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15 septembre 2019 7 15 /09 /septembre /2019 10:00

Suite de la traduction du livre "Prefiro morrer pela vida a viver pela morte". (voir le plan de livre)

Voici un texte écrit par Zé Vicente le 15 janvier 1990.

Zé Vicente est un chanteur-compositeur de Cratéus.

Qualques semaines avant son assassinat, Gaby avait participé à la fête des 25 ans du diocèse de Cratéus où résidait le père Freddy Kunz. Celui-ci originaire de Suisse, a habité Arbois dans son enfance, ils se sont retrouvés au Brésil.

C'est exactement à la messe de sept heures,
le jour de Noël, que le prêtre a annoncé:
"Ils ont encore tué un prêtre,
Gabriel, qui était à Crateús à la fête des 25 ans !
Il a été tué à Vitória , dans l'Espirito Santo ”.
La terre s’est dérobée sous mes pieds
Les yeux me brûlaient, j'ai frissonné !

 

À la fin de la célébration, profondément ému, j’ai partagé avec tous les présents, 
Le témoignage de ce que j'ai vécu avec vous tous en octobre,
Dans la rencontre si fraternelle suscitée par Gabriel ;
Tout le monde m’a écouté attentivement, tristement.

 

Puis j'ai voyagé à l'intérieur des terres,
En moi, il y avait tout le drame vécu par vous tous :
Chaque nouvelle falsifiée par les médias,
Pour tromper les gens, comme ils l'ont si bien fait ces derniers temps
Dans le pays où tout est permis.
J'ai suivi les événements autant que j'ai pu et tenté souvent de téléphoner au domicile de Joana ou même de Gabriel, pour dire que, par l'intermédiaire de Dárcio, je suis et serai en communion avec chacun de vous.

 

J'avoue que je n'ai pas écrit auparavant
Parce que je n'avais pas le courage de dire quoi que ce soit à quiconque.
Ces crimes, cette orgie de mort et d'iniquité,
Anesthésient notre corps et paralysent notre âme,
Notre rêve, notre espérance !

 

J'ai lu et relu les dernières lettres de Gabriel,
J'ai rendu visite à la famille de João Freire
Là où il était hébergé en août, à Crateús,
Ils m'ont montré les photos qu'il a envoyées,
Nous avons commenté, nous avons pleuré, nous nous sommes révoltés ensemble.

 

Comment peut-on annoncer la libération
Si elle prend racine dans la mort et dans le meurtre ?
Triste société qui ne supporte pas la moindre dose d'amour
Pour la cause de ses opprimés !
Misérable démocratie dirigée par des criminels,
Tristes sires vêtus d'impunité et de lavage de cerveau !

 

Gabriel, à la fois homme et ange, inquiet,
Plus prophète qu'ange, qu'aucun homme ordinaire,
Que n'importe quel prêtre ordinaire de notre Eglise si fragile,
Si souvent timorée et divisée
Dans ces terres de tant de cris, de tant d'horreurs.
Dans le message de Noël que j'ai envoyé à Gabriel et à vous,
Parvenu après sa mort, j'ai dit et je répète :
"Non, ce n'est pas une nuit à s'endormir ! ..."

 

Frappe à notre porte, Gabriel !
Crie à notre conscience,
Teins dans les couleurs dérangeantes du sang du martyr
Nos autels, les fleurs de nos champs,
De toutes les terres illégalement accaparées qui seront reconquises,
Les fruits sur nos tables,
Les vêtements sur nos corps ! ...

 

Que l'ultime lumière de ton regard soit, à nos yeux, le rayon-laser
 de la vie et de l'engagement révolutionnaire.

 

Que ton dernier soupir
Soit un souffle nouveau dans notre cœur :
Nous voulons nous battre de toutes les manières
Contre le crime organisé, manigancé
Au nom du maudit ordre capitaliste de notre pays.

 

Cariacica !
Porto de Santana ! Flexal ! Vila Velha !
Espírito Santo baigné de larmes !
“Beau et triste Brésil” ...
Assez ! Ça suffit ! A bas la toute puissance du pouvoir des messieurs de l'UDR (Union démocratique des Ruralistes) des dominants et corrompus industriels et maharajas du capital dollarisé ! Et toute la CIA !
Que soit jugé le commanditaire et l’exécutant,
Les trafiquants de mort et de crime organisé
Et  leurs agents corrompus ! Immoraux ! ...

 

Au plus profond du cœur du chrétien,
À la table autour de laquelle chante la communauté
Et partage la Bonne Nouvelle de la Vie et le Pain du Royaume de la Grâce Divine,
Nous ne célébrons pas les louanges à la haine, au crime, à la vengeance,
Mais nous ne partageons pas non plus la moindre goutte de lâcheté,
De mensonge, de complot ou de trahison !

 

JUSTICE !
C'est ce que nous voulons, nous réclamons, nous implorons en suppliant,
Au nom de Gabriel, Josimo, Santos Dias et toute cette liste de martyrs,
Qui sont nos meilleurs et plus grands compagnons !
JUSTICE ! Maintenant !
Pour les agriculteurs, les habitants des favelas, les ouvriers, les mineurs,
les femmes marginalisées, pour tous les travailleurs !
N'était-ce pas le rêve concret et l'acte de foi de Gabriel et le nôtre aussi ?
Nous resterons unis, fermes, même en SANGLOTANT encore !

 

Zé Vicente 15/01/1990

Affiches reçues du Brésil
Affiches reçues du Brésil

Affiches reçues du Brésil

Carta aos irmãos de Gabriel, que são meus também.

 

Foi exatamente na missa das sete
no dia de natal, que o padre  anunciou:
“Mataram mais um padre,
Gabriel, que esteve em Crateús na festa dos 25 anos!
Foi morto em Vitória – ES”.
A terra fugiu dos meus pés
Meus olhos arderam, estremeci!

 

No final da celebração anunciei para todos os presentes
O meu testemunho convictamente comovido
Do que vivi com todos vocês, no mês de outubro,
Num encontro tão fraterno promovido pelo Gabriel;
Todos me escutaram atentamente, tristemente.

 

Depois viajei para o interior,
Comigo foi todo o drama vivido por todos vocês.
Cada notícia falsamente montada pela mídia, 
Para tapear o povo, como tão bem tem feito nestes últimos tempos
No país do vale-tudo.
Acompanhei o que pude e tentei muitas vezes ligar no telefone da casa da Joana ou mesmo do Gabriel, para dizer, através do Dárcio, que eu estou e estarei em comunhão com cada um de vocês.

 

Confesso que não escrevi antes
Porque me senti muito sem ânimo para dizer
Qualquer coisa a qualquer pessoa.
Estes crimes, este festival de morte e iniquidade,
Anestesia o nosso organismo e imobiliza o nosso ânimo,
O nosso sonho, a nossa esperança!

 

Li e reli as últimas cartas de Gabriel,
Visitei a família de João Freire
Onde ele esteve hospedado em agosto aqui em Crateús, 
Mostraram-me as fotos que ele mandou ,
Comentamos, lamentamos, nos revoltamos juntos.

 

Até quando anunciar a libertação
Se se constitui em razão de morte e assassinato?
Triste sociedade que não suporta a mínima dose de amor 
A causa dos seus oprimidos!
Pobre democracia comandada por criminosos,
Malvados senhores vestidos de impunidade e propaganda!

 

Gabriel, inquieto anjo-homem,
Mais profeta do que anjo, do que qualquer homem comum
Do que qualquer padre comum desta nossa tão frágil igreja,
Tantas vezes tímida e dividida
Nestas terras de tantos clamores, de tantos horrores.
Na mensagem de Natal que enviei a Gabriel e a vocês,
Chegada depois da morte, eu disse e repito:
“Não, não é noite de adormecer!...”

 

Bate em nossa porta, Gabriel!
Clama em nossa consciência,
Tinge com as cores incômodas do sangue-mártir
Os nossos altares, as flores de nossos campos,
De todas as terras griladas que serão conquistadas,
Os frutos em nossas mesas,
As roupas em nossos corpos!...

 

Que a última luz de teu olho seja raio-laser de vida
E de compromisso revolucionário em nossos olhares!

 

Que teu último suspiro
Seja fôlego novo em nosso peito:
Queremos lutar de todas as formas 
Contra a morte organizada, montada
Em nome da maldita ordem-capitalista em nossa pátria.

 

Cariacica!
Porto de Santana! Flexal! Vila Velha!
Espírito Santo de tanto pranto!
“Lindo e triste Brasil”...
Chega já! Basta já! Abaixo todo poder dos bem corados 
E coloridos senhores da UDR, dos prevalecidos e corruptos
Industriais e marajás do capital dolarizado! E toda CIA!
Justiça ao mandante e ao mandado,
Aos traficantes da morte e do crime organizado
E dos seus comprados mensageiros globais! Imorais...


No centro do coração cristão,
Na mesa em torno da qual canta a comunidade
E se comunga na Boa Nova da Vida e do Pão do Reino da Divina Graça,
Não celebramos loas ao ódio, ao crime, à vingança,
Mas tão pouco compartilhamos de qualquer gota de covardia,
De mentira, da trama ou traição!


JUSTIÇA!
É o que queremos, suplicamos, clamamos,
Em nome de Gabriel, Josimo, Santos Dias e toda essa lista de mártires,
Que são nossos melhores e maiores companheiros !
JUSTIÇA! JÁ!
Aos lavradores, favelados, operários, menores,
Mulheres marginalizadas, operários todos!
Não era este o sonho-prática e ato de fé de Gabriel e nosso também?
Seguiremos unidos, firmes, mesmo que ainda S O L U Ç A N D O !

