisé

c’est la vie jusqu’au don

de ton cœur éclaté

 

Ta vie nous a parlé

et ta mort en dit long

sur le Pauvre berné

qui meurt à reculons

 

Ta parole aux sans-droits

Petits en dérision

et les nuits de ta foi

pour la confrontation

 

Présence aux ouvriers

pour lutte de survie

courage aux oubliés

ta mort est pour leur vie !

 

En la déréliction

 de ceux qui dégringolent

ta vie leur est question

ta mort leur est parole

 

Parole et formation

souci des responsables

de ceux qui bâtiront

plus qu’un château de sable

 

Vitoria  Victoire

fais surgir la lumière

aux enivrés d’espoir

dont tu nourris la terre !

 

Ensemence pour eux

le champ de leur Histoire

dans l’amour et le feu

fais germer la VICTOIRE   ! !

 

Serge Cuenot

                                Léré  -  TCHAD 

                                    23 janv. 90

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21 février 2012 2 21 /02 /février /2012 00:06

Copie d'un texte qui a été rédigé à la suite d'un entretien de Gaby Maire avec Louis de Courcy, journaliste à « la Croix jurassienne », en vue de passer dans les pages de cet hebdomadaire comme interview, en novembre ou décembre 1977

___________________

 

LE PRETRE ET LA POLITIQUE

 

J'ai 41 ans. Je suis prêtre depuis 1963 : en paroisse de ville, aumônier de classes techniques de lycée et de C.E.T., aumônier de J.O.C.F., animateur d'une communauté de chrétiens de la cité Chabot, quartier H.L.M. De St-Claude. Dans ce qu'on ne considère pas habituellement comme des fonctions de prêtre : participation à l'animation culturelle de la cité Chabot, et secrétaie général du Mouvement Populaire des Citoyens du Monde (M.P.C.D.M.).

Les idées politiques exprimées dans ma famille lorsque j'étais enfant ne sont pas mes idées politiques actuelles. Malgré cela, j'ai pour mon père(décédé) une grande affection et beaucoup d'admiration : le fait d'aimer des personnes aux idées politiques différentes, mais dont on admire la droiture et l'honnêteté, cela m'a appris à rejeter le SECTARISME. Si « tout est politique » , la politique n'est pourtant pas le TOUT DE LA VIE. En plus de la passion de mon père pour la politique, j'ai été marqué, au petit séminaire, par des professeurs qui nous ont appris à être attentifs à la vie et nous ont fait part de leurs rencontres avec la J.O.C. des années 50, avec l'esprit de Mounier, avec « Témoignage Chrétien ».

Quelques événements marquants : -service militaire de 28 mois, dont la moitié en Algérie -Mai 68- rencontre de non violents-long mûrissement(des années) avant de décider de renvoyer mon livret militaire- rencontre avec des »citoyens du monde » par le courrier des lecteurs d'un journal.

Un milieu familial ouvert au sens du service et des responsabilités ; des chrétiens soucieux d'être dans l'Eglise la voix de ceux qui ne s'y expriment pas, de ceux qui la regardent du dehors, et des plus pauvres ; tels séminaristes rencontrés à l'armée ; un ministère auprès des jeunes et des adultes en monde ouvrier : voilà ce qui m'a, lentement mais sûrement, ouvert à la dimension politique de la foi et de mon sacerdoce.

Question :  « Le fait de « choisir » de façon concrète, dans le domaine politique, vous permet-il de remplir votre rôle de prêtre ? « 

 -Une précision : je n'ai jamais été inscrit dans un parti politique. Malgré mes préférences, je ne me sens LIE A AUCUN. D'autre part, vous dites : « remplir votre rôle de prêtre » qu'entendez-vous par là ? Il n'y a pas un seul type de prêtre. Il y a autant de manières d'être prêtre qu'il y a de prêtres !

