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2 décembre 2020 3 02 /12 /décembre /2020 06:00

Sur cette montagne, il fera disparaître
le voile de deuil qui enveloppe tous les peuples
et le linceul qui couvre toutes les nations.

Isaïe 25, 07 lecture du 1er mercredi de l'Avent

Extrait des EV n°4 du 12/05/1981. Photo partagée sur WhatsApp par des participants Brésiliens au synode sur L'Amazonie en octobre 2019.

Extrait des EV n°4 du 12/05/1981. Photo partagée sur WhatsApp par des participants Brésiliens au synode sur L'Amazonie en octobre 2019.

O testemunho que mais me impressionou: o de Irena, que me disse como, graças a uma reunião de uma comunidade acolhedora e solidária, ela deixou de lado o seu individualismo, seu medo de falar em público e de participar nas lutas contra as injustiças.

Gabriel o 12/05/1981

Leia a carta integra em português abaixo.

Un Clic ici pour toute information sur les publications : "Chemins d'Avent avec Gaby"

 

 

Echos de Vitόria

N° 4  -  12 mai 19810

 

 

 

Bonjour !

 

Quelle chance pour moi d'être à la charnière de deux mondes : le 1er (celui où vous vivez) et le 3ème (celui où je vis) ! Grâce, pour une part, aux informations et réactions, toujours nombreuses, que vous envoyez. (Réactions aux Échos de Vitória essentielles pour moi et dont je dois vous faire part).

 

Écho aux « Échos »

• À cette réaction questionnante : « Tu devrais nous laisser faire notre propre jugement en ce qui concerne les rapports tiers-monde / Occident ».

• Deux semblent répliquer : « Ce qui me semble le plus intéressant, c’est la comparaison avec ce qui se passe en France,… situation différente, certes, mais le problème reste le même : si l’on pensait un peu plus à l’homme, au peuple ! »

• Pour finir, cette phrase d’une lycéenne, à la fois si affectueuse et encourageante, qui m'a beaucoup touché : « Tu nous manques, mais tu as bien fait de partir. »

 

Réponses brèves à l’Écho aux Échos

 

Difficulté et nécessité d'approfondir ? C'est évident. C'est pour ça que je juge utile, malgré le travail ici, de consacrer du temps à ces « échos ». Et je juge très intéressante, pour cette raison, la suggestion de se réunir pour réfléchir à partir de É.V. (dans le Jura au moins, l'équipe de diffusion, renforcée, pourrait aider à cela ?). Certains, déjà, s'en servent, dans un groupe d'A.C., une paroisse, une réflexion entre militants syndicalistes ou politiques, diverses équipes... Et pourquoi (puisque ce n° 4 arrivera peu de temps avant la « fermeture annuelle de nombreuses équipes pour cause de grandes vacances » ne pas utiliser les numéros 1, 2, 3 et 4 dans les contacts si divers et si nombreux de l'été européen ? Quant à la réaction : « Nos problèmes français doivent te paraître minimes et dérisoires ! », je dirai : « Certainement pas ! », mais je vous relancerai la question d'une correspondante de l'Isère : « Que puis-je faire, moi qui suis à coté des gens heureux ? ». Ces lettres ont surtout pour but de vous aider à répondre.

 

 

Ils parlent des élections françaises

 

L'élection de François Mitterrand (que j'ai apprise le dimanche soir à 20 heures : 1 heure du matin chez vous), si j'en crois les lettres reçues avant, a dû surprendre, et surtout réjouir un grand nombre d'entre vous. Ici, bien des gens ignorent la géographie, à plus forte raison la politique étrangère. Pourtant, parmi ceux qui lisent les journaux, des gens ont questionné : « Si Mitterrand gagne, qu'est-ce que ça va changer pour les Français ? Et pour nous ? ». Lundi 11 mai, à la première page de A Gazeta, quotidien local conservateur, le football est relégué en deuxième position (un lundi !). Tout le haut de la page avec une photo de Mitterrand à Château-Chinon et ce titre : « La France élit son premier Président socialiste ». Au cours du journal télévisé de la mi-journée, un général, qui prend le commandement de la 2ème armée, est interviewé : première question sur l'ouverture politique au Brésil ; deuxième question : « Que pensez-vous de l'élection de F. Mitterrand ? »  La réponse : « Elle peut avoir des conséquences internationales de première importance ».