 

Zé Vicente 15/01/1990

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13 septembre 2019 5 13 /09 /septembre /2019 09:27

Le livre "Prefiro morrer pela vida a viver pela morte" est divisé en chapitre. Chacun des chapitres est introduit par un texte poétique écrit par Oscarina. Voici le texte qui accompagne le premier chapitre : 

 

"E de você que falamos"

La nuit apparaît avec la bénédiction du soleil. Son obscurité s'empare de la nature qui, sombre et sinistre, aux aguets, conspire et prépare les pièges de la mort et de la vie. Les pensées prennent des ailes... Dans le creux de l'oreille, les sentiments racontent ce qui se passe ; dans les couloirs obscurs des profits, des turbulences complotent, empêchant la salive de se mêler à la terre et de faire de la boue ; argent et pouvoir cadenassent les chaînes de la peur et font taire le cri de liberté. Dans tous les coins, les larmes inondent les cœurs ; les cris sont étouffés par les pleurs. C'est de toi que nous parlons. Ton souffle s'est modifié, contredisant les archives du destin qui t'ont placé devant nous : multitude assoiffée de justice et de paix. Le jour prend congé, (comme) la vie annonce qu'avec la nuit la mort perfide vient montrer que l'histoire d'un grand homme va devenir la saga d'un peuple en quête du droit à une vie digne et accomplie.

C'est de toi dont nous parlons

A noite surge com a bênção do sol. Sua escuridão apodera-se da natureza que, sombria e sinistra, trama e prepara as armadilhas da morte e da vida. Os pensamentos criam asas... Os sentimentos relatam fatos ao pé do ouvido; circunstâncias gaiatas às espreitas manipulam nos corredores obscuros dos interesses, impedindo que a saliva se misture à terra e faça lama; dinheiro e poder fecham grilhões do medo e calam o grito de liberdade. Lágrimas inundam corações por todos os cantos; gritos se calam sufocados pelo pranto. É de você que falamos. Sua respiração mudou, contrariando os arquivos do destino que te colocaram diante de nós: uma multidão dos sedentos de justiça e paz. O dia se despede como a vida anuncia que com a noite a morte traiçoeira vem mostrar que a história de um grande homem vai torna-se a saga de uma gente em busca do direito à vida digna e plena.


Oscarina Penha da Silveira
 

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23 août 2019 5 23 /08 /août /2019 09:27

Alors que les Brésiliens de Vitoria se préparent activement aux commémorations du 30ème anniversaire de l'assassinant du Père Gabriel Maire, nous voulons apporter notre pierre à ces temps forts. 

Vous avez déjà réservé le 5 janvier 2020 pour participer avec Mgr Vincent Jordy, évêque de Saint-Claude, et avec une délégation de Brésiliens, à un temps de mémoire à l'évêché et chez les soeurs Clarisses. 

Pour nous préparer à ce 30ème anniversaire, nous vous proposons la traduction du livre “Prefiro morrer pela Vida a viver pela morte” édité pour le 25ème anniversaire. Ces paroles, ce sont celles de Gaby, alors qu'il se savait menacé.

Jovanir nous avait fait une présentation de ce livre que vous trouverez en cliquant sur ce lien.

Un livre gardé précieusement dans nos cœurs

Chers amis et chères amies,


C’est avec une affection particulière que nous, un groupe d’amis du père Gabriel Roger Maire, avons décidé de rassembler, dans un livre, des témoignages et des écrits sur sa vie.


Nous avons considéré son expérience de chrétien au côté des membres des petites communautés ecclésiales de base à la périphérie de Cariacica / Viana - ES.


Le contenu de ce livre - bien avant d’avoir été écrit - a été vécu. Il a pris forme, il a plongé dans les luttes et le projet d'un peuple. Pourquoi ne pas dire que ce livre relate le moment où l'Eglise a mis un pied ferme dans les caminhadas, s'est organisée et a fait une avancée en prenant une option : celle de Jésus-Christ ? Nous devons comprendre notre père Gabriel qui s’est inséré et incarné dans l'histoire et la vie des CEBs et la réalité concrète qui avait besoin d’être transformée.


Nous avons eu le privilège de vivre effectivement à son côté dans la pratique religieuse, dans la vie et dans le témoignage de foi avec les chrétiens qu’il accompagnait.


Gabriel était un ami, un compagnon, un confident, on le rencontrait souvent dans des réunions où la lumière de l'Evangile préparait le peuple à avoir une vie cohérente avec les exigences évangéliques dans les luttes, les revendications  et les caminhadas.


Comme de nombreux politiciens, il savait clairement que le Brésil est un pays riche, mais avec des richesses mal distribuées. Ce qu'il voulait, c'était voir les chrétiens se battre pour plus d’égalité dans le monde, agissant pour la vie, par la foi, dans des syndicats, des partis ... Et il rappelait dans toutes ses homélies que tout chrétien, où qu’il se trouve, devait répercuter la voix de Dieu. Et c’est là, dans la conscience et la lutte pour la paix et la démocratie à Cariacica, qu’ils l’ont menacé et ont fait taire sa voix. Le père Gabriel a été brutalement assassiné le 23 décembre 1989.


Nous voulons honorer et remémorer celui qui fut citoyen du monde... un missionnaire français qui n'avait pas peur et qui a déclaré "J'aime mieux mourir pour la vie que vivre pour la mort".


25 ans ont passé ... Qu'est-ce qui a changé? Les CEBs continuent-elles d'appeler à la justice et à l'égalité?


Nous désirons que ce meurtre cruel, commis il y a 25 ans et toujours en attente de justice, ne tombe pas dans l'oubli; et que ceux qui auront la possibilité de lire ce livre connaissent encore mieux l’action du père Gabriel et sa vie avec les habitants des communautés des banlieues.

Par l'équipe organisatrice,
Cleunice Alves de Souza

 


 

Um livro guardado no nosso coração

Queridos amigos e queridas amigas,


É com carinho especial que nós, um grupo de amigos do Padre Gabriel Roger Maire, decidimos reunir, numa só obra, testemunhos e escritos sobre sua vida. 


Lançamos um olhar sobre sua experiência de cristão ao lado do povo das pequenas Comunidades Eclesiais de Base (as CEBs) da periferia de Cariacica/Viana - ES.
Este livro – muito antes de ter sido escrito – foi vivido. Ele foi gerado e banhado nas lutas e no projeto de um povo. Por que não dizer que ele registra o tempo do “pé firme na caminhada”, da organização e avanço da Igreja que fez uma opção: a opção de Jesus Cristo? É preciso compreender o nosso Padre Gabriel inserido e encarnado na história e na vida das CEBs e na realidade concreta que precisa ser transformada.


Somos privilegiados por termos vivido efetivamente ao seu lado na prática religiosa, na vida e no testemunho de fé junto aos cristãos a quem acompanhava.
Gabriel era amigo, companheiro, confidente e se reunia com frequência em preparação do povo à luz do Evangelho, para que nas lutas, reivindicações e caminhadas tivessem uma vida coerente com as exigências evangélicas.


Sabia claramente – como muitos de nossos políticos sabem – que o Brasil é um país rico, porém com má distribuição. O que queria era ver os cristãos na luta por um mundo de igualdade, atuando para a vida, através da fé, nos sindicatos, partidos... E lembrava, em todas as suas homilias, que o cristão precisa ser a voz de Deus onde quer que esteja. E foi aí, na conscientização e luta pela paz e democracia em Cariacica que o ameaçaram e calaram sua voz.
Padre Gabriel foi brutalmente assassinado em 23 de dezembro de 1989. 


Queremos honrar e fazer memória a ele que foi um cidadão do mundo, um missionário francês que não teve medo e disse: “Prefiro morrer pela vida do que viver pela morte”.
25 anos se passaram... O que mudou? As CEBs continuam seu clamor por justiça e igualdade?


Desejamos que esse cruel assassinato, acontecido há 25 anos, ainda aguardando por justiça, não caia no esquecimento; e que aqueles que tiverem a oportunidade de ler esta obra conheça ainda mais a prática e a vida do padre Gabriel junto ao povo das comunidades da periferia.

Pela Equipe Organizadora, 
Cleunice Alves de Souza

 

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24 mars 2019 7 24 /03 /mars /2019 21:56
Hommage à Marielle dans une station de métro à Buenos Aires

La capitale argentine s'est réveillée avec plusieurs rues et avenues portant le nom de la conseillère de Rio assassinée il y a exactement un an (le 14 mars 2018) à Rio de Janeiro. L'initiative fait partie d'une série d'événements qui, partout dans le monde, veulent rendre hommage à Marielle et à son chauffeur Anderson. Une des stations du métro de Buenos Aires a été baptisée "temporairement" du nom de la militante assassinée. 


Dans le journal en portugais "O Clarin" des militants des droits humains en mission en Argentine ont expliqué que ces plaques symboliques avaient été disséminées dans les principales rues et avenues de la cité en une "intervention artistique d'expression politique" faisant partie de diverses actions en souvenir du message transmis par la militante.

(...)


Quelques-unes parmi les associations de droits humains du pays se sont jointes à cette cause, en plus des syndicats, journalistes et personnalités attachés à ce combat pour les droits de tous, entre autres Amnesty International, les Mères de la Place de Mai et les Grand-Mères de Mai, connues partout dans le monde pour leur lutte contre l'impunité des méfaits de la dictature argentine (1976-1983)

 

Voir l'article en portugais ici !
 

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24 mars 2019 7 24 /03 /mars /2019 20:33

Il y a 10 jours, pour le 1er anniversaire de l'assassinat de Marielle Franco, nous vous parlions de Mangueira, l'école de samba qui a obtenu le 1er prix du carnaval de Rio par à superbe hommage à cette conseillère assassinée. (voir ici)

Graciene nous a alors envoyé les paroles et leur traduction de la chanson de Mangueira que vous pouvez écouter sur l'article précédent. Merci Graciene !

 

Historia para ninar gente grande
 

Mangueira, tira a poeira dos porões                                       
Ô, abre alas pros teus heróis de barracões
Dos Brasis que se faz um país de Lecis, Jamelões
São verde e rosa, as multidões.