Ce qui compte, c'est d'annoncer Jésus-Christ. Cette annonce se fait à des gens bien concrets : on ne peut annoncer l'Evangile sans tenir compte de la situation des gens ni des conséquences du regard chrétien sur les réalités sociales et politiques. Un prêtre neutre, pour moi ça n'existe pas. Faut-il faire semblant de ne pas avoir d'idées politiques ? Cacher ce que l'on pense, cela me semble être hypocrite. En mai 68, des prêtres se disaient »neutres ». En fait, ceux qui étaient hostiles aux événements ont considéré ces prêtres comme étant des leurs ; et ceux qui « vivaient les événements » classaient ces prêtres comme défenseurs de l'ordre établi. Pour ma part, je n'ai jamais regretté que l'on sache ce que je pensais à cette époque : c'est à partir de ce moment là que j'ai pu discuter EN VERITE avec des personnes qui ne partageaient pas mes convictions. Il y a partout des gens prêts à vous faire le plus de mal possible en vous collant n'importe quelle étiquette sur le dos, mais partout aussi des gens ouverts au dialogue. Est-ce que ça ne devrait pas être vrai de tous ceux qui se disent chrétiens ? C'est le pluralisme....

Question : « Justement, le « PLURALISME » est devenu un terme officiel dans l'Eglise. Ce terme peut-il vous suffire ? »

J'accepte le terme, à condition qu'on le purifie d'une ambiguité fréquente. S'il s'agit de dire aux chrétiens : « chacun a ses idées, mais n'en parlons pas, aimons-nous bien, prions sans faire allusion à tout ça.... » etc... c'est la pire des choses, et à la limite, trahison de l'Evangile : l'EVANGILE EST VERITE, COURAGE. En aucun cas le Christ n'est l'homme du compromis ambigu.

Par contre, si des chrétiens, TOUS SOUCIEUX DE SE LAISSER REMETTRE EN CAUSE PAR L'EVANGILE, ont néanmoins des options politiques différentes, c'est normal. S'ils acceptent de se renconter ( voire de s'affronter) , de parler ensemble, de prier ensemble, et sans dissimuler les points de divergences, ce pluralisme est bénéfique. Hélas ! À cause de certaines raisons historiques, on a encore du mal à admettre chez les chrétiens que tous ne pensent pas exactement de la même manière. Alors, on cherche à édulcorer l'Evangile pour éviter les affrontements entre chrétiens. Cela ne colle pas du tout avec la mission qui nous est confiée, et c'est en contradiction avec l'attitude des premiers chrétiens, comme avec celle des prophètes et de tant de saints à travers les siècles. SI ON N'OSE PAS SE DIRE LA VERITE FRANCHEMENT, C'EST QU'ON NE S'AIME PAS ASSEZ ! Apprenons à connaître les autres(or, la connaissance des idées politiques fait partie de la connaissance de quelqu'un, y compris d'un prêtre). Mgr Etchegaray a dit, je crois, qu'il fallait dans l'Eglise une « parole crue et drue ». Cela vaut à tous les niveaux. Un scandale, c'est que les chrétiens discutaillent de toutes sortes de détails, mais TRES RAREMENT DU FOND DE L'EVANGILE, dès lors qu'ils savent qu'ils ne vivent pas exactement de la même manière dans le concret.

Question : « l'Evangile peut-il être une option politique  ? »

 Evidemment, NON, C'est en réfléchissant, selon ce qu'il est, selon son histoire, homme parmi les autres, que le chrétien choisit l'option politique qui lui paraît le mieux à même de servir et de défendre ceux qu'il veut servir et défendre. MAIS L'EVANGILE POSE DES QUESTIONS et peut faire remettre en cause ce qui paraissait évidence. Le chrétien peut-il accepter que le profit passe avant l'homme ? Le sort des plus pauvres ( dans tous les sens du mot), pauvres de chez nous, pauvres du Tiers-Monde, peut-il avoir une place autre que la première dans les préoccupations politiques d'un chrétien ? Accepter la fabrication et la vente d'armes capables de détruire les populations civiles par millions de personnes, est-ce conciliable avec le restpect de la vie si fortement affirmé par le Christ ?

Cela dit, aucune option politique ne coïncidera jamais parfaitement avec l'Evangile : un chrétien aura toujours à contester, au nom du regard «  autre » que lui donne sa foi. Il lui faut pourtant CHOISIR, tout en s'efforçant de rester UN HOMME LIBRE : choisir ce qui respecte le mieux chaque personne. Ce n'est pas simple. S'il refuse le matérialisme marxiste, le chrétien constate aussi que le matérialisme pratique dans lequel nous baignons en occident ne favorise guère(c'est le moins que l'on puisse dire) la soif de Dieu, ni le sens de la fraternité universelle.

Question : « Un prêtre, en tant que tel, est-il encore un homme à part, ou doit-il être » dans le monde » ?

