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4 décembre 2020 5 04 /12 /décembre /2020 00:06

Ce sera la fin des tyrans,
l’extermination des moqueurs,
et seront supprimés tous ceux qui s’empressent à mal faire,
Ceux qui font condamner quelqu’un par leur témoignage,
qui faussent les débats du tribunal
et sans raison font débouter l’innocent.

Is 29, 20-21 extrait d'une lecture du 1er vendredi de l'Avent

Cliché de Aristide et François, 2 prêtres français arrêtés, torturés et menacés d'expulsion. (cf www.pavablog.com/)

Cliché de Aristide et François, 2 prêtres français arrêtés, torturés et menacés d'expulsion. (cf www.pavablog.com/)

'La répression tombe violemment. Tortures physiques et morales sur les paysans arrêtés. Par ces procédés, on fait dire à l'un d'eux, au bout de huit jours, que la bagarre est le résultat des paroles du Père Aristide, lors d'une célébration du 8 août. Le 31 août, la Police fédérale arrête François et Aristide."

 

"A repressão cai violentamente. Torturas físicas e morais contra os camponeses presos. Por estes métodos, um deles foi persuadido a dizer, após oito dias, que o confronto é o resultado das palavras do Padre Aristide, durante uma celebração ocorrida no dia 8 de agosto. Em 31 de agosto, a Polícia Federal detém Francisco e Aristide."

 

Leia a carta integra em português abaixo.

Un Clic ici pour toute information sur les publications : "Chemins d'Avent avec Gaby"

 

Echos de Vitόria

 

N° 6  -  20 novembre 1981

 

 

 

 

De « Andorinhas » à Nostradamus

 

 

Beaucoup  de ceux qui m'écrivent insistent pour que je continue à donner les réactions des lecteurs  des Échos de Vitόria. Je pourrais résumer ainsi celles qui sont arrivées depuis septembre :

- les É.V n° 5 ont « impressionné », spécialement les événements survenus à Andorinhas et la lutte des récupérateurs d'ordures ;

- la situation française observée avec plus de recul ;

- l'avenir du monde vu en couleurs sombres.

Impressionnée, jusqu'à en être complexée, cette correspondante : « Je me sens coupable de vivre en France, coupable d'avoir plus que le superflu, coupable de manger à ma faim tous les  jours... ». D'autres personnes ont donné de l'argent « pour les habitants d'Andorinhas ». Occasion pour moi de rendre compte à ce niveau. J'ai remis un chèque de 20 000 cruzeiros (environ 1 000 F.) à la commission pour le Droit à l'habitation (une des branches de la commission Justice et Paix du diocèse) qui assure la formation des gens des communautés confrontées à ces problèmes, et défend sur le terrain les habitants menacés. J'ai déjà parlé de la construction d'une maison pour le repos et les réunions de week-end des militants de la JOC et de la Pastorale Ouvrière : en votre nom, j'ai déjà remis pour cela la valeur de plus de 6 000 francs.

Certains semblent penser : « Tu as de la chance : au Brésil il y a des tas de choses à faire ! Chez nous, il n'y a plus rien à faire ! Là-bas les gens savent s'unir et réagir ; chez nous, c'est tout pourri ! ». Si le résultat de mes lettres était de complexer et de décourager, elles seraient nuisibles. Je continue à penser que n'importe lequel d'entre vous a quelque chose à faire aussi pour changer la société. Quelqu'un m'écrit : « Tu as choisi la meilleure part ». Peut-être bien. Et peut-être aussi, en définitive, la plus facile et la plus voyante.

Quelques-uns expriment déjà impatience, voire découragement, parce que le gouvernement français n'a pas encore « tout changé ». Plus réalistes, d'autres soulignent que ce n'est pas encore demain que les Français parviendront à une conscience collective et bien solidaire. Alors que vous me dites : « Quelles merveilles au sein de ce peuple Brésilien ! C'est formidable ! » (ce qui est vrai, mais incomplet), j'entends ici certains me dire : « Quelle chance ont les Français ! Bonne conscientisation au plan politique, socialisme, etc... ». D'un côté comme de l'autre il faut relativiser. Pour ma part, j'essaie de vous décrire, le plus fidèlement possible, un peu de ce que je vois, entends, ressens, mais je dois sélectionner les faits parmi des centaines qui mériteraient d'être contés, je dois les donner en raccourci, et taire des choses intéressantes mais qui, sans explication orale complémentaire, prêteraient à de fausses interprétations.

La peur enfin. Peur du nucléaire et de la  troisième guerre mondiale. Cette lettre :

 

La situation du monde devient de plus en plus inquiétante. Nostradamus et ses prophéties ont un succès fou, de même l'astrologie... qui développent une sorte d'indifférence et de fatalisme face à une éventuelle guerre mondiale... Où se trouve l'homme maintenant ? Reagan peut être content et faire ce qui lui plaît puisque, de toutes manières, la guerre tragique est déjà écrite. Quant aux Témoins de Jéhovah, ils sont contents car, d'après eux, ils ont enfin raison : nous approchons de l'apocalypse, et ils se font de plus en plus pressants, avec le même slogan : « Dépêchez-vous de vous convertir, la fin est pour bientôt ! ».

 

Eh bien ! ici on pense moins à ça. D'abord, la guerre sous forme de guerre mondiale comme en Europe, on ne connaît pas. Il y a d'autres raisons. Entre autres, la propagande permanente : « Nous sommes un grand pays, qui n'est jamais en guerre » (mais personne ne semble s'inquiéter de lire dans le journal d'hier qu'un envoyé de Reagan disait que le Brésil pourrait fabriquer la bombe atomique). Et puis, tans de gens ont tant de problèmes immédiats ! Enfin, regardez une carte : un habitant de Vitόria, par exemple, se trouve à 2 000 km au moins d'une frontière ! Tout ce qui n'est pas brésilien est « étranger » : la plupart des gens ne me semblent pas avoir le sentiment d'être « latino-américains », ne sauraient pas dire si le Chili, par exemple, est plus ou moins éloigné que l'Italie. Quant à la France, ça doit exister, puisqu'il y a des Français, mais bien des gens paraissent surpris d'apprendre qu'on ne peut s'y rendre que par navire ou avion. Alors, aborder les problèmes mondiaux dans le peuple, ou parler ici de « mondialisme », ça n'aurait sans doute pas grand écho...

Si la « guerre » n'existe pas officiellement, la violence, elle, est bien présente... Quand un enfant sur dix meurt avant d'atteindre 1 an... Quand les attentats se multiplient, surtout dans les grandes villes, de la part des voleurs, mais tout autant de la police... Quand, dans notre ville de Cariacica (200 000 habitants), en moins d'un an, deux maires meurent de mort violente (le troisième maire depuis décembre 1980 a été désigné hier) ... !

Quelques correspondants m’ont précisé :

 

Si tu ne peux pas répondre chaque fois, ne te préoccupes pas. Nous tenons à t'écrire, mais notre lettre est une réponse à É.V., que nous considérons comme une vraie lettre personnelle.

 

Merci à ceux qui ont écrit dans ce sens et à qui je n'ai pas répondu.

J'ai eu la joie d'accueillir quelques jours Patrick et Annie Valette qui, de Saint-Claude, sont partis, travailler à la Martinique. Ils ont profité de la proximité « relative » de Vitόria. Déjà d'autres visites s'annoncent pour l'année prochaine.

Ceux qui le peuvent, proposez-vous pour aider davantage l'équipe de réflexion et de diffusion de ces Échos.

 

 

Aristide et François

 

Vous avez entendu parler d'eux ? Un peu ? Au Brésil, leur arrestation le 31 août, leur emprisonnement, les menaces d'expulsion, la promesse d'un jugement, sont les facettes d'un événement national, politique et religieux, de première importance.

Aristide Camio et François Gouriou,  deux prêtres français, des  Missions Etrangères de Paris, dans l'État du Para (un État du Nord du Brésil), commune de Conceição do Araguaia[1]. Région de conflits violents.

 

Un peu d’histoire…

Dans la forêt vivait l'Indien traqué depuis des siècles. Pour l'agriculture courante, on a installé le paysan, venu du Nordeste, du Centre, de tous les coins déjà occupés du pays. On en a fait un « posseiro » (celui qui possède), occupant légitime en raison de la nécessité de vivre, mais aussi d'une reconnaissance institutionnelle. Le Régime stimula ces migrations, par exemple avec le tracé de routes comme la Transamazonienne. À Conceiçao de Araguaia, seulement 5 % des habitants sont originaires de l'État même, le Pará !

Mais États, organismes officiels, notaires..., tous s'unirent pour nier aux petits paysans la possession de la terre et donner celle-ci à de gros propriétaires (latifundia rios). Et les forces publiques, même le pouvoir judiciaire, font généralement alliance avec les tueurs à gage (pistoleiros) des gros propriétaires !

 

De 1977 à juillet 1981, la CPT (Commission Pastorale de la Terre) a enregistré neuf cent-seize conflits pour question de terre, touchant 251 891 familles, avec 1 972 989 personnes ! Dans le même temps, assassinat de quarante-cinq travailleurs ruraux et agents de pastorale, parmi eux trois avocats. On doit constater que, bien que l'on connaisse les noms, dates, lieux de ces assassinats, aucun d’eux ne fut reconnu officiellement par le pouvoir.

 

 

Qui écrit cela ? Le Conseil permanent de la CNBB (Conférence nationale des Evêques brésiliens). La CPT parle aussi de tortures, prisons arbitraires...

Tout cela pour servir le capitalisme agraire. Prêts, incitations fiscales, exonérations d'impôts, absence de contrôles, rien ne manque de la part du pouvoir pour servir des groupes industriels, banquiers, etc... sans vocation agricole ni tradition rurale, et sans scrupules. Les grandes sociétés, brésiliennes et multinationales, accourent donc, le capital international est heureux de l'aubaine, mais il a besoin que 1'ordre règne. Dans cet unique but fut créé un organisme officiel, le GETAT, directement lié à la Présidence de la République : force de choc pour « nettoyer le terrain », serviteur des grands projets multinationaux.

 

Situation d’injustice + option préférentielle pour les pauvres = persécution.

Cette équation est quasi inévitable. Une Église qui, comme celle du Brésil, dit faire « l'option pour les pauvres » (je trouve d'ailleurs étrange, mais significatif, qu'une Église soit obligée de préciser ce qui découle si directement de l'Évangile !) n'a pas le choix devant de telles situations. Elle ne peut pas être, même un tout petit peu, avec le capitalisme, puisque c'est pour servir le capitalisme que l'on méprise et tue les petits. L'Église locale prend donc fait et cause avec les posseiros.

Le 13 août, treize paysans se trouvent face à deux voitures du GETAT et neuf hommes fortement armés. En situation de légitime défense, ils tirent. Un homme du GETAT « serait » tué, d'autres blessés. La répression tombe violemment. Tortures physiques et morales sur les paysans arrêtés. Par ces procédés, on fait dire à l'un d'eux, au bout de huit jours, que la bagarre est le résultat des paroles du Père Aristide, lors d'une célébration du 8 août. Le 31 août, la Police fédérale arrête François et Aristide.

En septembre, les quinze prisonniers (treize paysans, deux prêtres) sont conduits à Belém, capitale du Pará. Commence alors un gigantesque mouvement de solidarité : visites, veilles permanentes, messes, cultes œcuméniques, manifestations de masse, pétitions à travers tout le Brésil, etc. Le 25, devant l'immeuble de la Police fédérale, messe concélébrée par de nombreux prêtres et quatorze évêques, et un représentant de la CNBB. Mouvements populaires, Églises évangéliques, syndicats, partis d'opposition, appuient massivement la cause des paysans et des deux prêtres.

 

L’arrestation des deux prêtres parait préméditée

Le ministre de la Justice, Abi-Ackel, affirme que :

 

Un certain nombre d'étrangers abusent de la liberté qui règne dans le pays pour lancer un type de prédication qui n'a rien de religieux et tout de subversif. » Il ajoute que « le gouvernement ne peut permettre que, au nom d'intérêts inférieurs, se répandent dans le vaste territoire de la nation, invasions de propriétés légitimement acquises ou héritées... (A Gazeta – 26.10.1981).

 

Les « intérêts inférieurs », vous l'avez compris, c'est la vie de millions de paysans avec leurs familles. Quant aux propriétés « légitimement acquises »... bon ! Vous avez compris aussi !

C'est aussi le moment choisi par un des sénateurs les plus fameux du parti au pouvoir, M. Passarinho, pour lancer des attaques violentes contre l’Église, et pour tenter de montrer qu'il y a opposition entre le Pape et les évêques brésiliens. Naturellement, on n'oublie pas de dire que les prêtres souhaitent l'appui du Parti communiste du Brésil. (Dire que François et Aristide, menacés d'expulsion du Brésil, ont été expulsés du Laos il y a quelques années ! Décidément, les dictatures de tous poils n'aiment guère l’Évangile et préfèrent les curés à la sacristie !).

Quand Aristide et François sont conduits à Brasilia, on s'attend chaque jour à leur expulsion. Finalement, début novembre, le Président de la République décide de confier le cas des  deux prêtres français à la Justice : ce qui a été salué par tout le monde comme un geste de démocratie. Le jugement pourra permettre de parler, face à l'opinion publique, du fond du problème... ce qui n'est pas le cas jusqu'ici.

 

Réactions

À Brasilia, les deux prêtres reçurent de nombreuses visites : leur évêque, les représentants des évêques brésiliens ; l'Ambassade de France s'est manifestée quasi quotidiennement. Quant au Nonce (ambassadeur du Pape au Brésil) il est allé les voir (quelqu'un nous écrit : « les interroger ? ») une fois.

Pour notre part, nous avons écrit à l'Ambassade de France. Comme représentant des prêtres Français au Brésil-Sud, Bernard Colombe a écrit au Nonce :

 

Le Pape est d'accord avec le Ministre Abi-Ackel quand il dit que le gouvernement ne peut tolérer qu'au nom d'intérêts inférieurs s'organisent des invasions de propriétés légitimes ? Qui, au Brésil, dira la vérité au nom du Pape ? Nous attendons de connaître vos déclarations sur ce sujet de la légitimité des grands domaines, quand la vie de milliers de tout-petits paysans est en jeu... Heureux ceux qui sont persécutés parce qu'ils font la volonté de Dieu ! »

 

On peut résumer ainsi la réponse du Nonce : « Le Pape a déjà parlé sur ces questions. Je n'ai rien à dire. » Alors on peut commenter : à quoi peut donc servir un Nonce ? Le moins qu'on puisse dire, c'est que celui du Brésil n'aide pas les évêques dans leur tâche ! Un espoir : il arrive au bout de son mandat l'an prochain. Le choix du successeur sera un test : l’Évangile vécu par l’Église du Brésil fait-il peur à Rome ? Autrement dit : de la diplomatie ou de l’Évangile, qu'est-ce qui paraît plus important au Vatican ? Les belles paroles de la dernière encyclique seront-elles concrétisées ?

 

Mon intention première n'était pas de parler aussi longuement de ce fait. Mais il est tellement caractéristique de la situation actuelle brésilienne que je ne pouvais pas en parler sans développer : problèmes de la terre et réalité du capitalisme international ; rapport Église-État ; rôle de l’Église dans la société ; tensions internes à l’Église… Faute d’intérêt de la presse étrangère. À bien des égards, ce fait peut susciter une réflexion de groupe. À vous d’en juger !

 

 

Dom Luis est muté…, Dom Silvestre est arrivé…

 

Encore un événement d’Église significatif de la réalité brésilienne. Un éditorialiste d'un journal local n'a pas hésité à écrire que ce changement d'évêque auxiliaire à Vitόria pouvait constituer « l'événement politique le plus important de l'année dans l’État de l'Esprit-Saint, surtout avant les élections de 1982 ». Dom Luis, ici depuis quinze ans, mais que beaucoup espéraient voir succéder à l'archevêque, malade et âgé de 72 ans, est considéré comme un des évêques de pointe au Brésil pour la création et le développement des Communautés ecclésiales de base. Il est maintenant à Campina Grande, dans l’État de Paraïba. Dom Silvestre arrive d'un des diocèses ruraux les plus pauvres du Brésil. Ce qui fut frappant lors de l'Assemblée générale du diocèse, fin octobre, c'est la délicatesse des gens : avec franchise et sans détours, par-devant Dom João (l'archevêque) et Dom Silvestre, ils disaient leur désaccord sur la manière mystérieuse de « muter Dom Luis », mais en même temps, ils ne manquaient aucune occasion d'exprimer à Dom Silvestre confiance et espoir, et surtout volonté de continuer fermement dans la direction imprimée par Dom Luis. Le dimanche 6 décembre, une immense célébration préparée par les deux cent soixante-quinze communautés de base de la banlieue de Vitόria doit redire cette même détermination.

 

 

« Quand la panthère est morte, tous veulent profiter de sa peau ! »

 

Après des mois et des mois de lutte, et malgré la mauvaise volonté, voire l'obstruction, de politiciens locaux, la commission des Habitants de Flexal 2 (un des quartiers les plus pauvres que j'accompagne) a obtenu une deuxième ligne de bus, indispensable. Ils ont préparé l'inauguration. Ils ont refusé que ce soit un officiel qui coupe le ruban : ce fut le chauffeur du bus. Ils ont tout organisé eux-mêmes, accordant seulement un droit de parole de cinq minutes à un représentant de la municipalité, un de l'entreprise des bus, un des services des transports de l’État. Ils avaient préparé une douzaine de banderoles. Quand le maire commença à parler, attribuant à la mairie tout le bénéfice de cette réalisation, ils levèrent cette banderole : « Quand la panthère est morte, tous veulent profiter de sa peau ! ». Un tract rappelait que tout ce qui existait à Flexal 2, y compris le tracé des rues, c'est à la commission des Habitants qu'on le devait, et non aux politiciens. Ce qui est parfaitement exact.

Les banderoles disaient aussi :

 

« Peuple qui lutte, qui s'organise, ne peut être exploité » ; « Peuple qui vit comme le Christ a vécu : il est mort en croix pour la libération. Nous non plus, peuple, nous n'avons pas peur de la croix, en luttant pour notre libération. » ; « Un quartier sans égouts, c'est un peuple plein de vers. Qu'allons-nous faire ? » ; « Des promesses, nous en sommes pleins ; nous voulons des résultats. »

 

Dans les communautés, c'est en Jésus qu'est mise l’Espérance. Je vous fais part de leur cri (un livret de préparation à Noël 1981) : « Chaque fois que les petits se sont unis pour lutter pour leurs droits, là est née l’espérance d'un monde nouveau, là est né Jésus. »

 

Je vous souhaite la même espérance active pour 1982.

 

Gaby

 

 

Un chant, fréquemment repris dans les réunions :

plein d'humour pour parler de la réalité

 

 

De l’autre côté, seulement qui fait sa promotion

De notre côté, seulement qui descend

De l’autre côté, seulement qui profite

De notre côté ; seulement qui supporte.

 

De l’autre côté, table pleine, à 1’heure du repas

De notre coté, un petit amuse-gueule de maïs, et haricot

De l’'autre côté, dessert, confiture de noix de coco et de fruits

De notre côté, pas même,

un cure-dents pour nettoyer tous les trous.

 

De l'autre côte, le doigt fait mal,

le docteur vient et soigne la main

De notre côté, le bras est cassé ; non, ce n'est rien, non.

De l’autre côté, pour une consultation

il suffit de montrer un gros billet

De notre côte, c'est seulement la file d’attente,

qui ressemble à une procession.

 

 

 

 


[1] Sur Conceição do Araguaia, voir le livre : Petites Sœurs de Jésus, En Amazonie, renaissance de la tribu indienne des Tapirapé, Karthala, collection Signes des temps (2011).

 

ECOS DE VITÓRIA  Nº 6

20 de novembro de 1981

 

DE “ANDORINHAS” A NOSTRADAMUS

Muitos daqueles que me escrevem insistem que eu continue a dar as reações dos leitores dos “EV”. Eu poderia resumir assim aquelas que chegaram desde setembro:

- Os “EV” nº 5 me “impressionaram”, especialmente os acontecimentos ocorridos em Andorinhas e a luta dos catadores de lixo.

- A situação Francesa observada numa perspectiva de maior recuo.

- O futuro do mundo visto em cores sombrias.

De uma pessoa impressionada, chega a ser complexa esta correspondência: “Eu me sinto culpado de viver na França, culpado de ter mais que o supérfluo, culpado de comer minha cota diária todos os dias...”.  Outras pessoas deram dinheiro para os “moradores de Andorinhas”. Oportunidade para eu relatar a este nível. Eu entreguei um cheque de 20.000 cruzeiros (cerca de 1000 F) à comissão pelo direito à moradia (um dos ramos da Comissão Justiça e Paz da diocese) que forma pessoas das comunidades confrontadas com esses problemas e defende, in loco, os moradores ameaçados. Eu já falei da construção de uma casa para descanso e reuniões de final de semana dos militantes da JOC e da PO: em nome de vocês repassei para eles o valor de mais de 6000 F para essa obra.

Alguns parecem pensar: “Você tem sorte. No Brasil há tanta coisa a fazer! Aqui não tem mais nada a fazer! Aí as pessoas sabem se unir e agir; no nosso país tudo está podre!”. Se o resultado da minha carta fosse de complexar e desencorajar acho que seria prejudicial. Eu continuo a pensar que dentre vocês há alguém que ainda pode fazer algo para mudar a sociedade. Alguém escreveu: “Você escolheu a melhor parte”. Talvez sim. E talvez também, em última análise, a mais fácil e mais visível.

Alguns já exprimem impaciência, ou desânimo, porque o governo francês não mudou em nada. Outros, mais realistas, apontam que ainda não é para amanhã que os franceses alcançarão uma consciência coletiva e fortemente solidária.

Então você me diz: “Que maravilhas dentro deste povo brasileiro! É formidável!”: (o que é verdade, mas incompleto); eu escuto aqui alguns dizerem: “Que sorte têm os franceses! Boa conscientização no nível político, socialismo, etc...”.

Tanto de um lado como do outro é relativo. De minha parte, eu tento descrever, o mais fielmente possível, um pouco o que eu vejo, ouço e sinto... Mas eu devo selecionar os fatos em meio às centenas que mereceriam ser contadas; eu tenho que lhes dar um atalho, e silenciar coisas interessantes, mas que, sem explicação oral complementar, poderiam se prestar a interpretações falsas.

O MEDO enfim. Medo da guerra nuclear e Terceira Guerra Mundial. Esta carta: ‘’A situação do mundo torna-se mais e mais inquietante. Nostradamus e suas profecias têm um sucesso louco, bem como a astrologia... que desenvolvem uma espécie de indiferença e de fatalismo em face de uma eventual guerra mundial... Onde se encontra o homem agora? Reagan[1] pode ficar contente e fazer o que lhe agrada uma vez que, de todas as maneiras, a guerra trágica já está escrita. Quanto às Testemunhas de Jeová, eles estão contentes porque, segundo o que apregoam, eles teriam razão: aproximamo-nos do apocalipse, e eles fazem cada vez mais pressão, repetindo sempre o mesmo slogan: “Apressem-se para a conversão, o fim está chegando!”.