Brasil, meu nego
Deixa eu te contar
A história que a história não conta.                                         No avesso do mesmo lugar
Na luta é que a gente se encontra.


Brasil, meu dengo
A Mangueira chegou
Com versos que o livro apagou
Desde 1500 tem mais invasão do que descobrimento
Tem sangue retinto pisado
Atrás do herói emoldurado
Mulheres, tamoios, mulatos
Eu quero um país 
Que não tá no retrato.


Brasil, o teu nome é Dandara
E tua cara é de cariri
Não veio do céu
Nem das mãos de Isabel
A liberdade é um dragão no mar de Aracati.


Salve os caboclos de julho
Quem foi de aço nos anos de chumbo
Brasil, chegou a vez
De ouvir as Marias, Mahins, Marielles, malês.


Mangueira, tira a poeira dos porões                                       
Ô, abre alas pros teus heróis de barracões
Dos Brasis que se faz um país de Lecis, Jamelões
São verde e rosa, as multidões

 

Historia para ninar gente grande

Histoire pour endormir les grandes personnes

 

Mangueira1,  secoue la poussière des tes cales2 
Oh, ouvre le passage pour les héros de tes bidonvilles
Des Brésils dont on fait  un pays de Lecis3, Jamelões4 
Elles sont vertes et roses, les foules. (Bis)    

 

Brésil, mon nègre
Laisse-moi te raconter
L’histoire que l’histoire ne raconte pas
Le  revers de ce même lieu
C’est dans la lutte que nous nous retrouvons.

 

Brésil, mon chéri,
La Mangueira est arrivée
Avec des vers que le livre a effacés
Dès 1500 il y a plus d’invasion que de découverte
Il y a du sang reteint et foulé
Derrière le héros sous le cadre
Femmes, Tamoios5, mulâtres
Je veux un pays 
Qui n’est pas sur le portrait.

 

Brésil, ton nom est Dandara6 
Et ton visage est de Cariri7
Tu n’es pas venu du ciel
Ni des mains d’Isabel8
La liberté est un dragon dans la mer d’Aracati9.

 

Sauve les caboclos de juillet
Qui ont été de fer dans les années de plomb
Brésil, il est arrivé le moment
D’entendre les Marias, Mahins10 ; Marielles11, « malês»12.

 

Mangueira, secoues la poussière des tes cales
Oh, ouvre le passage pour les héros de tes bidonvilles
Des Brésils dont on fait  un pays de Lecis, Jamelões
Elles sont vertes et roses, les foules

 

 

1  Mangueira = Manguier : Nom de l’Ecole de Samba dont les couleurs sont le vert et le rose. Fondée en 1928.
2  cale en référence aux cales des bateaux négriers
Leci Brandão, chanteuse noire née en 1944
4 José Bispo Clementino dos Santos, connu sous le nom de Jamelão (1913-2008) fut un chanteur de samba, noir, il était aussi  un chanteur dans l’Ecole de Samba Mangueira.
5  Tamoios est une tribu d’indiens tupis présents dans l’actuel Etat de Rio.
6  Epouse de Zumbi dos Palmares (leader des esclaves fugitifs au Brésil) qui se serait suicidé en 1694 afin de ne pas redevenir esclave. 
Cariri est à la fois un adjectif synonyme de force mais aussi le nom d’un groupe indigène et le nom d’une région du nordeste.
La Princesse Isabel do Brasil ( Rio de Janeiro – Brésil -, 1848- Chateau d’Eu –France - , 1921) a signé en 1888 la loi qui a declaré libres les esclaves au Brésil.
9  (nom indigène) : vent favorable,     ville de  l’Etat du Ceara, première Province du Brésil à abolir les esclaves en 1884.
10  Luisa Mahin aurait été une esclave rebelle de l’Etat de Bahia 
11  Marielle Franco (1979-2018), sociologue, politique, féministe elle défendait les droits de l’homme au Brésil.  Morte assassinée .
12  Mâles est un terme utilisé pour parler des esclaves musulmans présents au Brésil

 

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14 mars 2019 4 14 /03 /mars /2019 12:50
Escola de samba Mangueira exibem bandeira estampada com o rosto de Marielle Franco durante desfile na Marquês de Sapucaí - 05/03/2019  (Daniel Ramalho/VEJA.com)

Escola de samba Mangueira exibem bandeira estampada com o rosto de Marielle Franco durante desfile na Marquês de Sapucaí - 05/03/2019 (Daniel Ramalho/VEJA.com)

Il y a un an ce 14 mars, Marielle Franco était assassinée...

 

 - Nous avons appris que ses assassins de Marielle Franco ont été arrêtés cette semaine... mais les commanditaires courent toujours. Rien n'aurait donc changé depuis 1989 ?

 

 - Le premier prix du Carnaval de Rio a été attribué à l'école de samba qui a centré son spectacle sur Marielle Franco (assassinée l'an dernier)  et sur les héros brésiliens non reconnus officiellement :  voir l'article ci-dessous.

 

Pour certains, l'école de danse qui a gagné la première place a réveillé la conscience politique du Brésilien qui semblait tout récemment flirter avec l'extrême droite raciste, misogyne et homophobe.

 

Pour d'autres (un anthropologue du nom de Orlando Calheiro "la samba ne réveille pas une conscience politique, la samba est la conscience politique elle-même, déjà éveillée chez les pauvres et les marginaux".

Avec un hommage à Marielle Franco, Mangueira remporte la première place au carnaval de Rio.

6 mars 2019. Avec un hommage à la conseillère municipale Marielle Franco, c'est la première présentation de l'école de Samba MANGUEIRA qui a obtenu la première place au Carnaval de Rio. C'est dans une atmosphère de commémoration qu'a eu lieu, le mercredi des Cendres, 6 mars, la lecture des notes, entre les directeurs des groupes et les supporters, sur le terrain de l'école. La Mangueira a été en tête dès la première épreuve et a conquis cette année son vingtième titre.


Sixième école à se présenter lors de la deuxième nuit de défilés, dès le lever du jour du mardi 5, le groupe vert et rose s'est confronté aux autres groupes dans des fantaisies et des allégories, mais a ravi l'assistance par un émouvant hommage à Marielle Franco (du PSOL = Parti Socialisme et Liberté), assassinée en mars 2018 dans le centre de Rio. La conseillère municipale de Rio était citée nommément dans la samba la plus chantée de ce carnaval.


Marielle était le personnage central d'un enchaînement qui célébrait des héros populaires brésiliens non reconnus dans la majorité des livres scolaires et autres documents historiques. C'est lors de la partie finale du défilé qu'on atteignit le summum de l'émotion lorsque les coreligionnaires, les familles, amis et supporters de la conseillère se sont mis à agiter des banderoles avec des portraits de Marielle et d'autres leaders populaires tandis que s'élevait une immense banderole du Brésil où le slogan positiviste "Ordre et Progrès" avait été remplacé par "Indiens, noirs et pauvres".


Parmi les porteurs de bannières figuraient deux députés du PSOL. Mônica Benício, la "veuve" de Marielle défilait aussi, portant simplement une chemisette rendant hommage à la jeune femme assassinée.


Marielle était aussi mentionnée dans le groupe qui menait le défilé et qui retournait à l'envers l'histoire officielle : des figures historiques traditionnellement reconnues étaient représentées comme des nains et remplacées par des Indiens et des Noirs. Dans la mise en scène, les nouvelles personnalités élevaient une fillette qui, représentant Marielle, brandissait une écharpe où l'on pouvait lire "PRESENTE". Le leitmotiv "Marielle : presente" est souvent repris en chœur pour rendre hommage à la conseillère assassinée.
 

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18 février 2019 1 18 /02 /février /2019 13:45

"Le coeur de l'évêque doit être avec les pauvres"

Dom Silvestre

Fête en août 1989 pour les 25 ans de sacerdoce de Gaby, en présence de Dom Silvestre

Fête en août 1989 pour les 25 ans de sacerdoce de Gaby, en présence de Dom Silvestre

Samedi, nous avons appris le décès de Dom Silvestre. 
 

Dom Silvestre a été archevêque de Vítoria de 1984 à 2004. Il a accompagné le corps de Gaby pour ses obsèques, juste après Noël 1989. Il est revenu à Saint-Claude lors d'une visite ad limina à Rome un peu plus tard. 

Des milliers de personnes se sont succédées dans la Cathédrale de Vítoria, pour rendre hommage à Dom Silvestre. Beaucoup de témoignages et d'actions de grâce... 

En union de prière avec le peuple capixaba.

 

Vous lirez ci-dessous le message de l'actuel archevêque Dom Dario

"VIRTUTE SPIRITO SANCTI"
"PAR LA FORCE DE L'ESPRIT SAINT"

 

Je vous informe, avec une peine immense, qu'à l'aube du 16 février 2019, Dom Silvestre Luis Scandian, Archevêque émérite de Vitória (Espirito Santo) est entré dans la vie de Dieu, après l'avoir distribuée généreusement aux frères de ce monde.


Louons et Remercions le Très Haut pour les 87 ans de la vie de Dom Silvestre, pour les 67 années de sa consécration religieuse, les 60 ans de son ministère sacerdotal et les presque 44 ans de sa vie en tant qu'évêque (qui seront accomplis ce 22 février), dont 20 consacrés à son rôle de pasteur de l'archidiocèse de Vitória, "Par la force de l'Esprit Saint" selon sa devise.


Rendons gloire à Dieu pour les dons qu'il a accordés à Dom Silvestre, dons qu'il a su partager avec ses frères. Louons Dieu pour le témoignage de sa vie de pauvreté et pour s'être consacré courageusement à la défense de la dignité humaine et des droits inaliénables de chaque personne.


Remercions Dieu pour son exemple de Pasteur zélé du peuple de Dieu et pour son attention particulière pour les petits, les pauvres et les affligés. Que désormais Dom Silvestre se réjouisse dans le ciel et récolte, auprès de Dieu, les fruits de son espérance !