Le 11 mai, le Journal du Brasil (le grand quotidien national, de Rio) consacre à l'événement le haut de la première page, trois pages intérieures, et un long éditorial. L'information paraît objective ; l'éditorial, lui, est d'une malhonnêteté intellectuelle évidente, voulant prouver que le socialisme français ne pourra être autre chose que ce qu'il est en Russie, et se terminant ainsi : « La France va maintenant servir de cobaye à une aventure “semi-livresque”, à laquelle le reste du monde est condamné à être le spectateur préoccupé et impuissant ». De toute évidence, la Peur : peur de la contagion des idées françaises.

Dimanche soir, sur une des radios de Vitόria (coïncidence ?), Gilbert Bécaud chantait, en français : « Et maintenant, que vais-je faire ? »

 

 

Appel aux frontières

 

Oui, et maintenant ? Que de travail pour chacun ! Mais sachez que, si ceux qui sont attachés au capitalisme sont inquiets, une quantité d'autres − gens de la classe moyenne, qui peuvent s'informer, et tous ceux qui luttent pour la libération du peuple dans le tiers-monde (et en  premier lieu les membres actifs de nos communautés) − regardent vers vous avec intérêt … et espérance. Aux gagnants, maintenant, de lutter ensemble, Pour ne pas décevoir les peuples du tiers-monde.

• Et voici un exemple d'appel qui mérite d'être entendu partout, celui de Dom Luis, évêque auxiliaire de Vitόria, paru dans la tribune libre de A Gazeta du 5 avril, sous le titre : « Construisant la Paix » :

 

[…] Actuellement, environ trois-quarts des ventes d'armes du 1ier monde (l'Occident capitaliste) sont destinés au tiers-monde. Le Brésil, non seulement s'arme, mais il se transforme en un grand fournisseur de matériel de guerre. Notre gouvernement s'en vante, tout joyeux, à cause des devises que rapporte ce commerce. Mais peu de gens savent que l'investissement interne en « défense et sécurité nationale » continue à être très élevé, environ dix fois plus élevé que la part destinée au bien-être social. C'est pourquoi, au Brésil ou dans les pays riches, s'impose à 1'Église (comme à tous les citoyens conscients et responsables) l’obligation de prendre position devant ce scandale...

 

• Et Dom Luis indique trois pistes d’action, ici et partout :

 

1) le Devoir de dénoncer cette folie ;

2) informer le peuple sur l'usage qui est fait de « son » argent, produit de sa sueur ;

3) conscientiser le peuple sur sa dignité  fondamentale.

 

« Jeunes de 14 à 23 ans…

Entre dans les écoles militaires de l'aéronautique, de la marine et de l'armée… ». C'est le titre d'un tract qu'on m'a remis dans la rue, fin mars. La suite :

 

Etudie aux frais  du gouvernement fédéral, sois sergent ou officier. Comme élève d'une des écoles militaires, tu continues tes études et tu as gratuitement le logement, la nourriture, l'assistance médicale, dentaire et hospitalière, et en plus un traitement mensuel pour tes dépenses personnelles. Une fois formé, tes appointements seront supérieurs à 40 000 cruzeiros…

 

(À l'époque, le salaire minimum était de 5 780 cruzeiros : voir É.V. n° 3). Attirant, non, quand on est pauvre et sans emploi ? Suit le lieu pour renseignements et inscriptions... J'allais oublier ! Le verso de ce tract se présente comme la copie d'un billet de banque (format et dessin).

 

 

Un peuple en fête

 

Je voudrais vous donner une idée sur quelques fêtes : Vendredi Saint et Pâques, 1er Mai, un pèlerinage, fête des Mères...