La communauté des chrétiens n'a de sens que si elle est missionnaire : une Eglise repliée sur elle-même, préoccupée surtout par ses problèmes internes, devient sclérosée et inutile. Il arrive souvent dans les faits qu'en raison de multiples contacts, à l'occasion d'engagements comme à l'occasion d'actes d'Eglise( préparation au baptême, au mariage...) des prêtres perçoivent mieux que certains laïcs ce qu'attendent de l'Eglise des gens qui la regardent de l'extérieur. J'affirme que ce sont des liens très nombreux avec des gens (jeunes et adultes) qui ne se sentent guère – ou pas du tout- d'Eglise, qui m'obligent constamment à renouveler ma foi, à comprendre mieux ma vocation de témoin de Jésus-Christ. Je me sens obligé de me faire, au sein de l'Eglise, l'écho de ce que ressentent ces personnes rencontrées au dehors.

Question : « Vis à vis de l'autorité de l'Eglise ( Obéissance, vertu d'Eglise), cela ne pose-t-il pas de problèmes à un prêtre comme vous ? »

On n'a jamais essayé de forcer ma liberté. Dire que je me sente toujours compris, c'est autre chose : peut-être parce que je ne sais pas me faire comprendre, peut-être aussi parce que, malgré les déclarations officielles, un vrai pluralisme n'est pas encore vécu dans l'Eglise. La souffrance la plus grande provient de ces incompréhensions, de la part de chrétiens, voire de prêtres. On voudrait me faire passer pour sectaire, alors que je crois que la tolérance est une vertu essentielle (d'autant qu'elle se fait rare). Je suis passionné dans ce que je fais, et cela peut choquer : pourtant je pense que celui qui CROIT ne peut pas vivre autrement qu'avec passion (« Je vomis les tièdes », dit Jésus). Etre LIBRE, vouloir le rester, quoiqu'il en coûte, cela fait courir des risques, y compris dans l'Eglise. Mais cela est fondamental. C'est pour cela que j'admire tant, par exemple, un évêque comme Dom Elder Camara : il est « inclassable », il le dit lui-même.

Par contre, j'éprouve aussi de grandes joies. Je n'ai pas l'impression de vivre deux vies séparées, celle d'un militant et celle d'un prêtre. Ma présence dans des organisations culturelles à Saint-Claude (Amicale de Quartier), ou d'ordre politique ( secrétaire du Mouvement populaire des Citoyens du Monde) me fait vivre prêtre en partageant ce que ressentent un grand nombre de personnes. Je ne veux pas me servir de la fonction au M.P.C.D.M. pour faire du prosélytisme chrétien, pas plus que je ne veux utiliser mes activités de prêtre(catéchèse, homélie...etc...) pour faire de la publicité pour le M.P.C.D.M. -Mais il est vrai que le fait que je sois à la fois prêtre et militant d'un mouvement pose question à certains. Pour moi, c'est une bonne chose ; dans la mesure où j'essaie de rester fidèle à cette ligne de conduite : ne jamais imposer mes idées aux autres, mais aider ceux-ci à réfléchir, à devenir des hommes libres et responsables. Telle est, en conscience ma mission de prêtre. C'est aussi ce que je tente de faire au M.P.C.D.M.

 EN CONCLUSION : Je souhaite qu'on s'habitue à connaître les options de chaque prêtre sans croire qu'il veut imposer ses idées. C'est l'apprentissage de la liberté dans l'Eglise, donc d'une franche diversité. Je souhaite surtout que les communautés chrétiennnes, prêtres et laïcs ensemble, deviennent plus prophétiques, en actes, pour que « La parole » devienne plus crédible.

 

Saint-Claude le 24 octobre 1977

 

GABRIEL MAIRE

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18 avril 2011 1 18 /04 /avril /2011 19:44

 

Ce texte d’Eduardo Galeano (écrivain uruguayen) traduit par Pierre Guillaumin, a paru dans Le Monde diplomatique, en octobre 1991, il y a donc presque 20 ans. On constatera, peut-être avec une certaine tristesse, que sur un bon nombre de points, il est toujours d’actualité… C’est la raison pour laquelle nous avons décidé de le republier dans le cadre de la série de textes proposant une vision critique de la notion de « développement » (DIAL , 4 avril 2011)

La ville comme prison

Marcher dans les rues des grandes villes latino-américaines devient une activité à haut risque. Rester chez soi, aussi. La ville comme prison : celui qui n’est pas prisonnier de la nécessité est prisonnier de la peur. Celui qui a quelque chose, si peu que ce soit, se sent menacé, condamné à la peur de la prochaine agression. Celui qui possède beaucoup vit enfermé dans les forteresses de la sécurité. Les grands immeubles, les ensembles résidentiels sont les châteaux féodaux de l’ère électronique. Il leur manque les douves avec les crocodiles. Il leur manque surtout la majestueuse beauté des châteaux du Moyen Age, mais ils ont de grands ponts-levis, de hautes murailles, des donjons de guet et des gardes armés.

