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21 décembre 2020 1 21 /12 /décembre /2020 23:27

Déployant la force de son bras,
il disperse les superbes.
Il renverse les puissants de leurs trônes,
il élève les humbles.
Il comble de biens les affamés,
renvoie les riches les mains vides.

Luc1, 51-53, extrait de l'Evangile du 4ème mardi de l'Avent (Maginificat)

Aout 1988 pour les 25 ans de sacerdoce de Gaby, ici avec Dom Silvestre et beaucoup d'amis

Aout 1988 pour les 25 ans de sacerdoce de Gaby, ici avec Dom Silvestre et beaucoup d'amis

25 ans de sacerdoce : Le plus fort de la fête, ce fut le 21 août à Porto de Santana, en présence des membres de ma famille et amis qui m'ont rendu visite en août. Une célébration de plus de trois heures, les gens debout courageusement sous le soleil. Tout était surprise pour moi, jusqu'aux petites pièces de théâtre qui jalonnaient la célébration (créées à partir de renseignements qu'ils ont réussi à obtenir sur ma vie). Une équipe de laïcs de la pastorale des vocations (jeunes et adultes) avait monté de toutes pièces quelques « cercles bibliques » sur la vocation, à partir de ma propre vocation, pour préparer spirituellement la grande fête du 21 août.

Je crois pouvoir dire en toute vérité que ces fêtes furent la célébration d'un peuple chrétien en communion avec son pasteur, et non à peine la fête en l'honneur d'un prêtre. C’est tout différent.

 

25 ANOS DE SACERDÓCIO! O mais forte da festa foi no dia 21 de agosto em Porto de Santana, com a presença dos membros da minha família e amigos que me visitaram em agosto. Uma celebração de mais de três horas, as pessoas em pé corajosamente sob o sol. Sob o sol. Tudo foi surpresa para mim, até as pequenas peças de teatro que marcaram a celebração (criadas a partir de informações que eles conseguiram obter sobre minha vida). Uma equipe de leigos da pastoral vocacional (jovens e adultos) montou alguns círculos bíblicos sobre a vocação, a partir de minha própria vocação, para preparar espiritualmente a grande festa de 21 de agosto.

* Creio poder dizer com toda a verdade que estas festas foram a celebração de um povo cristão em comunhão com seu pastor, e não apenas a festa em honra de um padre.

 

 

 

Leia a carta integra em português abaixo.

Un Clic ici pour toute information sur les publications : "Chemins d'Avent avec Gaby"

 

 

Echos de Vitόria

 

N° 24  -  22 décembre 1988

 

 

Chers Amis,

 

[…]

À propos d’un crime

 

J'ai lu un communiqué du P. Duchêne, évêque de Saint-Claude, à propos de l'assassinat d'une jeune fille dans le Jura, l'été dernier, et j'ai apprécié la préoccupation de 1'évêque de communier à la souffrance de la famille atteinte par ce crime.

Il ne faut rien comparer. Mais je voudrais vous donner une petite idée de ce qui se vit ici comme violence. Non pour juger, mais pour vous donner, peut-être, encore plus de motifs de lutter contre les racines de la violence. Chaque jour les journaux locaux relatent plusieurs crimes commis dans notre seul petit État de 2 millions 300 000 habitants environ : aussi bien à la campagne qu'à la ville. Sur les seuls quartiers où je travaille, il ne se passe aucune semaine sans qu'il y ait un ou plusieurs crimes. Hier, un prêtre qui travaille sur un quartier d'environ 35 000 habitants de notre ville, me disait qu'en une seule semaine, il y a eu 14 meurtres (quatorze !). Pourquoi ? La misère qui croît, la drogue qui se répand, la vengeance, l'alcool, la promiscuité, l'inefficacité de la Justice (ça existe ?)... Qui tue ? Des bandits, des pauvres, la police (très souvent), les tueurs à gage des grands propriétaires...

La semaine dernière, à quelques kilomètres, un couple a été assassiné dans sa maison en présence des trois enfants (6 ans, 5 ans, 18 mois). Vers 10 heures du soir, les voisins ont entendu les coups de feu, mais personne n'a osé aller sur les lieux avant 7 heures du matin. Qui oserait condamner ? L'obscurité est telle, la peur si grande, les risques si réels ! Quand les premiers témoins entrèrent, le petit Zezinho, de 18 mois, était en train de jouer, à cheval sur un des cadavres.

 

• « La fille de la mort ».

Sous ce titre, le journal local A Tribuna (pourtant conservateur, écrivait le 10 décembre :

 

Atteint par balles à la porte de sa maison de Belém, un avocat de posseiros[1] est mort (un de plus). L'un après l'autre, ces avocats connaissent tous la même fin, formant une file macabre qui s'étend dans tout le pays. João Carnos Batista, encore un nom qui va figurer plus et pour plus longtemps dans les publications étrangères, que dans la presse brésilienne. Les responsables de l’assassinat n’ont pas été identifiés, et il n’y a pas de piste qui conduise à eux selon la police. Mais la vérité est autre. Le tueur à gage (pistoleiro) peut ne pas être connu. Mais les responsables, facilement identifiables, ne manquent pas...

Le Président de l'Ordre des avocats du Brésil qui est allé il y a peu dans le Bec de Perroquet, au confluent sanglant des États de Goiás, Para, Maranhao et Amazone, a constaté que là il y a environ 10 assassinats par semaine ! Mais au commissariat de police, il n'y a qu'une seule enquête en cour !

La pastorale de la Terre quant à elle, a connaissance d'une liste de plus de vingt avocats leaders de posseiros marqués pour mourir. C'est la file de la mort. Comme la file qui, dans un autre pays, se formait devant les chambres à gaz.

Il ne s'agit pas de la question d'une réforme agraire, d'ailleurs rejetée par les membres de la Constituante qui se vendirent. Il s'agit de la question du droit à la vie, que ces avocats et leaders de posseiros perdent sous les sentences de mort. Et l'on suppose encore que le Brésil manque d’héroïsme. C’est que les héros nous sont révélés seulement sous forme de cadavres.

 

• Francisco Domingos Ramos, martyr de notre région, tué le 5 février dernier à cause de sa lutte et de sa foi, (nous avons le droit de l'appeler martyr, sans attendre une canonisation) : toute la population n'a aucun doute sur le nom du grand propriétaire qui l'a fait tuer (voir É.V. n° 23), mais la « Justice » ( ?) a décidé qu'elle ne connaissait pas les coupables.