Bem, aqui nós pensamos menos sobre isso. Primeiro, a guerra, na forma de guerras mundiais como na Europa, não conhecemos. Há outras razões. Entre outras coisas, a propaganda permanente de que “Somos um grande país, que nunca está em guerra” (mas ninguém parece se incomodar de ler no jornal de ontem em que um enviado de Reagan disse que o Brasil poderia fabricar a bomba atômica). E depois, são tantas pessoas e com tantos problemas imediatos! Enfim, olhem para um mapa: um morador de Vitória, por exemplo, está no mínimo 2.000 Km da fronteira mais próxima! Tudo que não é brasileiro é “estrangeiro”: A maioria das pessoas não parece ter o sentimento de ser “latinoamericano”. Não saberia dizer se o Chile, por exemplo, é mais distante ou menos distante que a Itália. Quanto à França, ela deve existir, uma vez que existem franceses; mas muitas pessoas parecem surpresas ao saber que só podemos chegar lá de navio ou de avião. Então, abordar problemas mundiais no meio do povo ou falar de “globalização” provavelmente não terá muito eco.

Se a “guerra” não existe oficialmente, a violência... Quando 01 criança a cada 10 morre antes de completar um ano... Quando os atentados aumentam, sobretudo nas grandes cidades, por parte dos ladrões, assim como da polícia... Quando na nossa cidade de Cariacica (200.000 habitantes), em menos de um ano, dois prefeitos morrem de morte violenta (o terceiro prefeito - de dezembro de 1980 pra cá - foi nomeado ontem)...!

Alguns correspondentes já me disseram: "se você não pode responder a cada vez, não se preocupe. Nós continuaremos a escrever para você, mas a nossa carta é uma resposta aos EV, que nós consideramos uma carta verdadeiramente pessoal” Obrigado àqueles que têm escrito nesse sentido e para quem eu não respondi.

Eu tive a alegria de acolher alguns dias Patrick e Annie Valette que, de Saint-Claude, partiram para trabalhar na Martinica. Eles aproveitaram da proximidade – “relativa” – de Vitória. Há mais visitas anunciadas para o próximo ano.

Aqueles que puderem, proponham-se a ajudar ainda mais a equipe de reflexão e de difusão destes “Ecos”.

ARISTIDE E FRANCISCO[2]

Vocês ouviram falar deles? Um pouco? No Brasil, sua detenção no dia 31 de agosto, sua prisão, as ameaças de expulsão, a promessa de um julgamento, são as facetas de um acontecimento nacional, político e religioso, de primeira importância.

Aristide CAMIO e Francisco GOURIOU, dois padres franceses, das Missões Estrangeiras de Paris, no Estado do Pará (um Estado ao norte do Brasil), cidade de Conceição do Araguaia. Região de CONFLITOS VIOLENTOS.

 

UM POUCO DA HISTÓRIA.

Na floresta, viviam os índios perseguidos por séculos. Para a agricultura atual foi instalado o camponês, vindo do Nordeste, do centro, de todos os cantos já ocupados do país. Fez-se assim o “posseiro”, ocupante legítimo em razão da necessidade de viver, mas também de um reconhecimento institucional. O Regime estimulou a imigração, por exemplo, com a abertura de estradas, como a Transamazônica. Em Conceição do Araguaia, somente 5 % dos habitantes são originários do próprio Estado, o Pará.

Mas os Estados, os organismos oficiais, cartórios... todos se uniram para negar aos pequenos agricultores a posse da terra e a dar aos grandes  proprietários (latifundiários ). E as forças do governo, mesmo o poder judiciário, fazem em geral aliança com os assassinos (pistoleiros) dos grandes proprietários!

“De 1977 a junho de 81, a CPT (Comissão Pastoral da Terra) registrou 916 conflitos por questão de terra, envolvendo 251.891 famílias, com 1.972.989 pessoas! Ao mesmo tempo, assassinato de 45 trabalhadores rurais e de agentes de pastoral; dentre eles, três advogados. Deve-se notar que, embora se conheçam os nomes, datas, lugares desses assassinatos, NENHUM DELES FOI RECONHECIDO OFICIALMENTE PELO PODER”. Quem escreveu isto? O Conselho Permanente da CNBB (Conferência Nacional dos Bispos do Brasil). A CPT fala também de torturas, prisões arbitrárias...

TUDO ISSO PARA SERVIR AO CAPITALISMO AGRÁRIO. Empréstimos, incentivos fiscais, isenções fiscais, falta de controle,... nada falta da parte do poder para servir aos grupos industriais, banqueiros, etc., sem vocação agrícola nem tradição rural, e sem escrúpulos. As grandes sociedades, brasileiras e multinacionais, então se apressam; o capital internacional está satisfeito com o negócio. Mas é necessário que A ORDEM REINE. Neste único objetivo, foi criado um organismo oficial, o GETAT[3], diretamente ligado à Presidência da República: força de choque para “limpar o chão”, servo dos grandes projetos multinacionais.

SITUAÇÃO DE INJUSTIÇA + OPÇÃO PREFERENCIAL PELOS POBRES = PERSEGUIÇÃO. Esta equação é quase inevitável. Uma Igreja que, como a do Brasil, diz fazer “a opção pelos pobres” (acho um tanto estranho, mas significativo que uma Igreja seja obrigada a especificar o que se deriva tão diretamente do Evangelho!), não tem escolha diante de tais situações. Ela não pode estar, nem um pouco, com o capitalismo, uma vez que é para servir ao capitalismo que se desprezam e matam os pequenos. A Igreja local, portanto, assume a causa com os “posseiros”.

No dia 13 de agosto, treze agricultores se encontram em face de dois carros do GETAT e nove homens fortemente armados. Em uma situação de legítima defesa, eles atiram. Um homem do GETAT “estaria” morto; outros, feridos. A repressão cai violentamente. Torturas físicas e morais contra os camponeses presos. Por estes métodos, um deles foi persuadido a dizer, após oito dias, que o confronto é o resultado das palavras do Padre Aristide, durante uma celebração ocorrida no dia 8 de agosto. Em 31 de agosto, a Polícia Federal detém Francisco e Aristide.

Em setembro, os quinze prisioneiros (treze camponeses, dois padres) são conduzidos a Belém, capital do Pará. Começa então um gigantesco movimento de solidariedade: visitas, vigílias permanentes, missas, cultos ecumênicos, manifestação de massa, petições em todo o Brasil, etc. No dia 25, diante do prédio da Polícia Federal, missa concelebrada por muitos padres, 14 bispos e um representante da CNBB. Movimentos populares, Igrejas evangélicas, sindicatos, partidos de oposição, apoiam maciçamente a causa dos agricultores e dos dois padres.

A PRISÃO DOS DOIS PADRES PARECE PREMEDITADA

O Ministro da Justiça, Abi-Ackel[4], afirma que “um certo número de estrangeiros abusa da liberdade que prevalece no país para lançar uma espécie de pregação que não tem nada  de religioso e tudo de subversivo”. Ele acrescenta que: “O governo não pode permitir que em nome de interesses inferiores, se espalhe em todo o vasto território da nação, invasões de propriedades legitimamente adquiridas ou herdadas...” (A Gazeta – 26/10/81). Os “interesses inferiores”, vocês entenderam, é a vida de milhões de agricultores e suas famílias. Quanto às propriedades “legitimamente adquiridas”... Bem! Você entendeu também!

Este também é o momento escolhido por um dos mais conhecidos senadores do partido no poder, Sr. Passarinho[5], para lançar ataques violentos contra a Igreja e para tentar mostrar que há oposição  entre o Papa e os bispos brasileiros. Naturalmente, não se esqueceu de dizer que os padres querem o apoio do Partido Comunista do Brasil (Dizer que Francisco e Aristide ameaçados de expulsão do Brasil, foram expulsos do Laos há alguns anos! Certamente as ditaduras de todos os tipos não gostam do Evangelho e preferem os padres na sacristia!).

Quando Aristide e Francisco foram conduzidos a Brasília, esperava-se a cada dia, sua expulsão. Finalmente, no início de novembro, o Presidente da República, decide confiar o caso dos dois padres franceses à Justiça, o que foi saudado por todo mundo como um sinal de democracia. O julgamento poderá permitir que se fale a fundo sobre o problema, diante da opinião pública,... - o que não é o caso até agora.

REAÇÕES

Em Brasília, os dois padres receberam muitas visitas: seu bispo, os representantes dos bispos do Brasil; a Embaixada da França manifestou-se quase que diariamente. Quanto ao Núncio (Embaixador do Papa no Brasil[6]), este foi vê-los (alguém nos escreveu: “lhes interrogar?”) uma vez.

De nossa parte, nós escrevemos à Embaixada da França. Como representante dos Padres Franceses no sul do Brasil, Bernard Colombe escreveu ao Núncio: “O papa concorda com o Ministro Abi-Ackel quando ele diz que o governo não pode tolerar em nome de interesses inferiores que se organizem invasões de propriedades legitimas? Quem, no Brasil, dirá a verdade em nome do Papa? Nós esperamos conhecer suas declarações acerca desse assunto e sobre a legitimidade dos latifúndios onde a vida de milhares de pequenos agricultores, está em jogo... Bem-aventurados os que são perseguidos porque eles fazem a vontade de Deus!”.

Pode-se resumir assim a resposta do Núncio: “O Papa já falou sobre estas questões. Não tenho nada a dizer.” Então se pode comentar: para que pode, então, servir um Núncio? O mínimo que se pode dizer é que este do Brasil não ajuda os bispos na sua tarefa! Uma esperança: ele chega ao final de seu mandato no próximo ano. A escolha do sucessor será um teste: O Evangelho vivido pela Igreja do Brasil põe medo em Roma? Em outras palavras: a diplomacia ou o Evangelho: o que parece ser mais importante para o Vaticano? As belas palavras da última Encíclica[7] serão concretizadas?

Minha primeira intenção não era de falar tanto deste fato. Mas é tão característico da atual situação brasileira, que eu não podia falar sem desenvolver: problemas da terra e a realidade do capitalismo internacional - relação Igreja-Estado - papel da Igreja na sociedade - tensões internas da Igreja... Falta de interesse da imprensa estrangeira. Sob muitos aspectos, isso pode estimular uma reflexão de grupo. Julguem vocês mesmos sobre isso!

 

DOM LUÍS ESTÁ MUDO... DOM SILVESTRE CHEGOU

Mais um evento da Igreja significativo da realidade brasileira. Um editor de um jornal local não hesitou em escrever que essa mudança do bispo auxiliar de Vitória poderia constituir “o acontecimento político mais importante do ano no Estado do Espírito Santo, especialmente antes das eleições de 1982”. Dom Luís, aqui há 15 anos, e que muitos esperavam vê-lo suceder o Arcebispo (doente e idoso de 72 anos), é considerado como um dos bispos de ponta no Brasil para a criação e desenvolvimento das Comunidades Eclesiais de Base. Agora ele está em Campina Grande, no Estado da Paraíba. Dom Silvestre chega de uma das dioceses rurais mais pobres do Brasil. O que foi marcante durante a Assembleia Geral da diocese, no final de outubro, é a delicadeza das pessoas: com franqueza e sem contornos, de frente com Dom João (o Arcebispo) e Dom Silvestre, manifestaram seu desacordo sobre a forma misteriosa de “emudecer Dom Luís”, mas ao mesmo tempo, eles não perderam oportunidade para expressar a Dom Silvestre confiança e esperança e, especialmente, o desejo de continuar fortemente na direção impressa por Dom Luís. No domingo, 6 de dezembro, uma imensa celebração preparada pelas 275 Comunidades de Base da periferia de Vitória deve repetir esta mesma determinação.

“AGORA QUE A ONÇA MORREU TODOS QUEREM DESFRUTAR DA SUA PELE”

Depois de meses e meses de lutas - e apesar da má vontade, ou obstrução, dos políticos locais - a Associação de Moradores de Flexal 2 (um dos bairros mais pobres que eu acompanho) tem uma segunda linha de ônibus, o que é essencial. Eles prepararam a inauguração. Recusaram que na posse um funcionário oficial cortasse a fita: seria o motorista do ônibus. Eles providenciaram tudo sozinhos, permitindo apenas o direito de falar por 5 minutos a um representante do Município, um da empresa de ônibus e um do serviço de transporte do Estado. Eles preparam uma dúzia de faixas e cartazes. Quando o prefeito começou a falar, dando à prefeitura os méritos integrais desta conquista, eles levantaram esta faixa: “Agora que a onça morreu todos querem desfrutar de sua pele”. Um folheto lembrou que tudo o que existia em Flexal 2, incluindo a abertura de ruas, é graças à Associação de Moradores, e não aos políticos. O que é perfeitamente verdadeiro.

Os cartazes também diziam: “Povo que luta, que se organiza, não pode ser explorado” – “Povo que vive como Cristo viveu - e morreu na Cruz pela libertação - também não tem medo da cruz, lutando por nossa libertação” - “Um bairro sem esgoto, é um povo cheio de verme. Que vamos fazer?”- “De promessas estamos cheios, queremos resultados”.

Nas comunidades é em Jesus que se põe a esperança. Compartilhando com vocês o seu clamor (livrinho de preparação do Natal de 81): “Cada vez que os pequenos se unem para lutar por seus direitos, nasce a esperança de um mundo novo. Aí nasce Jesus”. Eu vos desejo a mesma esperança ativa para 1982.

Gaby

Uma canção, frequentemente repetida nas reuniões: bem-humorada para falar da realidade.

 

Do lado de lá, só quem sobe.

Do lado de cá, só quem desce.

Do lado de lá, só quem goza.

Do lado de cá, só quem padece.

 

[1] Ronald Reagan: 40º Presidente dos EUA. Presidiu o país nos anos 1981 a 1989.

[2] "Aristide CAMIO" e "François GOURIOU": “Padres franceses da Igreja Católica. Líderes da Comissão Pastoral da Terra. Presos e torturados em agosto de 1981 na sede do GETAT (Grupo Executivo de Terras Araguaia/Tocantins) junto com outros 13 lavradores. Libertados em 1983. Deixaram o Brasil em 1991”. (Informações extraídas de http://www.pavablog.com/2014/04/02/veja-lista-de-evangelicos-e-catolicos-vitimas-da-ditadura-militar-no-brasil/ no dia 14 de abril de 2014).

[3]Grupo Executivo de Terra do Araguaia/Tocantins: “instrumento do regime militar que privilegiou altos funcionários civis, militares, o filho de um ex-ministro e um ex-governador de Goiás”. (informação encontrada no site “Gente de Opinião”, no dia 19 de abril de 2014.

[4]Ibrahim Abi-Ackel foi ministro da Justiça no período do presidente João Figueiredo (1979-1985). Seu nome aparece envolvido num caso de contrabando de pedras preciosas, no ano de 1983. (informações extraídas do site do "Museu da Corrupção", no dia 19 de abril de 2014.

[5] Jarbas Passarinho era, nessa ocasião, presidente do Senado Federal do governo Figueiredo (1981-1983)

[6] Dom Carmine Rocco era o Núncio Apostólico de então. Representou - de 1973 a 1982 - a Sé Romana no Brasil.

[7] Padre Gabriel se refere aqui à Encíclica LABOREM EXERCENS (SOBRE O TRABALHO HUMANO), de 14 de setembro de 1981, do Papa João Paulo II. Destacamos aqui um trecho dessa Encíclica, que certamente deve ter inspirado Gabriel a citá-la: “Para se realizar a justiça social nas diversas partes do mundo, nos vários países e nas relações entre eles, é preciso que haja sempre novos movimentos de solidariedade dos homens do trabalho e de solidariedade com os homens do trabalho. Uma tal solidariedade deverá fazer sentir a sua presença onde a exijam a degradação social do homem-sujeito do trabalho, a exploração dos trabalhadores e as zonas crescentes de miséria e mesmo de fome. A Igreja acha-se vivamente empenhada nesta causa, porque a considera como sua missão, seu serviço e como uma comprovação da sua fidelidade a Cristo, para assim ser verdadeiramente a « Igreja dos pobres ».” (do site: http://www.vatican.va/holy_father/john_paul_ii/encyclicals/documents/hf_jp-ii_enc_14091981_laborem-exercens_po.html , no dia 19 de abril de 2014)

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2 décembre 2020 3 02 /12 /décembre /2020 23:55

Ouvrez-moi les portes de justice :
j’entrerai, je rendrai grâce au Seigneur.
« C’est ici la porte du Seigneur :
qu’ils entrent, les justes ! »

Ps 117, 19-20 Premier jeudi de l'Avent

A la recherche d'une terre  - Photo prise à Cariacica 11/2014... C'est toujours d'actualité !

A la recherche d'une terre - Photo prise à Cariacica 11/2014... C'est toujours d'actualité !

"Les petits paysans sont obligés de quitter la campagne, leurs terres étant avalées par les gros. Une seule solution : trouver un emploi à la ville. Mais il faut se loger : le loyer le plus modeste atteint à peu près la valeur d'un salaire minimum ! Il faut donc construire une baraque ! Où ? Où l'on peut ! "

 

"Os pequenos camponeses são obrigados a abandonar a roça, tendo suas terras engolidas pelos grandes. Só restando uma solução: procurar um trabalho na cidade. Mas é preciso moradia; o aluguel mais modesto atinge mais ou menos o valor do salário mínimo; por isso é preciso construir um barraco. Onde? Onde eles podem. "

 

 

Leia a carta integra em português abaixo.

Un Clic ici pour toute information sur les publications : "Chemins d'Avent avec Gaby"

Echos de Vitόria

 

N° 5  -  20 août 19810

 

Bonjour !

 

Au moment où j'écris, ce sont encore les pleines vacances chez vous... et cette période nous vaut de voir passer pas mal d'Européens ici. Parmi eux, Paul, un prêtre belge, est resté trois mois (une bonne partie de ce temps avec nous). Il avait pris soin d'étudier déjà le portugais, ce qui lui a permis de faire autre chose que du simple tourisme, profitant ainsi au maximum des multiples rencontres qu'il fit à travers le Brésil (Avis à ceux qui voyageraient dans les années qui viennent !) ... Et quand vous recevrez cette lettre, il y aura presque un an que je serai à Vitόria (le 4 octobre).

 

Après le 10 mai

À la  suite des É.V. n° 4, plus de vingt lettres donnent des réactions détaillées, dont je ne peux rendre compte en détail cette fois-ci. Et le nombre de ceux qui m'ont écrit depuis le 10 mai évoquant la victoire socialiste est impressionnant : beaucoup d'ailleurs insistent surtout sur l'espoir populaire et le dynamisme nouveau pour continuer l'action. La variété des témoignages donnerait envie d'en faire pour le moins l'objet d'un article de revue (je n'en ai pas le temps, mais si quelqu'un voulait user de ces témoignages...). Vous interrogez beaucoup sur les réactions ici. Je vais me répéter, mais ceux qui sont informés attendent beaucoup, notamment en ce qui concerne des rapports nouveaux avec le tiers-monde et la défense des droits de l'Homme. Alors que la presse parlait très peu de la France, actuellement tous les voyages de Claude Cheysson sont relatés et commentés ; les gens engagés espèrent de la France « autre chose », « quelque  chose de nouveau », et un alignement sur les Etats-Unis serait jugé très sévèrement.

Le 8 juillet, le Journal National (informations télévisées du soir) parle du projet de nationalisations, y compris de deux multinationales, en France... Le 15, il annonce « la privatisation » au Brésil de soixante entreprises de l'État !... L'annonce de l'abolition de la peine de mort est également commentée.

 

Cinq semaines à Brasilia

Je ne décrirai pas Brasilia. D'abord j'ai cherché surtout à profiter au maximum de ce temps d'études et de réflexion. Nous étions dix-neuf « élèves », de neuf nationalités différentes, et travaillant dans neuf États différents du Brésil. L'intérêt de ce stage : perfectionner la connaissance de la langue, bien sûr, mais aussi connaissance de la réalité socio-économique du Brésil, des expériences d'éducation populaire, de conscientisation, de la pastorale de la Terre, du travail des communautés de base... etc... Entre nous, élèves, recherche sur la non-violence, sur la manière de continuer la communication avec nos pays d'origine. Une expérience très riche.

Pour le reste, tout le monde a vu des reportages sur cette ville qui a maintenant 21 ans d'âge et dont la population dépasse le million, dont 77 % de personnes de moins de 30 ans. Ville de fonctionnaires. Comme les loyers les plus bas sont de l'ordre de 20 000 cruzeiros (alors que le salaire minimum est d'à peine 9 000), les pauvres vont loger loin de la ville, car on ne tolère pas les baraques des pauvres, là moins encore qu'ailleurs.

Je suis rentré le 4 août, reprenant aussitôt le travail : en plus de ce que je faisais, je vais accompagner un autre secteur, très étendu, avec sept ou huit communautés supplémentaires (pour l'instant ! car les gens en créent sans cesse de nouvelles).

 

« Queimaram nossas casas, mas nao queimaram nossa forca »

(« Ils ont brûlé nos maisons, mais ils n’ont pas brûlé nos forces »)

 

Andorinhas

Le 26 mai, les habitants de baraques bâties dans la boue au bord d'un bras de mer, sont avisés qu'ils doivent démolir les baraques et quitter les lieux dans les 48 heures. L'officier de justice ne montre aucun document justificatif. Celui qui demande l'expulsion, se disant propriétaire des lieux, est un « Révérend », pasteur d'une des innombrables sectes qui fleurissent ici. Les habitants de ce quartier d'Andorinhas se réunissent et vont demander l'aide des avocats de l'archevêché et de quelques autres personnes. Le 29, les gardes du corps du Révérend, escortés par la police, viennent démolir  deux baraques et menacent tout le monde. Le 30, à la tombée de la nuit, retour de la police et des hommes de main du Révérend : ils tirent des coups de feu, prennent et battent quelques personnes, blessent une femme gravement, démolissent dix maisons. Entre temps, les avocats avaient obtenu du juge qu'il empêche toute action contre les habitants. Ceux-ci s'organisent toutefois pour rencontrer le gouverneur de l’État, mais ils ne sont pas  reçus : « Le gouverneur ne peut rien pour vous. C'est l'affaire des juges ! ». Malgré la décision du juge, la police revient le 1er juin, et les hommes du sinistre Révérend brûlent encore deux maisons, avec tout ce qu'il y a dedans (vêtements, outils...). Même chose le 2 juin, de bonne heure : la police chasse tout le monde pour permettre aux hommes du Révérend de mettre le feu aux maisons qui restent. Les avocats arrivent, montrant la décision du juge. Mais le délégué de police dit qu'il obéit à un « ordre du Gouverneur »...  Et le feu achève son œuvre.

Les réunions des habitants se poursuivent, avec l'appui de vingt-deux organisations. Pourtant, le 8 juin, le juge change d'opinion et donne raison au Révérend, qui vit tranquillement dans sa maison, protégé par la police, tandis que les habitants d'Andorinhas, sans abri, ne peuvent revenir sur les lieux.