Je vous convie tous à élever vers Dieu des oraisons de louange et de gratitude et à prier pour le défunt Archevêque Emérite Dom Silvestre Luis Scandian. Je vous invite tous aussi à participer à la veillée et aux rites funèbres qui seront célébrés dans la cathédrale Métropolitaine de Vitória dès l'arrivée du corps, prévue pour le dimanche 17 à 15 heures. Ensuite le corps sera transporté pour être inhumé à Vila Velha, selon le désir de Dom Silvestre lui-même, auprès de ses parents.
 

Vitória, 16 février 2019

+ DOM DARIO CAMPOS, OFM
ARCHEVEQUE METROPOLITAIN DE VITÓRIA DO ESPÍRITO SANTO

 

Je suis témoin de l'action résolue de Dom Silvestre pendant toute la période politique la plus difficile de notre Etat. Il a été le rassembleur principal des forces ecclésiales, populaires et même politiques, toujours présent dans les actions du Forum "Réagis, Espirito Santo" ! Assurément, il est déjà dans la Lumière de l'Amour !

PE. RENATO PAGANINI
CHANCELIER DE L'ARCHEVEQUE

«VIRTUTE SPIRITUS SANCTI»
Na força do Espírito Santo

Comunico, com imenso pesar, que na madrugada do dia 16 de fevereiro de 2019, Dom Silvestre Luís Scandian, SVD, Arcebispo Emérito de Vitória do Espírito Santo, entregou sua vida a Deus, depois de tê-la dedicado generosamente aos irmãos neste mundo.

Louvemos e agradeçamos ao Altíssimo pelos 87 anos de vida de Dom Silvestre, seus 67 anos de consagração religiosa, 60 anos de sacerdócio ministerial e quase 44 anos de vida como bispo que se completariam no próximo dia 22 de fevereiro, sendo destes, 20 anos dedicados ao pastoreio da Arquidiocese de Vitória, “na força do Espírito Santo”, como era o seu lema.

Glorifiquemos a Deus pelos dons concedidos a Dom Silvestre, e que ele soube partilhar com os irmãos. Louvemos a Deus pelo testemunho de vida de pobreza e por sua dedicação corajosa na defesa da dignidade humana e dos direitos inalienáveis de cada pessoa.

Agradeçamos a Deus por seu exemplo de Pastor zeloso do povo de Deus e por sua atenção especial aos pequenos, pobres e aflitos. Dom Silvestre, agora, se alegre no céu e obtenha o fruto da sua esperança junto de Deus!

Convido todos a elevarem preces de louvor e gratidão a Deus e de sufrágio em favor do falecido Arcebispo Emérito Dom Silvestre Luís Scandian. Convido também a participarem do velório e dos ritos fúnebres, que serão realizados na Catedral Metropolitana de Vitória, assim que o corpo chegar, previsto para início da tarde de hoje. A última missa de exéquias será no domingo, dia 17, às 15h. Depois o corpo será trasladado para sepultamento em Vila Velha, conforme desejo do próprio Dom Silvestre, junto ao túmulo de seus pais.

Vitória, 16 de fevereiro de 2019.

+ DOM DARIO CAMPOS, OFM
ARCEBISPO METROPOLITANO DE VITÓRIA DO ESPÍRITO SANTO

 

- Sou testemunha da determinante atuação de D. Silvestre, durante todo o período mais difícil da política no Estado! Ele foi o principal aglutinador das forças eclesiais, populares e até partidárias, presente sempre nas ações do Fórum Reage E.Santo! Com certeza, já está na Luz de Amor!

 

PE. RENATO PAGANINI
CHANCELER DO ARCEBISPADO

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19 décembre 2018 3 19 /12 /décembre /2018 14:11

 

Vidas pela Vida - Clamor de Justiça

 

Jovanir, qui est venu nous visiter en janvier 2016 avec Darcio et Cleunice, nous écrit ce message pour nous annoncer comment les groupes auxquels il appartient à Vitoria commencent à préparer le 30ème anniversaire de l'assassinat de Gaby Maire.

Preparação-Préparation du 23 décembre 2019 à Cariacica

A vous tous,
les amis du Père Gabriel Maire
du Jura et d'ailleurs.
Salutations dans le Christ, Dieu des Tout-Petits.

 

Le dimanche 16 décembre le groupe "Ecos de Gaby" – qui s'est enrichi d'un nouveau membre : l'artiste peintre Quintanilha – a organisé, sur le lieu de la croix de Gabriel (là où le corps de notre ami a été abandonné) un travail en commun pour nettoyer cet endroit, le remettre en état et le peindre.

Place où a été déposée la voiture de Gaby après sa mort. Lieu de célébration depuis... Photos de 2014 à 2017
Place où a été déposée la voiture de Gaby après sa mort. Lieu de célébration depuis... Photos de 2014 à 2017
Place où a été déposée la voiture de Gaby après sa mort. Lieu de célébration depuis... Photos de 2014 à 2017
Place où a été déposée la voiture de Gaby après sa mort. Lieu de célébration depuis... Photos de 2014 à 2017
Place où a été déposée la voiture de Gaby après sa mort. Lieu de célébration depuis... Photos de 2014 à 2017

Place où a été déposée la voiture de Gaby après sa mort. Lieu de célébration depuis... Photos de 2014 à 2017

Depuis le milieu de cette année 2018 nous avions eu l'idée de réaliser un mémorial sur le mur qui est en arrière de la croix. Nous voulions que ce soit pour la célébration des 30 ans, mais, avec l'arrivée de Quintanilha dans le groupe nous avons été séduits par l'idée de ne pas retarder plus notre désir de mettre en route cette peinture murale.

 

Le groupe s'est réuni le samedi 15 pour nettoyer l'endroit et pour mettre la sous-couche. Le soleil était trop brûlant pour faire autre chose.
Pour éviter la trop forte température, notre groupe propose de revenir sur les lieux le lendemain, très tôt à 6h.
Sitôt dit, sitôt fait, à 6h nous étions tous là (Quintanilha, Penha, Raquel, Joana, Cleunice, Dárcio et moi), pinceaux et peinture en mains.
Le dessin avait été choisi auparavant lors d'une réunion au cours de la semaine, avec le Père Gabriel au premier plan, suivi des autres martyrs (la conseillère municipale de Rio, Marielle, le juge Alexandre Martins, l'écologiste Paulo Vinha, sœur Cleusa).


Tout de suite, sur les lieux, nous décidons aussi de "rafraîchir" l'oratoire qui est là depuis plus de trente ans, abandonné depuis tout ce temps. Nous lui donnons un nouveau coup de peinture et une décoration plutôt populaire, nous référant aux standards des groupes de musique de l'ES. L'oratoire n'a pas encore de statue de saint. Nous envisageons de trouver une statue de N. D. d'Aparecida, Patronne du Brésil ; mais pour ce lieu nous savons que la Communauté locale aimerait rendre hommage à N. D. du Perpétuel Secours, patronne locale. Nous verrons en temps voulu.

En l'espace d'un week-end les artistes ont réalisé une magnifique fresque !!! Que d'émotion ! Bravo à tous !
En l'espace d'un week-end les artistes ont réalisé une magnifique fresque !!! Que d'émotion ! Bravo à tous !
En l'espace d'un week-end les artistes ont réalisé une magnifique fresque !!! Que d'émotion ! Bravo à tous !
En l'espace d'un week-end les artistes ont réalisé une magnifique fresque !!! Que d'émotion ! Bravo à tous !
En l'espace d'un week-end les artistes ont réalisé une magnifique fresque !!! Que d'émotion ! Bravo à tous !
En l'espace d'un week-end les artistes ont réalisé une magnifique fresque !!! Que d'émotion ! Bravo à tous !
En l'espace d'un week-end les artistes ont réalisé une magnifique fresque !!! Que d'émotion ! Bravo à tous !
En l'espace d'un week-end les artistes ont réalisé une magnifique fresque !!! Que d'émotion ! Bravo à tous !
En l'espace d'un week-end les artistes ont réalisé une magnifique fresque !!! Que d'émotion ! Bravo à tous !
En l'espace d'un week-end les artistes ont réalisé une magnifique fresque !!! Que d'émotion ! Bravo à tous !
En l'espace d'un week-end les artistes ont réalisé une magnifique fresque !!! Que d'émotion ! Bravo à tous !

En l'espace d'un week-end les artistes ont réalisé une magnifique fresque !!! Que d'émotion ! Bravo à tous !

Les habitants qui passaient par là nous proposaient de l'aide et montraient leur admiration et leur enthousiasme pour le travail en train de se réaliser. Nous avons vu aussi le nombre de situations de grande pauvreté et d'abandon que compte ce quartier.

Nous terminons la peinture à 13 h., sous un soleil brûlant.

Nous reviendrons ici le 23 décembre, faisant mémoire de Gabriel et de tant d'autres ; nous serons en communion avec vous tous.
J'envoie quelques photos.

Padre Gabriel, Presente !
 

Jovanir Poleze
 

Preparação-Préparation du 23 décembre 2019 à Cariacica

A todos vós,
Os amigos de Padre Gabriel Maire
do Jura e de outros infinitos lugares.
Saudações em Cristo, Deus dos Pequenos!

 

    No domingo, dia 16 de dezembro, o Grupo Ecos de Gaby - que ganhou um novo membro, o artista plástico Quintanilha - realizou no local da cruz de Gabriel (onde o corpo do nosso amigo foi abandonado) um mutirão de limpeza do local, sua higienização e pintura.


    Desde meados do ano vínhamos construindo a ideia de realizar um mural-memorial na parede atrás da cruz. Queríamos que fosse para a celebração dos 30 ANOS, mas ficamos empolgados com a ideia, de tal forma que, com a chegada de Quintanilha ao grupo, não tivemos como segurar mais o desejo de realizar o mural.