 

 

« N’ayons pas peur des licenciements ! »

 

Ailton est membre actif de la pastorale de la Jeunesse de Flexal 2. Il a milité en faveur d'une liste syndicale qui a perdu. Sans autre motif, il a été renvoyé. Il aura du mal pour retrouver un emploi, car il est handicapé d'une jambe ; et pourtant sa famille a besoin de son salaire. Voici la lettre qu'il a envoyée à ses ex-collègues de travail, le 6 septembre :

 

Je viens par cette lettre donner des éclaircissements sur mon renvoi de cette entreprise. Je suis très triste d'avoir dû laisser les amis, mais en même temps je suis très heureux d'avoir réussi à faire réagir le pouvoir et à faire en sorte qu'ils pensent à moi dans mon secteur de travail... Chaque jour davantage les puissants vont se préparer pour nous vaincre.

Nous ne devons pas avoir peur des licenciements. Je suis prêt à lutter et même à mourir étranglé afin de conquérir une société d'égalité. Ce qui me rend plus triste c'est de voir le salaire de misère que nous recevons, les enfants affamés, les vieux gagnant une misère ; et personne ne se préoccupe de cette situation !

C’est pour cela que nous ne devons pas perdre le moral, mais continuer à remplir le rôle que Christ nous a laissé. Encrer dans la lutte à la lumière de l'Évangile, en recherchant la libération de tout le peuple qui souffre et est marginalisé par le système où nous vivons.

C'est pour tout cela que nous devons donner notre vie, que nous devons en finir avec notre égoïsme et faire quelque chose pour les « petites gens ». Soyons conscients, n'ayons pas peur de crier au nom de nos droits.

Christ dit : malheur à vous si vous n’aidez pas vos frères ! À cause de cela, versons jusqu’à notre sang afin de pouvoir être victorieux ici sur la Terre et dans le Ciel.

Un « abraço » à tous, de votre collègue de lutte : Ailton Pereira dos Santos.

 

 

Inflation… Inflation… :

 

Pouvez-vous seulement deviner l’état d’esprit d’un peuple qui doit vivre une inflation calculée à 923 % en un an ?

Non ! C'est impossible à imaginer. Il faut le vivre pour le comprendre. Insécurité, résignation, désespoir, perte de confiance totale en ceux qui dirigent (mais, dirigent-ils vraiment ce bateau ivre ? Les vrais dirigeants vivent-ils au Brésil ?), violence, etc...

L’augmentation cumulée en 1988 a été de 923 %. Entre janvier et décembre, le salaire minimum est passé de 4 500 cruzados à 40 425 cruzados (soir une augmentation de 798), mais le courrier, par exemple : janvier, 13,10 cruzados (la monnaie brésilienne) ; fin juillet, 36 cruzados ; au 22 décembre, 115 cruzados !

C'est l’anarchie économique totale. Le pire, c'est que l'alimentation de base a tendance à augmenter plus rapidement que le reste : d'où encore plus de misère pour les plus pauvres !

En octobre : les frais d'éducation ont augmenté de 39,02 % ! Les frais de transport, de 37,70 % ; santé, de 32,11 % ; alimentation, 30,30 % ; vêtements, 29,68 % ; habitation, 25,60 %.

En janvier 1988 : pour alimenter normalement une famille de 5 personnes, il fallait environ 1,24 fois la valeur du salaire minimum. En octobre : il aurait fallu 1,46 fois la valeur du salaire minimum. Alors, de quoi vit la plus grande partie de la population ?

De juin à octobre, l'alimentation a augmenté de 221 % (la moyenne des salaires, de 140 %)

Seulement en octobre, le beurre a augmenté de 58 % ; la pomme de terre, de 62,75 % !

Inutile de vous dire que les grèves se multiplient, dans toutes les catégories. Instituteurs et professeurs publics de l'État sont en grève depuis près de quatre mois : la majorité reçoit à peu près un salaire minimum d'ici, soit environ 365 F. ! Pendant ce temps les députés de notre État (sorte de conseillers régionaux) viennent de se voter un salaire de 4 millions de cruzados mensuels (soit environ 36 365 F. !). Quelques députés ont réagi contre cette augmentation et demandent une action populaire : le peuple crie au scandale, mais n'est pas organisé pour réagir.

 

 

L’avenir de Vitόria

 

On compte que le Grand Vitόria a aujourd'hui environ 1 million et 100 000 habitants. Normalement, en 2010, il devrait y avoir 2 millions et 300 000 habitants. Mais deux grandes entreprises doivent pour le moins doubler (une entreprise qui produit de la cellulose et la Compagnie sidérurgique (CST) dont je viens de parler).

Avec tout ce que cela comporte de personnel de construction, de commerce, pour les ports de Vitόria ; avec le fait que, dans un pays comme le Brésil, pour cent promesses d'emploi, au moins trois cents à quatre cents personnes viennent tenter leur chance (amenant la famille) et essaient ensuite de survivre sur place sans retourner d'où elles viennent,… avec tous ces facteurs, on compte officiellement que le Grand Vitόria aura quelque 4 millions 600 000 habitants en 2010 (presque 5 millions). Les entreprises prévoient tout pour la production et pour les bénéfices. Mais pour accueillir ces millions de personnes supplémentaires, rien n’est prévu, aucune infrastructure : rien ! C'est vous dire les préoccupations au sujet de l'hygiène, de la santé, de l'habitat, de l'éducation, de la violence. Toute la propagande est faite pour dire : cela va donner des emplois nouveaux ! Mais en réalité, des techniciens conscients commencent à donner l'alerte. Le diocèse de Vitόria essaie, encore modestement, d'informer, de faire réagir, pour empêcher l'implantation de ces projets ou, pour le moins, faire prendre en compte les nécessités fondamentales de la population.

Mais que pourrons-nous devant des géants du capitalisme international, aidés servilement par une classe politique vendue et sans préoccupations avec la vie du peuple ?

Pourtant, ce qui frappe, c'est la confiance qui facilement existe ici : les dragons peuvent être vaincus ! On croit que tout est possible ! Naïveté ? Peut-être un peu ! Mais surtout Foi. On pense toujours que le peuple uni est capable de vaincre le capitalisme.

 

 

Correspondance

 

Avec l'augmentation du nombre et de l'importance de mes activités j'ai de moins en moins de temps pour écrire. Et je le regrette énormément. Cependant, certains d'entre vous ne perdent pas patience et continuent à m'écrire de temps en temps. Je les en remercie vivement : recevoir de vos nouvelles est tant important pour moi !

 

Dans une lettre écrite en août le P. Jacques Gaillot, évêque d'Evreux, me dit :

 

Merci Gabriel de tes Échos de Vitόria. Ça sent bon la mission ! Et ça fait du bien de se mettre à ton écoute. Je retiens cette phrase : « Rien ne se fait au Brésil sans passer par la conscience religieuse ». En France, comme il est difficile de percevoir que l’Évangile est force de libération et de transformation ! Mais les transformations de la société nous obligent à bouger. Et puis, aujourd'hui notre pays c'est la planète...