 

Vendredi-Saint

Je l'ai passé surtout dans la communauté la plus pauvre de mon secteur. Un chemin de croix dans les rues, pendant près de trois heures, en chantant, en s'arrêtant pour lire et commenter l’Évangile, pour montrer surtout que la Passion du Christ se continue aujourd'hui, à travers leurs propres vies de souffrances et de luttes. Chacun se sentait responsable. Personnellement, j'avais participé à la préparation, mais je ne suis pas intervenu une seule fois dans le déroulement… même pas pour animer la réflexion sur l’Évangile.

Réflexions :

- Dona Maria : Les riches ont tout et ne veulent pas partager… et nous sommes obligés d’habiter dans la boue d’un marais.

- Et sa voisine, Dona Alda : Nous crucifions Jésus, nous aussi, quand par exemple nous refusons un peu de riz et de faijan à quelqu’un, alors que nous en avons encore un peu !...

- Ils chantaient, parmi d’autres chants :

 

Son nom est Jésus-Christ et il meurt de faim

Et il crie par la bouche des affamés

Et nous, quand on le voit, on passe plus loin …

Parfois pour arriver plus vite à l’Église.

 

Il est parmi nous, et nous ne le connaissons pas,

Il est parmi nous, et nous le méprisons.

 

Pâques

Dans les célébrations que j’ai vécues, sans cesse des signes de libération, par des théâtres improvisés, des témoignages, des banderoles.

Le témoignage qui m'a le plus impressionné : celui d'Irena, qui a raconté comment, grâce à la rencontre d'une communauté accueillante et solidaire, elle a laissé de côté son individualisme, sa peur de parler en public et de participer aux luttes contre les injustices, et sa grande découverte :

 

Impossible de se dire chrétien sans participer à la vie d’une communauté et sans se compromettre avec les autres, pour le service de tous.

 

Pèlerinage à Nossa Senhora da Penha

Le plus ancien pèlerinage du Brésil, à ce qu'il paraît. Neuf jours de préparation, des activités diverses... Je ne retiendrai que la journée du lundi (huit jours après Pâques) où, paraît-il, près de 100 000 personnes ont participé, par vagues successives. J'étais de la vague de 9 heures. du matin, avec les communautés de notre ville. Toujours des panneaux et des banderoles sur la vie du peuple (ex. : « Assez d'exploitations ! » - « La casserole du peuple reste vide »). À l'offertoire, présentation des outils de travail du paysan, de la ménagère, de l'ouvrier. Le commentaire d'évangile par une femme, fortement applaudie, parlant de Notre-Dame comme modèle des femmes qui prennent leurs responsabilités, dans la famille, les communautés, les luttes du peuple. D'autres messes furent célébrées dans le même style, ce jour-là. Et toujours en présence de télévisions et radios locales. Dom Luis dit que :

 

Marie sera beaucoup plus heureuse le jour où son peuple, pourra monter au sanctuaire, non pour se plaindre de ses souffrances, mais d’abord remercier du bonheur de vivre.

 

Et il demandait aux pèlerins de ne pas se contenter d'une démarche sentimentale, mais de faire de ce jour un véritable engagement à lutter, unis, pour le bonheur de tous.

 

Réactions

Dom Luis  fut très vivement attaqué, quelques jours plus tard, au cours d'une réunion du conseil municipal de la plus grande ville de l'agglomération, par un conseiller qui reproche à l'évêque de prêcher « l'anarchie », et de se servir de livres politiques au lieu de la Bible.

En ce moment, bien des communautés réagissent, écrivent au maire de Vila Velha :

 

Dom Luis n'a fait que son devoir de prêcher l’Évangile, et l’organisation de ces messes, c’est nous qui en sommes responsables, nous laïcs, et non l’évêque.