L’État, qui n’est plus paternaliste mais policier, ne pratique pas la charité. Elle appartient à un passé à jamais révolu l’époque de la rhétorique de la domestication des égarés par les vertus de l’étude et du travail. À l’heure de l’économie de marché, les rejetons en surnombre s’éliminent par la faim et par les balles. Les gosses des rues, enfants de la main-d’œuvre marginale, ne sont pas et ne peuvent pas être utiles à la société. L’éducation appartient à qui peut la payer ; la répression s’exerce sur ceux qui ne peuvent pas l’acheter.

Selon le New York Times, la police a assassiné plus de quarante enfants dans les rues de la ville de Guatemala. Enfants mendiants, voleurs, fouilleurs de détritus, dont les cadavres ont été trouvés sans langue, sans yeux, sans oreilles, jetés aux ordures. Selon Amnesty International, en 1989,457 enfants et adolescents furent exécutés dans les villes brésiliennes de Sao Paulo, Rio de Janeiro et Recife. Ces crimes commis par les escadrons de la mort et autres forces de l’ordre parapolicier n’ont pas été perpétrés dans les zones rurales attardées mais dans les plus grandes villes du Brésil. Ils n’ont pas été commis là où le capitalisme fait défaut mais là où il est en excès. L’injustice sociale et le mépris de la vie augmentent avec le développement de l’économie.

Dans les pays où la peine de mort n’existe pas, on l’applique chaque jour pour défendre le droit de propriété. Et les fabricants d’opinion font chaque jour l’apologie du crime. Au milieu de 1990, dans la ville de Buenos Aires, un ingénieur tua par balles deux jeunes voleurs qui s’enfuyaient après avoir dérobé le lecteur de cassettes de sa voiture. Bernardo Neustadt, le journaliste argentin le plus influent, fit ce commentaire à la télévision : « J’aurais fait la même chose ». Afanasio Jazadji conquit un siège de député dans l’État de Sao Paulo. Il fut un des députés les plus confortablement élus de toute l’histoire du Brésil. Jazadji avait acquis son immense popularité aux micros de la radio. Son programme défendait à grands cris les escadrons de la mort et préconisait la torture et l’élimination des délinquants.

Dans la civilisation du capitalisme sauvage, le droit de propriété est plus important que le droit à la vie. Les gens valent moins que les choses. À cet égard, les lois d’impunité sont révélatrices. Ces lois qui ont absous le terrorisme d’État exercé par les dictatures militaires, dans les trois pays du Sud, ont pardonné le crime et la torture mais n’ont pas pardonné les atteintes au droit de propriété (Chili : décret-loi 2191, en 1978 ; Uruguay : loi 15.848, en 1986 ; Argentine : loi 23.521, en 1987).

Pour retrouver l'article en entier, taper http://www.alterinfos.org/spip.php?article4972

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12 février 2011 6 12 /02 /février /2011 19:48

Manifestent-elles une indignation, les femmes de Goma qui se battent pour cultiver une terre ingrate, dénoncer les violences subies et organiser la solidarité ? Elles refusent l’inacceptable misère qui tue leurs enfants. Elles affirment que le corps humain n’est pas un objet. Elles témoignent d’une capacité à s’entraider.

 

Manifestent-ils leur indignation, les groupes qui squattent un immeuble parisien inoccupé depuis trois ans pour y installer des familles sans logement ? Ils soulignent que l’être humain a des besoins fondamentaux, que la société doit contribuer à leur satisfaction. Ils dénoncent les dérives de la « marchandisation » qui place le logement sur le même plan qu’un produit de luxe ou un gadget électronique. Ils témoignent de ce que des cris de révolte peuvent se transformer en gestes politiques pour organiser autrement la vie sociale.