 

Je suis très honoré d'avoir reçu cette lettre. Et comment ne pas exprimer ici, publiquement, combien les prises de position de cet évêque (que je connais par TC, Actualité religieuse dans le monde, Le Monde) me paraissent évangéliques et indispensables. Et si beaucoup d'hommes d’Église avaient ce courage prophétique ?

 

Tout récemment, mon évêque, le P. Duchêne (Saint-Claude) me dit son inquiétude devant « ce qui parait se dessiner en Amérique latine ». « L'Église va-t-elle ternir sa mission et ne plus vivre − du moins s'efforcer de vivre − aussi profondément que possible : Les pauvres sont évangélisés ? »

Merci également au P. Duchêne de partager notre inquiétude devant ce qui se dessine ici et qui, vraiment, est très grave. Comment le Pape Jean-Paul II peut-il faire des discours si beaux sur les droits de l'homme, appeler à travailler au service de la libération des pauvres, écrire que « la théologie de la Libération est non seulement possible, mais nécessaire », alors que la Curie romaine dont il est le chef détruit presque systématiquement tout travail évangélique ?

 

Il faut le dire, froidement, sans passion, mais fermement. Aujourd'hui, toutes les nominations d'évêques au Brésil se font à partir de clercs qui, pour le moins, ne connaissent rien des souffrances et des luttes du peuple, ou qui même sont hostiles à ce travail. Ceux qui reçoivent le chapeau de cardinal aujourd'hui, sont des gens conservateurs et cléricaux ; les évêques qui reçoivent des lettres d'intimidation du Vatican, sont des évêques profondément évangéliques et qui communient avec les aspirations et les angoisses des pauvres. La pastorale de São Paulo est démantelée, alors que le très conservateur cardinal de Rio est encouragé à Rome dans son travail contre l'unité de la Conférence épiscopale du Brésil.

 

On écrit de tous les côtés que le Pape incite les chrétiens à transformer le monde au nom de l'Évangile, d'être les témoins de l'Amour du Christ. Il faut croire à la sincérité de Jean-Paul II. Mais alors, comment réaliser cette mission prophétique en rejetant systématiquement dans l'ombre tous ceux qui vivent en communion avec les pauvres, et en faisant la promotion de traditionalistes, beaucoup plus près de Lefebvre que de Dom Helder Camara ou de Dom Oscar Romero ?

Bien des gens promus aujourd'hui dans l'Église, finalement sont moins courageux que Marcel Lefebvre qui, lui au moins, a reconnu ouvertement son désaccord avec le concile Vatican II !

 

Je donne, un certain nombre de cours au grand séminaire ici. Il est triste de constater combien, même parmi des jeunes sympathiques et ouverts, la tentation du cléricalisme est grande. On en revient à exalter le prêtre, le prêtre, le prêtre,... comme si le prêtre pouvait exister sans un peuple ! Et cela tourne la tête de quelques-uns, qui très rapidement, voient dans le sacerdoce une « promotion sociale » (quand, hélas !, ils ne pensent pas déjà à l'épiscopat dès le séminaire !). Et beaucoup de prêtres jeunes, assez ou très engagés sur le plan social ou politique, manifestent une volonté exagérée de défendre le « pouvoir du prêtre » au sein de l’Église. Finalement, c'est facile de critiquer le pouvoir politique comme prêtre, dans la mesure où l'on n'exerce aucun pouvoir dans la société. Mais il faut être cohérent, et ne pas vouloir exercer le sacerdoce comme « un pouvoir ».

 

Je dois dire que, si l'on croit sincèrement au travail des communautés ecclésiales de base, on évite facilement cette tentation du cléricalisme. Le prêtre qui acquiert l'esprit des communautés, acquiert une spiritualité différente, une autre manière d'être prêtre. Parce que, comme le dit un document de la CNBB : « Les communautés ecclésiales de base sont une autre manière d'être Église. »

 

 

25 ans de sacerdoce !

 

Les commémorations de mes « noces d'argent sacerdotales » se sont étalées du 19 juin au 21 août... Et ça, me diront certains, ce n'est pas du cléricalisme ? - Eh bien ! Je crois sincèrement que nous avons évité le péril, parce que tout a été dans la main des laïcs Ce fut l'occasion d'une plus grande prise en charge du travail pastoral dans les secteurs où je travaille.

Il est vrai que les gens des communautés ont fait preuve d'attentions extraordinaires, organisé des fêtes pleines de ferveur, d'amitié, d'humour. Chaque fois que j'allais dans une communauté pour une célébration ou une réunion, il y avait une « surprise » : chants, gâteau d'anniversaire, cadeaux... Le jour même de ces « noces d'argent » (le 29 juin), j'avais invité pour une célébration à la maison, pour l'apéritif et un repas ensemble, les prêtres de la zone pastorale dont je suis coordinateur, l'archevêque et 1'évêque auxiliaire.

Le plus fort de la fête, ce fut le 21 août à Porto de Santana, en présence des membres de ma famille et amis qui m'ont rendu visite en août. Une célébration de plus de trois heures, les gens debout courageusement sous le soleil. Tout était surprise pour moi, jusqu'aux petites pièces de théâtre qui jalonnaient la célébration (créées à partir de renseignements qu'ils ont réussi à obtenir sur ma vie). Une équipe de laïcs de la pastorale des vocations (jeunes et adultes) avait monté de toutes pièces quelques « cercles bibliques » sur la vocation, à partir de ma propre vocation, pour préparer spirituellement la grande fête du 21 août.

Je crois pouvoir dire en toute vérité que ces fêtes furent la célébration d'un peuple chrétien en communion avec son pasteur, et non à peine la fête en l'honneur d'un prêtre. C’est tout différent.

J'ai évoqué la visite de Marie-Thérèse et Joseph Maire, de Madeleine et Jacques Marteau, de Maryse et Etienne Piard.

C'est toujours une grande joie pour moi, d'accueillir des gens qui acceptent de se mettre à l'écoute du peuple des pauvres (ce fut le cas) et apprendre (au lieu de ne faire que du tourisme). Vous pouvez encore profiter de ma présence ici ! Madeleine me disait avant de repartir :

 

Tu me connais : je ne suis pas une révolutionnaire, ni dans l’Église ni dans la vie politique. Mais maintenant, qu'on ne vienne pas me dire du mal de ton travail ici, ni me dire que les communautés de base c'est du communisme ou des choses comme ça ! Tu peux être sûr que je vous défendrai. C'est vraiment un travail formidable qui se fait ici ! ... Et quand on voit le courage et le sourire de ces gens vivant dans des conditions si misérables ! ...