    O grupo se reuniu no sábado, 15, para limpeza do local e para fazer a pintura de base: O sol estava muito forte para fazer algo além disso. 
     Para evitar o calor intenso, o Ecos de Gaby se propôs a estar novamente no local no dia seguinte, bem cedo, às 6h.
    Dito e feito. às 6h estávamos todos no local (Quintanilha, Penha, Raquel, Joana, Cleunice, Darcio e eu), pincéis e tintas nas mãos.
    O desenho havia sido decidido em reunião anterior, durante a semana, tendo Padre Gabriel em primeiro plano, seguido de outros mártires (a vereadora Marielle, o juiz Alexandre Martins, o biólogo Paulo Vinha, a Irmã Cleusa).


    Ali, na hora, decidimos dar um novo "rosto" também ao oratório que ali existe há mais de trinta anos, estando abandonado ao longo de todo esse tempo. Demos-lhe nova pintura e uma decoração bastante popular, fazendo referência aos estandartes das bandas de congo capixabas. O oratório ainda não tem uma estátua de santo. Pensamos em colocar uma estátua de Nossa Senhora Aparecida, Padroeira do Brasil; mas ali soubemos que a Comunidade Local gostaria de homenagear Nossa Senhora do Perpétuo Socorro, padroeira local. Vamos ver se conseguimos a tempo.


    Os moradores que passavam deixavam o seu apoio e demonstravam sua admiração e seu entusiasmo pelo trabalho que estava sendo realizado. Vimos também o quanto de situações de grande pobreza e de abandono existe em seu meio.
    Concluímos a pintura às 13h, sob sol escaldante.
    Estaremos ali novamente neste dia 23 de dezembro, fazendo a memória de Gabriel e de tantos outros; estaremos em comunhão com todos vocês.
    Envio algumas fotos.


    Padre Gabriel, Presente!


Jovanir Poleze
 

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18 décembre 2018 2 18 /12 /décembre /2018 07:52

Personne ne lâche la main de personne.

Petite explication au sujet du logo choisi pour l'affiche de la journée des droits de l'homme : la comenda Padre Gabriel à Cariacica.

 

Origine de ces explications (em portugues)

“Ninguém solta a mão de ninguém”

Personne ne lâche la main de personne.


Peu après l'élection de Jaïr Bolsonaro une image s'est mise à circuler sur les réseaux sociaux. Ce dessin nous montre deux mains entrelacées sur une rose, avec ce message : "Personne ne lâche la main de personne."
La publication de messages sur les réseaux sociaux est devenue virale au Brésil à la fois chez les politiques et les célébrités ainsi que chez des artistes qui soutenaient la candidature de Fernando Haddad du PT (qui n'a pas été élu).
Sur Instagram, c'est Thereza Nardelli  (jeune fille de l'Etat du Minas Gerais) qui est arrivée en tête d'un concours de dessin.  L'artiste avait été surprise du succès de son dessin. La phrase, c'est sa mère qui la lui avait dite à un autre moment de sa vie, afin de mettre sa fille en confiance. Thereza s'est souvenue de la phrase que sa mère lui avait dite :"On passe un moment difficile dans notre vie personnelle, mais le pays aussi est passé par de grandes difficultés." Et là elle s'est tournée vers moi et m'a dit : "Personne ne lâche la main de personne".
Elle conclut : "Je crois que ce dessin s'est répandu à cette vitesse parce qu'il représente le réconfort, la tendresse, tu comprends ? il veut dire que nous ne sommes pas seuls. Qu'il y a quelqu'un tout près de nous et que l'on peut vraiment compter l'un sur l'autre. "
 "Je suis trop heureuse de participer d'une façon positive" avait écrit Thereza sur Instagram.

Traduction libre  
 

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12 décembre 2018 3 12 /12 /décembre /2018 20:24

Depuis plusieurs années à Cariacica, la journée des Droits de l'Homme est l'occasion d'honorer des défenseurs des droits humains par le remise solennelle d'une insigne "la Comenda padre Gabriel".

Voici un compte-rendu traduit du portugais par Graciene. Obrigada Graciene !

Comenda Padre Gabriel à Cariacica

La session solennelle à propos de la Journée Internationale des Droits Humains, événement  traditionnel du calendrier de la Commission Parlementaire des Droits humains du Conseil Municipal de Cariacica (État de Espirito Santo au Brésil), a eu lieu à  Vitoria mercredi dernier ( le 05/12). Elle est présidée  dans cette période bisannuelle de 2017-2018 par le Professeur Elinho, Conseiller municipal.

 

Construit à plusieurs mains dès sa conception, l’événement a compté sur le soutien de plusieurs  personnes et institutions de la société civile – et il faut souligner l’étroit dialogue et notre remerciement à l’Association Père Gabriel Maire, qui a reçu la mission d’élire 7 des 10 noms de personnalités honorées  qui ont reçu pendant la solennité l’insigne Père Gabriel Maire, la plus grande distinction dans le domaine des droits humains accordée par le Conseil Municipal de Cariacica aux hommes et femmes qui agissent et luttent pour la vie et la défense des droits de l'homme. 


En plus des noms choisis par l’association, 3 autres personnes ont reçu  l’insigne par le choix du Professeur Elinho,  ces noms étant définis en concertation avec les autres secteurs de la société civile,  mouvements populaires et religieux.

 

D’autres personnes et entités ont aussi été félicités  pendant la cérémonie, par le moyen d’une mention de félicitation attribuée  à plus de 40 personnes et institutions pour leur action dans la défense des droits de l'homme, parmi elles : des Conseils Municipaux des droits, des Conseils de tutelle, des institutions religieuses et des représentants des minorités comme les femmes, les religions d’origine africaine, les noirs, les LGBT, les  handicapés, les travailleurs et travailleuses ruraux, entre autres.

 

La Session solennelle a eu lieu dans le Centre Culturel Frei Civitella, dans le quartier  Campo Grande, qui a enregistré à cette occasion la  plus grande affluence depuis son inauguration. Ce moment historique en mémoire du martyre du Père Gabriel (qui a eu lieu il y a  29 ans) fut transmis en temps réel sur la page Facebook du Conseiller Municipal Professeur Elinho, donnant d’ailleurs à des personnes honorées absentes à cause d'une mission internationale,  la possibilité de suivre la cérémonie et  honorer ceux de leur familles qui étaient  présents. 

 

L’événement portait le titre «  Personne ne lâche la main de personne » et comme symbole un ruban multicolore donné à chaque invité présent. Il fut clôt par la performance des « Tambours du Congo » (un rythme qui fait partie du patrimoine de Cariacica) et de la banda Cia  Cumby, qui nous a tous enflammés.

Comenda Padre Gabriel à Cariacica
Comenda Padre Gabriel à Cariacica
Comenda Padre Gabriel à Cariacica
Comenda Padre Gabriel à Cariacica
Comenda Padre Gabriel à Cariacica
Comenda Padre Gabriel à Cariacica
Comenda Padre Gabriel à Cariacica
Comenda Padre Gabriel à Cariacica
Comenda Padre Gabriel à Cariacica
Comenda Padre Gabriel à Cariacica
Comenda Padre Gabriel à Cariacica
Comenda Padre Gabriel à Cariacica
Comenda Padre Gabriel à Cariacica
Comenda Padre Gabriel à Cariacica
Comenda Padre Gabriel à Cariacica
Comenda Padre Gabriel à Cariacica
Comenda Padre Gabriel à Cariacica
Comenda Padre Gabriel à Cariacica
Comenda Padre Gabriel à Cariacica
Comenda Padre Gabriel à Cariacica
Comenda Padre Gabriel à Cariacica
Comenda Padre Gabriel à Cariacica
Comenda Padre Gabriel à Cariacica
Comenda Padre Gabriel à Cariacica
Comenda Padre Gabriel à Cariacica
Comenda Padre Gabriel à Cariacica
Comenda Padre Gabriel à Cariacica

Evento tradicional no calendário da Comissão Parlamentar de Direitos Humanos da Câmara Municipal de Cariacica (Espírito Santo, Brasil) presidida no biênio 2017-2018 pelo vereador Professor Elinho, a sessão solene alusiva ao Dia Internacional dos Direitos Humanos movimentou a Região Metropolitana da Grande Vitória na última quarta-feira (05/12).

Construído a muitas mãos desde a sua idealização, o evento contou com o apoio de diversos segmentos e entidades da sociedade civil – e aqui cabe ressaltar o estreito diálogo e o agradecimento à Associação Padre Gabriel Maire, que recebeu a missão de eleger 7 dos 10 nomes de personalidades que receberam, durante a solenidade, a Comenda Padre Gabriel Maire, maior honraria na área de direitos humanos concedida pela Câmara Municipal de Cariacica a homens e mulheres que atuam na luta pela vida e em defesa dos direitos humanos.

Além dos escolhidos pela associação, 3 nomes foram agraciados com a comenda por meio do mandato do vereador Professor Elinho, sendo estes definidos em conjunto com setores da sociedade civil organizada, movimentos populares e religiosos.

Outras pessoas e entidades também foram prestigiadas na cerimônia, por meio da entrega de Moções de Congratulação concedidas a mais de 40 pessoas e entidades por sua atuação em defesa dos direitos humanos, entre elas: conselhos municipais de direitos, conselhos tutelares, instituições religiosas e segmentos representativos de minorias como mulheres, religiões de matrizes africanas, negros, LGBTs, pessoas com deficiência, trabalhadores e trabalhadoras do campo, entre outros.

A sessão solene foi realizada no Centro Cultural Frei Civitella, no bairro Campo Grande, que registrou na ocasião a maior lotação desde a sua inauguração, sendo este momento histórico em memória do martírio de Padre Gabriel (que completa 29 anos em 2018) exibido em tempo real na página do vereador Professor Elinho no Facebook, oportunizando inclusive a homenageados ausentes que estavam em missão internacional acompanharem a cerimônia e prestigiarem seus familiares presentes.