 

Ces situations, et bien d’autres, disent que l’indignation, avant d’être un discours, est une ré action. Là où quelque chose de fondamental manque à l’homme, la femme, l’enfant, tout simplement parce qu’il est une personne : manger chaque jour, ne pas être violée, avoir un toit, croire ou ne pas croire.

 

Il faut aller plus loin

 

S’indigner révèle aussi la capacité humaine à créer du neuf. Albert Camus disait : « Simultanément nous affirmions de façon positive (…) quelque chose qu’en nous repoussait l’offense et ne pouvait indéfiniment se laisser humilier. » L’indignation est comme une « vague » qui part du plus profond de l’être humain, là où le rationnel rencontre l’irrationnel et qui se concrétise en actes : « Tout de même, on ne peut pas laisser faire cela ! »

 

En réagissant, la personne assume sa propre dignité. Les « désabusés » et certains politiques ne se privent pas de critiquer ironiquement les « bien-pensants ». Contrairement à ces cyniques- inactifs, il me paraît toujours préférable, face à une injustice, de penser bien plutôt que mal ; ou de penser tout simplement plutôt que de laisser le monde aller à la dérive.

 

L’indignation prend racine et se nourrit de convictions fondamentales sur la personne humaine, la vie en société, et le sens de l’existence. L’indignation suppose chez celui qui la manifeste un « acte de foi en la valeur et la dignité de toute personne humaine », écrit Stéphane Hessel. Il fait référence aux options qui fondèrent le programme politique et social du Conseil national de la résistance. Quel programme pour 2011 ?

 

Jusqu’où défendre la dignité proclamée, malgré les différences d’opinions politiques, philosophiques et religieuses ? Est-il digne, le concurrent, le sans-papiers, l’ennemi, le criminel ? Va-t-on dire notre indignation lorsqu’un opposant, un mal-pensant est atteint dans sa dignité ? Il faut aller plus loin. Affirmer la dignité invite à contribuer, comme nous le pouvons, au respect effectif des droits fondamentaux que celle-ci suppose. Alors l’indignation, quittant le domaine des vœux pieux, « entre en politique ».

 

Notre temps ne manque pas de prophètes indignés

 

Certes, il est possible de ne pas être tous d’accord sur les mêmes choix politiques. Encore faut-il accepter l’incarnation de l’indignation. Nombre de témoins en ont payé le prix. La Bonne Nouvelle chrétienne, de Jésus à la pensée sociale de l’Église, insiste sur cette exigence. Les papes Jean XXIII et Paul VI se sont indignés en affirmant que « les peuples de la faim interpellaient la conscience de l’humanité tout entière ».

 

Benoît XVI souligne la nécessité de passer à l’acte : « Donner à manger est un impératif éthique pour l’Église universelle. » Comment gérer la tension entre la nécessité absolue de dénoncer l’inacceptable et la responsabilité exigeante de transformer le cri en projets précis ? L’incantation indignée mais non suivie de propositions désespère ceux et celles qu’elle avait secoués.

 

Acteurs politiques et membres de la société civile ont la responsabilité de mêler éthique de conviction et éthique de responsabilité, en transformant l’indignation en programmes – politique, économique et social – durables. L’indignation a la force et la clarté d’un coup de trompette ; elle se doit aussi d’indiquer une direction d’action.

 

Cette interpellation bouscule les comportements de chacun. En refusant de subir les consignes de la ségrégation raciale et en s’asseyant à une « place interdite », Rosa Parks a manifesté son indignation, changé ses habitudes et invité la population à modifier les siennes. Un grand mouvement pour la justice en naquit.

 

Les prophètes de la Bible s’indignent avec force. Ils joignent la parole aux actes en invitant à des comportements : aimer la bonté, apprendre à faire le bien, chercher la justice. Notre temps ne manque pas de prophètes indignés. Commençons à nous indigner contre nous-mêmes, nos paresses, nos petits arrangements, nos compromis.

 

 

Guy Aurenche,
président du Comité catholique contre la faim et pour le développement-Terre solidaire

 il a été pendant 29 ans avocat de la famille Maire en France pour l'assassinat de Gaby au Brésil 

 

Le 4 février 2011 dans la rubrique "forum et débats" de La Croix

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30 décembre 2010 4 30 /12 /décembre /2010 18:39

Noël, Noël !