 

Merci à ces six visiteurs (entre autres, car depuis, d'autres sont déjà passés). Merci du témoignage que vous voulez donner en Europe sur l'Eglise des communautés ecclésiales de base et de la théologie de la Libération. On a besoin de vous, surtout en ce moment où des chefs lointains jugent sans savoir la vérité.

 

 

Élection municipales

 

Je n'en parlerai pas longuement parce que cette lettre est déjà longue. Seulement quelques observations :

1) - Il est vrai que, dans quelques grandes villes (dont notre capitale Vitόria) le Parti des Travailleurs (PT) a marqué des points. C'est le parti le plus à gauche, avec une très forte proportion de chrétiens.

2) - Il faut pourtant relativiser l'importance de cette victoire de la gauche, pour plusieurs motifs. D'abord, l'absence de conscience politique de bien des gens du peuple habitués aux politiques malhonnêtes qui ont voté PT plus par rejet des hommes politiques traditionnels que par conviction et adhésion au projet socialiste du PT.

3) - L’Église a fait, une fois de plus, un travail exceptionnel pour rendre le peuple plus conscient, pour qu'il réfléchisse et rejette les candidats sans scrupules. Elle a partiellement réussi. De plus, certaines Églises protestantes ont évolué un peu dans le bon sens.

4) - Des évêques, et non des moindres, ont ouvertement reconnu, après les élections, que l'arrivée au pouvoir de travailleurs est une bonne chose. Beaucoup d'évêques ont applaudi la victoire du PT. Dom Helder Camara a dit : « Je ne vois pas que l'on puisse dire que le système capitaliste soit plus près du christianisme ». Il ajoute : « Il se trouve que le socialisme est arrivé au Brésil habillé de communisme, et le marxisme est venu avec une exigence absurde qu'un communiste devrait être athée militant... Le Christ me suffit pour m'inspirer ». Il a ajouté que personnellement il n'est pas communiste.

5) - Les élections donnent lieu à des fraudes énormes, et qui paraissent presque normales pour la majorité des gens. À bien des endroits les élections municipales se sont passées sous la protection de la police. Dans notre municipe de Gariacica (entre 120 et 130 000 électeurs) il a fallu compter les bulletins deux fois (la seconde fois sous la protection de la police armée). Ici, il faut dix à quinze jours en moyenne pour dépouiller les bulletins de vote. Inutile de dire que les « risques d'erreur » sont multiples. La loi électorale est telle qu'un juge électoral interprète d'une manière et, dans le bureau de vote voisin, un autre juge interprète totalement différemment. Et la décision d'un juge est souveraine ! Il n'est jamais corrompu, bien sûr

 

« Lumen 2000[2] »

 

« Lumen 2000 divise l'opinion dans l'Église » titre à la une le journal de 1'archidiocèse de São Paulo. « Quatre cents millions de dollars (venus d'où ?) pour évangéliser » à la mode de la Rénovation charismatique et de l'Opus Dei ! Ça n'a pas grand-chose à voir avec l'option préférentielle pour les pauvres. Ça n'a probablement rien à voir avec la théologie de la Libération. Et c'est très certainement une arme sûre dans la main de ceux qui, à la Curie romaine, veulent en finir avec « les erreurs du concile Vatican II » et en revenir au centralisme (non démocratique) des années 50 dans l’Église.

Espérons que le Saint-Esprit saura, une fois de plus, jouer un bon tour à ceux qui croient plus à l'argent qu'à l'esprit évangélique et aux pauvres pour évangéliser ! Le Saint-Esprit a déjà su créer la surprise avec Jean XXIII et Vatican II. Prions pour qu'il n'attende pas trop longtemps avant de nous procurer d'autres aussi bonnes surprises.

 

 

Enfants et adolescents déportés

 

La police de notre État a « déporté » quatorze mineurs à Rio de Janeiro (environ 500 kms de Vitόria) en mai dernier. En cours de route, ils ont été battus, alimentés avec du pain et de l'alcool, et laissés à Rio, menacés de mort s'ils revenaient à Vitόria. Les responsables de la Pastorale des mineurs du diocèse de Vitόria et du Mouvement des garçons et filles de la rue, a dénoncé le cas. Une commission de députés de l'État a été créée. Des responsables de la police ont dû comparaître pour répondre des accusations.

Qu'en sera-t-il ?

En attendant, toute une campagne de diffamation est menée contre ceux qui s'occupent des gosses qui dorment dans la rue, l'Église et notre propre archevêque sont calomniés. Le curé de la cathédrale, qui est aussi directeur d'un centre d'accueil pour ces mineurs, a été menacé de mort par un policier ; un communiqué paru dans la presse l'a abondamment calomnié, disant que son centre sert de réserve pour garder le fruit des vols, et aussi qu'il abuse sexuellement de ces enfants. La persécution contre ceux qui essaient de servir les pauvres utilise tous les moyens.

 

Bonne année 1989 ! Que le deuxième centenaire de la Révolution française renouvelle notre volonté de défendre les droits de l'Homme et de trouver des voix nouvelles pour notre humanité qui a tant besoin d'espérance. Bien fraternellement à tous.

 

Gaby

 


[1] Les posseiros sont de petits propriétaires dont les terres sont revendiquées et envahies par les gros.

[2] Pour ceux qui ne seraient pas encore au courant : « Lumen 2000 » est un projet d’évangélisation par satellite, depuis Rome. Outre l'aspect financier critiquable, ce qui fait beaucoup plus peur encore c'est le fait qu'un projet d’évangélisation aussi centralisé aura bien du mal à tenir compte des particularités de chaque continent et de chaque peuple. Et le respect de chaque Église ?

 

 

 

ECOS DE VITÓRIA Nº 24

 

22 DE DEZEMBRO DE 1988

 

 

 

Caros amigos que,

apesar das aparências,

não esqueço, nem um pouco,

 

Este número 24 foi programado para setembro de 88 (ou, no mais tardar, para outubro). E eis que chega o Natal! Quando vocês receberem, saberão que terei pensado em vocês no Natal e no ano novo. Sejam FELIZES! Possamos VIVER NA VERDADE!

SOBRE UM CRIME

Li um comunicado do Padre Duchêne, Bispo de Saint-Claude, sobre um assassinato de uma menina no Jura, no último verão, e apreciei a preocupação do Bispo de comungar com o sofrimento da família afetada pelo crime.