 

Et ils font remarquer qu'en fait de politique, maires et conseillers municipaux, qui n'ont rien à voir avec le pèlerinage, n'ont cessé, de quart d'heure en quart d'heure, par haut-parleurs, par la télévision et les radios, de faire leur propagande, présentant leurs vœux aux pèlerins, etc...

C'est incroyable !... Mais  vrai ... Hélas !

 

1er Mai

Deux « 1er Mai unitaires » ; celui du gouvernement qui parle de « fête du Travail », avec participation des syndicats « pelegos » (jaunes) ; celui des syndicats d'opposition qui rassemble (avec bien du mal, parfois) les syndicats et organisations populaires d'opposition.

Dans les jours qui ont précédé, sur les quartiers, présentations de montages audiovisuels montrant les récentes luttes ouvrières au Brésil, théâtres préparés par des ouvriers et exprimant leur vie. Les gens d'opposition insistent beaucoup pour parler de « fête du Travailleur » ou « Commémoration des luttes des travailleurs » et non pas de « fête du Travail ».

 

* * * * *

 

Que de choses je voudrais encore vous dire : sur la « Semaine de la Jeunesse » de la JOC, sur la venue du syndicaliste et président du Parti des Travailleurs, Lula, la semaine dernière à Vitόria, sur trois jours passés à Rio pour une réunion nationale des aumôniers d'Action Catholique Ouvrière, sur quelques jours passés « dans l'intérieur » de l'État !... Que d'efforts il faut faire pour ne pas être trop long ! Alors, pour terminer, je vous dirai seulement deux mots de :

 

La fête de Mères (célébrée ici dimanche 10 mai)

Comme en France, la publicité commerciale ne manque pas de faire le forcing... Mais, comme peu de gens de nos quartiers ont de quoi acheter des cadeaux, j'en ai vu très peu, vraiment, avec des paquets sous le bras ! Par contre, ce qui m'a réellement frappé, c'est qu'ils ne se contentent pas de fêter la maman chacun dans sa propre famille : la société moderne n'a pas (encore) réussi − du moins pour ce que j'ai vu − à replier chaque famille sur elle-même. Dans une communauté, le groupe de jeunes a préparé une fête et un théâtre ; dans une autre, les jeunes ont préparé eux-mêmes quelque chose à offrir à toutes les mamans ; dans une troisième, c'est la messe qui débuta par un théâtre (créé de toutes pièces, bien sûr) montrant la journée d'une femme d'ouvrier, et ces mêmes acteurs, ensuite, commentent l'évangile et animent la messe... À la fin, dans une prière improvisée, un jeune (Zézinho) fait ressortir son admiration pour sa mère (Dona Odila) qui, bien que mère de sept enfants, sait donner tout son temps, et le meilleur d'elle-même, pour aider les autres, pour participer à l'effort de libération du peuple, pour soutenir d'autres communautés…

Après avoir souligné le génie créatif des Brésiliens (théâtre, poésies − même par des presque analphabètes quelques fois − composition de chansons sur n'importe quels thèmes...) ; après vous avoir souhaité d'essayer de vivre, chacun à votre manière, ce que vit Odila… j'espère pour vous tous une période d'été riche de communication et d'ouverture.

 

Toujours très amicalement. Et à très bientôt.

 

Gaby

 

ECOS DE VITÓRIA Nº 4

12 de maio de 1981

 

Olá!

Que sorte para mim de estar na dobradiça de dois mundos: o Primeiro (aquele em que vocês vivem) e o Terceiro (onde eu moro)! Agradeço as informações e reações, sempre numerosas, que vocês enviam (reações aos Ecos de Vitória, essenciais para mim).

ECO AOS “ECOS ”

“Interessante”; “Muito interessante”; “Que trabalho!”; “Sua carta me impressionou”; “Os Ecos parecem bem interessantes aos seus leitores”; “Testemunhas diretas”; “Eles podem ser bem úteis, seja para confirmar a opinião daqueles que leem outras coisas, seja para dar uma realidade às pessoas que só leem os Ecos”; “Muito concreto e muito humano!”;  “Não podemos fazer a comparação com a vida que nós levamos”; “Valéria usou sua carta nas aulas de geografia no 5º ano, eu vou fazer o mesmo”; “Você forneceu dados percentuais que foram muito interessantes para meu professor” etc, etc.... Quantas flores! Obrigado. Não me lancem mais! Não quero flores!