Jésus naît à notre monde

Savourons la joie de ce cadeau inouï,

Dans cette vie nouvelle donnée à notre Terre

S‘accomplit la promesse de Dieu.

 

Jésus, enfant de gens ordinaires,

Devant eux, toutes les portes se ferment.

Sans doute ne valent-ils pas la peine

Qu’on leur fasse de la place.

 

Jésus, si fragile, vulnérable,

Dès le départ menacé,

Emmené hors d’Israël pour fuir la violence d’Hérode,

Que peut-on attendre d’un sauveur que l’on cache ?

 

Que peut-on attendre d’un monde injuste et dur,

Où des enfants, des jeunes,

Des femmes et des hommes

Sont fragilisés, exploités,

Rejetés,

Trop souvent découragés,

Résignés jusqu’au bout du silence ?

Ils ne font pas partie des « gagnants »,

Des « bien nés ».

 

En ce jour de Noël,

Quel chamboulement !

Les gens les plus petits,

Ont du prix,

Ils sont même hors de prix !

C’est ça que nous révèle l’Enfant de Noël !

T’es pas comme moi, et alors ?

Les derniers sont les premiers,

Les étrangers, les bienvenus,

Les jeunes des cités attendus

Les filles, les femmes ont toute leur place,

Tous les êtres humains sont aimés :

Les vieux, les malades,

Tous également dignes,

Tous sacrés,

Ils sont à l’image de Dieu.

 

Jésus met à notre portée

Un Royaume nouveau,

Révolutionnaire,

Un avenir donné à notre Terre,

En pièces détachées.

Pour l’assembler, tous les Hommes sont embauchés !

 

Chaque geste de fraternité,

Chaque combat pour la dignité,

Le respect, le vivre ensemble,

L’accès pour tous à une culture de qualité

Le maintien des systèmes de solidarité : chômage, santé, retraites,

Chaque action contre la fermeture des écoles, des entreprises,

Des services publics,

Chaque acte de résistance à la maltraitance des enfants,

Des jeunes, des travailleurs

Qu’ils soient français ou étrangers sans papiers,

Chaque lutte en faveur de la justice sociale,

Ici et partout dans le monde,

Réalise la promesse d’alliance faite par Dieu aux Hommes :

L’amour l’emportera sur la haine et la violence

La vie vaincra la mort.

 

En ce temps de Noël,

Laissons-nous embaucher,

Laissons Jésus nous rappeler l’exigence d’aimer,

Comme lui, jusqu’au bout.

 

Alors, apôtres de l’Amour,

Engagés auprès de ceux qui bousculent la fatalité

D’un monde voué à l’inégalité,

Habités d’une formidable Espérance,

Remplis de la joie de Noël,

Nous pouvons TOUT !

 

Message proposé par les membres de la Mission ouvrière

(Action catholique ouvrière, Jeunesse ouvrière chrétienne,

Action catholique des enfants, prêtres-ouvriers,

prêtres, diacres, religieux et religieuses en monde ouvrier)

 

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30 décembre 2010 4 30 /12 /décembre /2010 18:27

Nous croyons en Dieu qui est Père de nous tous. Nous croyons que nous sommes tous frères et que nous devons vivre en frères.

Nous croyons en Jésus-Christ, qui est parmi nous, se révélant dans le visage des pauvres. Pauvres qui sont en lutte et qui entreront en lutte, par la force de l'Esprit qui nous restitue l'espérance et nous relève quand nous tombons.

Nous croyons en la présence maternelle de Dieu, qui se rend présent par l'exemple de sa mère Marie, qui a apporté au monde la lumière.

Nous croyons que, de même que Jésus a vaincu la mort, ceux qui sont morts par suite d'exclusion ressusciteront ! Qu'une telle résurrection s'obtiendra avec les luttes qui sont soutenues et animés par le sang des martyrs, sang qui féconde et donne sa saveur à la terre.

C'est là notre mission : être le sel de la terre !

Nous croyons en la justice de Dieu, qui n'a jamais accepté le mal, n'étant lui-même que bonté.

Nous croyons en la vie en communauté ; en l'Eglise qui est force du peuple ; en la célébration de la vie qui se donne dans l'union de ceux qui rêvent et espèrent un nouveau ciel, une nouvelle terre et une nouvelle mer.