Não se pode comparar, mas gostaria de dar a vocês uma pequena ideia daquilo que se vive aqui como VIOLÊNCIA. Não para julgar, mas para dar a vocês, talvez, ainda mais motivos para lutar contra as raízes da violência. A cada dia, os jornais locais relatam vários crimes cometidos, tanto na cidade como no campo, somente no nosso pequeno Estado de 2 milhões e 300.000 habitantes aproximadamente. Só nos bairros onde trabalho não se passa sequer uma semana sem que haja um ou vários crimes. Ontem, um padre que trabalha em um bairro de aproximadamente 35.000 habitantes na nossa cidade, me dizia que em uma única semana houve 14 assassinatos (quatorze!). Por quê? A miséria crescente, a droga que se espalha, a vingança, o álcool, a promiscuidade, a ineficácia da justiça (isso existe?)... Quem mata? Bandidos, pobres, a polícia (muitas vezes), os pistoleiros dos grandes proprietários...

Na semana passada, a alguns quilômetros, um casal foi assassinado em casa na presença de três crianças (6 anos, 5 anos, 18 meses). Por volta das 10 horas da noite os vizinhos escutaram os tiros, mas ninguém ousou ir ao local antes da 7 horas da manhã. Quem ousaria condenar? A obscuridade é tamanha, o medo é tão grande, os riscos tão reais! Quando as primeiras testemunhas chegaram, o pequeno Zezinho, de 18 meses, estava brincando de cavalinho sobre um dos cadáveres.

 

A FILA DA MORTE

Sob esse título, o jornal local “A Tribuna” (conservador) escreveu no dia 10 de dezembro: “Atingido a bala, à porta de sua casa de Belém, um advogado dos ‘posseiros’ morreu” (mais um). (NOTA: os posseiros são pequenos proprietários cujas terras são reivindicadas e tomadas pelos grandes). Um após outro, esses advogados conhecem todos o mesmo fim, formando uma fila macabra que se estende em todo país. João Carlos Batista, mais um nome que vai figurar nas publicações estrangeiras e na imprensa brasileira. Os responsáveis do assassinato não foram identificados, e não há pistas que conduzam a eles, segundo a polícia. Mas a verdade é outra. O pistoleiro pode não ser conhecido, mas os responsáveis, facilmente identificáveis, não faltam...

O presidente da Ordem dos Advogados do Brasil que foi há pouco no Bico do Papagaio – na confluência sangrenta dos Estados de Goiás, Pará, Maranhão e Amazônia[1] – constatou que lá há aproximadamente 10 assassinatos POR SEMANA. Mas na delegacia de polícia há somente uma única investigação em curso!!!

A Pastoral da Terra, entretanto, tem conhecimento de uma lista de mais de 20 advogados e líderes dos posseiros marcados para morrer. É a fila da morte. Como a fila que, em outro país, se formava diante das câmaras de gás.

Não se trata de uma questão de reforma agrária, de qualquer maneira rejeitada pelos membros da Constituinte que se venderam. Trata-se de uma questão do direito à Vida que estes advogados e líderes dos posseiros perdem sob as sentenças de MORTE. E supomos ainda que há falta de heroísmo no Brasil. É QUE OS HEROIS NOS SÃO REVELADOS SOMENTE SOB A FORMA DE CADÁVERES.

* * *

FRANCISCO DOMINGOS RAMOS, mártir da nossa região, morto no dia 5 de fevereiro último por causa de sua luta e sua fé, (temos o direito de chamá-lo Mártir, sem esperar uma canonização): toda a população não tem nenhuma dúvida quanto ao nome do grande proprietário que fez com que o matassem (ver EV nº 23, página 6), mas a “Justiça” (????) decidiu que não conhecia os culpados.

 

 

"NÃO TENHAMOS MEDO DAS DEMISSÕES!"

Ailton é membro ativo da Pastoral da Juventude de Flexal 2. Ele militou em favor de uma chapa sindical que perdeu. Sem nenhum motivo, ele foi demitido. Ele terá dificuldade de achar outro emprego, porque ele é deficiente de uma perna; e, no entanto, sua família tem necessidade de seu salário. Eis aqui a carta que ele enviou a seus ex-colegas de trabalho, no dia 6 de setembro:

“Venho, através desta carta, dar esclarecimentos sobre minha saída desta empresa. Estou muito triste de ter que deixar os amigos, mas ao mesmo tempo estou muito feliz de ter sido capaz de fazer reagir o poder e fazer com que eles pensem em mim na minha área de trabalho... cada dia a mais os poderosos se preparam para nos vencer.

Nós não devemos ter medo das demissões. Estou pronto a lutar e mesmo a morrer estrangulado a fim de conquistar uma sociedade de igualdade. O que me torna mais triste é ver o salário de miséria que nós recebemos, as crianças com fome, os velhos ganhando uma miséria: e ninguém se preocupa com esta situação!

É por isso que nós não devemos perder a moral, mas continuar a cumprir o papel que Cristo nos deixou. Entrar na luta à luz do Evangelho, procurando a libertação de todo o povo que sofre e é marginalizado pelo sistema onde nós vivemos.

É por tudo isso que nós devemos doar nossa vida, que nós devemos acabar com nosso egoísmo e fazer alguma coisa para os pequenos. Sejamos conscientes. Não tenhamos medo de gritar em nome de nossos direitos.

CRISTO DIZ: AI DE VÓS SE NÃO AJUDAR SEUS IRMÃOS! POR CAUSA DISSO DERRAMEMOS NOSSO SANGUE A FIM DE PODERMOS SER VITORIOSOS AQUI NA TERRA E NO CÉU.

Um abraço a todos, de seu colega de luta:

Ailton Pereira dos Santos.”

 

 

 

I N F L A Ç Ã O ... I N F L A Ç Ã O ... I N F L A Ç Ã O ... I N F L A Ç Ã O

PODERIAM VOCÊS APENAS ADIVINHAR O ESTADO DE ESPÍRITO DE UM POVO QUE DEVE VIVER COM UMA INFLAÇÃO CALCULADA EM 923% EM UM ANO?

Não! É impossível imaginar. É preciso vivê-lo para compreendê-lo. Insegurança, resignação, desesperança, perda de confiança total nos dirigentes (mas, dirigem eles verdadeiramente este barco bêbado? Os verdadeiros dirigentes vivem no Brasil?), violência, etc.

Alguém me colocou a seguinte questão: “Não compreendo. Uma inflação média mensal de 25% deveria totalizar uma inflação anual de 300%. Por que você diz que é entre 900 e 1.000%?”. Respondo. Pense no efeito “bola de neve”. Repare bem! Suponha uma inflação uniforme de 25% todo o ano, eis aqui o que isto daria:

- um produto de 100 cruzados em 1º de janeiro. Custa Cz$ 125 no fim de janeiro;

- fim de fevereiro: 125 + 25% = 195,31 (ou seja, aumento de 95,31%);

- fim de abril: 195,31 + 25% = 244,14% (aumento de 144,14%);

- e assim sucessivamente até dezembro:

- fim de dezembro: 1.164,15 + 25% = 1.455,19 (aumento de 1.355,19% de inflação).