O evento, que teve como lema a frase “Ninguém solta a mão de ninguém” e como símbolo uma fita multicolorida entregue a cada convidado presente, foi encerrado ao som dos tambores de congo (ritmo tradicional de Cariacica) da banda Cia Cumby, que contagiou a todos.  

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23 novembre 2018 5 23 /11 /novembre /2018 00:11
Samba da utopia

Samba "Utopie"

 

Si le monde est pesant

Je vais emprunter

Le mot POESIE.

 

Si le monde devient idiot

Je vais prier pour que pleuve

Le mot SAGESSE.

 

Si le monde retourne en arrière

Je vais écrire sur une affiche

Le mot REBELLION.

 

Si les gens perdent courage

Je vais cueillir au verger

Le mot PERSEVERANCE.

 

S'il arrive enfin

Qu'entre dans notre jardin

Le mot TYRANNIE

 

Prends le tambour et le ganza

Allons crier dans la rue

Le mot UTOPIE.

Ceumar, Jonathan Silva

Se o mundo ficar pesado
Eu vou pedir emprestado
A palavra POESIA.

 

Se o mundo emburrecer
Eu vou rezar pra chover
Palavra SABEDORIA.

 

Se o mundo andar pra trás 
Vou escrever num cartaz
A palavra REBELDIA.

 

Se a gente desanimar
Eu vou colher no pomar
A palavra TEIMOSIA.

 

Se acontecer afinal
De entrar em nosso quintal
A palavra tirania.

 

Pegue o tambor e o ganza
Vamos pra rua gritar
A palavra UTOPIA

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22 juin 2018 5 22 /06 /juin /2018 15:23
Photo du padre Amaro et de soeur Dorothy (https://marceloauler.com.br)

Photo du padre Amaro et de soeur Dorothy (https://marceloauler.com.br)

Deux poids, deux mesures : est-ce cela la Justice ?

em portugues aqui !


Quelques heures avant que la CPT ne lance, à Brasilia, le 4 juin 2018, l'édition de "Conflits dans  la campagne brésilienne" pour l'année 2017, le Tribunal de justice de l'Etat du Para a rejeté à l'unanimité la demande d'habeas corpus réclamée pour le Père José Amaro Lopes Souza, de la CPT (Commission Pastorale de la Terre), le maintenant ainsi éloigné d'Anapu (Para) où son travail pastoral apporte une aide aux communautés paysannes. Dix jours auparavant, le ministre Marc Aurélio de Mello, du Tribunal Suprême Fédéral, avait accordé cet habeas corpus à Regivaldo Pereira Galvão, le "Taradão", condamné en seconde instance en tant que commanditaire de l'assassinat de la Sœur Dorothy Stang, de la CPT, en 2005 à Anapu.


L'assassinat de Sœur Dorothy en a fait une martyre et une icône qui redonne des forces au combat pour la terre et pour la défense de l'Amazonie. La cartel criminel qui l'a tuée utilise une stratégie différente face au Père Amaro, qui poursuit avec énergie et courage le travail pastoral de Sœur Dorothy. Ils se sont mis à attaquer sa dignité humaine afin de le détruire moralement.


L'ensemble des accusations contre le Père, selon les constats de l'enquête élaborée par la Police civile d'Anapu, se base sur des affirmations qui viennent du Syndicat Rural d'Anapu et de plus de vingt fazendeiros (gros propriétaires terriens) de la région, qui seraient désireux de s'emparer définitivement des terres publiques détournées pour les Projets de Développement Durable au profit de centaines de familles paysannes.


Au Tribunal, sans aucunement prendre en compte les arguments présentés par la défense, la Juge d'instruction a voté pour le refus de l'habeas corpus, maintenant le Père en prison, vote suivi par tous les autres juges. Le Père Amaro a une nouvelle fois été accusé d'être à l'origine de "troubles sociaux" à Anapu et d'être le chef d'un groupe armé dans la région, groupe redouté par le maire, les conseillers et les fazendeiros.  


Le Père Amaro étant maintenu en prison, la violence continue à sévir à Anapu. Le jour même du jugement, un paysan de plus a été assassiné lors d'un combat pour la terre, le jeune Leoci Resplandes de Sousa. Encore un s'ajoutant aux quinze travailleurs assassinés dans cette région depuis 2015. Le 9 janvier de cette année, l'oncle de Leoci, Valdemir Resplandes de Sousa dos Santos, avait été lui aussi assassiné ainsi que, en 2015, son cousin Hércules Santos de Souza. A la violence judiciaire s'ajoute la violence physique, pour mener à bien un projet de mort.


Une campagne de haine contre le Père et les religieuses qui continuent le travail de Dorothy et contre la CPT se répand sur les réseaux sociaux depuis cette région d'Anapu.


La Fédération d'Agriculture et d'Elevage du Para (FAEPA), qui réunit fazendeiros, éleveurs, forestiers, petits propriétaires et autres métiers liés au commerce agricole de l'Etat, ont immédiatement célébré joyeusement, dans une Note Officielle, ce refus de l'habeas corpus. Cette note met en évidence le fait que le travail actuel de la CPT, du Père Amaro et des religieuses a été un obstacle à leurs projets par le fait que c'est un travail qui soutient l'organisation et la résistance des paysans et paysannes et dénonce les abus d'autorité et les violences qui leur sont infligées journellement dans ces secteurs.


La direction et la Coordination de la CPT manifestent leur indignation devant une décision qui révèle les contradictions et la partialité du système judiciaire. Comment comprendre autrement la liberté accordée au commanditaire de l'assassinat de Soeur Dorothy, condamné déjà par un Jury populaire et qui a été refusée au Père dont le travail pastoral incommode ses accusateurs, une minorité qui se sent maître du territoire et de la politique et agit sans aucun scrupule afin de maintenir ses privilèges ?


Nous adressons au Père Amaro, aux religieuses d'Anapu et à la Prélature du Xingu notre soutien et notre solidarité. Malgré les menaces et les persécutions, ils ne nous dissuaderont pas d'accomplir notre mission au service des plus petits, les préférés de Jésus de Nazareth, auquel nous voulons être fidèles, même sous les affronts, la perversité et les condamnations.
 

Les paroles suivantes du prophète Isaïe nous réconfortent et nous motivent : 

Malheur à ceux qui décrètent des  lois injustes et à ceux qui écrivent des perfidies, afin de porter préjudice  aux pauvres de mon peuple, de ravir leurs droits aux affligés, de dépouiller les veuves et de déposséder les orphelins ! Que ferez-vous au jour du châtiment, quand, de loin, viendra la calamité ?

Isaïe 10, 1-3

Goiânia, 7 juin 2018


Direction et coordination de la Commission Pastorale de la Terre

 

Traduit en français par les traducteurs de l'association "les amis de Gabriel Maire"

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22 décembre 2017 5 22 /12 /décembre /2017 21:47

 

Célébration des martyrs

 

 

23 décembre : 28ème anniversaire de l'assassinat de Gabriel

En ce 28ème anniversaire de l'assassinat de Gabriel, ses amis brésiliens se retrouveront à Cobi de Cima sur le lieu où Gabriel a été retrouvé agonisant dans sa voiture. En ce lieu, une croix rappelle sa vie donnée. Ils continueront leur célébration dans l'église Saint-Sébastien de Castello Branco. Nous aussi en France, nous pouvons nous associer à leur prière avec les éléments de leur célébration.

23 décembre : 28ème anniversaire de l'assassinat de Gabriel
23 décembre : 28ème anniversaire de l'assassinat de Gabriel

Autour de la croix, ils rappelleront tous ces témoins fidèles qui ont lavé et blanchi leurs vêtements dans le sang de l'agneau : Irmã Cleusa, Francisco Domingos Ramos, Juiz Alexandre Martins  Paulo César Vinha, Verino Sossai, Padre Gabriel, Jean da Cunha...  

Nous aimerions ajouter à cette liste, 

- les témoins de l'assassinat de Gabriel:  Jessé, Maria et leur petite Jessica en juin 1990, 

- les soeurs francomtoises Alice Domon et Léonie Duquet, assassinées en Argentine, il y a tout juste 40 ans...
 

Ecoutons avec eux la musique du chant : Prova de amor

Ce chant accompagnera cette célébration autour de la croix. "Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime."

Ce chant accompagnera cette célébration autour de la croix. "Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime."

Dans l'église Saint-Sébastien, nos amis brésiliens célébreront ces vies données pour la Vie plus forte que la mort, avec des symboles, et des gestes dont ils ont le secret !

 

 

Célébration 2016

Célébration 2016

Prenons avec eux ces chants et ces textes qu'ils ont choisi :

 

- Notre Père des Martyrs - Pai Nossos dos mártires (c'est ici)

 

- Lecture de l'Apocalyse 7, 9-14

Après cela, j’ai vu : et voici une foule immense, que nul ne pouvait dénombrer, une foule de toutes nations, tribus, peuples et langues. Ils se tenaient debout devant le Trône et devant l’Agneau, vêtus de robes blanches, avec des palmes à la main.

Et ils s’écriaient d’une voix forte : « Le salut appartient à notre Dieu qui siège sur le Trône et à l’Agneau ! »

Tous les anges se tenaient debout autour du Trône, autour des Anciens et des quatre Vivants ; se jetant devant le Trône, face contre terre, ils se prosternèrent devant Dieu.

Et ils disaient : « Amen ! Louange, gloire, sagesse et action de grâce, honneur, puissance et force à notre Dieu, pour les siècles des siècles ! Amen ! »

L’un des Anciens prit alors la parole et me dit : « Ces gens vêtus de robes blanches, qui sont-ils, et d’où viennent-ils ? »

Je lui répondis : « Mon seigneur, toi, tu le sais. » Il me dit : « Ceux-là viennent de la grande épreuve ; ils ont lavé leurs robes, ils les ont blanchies par le sang de l’Agneau.