 

« Ils n’ont pas le droit de réciter le Notre Père ! »

Le 18 juin, jour férié ici : c'est la fête du Saint-Sacrement, une grande procession est prévue à travers les rues de la ville, de la cathédrale à la « Praça 8 », la place principale de Vitόria. Les défenseurs des gens d'Andorinhas ont choisi de faire, juste avant la procession, un « ato pùblico » (manifestation) sur le parvis de la cathédrale. Quelques centaines de personnes participent d'un peu toutes les communautés de Vitόria et de la périphérie, avec banderoles et slogans. La banderole des victimes retient l'attention : « Queimaram mossas casas, mas nao quimaram nossa forca »

Dom João, l'archevêque, participe au meeting. Il accuse :

« Ceux qui appellent la police pour chasser le peuple, ceux qui donnent l'ordre à la police de chasser le peuple, n'ont pas le droit de réciter le Notre Père sous peine de mensonge, car celui qui n'aime pas ses frères ne peut pas reconnaître Dieu comme Père... On ne veut la mort de personne, mais il faut qu'ils se repentent, ces gens-là, qu'ils se convertissent. » Puis il demande à tout le monde de lever le bras : « Qui est le Royaume de Dieu ? C'est vous  tous qui êtes là ! »

 

Plus  tard, pendant le Salut du Saint-Sacrement sur la place, Dom João évoque de nouveaux Andorinhas dans son sermon, il évoque le péché de ceux qui chassent le peuple de ses maisons, puis, brandissant la main en direction du Palais du Gouverneur (qui est à quelques centaines de mètres), il dénonce : « Celui qui connaît le péché connaît aussi le pécheur ». Et, à l'adresse de tous les chrétiens  présents (ils sont des milliers − de 5 à 10 000 − alors qu'ils n'étaient que quelques centaines à la manifestation) : « En apprenant ce qui se passait à Andorinhas, c'est le peuple chrétien tout entier qui aurait dû sortir des églises pour soutenir ceux qui souffrent violence. » Il est applaudi. Un instant plus tard, juste avant de bénir la foule avec le Saint-Sacrement, se rendant compte qu'il a oublié de parler d'un autre événement d'actualité, la grève des professeurs de l'État, qui reçoivent un salaire de misère, il se lève et soutient vigoureusement, sous les applaudissements de la foule, ces « valeureux professeurs ».

Le lendemain, la presse locale parle de la manifestation : elle « oublie » de dire que Dom João était présent. La presse rend compte de la procession du Saint-Sacrement : elle oublie encore de parler du sermon de Dom João ! Il est vrai aussi que, même parmi ceux qui ont applaudi, beaucoup oublient aussi de sortir des églises quand il faut défendre les pauvres.

Mais il  n'y eut pas que Dom João qui prit la parole. Dans un langage de prophète, un homme parle comme Jésus dénonçant les Pharisiens. Une des victimes explique ce que sa baraque représentait pour lui, avec les outils dedans. Une femme commença à expliquer qu'on leur donnait « une heure » pour fuir, mais quand elle en vint à expliquer qu'ils avaient tout cassé, elle éclata en sanglots et ne put continuer. Une responsable de la Commission de soutien expliqua que quelqu'un avait proposé à deux familles de quoi les reloger. Mais ces deux familles ont refusé, disant qu'ils n'acceptaient pas de solutions individuelles : nous voulons que nos dix-huit familles soient relogées ensemble et dans un même lieu. Et puis, ce goût des Brésiliens pour le théâtre ! Au cœur du meeting, avec beaucoup d'humour, un groupe d'expulsés fit la reconstitution des faits. Ce théâtre improvisé se concluait par cette phrase du Révérend : « Une fois de plus, j'ai gagné la .bataille ». Et le tract disait :

« Une fois de plus, la loi de l'argent est gagnante, passant par-dessus le droit d'avoir une maison, même construite dans un terrain bourbeux. Et le pire est qu'on utilise le peuple contre le peuple. Les grands emploient le petit contre le petit. »

 

Ceci dénonce l'usage continuel de la police contre le peuple, alors que les policiers sont recrutés parmi les sans travail, sans formation, parmi les pauvres.

Parmi ceux qui prirent la parole, un ouvrier du bâtiment, Pedro, animateur de communauté, résuma fort bien le problème de la terre, dont les expulsions ne sont que l'acte final. Les petits paysans sont obligés de quitter la campagne, leurs terres étant avalées par les gros. Une seule solution : trouver un emploi à la ville. Mais il faut se loger : le loyer le plus modeste atteint à peu près la valeur d'un salaire minimum ! Il faut donc construire une baraque ! Où ? Où l'on peut ! Les sociétés immobilières font des prix énormes. Pas d'autre ressource que d'occuper un terrain vide (qui peut − ou non − appartenir à quelqu'un ; ce dernier ayant − ou non − un titre de propriété). Ce sont les « invasions ». Ainsi, Pedro explique que dans son quartier (un de ceux que j'accompagne), il y a deux ans que l'invasion a commencé. Il y a maintenant 12 à 15 000 habitants, et la lutte continue, avec commission des habitants, commission de transports, etc…

Ce phénomène est quotidien et touche toutes les villes de grande et de moyennes importances. Ce n'est pas fortuit, c'est la conséquence d'une volonté : il faut que les gens quittent la terre pour la ville, mais rien n'est fait pour accueillir ces millions de migrants. Et à ceux dont le dernier recours est d'habiter dans la boue, sans eau potable, sans électricité, sans égout, dans quelles conditions d'hygiène !..., le pouvoir au service des puissants envoie sa police. Rien que pour Vitόria, cela s'est renouvelé au moins quatre fois après Andorinhas.

 

 

Cette réalité expliquée par des chiffres

L'État de l'Esprit-Saint - un des plus petits États ou Territoires (il y en a vingt-six) du Brésil, compte 2 053 000 habitants. De1970 à 1975,  dix mille petits propriétaires ruraux ont disparu ainsi que cinq cents petites entreprises. Actuellement, une grande partie des maçons sont d'anciens agriculteurs. En 1960, le grand Vitόria comptait 198 000 habitants ; en 1980 : 719 000 (plus 521 000, soit + 263 %). De 1960 à 1980, la population du diocèse de Vitόria est passée d'environ 600 000 à 1 200 000 habitants, la population urbaine passant de 28,5 % à 64,2 % ! Dans le grand Vitόria, 45 % des habitations construites depuis 1977 sont des baraques.

 

 

« On veut notre tas d’ordures ! »

Une manifestation pour défendre le droit de gratter la décharge municipale de Vitόria ! Peut-être un rendu du Tribunal pour savoir si on a le droit de gratter le tas d'ordures ! Jusqu'ici, des tas de gens vivaient de ça. La décharge a changé de place voici peu, et un homme s'est présenté pour chasser les gratteurs de poubelles : « C’est mon terrain ! ». La police est venue, bien sûr au service du puissant contre le faible. Une fois de plus les victimes sont allées à l'Évêché chercher l'appui des avocats et de la commission « Justice et Paix ». Les avocats ont porté l'affaire en justice. Dans la cour de l'Évêché, un meeting. Dom João participe. Impressionnantes, à faire pleurer (vraiment), les prises de paroles de ceux qui disent leur droit, relatent les faits, ou soutiennent les victimes ! Chaque fois que quelqu'un gravit les marches du perron pour parler, un nouvel orateur se dévoile en lui... et ce sont des gens dont la plupart savent à peine lire ! D'autres victimes du système sont là, par solidarité.

Quand une femme bien intentionnée parle de lutter pour un meilleur emploi, c'est un tollé parmi les gratteurs d'ordures ! « Non ! On veut notre tas d'ordures. Nous ne voulons pas être enfermés dans une usine pour un salaire minimum de misère (environ 560 francs par mois). Nous voulons continuer, comme nos parents à travailler sur la décharge, c'est notre droit, c'est cela qui nous fait vivre ». Des orateurs questionnèrent : « Qu'est-ce qu'une société qui ne permet même pas au pauvre de vivre des ordures ? Il y a des millions de chômeurs, et l'on chasse les gens qui vivent des tas d'ordures ! ». Et comme dans toutes les  manifestations ici, quelqu'un du peuple a composé une chanson, sur un air connu. Et tout le monde chante :

 

Réveille-toi, Brésil, réveille-toi et viens voir

Ici, dans l’État de l’Esprit-Saint

Si un gratteur de dépôt d’ordures veut survivre.

Si j’avais su qu’au tas d’ordure aussi le riche ferait commerce

Et enverrait la répression, je ne serais pas allé.

… Qu’on nous laisse au moins gratter les ordures, Monsieur le Juge !

Toujours nous avons travaillé en paix,

Jusqu’à ce que les grands disent : Non !

 

 

Pour aider, il a vendu sa montre

Une communauté très pauvre. Maria me raconte :

Un jeune de 20 ans est arrivé, il y a quelques jours d'un autre État du Brésil. Son père est mort, puis sa mère. Il a à charge une sœur et un frère (15 et 3 ans). Il a demandé la communauté catholique. On s'est cotisé pour payer le taxi qui a ramené ses affaires de la Rodoviaria (gare routière). C'est une chance, il a un emploi. Avec les voisins, on a trouvé une baraque pour loger les trois. Mon mari a vendu une montre qu'il avait (pour 100 francs environ) afin de les aider.

 

Le mari ajoute : « Il y a des gens comme ça, qui méritent qu'on les aide ». Je  regarde la pauvre habitation de Maria et Alcendino, et je sais que lui, malade, ne peut pas travailler, depuis longtemps, et que sa pension ne doit pas  être bien élevée.

 

 

« L’Église des plus humbles nous interpelle tous »

 

J'avais encore préparé plusieurs paragraphes. L'un s'appelait : « Tribunal populaire ». Un autre : « Ça suffit, chauffeur ! »... Et quelques autres informations. Mais je me rends compte que ce numéro va encore donner bien du travail à l'équipe de diffusion. Je ne résiste quand même pas au plaisir de vous transmettre cette définition de la démocratie : « Le principe d'une société démocratique, c'est l'autorité ». Je l'ai entendue de la bouche du secrétaire de l'Éducation de l’État de l'Esprit-Saint. Et puis, le prix du pain : celui que je payais 1,80 cruzeiros en octobre 1980, un peu plus tard 2,20, puis 3, je le paie aujourd'hui (20 août) 4 cruzeiros !

Et puis, sans allonger, parce que l'équipe Sanclaudienne vous proposera sans doute quelque chose à ce sujet, un petit extrait du texte d'une conférence que Dom Luis, évêque auxiliaire de Vitόria, donnera en septembre au Québec. Le titre :

 

« L’Église des humbles nous interpelle tous. »

Les communautés ne comprennent pas la responsabilité des chrétiens séparés de l’engagement politique, au sens le plus noble et le plus haut du terme. Leur pratique (non une théorie qu’on leur aurait inculquée) les amène à découvrir leur Église essentiellement comme « servante de l’humanité »… Pour ce peuple, une Église qui ne transforme pas le monde est une Église qui fait faillite : elle s’est trompée sur ses véritables objectifs… Est-ce que les chrétiens du 1er monde (le monde riche) font vraiment l’effort de changer ce monde, d’autant qu’ils savent que ce monde est « UN » ? Et que les tragédies du tiers-monde ont leur origine, en grand partie, dans le 1er.

 

Une réflexion sur les communautés de base (CEBs) qui vaut la peine, un témoignage qui peut utilement interpeller...

Ce que ces Échos de Vitόria, modestement, voudraient aussi faire, bien amicalement.

 

Gaby

ECOS DE VITÓRIA Nº 5

20 DE AGOSTO DE 1981

Olá!

Neste momento em que escrevo ainda são férias por aí... E neste período nós vemos passar um monte de europeus aqui. Entre eles, Paul, um padre belga, que permaneceu três meses (uma boa parte deste tempo conosco). Ele já havia tomado o cuidado de estudar antes o português, o que lhe permitiu fazer algo mais do que apenas turismo, aproveitando assim para tirar o máximo proveito de várias reuniões que ele fez pelo Brasil (conselho para aqueles que viajam nos próximos anos!)... E quando vocês receberem esta carta haverá quase um ano que eu estou em Vitória (4 de outubro).

APÓS O 10 DE MAIO

Na sequência do EV nº 4, mais de 20 cartas dão reações detalhadas, das quais eu não posso dar conta neste momento. E o número daqueles que me escreveram depois do 10 de maio, referindo-se à vitória socialista, é impressionante: muitos insistem especialmente na esperança popular e nova energia para continuar a ação. A variedade de depoimentos daria a vontade de fazer pelo menos o tema de um artigo de uma revista (eu não tenho tempo, mas se alguém quisesse usar estes depoimentos...). Vocês me perguntam bastante sobre as reações aqui. Estou me repetindo, mas aqueles que são informados esperam muito, especialmente no que diz respeito a novas relações com o Terceiro Mundo e na defesa dos direitos humanos. Já que a imprensa falava muito pouco da França, atualmente todas as viagens de Claude Cheysson[1] são relatadas e comentadas: as pessoas engajadas esperam da França “algo mais”, “algo novo”, e o alinhamento com os Estados Unidos seria julgado muito severamente.

No dia 8 de julho, o Jornal Nacional (informações televisivas da noite) falou sobre o projeto de nacionalizações, incluindo duas multinacionais, na França. No dia 15 ele anunciou “a privatização”, no Brasil, de 60 empresas estatais!... O anúncio da abolição da pena de morte também foi igualmente comentado.

CINCO SEMANAS EM BRASÍLIA

Não vou descrever Brasília. Primeiro eu tentei especialmente aproveitar ao máximo esse tempo de estudos e reflexão. Éramos 19 alunos, de nove nacionalidades diferentes e trabalhando em nove Estados diferentes do Brasil. A vantagem desse curso: aperfeiçoar o conhecimento da língua, é claro, mas também o conhecimento da realidade socioeconômica do Brasil, as experiências de educação popular, de conscientização, da Pastoral da Terra, do trabalho das comunidades de base,... Entre nós, os alunos, a pesquisa sobre a não violência, sobre a forma de continuar a comunicação com nosso país de origem. Uma experiência muito rica.

Quanto ao resto, todo o mundo tem visto reportagens sobre esta cidade, que hoje tem 21 anos de idade, com uma população superior a um milhão e 77% das pessoas com menos de 30 anos. Cidade de funcionários públicos. Como os aluguéis mais baixos são da ordem de 20 mil cruzeiros (enquanto o salário mínimo é de quase 9.000), os pobres ficam longe da cidade, porque não se tolera os barracos dos pobres; uma tolerância ainda menor que em qualquer outro lugar.

Voltei no dia 4 de agosto, retomando imediatamente o trabalho: além do que eu já fazia, eu vou acompanhar um outro setor, muito grande, com 7 ou 8 comunidades adicionais (por enquanto! Porque as pessoas constantemente criam novas comunidades).

 

"QUEIMARAM NOSSAS CASAS /MAS NÃO QUEIMARAM NOSSA FORÇA"

 

ANDORINHAS

26 de maio: os moradores de barracos construídos na lama na beira de um braço de mar são avisados de que eles devem destruir suas casas e deixar o local em 48 horas. O oficial de justiça não mostra nenhum documento justificativo. Quem pede a expulsão se dizendo proprietário do imóvel é um reverendo, pastor de uma das inúmeras seitas que florescem aqui. Os habitantes deste bairro de Andorinhas se reuniram e vão pedir ajuda aos advogados da Arquidiocese e de outras pessoas. No dia 29, os guarda-costas do reverendo, escoltados pela polícia vêm demolir dois barracos e ameaçam todo mundo. No dia 30, ao entardecer, a polícia e os bandidos do reverendo estão de volta: eles atiram, prendendo e batendo em algumas pessoas, ferem uma mulher gravemente, demolem 10 casas. Enquanto isso os advogados obtiveram do juiz que fosse impedida toda ação contra os moradores. Estes se organizam para encontrar o governador do Estado, mas não são recebidos: "O governador não pode fazer nada por vocês. Este é um caso para o juiz”. Apesar da decisão do juiz, a polícia volta no dia 1º de junho, e os homens do sinistro reverendo queimam ainda duas casas com tudo o que têm dentro (roupas, instrumentos de trabalho,...). A mesma coisa no dia 2 de junho. Bem cedo: a polícia expulsa a todos para permitir aos homens do reverendo de colocar fogo nas casas que permanecem. Os advogados chegam, mostrando a decisão do juiz. Mas o delegado de polícia diz que ele obedece a uma “ordem do governador”...; e o incêndio conclui o seu trabalho.

As reuniões dos moradores têm continuidade com o apoio de 22 organizações. No entanto, no dia 8 de junho, o juiz muda de opinião e dá razão ao reverendo, que vive tranquilamente na sua casa, protegido pela polícia, enquanto os habitantes de Andorinhas, sem abrigo, não podem retornar ao local.

 

No dia 18 de junho – feriado aqui – é a festa de Corpus Christi; uma grande procissão está prevista, nas ruas da cidade, da Catedral até a “Praça 8”, a praça principal de Vitória. Os defensores do povo de Andorinhas escolheram fazer, exatamente antes da procissão, um ato público (manifestação) no pátio da Catedral. Algumas centenas de pessoas participam: um pouco de cada comunidade de Vitória e da periferia, com cartazes, faixas e slogans. A faixa das vítimas chama a atenção: “Queimaram nossas casas, mas não queimaram nossa força”.

 

“ELES NÃO TÊM O DIREITO DE REZAR O PAI-NOSSO!”

Dom João, Arcebispo, participa do ato. Ele acusa: “Aqueles que chamam a polícia para caçar o povo; aquele que dá a ordem à polícia de caçar o povo, não têm o direito de rezar o Pai Nosso, sob pena de mentira, porque aquele que não ama seus irmãos não pode reconhecer Deus como Pai. Não queremos a morte de ninguém, mas é preciso que essas pessoas se arrependam, que elas se convertam”. Depois ele pede a todos para levantar os braços: “Quem é o Reino de Deus? São todos vocês que estão aqui”.

Mais tarde, durante a adoração do Santíssimo Sacramento, na Praça, Dom João recorda de novo Andorinhas no seu sermão; ele volta a falar do pecado daqueles que caçam o povo de suas casas; depois, erguendo a mão em direção ao Palácio do Governador (que é a poucas centenas de metros), ele denuncia:

“Aquele que conhece o pecado conhece também o pecador”. E se endereçando a todos os cristãos presentes (são milhares – de 5 a 10.000 – enquanto que não eram mais que algumas centenas os que foram especificamente para a manifestação): “Ao saber o que aconteceu com Andorinhas, todo o povo Cristão deveria deixar as igrejas para apoiar aqueles que sofrem violência”. Dom João é aplaudido. Um momento depois, pouco antes de abençoar a multidão com o Santíssimo Sacramento, percebendo que se esqueceu de mencionar um outro evento atual, a greve dos professores do Estado, que recebem um salário de miséria, ele se levanta e defende firmemente, sob o aplauso da multidão, "esses bravos professores”.

No dia seguinte, a imprensa local fala sobre a manifestação: Eles “esqueceram” de dizer que Dom João esteve presente. A imprensa informou da procissão do Santíssimo Sacramento: mas esqueceu de novo de mencionar o sermão de Dom João. Também é verdade que, mesmo entre aqueles que aplaudiram, muitos também não conseguem sair da igreja quando se trata de defender os pobres.

Mas não foi apenas Dom João quem falou. Em uma linguagem de profeta, um homem fala como Jesus, denunciando os Fariseus. Uma das vítimas explica o que seu barraco era para ele, com as ferramentas dentro. Uma mulher começou a explicar que eles tiveram “uma hora” para escapar, mas quando ela mencionou que eles quebraram tudo, ela começou a chorar e não pôde continuar. Uma responsável da comissão de apoio explicou que alguém havia proposto a duas famílias de realocá-las. Mas estas duas famílias se recusaram, dizendo que eles não aceitariam soluções individuais: “queremos que nossas 18 famílias sejam realocadas em um só lugar”. E depois, este gosto do brasileiro pelo teatro! No coração da reunião, com muito humor, um grupo de expulsos fez a reconstituição dos fatos. Esse teatro improvisado terminou com esta frase do reverendo: “Mais uma vez eu ganhei a batalha”. “A lei do dinheiro ganhou – dizia a peça – passando por cima do direito de ter uma casa, construída sobre a lama. E o pior é que usam o povo contra o povo. Os grandes usam o pequeno contra o pequeno”. Isso condena o uso contínuo da polícia contra o povo, enquanto os policiais são recrutados entre os desempregados, sem formação, entre os pobres.

Entre aqueles que tomaram a palavra, um operário da construção civil, Pedro, animador de comunidade, resumiu bem o problema da terra, em que os despejos não são o ato final. Os pequenos camponeses são obrigados a abandonar a roça, tendo suas terras engolidas pelos grandes. Só restando uma solução: procurar um trabalho na cidade. Mas é preciso moradia; o aluguel mais modesto atinge mais ou menos o valor do salário mínimo; por isso é preciso construir um barraco. Onde? Onde eles podem. As empresas imobiliárias cobram um preço enorme. Não tem outro recurso a não ser o de ocupar um terreno vazio (que pode – ou não –pertencer a alguém; tendo este último – ou não – um título de propriedade). Estas são as “invasões”. Assim, Pedro explica que, no seu bairro (um daqueles que eu acompanho), tem dois anos que a invasão começou. Há agora 12 a 15.000 habitantes e a luta continua com a comissão de moradores, comissão de transporte, etc.

Esse é um fenômeno diário e mexe com todas as cidades de grande e médio porte. Isto não é acidental, é a consequência de uma vontade: É preciso que as pessoas troquem o campo pela cidade, mas NADA é feito para acolher estes milhões de migrantes. E aqueles cujo último recurso é morar na lama, sem água potável, sem eletricidade, sem esgoto, em que condições de higiene!... O poder a serviço dos poderosos envia sua polícia. Apenas em Vitória esse fato ocorreu ao menos mais quatro vezes após  Andorinhas.

ESTA REALIDADE EXPLICADA POR NÚMEROS.

O Estado do Espírito Santo – um dos menores Estados do Brasil (há 26 Estados), conta com 2.053.000 habitantes. De 1970 a 1975, 10.000 pequenos proprietários rurais desapareceram, e 500 pequenas empresas. Atualmente, uma grande parte dos operários é composta de antigos agricultores. Em 1960 a Grande Vitória tinha 198.000 habitantes; em 80, 719.000 (um acréscimo de 521.000, ou seja, 263%). De 1960 a 80 a população da diocese de Vitória passou de cerca de 600.000 a 1.200.000 habitantes; a população urbana passando de 28,5 % a 64,2%. Na Grande Vitória, 45% das casas construídas depois de 1977 são barracos.

 “QUEREMOS NOSSO MONTE DE LIXO!”

Uma manifestação para defender o direito de catar a descarga municipal de Vitória. Talvez uma determinação do Tribunal para saber se eles têm o direito de catar o monte de lixo! Até agora, muitas pessoas viviam disso. A descarga mudou de lugar e um homem se apresentou para expulsar os catadores de lixo: “é o meu terreno!”. A polícia veio, é claro, a serviço dos poderosos contra os fracos. Mais uma vez as vítimas foram ao bispado, procurar apoio dos advogados e da Comissão Justiça e Paz. Os advogados levaram o caso ao Tribunal. No pátio da pastoral, uma reunião. Dom João participa. Impressionante, de chorar (verdadeiramente), os testemunhos daqueles que reclamam seu direito, relatam os fatos, ou apoiam as vítimas! Cada vez que alguém toma a palavra, um novo orador surge em si. E a maioria dessas pessoas mal sabe ler! Há ali outras vítimas do sistema, em solidariedade.