 

Você compreendeu? Espero que sim.

O aumento acumulado em 88 foi de 923%. Entre janeiro e dezembro, o salário mínimo passou de 4.500 cruzados a 40.425 cruzados (ou seja, um aumento de 798%), mas o serviço de correios, por exemplo, aumentou de 973%. No câmbio oficial, 1 franco francês valia em janeiro 13,10 cruzados (a moeda brasileira); fim de julho, 36 cruzados; em 22 de dezembro, 115 cruzados!

É a ANARQUIA ECONÔMICA TOTAL. O pior é que a alimentação de base tem tendência a aumentar mais rapidamente que o resto: donde ainda mais miséria para os mais pobres!

EM OUTUBRO: os custos com a educação aumentaram em 39,02%!; os custos em transporte: 37,70%; saúde: 32,11%; alimentação: 30,30%; vestuário: 29,68%; habitação: 25,60%.

EM JANEIRO DE 88: para alimentar normalmente uma família de cinco pessoas, seria preciso aproximadamente 1,24 vezes o valor do salário mínimo. EM OUTUBRO: teria sido preciso 1,46 vezes o valor do salário mínimo. Então, do quê vive a maior parte da população?

De junho a outubro, a alimentação aumentou em 221% (a média dos salários, em 140%).

Somente em outubro, a manteiga aumentou 58%; a batata aumentou 62,75%!

               Inútil dizer que as greves se multiplicam, em todas as categorias. Professores públicos do Estado estão em greve há quase quatro meses: a maioria recebe quase um salário mínimo daqui, ou seja, 365 F! Durante esse tempo os deputados de nosso Estado acabam de votar os seus próprios salários para 4 milhões de cruzados mensais (aproximadamente 36.365 F!). Alguns deputados reagiram contra esse aumento e pediram uma ação popular: o povo se revolta diante do escândalo, mas não se organiza para reagir.

O ORÇAMENTO DO BRASIL PARA 1989 FOI VOTADO EM... OITO (8) MINUTOS!!! É verdade que as férias vão começar, é verão! Vejam como a maioria dos políticos do Brasil tem consciência de seu papel importante diante da situação do país!

Uma greve de seis dias resultando em uma promessa de aumento de salário de 153%: é o que aconteceu no começo de novembro em Vitória na CST (Companhia Siderúrgica de Tubarão) uma grande empresa com capital japonês, italiano e brasileiro. Para falar a vocês da importância da empresa, em cinco dias, ela deixou de produzir 54.000 toneladas de placas de aço e deixou de ganhar 15 milhões de dólares!

Somente por causa do mau exemplo o governo não autorizou o salário acordado em seguida às negociações. De novo os siderúrgicos da CST estão em greve estes dias .

EM VOLTA REDONDA (Estado do Rio de Janeiro), houve oficialmente três mortos, assassinados pela polícia, durante um conflito da CSN (Companhia Siderúrgica Nacional). Foi no início de novembro, apenas alguns dias antes das eleições municipais; provavelmente essas mortes pesaram sobre as eleições nos principais centros industriais do país.

O FUTURO DE VITÓRIA

Contamos que a Grande Vitória tem hoje cerca de 1 milhão e 100 mil habitantes. Normalmente, em 2010, deverá ter 2 milhões e 300.000 habitantes. MAS duas grandes empresas devem pelo menos dobrar (uma empresa que produz a celulose e a CST da qual acabei de falar).

Com tudo o que isso implica de pessoal da construção, de comércio, pelos portos de Vitória, com o fato que, num país como o Brasil, para 100 promessas, ao menos 300 a 400 pessoas vêm tentar sua chance (levando a família) e tentando em seguida sobreviver no local sem retornar para onde eles vieram... com todos estes fatores, contam-se oficialmente que a Grande Vitória terá 4 milhões e 600 mil habitantes em 2010 (quase 5 milhões). As empresas fornecem tudo para a produção e para os benefícios. Mas para acolher estes milhões de pessoas suplementares, NADA ESTÁ PREVISTO, NENHUMA INFRAESTRUTURA: NADA! Isto é para lhes dizer as preocupações com relação à higiene, saúde, habitação, educação, VIOLÊNCIA. Toda a propaganda é feita para dizer: isto vai gerar novos empregos! Mas na realidade, analistas começam a dar o alerta. A diocese de Vitória tenta, ainda modestamente, informar, fazer reagir, para impedir a implantação desses projetos ou, pelo menos, fazer levar em conta as necessidades fundamentais da população.

Mas o que podemos nós diante dos gigantes do capitalismo internacional, ajudadas servilmente por uma classe política vendida e sem preocupações com a vida do povo?

No entanto, o que é surpreende é a CONFIANÇA que facilmente existe aqui: os dragões podem ser derrotados! Acredita-se que tudo é possível! Inocência? Talvez um pouco! Mas, sobretudo, FÉ. Pensa-se sempre que o povo unido é capaz de vencer o capitalismo.

O QUE TENHO GASTO COM O DINHEIRO QUE VOCÊS DERAM...

Depois do dia 23 de maio de 1988 (data dos EV nº 23) seja para ajudar na construção de salas ou capelas de comunidades, seja para a organização das assembleias (de comunidades ou da pastoral de Juventude): cerca de 6.160 francos.

E AGORA UM APELO ESPECIAL:

Começamos a construir em Porto de Santana (o setor onde tenho mais trabalhado depois de 1980) um grande centro que se chamará “Centro de Formação Dom Luís Fernandes”. Terá uma grande sala de 28 x 10m, e 7 ou 8 salas de reuniões no primeiro andar, além da secretaria da paróquia. Lembro que este bairro (Porto de Santana e Flexal) é um dos bairros pobres da Grande Vitória, com mais de 50.000 habitantes e 12 comunidades eclesiais de base. Este Centro de formação tornou-se indispensável e nós dispomos ainda de poucos fundos. Então, se vocês quiserem nos ajudar a construir este centro... será verdadeiramente um lugar de conscientização e de organização do povo. É claro, se vocês aumentarem o valor dos donativos, a tesouraria continuará a enviar 10% para o CEFAL (Comitê Episcopal França-América Latina), mas vocês participariam efetivamente de um grande trabalho a serviço da libertação para as comunidades de base.