 

(Credo prié à Porto de Santana (Cariacica) le 23 décembre 1997,
pour le 8ème anniversaire de la mort du Père Gabriel Maire

et prié à Arbois le 19 décembre 2010)

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30 décembre 2010 4 30 /12 /décembre /2010 14:42

De Jean-Baptiste Herkenhoff le 22 décembre 2010  (Traduction)

"Article que j'ai publié cette semaine dans plusieurs journaux du pays."

 

"Nous recherchons la vérité. Vérité sur le crime qui a arraché la vie au Père Gabriel et sur tous les autres crimes qui, dans notre Etat et dans le Brésil tout entier, demeurent sans solution."

"Nous voulons manifester notre rejet de tous ceux qui, au pouvoir exécutif, législatif et judiciaire ne remplissent pas leur rôle de citoyen, serviteur du peuple. Nous voulons aussi affirmer que nous continuerons à lutter pour la Justice, dans les organisations populaires, dans la communauté, dans les syndicats et en politique".

L'appel à la Justice que comporte ce manifeste d'organisations populaires et religieuses de l'Etat de l'Espirito Santo n'est toujours pas entendu. Il doit être rappelé et médité à l'occasion de l'anniversaire de l'assassinat du Père Gabriel Maire. Ce crime a eu lieu sur le territoire de la commune du grand Vitòria, le 23 décembre 1989.

Peu avant sa mort, le Père Gabriel a fait des déclarations devant la Commission "Justice et Paix" de l'archidiocèse. Il a déclaré qu'il était menacé de mort, qu'il avait peur d'être assassiné, mais que, malgré cette peur, il était disposé à continuer son combat, au nom de son engagement dans la ligne de l'Evangile de Jésus-Christ.

Reste gravée dans ma rétine, avec une netteté absolue, l'image de son visage, le soir où il nous a informé des menaces qu'il recevait.

Est-il vraiment possible que quelqu'un s'engage avec le peuple, dans la transformation des structures politiques et sociales, au nom de l'Evangile ?

Beaucoup nient tout lien entre Evangile et politique. Ils en viennent même à recourir à une phrase de la Bible pour nier la légitimité de l'engagement politique, à la lumière de la foi chrétienne. Le texte invoqué fréquemment est très connu : "Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu".

Les thèses qui contredisent cette soi-disant séparation entre foi et politique sont nombreuses elles aussi. Ces thèses veulent que la foi éclaire  la politique ; que la foi fasse éclore les valeurs éthiques et sociales et qu'elle conforte les droits de l'homme.

Jean-François Collange, professeur de théologie protestante de l'Université de Strasbourg, montre que, fondamentalement, le trait d'union indissociable entre le christianisme et les droits de l'homme résulte de ce que la valeur de l'homme devant Dieu ne tient ni à la couleur de sa peau, ni à son sexe, ni à son statut social, encore moins à sa richesse, mais au fait que, dans le Christ, il est reçu comme fils d'un même Dieu.

Le fait que chacun  se reconnaisse comme fils d'un même père conduit à une fraternité authentique, ce qui est la base des droits de l'homme.

Dans l'Epître de Paul aux Romains, Collange voit exprimée, d'une manière particulièrement percutante, l'affirmation de l'égalité et de la dignité de tous les hommes.

Nous ne pouvons pas oublier un autre passage de la Bible, là où Paul parle de l'homme comme du temple de l'Esprit Saint. Cette affirmation est riche de conséquences. Comment un être qui est le temple de l'Esprit Saint, qui est, disons, la demeure de Dieu lui-même, peut-il être torturé, peut-il mourir de faim, rester sans abri ou souffrir de discrimination ? Aucune violation des droits de la personne humaine ne peut demeurer cohérente face à la proclamation de l'homme qui abrite Dieu.

Dans le droit fil de cette origine chrétienne des droits de l'homme, se situent plusieurs penseurs : João de Oliveira Filho (Origine Chrétienne des Droits Fondamentaux d l'Homme), J. E. Martins Terra (Droit de Dieu et Droits Humains), Hubert Lepargneur (La Conquête des Droits de l'Homme), Jacques Maritain (Les droits de l'homme) et Jean-Marie Aubert (Droits de l'Homme et libération évangélique).

Gustavo Gutiérrez, théologien latino-américain, dans un de ses livres les plus connus, argumente que c'est à la source de la spiritualité léguée par la tradition judéo-chrétienne que la théologie de la libération trouve sa justification doctrinale. Cette source est à l'origine de la libération par la foi, selon Gutiérrez. A notre avis, elle donne une solidité transcendante aux droits de l'homme.