No entanto, duas pessoas, que pessoalmente apreciaram os Ecos de Vitória nº 3, expressaram a preocupação de que é muito longo para os outros, que, portanto, iriam ler apenas superficialmente. Qual a opinião de vocês?

Outras reações: “Aqui nós não estamos no mesmo ambiente”; -“Recebemos os EV um pouco frio. Seria preciso que nós nos reuníssemos para falar sobre eles, jovens e adultos de diferentes situações"; “O que você escreve necessitaria ser aprofundado”.

Tem esta reação bastante questionadora: “Você deveria nos deixar fazer nosso próprio julgamento sobre o que concerne à relação Primeiro e Terceiro Mundo”, duas outras parecem replicar: “o que me parece mais interessante é a comparação com o que se passa na França... situação diferente, certamente, mas o problema é o mesmo: se nós pensássemos um pouco mais no homem, no povo!” e de um padre que viveu 10 anos na América Latina: "Muito bom o paralelo França-Brasil”.

Há ainda os militantes dos Ecos, como este estudante de Besançon, que depois de conversar sobre isso com os amigos próximos, escreveu: "Agora, eu quero tentar (isso não custa nada, e mesmo se custasse valeria a pena!) falar disso com outros companheiros”.

E todos aqueles que reclamaram do pouco espaço que teve o Terceiro Mundo na campanha dos presidenciáveis franceses, exceto: "Eu apreciei o que Rocard[1] disse na reunião de Lons - criar novas relações entre o Primeiro Mundo e o Terceiro Mundo explorado”. E os julgamentos severos sobre a sociedade francesa: Individualismo, indiferença, “Como no Primeiro Mundo, guardadas todas as proporções, há no Terceiro Mundo abusos de poder dos grandes sobre os pequenos”; “Os brasileiros são pobres, certo, mas aquilo que eles possuem é muito mais importante que nosso dinheiro! Estamos nós verdadeiramente todos corrompidos?”...

E para terminar, esta frase, tão carinhosa e encorajadora, que me tocou muito: "VOCÊ NOS FAZ FALTA, MAS FEZ BEM EM PARTIR” (uma estudante).

RESPOSTAS BREVES AO ECO DOS “ECOS”

Dificuldade e necessidade de aprofundar? É obvio. É por isso que eu julgo útil, apesar do trabalho daqui, de consagrar um tempo para estes “ecos”. E eu considero muito importante, por esta razão, a sugestão de se reunir para refletir a partir dos "EV" (No Jura, pelo menos, a equipe de divulgação, reforçada, poderia ajudar nisso?) alguns, já, aproveitam de um grupo da Ação Católica, uma paróquia, uma reflexão entre militantes sindicalistas ou políticos, diversas equipes... E por que (já que este nº 4 chegará, pouco tempo antes do "fechamento anual de várias equipes por causa das grandes férias”) não utilizar os números 1, 2, 3 e o 4 nos contatos tão diversos e tão numerosos no verão europeu? Quanto à reação: “Nossos problemas franceses devem parecer mínimos e insignificantes!”, eu diria: “Com certeza não!” mas eu devolveria a pergunta de uma correspondente de L’Isére : “O que posso fazer se estou do lado de gente feliz?” Estas cartas têm especialmente o objetivo de ajudá-los a responder.