!! Agradeço desde já pelo esforço que vocês farão

!!para que possa crescer o trabalho de promoção e

!!de evangelização de Porto de Santana, que faz totalmente

!!parte da minha vida.

= = = = =

CORRESPONDÊNCIA:

Com o aumento do número e de importância de minhas atividades, tenho cada vez menos tempo para escrever. E isso eu lamento enormemente. Contudo, alguns entre vocês não perdem as paciência e continuam a me escrever de tempos em tempos. Agradeço-lhes vivamente: receber suas notícias é muito importante para mim!

Em carta escrita em agosto, o Padre Jacques GAILLOT, bispo de Evreux, me disse: “Obrigado, Gabriel, pelos seus Ecos de Vitória. Isso reforça bem a missão! E faz bem se colocar à tua escuta. Lembro esta frase: ‘nada se faz no Brasil sem passar pela consciência religiosa’. Na França, como é difícil perceber que o Evangelho é força de libertação e de transformação! Mas as transformações da sociedade nos obrigam a mudanças. E mais, hoje nosso país é o planeta...”

Sinto-me muito honrado de ter recebido essa carta. E como não expressar aqui, publicamente, quantas tomadas de posições desse bispo (que só conheço por “TC”[2], “Atualidade Religiosa no Mundo”, “Le monde”) me parecem evangélicas e indispensáveis. E se mais homens de Igreja tivessem coragem profética?

Recentemente, meu bispo, dom Duchêne (Saint-Claude), me falou de suas inquietações diante “daquilo que parece se desenhar na América Latina”. “A Igreja vai manchar sua missão e não mais viver – pelo menos se esforçar em viver – tão profundamente quanto possível: ‘os pobres são evangelizados’?”

Obrigado igualmente ao dom Duchêne de partilhar de nossa inquietude diante do que se desenha aqui e que verdadeiramente é MUITO GRAVE. Como o Papa João Paulo II pode fazer discursos tão bonitos sobre os direitos humanos, chamar a trabalhar a serviço da libertação dos pobres, escrever que a “Teologia da libertação é não somente possível, mas necessária", enquanto a Cúria Romana, da qual é ele o chefe, DESTRÓI QUASE SISTEMATICAMENTE TODO TRABALHO EVANGÉLICO?

É preciso dizer, friamente, sem paixão, mas firmemente: Hoje, todas as nomeações de bispos do Brasil se fazem a partir de clérigos que não conhecem nada dos sofrimentos e das lutas do povo, ou mesmo são hostis a esse trabalho. Aqueles que recebem o chapéu de Cardeal hoje, são pessoas conservadoras e clericais; os bispos que recebem cartas de intimidação do Vaticano são bispos profundamente evangélicos e que comungam com as aspirações e as angústias dos pobres. A pastoral de São Paulo está desmantelada, enquanto que o muito conservador Cardeal do Rio é encorajado por Roma no seu trabalho contra a unidade da Conferência Episcopal do Brasil.

Escreve-se, de todos os lados, que o Papa incita os cristãos a transformar o mundo em nome do Evangelho, a ser as testemunhas do Amor de Cristo. É preciso acreditar na sinceridade de João Paulo II. Mas, então, como realizar essa missão profética rejeitando sistematicamente na sombra todos aqueles que vivem em comunhão com os pobres e fazendo a promoção de tradicionalistas, muito mais perto de Lefebvre que de Dom Helder Câmara ou de Dom Oscar Romero?

Muitas pessoas bem promovidas hoje na Igreja, ao final estão menos encorajadas que Marcel Lefebvre que, ele ao menos, reconheceu abertamente seu desacordo com o Concílio Vaticano II.

Dou certo número de aulas no Seminário de Filosofia e Teologia daqui. É triste constatar o quanto, mesmo entre os jovens simpáticos e abertos, a tentação do clericalismo é grande. Volta-se a exaltar o padre, o padre, o padre... Como se o padre pudesse existir sem um povo! E isso vira a cabeça de alguns que, muito rapidamente, veem no sacerdócio uma “promoção social” (quando, infelizmente, não pensam no episcopado desde o Seminário!). E muitos padres jovens, bastante ou muito engajados sobre o plano social ou político, manifestam uma vontade exagerada de defender o “poder do padre” no seio da Igreja. Finalmente, é fácil criticar o poder político como padre, na medida em que não exerce nenhum poder na sociedade. Mas é necessário ser coerente, e não querer exercer o sacerdócio como “um poder”.

Devo dizer que, se cremos sinceramente no trabalho das Comunidades Eclesiais de Base, evitamos facilmente esta tentação do clericalismo. O padre que adquire o espírito das comunidades adquire uma espiritualidade diferente, outra maneira de ser padre. Porque, como diz um documento da CNBB: “as Comunidades Eclesiais de Base são outra maneira de ser Igreja”.

 

 

25 ANOS DE SACERDÓCIO!

As comemorações das minhas “bodas de prata sacerdotal” duraram do dia 19 de junho aos 21 de agosto... E isto – me dirão alguns – não é clericalismo? Bom... creio sinceramente que temos evitado o perigo, PORQUE TUDO ESTAVA NAS MÃOS DOS LEIGOS. Foi ocasião de uma maior tomada de compromisso do trabalho pastoral nos setores onde trabalho.

               É verdade que as pessoas das comunidades deram provas de atenções extraordinárias, organizaram festas cheias de fervor, de amizade, de humor. Cada vez que ia a uma comunidade para uma celebração ou reunião, tinha uma “surpresa”: cantos, bolo de aniversário, presentes... No dia mesmo destas bodas de prata (no dia 29 de junho), convidei para uma celebração em casa, para um aperitivo e um jantar juntos, os padres da área pastoral da qual sou coordenador, o arcebispo e o bispo auxiliar.

O mais forte da festa foi no dia 21 de agosto em Porto de Santana, com a presença dos membros da minha família e amigos que me visitaram em agosto. Uma celebração de mais de três horas, as pessoas em pé corajosamente sob o sol. Sob o sol. Tudo foi surpresa para mim, até as pequenas peças de teatro que marcaram a celebração (criadas a partir de informações que eles conseguiram obter sobre minha vida). Uma equipe de leigos da pastoral vocacional (jovens e adultos) montou alguns círculos bíblicos sobre a vocação, a partir de minha própria vocação, para preparar espiritualmente a grande festa de 21 de agosto.

* Creio poder dizer com toda a verdade que estas festas foram a celebração de um povo cristão em comunhão com seu pastor, e não apenas a festa em honra de um padre.

É BEM DIFERENTE.