Mais ce n'est pas sur le seul terreau chrétien que l'on peut trouver un fondement religieux des droits de l'homme.

Les plus grandes familles religieuses et philosophiques de l'humanité se retrouvent dans l'idée des droits de l'homme. Le judaïsme, l'islam, le bouddhisme, le taoïsme, le confucianisme s'accordent sur les idées essentielles des droits de l'homme. Il en est de même pour le marxisme, dans la pureté de ses propositions, et pour les traditions religieuses des peuples indiens d'Amérique latine, qui nous intéressent tout particulièrement, nous qui sommes aussi latino-américains.

Pour toutes ces raisons, nous célébrons la mort du Père Gabriel comme le véritable sacrifice d'un martyr. En ce Noël 2010, vingt et un ans après son assassinat, nous nous souvenons de sa vie et de ce combat qu'il nous a légué en héritage.

Jean-Baptiste Herkenhoff, 74 ans, professeur d'Université au Brésil, conférencier et écrivain.

E-mail: jbherkenhoff@uol.com.br  Homepage: www.jbherkenhoff.com.br

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29 décembre 2010 3 29 /12 /décembre /2010 11:41

"Je crois en l'Esprit Saint. Je crois que, si  les gens ne se contentent pas de la satisfaction qu'ils retirent de la prière, s'ils prient vraiment, ils veulent alors se laisser convertir par l'Esprit. Les vrais mystiques ont tellement bien transformé la politique de leur époque :François d'Assise, Bernard, Thérèse d'Avila, Catherine de Sienne "

Campo Grande 20 juillet 1988

 

"La prière conduit au travail – La prière n'est pas un objectif en soi, ni un plaisir, c'est le chemin pour se laisser conduire à la vocation radicale du chrétien."

 

"Si le Royaume de Jésus est autant dans le cœur des gens que dans la construction d'une société nouvelle, je dois reconnaître et faire grandir le Royaume, à la fois dans l'effort d'une conversion individuelle et dans la transformation de la société. Si le Royaume de Jésus se manifeste autant dans la Croix que dans la Résurrection, ma spiritualité doit témoigner autant de la communion aux souffrances du Christ que de la Gloire du Ressuscité".

31 août 1988

 

Et Gaby chantait :

"Quand l'Esprit de Dieu souffla, le monde entier s'illumina

Sur la terre l'espérance jaillit

Et un peuple nouveau se tint par la main et avança."

 

 

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22 novembre 2010 1 22 /11 /novembre /2010 16:26

"Les Indiens sont civilisés, mais pas à la manière des Blancs.

Nous vivons à notre façon, comme chaque peuple.

Quand nous arrivons dans une ville, nous observons que beaucoup de gens

qui se disent civilisés, maltraitent leur semblable,

ou bien laissent leurs enfants mendier parce qu’ils n’ont rien.

Dans les bâtiments publics, vous voyez beaucoup de luxe et au dehors, des

gens ont faim (…) Alors, à la peur de perdre notre terre s'ajoute celle

de voir notre peuple dans la rue

dormant sous les ponts ou bien mendiant

Nous n’apprenons pas la compétition à nos enfants,

nous leur apprenons à partager et à lutter.

Nous, nous ne laissons pas notre peuple souffrir.

Comment pouvez-vous laisser vos familles sans nourriture,

fouillant dans les ordures ?

Si une famille a de quoi manger et qu’arrivent d’autres personnes

qui n’ont rien, elle fait à manger pour tous.

(…) Nous n’avons pas de prison dans nos villages ;

nous donnons des conseils à nos gens et ils acceptent.

La société blanche doit apprendre à respecter notre manière de vivre.

Nous n’avons rien contre elle, nous aussi nous faisons partie

de cette société, mais avec nos différences"

 

Le leader indien Nailton Muniz (tribu : Pataxo Hâ-Hâ-Hâ)

Tiré des EV n°76

 

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  • : Les amis de Gabriel MAIRE
  • : L'association "Les amis de Gabriel MAIRE" a été créée après l'assassinat de Gaby au Brésil le 23 décembre 1989. . A associação "les Amis de Gabriel Maire" foi criada depois da morte do Padre Gabriel em Brasil o 23 de dezembro de 1989.
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