Quando uma mulher, bem intencionada, fala de lutar por um emprego melhor, os catadores de lixo contestam!  “Não! Queremos nosso monte de lixo. Nós não queremos ficar fechados em uma usina por um salário mínimo de miséria (em torno de 560 francos por mês). Nós queremos continuar, como nossos pais, a trabalhar na descarga do lixo, é nosso direito; é isto que nos faz viver”. Oradores questionaram: "Que sociedade é esta que não permite ao menos que os pobres vivam de lixo? Há milhões de desempregados e eles caçam as pessoas que vivem do monte de lixo?”. E, como todas as manifestações daqui, alguém do povo compôs uma canção a partir de alguma melodia conhecida. E todo mundo canta:

                              “Acorda, Brasil! Acorda e vem ver

                              Aqui, no Estado do Espírito Santo

                              Se um catador de lixo pode sobreviver

                              Se eu soubesse que até com o lixo os ricos fossem concorrer

                              E enviariam a repressão, eu não teria ido.

                              ... que nos deixem pelo menos raspar o lixo, senhor juiz!

                              Nós trabalhamos sempre em Paz.

                              Até o dia em que os grandes dizem: Não!”.

 

 

 

PARA AJUDAR ELE VENDEU SEU RELÓGIO

Em uma comunidade muito pobre, Maria me conta: “Um jovem de 20 anos chegou, há alguns dias, de um outro Estado do Brasil. Seu pai morreu; depois, a sua mãe. Ele cuida de uma irmã e um irmão (15 e 3 anos). Ele pediu ajuda na comunidade católica. Eles  contribuíram para pagar o taxi que trouxe seus pertences da rodoviária. Ele tem um emprego. Com os vizinhos, achamos um barraco para alojar os três. Meu marido vendeu um relógio que ele tinha (por 100 francos aproximadamente) a fim de ajudá-los”. O marido acrescenta: “há pessoas assim, que merecem ajuda”. Eu olho a pobre casa de Maria e Alcendino e eu sei que ele, doente, não pode trabalhar, há tempos, e que sua pensão não deve ser alta.

 

"A IGREJA DOS MAIS HUMILDES NOS QUESTIONA"

Eu ainda preparei vários parágrafos. Um se chamaria “Tribunal Popular”; um outro, “Chega motorista!”... e algumas outras  informações. Mas eu me dou conta de que este número vai dar muito trabalho à equipe de divulgação. Eu não resisto ainda ao prazer de transmitir-lhes esta definição de democracia: “O princípio de uma sociedade democrática é a autoridade". Eu escutei isso da boca do Secretário de educação do Estado do Espírito Santo. E depois, o preço do pão: que eu estava pagando 1,80 cruzeiros em outubro de 1980; um pouco mais tarde, 2,20; em seguida 3,00; eu pago hoje (20 de agosto) 4 cruzeiros.

E depois, sem me alongar, porque a equipe de Saint-Claude vai propor a vocês sem dúvida algo sobre isso, um pequeno trecho do texto de uma palestra que Dom Luís, bispo auxiliar de Vitória, vai dar em setembro, em Quebec. O título:

               “A igreja dos mais humildes nos questiona”.

               “As comunidades não compreendem a responsabilidade dos cristãos separadas do engajamento político, no sentido mais nobre e mais alto do termo. Sua prática (não  uma teoria que foi injetada) os leva a descobrir a sua Igreja essencialmente como ‘Serva da humanidade’... Para este povo, uma Igreja que não transforma o mundo é uma Igreja falida: está enganada sobre seus verdadeiros objetivos. Será que os cristãos do Primeiro Mundo (o mundo rico) fazem verdadeiramente esforços de mudar este mundo, sabendo que este mundo é ‘UM’? E que as tragédias do Terceiro Mundo têm sua origem, em grande parte, no Primeiro...”

Uma reflexão sobre as Comunidades de Base (CEBs) que vale a pena, um testemunho que pode nos desafiar...

É isso o que esses “Ecos de Vitória”, modestamente, gostariam também de fazer.

 

Bem amigavelmente.

 

Gaby

 

[1] Claude Cheysson: Político francês, ocupou o cargo de Ministro de Relações Exteriores entre os anos 1981 e 84.

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2 décembre 2020 3 02 /12 /décembre /2020 06:00

Sur cette montagne, il fera disparaître
le voile de deuil qui enveloppe tous les peuples
et le linceul qui couvre toutes les nations.

Isaïe 25, 07 lecture du 1er mercredi de l'Avent

Extrait des EV n°4 du 12/05/1981. Photo partagée sur WhatsApp par des participants Brésiliens au synode sur L'Amazonie en octobre 2019.

Extrait des EV n°4 du 12/05/1981. Photo partagée sur WhatsApp par des participants Brésiliens au synode sur L'Amazonie en octobre 2019.

O testemunho que mais me impressionou: o de Irena, que me disse como, graças a uma reunião de uma comunidade acolhedora e solidária, ela deixou de lado o seu individualismo, seu medo de falar em público e de participar nas lutas contra as injustiças.

Gabriel o 12/05/1981

Leia a carta integra em português abaixo.

Un Clic ici pour toute information sur les publications : "Chemins d'Avent avec Gaby"

 

 

Echos de Vitόria

N° 4  -  12 mai 19810

 

 

 

Bonjour !

 

Quelle chance pour moi d'être à la charnière de deux mondes : le 1er (celui où vous vivez) et le 3ème (celui où je vis) ! Grâce, pour une part, aux informations et réactions, toujours nombreuses, que vous envoyez. (Réactions aux Échos de Vitória essentielles pour moi et dont je dois vous faire part).

 

Écho aux « Échos »

• À cette réaction questionnante : « Tu devrais nous laisser faire notre propre jugement en ce qui concerne les rapports tiers-monde / Occident ».

• Deux semblent répliquer : « Ce qui me semble le plus intéressant, c’est la comparaison avec ce qui se passe en France,… situation différente, certes, mais le problème reste le même : si l’on pensait un peu plus à l’homme, au peuple ! »

• Pour finir, cette phrase d’une lycéenne, à la fois si affectueuse et encourageante, qui m'a beaucoup touché : « Tu nous manques, mais tu as bien fait de partir. »

 

Réponses brèves à l’Écho aux Échos

 

Difficulté et nécessité d'approfondir ? C'est évident. C'est pour ça que je juge utile, malgré le travail ici, de consacrer du temps à ces « échos ». Et je juge très intéressante, pour cette raison, la suggestion de se réunir pour réfléchir à partir de É.V. (dans le Jura au moins, l'équipe de diffusion, renforcée, pourrait aider à cela ?). Certains, déjà, s'en servent, dans un groupe d'A.C., une paroisse, une réflexion entre militants syndicalistes ou politiques, diverses équipes... Et pourquoi (puisque ce n° 4 arrivera peu de temps avant la « fermeture annuelle de nombreuses équipes pour cause de grandes vacances » ne pas utiliser les numéros 1, 2, 3 et 4 dans les contacts si divers et si nombreux de l'été européen ? Quant à la réaction : « Nos problèmes français doivent te paraître minimes et dérisoires ! », je dirai : « Certainement pas ! », mais je vous relancerai la question d'une correspondante de l'Isère : « Que puis-je faire, moi qui suis à coté des gens heureux ? ». Ces lettres ont surtout pour but de vous aider à répondre.

 

 

Ils parlent des élections françaises

 

L'élection de François Mitterrand (que j'ai apprise le dimanche soir à 20 heures : 1 heure du matin chez vous), si j'en crois les lettres reçues avant, a dû surprendre, et surtout réjouir un grand nombre d'entre vous. Ici, bien des gens ignorent la géographie, à plus forte raison la politique étrangère. Pourtant, parmi ceux qui lisent les journaux, des gens ont questionné : « Si Mitterrand gagne, qu'est-ce que ça va changer pour les Français ? Et pour nous ? ». Lundi 11 mai, à la première page de A Gazeta, quotidien local conservateur, le football est relégué en deuxième position (un lundi !). Tout le haut de la page avec une photo de Mitterrand à Château-Chinon et ce titre : « La France élit son premier Président socialiste ». Au cours du journal télévisé de la mi-journée, un général, qui prend le commandement de la 2ème armée, est interviewé : première question sur l'ouverture politique au Brésil ; deuxième question : « Que pensez-vous de l'élection de F. Mitterrand ? »  La réponse : « Elle peut avoir des conséquences internationales de première importance ».

Le 11 mai, le Journal du Brasil (le grand quotidien national, de Rio) consacre à l'événement le haut de la première page, trois pages intérieures, et un long éditorial. L'information paraît objective ; l'éditorial, lui, est d'une malhonnêteté intellectuelle évidente, voulant prouver que le socialisme français ne pourra être autre chose que ce qu'il est en Russie, et se terminant ainsi : « La France va maintenant servir de cobaye à une aventure “semi-livresque”, à laquelle le reste du monde est condamné à être le spectateur préoccupé et impuissant ». De toute évidence, la Peur : peur de la contagion des idées françaises.

Dimanche soir, sur une des radios de Vitόria (coïncidence ?), Gilbert Bécaud chantait, en français : « Et maintenant, que vais-je faire ? »

 

 

Appel aux frontières

 

Oui, et maintenant ? Que de travail pour chacun ! Mais sachez que, si ceux qui sont attachés au capitalisme sont inquiets, une quantité d'autres − gens de la classe moyenne, qui peuvent s'informer, et tous ceux qui luttent pour la libération du peuple dans le tiers-monde (et en  premier lieu les membres actifs de nos communautés) − regardent vers vous avec intérêt … et espérance. Aux gagnants, maintenant, de lutter ensemble, Pour ne pas décevoir les peuples du tiers-monde.

• Et voici un exemple d'appel qui mérite d'être entendu partout, celui de Dom Luis, évêque auxiliaire de Vitόria, paru dans la tribune libre de A Gazeta du 5 avril, sous le titre : « Construisant la Paix » :

 

[…] Actuellement, environ trois-quarts des ventes d'armes du 1ier monde (l'Occident capitaliste) sont destinés au tiers-monde. Le Brésil, non seulement s'arme, mais il se transforme en un grand fournisseur de matériel de guerre. Notre gouvernement s'en vante, tout joyeux, à cause des devises que rapporte ce commerce. Mais peu de gens savent que l'investissement interne en « défense et sécurité nationale » continue à être très élevé, environ dix fois plus élevé que la part destinée au bien-être social. C'est pourquoi, au Brésil ou dans les pays riches, s'impose à 1'Église (comme à tous les citoyens conscients et responsables) l’obligation de prendre position devant ce scandale...

 

• Et Dom Luis indique trois pistes d’action, ici et partout :

 

1) le Devoir de dénoncer cette folie ;

2) informer le peuple sur l'usage qui est fait de « son » argent, produit de sa sueur ;

3) conscientiser le peuple sur sa dignité  fondamentale.

 

« Jeunes de 14 à 23 ans…

Entre dans les écoles militaires de l'aéronautique, de la marine et de l'armée… ». C'est le titre d'un tract qu'on m'a remis dans la rue, fin mars. La suite :

 

Etudie aux frais  du gouvernement fédéral, sois sergent ou officier. Comme élève d'une des écoles militaires, tu continues tes études et tu as gratuitement le logement, la nourriture, l'assistance médicale, dentaire et hospitalière, et en plus un traitement mensuel pour tes dépenses personnelles. Une fois formé, tes appointements seront supérieurs à 40 000 cruzeiros…

 

(À l'époque, le salaire minimum était de 5 780 cruzeiros : voir É.V. n° 3). Attirant, non, quand on est pauvre et sans emploi ? Suit le lieu pour renseignements et inscriptions... J'allais oublier ! Le verso de ce tract se présente comme la copie d'un billet de banque (format et dessin).

 

 

Un peuple en fête

 

Je voudrais vous donner une idée sur quelques fêtes : Vendredi Saint et Pâques, 1er Mai, un pèlerinage, fête des Mères...

 

Vendredi-Saint

Je l'ai passé surtout dans la communauté la plus pauvre de mon secteur. Un chemin de croix dans les rues, pendant près de trois heures, en chantant, en s'arrêtant pour lire et commenter l’Évangile, pour montrer surtout que la Passion du Christ se continue aujourd'hui, à travers leurs propres vies de souffrances et de luttes. Chacun se sentait responsable. Personnellement, j'avais participé à la préparation, mais je ne suis pas intervenu une seule fois dans le déroulement… même pas pour animer la réflexion sur l’Évangile.

Réflexions :

- Dona Maria : Les riches ont tout et ne veulent pas partager… et nous sommes obligés d’habiter dans la boue d’un marais.

- Et sa voisine, Dona Alda : Nous crucifions Jésus, nous aussi, quand par exemple nous refusons un peu de riz et de faijan à quelqu’un, alors que nous en avons encore un peu !...

- Ils chantaient, parmi d’autres chants :

 

Son nom est Jésus-Christ et il meurt de faim

Et il crie par la bouche des affamés

Et nous, quand on le voit, on passe plus loin …

Parfois pour arriver plus vite à l’Église.

 

Il est parmi nous, et nous ne le connaissons pas,

Il est parmi nous, et nous le méprisons.

 

Pâques

Dans les célébrations que j’ai vécues, sans cesse des signes de libération, par des théâtres improvisés, des témoignages, des banderoles.

Le témoignage qui m'a le plus impressionné : celui d'Irena, qui a raconté comment, grâce à la rencontre d'une communauté accueillante et solidaire, elle a laissé de côté son individualisme, sa peur de parler en public et de participer aux luttes contre les injustices, et sa grande découverte :

 

Impossible de se dire chrétien sans participer à la vie d’une communauté et sans se compromettre avec les autres, pour le service de tous.

 

Pèlerinage à Nossa Senhora da Penha

Le plus ancien pèlerinage du Brésil, à ce qu'il paraît. Neuf jours de préparation, des activités diverses... Je ne retiendrai que la journée du lundi (huit jours après Pâques) où, paraît-il, près de 100 000 personnes ont participé, par vagues successives. J'étais de la vague de 9 heures. du matin, avec les communautés de notre ville. Toujours des panneaux et des banderoles sur la vie du peuple (ex. : « Assez d'exploitations ! » - « La casserole du peuple reste vide »). À l'offertoire, présentation des outils de travail du paysan, de la ménagère, de l'ouvrier. Le commentaire d'évangile par une femme, fortement applaudie, parlant de Notre-Dame comme modèle des femmes qui prennent leurs responsabilités, dans la famille, les communautés, les luttes du peuple. D'autres messes furent célébrées dans le même style, ce jour-là. Et toujours en présence de télévisions et radios locales. Dom Luis dit que :

 

Marie sera beaucoup plus heureuse le jour où son peuple, pourra monter au sanctuaire, non pour se plaindre de ses souffrances, mais d’abord remercier du bonheur de vivre.

 

Et il demandait aux pèlerins de ne pas se contenter d'une démarche sentimentale, mais de faire de ce jour un véritable engagement à lutter, unis, pour le bonheur de tous.

 

Réactions

Dom Luis  fut très vivement attaqué, quelques jours plus tard, au cours d'une réunion du conseil municipal de la plus grande ville de l'agglomération, par un conseiller qui reproche à l'évêque de prêcher « l'anarchie », et de se servir de livres politiques au lieu de la Bible.

En ce moment, bien des communautés réagissent, écrivent au maire de Vila Velha :

 

Dom Luis n'a fait que son devoir de prêcher l’Évangile, et l’organisation de ces messes, c’est nous qui en sommes responsables, nous laïcs, et non l’évêque.

 

Et ils font remarquer qu'en fait de politique, maires et conseillers municipaux, qui n'ont rien à voir avec le pèlerinage, n'ont cessé, de quart d'heure en quart d'heure, par haut-parleurs, par la télévision et les radios, de faire leur propagande, présentant leurs vœux aux pèlerins, etc...

C'est incroyable !... Mais  vrai ... Hélas !

 

1er Mai

Deux « 1er Mai unitaires » ; celui du gouvernement qui parle de « fête du Travail », avec participation des syndicats « pelegos » (jaunes) ; celui des syndicats d'opposition qui rassemble (avec bien du mal, parfois) les syndicats et organisations populaires d'opposition.

Dans les jours qui ont précédé, sur les quartiers, présentations de montages audiovisuels montrant les récentes luttes ouvrières au Brésil, théâtres préparés par des ouvriers et exprimant leur vie. Les gens d'opposition insistent beaucoup pour parler de « fête du Travailleur » ou « Commémoration des luttes des travailleurs » et non pas de « fête du Travail ».

 

* * * * *

 

Que de choses je voudrais encore vous dire : sur la « Semaine de la Jeunesse » de la JOC, sur la venue du syndicaliste et président du Parti des Travailleurs, Lula, la semaine dernière à Vitόria, sur trois jours passés à Rio pour une réunion nationale des aumôniers d'Action Catholique Ouvrière, sur quelques jours passés « dans l'intérieur » de l'État !... Que d'efforts il faut faire pour ne pas être trop long ! Alors, pour terminer, je vous dirai seulement deux mots de :

 

La fête de Mères (célébrée ici dimanche 10 mai)

Comme en France, la publicité commerciale ne manque pas de faire le forcing... Mais, comme peu de gens de nos quartiers ont de quoi acheter des cadeaux, j'en ai vu très peu, vraiment, avec des paquets sous le bras ! Par contre, ce qui m'a réellement frappé, c'est qu'ils ne se contentent pas de fêter la maman chacun dans sa propre famille : la société moderne n'a pas (encore) réussi − du moins pour ce que j'ai vu − à replier chaque famille sur elle-même. Dans une communauté, le groupe de jeunes a préparé une fête et un théâtre ; dans une autre, les jeunes ont préparé eux-mêmes quelque chose à offrir à toutes les mamans ; dans une troisième, c'est la messe qui débuta par un théâtre (créé de toutes pièces, bien sûr) montrant la journée d'une femme d'ouvrier, et ces mêmes acteurs, ensuite, commentent l'évangile et animent la messe... À la fin, dans une prière improvisée, un jeune (Zézinho) fait ressortir son admiration pour sa mère (Dona Odila) qui, bien que mère de sept enfants, sait donner tout son temps, et le meilleur d'elle-même, pour aider les autres, pour participer à l'effort de libération du peuple, pour soutenir d'autres communautés…

Après avoir souligné le génie créatif des Brésiliens (théâtre, poésies − même par des presque analphabètes quelques fois − composition de chansons sur n'importe quels thèmes...) ; après vous avoir souhaité d'essayer de vivre, chacun à votre manière, ce que vit Odila… j'espère pour vous tous une période d'été riche de communication et d'ouverture.

 

Toujours très amicalement. Et à très bientôt.

 

Gaby

 

ECOS DE VITÓRIA Nº 4

12 de maio de 1981

 

Olá!

Que sorte para mim de estar na dobradiça de dois mundos: o Primeiro (aquele em que vocês vivem) e o Terceiro (onde eu moro)! Agradeço as informações e reações, sempre numerosas, que vocês enviam (reações aos Ecos de Vitória, essenciais para mim).

ECO AOS “ECOS ”

“Interessante”; “Muito interessante”; “Que trabalho!”; “Sua carta me impressionou”; “Os Ecos parecem bem interessantes aos seus leitores”; “Testemunhas diretas”; “Eles podem ser bem úteis, seja para confirmar a opinião daqueles que leem outras coisas, seja para dar uma realidade às pessoas que só leem os Ecos”; “Muito concreto e muito humano!”;  “Não podemos fazer a comparação com a vida que nós levamos”; “Valéria usou sua carta nas aulas de geografia no 5º ano, eu vou fazer o mesmo”; “Você forneceu dados percentuais que foram muito interessantes para meu professor” etc, etc.... Quantas flores! Obrigado. Não me lancem mais! Não quero flores!

No entanto, duas pessoas, que pessoalmente apreciaram os Ecos de Vitória nº 3, expressaram a preocupação de que é muito longo para os outros, que, portanto, iriam ler apenas superficialmente. Qual a opinião de vocês?

Outras reações: “Aqui nós não estamos no mesmo ambiente”; -“Recebemos os EV um pouco frio. Seria preciso que nós nos reuníssemos para falar sobre eles, jovens e adultos de diferentes situações"; “O que você escreve necessitaria ser aprofundado”.

Tem esta reação bastante questionadora: “Você deveria nos deixar fazer nosso próprio julgamento sobre o que concerne à relação Primeiro e Terceiro Mundo”, duas outras parecem replicar: “o que me parece mais interessante é a comparação com o que se passa na França... situação diferente, certamente, mas o problema é o mesmo: se nós pensássemos um pouco mais no homem, no povo!” e de um padre que viveu 10 anos na América Latina: "Muito bom o paralelo França-Brasil”.

Há ainda os militantes dos Ecos, como este estudante de Besançon, que depois de conversar sobre isso com os amigos próximos, escreveu: "Agora, eu quero tentar (isso não custa nada, e mesmo se custasse valeria a pena!) falar disso com outros companheiros”.

E todos aqueles que reclamaram do pouco espaço que teve o Terceiro Mundo na campanha dos presidenciáveis franceses, exceto: "Eu apreciei o que Rocard[1] disse na reunião de Lons - criar novas relações entre o Primeiro Mundo e o Terceiro Mundo explorado”. E os julgamentos severos sobre a sociedade francesa: Individualismo, indiferença, “Como no Primeiro Mundo, guardadas todas as proporções, há no Terceiro Mundo abusos de poder dos grandes sobre os pequenos”; “Os brasileiros são pobres, certo, mas aquilo que eles possuem é muito mais importante que nosso dinheiro! Estamos nós verdadeiramente todos corrompidos?”...

E para terminar, esta frase, tão carinhosa e encorajadora, que me tocou muito: "VOCÊ NOS FAZ FALTA, MAS FEZ BEM EM PARTIR” (uma estudante).

RESPOSTAS BREVES AO ECO DOS “ECOS”

Dificuldade e necessidade de aprofundar? É obvio. É por isso que eu julgo útil, apesar do trabalho daqui, de consagrar um tempo para estes “ecos”. E eu considero muito importante, por esta razão, a sugestão de se reunir para refletir a partir dos "EV" (No Jura, pelo menos, a equipe de divulgação, reforçada, poderia ajudar nisso?) alguns, já, aproveitam de um grupo da Ação Católica, uma paróquia, uma reflexão entre militantes sindicalistas ou políticos, diversas equipes... E por que (já que este nº 4 chegará, pouco tempo antes do "fechamento anual de várias equipes por causa das grandes férias”) não utilizar os números 1, 2, 3 e o 4 nos contatos tão diversos e tão numerosos no verão europeu? Quanto à reação: “Nossos problemas franceses devem parecer mínimos e insignificantes!”, eu diria: “Com certeza não!” mas eu devolveria a pergunta de uma correspondente de L’Isére : “O que posso fazer se estou do lado de gente feliz?” Estas cartas têm especialmente o objetivo de ajudá-los a responder.