 

- Chant des martyrs de la Terre -Canto dos mártires da terra (c'est ici)

 

- Prophète Gabriel - Profeta Gabriel (nous pouvons le chanter en français ! c'est ici)

 

- Lecture d'extraits du discours du juge Feu Rosa annonçant la prescription du procès. (Clic ici : paragraphes 11, 12, 26, 27, 37, 56, 62, 63, 64)

 

La célébration se terminera par des chants d'espérance en lien avec la fête de Noël si proche !

 

Padre Gabriel ! Presente !

 

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28 novembre 2017 2 28 /11 /novembre /2017 08:45

Ce dimanche 26 novembre, frère Régis Morelon, supérieur de la communauté des dominicains annonce le décès de Henri Burin des Roziers. 

 

Voici son dernier message :

 

Les obsèques du fr. Henri Burin des Roziers seront célébrées le vendredi 1er décembre à 15 heures dans l'église du couvent des Dominicains, 20 rue des Tanneries, 75013 Paris. 

Diffusez au maximum cette nouvelle, comme ce que vous avez fait pour celle de son décès, sans avoir peur des doublons...

Merci pour tous vos messages qui soulignent les merveilleuses qualités d'Henri, ce qui motive d'autant plus l'immense peine que cause son départ.

Très fraternellement à tous

Fr. Régis Morelon

Henri Burin des Roziers, en interview aux éditions du Cerf. (Photo: Youtube)

Henri Burin des Roziers, en interview aux éditions du Cerf. (Photo: Youtube)

Voici l'article que Jelson Oliveira a publié sur son blog. Cet article a été repris par IHU-ADITAL et traduit par les membres des Amis de Gabriel Maire.

Clic ici pour lire la version en portugais.

 

J’ai reçu aujourd’hui, à l’aéroport de Johannesboug, en Afrique du Sud, la triste nouvelle de la mort de Frère Henri Burin des Roziers, frère dominicain qui, pendant plus de 40 ans a travaillé au combat contre le travail esclave, à la lutte pour la réforme agraire et pour les droits humains au Brésil. Henri est mort à Paris, dans le couvent où il a passé les dernières années de sa vie, avec une santé fragile, une attention intacte et une joie que beaucoup lui enviaient. Source d’inspiration pour de nombreuses personnes, Henri avait réuni autour de lui une centaine de gens qui conspiraient et s’inspiraient conjointement, qui se retrouvaient autour de la vie de cet homme qui avait fait de ses actions individuelles les gestes collectifs de lutte et de résistance. Je suis fier d’ajouter mon nom à cette liste.


Sa vie a toujours été une vie politique. Et c’est  cet appel qu’il adressait à tous. Et pour cela, il montrait le chemin qu’il avait lui-même suivi : les grandes utopies de liberté, l’expérience radicale de la foi incarnée et vécue par des hommes tels que Antonio Montesinos et Bartolome de Las Casas, aux premières heures de la colonisation de l’Amérique. Pour son travail, il a reçu prix et honneurs. Mais rien ne lui a retiré son humilité. Il a été, par-dessus tout, un constructeur de ponts, dont le ciment était l’espérance en la lutte pour la justice. Dans cette tâche, il a relié des mondes qui, apparemment ne pouvaient communiquer. Il a fait se rencontrer l’étudiant français de la Sorbonne de mai 68 avec le sans-terre du sud du Para ; il a fait que les jeunes Katangais partagent leur sort avec les jeunes victimes du  travail esclave d’Amazonie ; que des avocats de Haute-Savoie servent d’exemple aux avocats du nord du Brésil ; que les Frères français se voient en Tito de Alencar et dans les jeunes Frères en lutte contre la dictature ; que l’humanisme chrétien rencontre la théologie de la libération ; que Congar, Chenu et le Cardinal Arns (évêque au Brésil) s’asseyent  à la même table ; que le Centre Saint-Yves (de Paris) et la Commission Pastorale de la Terre se reconnaissent réciproquement ; que l’autorité juridique de l’avocat s’unisse à l’autorité morale du religieux ; que le droit rencontre, enfin, les pauvres. Ainsi, Henri a vécu sa vocation jusqu’aux extrêmes et a donné un sens à sa vie comme peu de gens y sont parvenus. (…)


C’est avec des mots (brésiliens) enveloppés dans un accent français et avec des vêtements usés qu’il a fréquenté des tribunaux pour défendre des gens sans défense contre l’impunité. Avocat des causes de la terre, il connaissait de tout près les victimes et leurs souffrances. Il en a fait sa stratégie de combat et n’a jamais perdu courage face aux menaces qu’il avait subies. Au contraire, chaque fois que son nom apparaissait sur les listes de ceux qui étaient « marqués pour mourir » la lumière dans ses petits yeux brillait avec plus de force. Et c’est cette source de lumière qui donnait du courage à ceux qui étaient près de lui.


J’avais 16 ans quand je l’ai vu pour la première fois, il est venu dans ma maison, dans le sud du Tocantins. Bien que ne le connaissant pas et ne comprenant pas bien le pourquoi de sa visite, j’ai senti que cet événement était décisif pour moi. Dès lors, j’ai suivi cet homme autant que j’ai pu. La dernière fois que je l’ai vu, dans sa chambre au couvent Saint Jacques, où se trouve la fameuse bibliothèque souvent visitée par Foucault et tant d’autres, à Paris, il était expansif. Je l’ai laissé à la fenêtre devant laquelle se déployait la frondaison d’un arbre dont il ne se lassait pas de contempler les feuilles dorées venant mourir en douceur contre les vitres de la chambre. Cet arbre automnal préfigurait pour moi le destin de l’homme qui, à l’automne de la vie, se fanait comme les feuilles. Mais comme elles, il déclinait aussi, en beauté, devenant un terreau fertilisant pour d’autres vies. Comme cet arbre, la vie d’Henri s’est prolongée dans son terreau.


Pour ceux qui restent, demeurent encore d’autres saisons, étés et hivers. Nous continuerons à contempler les arbres, attentifs aux saisons, prenant soin du temps qui est le nôtre. Bien qu'une partie de nous soit morte aujourd'hui avec Henri, une autre se rajeunit avec lui. En silence, les yeux mouillés de larmes, nous cueillerons les fruits et les semences fertiles du monde qui viendra. Oui vraiment, cet arbre aura été sa dernière leçon.


Ecrit par Jelson Oliveira, professeur de philosophie dans le Parana, et publié dans son blog : Blog com Jota, 26-11-2017.
 

Ce n'est pas l'arbre que Henri regardait de sa chambre... mais le Ginkgo Biloba de Dampierre riche de nombreux symboles.

Ce n'est pas l'arbre que Henri regardait de sa chambre... mais le Ginkgo Biloba de Dampierre riche de nombreux symboles.

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15 novembre 2017 3 15 /11 /novembre /2017 09:46

ETAT DE L'ESPIRITO SANTO
POUVOIR JUDICIAIRE
CABINET DU JUGE PEDRO VALLS FEU ROSA
Procès n°0023600-20.1998.0.0035
DECISION

 

Pour lire l'original en portugais, Clic ici.

Pedro Valls Feu Rosa (Postado por Elimar Côrtes)

Pedro Valls Feu Rosa (Postado por Elimar Côrtes)

Le juge qui n’a pas connu Gaby donne un résumé de sa vie :
• Sa vie en France (1-2)
• Son engagement au MPCDM (3)
• Son arrivée au Brésil (4-5)
• Sa défense des plus pauvres et les menaces de mort (6-8)
• Son assassinat (9-10)


1.    France, 1er août 1936. Naissance de Gabriel Félix Roger Maire. Dès sa plus tendre enfance sa vocation pour le service de la religion allait se manifester. C'est ainsi qu'à l'âge de 12 ans il a poussé les portes d'un séminaire. Quelques années plus tard le voici ordonné prêtre, en 1963.


2.    Je n'ai pas eu l'honneur de le connaitre personnellement. Mais, en contemplant son œuvre, je puis affirmer sans crainte de me tromper que si un mot peut décrire son apostolat, c'est le mot "force d'âme" - tout au long de son cheminement on a remarqué ses positions fermes contre les injustices et les abus de l'Etat. De la torture à la corruption, du laisser-faire au manque d'attention, chaque manquement des puissants devenait immédiatement la cible de la sainte colère de ce prêtre remarquable.


3.    Ce n'est pas un hasard si, rapidement, il allait être choisi comme secrétaire général du "Mouvement Populaire des Citoyens du Monde" où se retrouvaient tous ceux qui, indépendamment de leur confession, conviction politique ou nationalité, armés de leur seul courage citoyen, voulaient simplement dire "non" - non à l'oppression, non aux armements, non à la misère morale et matérielle.


4.    Le 2 octobre 1980 il a quitté une vie confortable dans son pays pour venir continuer son voyage à Porto de Santana - un lieu alors très pauvre - différent en tout de l'éclat de la Ville-Lumière qu'il a laissée derrière lui avec tant de dévouement.


5.    Dans cette nouvelle phase de son apostolat il se trouva confronté avec ce qui allait être son ennemi le plus redoutable : le mal infiltré dans les institutions, quelque chose que nous pourrions dénommer avec justesse : le "crime organisé".


6.    Mais il n'a pas reculé, notre prêtre si désintéressé. ll ne s'est pas laissé intimider. Presque témérairement, il s'est lancé à la défense des opprimés, cherchant à les conscientiser et à les organiser. Avec tout son cœur il a dénoncé les pratiques ténébreuses de la corruption.


7.    Ne tarderont pas à arriver ici et là, les habituelles "menaces de mort", encore si communes dans ce pays, bien qu'il se soit déjà écoulé quatre décennies (depuis la dictature militaire de 1964 à 1985 ndlt). On imagine ce que cela devait être en ces jours si sombres !


8.    Ce furent des messages, des coups de fil et des intimidations les plus diverses, mais notre prêtre n'a pas reculé d'une semelle - entre l'éclat de la "Ville-Lumière" et l’obscurité des banlieues, il a choisi ces dernières. Avec abnégation, il a choisi d'y rester.