ELES FALAM DAS ELEIÇÕES FRANCESAS

A eleição de François Miterrand (da qual eu tomei conhecimento no domingo à noite, às 20 horas, 1h da manhã aí) creio que, a partir das cartas recebidas antes, deve ter sido uma surpresa, e deve sobretudo encantar muitos dentre vocês. Aqui, grande parte das pessoas ignoram geografia, e ignoram ainda mais a política externa. Porém, entre aqueles que leem os jornais, questionaram: “Se Miterrand ganhar o que vai mudar para os franceses? E para nós?”. Segunda-feira, 11 de maio, na capa do jornal “A Gazeta” – quotidiano local conservador – o futebol ficou relegado à 2ª posição (UMA SEGUNDA-FEIRA!). No topo da página, com uma foto de Miterrand em Château-Chinon e este título : “A França elege seu primeiro presidente socialista”. Durante o jornal televisionado do meio-dia, um general, que assumiu o comando do 2º exército, é entrevistado. Primeira pergunta: sobre a abertura política no Brasil; 2ª pergunta: “O que o senhor acha da eleição de François Miterrand? A resposta: ”Pode ter consequências internacionais de importância primordial”.

No dia 11 de maio, o "Jornal do Brasil" (o grande quotidiano nacional, do Rio), dedica ao acontecimento o topo da primeira página, três páginas interiores e um longo editorial. A informação parece objetiva. O editorial é de uma desonestidade evidente, querendo provar que o socialismo francês não poderá ser outra coisa do que é na Rússia, e terminando com: “A França vai agora servir de cobaia em uma aventura 'semilivresca' do que o mundo está condenado a ser expectador preocupado e indefeso”. Evidentemente, o MEDO, medo do contágio das ideias francesas.

Domingo à noite, em uma das rádios de Vitória (coincidência?), Gilbert Bécaud cantava em Francês: "ET MAINTENANT, QUE VAIS-JE FAIRE?”[2].

 

CHAMADO SEM FRONTEIRAS:

Sim, e agora? Quanto trabalho para cada um de vocês! Mas saibam que, se aqueles que estão ligados ao capitalismo estão preocupados, uma quantidade de outros – pessoas de classe média, que podem se informar, e todos aqueles que lutam pela libertação do povo do Terceiro Mundo (e em primeiro lugar os membros ativos de nossas comunidades) – observam  VOCÊS COM INTERESSE... E ESPERANÇA. Aos vencedores, agora, resta lutar juntos, PARA NÃO DECEPCIONAR OS POVOS DO TERCEIRO MUNDO!

E aqui está um exemplo de chamado que merece ser ouvido em toda parte, o exemplo de Dom Luís, bispo Auxiliar de Vitória, que publicou um artigo na tribuna livre de “A Gazeta” de 5 de abril, com o título: “Construindo a Paz”:

“... Atualmente, cerca de ¾ das vendas de armas do Primeiro Mundo (do ocidente Capitalista) são destinados ao Terceiro Mundo. O Brasil, não somente se arma, mas se transforma em um grande fornecedor de material de guerra. Nosso governo se vangloria, regozijando-se, por causa das divisas relacionadas a este comércio. Mas poucas pessoas sabem que o investimento interno em defesa e segurança nacional continua a ser muito elevado, cerca de 10 vezes maior que a parte destinada ao bem-estar social. É por isso que, no Brasil ou nos países ricos, se impõe à igreja (como para todos os cidadãos conscientes e responsáveis) a obrigação de tomar posição diante deste escândalo ..." – E Dom Luís indica três pistas de ação aqui e em todo lugar:

1) O DEVER de denunciar essa loucura;

2) Informar o povo sobre o uso que é feito do seu dinheiro, produto do seu suor;

3) Conscientizar o povo sobre a sua dignidade fundamental.

 

“JOVENS DE 14 A 23 ANOS ... Entrem nas escolas militares da aeronáutica, da marinha e do exército!”: é o título de um panfleto que eles me deram na rua no fim de março. E em seguida? “Estude às custas do governo federal, seja sargento ou oficial. Como estudante de uma das escolas militares, você continua seus estudos e tem gratuitamente o alojamento, a comida, a assistência médica, dentária e hospitalar, e, além de um salário mensal para suas despesas pessoais. Uma vez formado seu salário será superior a 40.000 cruzeiros.” (no momento, o salário mínimo estava de em  5.780 cruzeiros – ver EV nº 3). Isso não é atraente quando você é pobre e desempregado? Na sequência do panfleto, seguem o local para informações e inscrições... Já ia esquecendo: O verso deste folheto traz a representação de uma nota de dinheiro, tanto no formato quanto no desenho.