ELES FALAM DAS ELEIÇÕES FRANCESAS

A eleição de François Miterrand (da qual eu tomei conhecimento no domingo à noite, às 20 horas, 1h da manhã aí) creio que, a partir das cartas recebidas antes, deve ter sido uma surpresa, e deve sobretudo encantar muitos dentre vocês. Aqui, grande parte das pessoas ignoram geografia, e ignoram ainda mais a política externa. Porém, entre aqueles que leem os jornais, questionaram: “Se Miterrand ganhar o que vai mudar para os franceses? E para nós?”. Segunda-feira, 11 de maio, na capa do jornal “A Gazeta” – quotidiano local conservador – o futebol ficou relegado à 2ª posição (UMA SEGUNDA-FEIRA!). No topo da página, com uma foto de Miterrand em Château-Chinon e este título : “A França elege seu primeiro presidente socialista”. Durante o jornal televisionado do meio-dia, um general, que assumiu o comando do 2º exército, é entrevistado. Primeira pergunta: sobre a abertura política no Brasil; 2ª pergunta: “O que o senhor acha da eleição de François Miterrand? A resposta: ”Pode ter consequências internacionais de importância primordial”.

No dia 11 de maio, o "Jornal do Brasil" (o grande quotidiano nacional, do Rio), dedica ao acontecimento o topo da primeira página, três páginas interiores e um longo editorial. A informação parece objetiva. O editorial é de uma desonestidade evidente, querendo provar que o socialismo francês não poderá ser outra coisa do que é na Rússia, e terminando com: “A França vai agora servir de cobaia em uma aventura 'semilivresca' do que o mundo está condenado a ser expectador preocupado e indefeso”. Evidentemente, o MEDO, medo do contágio das ideias francesas.

Domingo à noite, em uma das rádios de Vitória (coincidência?), Gilbert Bécaud cantava em Francês: "ET MAINTENANT, QUE VAIS-JE FAIRE?”[2].

 

CHAMADO SEM FRONTEIRAS:

Sim, e agora? Quanto trabalho para cada um de vocês! Mas saibam que, se aqueles que estão ligados ao capitalismo estão preocupados, uma quantidade de outros – pessoas de classe média, que podem se informar, e todos aqueles que lutam pela libertação do povo do Terceiro Mundo (e em primeiro lugar os membros ativos de nossas comunidades) – observam  VOCÊS COM INTERESSE... E ESPERANÇA. Aos vencedores, agora, resta lutar juntos, PARA NÃO DECEPCIONAR OS POVOS DO TERCEIRO MUNDO!

E aqui está um exemplo de chamado que merece ser ouvido em toda parte, o exemplo de Dom Luís, bispo Auxiliar de Vitória, que publicou um artigo na tribuna livre de “A Gazeta” de 5 de abril, com o título: “Construindo a Paz”:

“... Atualmente, cerca de ¾ das vendas de armas do Primeiro Mundo (do ocidente Capitalista) são destinados ao Terceiro Mundo. O Brasil, não somente se arma, mas se transforma em um grande fornecedor de material de guerra. Nosso governo se vangloria, regozijando-se, por causa das divisas relacionadas a este comércio. Mas poucas pessoas sabem que o investimento interno em defesa e segurança nacional continua a ser muito elevado, cerca de 10 vezes maior que a parte destinada ao bem-estar social. É por isso que, no Brasil ou nos países ricos, se impõe à igreja (como para todos os cidadãos conscientes e responsáveis) a obrigação de tomar posição diante deste escândalo ..." – E Dom Luís indica três pistas de ação aqui e em todo lugar:

1) O DEVER de denunciar essa loucura;

2) Informar o povo sobre o uso que é feito do seu dinheiro, produto do seu suor;

3) Conscientizar o povo sobre a sua dignidade fundamental.

 

“JOVENS DE 14 A 23 ANOS ... Entrem nas escolas militares da aeronáutica, da marinha e do exército!”: é o título de um panfleto que eles me deram na rua no fim de março. E em seguida? “Estude às custas do governo federal, seja sargento ou oficial. Como estudante de uma das escolas militares, você continua seus estudos e tem gratuitamente o alojamento, a comida, a assistência médica, dentária e hospitalar, e, além de um salário mensal para suas despesas pessoais. Uma vez formado seu salário será superior a 40.000 cruzeiros.” (no momento, o salário mínimo estava de em  5.780 cruzeiros – ver EV nº 3). Isso não é atraente quando você é pobre e desempregado? Na sequência do panfleto, seguem o local para informações e inscrições... Já ia esquecendo: O verso deste folheto traz a representação de uma nota de dinheiro, tanto no formato quanto no desenho.

 

UM POVO EM FESTA

Eu gostaria de dar a vocês uma noção sobre algumas festas: Sexta-feira Santa, Páscoa, 1º de maio, uma peregrinação, festa das mães.

SEXTA-FEIRA SANTA - Eu a passei principalmente na comunidade mais pobre de meu setor. Uma Via-sacra, as estações da cruz nas ruas, durante quase três horas, cantando, parando para ler e comentar o Evangelho, para mostrar, sobretudo, que a paixão de Cristo continua hoje, através de suas próprias vidas de sofrimentos e de lutas. Cada um se sentindo responsável. Pessoalmente, eu participei da preparação, mas eu não intervim nenhuma vez no desenvolvimento, nem mesmo para animar a reflexão do Evangelho.

Reflexões: Dona Maria: “Os ricos têm tudo e não querem partilhar... e nós somos obrigados a morar na lama da maré”. E sua vizinha, dona Alda, que vive nas mesmas condições: "Nós crucificamos Jesus, nós também, quando, por exemplo, nós negamos um pouco de arroz e de feijão a alguém, enquanto ainda temos algo"...!!!

Eles cantam, por exemplo:

“Seu nome é Jesus Cristo e passa fome

E grita pela boca dos famintos,

E a gente, quando o vê, passa adiante

Às vezes pra chegar depressa à igreja.”

 

ENTRE NÓS ESTÁ E NÃO O CONHECEMOS

ENTRE NÓS ESTÁ E NÓS O DESPREZAMOS.

 

PÁSCOA - Nas celebrações que eu vivenciei, não faltaram sinais de libertação, por teatros improvisados, os testemunhos, os cartazes, as faixas. O testemunho que mais me impressionou: o de Irena, que me disse como, graças a uma reunião de uma comunidade acolhedora e solidária, ela deixou de lado o seu individualismo, seu medo de falar em público e de participar nas lutas contra as injustiças, e sua grande descoberta: IMPOSSÍVEL SE DIZER CRISTÃO SEM PARTICIPAR DA VIDA DA COMUNIDADE E SEM SE COMPROMETER COM OS OUTROS, PARA O SERVIÇO DE TODOS.

 

ROMARIA A NOSSA SENHORA DA PENHA:

A mais antiga Romaria do Brasil, ao que parece. Nove dias de preparação (a Novena), com diversas atividades... Eu vou falar aqui somente da segunda-feira (oito dias depois da Páscoa), onde, parece que, cerca de 100 mil pessoas participaram, em momentos sucessivos. Eu estava no momento das 9h da manhã, com as comunidades da nossa cidade. Sempre os cartazes e faixas sobre a vida do povo (por ex.: “Basta de exploração!”, “A panela do povo continua vazia!”). No ofertório, a apresentação dos instrumentos do trabalho do agricultor, da dona de casa, do operário. O comentário do Evangelho, feito por uma mulher, muito aplaudida, falando de Nossa Senhora como modelo de mulher que assumiu as suas responsabilidades na família, nas comunidades, nas lutas do povo. Outras missas foram celebradas no mesmo estilo, naquele dia. E sempre na presença das televisões e as rádios locais. Dom Luís disse que: “Maria será mais feliz no dia em que seu povo subir o convento não para reclamar dos seus sofrimentos, mas para, antes de tudo, agradecer a alegria de viver”. E ele pediu aos peregrinos de não se contentar apenas com uma abordagem sentimental, mas de fazer deste dia, um compromisso real para lutar unidos para a felicidade de todos.

REAÇÕES ... Dom Luís foi fortemente atacado poucos dias depois durante uma reunião da Câmara Municipal da maior cidade da Grande Vitória, por um vereador que criticou o bispo de pregar a anarquia, e de se servir de livros políticos no lugar da Bíblia. Neste momento, atualmente muitas comunidades reagem, escrevendo ao prefeito de Vila Velha: “Dom Luís, não faz senão seu dever de pregar o Evangelho”, dizem as cartas; “e pela organização dessas missas somos nós os responsáveis, nós os leigos, e não o bispo”. E os leigos ainda lembraram a quantidade de políticos, prefeitos e vereadores, que nada tinham a ver com a festa da Penha, que não cessaram, a cada quinze minutos, de fazer sua propaganda, seja por meio de alto-falantes, ou pela TV, ou pelas rádios, pedindo o voto dos romeiros...

É incrível!... Mas é verdade... Infelizmente.

1º DE MAIO - Dois “1º de maio”: O do governo, que fala da “Festa do Trabalho” com a participação dos sindicatos “pelegos”; e o dos sindicatos de oposição, que reúne (com muita dificuldade, às vezes) os sindicalistas e organizações populares de oposição. Nos dias que antecederam, nos bairros, ocorreram exibições audiovisuais mostrando as recentes lutas operárias no Brasil, teatros preparados pelos operários expressando suas vidas. Os grupos de oposição insistem muito em falar de “Festa do Trabalhador” ou “Comemoração das lutas dos trabalhadores” e não em “Festa do Trabalho”.

Quantas coisas eu gostaria ainda de lhes dizer: sobre a Semana da Juventude; sobre a vinda do sindicalista e presidente do Partido dos Trabalhadores, LULA, na última semana em Vitória; sobre três dias passados no RIO, para uma reunião nacional de assessores da Ação Católica Operária; sobre alguns dias passados no interior do Estado... Quanto esforço é preciso para não me prolongar! Então, para terminar, eu direi apenas duas palavras sobre

A FESTA DAS MÃES (celebrada aqui no domingo 10 de maio)

Como na França, a publicidade comercial não deixa de forçar a barra. Mas como poucas pessoas de nossos bairros têm do que comprar presentes, vi muito poucos, realmente, com pacotes nas mãos! Ao contrário, o que me atingiu realmente, é que eles não se contentam de festejar as mães CADA UM NA SUA PRÓPRIA FAMÍLIA: a sociedade moderna ainda não conseguiu – pelo menos até onde vi – limitar cada família sobre si mesma. Em uma comunidade, o grupo de jovens preparou uma festa e um teatro; em outra, os jovens prepararam, eles mesmos, alguma coisa para oferecer a todas as mães; numa terceira, foi a missa que iniciou por um teatro (criado por eles mesmos) mostrando a jornada de uma mãe de família, esposa de operário; e esses mesmos atores, em seguida, comentando o Evangelho e animando a missa. No final, numa oração improvisada, um jovem (Zezinho) destaca sua admiração por sua mãe (Dona Odila) que, embora mãe de sete filhos, sabe dar todo seu tempo, e o melhor dela mesma, para ajudar os outros, para participar dos esforços da libertação do povo, para apoiar as outras comunidades...

Depois de ressaltar o gênio criativo dos brasileiros (teatro, poesia - mesmo os quase analfabetos, às vezes - composição de canções sobre não importa qual tema...), depois de ter suscitado em vocês o desejo de viver, cada um à sua maneira, o que vive Odila... Eu espero, para vocês todos, um período de verão rico de comunicação e de abertura.

Sempre muito amigavelmente. E até daqui a pouco.

Gaby.

P.S.        1 - Eu respondo em princípio a todas as cartas, ou pelo menos eu digo que eu as recebi... se uma de suas cartas (ou minha resposta) se perdeu, não desanime! Continue!

               2 - Eu passarei cinco semanas em Brasília para me aperfeiçoar na língua e aprofundar os problemas brasileiros.

 

[1] Michel Rocard, então notório partidário socialista francês.

[2] "E agora, o que vou fazer?"

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1 décembre 2020 2 01 /12 /décembre /2020 06:00

« Père, Seigneur du ciel et de la terre,
je proclame ta louange :
ce que tu as caché aux sages et aux savants,
tu l’as révélé aux tout-petits.

Luc 10, 22 lecture du 1er mardi de l'Avent

Chemin d'Avent avec Gaby #3

"A todos, isso mostra que pobres transcendem às preocupações do homem. A solidariedade, a dignidade do trabalhador, antes do dinheiro, antes do medo: isso existe. "

 

Un Clic ici pour toute information sur les publications : "Chemins d'Avent avec Gaby"

Echos de Vitόria
N° 3   -   25 février 1981


Depuis que vous sont parvenus, vers la fin décembre, les Échos de Vitόria n° 2, de nombreuses lettres m'ont été envoyées : trente-cinq à quarante d'entre elles donnent des réactions, font des suggestions. Impossible de résumer tout cela, mais croyez bien que j'ai relu toutes ces lettres, pris des notes, afin de correspondre au mieux, et utilement, à votre attente. […] Par l'équipe de diffusion des Échos, je sais qu'il y a eu des dons d'argent, parfois très importants ; généralement, j'en ignore la provenance. Chacun comprendra que je ne pourrais écrire à tous pour remercier, et encore moins faire exception pour ceux qui donnent plus (tout donateur agit selon son cœur et ses possibilités). Il est bon que vous sachiez que, sauf cas exceptionnels (récemment, par exemple, un tout jeune couple qui a vu sa misérable baraque de bois brûler totalement, avec le peu qu'il possédait), nous ne « distribuons » pas d'argent. Par contre, nous pouvons aider des gens pour la formation. Par exemple, la mobylette que nous avions est maintenant à la disposition d'un militant de la Pastorale ouvrière, pour faciliter ses déplacements, indispensables. Nous participons aussi très largement à l'achat d'un terrain (en bord de mer) et à la construction d'une maison qui servira principalement à la JOC et à la Pastorale ouvrière pour des réunions de formation le week-end, de la détente, et pour des familles ouvrières.


L'équipe de diffusion vous parlera sans doute de la soirée du 30 janvier à Saint-Claude, avec Bernard Colombe. Bernard est revenu. Il a apprécié l'accueil des Sanclaudiens et la qualité des questions posées. Apres quatre ans ici, Marcel Renou ira aussi passer quelques mois en France. Jean Fugeray, quant à lui, a regagné la Haute-Marne, après dix ans de Brésil... et il demeure nostalgique. Quant à vous tous, continuez à réagir, pour faire de ces Échos de Vitόria un lieu de réflexion et d'échanges, y compris avec l'équipe de diffusion, dont le rôle, déjà important, peut s'amplifier.


Ah ! si l’Uruguay ...

Ah ! si l'Uruguay n'avait pas gagné contre l'équipe de foot du Brésil, le 10 janvier... la soirée eût été tout autre, et même la nuit, sans doute. Mais voilà, l'Uruguay a gagné le « Mundial » par 2 à 0, et cette nuit du samedi au dimanche fut calme, beaucoup plus calme que bien des soirs de semaine.
Il est vrai que tout le monde, ici, vit devant la télé quand il y a un match de foot. Il est vrai que la passion du peuple pour ce sport est exploitée : quelle aubaine quand le peuple se passionne pour le jeu et oublie qu'il peut changer ses conditions de vie et de travail ! Quelle aubaine quand ce peuple se précipite pour acheter sa chance à la « Loteria Esportiva » du coin, en faisant des pronostics (c'est le tiercé, mais sur le foot). Quelles différences face la France, en définitive ?
Il y en a tout du même une, et de taille : tous les soirs, après l’école ou le travail, une quantité incroyable de jeunes – et d’adultes – tapent dans le ballon, sous un soleil de feu, ou sous une pluie d'orage ! De ma fenêtre je peux voir au moins quatre parties en même temps. Sans payer. Et c'est partout ainsi, dans les cours, dans les rues, sur un petit bout de terrain plat ! Jusqu'à la nuit.


Carnaval 

Tous les soirs, très tard j'entends le rythme des « batucada ». Des heures durant, rythmes africains, envoûtants. Samedi soir 28 février, et dimanche 1er, lundi 2, mardi 3 mars, ce sera le Carnaval. Vitόria n'est pas Rio, ni Salvador de Bahia : pourtant, comme ailleurs, tout le monde sera en congé. Mais je ne peux vous en parler avant de connaître. Par contre, il est intéressant de noter l'initiative de quelques membres d'une communauté de Porto Santana (ce quartier d'environ 50 000 habitants où je vais surtout). L'an dernier, ils décidèrent de faire un Carnaval, un vrai, une fête qui vienne du peuple, et non une récupération pour le tourisme, le commerce et des intérêts particuliers. Un carnaval avec musiques et sambas !, avec des chansons composées par des gens du quartier et reprises par la foule ; chansons et slogans sur le thème des « transports collectifs »... Il y avait de quoi parler ! Cette année encore, le carnaval de Porto Santana « conscientisera » aussi les habitants à propos d'un projet officiel d'urbanisation du quartier financé par la Banque mondiale. Projet séduisant à première vue, à bien des égards, mais qui devrait aboutir à chasser les habitants actuels, trop pauvres pour encaisser la hausse des prix des terrains, des impôts, etc..., pour laisser place à des occupants plus riches... Et le peuple, une fois de plus, sera réduit à chercher un endroit inoccupé, plus loin, toujours plus loin, pour entreposer une baraque, où il attendra des mois et des années pour obtenir l'eau, l'électricité, les égouts. « La vipère est jolie, dit la commission des habitants de Porto Santana, mais elle est venimeuse ».

 

Quelles différences avec le France ? 


Regardez ce qui se passe dans le centre des grandes villes…, et même dans les petites villes. Qui peut supporter les dépenses de l’urbanisation ? Les pouvoirs publics veulent-ils aider les plus pauvres à pouvoir demeurer au centre des villes ? Je pense aussi aux associations qui travaillent dans ce sens (« LOCAL » par exemple, à Saint-Claude).

Ce carnaval, organisé par des chrétiens actifs des « Communautés Ecclésiales de base » (CEBs), a bien du mal à se mettre sur pied. D'abord, si l'on parle, à juste titre, de la vitalité du dynamisme des CEBs du Brésil, ne croyez pas que les militants sont une foule, qu'ils entraînent des masses à se compromettre, et qu'ils  rencontrent la compréhension unanime. Oh non !...

Quelles différences avec le France ? 


Et puis, il y a une complication supplémentaire : « Le carnaval, c'est le diable, c'est l'orgie, c'est le dévoiement ! Quoi ! des chrétiens responsables de communautés, qui organisent un carnaval ? » Alors, il faut expliquer, démontrer qu'il s'agit de rendre le carnaval au peuple, de profiter de cette fête populaire pour crier la vérité sur des airs et des rythmes de fête… Mais ce n'est pas simple, pas simple du tout.
Pour empêcher ce carnaval, quelques chrétiens proposèrent de reprendre la coutume de faire une retraite pendant les jours du carnaval (une manière d'expier les péchés commis ces jours-là !). Mais les représentants des sept communautés de Porto Santana résolurent de maintenir le carnaval prévu, puis d'organiser, quinze jours plus tard, une retraite qui permettrait de réfléchir et de prier, en particulier sur « le sens de la fête » pour le chrétien.


Santé

Chaque année, pendant le carême, tous les catholiques du Brésil vivent la campagne de Fraternité. Là encore, je ne peux parler en détail, puisque ce n'est que le lancement. Cette année, le thème : « Santé pour tous ». Il s'agira de voir les situations, de réfléchir, de dénoncer, de prier, d’agir collectivement, y compris sur les causes. Je ne peux aujourd’hui que citer quelques chiffres et quelques faits :
• Une institutrice me dit : « Quand un gamin paraît fatigué et ne peut travailler, en général nous commençons par l'envoyer à la cuisine, pour manger ; après seulement, si besoin, à l'infirmerie ».
• Porto Santana et Flexal (environ 50 000 habitants) : pas un poste de secours d'urgence (on ne demande pas un SAMU !). Avant tout autre chose, imaginez des chemins effroyables, avec des trous et des bosses qui secouent bus et voitures, obligés de rouler au pas (je précise ceci pour vous dire les conditions de transport, plus particulièrement quand il s'agit de blessés ou de malades). Un soir, quelques femmes font attendre le bus un instant, afin de faire monter une amie qui vient de se blesser et qui arrive, le visage complètement ensanglanté, qu'elle essaie de cacher avec un linge ; un autre soir, c'est une femme sur le point d'accoucher, à moitié nue et hurlant à chaque secousse du bus ; c'est un enfant renversé par le train (pas de garde-barrière à cet endroit où les gosses pullulent), et qu'un groupe de plus en plus nombreux amène en courant, jusqu'à ce qu'un particulier l'emmène à demi-mort, dans sa propre voiture, au centre-ville (une demi-heure, pour le moins !). C'est Jorge (un père de famille de douze enfants, dont deux sont déjà morts) qui a une jambe bien abîmée dans un accident du travail, et à qui le médecin de l'entreprise ne donne pas de jours d'arrêt.
• Les médecins ne font jamais de visites à domicile, au moins dans nos quartiers. Alors, les gens essaient de trouver une voiture, ou quelqu'un qui a un téléphone (ou un téléphone public qui fonctionne !) pour appeler un taxi... ou, si c'est avant minuit, ils essaient d'emmener le malade, en bus, jusqu'à un hôpital.
• Faut-il parler de l'absence de ramassage d'ordures, dans la plupart des quartiers ? Du nombre d'enfants − et d'adultes − qui ont des boutons qui n'arrivent pas à être cicatrisés ? De cette femme dont le mari a été gravement accidenté au travail et qui, depuis trois ans, attend le remboursement et la pension ? Et puis, ces chiffres, donnés le 09.11.80 par « A Gazeta », quotidien (plutôt gouvernemental) de Vitόria dans l'État de l'Esprit-Saint, sur 6 232 lits d'hôpital, 4 055 sont « privés » (82 hôpitaux, sur 97 !). Selon les normes de l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé), la capacité hospitalière devrait augmenter de 64 %. Ce titre, encore (A Gazeta du 04.02.81) : « L’hôpital pour enfants (de Vitόria) refuse 40 % des enfants qui demandent à entrer ».


Mais, de tout  cela, vous êtes sans doute parfaitement informés par la TV française, grâce à la rencontre récente de nos deux Présidents. […]

• Salaire minimum : il était de 5 780 cruzeiros en janvier, soit environ 40 francs français (en 1981, 1 FF = entre 14 et 15 cruzeiros). Les écarts de revenus salariaux sont très étendus. […]

• Remarques :
Jusqu'à 5 salaires minimum (jusqu'à 28 900 cruzeiros) : 83,5 % des salaires !
Un salaire de 2 500 FF. équivaut à peu près à  6 250 cruzeiros. 
Faites-vos  comptes !

 
Le nombre de ceux qui peuvent manger de la viande se réduit de jour en jour ! Sachez encore que le « pain français » (sorte de petit pain, grosseur sandwich moyen) que je payais 1,80 cruz. en octobre 1980 est passé à 2,20, puis récemment, à 3 cruz. Un sac de ciment qui coûtait, en mai-juin 1980, autour de 120 cruz., coûte en ce moment de 410 à 450 cruz. !
Et la liberté des prix ! La douzaine d'oranges que l'on peut acheter 20 à 25 cruz. sur le marché, se vend 48 cruz. au centre-ville, et jusqu'à 80 cruz. près de chez nous !
Où peut conduire la liberté des prix ! La loi du libéralisme si cher aux « meilleurs économistes de France » ?
Ici, les consommateurs s’organisent aussi. Tel quotidien de Vitόria (A Tribuna) a chaque vendredi une page consommateurs.