 

*** Evoquei a visita de Marie-Thérèse e Joseph Maire, de Madeleine e Jacques Marteau, de Marisa e Etienne Piard.

Para mim, é sempre uma grande alegria acolher as pessoas que aceitam se colocar à escuta dos pobres (este foi o caso) e APRENDER (no lugar de fazer apenas turismo). Vocês podem ainda aproveitar de minha presença aqui! Madeleine me dizia antes de partir: “Você me conhece: não sou uma revolucionária, nem na Igreja, nem na vida política. Mas agora, que não me venham falar mal de seu trabalho aqui, nem me dizer que as comunidades de base são do comunismo ou de coisas assim! Você pode estar certo que eu os defenderei. É verdadeiramente um trabalho formidável que se faz aqui!... E quando vemos a coragem e o sorriso destas pessoas que vivem em condições tão miseráveis...!”.

 

*** Obrigado a estes seis visitantes (entre outros, porque outros já passaram). Obrigado pelo testemunho que vocês quiseram dar na Europa sobre a Igreja das Comunidades Eclesiais de Base e a teologia da Libertação. Necessitamos de vocês, sobretudo neste momento em que os chefes longínquos julgam SEM SABER A VERDADE.

 

ELEIÇÕES MUNICIPAIS

               Não falarei longamente sobre isso porque esta carta já está longa. Somente algumas observações:

  1. É verdade que, em algumas grandes cidades (incluindo a nossa capital, Vitória) o Partido dos Trabalhadores (PT) marcou pontos. É o partido o mais à esquerda, com uma grande proporção de cristãos.
  2. É preciso, no entanto, relativizar a importância desta vitória da esquerda, por vários motivos. Primeiro, a ausência da consciência política de muitas pessoas do povo, acostumadas com políticos desonestos, que votaram no PT mais por rejeição aos políticos tradicionais que por convicção e adesão ao projeto socialista do PT.
  3. A Igreja fez, mais uma vez, um trabalho excepcional para tornar o povo mais consciente, para que ele reflita e rejeite os candidatos sem escrúpulos. Ela parcialmente conseguiu. E ainda, certas Igrejas protestantes evoluíram um pouco no bom sentido.
  4. Bispos – e não poucos – reconheceram abertamente, depois das eleições, que a chegada de trabalhadores no poder é uma coisa boa. Muitos bispos aplaudiram a vitória do PT. Dom Helder Câmara disse: “Não vejo como podem dizer que o sistema capitalista seja mais próximo do cristianismo”. E acrescenta: “acontece que o socialismo chegou no Brasil vestido de comunismo, e  o marxismo veio com uma exigência absurda de que um comunista deveria ser um ateu militante... O cristo me basta para me inspirar”. Ele acrescentou que pessoalmente ele não é comunista.
  5. As eleições dão lugar a fraudes enormes, e que parecem quase normais para a maioria das pessoas. Em muitos lugares as eleições municipais se passaram sob a proteção da polícia. No nosso município de Cariacica (entre 120.000 e 130.000 eleitores!) foi necessário contar as cédulas[3] duas vezes (na segunda vez sob a proteção da polícia armada). Aqui, é preciso 10 a 15 dias em média apurar as cédulas. Inútil dizer que os “riscos de erro” são múltiplos. A lei eleitoral é tal que um juiz eleitoral interpreta de uma maneira e num tribunal eleitoral vizinho, outro juiz interpreta totalmente diferente (e a decisão de um juiz é soberana! E ele não se corrompe jamais, é claro!!!!!)

 

“LUMEN 2000”

“Lumen 2000 divide opiniões na Igreja” intitula o jornal da Arquidiocese de São Paulo. Quatrocentos milhões de dólares (vindos de onde?) para evangelizar “à moda da Renovação carismática e da Opus Dei! Isso não tem grande coisa a ver com a opção preferencial pelos pobres. Não tem provavelmente NADA A VER com a teologia da Libertação. É certamente uma arma eficaz na mão daqueles que, na Cúria romana, querem acabar com os “erros do Concílio Vaticano II” e voltar ao centralismo (não democrático) dos anos 50 na Igreja.

Esperamos que o Santo Espírito saiba, uma vez mais, desempenhar um bom trabalho contra aqueles que creem mais no dinheiro que no Espírito Evangélico e nos pobres para evangelizar! O Santo Espírito já soube criar a surpresa com João XXIII e Vaticano II. Oremos para que ele não espere muito antes de nos proporcionar outras também boas surpresas.

Nota: Para aqueles que ainda não estão sabendo: “Lumen 2000” é um projeto de evangelização por satélite, a partir de Roma. Outro aspecto financeiro criticável, o que faz mais medo ainda, é o fato de que um projeto de evangelização tão centralizado terá dificuldade de dar conta das particularidades de cada continente e de cada povo. E o respeito a cada Igreja?

 

CRIANÇAS E ADOLESCENTES DEPORTADOS

A polícia de nosso Estado “deportou” 14 menores para o Rio de Janeiro (a aproximadamente 500 km de Vitória) em maio último. A caminho eles foram espancados, alimentados com pão e álcool e deixados no Rio, ameaçados de morte se eles voltassem para Vitória. Os responsáveis da Pastoral do Menor da diocese de Vitória e do Movimento dos Meninos e Meninas de Rua denunciaram o caso. Uma comissão de deputados do Estado foi criada. Os responsáveis da polícia devem comparecer para responder às acusações.

O que será isso?

Enquanto se espera, toda uma campanha de difamação é lançada contra aqueles que se ocupam dos meninos que dormem na rua. A Igreja e nosso próprio arcebispo são caluniados. O padre da catedral, que é também diretor de um centro de acolhimento para esses menores, foi ameaçado de morte por um policial; um comunicado divulgado na imprensa caluniou fortemente esse centro de acolhida, dizendo que serve de depósito para guardar o fruto dos roubos e também que o padre abusa sexualmente dessas crianças. A perseguição contra aqueles que tentam servir aos pobres utiliza todos os meios.

Feliz ano novo de 1989! Que o segundo centenário da Revolução Francesa renove nossa vontade de defender os Direitos Humanos e de achar novas vozes para nossa humanidade que tem tanta necessidade de esperança.

Bem fraternalmente a todos.

Gaby

 

[1] Ainda não havia sido criado o Estado do Tocantins. Com a emancipação que ocorreu no ano seguinte (1989), a região do Bico do Papagaio passou a ser do novo Estado.

[2]Témoignage Chrétien (“Testemunho Cristão”: revista mensal).

[3] O voto eletrônico foi implantado no país somente em 1996.

 

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  • : L'association "Les amis de Gabriel MAIRE" a été créée après l'assassinat de Gaby au Brésil le 23 décembre 1989. . A associação "les Amis de Gabriel Maire" foi criada depois da morte do Padre Gabriel em Brasil o 23 de dezembro de 1989.
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