 

UM POVO EM FESTA

Eu gostaria de dar a vocês uma noção sobre algumas festas: Sexta-feira Santa, Páscoa, 1º de maio, uma peregrinação, festa das mães.

SEXTA-FEIRA SANTA - Eu a passei principalmente na comunidade mais pobre de meu setor. Uma Via-sacra, as estações da cruz nas ruas, durante quase três horas, cantando, parando para ler e comentar o Evangelho, para mostrar, sobretudo, que a paixão de Cristo continua hoje, através de suas próprias vidas de sofrimentos e de lutas. Cada um se sentindo responsável. Pessoalmente, eu participei da preparação, mas eu não intervim nenhuma vez no desenvolvimento, nem mesmo para animar a reflexão do Evangelho.

Reflexões: Dona Maria: “Os ricos têm tudo e não querem partilhar... e nós somos obrigados a morar na lama da maré”. E sua vizinha, dona Alda, que vive nas mesmas condições: "Nós crucificamos Jesus, nós também, quando, por exemplo, nós negamos um pouco de arroz e de feijão a alguém, enquanto ainda temos algo"...!!!

Eles cantam, por exemplo:

“Seu nome é Jesus Cristo e passa fome

E grita pela boca dos famintos,

E a gente, quando o vê, passa adiante

Às vezes pra chegar depressa à igreja.”

 

ENTRE NÓS ESTÁ E NÃO O CONHECEMOS

ENTRE NÓS ESTÁ E NÓS O DESPREZAMOS.

 

PÁSCOA - Nas celebrações que eu vivenciei, não faltaram sinais de libertação, por teatros improvisados, os testemunhos, os cartazes, as faixas. O testemunho que mais me impressionou: o de Irena, que me disse como, graças a uma reunião de uma comunidade acolhedora e solidária, ela deixou de lado o seu individualismo, seu medo de falar em público e de participar nas lutas contra as injustiças, e sua grande descoberta: IMPOSSÍVEL SE DIZER CRISTÃO SEM PARTICIPAR DA VIDA DA COMUNIDADE E SEM SE COMPROMETER COM OS OUTROS, PARA O SERVIÇO DE TODOS.

 

ROMARIA A NOSSA SENHORA DA PENHA:

A mais antiga Romaria do Brasil, ao que parece. Nove dias de preparação (a Novena), com diversas atividades... Eu vou falar aqui somente da segunda-feira (oito dias depois da Páscoa), onde, parece que, cerca de 100 mil pessoas participaram, em momentos sucessivos. Eu estava no momento das 9h da manhã, com as comunidades da nossa cidade. Sempre os cartazes e faixas sobre a vida do povo (por ex.: “Basta de exploração!”, “A panela do povo continua vazia!”). No ofertório, a apresentação dos instrumentos do trabalho do agricultor, da dona de casa, do operário. O comentário do Evangelho, feito por uma mulher, muito aplaudida, falando de Nossa Senhora como modelo de mulher que assumiu as suas responsabilidades na família, nas comunidades, nas lutas do povo. Outras missas foram celebradas no mesmo estilo, naquele dia. E sempre na presença das televisões e as rádios locais. Dom Luís disse que: “Maria será mais feliz no dia em que seu povo subir o convento não para reclamar dos seus sofrimentos, mas para, antes de tudo, agradecer a alegria de viver”. E ele pediu aos peregrinos de não se contentar apenas com uma abordagem sentimental, mas de fazer deste dia, um compromisso real para lutar unidos para a felicidade de todos.