Démocratie :

On vous en a sans aucun doute beaucoup parlé ces temps-ci, de la démocratie brésilienne. Il est vrai que les journaux peuvent, aujourd'hui, exprimer pas mal de choses, y compris par des caricatures mordantes (mais, je l'ai déjà écrit, qui peut se payer le journal ?). La télévision paraît plus dévouée au pouvoir. On peut donc laisser la presse écrite s'exprimer (et la presse porno n'est pas la dernière à profiter de l'aubaine). Des gens peuvent même manifester, jusqu'à un certain point...
• Mais... le syndicaliste Lula  (qui a rencontré récemment des syndicalistes des Etats-Unis et de  sept pays d'Europe, dont les responsables de la CFDT) comparaît ces jours devant le tribunal, à São Paulo, avec d'autres syndicalistes, au nom de la « Loi de sécurité nationale  » : à cause d'une grève déclarée illégale. Le droit de grève est aujourd'hui reconnu, mais avec des conditions telles que, en fait, la grève est quasi impraticable. De retour d'Europe, Lula a dit qu'au Brésil, son action militante est plus gênée que celle de Lech Walesa  en Pologne (mais, en Pologne, Lula agirait comme Walesa ; et ce dernier, au Brésil, agirait comme Lula).
• Mais : pourquoi l'arrestation, à São Paulo, en pleine réunion, de Adolphe Ferez Esquivel , le dernier Prix Nobel de la Paix ? Le Cardinal Arns , archevêque de São Paulo, et le président de la commission Justice et Paix, ont vu un revolver braqué sur eux quand ils se sont présentés à la police pour faire libérer Esquivel.


• Mais la démocratie est le respect du droit d’expression pour tous, et sans risques de représailles, nulle part... Au lendemain d'une grève d'une semaine dans le bâtiment à Vitόria en novembre dernier, combien de grévistes ont perdu leur emploi ! Le nombre est impressionnant des vendeurs et vendeuses utilisés pendant la période des fêtes et laissés sans emploi dès janvier. Pour les gens du bâtiment (30 à 40 000 sur Vitόria), les congés payés n'existent pratiquement pas : ils y ont droit, au bout d'un an dans 1'entreprise, mais, comme les demandes d'emploi sont nombreuses, les employeurs s'arrangent pour renvoyer les ouvriers avant même onze mois. Et il n'y a pratiquement pas de recours.


Et puis cet article (A Gazeta du 30.01.81) : « Trois cents femmes vont être embauchées pour la construction d'un haut fourneau. Elles seront sélectionnées, soumises à un entraînement spécial... Le directeur argumente que "les femmes sont dociles, disciplinées et minutieuses, qualités fondamentales". » Mais le directeur ne sut préciser le salaire qui serait perçu par ces femmes, ni l'âge limite exigé pour accomplir cette tâche.

« Cherchez les ressemblances. » Cela pourrait être un jeu tout au long de cette lettre, y compris pour ce passage sur la démocratie. Surtout dans cette période pré-électorale en France, il faut se poser et poser les vraies questions : voulons-nous un système de pensée, de vie, social et politique, susceptible de servir « les Peuples » du tiers-monde ?


Encore des points de comparaison :

• La télévision !  


Elle est devenue objet de consommation courante, et de propagande commerciale et politique. En 1976, 42,3 % seulement des domiciles occupés avaient un frigidaire (objet de toute première nécessité dans un pays si chaud), et 5,8 % avaient une machine à laver (alors qu'il faut changer de linge sans arrêt à cause de la sueur et de la poussière)... Mais 46,6 % avaient déjà la télé (26,6 % seulement le tout-à-l’égout !). Cette télé est un pousse-à-la-consommation sans vergogne : les « nouvelles » (feuilletons) se passent toujours dans des milieux aisés où rien ne manque ; les interruptions pour la publicité sont continuelles, au milieu des films et des informations, au cours des matchs (à ces moments de grande écoute, presque uniquement pour des multinationales). Ces gens qui ne peuvent pas se payer le nécessaire, on les conditionne pour qu'ils se tuent à désirer l'inutile, qu'ils achèteront sans problème le jour où ils auront plus d'argent, si... si rien ne change.
Nos pays se ressemblent bien : situations et circonstances différentes, certes ; mais un système dont le but est le même : le profit. Le profit, et non pas l’homme d’abord.

 

• Violence


Plusieurs de vos lettres manifestent la peur devant les encouragements à la violence en France, à commencer par le nombre de condamnations à la peine capitale, et la proportion de gens qui hurlent à la mort (y compris parmi des gens qui se disent chrétiens !). Cet extrait d'un article de Dom Luis, archevêque auxiliaire de Vitόria, peut servir de réponse (A Gazeta, 08.02.81) :

Il paraît évident que le remède contre la violence ne peut être la violence elle-même. Mais un récent sondage d'opinion, montré à télé a recueilli comme suggestions prioritaires en vue de combattre la violence les trois nécessités suivantes :
- 1) renforcer et développer la police ;
- 2) collaboration des forces armées ;
- 3) adoption de la peine de mort.
L’action policière est une action violente… Plus d’une fois, j’ai défendu le policier en tant que personne… D’ordinaire, le policier n’est qu’un pauvre frère, souffrant et affligé… Il est évident dans la violence policière que c’est toujours le petit qui massacre le petit… Les victimes de la police sont généralement aussi les victimes de la vie.

Et de réclamer de nouvelles formes d'amour, de nouvelles structures de justice :

On peut penser aussi que la pure répression n’arrive pas jusqu’à la racine des maux qu’elle prétend extirper… seul un arbre bon pourra donner de bons fruits. Tuer n’est pas la solution ; il est urgent de le répéter souvent et de toutes les manières possibles.


Rectificatif

J'ai parlé, dans Echos de Vitόria n° 2, de 600 000 habitants pour le grand Vitόria. En fait, le recensement d'août 80 donne : Vitόria 215 000 (en 1970 : 133 000) ; Vila Velha : 206 000 (en 1970 : 124 000) ; Cariacica : 194 000 (en 1970 : 101 000) ; Serra : 82 000 (en 1970 : 17 000). Soit plus 375 % en 10 ans). Sur les 721 000 habitants du grand Vitόria, il y a de 200 à 250 000 « favelados » (habitants de favelas qui ne disposent pas des équipements minimum nécessaires pour une maison).


Pour vous dire au revoir

Je vous laisse en compagnie des nombreux enfants qui viennent de reprendre l'école, après les grandes vacances d'été (eh oui ! l'été va finir). Souvent, les enfants qui envahissaient notre maison la prenaient pour une colonie de vacances (Marcel étant le « moniteur chef »). Ils ont nom Régina, Penha, Joël, José, Jantel, Inanete, Marcelo, Cleio, Alex...
Je vous laisse aussi avec Teresa. Dans sa cabane misérable, avec son mari et ses cinq enfants, elle cherchait comment, avec le moins que rien dont elle dispose, aider des voisins dont la maison, en novembre, a été arrachée par le vent.
Et puis, avec Bénedita. Son mari avait perdu son emploi de maçon après la grève du bâtiment. Elle disait en souriant qu'ils étaient Heureux : « Au moins, on pourra parler d'expérience quand les autres objecteront la peur du renvoi pour ne pas entrer au syndicat ». Oui, elle a dit : « Heureux ». Aux chrétiens, ça rappellera quelque chose ! À tous, ça montrera que des pauvres qui font passer le souci de l'homme, la solidarité, la dignité du travailleur, avant l'argent, avant la peur, ça existe. Je voudrais, ici, apprendre mieux ce bonheur-là, et vous en faire part... en toute amitié. .

Gaby

ECOS DE VITÓRIA  Nº 3. 

25 DE FEVEREIRO DE 1981


Desde que os “Ecos de Vitória” nº 2 chegaram até vocês, no fim de dezembro, numerosas cartas me foram enviadas: dentre elas, 35 a 40 apresentam reações, fazem sugestões. Impossível resumir tudo isso, mas, acreditem, li e reli todas essas cartas, tomei notas, a fim de corresponder melhor às suas expectativas. Com exceção das últimas, respondi a todas elas: se alguém dentre vocês não teve respostas, considerem que, ou a sua carta, ou a minha resposta, se perdeu em algum lugar entre nossos continentes. Através da equipe de difusão dos Ecos , eu soube que houve doações em dinheiro, às vezes uma quantia muito importante. Geralmente eu ignoro a procedência. Cada um compreenderá que eu não poderei escrever a todos para agradecer e ainda menos fazer exceção para aqueles que deram mais. (todo doador age segundo seu coração e suas possibilidades). É bom que vocês saibam que, salvo casos excepcionais (recentemente, por exemplo, um jovem casal que viu seu miserável barraco de madeira queimar totalmente, com o pouco que possuía), nós não “distribuímos” dinheiro. Ao contrário, nós podemos ajudar as pessoas para formação. Por exemplo, a mobylette que nós tínhamos está agora à disposição de um militante da Pastoral Operária, para facilitar sua indispensável locomoção. Nós participamos também amplamente na compra de um terreno à beira-mar e na construção de uma casa que servirá principalmente à JOC e à Pastoral Operária, para as reuniões de formação de final de semana, para o lazer, e para as famílias operárias.
A equipe de difusão vai, sem dúvida, falar para vocês do encontro com Bernard Colombe, que aconteceu na noite de 30 de janeiro, em Saint-Claude. Bernard retornou. Ele gostou muito da acolhida dos saintclaudianos e da qualidade das questões colocadas. Depois de quatro anos aqui, Marcel Renou irá também passar alguns meses na França. Quanto a Jean Fugeray, retornou a Haute Marne, depois de 10 anos de Brasil... e continua nostálgico. Quanto a todos vocês, continuem a reagir, para fazer destes "ECOS DE VITÓRIA" um lugar de reflexão e de trocas, inclusive com a equipe de difusão, cujo papel, já importante, pode se expandir.
AH, SE O URUGUAI...
Ah! Se o Uruguai não tivesse ganhado da equipe de futebol do Brasil, no dia 10 de janeiro... a tardinha teria sido outra; e mesmo a noite, sem dúvida. Mas eis que aconteceu: o Uruguai ganhou o Mundial por 2 a 0, e esta noite de sábado para domingo foi calma, e muito mais calma que outras noites da semana.
É bem verdade que todo mundo aqui vive diante da TV quando há uma partida de futebol. É verdade também que a paixão do povo por esse esporte é explorado: que oportunidade quando o povo se apaixona pelo jogo e esquece que ele pode mudar suas condições de vida e de trabalho! Que oportunidade quando este povo se lança para comprar sua sorte na loteria esportiva fazendo previsões (é correspondente à “Trinca” na França, mas sobre o futebol)! Definitivamente, QUAIS DIFERENÇAS EM RELAÇÃO À FRANÇA?
Ainda uma curiosidade, e das boas: todo fim de tarde, depois da escola ou do trabalho, uma quantidade incrível de jovens – e de adultos – se junta para jogar bola, numa pelada, sob um sol ardente, ou sob uma chuva de tempestade! Da minha janela eu posso ver ao menos quatro partidas ao mesmo tempo. E sem pagar. E é assim em todos os lugares: nos becos, nas ruas, em um pedaço de terreno plano,... mesmo à noite. 

 

CARNAVAL
Todas as noites, até muito tarde, eu escuto o ritmo das “batucadas”. Durante horas. Ritmos africanos envolventes. Sábado à noite, dia 28 de fevereiro; domingo, 1º de março; segunda, 2; e terça, 3 de março, vai acontecer o carnaval. Vitória não é como no Rio, nem como em Salvador, da Bahia; no entanto, como em outros lugares, todo mundo estará de feriado. Mas eu não posso falar sobre isso pra vocês antes de conhecer. Em compensação, é interessante notar a iniciativa de alguns membros de uma comunidade de Porto de Santana (esse bairro de aproximadamente 50 mil habitantes onde eu tenho ido com mais frequência): no ano passado, eles decidiram fazer um Carnaval, um “verdadeiro”, uma festa que vem do povo, e não uma apresentação para o turismo, o comércio e interesses particulares; um carnaval com músicas e sambas; com canções compostas pelas pessoas do bairro e repetidas pela multidão; canções e slogans sobre o tema dos “TRANSPORTES COLETIVOS”: o ônibus e a lancha (aquaviário)... Tinha muito do que falar! Este ano o carnaval de Porto de Santana, chamado de Carnaval Consciente, conscientizará também os habitantes com relação a um projeto de urbanização do bairro, financiado pelo Banco Mundial. Projeto sedutor à primeira vista, em muitos aspectos, mas que deve ser um golpe para habitantes atuais, muito pobres, que não suportariam os preços dos lotes, dos impostos, etc., para deixar o lugar aos ocupantes mais ricos. E o povo, uma vez mais, terá de procurar um lugar desocupado, mais longe, sempre mais longe, para aí fazer o seu barraco, e onde ele terá de esperar meses e anos para obter água, energia e esgoto. “A serpente é sedutora, diz a comissão de moradia, mas ela é venenosa.”


QUAIS DIFERENÇAS EM RELAÇÃO À FRANÇA? Reparem o que se passa no centro das grandes cidades. E até mesmo nas pequenas cidades. Quem pode suportar as despesas da urbanização? O poder público quer ajudar os mais pobres a poder continuar no centro das cidades? Eu penso também nas associações daí da França que trabalham neste sentido (por exemplo, em Saint-Claude).
Este carnaval, organizado por cristãos ativos das "Comunidades Eclesiais de Base" (CEBs), tem dificuldade de se firmar; de se legitimar. Quando se fala da vitalidade, do dinamismo das CEBs do Brasil, não creiam que se trate de uma multidão; e que os militantes liderem as massas a se comprometer; e que eles encontrem a compreensão unânime. Oh, não!
QUE DIFERENÇAS COM A FRANÇA? 


Ainda sobre o carnaval, há uma complicação extra que é o preconceito, já que se diz algo como: "O carnaval é coisa do diabo, é orgia, desvio!... Ora essa! Cristãos responsáveis pelas comunidades que organizam um Carnaval?!” Então, é preciso explicar, mostrar que se trata de devolver o carnaval ao povo, aproveitar desta festa popular para gritar a verdade com melodias e ritmos da festa. Mas não é simples, não é simples nem um pouquinho.
Para impedir esse carnaval, alguns cristãos propuseram retomar o costume de fazer um retiro durante esse período (uma maneira de expiar os pecados cometidos nesses dias). Mas os representantes das sete comunidades de Porto de Santana resolveram manter o carnaval previsto; e, num outro momento - 15 dias mais tarde -, organizar um retiro que permitiria refletir e orar, em particular, sobre o sentido da festa para o cristão .


SAÚDE
A cada ano durante a quaresma, todos os católicos do Brasil vivem a Campanha da Fraternidade. Novamente, eu não posso ainda dar detalhes, porque foi só o lançamento da Campanha. Este ano, o tema é: “SAÚDE PARA TODOS”. Será, para os cristãos católicos, momento de ver as situações, de refletir, de denunciar, de orar, de agir coletivamente, e compreender as causas. Por hoje eu só posso citar alguns números, e alguns fatos.
Uma professora me disse: “Quando uma criança parece cansada e não consegue acompanhar a aula, em geral nós começamos por enviá-la à cozinha, para comer; somente depois, se for preciso, à enfermaria".
PORTO DE SANTANA E FLEXAL (aproximadamente 50.000 habitantes): nenhum posto de saúde de urgência. Antes de qualquer outra coisa, imaginem os caminhos apavorantes com buracos e solavancos que tremem os ônibus e os carros forçados a seguir viagem. Escrevo isso para dizer-lhes as condições do transporte, particularmente quando se trata de feridos ou de doentes. Certa noite, algumas mulheres estavam esperando o ônibus para levar uma amiga que tinha acabado de se ferir e que estava com o rosto completamente ensanguentado, que ela tentava esconder com um pano. Numa outra noite, era uma mulher prestes a dar à luz, seminua e gritando a cada sacudida do ônibus. E ainda uma criança atropelada pelo trem (nenhuma barreira ou guarda neste local com número tão grande de crianças) e que um grupo, cada vez mais numeroso o leva às pressas, meio morto, até a casa de alguém que o conduzisse em seu próprio carro até o centro da cidade (uma meia hora, pelo menos); quem o socorre é Jorge (um pai de família de 12 filhos, dentre os quais dois já estão mortos) que tem uma perna danificada num acidente de trabalho, e que o médico da empresa não lhe dá sequer um dia de licença.
Os médicos nunca fazem visitas em domicilio, ao menos nos nossos bairros. Então as pessoas tentam encontrar um carro, ou alguém que tenha um telefone (ou um telefone público que funcione) para chamar um táxi... Ou, se for antes da meia-noite, eles tentam levar o paciente de ônibus até um hospital.
Devemos falar sobre a falta de coleta de lixo na maioria dos bairros? Dos números de crianças e de adultos que têm feridas que não chegam a cicatrizar? Da mulher cujo marido foi gravemente ferido no trabalho e que, há três anos, espera indenização e pensão? Sem falar, então, nos números, dados no dia 9/11/80, pelo Jornal “A Gazeta” - um jornal quotidiano, sobretudo governamental), de Vitória, no Estado do ES - que aponta que dos 6.232 leitos de hospital, 4.055 são privados (82 hospitais privados, de um total de 97). Segundo a Organização Mundial de Saúde, a capacidade hospitalar deveria aumentar em cerca de 64%. E vejam esta manchete de "A Gazeta" de 4/2/81: “Hospital Infantil de Vitória recusa 40% de crianças que esperam atendimento”.
Mas, de tudo isso vocês estão, sem dúvida, perfeitamente informados pela TV francesa, graças à recente reunião dos nossos dois presidentes. Altamente improvável, não é mesmo? É claro! Certamente o tema dessa reunião não era outro senão tratar de negócios importantes para as grandes sociedades, vendas de armas, usinas nucleares, ... Envio aqui alguns dados do IBGE e do Ministério do Trabalho que poderiam bem complementar a pauta dessa tal reunião:


NÍVEL DE VIDA
A Indústria da Transformação dava:
- em 1961:     29% para os salários    71% para os lucros
- em 1964:    28% para os salários    72% para os lucros    
- em 1968:    26% para os salários    74% para os lucros
- em 1973:     23% para os salários    77% para os lucros

COMO SE REPARTE A RENDA NO BRASIL?
                    1960        1970        1976
- Para os 50% mais pobres        17,4%        14,9%        13,4%
- Para os 20% mais ricos        54,8%        61,9%        65%
- Para os 30% intermediários        27,8%        23,2%        21,6%
(para os 5% mais ricos)            28,8%        34,1%        37,9%
(para o 1% super-rico)            11,9%        14,7%        17,3%

A evolução é clara, não é mesmo?
Comparem, por exemplo:     em 1976, os 5% mais ricos: 37,9%
                em 1976, os 50% mais pobres: 13,4%

SALÁRIO MÍNIMO: O Salário mínimo estava em 5.780 cruzeiros  em janeiro, ou seja, em torno de 400 Francos Franceses (1 FF custa entre 14 e 15 cruzeiros). As diferenças de rendimentos salariais são muito extensas.
    ganham menos de 1 salário mínimo    .................    11,5%
    ganham de 1 a 1,5 salário mínimo     .................    23%
    ganham de 1,5 a 2 salários mínimos    ................    15%
    ganham de 2 a 2,5 salários mínimos    ................    10,6%
    ganham de 2,5 a 3 salários mínimos    ................    7,5%
    ganham de 3 a 4 salários mínimos    ................    9,8%
    ganham de 4 a 5 salários mínimos    ................    6,1%
    ganham de 5 a 6 salários mínimos    ................    3,8%
    ganham de 6 a 7 salários mínimos    ................    2,6%
    (1,6% ganham acima de 20 salários mínimos, etc)
NOTE-SE QUE até 5 salários mínimos (ou seja, até 28.900 cruzeiros) estão 83% dos salários!
    Um salário de 2.500 FF equivale a cerca de 36.250 cruzeiros. Façam as contas!
    E não se esqueçam que:
    1 kg de açúcar:        37 cruzeiros
    1 kg de café:        236 cruzeiros
    1 kg de arroz:        48 cruzeiros         (alimento de base)
    1 kg de feijão:        180 cruzeiros        (alimento de base)
    1 kg de frango:         135 cruzeiros
    1 kg de carne de boi    270 cruzeiros
(esses preços são do dia 19 de fevereiro de 1981)
Reduz, a cada dia, o número daqueles que podem comer carne. Saibam ainda que o “pão francês” (uma espécie de pãozinho para um sanduíche médio) pelo qual eu paguei 1,80 cruzeiros em outubro de 1980, passou a 2,20; e, mais recentemente, a três cruzeiros. Um saco de cimento que custava em maio-junho de 1980 em torno de 120 cruzeiros, custa agora 410 a 450 cruzeiros!
E a liberação dos preços?! A dúzia de laranjas que podemos comprar de 20 a 25 cruzeiros na CEASA (Central de Abastecimento), é vendida a 48 cruzeiros no centro da cidade, e até a 80 cruzeiros.

 

DEMOCRACIA
Vocês já ouviram falar, sem dúvida, da tal democracia brasileira. É verdade que os jornais podem, hoje, expressar muitas coisas, incluindo charges com caricaturas bem provocativas (mas – segundo eu já escrevi – quem é que pode comprar jornal?). A TV parece mais dedicada ao poder. Pode-se, então, deixar a imprensa escrita se expressar (e a imprensa pornô não é a última a se aproveitar de tal oportunidade). As pessoas podem até mesmo se manifestar, até certo ponto.
MAS... o sindicalista LULA (que encontrou recentemente os sindicalistas dos Estados Unidos e de sete países europeus, inclusive os responsáveis da CFDT ) compareceu esses dias diante do tribunal, em São Paulo, com outros sindicalistas, em nome da “Lei de Segurança Nacional”, por causa de uma greve declarada ilegal. O direito de greve é reconhecido hoje, mas com condições tais que, de fato, a greve é quase impraticável. De volta da Europa, LULA disse que, no Brasil, sua ação militante é mais dificultada do que a de LECH WALESA , na Polônia (mas, na Polônia, Lula agiria como Walesa; e este último, no Brasil, agiria como LULA).
MAS por quê da prisão em São Paulo, em plena reunião, de Adolpho Perez ESQUIVEL, o último Prêmio Nobel da Paz? O Cardeal ARNS - Arcebispo de São Paulo - e o presidente da Comissão Justiça e Paz, viram um revólver brilhar sobre eles quando se apresentaram à polícia para liberar ESQUIVEL.
Mas a democracia é o respeito do direito de expressão para todos, e sem riscos de represálias, em lugar nenhum. No dia seguinte de uma greve de uma semana na construção civil em Vitória, em novembro passado, quantos grevistas perderam seus empregos! É impressionante o número de vendedores e vendedoras utilizados durante o período de festas (Natal e Ano Novo) e deixados no desemprego em janeiro. Para as pessoas da construção (30 a 40.000 em Vitória) as férias pagas ou licença-remunerada não existem, praticamente. Elas têm o direito, ao final de um ano na empresa, mas como os pedidos de emprego são numerosos, os empregadores se organizam para demitir os trabalhadores antes de completarem 11 meses e não há praticamente nenhum recurso. 
E, em seguida, este artigo de A Gazeta, de 30/01/81: 300 mulheres serão contratadas para a construção de um alto-forno. Elas serão selecionadas, submetidas a um treinamento especial... O diretor argumenta que “as mulheres são dóceis, disciplinadas e minuciosas: qualidades fundamentais”. Mas o diretor não sabia precisar o salário que seria recebido por essas mulheres, nem a idade limite exigida para realizar essa tarefa.
“PROCUREM AS SEMELHANÇAS”: Este poderia ser um jogo ao longo desta carta, incluindo esta passagem sobre a democracia. Sobretudo neste período pré-eleitoral na França, é preciso se posicionar e colocar as verdadeiras questões: queremos nós um sistema de pensamento, de vida, social e política, suscetível de servir aos POVOS do Terceiro Mundo?