REAÇÕES ... Dom Luís foi fortemente atacado poucos dias depois durante uma reunião da Câmara Municipal da maior cidade da Grande Vitória, por um vereador que criticou o bispo de pregar a anarquia, e de se servir de livros políticos no lugar da Bíblia. Neste momento, atualmente muitas comunidades reagem, escrevendo ao prefeito de Vila Velha: “Dom Luís, não faz senão seu dever de pregar o Evangelho”, dizem as cartas; “e pela organização dessas missas somos nós os responsáveis, nós os leigos, e não o bispo”. E os leigos ainda lembraram a quantidade de políticos, prefeitos e vereadores, que nada tinham a ver com a festa da Penha, que não cessaram, a cada quinze minutos, de fazer sua propaganda, seja por meio de alto-falantes, ou pela TV, ou pelas rádios, pedindo o voto dos romeiros...

É incrível!... Mas é verdade... Infelizmente.

1º DE MAIO - Dois “1º de maio”: O do governo, que fala da “Festa do Trabalho” com a participação dos sindicatos “pelegos”; e o dos sindicatos de oposição, que reúne (com muita dificuldade, às vezes) os sindicalistas e organizações populares de oposição. Nos dias que antecederam, nos bairros, ocorreram exibições audiovisuais mostrando as recentes lutas operárias no Brasil, teatros preparados pelos operários expressando suas vidas. Os grupos de oposição insistem muito em falar de “Festa do Trabalhador” ou “Comemoração das lutas dos trabalhadores” e não em “Festa do Trabalho”.

Quantas coisas eu gostaria ainda de lhes dizer: sobre a Semana da Juventude; sobre a vinda do sindicalista e presidente do Partido dos Trabalhadores, LULA, na última semana em Vitória; sobre três dias passados no RIO, para uma reunião nacional de assessores da Ação Católica Operária; sobre alguns dias passados no interior do Estado... Quanto esforço é preciso para não me prolongar! Então, para terminar, eu direi apenas duas palavras sobre

A FESTA DAS MÃES (celebrada aqui no domingo 10 de maio)

Como na França, a publicidade comercial não deixa de forçar a barra. Mas como poucas pessoas de nossos bairros têm do que comprar presentes, vi muito poucos, realmente, com pacotes nas mãos! Ao contrário, o que me atingiu realmente, é que eles não se contentam de festejar as mães CADA UM NA SUA PRÓPRIA FAMÍLIA: a sociedade moderna ainda não conseguiu – pelo menos até onde vi – limitar cada família sobre si mesma. Em uma comunidade, o grupo de jovens preparou uma festa e um teatro; em outra, os jovens prepararam, eles mesmos, alguma coisa para oferecer a todas as mães; numa terceira, foi a missa que iniciou por um teatro (criado por eles mesmos) mostrando a jornada de uma mãe de família, esposa de operário; e esses mesmos atores, em seguida, comentando o Evangelho e animando a missa. No final, numa oração improvisada, um jovem (Zezinho) destaca sua admiração por sua mãe (Dona Odila) que, embora mãe de sete filhos, sabe dar todo seu tempo, e o melhor dela mesma, para ajudar os outros, para participar dos esforços da libertação do povo, para apoiar as outras comunidades...

Depois de ressaltar o gênio criativo dos brasileiros (teatro, poesia - mesmo os quase analfabetos, às vezes - composição de canções sobre não importa qual tema...), depois de ter suscitado em vocês o desejo de viver, cada um à sua maneira, o que vive Odila... Eu espero, para vocês todos, um período de verão rico de comunicação e de abertura.

Sempre muito amigavelmente. E até daqui a pouco.

Gaby.

P.S.        1 - Eu respondo em princípio a todas as cartas, ou pelo menos eu digo que eu as recebi... se uma de suas cartas (ou minha resposta) se perdeu, não desanime! Continue!

               2 - Eu passarei cinco semanas em Brasília para me aperfeiçoar na língua e aprofundar os problemas brasileiros.

 

[1] Michel Rocard, então notório partidário socialista francês.

[2] "E agora, o que vou fazer?"

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