Ainda um ponto de comparação:


A TV.
Ela se tornou objeto de consumação atual, de propaganda, comercial e política. Em 1976, apenas 42,3% das casas tinham uma geladeira (objeto de primeira necessidade num país tão quente) e 5,8% tinham uma máquina de lavar (afinal, é preciso mudar de roupa sem parar, por causa do suor e da poeira); mas 46,6% já tinham a TV. Essa TV está a serviço do consumismo, descaradamente: As cenas das novelas se passam sempre nos meios de facilidade e pujança, onde nada falta – os intervalos para a publicidade são contínuos, no meio dos filmes, das informações, durante os jogos (nos horários nobres, sobressaem as publicidades das multinacionais). Aquelas pessoas que não podem pagar o necessário são condicionadas a se matarem de esforços para desejar e obter o inútil, que eles comprarão sem problema, no dia em que eles terão mais dinheiro, se... se nada mudar.
Nossos países se assemelham bem: com situações e circunstâncias diferentes, isto é certo, mas um sistema em que o objetivo é o mesmo: o lucro. O lucro, e não o homem, em primeiro lugar.

 

VIOLÊNCIA
Várias das cartas de vocês manifestam o medo diante dos encorajamentos da violência na França, a começar pelos números de condenação à pena de morte e a proporção das pessoas que se dizem favoráveis a isso (inclusive entre essas pessoas que se dizem cristãs) Este trecho de um artigo de Dom Luís, bispo Auxiliar de Vitória, pode servir de resposta (A Gazeta 8/2/81):
“Parece evidente que o remédio contra a violência não pode ser a própria violência. Mas uma recente pesquisa de opinião mostrada na TV, recolheu como três sugestões prioritárias para combater a violência, 
1)    Fortalecer e desenvolver a polícia;
2)    Colaboração das forças armadas;
3)    Adoção da pena de morte.
A ação policial é uma ação violenta... Mais de uma vez, eu defendi o policial como pessoa... Normalmente, o policial não é mais que um pobre irmão, sofredor e aflito. É óbvio, na violência, que é sempre o pequeno que massacra o pequeno... As vítimas da polícia são geralmente também as vítimas da vida.
Exigiria novas formas de amor, novas estruturas de justiça.
Podemos também pensar que a repressão pura não atinge a raiz dos males que pretende erradicar... Só uma árvore boa poderá dar bons frutos. Matar não é a solução; é urgente repetir isso muitas vezes e de todas as formas possíveis.”

RETIFICAÇÃO
Eu falei nos Ecos de Vitória nº 2, de 600.000 habitantes para a Grande Vitória. De fato, o recenseamento de outubro de 80, apresenta: Vitória: 215.000 (em 1970: 133. 000); Vila Velha: 206.000 (em 1970: 124.000); Cariacica: 194.000 (em 1970: 101.000); Serra 82.000 (em 1970: 17.000). Ou seja, mais de 375% em 10 anos. Dentre os 721.000 habitantes da Grande Vitória, existem 200 a 250.000 favelados (que não dispõem dos equipamentos mínimos necessários para uma casa).
PARA DIZER TCHAU
Deixo vocês em companhia de muitas crianças que retornam para a escola depois das férias do verão (sim, o verão vai acabar!). Frequentemente, as crianças invadiam nossa casa e a tomavam como uma colônia de férias (Marcelo sendo o “Monitor chefe"). Seus nomes: Regina, Penha, Joel, José, Jantel, Ivanete, Marcelo, Cleio, Alex...
Eu os deixo também com Teresa. No seu barraco miserável, com seu marido e seus 5 filhos, ela buscava - com o pouco ou o nada que ela tinha - ajudar os vizinhos, cuja casa, em novembro, foi arrancada pelo vento.
E depois, com Benedita. Seu marido havia perdido seu emprego de pedreiro após a greve da construção civil. Ela dizia, com um sorriso, que eles estavam felizes: “Pelo menos podemos falar da experiência quando os outros usarem o medo da demissão como argumento para não aderir ao sindicato”. Sim, ela disse: “felizes”. Aos cristãos, isto vai lembrar alguma coisa! A todos, isso mostra que pobres transcendem às preocupações do homem. A solidariedade, a dignidade do trabalhador, antes do dinheiro, antes do medo: isso existe. Eu gostaria, aqui, de aprender melhor esta FELICIDADE, e compartilhar com vocês. 
Com toda amizade. 

Gaby
 

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30 novembre 2020 1 30 /11 /novembre /2020 10:31

Comme ils sont beaux, les pas des messagers
qui annoncent les bonnes nouvelles !

Rm 10, 9-18 fête de saint André 1er lundi de l'Avent

Extrait des EV n°2 du 19/12/1980. Photo prise à Cariacica. “Uma vida por muitas vidas”. Este senso do serviço individual, a Igreja do Brasil faz tudo para lhe dar uma dimensão coletiva.

Extrait des EV n°2 du 19/12/1980. Photo prise à Cariacica. “Uma vida por muitas vidas”. Este senso do serviço individual, a Igreja do Brasil faz tudo para lhe dar uma dimensão coletiva.

“Uma vida por muitas vidas”.

Este senso do serviço individual, a Igreja do Brasil faz tudo para lhe dar uma dimensão coletiva. 

Un Clic ici pour toute information sur les publications : "Chemins d'Avent avec Gaby"

 

Echos de Vitόria

N° 2  -  19 novembre 1980


Roissy, 2 octobre à 21 heures : le lourd Boeing 747 décolle. Dans la nuit, il donnera un léger coup de patte au sol africain, pour une escale d'une heure à Dakar. Arrivée à Rio de Janeiro, le 3 octobre à 5 h 25 (il est déjà 9 h 25 chez vous). Le 4 octobre : Vitόria.

 


Vitόria

Prenez une carte du Brésil, repérez RIO, suivez la côte vers le nord ; faites 50 kilomètres : vous êtes à Vitόria. Le site séduit (je n'ai pas voulu, jusqu'ici, envoyer de cartes postales, parce qu'elles ne montrent que le centre-ville, la mer, le côté touristique... et cet aspect des choses est tellement trompeur !). La ville de Vitόria, construite sur une île, compte 150 à 180 000 habitants, mais l'agglomération croît rapidement : des paysans viennent « de l'intérieur », travailler au port, dans la sidérurgie, le bâtiment... La plupart n'ont pas de passé ouvrier. Au total, « le Grand Vitόria » est une agglomération de 600 000 personnes avec les municipes (communes) de Serra, Vila Velha, Viana et Cariacica. L'État de « 1’Esprit-Saint », dont Vitόria est la capitale (le Brésil est une Fédération : chaque État a son gouverneur, son Parlement, etc...), est un des plus petits du Brésil, avec 2 053 000 habitants.


Oui, l'ensemble est très beau. Même les multiples collines, partiellement couvertes de baraques, sont agréables à voir, dans la verdure abondante et la terre rouge. Tout est beau : touristes, vous pouvez venir, vous ne serez pas déçus ! Parcourez toute l'île de Vitόria, et pas mal d'entre vous diront à maintes reprises : « Si seulement j'avais une maison comme celle-ci ! Regardez ce jardin... Et cette piscine ! ». Et à deux pas de la mer, s'il vous plaît ! Voyez les artères où filent de nombreuses Volkswagen, Ford, Fiat ou Chevrolet... Sommes-nous bien dans « le tiers-monde » ? Sans quitter la ville, jetez un coup d'œil sur tel barrio (quartier) un peu surélevé, regardez les gens que vous croisez, ou surtout, prenez le bus, parmi les gens du peuple, noirs, blancs ou bruns − ces très nombreux bus qui sillonnent l'agglomération.

 

Le bus, ici, c’est très important : un ouvrier au SMIC, en France, peut acheter chaque mois environ 1 000 litres d’essence. Ici, le salaire minimum mensuel permettrait d’acheter 92 litres d’essence ! Évidemment, peu d’ouvriers possèdent une voiture. Mais le prix des billets de bus vient encore d’augmenter de 50 % : le salaire minimum ne permet aujourd’hui d’acheter que trois cent quarante-cinq billets de bus. (Un jeune travailleur, qui gagne une fois et demie le salaire minimum, me disait dépenser environ 1/6 de son salaire pour les transports quotidiens en bus)…


À propos de voitures, remarquez  la place exclusive des firmes étrangères. Pour les voitures, la France est totalement absente…, mais la marque Mobylette est là, des camions avec l’inscription « Yoplait » circulent, le train de banlieue de São Paulo m’a rappelé exactement (jusqu’à la sonnerie) le métro parisien… et je n’ai pas visité la panoplie militaire pour voir les armes françaises ! Les motos, c’est Honda et Yamaha (à São Paulo surtout, les Japonais paraissent omniprésents…, mais ils sont aussi dans le complexe industriel de Vitόria). Une énorme enseigne PHILPS domine la cité. Les inscriptions des tee-shirts, les disques qui hurlent sur les électrophones des jeunes des bars… voilà les USA !

 

Moins de quinze minutes de bus depuis le centre ville ; puis sept à huit minutes à pied ; nous voici chez nous: sur le territoire du municipe de Cariacica, dans le bairro de Vera Cruz, plus précisément encore au Canto-feliz (le Coin heureux)... et, comme l'embryon de rue n’avait pas de nom, l'employé qui apporte les factures d'eau l'a dénotée « Rua dos Padres » (la rue des prêtres)..., et ça va rester : pas besoin de l'inauguration officielle d'une plaque ! Dans la grande majorité, les gens du quartier sont pauvres, ou très pauvres, la plupart habitent des baraques en bois. Notre équipe, c'est Bernard (de Lyon., ici depuis six ans), Marcel (d'Angers, arrivé il y a trois ans), Jean (qui va rentrer en Haute-Marne en janvier, après dix ans ici), et moi-même. Jean est pour beaucoup dans la construction de notre maison (il est très fort pour le travail manuel, lui). Chaque jour, nous faisons ce qu’il y a à faire à la maison : nettoyage, petit entretien, plantation et arrosage des fleurs, cuisine et vaisselle, etc… En plus du reste, bien entendu.

 

Il faut reconnaître que, sans être riches, nous vivons mieux que beaucoup de gens du quartier. Ce sera continuellement une question pour moi (n’est-elle pas valable pour chacun, partout ?). En tout cas, ces conditions de vie meilleures questionnent sur la réalité de notre service et de notre disponibilité.

 


« Gosta do Brasil ? »

 

Si l’apprentissage de la langue sur le terrain (en dépit de mes tout premiers pas en France par la méthode assimil) n'est pas chose facile, il y a pourtant une phrase que j'ai vite retenue, tant on me l'a répétée souvent : « Gosta do Brasil ? » (Vous appréciez le Brésil ?). Les Brésiliens aiment que leur pays plaise. Une voisine, mère de quatorze enfants, me dit : « Au Brésil, tout le monde est libre, on peut aller où l'on veut, faire ce qu'on veut ». Et une adolescente, fièrement : « Le Brésil est libre ». Les autres pays latino-américains risquent cependant d'accuser d'impérialisme cet immense pays (le Brésil est seize à dix-sept fois plus étendu que la France ). C'est une brésilienne de Rio qui m'a parlé du « nationalisme » des Brésiliens, lorsque je lui confiais mon étonnement devant l'indifférence avec laquelle le Brésil semble avoir reçu l'annonce de l'attribution du Prix Nobel de la Paix à l’Argentin Adolfo Miguel Esquivel. Celui-ci pourtant compte de grands amis au Brésil, et bien des militants brésiliens ont connu, il y a peu d'années, ce que connaissent encore des Argentins, Boliviens, Chiliens, etc.


N'est-ce pas sur ce sentiment nationaliste que le gouvernement a misé − à tort ou à raison − en décidant, l'expulsion du Padre Vito Miracapillo ? Ce prêtre italien, curé à Pernambouc (dans le Nordeste du pays) refuse de célébrer, le 7 septembre, la messe que le maire a inscrite, sans lui en parler, dans les cérémonies marquant la fête de l'Indépendance. Comme c'est un dimanche, il y a dans cette église les messes habituelles, et Vito ajoute que « le peuple manque d'une réelle indépendance ». Selon d'innombrables textes diffusés dans tout le Brésil par les évêques, les communautés de base, les commissions: diocésaines « Justice et Paix » (ce fut le cas à Vitόria), « les puissants et les politiques qui n'étaient pas satisfaits du Padre, profitèrent de l'événement pour monter l’opinion publique contre lui, en demandant son expulsion du pays». En fait, Vito s'était mis à dos « des personnes importantes du lieu » à cause de son soutien à des familles paysannes victimes d'abus.


Depuis le 16 octobre, l'affaire fait grand bruit. Même des juges se sont opposés au Pouvoir ! Mais ce dernier a voulu l’expulsion, et Vito a regagné l'Italie. Etait-ce seulement, un test pour étudier les réactions ? Une campagne de grande ampleur est actuellement menée pour l’expulsion d'autres prêtres étrangers, en particulier, de Dom Pedro Casaldáliga , évêque de nationalité espagnole, très compromis avec les pauvres, et donc taxé de « communiste ». Voici donc appliquée pour la première fois la fameuse loi, votée en juillet dernier, permettant d'expulser avec facilité n'importe quel étranger jugé indésirable pour raison de « sécurité nationale ». À l'époque, cette loi fut vivement combattue par toute l'Église, car elle vise les réfugiés politiques d'une part, les prêtres étrangers d'autre part (pensez que, dans le diocèse de Vitόria par exemple, pour 1 million d'habitants, il y a quatre-vingt neuf prêtres, dont  quarante-quatre sont étrangers !). Hier encore, dans la tribune libre d'un quotidien local, l'évêque auxiliaire de Vitόria, Dom Luis, disait que cette loi était « Anti-Brésil », parce que contraire à toute la tradition d'accueil du pays.


Si je parle longuement de l'affaire du Padre Vito, c'est parce qu'elle est un événement extrêmement important dans l'histoire des rapports entre l'Église et l'État au Brésil. Parmi les réactions quasi unanimes dans toute l'Église du Brésil, je parlerai de cette célébration du mardi 4 novembre, voulue par Dom Jôao, l'archevêque (déjà âgé) de Vitόria, en solidarité avec Vito. Une cathédrale plus que pleine (environ 3 900 personnes, de tous milieux) : des lectures (par exemple Isaïe, ch. 5, verset 1 à 23) ; des prises de paroles, d'un juriste, puis de l'archevêque interrompues à plusieurs reprises par des applaudissements significatifs. Lisez ces paroles de Dom Jôao, bien représentatives de la ligne de l'Eglise du Brésil :

 

L’Église ne fait pas de politique de parti, puisqu’elle pense que tous les partis doivent être au côté du peuple; mais l’Église fait de la politique, car il est de son devoir d’être du coté du pauvre, de l’opprimé. Celui qui ne fait pas de politique est un lâche, et il commet un péché d’omission ; et celui qui dit ne pas faire de politique, en vérité il fait de la politique de l’autre côté, du côté des puissants, des riches oppresseurs.

 

À cette occasion, comme en bien d'autres déjà, j’ai entendu rappeler le soutien que Jean-Paul II est venu apporter à l'Église du Brésil dans son engagement avec le peuple, au service de la libération.


Dans ce Brésil, je suis aussi un étranger. Je le sens bien par la difficulté de communiquer en portugais (mais cela vient … avec patience). J’ai compris que jamais on ne sera assez attentif à l’étranger pour tenter de le comprendre.


« Una vida por muitas vidas »

Je voudrais pouvoir citer quantité de réflexions et de remarques notées au fil des jours..., mais quelle affaire pour choisir, parmi les soixante-dix pages de carnet (17 cm x 11) remplies depuis le 3 octobre ! Impossible d'autre part de séparer, comme je pensais le faire, la vie quotidienne, la vie de l'Église et la vie publique : tout se tient tellement !


J'aurais voulu parler de faits relatifs à la santé et aux hôpitaux ; de mes premières découvertes dans les communautés de base, ou des problèmes énormes du logement et des terrains à bâtir. Vous voulez peut-être savoir qu’au cours des douze derniers mois le coût de la vie a grimpé de 109 % ? Je voulais vous parler aussi de l'abondance de la presse..., mais qui peut acheter les journaux ? Trente numéros d'un quotidien représentent ici le 1/9 d'un salaire minimum mensuel (en France, ces trente  numéros représentent environ le 1/42 du SMIC).


Que perçoit-on de l'actualité française à travers les journaux brésiliens ? J'en ai retenu : les attentats anti-juifs et la poussée de l'extrême-droite ; les poursuites de Peyrefitte contre Le Monde ; la candidature de Mitterrand. C'est à peu près tout  (mais on reçoit des journaux français) : la France, vue d'ici, n'est vraiment pas le nombril du monde !


On parle tout de même plus (dans la presse) de l'élection de Reagan, une élection qui peut avoir de sérieuses conséquences pour le monde, mais plus particulièrement pour l'Amérique latine.


Faute de pouvoir parler de tout, voici un fait et une constatation. J'ai observé, dimanche, dans le bus, la phrase que le chauffeur avait inscrite sous ses yeux, sans doute pour être plus conscient de sa responsabilité: « Una Vida por fuitas visa » (« une vie au service de nombreuses vies »). D'autre part, à un arrêt de bus par exemple, si la personne à qui vous demandez un renseignement ne peut pas vous le donner, vous êtes sûr que son voisin, qui a entendu la question, s'efforce de vous renseigner.


Ce sens du service individuel, l'Église du Brésil fait tout pour lui donner sa dimension collective, par tous les moyens. Voici, parmi des dizaines d'autres semblables, des phrases d'un cantique extrait du livret du diocèse de Vitόria :

 

Quand le pauvre croira dans le pauvre
Nous pourrons chanter la liberté ;
Quand le pauvre croira dans le pauvre
Nous construirons la fraternité.

Quand le pauvre cherche le pauvre
L’organisation naît,
Déjà commence notre libération
Quand le pauvre annonce au pauvre
L’Espérance du Seigneur
C’est que le Royaume parmi nous a commencé.


« Quelqu’un aimerait vivre humilié ? »

En terminant cette lettre, je remercie ceux qui m'ont écrit spontanément. Je veux dire combien je suis heureux que ma vie militante au « Mouvement Populaire des Citoyens du Monde » (MPCDM) m'ait amené peu à peu, a décider de venir ici. Je pense en particulier que la réflexion prévue pour cette année par le MPCDM est vraiment au cœur des problèmes que je sens ici : « Les grandes inégalités économiques, causes des conflits et des guerres : comment faire face ? L'action non-violente ? » Comme je souhaite que le MPCDM approfondisse sa vision et étende son action ! Quelle joie aussi quand une laïque brésilienne, présente dans des Organismes internationaux, me dit que dans le compte-rendu de nos journées d'études de Morez (juin 78), le texte de René Valette sur « Le nouvel ordre économique international », était le plus éclairant qu'elle ait lu, parce que très simple. Elle l'a photocopié.


Comme je souhaite que se réalise un « échange », et pas seulement que vous lisiez passivement ces nouvelles, il serait bon que beaucoup y réfléchissent (en groupe, quand c'est possible), fassent part de leurs réactions et suggestions, posent des questions. En s'adressant aussi bien à l'équipe de diffusion de ces Echos de Vitόria dont le rôle doit peu à peu se préciser et s'élargir, qu'à moi-même, s'ils le désirent. À chacun, je souhaite, à l'occasion de Noël, d'être Vrai avec lui-même et face à ses responsabilités. […]

 

Mon au revoir d'aujourd'hui, je vous les dis avec un autre "cantique" fait par un jeune du diocèse, et repris aussi dans le recueil officiel :


"Quelqu'un aimerait-il vivre humilié ? Non, Seigneur. Non, Seigneur.
Quelqu'un aimerait-il vivre trompé ? Non, Seigneur. Non, Seigneur.
Quelqu'un aimerait-il vivre opprimé ? Non, Seigneur. Non, Seigneur.
    PERSONNE N'AIMERAIT, SEIGNEUR".

 

"Quelqu'un aimerait-il être marginalisé ? Non, Seigneur. Non, Seigneur.
Quelqu'un aimerait-il ne pas avoir de lieu où mourir ? Non, Seigneur. Non, Seigneur.
Quelqu'un aimerait-il vivre abandonné ? Non, Seigneur. Non, Seigneur.
    PERSONNE N'AIMERAIT, SEIGNEUR".

 

Personne n'aimerait ne pas avoir de quoi manger,
Ne pas pouvoir aller à l'école,
Etre ignorant et ne pas savoir lire.
Personne n'aimerait ne pas avoir un bon salaire
Ni gagner le nécessaire qu'il faut pour vivre. 
    NON PERSONNE N'AIMERAIT !

 

Vous non plus. Je suppose ? Alors...

Bien amicalement.


Gaby
 

 

 

ECOS DE VITÓRIA Nº 2 
19 DE NOVEMBRO DE 1980

 

Aeroporto de Roissy, Paris, 02 de outubro, às 21h: o pesado Boeing 747 decola. Durante a noite ele dará uma passada em solo africano, para uma escala de uma hora em Dakar. Chegada ao RIO DE JANEIRO no dia 3 de outubro às 05h25min (já são 09h25min na França). 4 de outubro: VITÓRIA.


VITÓRIA
Peguem um mapa do Brasil, observem o RIO, sigam a costa em direção ao norte, façam 500 km: vocês estão em Vitória. O lugar seduz (eu não quis, até aqui, enviar cartões postais, porque esses cartões só mostram o centro da cidade, o mar, o lado turístico... Olhar a cidade sob esse aspecto das coisas é totalmente enganador). A Cidade de Vitória, construída numa ilha, conta com 150 a 180.000 habitantes, mas a população cresce rapidamente: camponeses vêm do interior para trabalhar no porto, na siderurgia, na construção... A maior parte não passa de trabalhadores braçais. No total, a Grande Vitória é uma aglomeração de 600.000  pessoas com os municípios de SERRA, VILA VELHA, VIANA e CARIACICA. O Estado do Espírito Santo, do qual Vitória é a capital (O Brasil é uma federação: cada Estado tem o seu Governador, sua Câmara Estadual, etc.), é um dos menores do Brasil, com 2.053.000 habitantes.


Sim. O conjunto é muito bonito. Mesmo as múltiplas colinas, parcialmente cobertas de barracos, são agradáveis de ver, dentre o verde abundante e a terra vermelha: Tudo é bonito: Turistas, vocês podem vir! Vocês não ficarão decepcionados. Percorrendo toda a ilha de Vitória, muitos dentre vocês dirão repetidamente: “Ah, se eu tivesse, ao menos, uma casa como aquela ali! Olhe este jardim... e esta piscina!; e tudo isso a dois passos do mar! Por favor! Vejam as avenidas onde circulam inúmeros Volkswagen, Ford, Fiat ou Chevrolet! Estamos mesmo no 'Terceiro Mundo'?". Sem deixar a cidade, lancem um olhar sobre um bairro um pouco elevado, olhem as pessoas que passam por você; ou, sobretudo, peguem um ônibus em meio às pessoas do povo, negros, brancos ou morenos – esses muitos ônibus que circulam ligando os bairros entre si e à capital.


O ônibus, aqui, é muito importante: um operário da SMIC , na França, pode comprar todo mês em torno de 1000 litros de combustível. Aqui o salário mínimo mensal permitiria comprar não mais que 92 litros. Evidentemente, poucos operários possuem um carro. Mas o preço da passagem de ônibus acabou de aumentar 50%. O salário mínimo não permite hoje comprar mais que 345 passagens de ônibus. Um jovem trabalhador que ganha um salário mínimo e meio, me disse que gasta em torno de 1/6 de seu salário em passagens.


Em relação a carros, observem o lugar exclusivo das empresas estrangeiras. Nesse campo, a França está totalmente ausente. Mas a marca Mobylette está aqui; caminhões circulam com a inscrição “Yoplait” ; o trem da periferia de São Paulo me lembrou exatamente (até mesmo na buzina), o metrô parisiense... Não visitei as instalações militares para ver as armas francesas. As motos são Honda e Yamaha (em São Paulo, sobretudo, os japoneses parecem onipresentes..., mas eles estão também no complexo industrial de Vitória). Um enorme outdoor da Philips domina a cidade. As inscrições nas camisas, os discos que gritam nos aparelhos de som dos jovens dos bairros,...: eis aí os Estados Unidos da América!


Percorremos menos de 15 minutos de ônibus a partir do centro de Vitória; em seguida 7 a 8 minutos a pé; e estamos em casa: no município de Cariacica, no bairro Vera Cruz, mais precisamente ainda no “Canto Feliz” e, como o embrião de rua não tivesse ainda um nome, o carteiro que entrega as contas de água a denominou “Rua dos Padres” e assim vai ficando, sem necessidade da inauguração oficial de uma placa. Na grande maioria, as pessoas do bairro são pobres, ou muito pobres; a maior parte mora em barracos de madeira. Nossa equipe é composta pelos padres: Bernardo (de Lion, há 6 anos que está aqui), Marcelo (de Angers, chegou há 3 anos), João (que vai voltar para Haute-Marne em janeiro, após 10 anos aqui) e eu. João contribuiu muito na construção de nossa casa (ele é muito forte no trabalho manual). A cada dia, nós fazemos os serviços necessários da casa: limpeza, faxina, pequenas manutenções, plantação e rega das flores, comida, louça,... E mais o resto.


É preciso reconhecer que, sem sermos ricos, nós vivemos melhor que muitas pessoas do bairro. Isso será continuamente uma questão para mim (não é também uma questão para todos, em todos os lugares?). Em todo caso, essas melhores condições de vida questionam sobre a realidade de nosso serviço e de nossa disponibilidade.

 

“GOSTA DO BRASIL?” 


Se a aprendizagem da língua na própria terra (apesar dos meus primeiros passos na França pelo método Assimil ) não é uma coisa fácil, há, no entanto, uma frase que eu rapidamente aprendi, de tanto que as pessoas repetiram: “Gosta do Brasil?”. Os brasileiros amam que o seu país seja apreciado. Uma vizinha, mãe de 14 filhos, me disse: “No Brasil, todo mundo é livre; a gente pode ir onde quer, fazer o que quer”. E uma adolescente, orgulhosamente disse: “O Brasil é livre”. Os outros países latinoamericanos tendem, no entanto, a acusar de imperialismo este imenso país (o Brasil é 16 a 17 vezes maior que a França). Foi uma brasileira do Rio que me falou do nacionalismo dos brasileiros quando eu lhe confiei meu espanto diante da indiferença com a qual o Brasil parece ter recebido o anúncio de atribuição do Prêmio Nobel da Paz ao Argentino Adolfo Miguel ESQUIVEL, que tem amigos no Brasil, e muitos ativistas brasileiros conheceram, há poucos anos, este que argentinos, bolivianos, chilenos, conhecem há muito mais tempo.


Não seria nesse sentimento nacionalista que o governo se baseou decidindo a expulsão do Padre Vito Miracapillo? Esse padre italiano, pároco em Pernambuco (no nordeste do país) recusou-se a celebrar, num dia 7 de setembro, a missa que o prefeito inseriu no roteiro das cerimônias que marcam a festa da independência. Como era um domingo e há, em sua igreja, as missas habituais desse dia, Vito comentou que “o povo precisa de uma verdadeira independência”. Segundo inúmeros textos divulgados em todo o Brasil pelos bispos, as comunidades de base, as comissões diocesanas de justiça e paz (foi o caso de Vitória), “os poderosos e os políticos, que não estão satisfeitos com o padre, aproveitaram o acontecimento para manipular a opinião pública contra ele, pedindo sua expulsão do país”. Na verdade, Vito era desprezado “pelas pessoas importantes do lugar” por causa de seu apoio às famílias agricultoras vítimas de abuso.


A partir do dia 16 de outubro, o caso fez muito barulho. Até mesmo juízes se colocaram contra o poder! Mas este último quis a expulsão, e Vito voltou para a Itália. Teria sido somente um teste para estudar as reações? Uma campanha de grande amplitude é atualmente conduzida visando à expulsão de outros padres estrangeiros, em particular de dom Pedro Casaldáliga, bispo espanhol, muito comprometido com os pobres e, por conseguinte, taxado de “comunista”. Eis então aqui aplicada pela primeira vez uma famosa lei, votada em julho último, permitindo expulsar com facilidade qualquer estrangeiro julgado indesejado por razão de “segurança nacional”. Na época, essa lei foi vivamente combatida por toda a Igreja, por considerá-la um subterfúgio que visa alvejar refugiados políticos de uma parte, e os padres estrangeiros de outra (pensem que, na diocese de Vitória, por exemplo, para cada 1 milhão de habitantes existem 89 padres e, dentre esses, 44 são estrangeiros). Ainda ontem, na tribuna livre de um jornal local, o bispo auxiliar de Vitória, Dom Luís, disse que essa lei é “anti-Brasil”, porque é contrária a toda a sua tradição de país acolhedor.


Se eu falo longamente do caso do Padre Vito é porque esse é um acontecimento extremamente importante na história da relação entre a Igreja e o Estado no Brasil. Em meio às reações quase unânimes em toda a Igreja do Brasil, eu falarei da celebração de terça-feira, 4 de novembro, desejada por Dom João, arcebispo (já idoso) de Vitória, em solidariedade a Vito.  Uma catedral mais que cheia (em torno de 3.000 pessoas, de todos os meios); leituras bíblicas (por ex. Isaías 5,1-23 ); pronunciamentos, de um jurista, depois o arcebispo, interrompidos várias vezes por aplausos significativos. Leiam estas palavras de Dom João, bem representativas da linha da Igreja do Brasil:


“A igreja não faz política de partido, pois ela pensa que todos os partidos devem estar ao lado do povo; mas a igreja faz política, porque é o seu dever estar do lado do pobre, do oprimido. Aquele que não faz política é um covarde, e comete um pecado de omissão; e aquele que diz que não faz política, na verdade, ele faz política do outro lado, do lado dos poderosos, dos ricos opressores”.


Nesta ocasião, como em outras, eu ouvi recordarem o apoio que João Paulo II veio trazer à Igreja do Brasil no seu engajamento com o povo, no serviço da libertação.


Neste Brasil, eu sou também um estrangeiro. E isso fica muito evidente para mim devido à dificuldade de me comunicar em português (mas vai vir... paciência!). Compreendi que NUNCA seremos atenciosos o bastante com o estrangeiro, a ponto de lhe entender. 

 

“UMA VIDA POR MUITAS VIDAS”


Gostaria de poder citar a quantidade de reflexões e de observações anotadas ao longo dos dias... mas, o que escolher em meio às 70 páginas da caderneta (17 x 11cm) preenchidas depois do 3 de outubro? Impossível, por outro lado, separar - como eu pensava em fazer - a vida quotidiana, a vida da Igreja e a vida pública. Tudo está tão interligado!


Eu queria falar de fatos relativos à saúde e aos hospitais; das primeiras descobertas nas comunidades de base, ou dos problemas enormes de habitação e dos loteamentos para construção. Vocês querem talvez saber que no decorrer dos 12 últimos meses, o custo de vida aumentou em 109%? Eu gostaria de falar também da riqueza da imprensa..., mas quem pode comprar os jornais? Comprar, durante um mês, 01 jornal por dia, representa aqui 1/9 de um salário mínimo mensal (Na França, esses 30 exemplares representam em torno de 1/42 do SMIC).


O que nós percebemos da atualidade francesa através dos jornais brasileiros? Eu selecionei: os atentados antissemitas e o impulso  da extrema direita; os processos de Peyrefitte  contra o “Le Monde”; a candidatura de Mitterrand . Isso é quase tudo (mas nós recebemos os jornais franceses): A França, vista daqui, não é exatamente o umbigo do mundo.


Fala-se mais (na Imprensa) da eleição do Reagan, uma eleição que pode ter sérias consequências para o mundo, mas mais particularmente para a América Latina.


Na falta de poder falar de tudo, eis um fato e uma constatação. Eu observei, domingo, num ônibus, a frase que o motorista havia escrito ante seus olhos – sem dúvida para estar mais consciente de sua responsabilidade : “Uma vida por muitas vidas”. E também me chama a atenção que, num ponto de ônibus (por exemplo), se uma pessoa a quem você pedir uma informação não lhe puder ajudar, você pode estar certo que a pessoa mais próxima, que acaso tenha ouvido a pergunta, intervém e se esforça em informar.
Este senso do serviço individual, a Igreja do Brasil faz tudo para lhe dar uma dimensão coletiva. Eis aqui, em meio a dezenas de outras semelhantes, as frases de um cântico extraído do livro de cantos da Arquidiocese de Vitória:


“Quando o pobre acreditar no pobre
Poderemos cantar ‘liberdade’
Quando o pobre acreditar no pobre
Construiremos a fraternidade”.

 

“ALGUÉM GOSTARIA DE VIVER HUMILHADO?”


Terminando esta carta, eu agradeço àqueles que me escreveram espontaneamente. Quero dizer o quanto eu estou feliz que minha vida militante no Movimento Popular dos Cidadãos do Mundo me levou, pouco a pouco, a decidir vir aqui. Eu penso em particular que a reflexão prevista para este ano pelo Movimento está verdadeiramente no coração dos problemas que eu sinto aqui: “As grandes desigualdades econômicas, causas dos conflitos e das guerras, como encará-las? Ação não violenta?” Como eu desejo que o MPCDM aprofunde sua visão e estenda sua ação! Que alegria também quando uma leiga brasileira presente nos organismos internacionais elogiou o texto de René Valette sobre “A nova ordem econômica internacional”, como sendo o mais claro que ela tinha lido, porque é o mais simples. Ela o fotocopiou.


Como eu desejo que se realize uma “troca” e não somente que vocês leiam passivamente essas notícias! Seria bom que muitos refletissem (em grupo, quando possível), levantando suas reações e sugestões, colocando questões. Dirigindo-se também à equipe de difusão dos Ecos de Vitória, cujo papel deve pouco a pouco se especificar e expandir, e não somente a partir de mim mesmo, se o desejarem. A cada um de vocês, eu desejo, por ocasião do Natal, de ser verdadeiro consigo mesmo diante das suas responsabilidades.
Minha despedida de hoje eu a digo por meio de um trecho de um outro cântico, feito por um jovem da diocese, e também inserido nos cânticos oficiais:


“Alguém gostaria de viver humilhado? Não, Senhor. Não, Senhor.
Alguém gostaria de viver enganado? Não, Senhor. Não, Senhor.
Alguém gostaria de viver oprimido? Não, Senhor. Não, Senhor.
                                                              NINGUÉM GOSTARIA, SENHOR”.

Não, ninguém gostaria. Você também não. Eu suponho? Então?...


Muito amigavelmente,


Gaby
 

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29 novembre 2020 7 29 /11 /novembre /2020 00:00

 

Un chemin d'Avent avec Gaby ? Et pourquoi pas ? Mais comment ?

 

En relisant les lettres que Gaby a envoyées intitulées "Echos de Vítoria".

 

Il en a écrites 26 ! Une par jour ! Et ce sera Noël !

 

Ci-dessous, une phrase ! sur une photo. Vous pouvez la lire, la méditer... 

 

Et si vous désirez en savoir plus, vous pourrez lire quelques autres passages de cette lettre, ou son intégralité en français ou en portugais. Et là, pensez à nous faire le cadeau d'un passage qui vous inspire, en  commentaire. Merci !

 

Chacun à son rythme, chacun selon son aspiration... 

 

Un moyen, peut-être, de revisiter ces lettres, et d'être en lien.

 

Et puis terminer cette année 2020 dans la fraternité, fraternité avec nos proches, fraternité avec les plus lointains, fraternité avec les amis de Gaby, fraternité avec les amis brésiliens. 

 

En Avent !

Tu viens rencontrer
Celui qui pratique avec joie la justice,
qui se souvient de toi
en suivant tes chemins.

Isaïe 64, 04 (1er dimanche de l'Avent)

Extrait des EV N°1 du 1er octobre 1980, vue d'un des nombreux ponts de Vítoria.

Extrait des EV N°1 du 1er octobre 1980, vue d'un des nombreux ponts de Vítoria.

Minha partida é, inicialmente, como uma ocasião de uma "pequena ponte" entre nossos continentes

Échos de Vitόria N° 1
1er octobre 1980


À tous les amis qui souhaitent rester en communication avec moi pendant mon séjour au Brésil. 
Bonjour !

Je prends l’avion à Roissy le 2 octobre. Je serai à Rio de Janeiro vendredi 3 à 5h 25 le matin (je crois que le décalage horaire est de 4 h : il sera donc autour de 9 h 30 en France). Marcel Renou, originaire d’Angers, m'attendra là, et c’est avec lui que je partirai, en bus, pour Vitόria, où nous serons arrivés samedi 4 au matin. Là, je rejoindrais Bernard Colombe, de Lyon, et Jean Fugeray, de Haute-Marne ; c’est ce dernier que je remplace dans l’équipe. L'équipe de prêtres français se composera donc de Bernard, de Marcel et de Gaby.


Je l’ai dit et redit depuis quelques mois, dans les discussions, dans La Voix de St-Claude, dans la presse jurassienne, dans le bulletin du Mouvement Populaires des citoyens du Monde (MPCDM)..., mon départ se veut d’abord comme l'occasion d’un nouveau « petit pont » entre nos continents. Pour que nous comprenions bien, nous européens, que nous avons autant à recevoir qu'à donner : nous sommes plus riches matériellement que les peuples du Tiers-Monde… mais pour le reste, que savons-nous ? D’autre part, nous commençons ici à nous rendre un peu compte, de notre responsabilité collective à l’égard des peuples pudiquement appelés « en voie de développement » ; nous sentons bien que nous ne pouvons pas, d'une main donner de l’argent « aux pauvres », et de l’autre soutenir ceux qui les oppriment et les maintiennent en tutelle.


Je souhaite que cette circulaire adressée depuis Vitόria (3 ou 4 fois par an sans doute) soit vraiment un moyen de communication entre nous. Important pour vous, mais aussi pour moi : car si je désire arriver à Vitόria comme celui qui a tout à apprendre, je ne veux pas me situer à votre égard comme celui qui veut « donner des leçons ». Non, il doit s’agir véritablement d’un échange, dont j’aurai besoin pendant les années passées là-bas, mais aussi à mon retour (dans 5 ans ?).
D’où l’importance du choix du titre de cette circulaire : Échos de Vitόria…

 

Pour mieux comprendre de quoi il s’agira, il faut d’abord savoir à qui cette lettre sera adressée. À ce jour, plus de 420 personnes concernées. Une grande diversité de destinataires : des gens différents par l’âge, par la région, par les idées (religieuses entre autres), des militants, des sympathisants du MPCDM, etc… Il est important de dire, pour que l’on sache qu’il ne s’agira pas, par exemple, d’une exhortation d’un curé à ses « ouailles », ni des appels autoritaires de l’ancien secrétaire général du MPCDM « à ses troupes ». Non, je m’adresserai à tous en même temps, et nous vivrons ensemble une grande tolérance : paroissiens de Saint Claude, lycéens, militants du MPCDM, membres des équipes de JOC, d’ACO, de foyers de milieu ouvrier, amis rencontrés dans des sessions ou retraites, ou tout simplement en vacances.


Quant au « fond » : plutôt que de grandes considérations que beaucoup peuvent trouver ailleurs, je voudrais donner d'abord un témoignage sur ce que je verrai et entendrai, plus exactement des témoignages de la vie des gens. C'est « leur vie » qui doit vous intéresser, pas d'abord la mienne. Sachez aussi, dès le départ, que, par prudence peut-être et par nécessité, pour les gens du Brésil comme pour moi, je devrai parfois parler à mots couverts. Je m'efforcerai de choisir des faits et des paroles significatives, présentes à l’état brut : à vous alors d’y réfléchir, de chercher à comprendre, de vous faire une opinion. Si seulement cette circulaire de Vitόria aidait un plus grand nombre à rechercher une meilleure information sur l’Amérique latine, à agir auprès des médias dans ce sens, à faire des analyses politiques plus approfondies sur la situation du monde…

[…]

Je vous embrasse tous.


Gaby
 

Aeroporto VIX : da direita para a esquerda: Padre Rômulo Balestreiro, Padre Antônio Lute, Padre João Fugeray, Gaby, Marcelo (ex-padre francês que atuou no inicio de Nova Rosa da Penha) e um leigo da Pastoral Operária.

Aeroporto VIX : da direita para a esquerda: Padre Rômulo Balestreiro, Padre Antônio Lute, Padre João Fugeray, Gaby, Marcelo (ex-padre francês que atuou no inicio de Nova Rosa da Penha) e um leigo da Pastoral Operária.

ECOS DE VITÓRIA Nº 1 

Saint-Claude, 01 de outubro de 1980

 

A todos os amigos que desejam permanecer em comunicação comigo enquanto eu estiver no BRASIL...
Saudações!

Tomarei o avião no aeroporto de Roissy - Paris - no dia 02 de outubro. Estarei no Rio de Janeiro, na sexta-feira, dia 03, às 05h25 da manhã. Acho que a diferença de horário é de 4 horas. Serão, portanto, 9h30 na França. O Padre Marcel RENOU  - de Angers - vai me esperar lá. E é com ele que eu vou, de ônibus, para Vitória, onde chegaremos no sábado, dia 04, pela manhã. Em Vitória eu encontrarei o Padre Bernard COLOMBE , de Lion, e o Padre Jean FUGERAY , de Haute-Marne. Vou para substituir o padre Jean na equipe. A equipe de Padres Franceses em Vitória será composta então dos Padres Bernard, Marcel e Gaby.


Como eu disse e repeti durante alguns meses, em nossos debates, em “A Voz de Saint-Claude”, na imprensa jurassiana, nos boletins do Movimento Popular dos Cidadãos do Mundo (MPCDM)..., minha partida é, inicialmente, como uma ocasião de uma "pequena ponte" entre nossos continentes. Para que compreendamos bem que, nós, europeus, temos tanto a receber quanto a dar: Nós somos mais ricos materialmente que os pobres do Terceiro Mundo ... Mas, do mais, o que nós sabemos? Por outro lado, nós começamos aqui a nos dar conta de nossa responsabilidade coletiva diante dos povos pudicamente chamados “em vias de desenvolvimento”; temos a certeza de que não podemos com uma mão dar dinheiro “aos pobres”, e com a outra apoiar aqueles que os oprimem e os mantêm sob tutela.


Eu desejo que esta circular escrita de Vitória (3 ou 4 vezes por ano) seja verdadeiramente um meio de comunicação entre nós. Importante para vocês, mas também para mim, pois se eu desejo chegar a Vitória como aquele que tem tudo a aprender, eu não quero me colocar sob o olhar de vocês como aquele que quer dar lições. Não. Deve se tratar verdadeiramente de uma troca, da qual eu terei necessidade durante os anos passados lá, mas também no meu retorno (daqui a 5 anos?).
Sobre a importância da escolha do TÍTULO desta circular: ECOS DE VITÓRIA


Para melhor compreender do que vai se tratar, é preciso primeiro saber a quem esta circular será destinada. Hoje, são mais de 420 pessoas envolvidas. Uma grande diversidade de destinatários: pessoas de diferentes idades, regiões, ideias (religiosas, entre outras), militantes e simpatizantes do Movimento Popular dos Cidadãos do Mundo, etc. É importante dizer, para que se saiba, que não se tratará, por exemplo, de uma exortação de um pároco aos seus "congregados", nem de comandos autoritários do ex-secretário geral do MPCDM às suas “tropas”. Não. Eu me dirigirei a todos ao mesmo tempo e nós viveremos juntos uma grande atitude de abertura entre nós: paroquianos de Saint-Claude, estudantes, militantes do MPCDM, membros das equipes da Juventude Operária Católica (JOC), da Ação Católica Operária (ACO), de famílias do meio operário, ou amigos, cuja amizade fizemos nas sessões e retiros ou simplesmente nas férias.


Quanto ao "propósito": para além de grandes considerações que muitos podem achar por aí, eu queria, para começar, dar um TESTEMUNHO sobre aquilo que eu verei e ouvirei: mais precisamente os testemunhos de vida do povo. É a vida deles que deve interessar a vocês, não a minha. Saibam também, desde o princípio, que, por prudência talvez - e por necessidade, para as pessoas do Brasil, como para mim - eu deverei, de vez em quando, expressar-me mais pelas entrelinhas que pelo discurso direto. Eu me esforçarei em escolher fatos e palavras significativas, apresentadas em seu estado bruto: a vocês, fica então a tarefa de refletir a respeito, de procurar compreender, de fazer sua própria opinião. Se somente esta circular de Vitória ajudasse um grande número de pessoas a encontrar uma melhor informação sobre a América Latina, a agir junto à mídia frente a essa situação, a fazer análises políticas mais aprofundadas sobre a situação do mundo...

[…]


Abraço a todos. 


Gaby 
 

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  • : Les amis de Gabriel MAIRE
  • : L'association "Les amis de Gabriel MAIRE" a été créée après l'assassinat de Gaby au Brésil le 23 décembre 1989. . A associação "les Amis de Gabriel Maire" foi criada depois da morte do Padre Gabriel em Brasil o 23 de dezembro de 1989.
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