9.    Et voilà que, le 23 décembre 1989, le Père Gabriel Félix Roger Maire est assassiné. ll tombe, victime d'un tir bien ajusté qui l'atteint dans la partie gauche de son thorax. 


10.    Ce fut cela la "récompense" du Brésil pour un prêtre dont l'unique péché avait été de chercher à être une lumière pour ses enfants. C'est ainsi que notre patrie a remercié celui qui est arrivé, apportant dans ses bagages, non pas le mal et la convoitise, mais simplement une immense volonté d'aider !
 

Feu Rosa souligne ensuite le manque de justice au Brésil :
• l’impunité (11-13)
• son intervention contre la prescription (14)

11.    Cependant, ce ne serait pas la dernière indignité que notre pays pratiquerait contre ce prêtre. Il y manquait quelque chose : que ses bourreaux demeurent impunis, que, poursuivi par les ricanements des mauvais, son esprit continue à s'exclamer, avec les vers de Castro Alvez :


Justice, ô Justice,
Où es-tu, que tu ne répondes pas ?
Dans quel monde dans quelle étoile te caches-tu?


12.    Oui, il manquait l'impunité la plus abjecte pour que soit complète la vindicte du mal que tu as osé défier. C'est ainsi que, au terme de 28 longues années, m'est confié le triste rôle de dire à la Société que le Pouvoir Judiciaire ne donnera aucune réponse finale à propos de ce crime. C'est à moi qu'est revenu le devoir humiliant d'annoncer que tout était vraiment prescrit.


13.    J'aimerais, pour des raisons que j'exposerai plus loin, que ceci ne soit pas vrai. Qu'il n'y ait eu aucune prescription. Mais je dois m'incliner devant la froideur de la loi.


14.    Je reconnais que j'ai tenté de donner une interprétation extensive de l'article 116 du Code pénal selon lequel l’allongement du délai de prescription ne court pas "lorsque n'est pas résolue, dans un autre procès, la question de quoi dépend la reconnaissance de l'existence du crime".
 

Feu Rosa souligne les grandes étapes
d’une fausse justice
• pas de nouvelles enquêtes (15)
• statu quo sur le crime crapuleux (16)
• strict délai de prescription (17-19)

15.    ll est clair cependant qu'il n'y a pas d'autre procès, tout au plus y a-t-il eu une demande de nouvelles enquêtes. Outre cela, l'existence du crime n'a jamais cessé d'être reconnue dans ces dossiers, mais on a seulement et uniquement discuté s'il s'était agi d'un crime commandité ou crapuleux, c'est à dire, quelle définition juridique lui donner.


16.    J'ai tenté, également, de soutenir que la prescription n'aurait pas eu lieu en fonction du fait que ce procès soit resté en suspens durant neuf épouvantables années et neuf jours.


17.    Cependant le STF (Tribunal Fédéral Suprême), dans une décision du fait de son illustre doyen, a déjà précisé que les causes d'interruption du délai de prescription n'admettent pas de contestation, ni d'allongement du délai.


18.    Vérifiez :
Les causes qui peuvent interrompre la prescription pénale – définies comme n'admettant pas de contestation, en numerus clausus, dans l'article 117 du Code pénal - sont assujetties au régime de droit strict, ne comportant, en conséquence, ni ajout ni extension analogique (Habeas Corpus n°69.859, relator Ministro Celso de Mello)


19.    Oui, j'ai tenté. Diverses interprétations auraient pu être adoptées, qui auraient transformé la triste réalité qui m'est présentée dans ces dossiers. Mais le fait est que ces interprétations, étant contraires aux lois et à l'orientation du STF, n'auraient fait que prolonger - sous une forme inutile et cruelle, j'insiste - la souffrance de la famille de la victime et l'angoisse des personnes de la bonne société.
 

Feu Rosa relate aussi sa propre expérience de la justice ayant connu des crimes dans sa propre famille ou des personnes proches (20-24)
• son oncle José M. Miguel Feu Rosa assassiné en 1990 (21-23)
• une personne proche : Divino Rosa Vecci assassinée en 1996 (24)

20.    La vie, qui m'a confié ce procès, a été fantasque. C'est peut-être parce que je suis l'unique juge brésilien en état d'évaluer parfaitement l'étendue de la douleur des parents de la victime - l'ayant expérimentée moi-même, à deux reprises.


21.    Je m'explique : le 8 juin 1990 mon oncle regretté, José Maria Miguel Feu Rosa, alors maire d'une des plus importantes communes de cet Etat, a été assassiné, atteint de balles, en même temps que le conducteur de leur moto. Ma famille est passée, au long de ces années, par un calvaire difficile à décrire. 


22.    Nous avons lutté, pendant des années de suite, pour qu'un simple jury soit désigné. Nous en sommes venus à aller au Conseil national de justice, réclamant des mesures qui ont été adoptées, je l'enregistre. Cependant, tout est resté impuni ! Prescrit !


23.    Oui, je connais la douleur de la famille du Père Gabriel. Est resté dans ma mémoire le regard perdu et sans éclat de mon regretté père quand il a appris, sur son lit de mort, que le jugement des accusés de l'assassinat de son frère avait été à nouveau ajourné. Cette scène, ajoutée aux années de souffrance et de menaces dont j'ai été témoin et que j'ai vécues, blesse, non pas le corps, mais l'âme. Et la blesse pour toujours.


24.    ll n'a pas été l'unique personne chérie que ma famille ait perdue du fait du crime. Le 28 septembre 1996, Divino Rosa Vecci, est tombé, victime d'une balle dans la nuque, tirée en plein comice, en présence de centaines de personnes. Cela paraît absurde, mais ce délit est resté lui aussi impuni ! Un de plus qui a pris lui aussi le seul chemin des archives !
 

Le juge définit l’impunité :
• abandon de la famille par le pouvoir judiciaire (25)
• disparition des témoins (26)
• couvrir des crimes commandités en les faisant passer pour des crimes crapuleux (27-30)
• « Limbes juridiques » : des procès sans jugement et prescrits (31-32)

25.    Aujourd'hui est donc un des jours les plus tristes de ma vie. Un jour de déni de ma profession, de ma réflexion aussi - et de désillusion - sur mon rôle dans cette vie. J'en suis là, Juge dans un Tribunal de Justice, dont le pouvoir judiciaire a abandonné la famille, et qui, de manière abjecte, par deux fois, a été obligé d'infliger une douleur identique à la famille d'un prêtre dont l'unique crime a été de venir au Brésil pour chercher à semer le bien.


26.    C'est avec le cœur lourd, je le confesse, que j'ai lu et relu chaque page de ce procès. J'en étais même arrivé à chercher un semblant de réconfort moral en mémoire de la victime dans la version crime crapuleux ! Cependant, je n'y suis pas arrivé. Au final, comment expliquer que j'ai découvert, à plusieurs reprises, des noms relatifs à d'autres homicides, tous liés au crime organisé ? J'ai découvert, ici aussi, la pratique si commune de faire disparaître les témoins - jusqu'à une fillette - la fille d'une dame qui avait témoigné.


27.    Comment se peut-il, mon Dieu, qu'il ait pu y avoir un braquage aussi grossier ? (...) Ce crime au cours duquel les voleurs n'ont même pas emporté la montre ni retourné les poches de la victime. Quant à la Fusca - voiture populaire - qui aurait été si facile à vendre ?? Pourquoi l’ont-ils laissée ?


28.    C'est ainsi que, le 9 octobre 1991, le Tribunal de Justice déclare suspendu le procès, afin que soit avéré un crime commandité et voilà que 48h plus tard sort un jugement définissant ce crime comme un vol suivi de mort. Une année .plus tard, nouvelle décision du Tribunal de Justice décidant l'instauration d'une enquête policière pour parachever ce crime en "crime commandité". Et de cette enquête, on n'a aucune nouvelle. Tout disparaît dans les "Limbes juridiques", lieu destiné à abriter les affaires épineuses jusqu'à ce qu'elles soient prescrites


29.    Comment peut-on, mon Dieu, en voyant tout cela, accepter qu'il se soit agi d'un vulgaire braquage ?


30.    Ce disant, je ne critique pas ceux qui, de bonne foi, ont ignoré les avis des experts et ont soutenu la version du crime crapuleux. En fin de compte, personne n'a le monopole de la vérité. S'ils ont agi de bonne foi, que leurs convictions soient respectées. Simplement, je note le fait qu'il s'agit ici de crime à analyser d'une manière plus ample, à savoir la répétition de noms et de pratiques que l'on retrouve dans d'autres crimes pratiqués contre ceux qui s'opposaient au mal - assassinats qui, à un moment ou à un autre, ont été qualifiés de braquages suivis de mort.


31.    (...) En 28 ans, notre Tribunal de Justice n'a pas été capable de réunir un Jury d'Assises! Ceci n'a pas été un cas exceptionnel, bien au contraire. Simplement un cas emblématique dans une triste série.


32.    ll y en a qui, vu le nombre de cas d'impunité qui affligent mon pays, font porter la faute à nos lois et à leur formalisme. Mensonge ! Mensonge cynique ! ll n'y a pas de Code juridique au monde qui puisse retarder un procès pendant des décennies d'affilée ! (…)
 

(Feu Rosa cite ici l'exemple tout récent du Lava Jato, énorme enquête sur la corruption dans les hautes sphères de la politique et 'e l'économie brésilienne où un seul juge a pu proférer 34 jugements, 170 condamnations contre 109 accusés très puissants, totalisant plus de 1 680 années de prison...) (33-34)

Feu Rosa n’est pas resté passif : il a pris des initiatives contre l’impunité (33-34)
• témoignage de Feu Rosa (35-37)
• disparition des Assises et des juges (38-41)

33.    Je ne sais pas si ces décisions sont justes ou in-justes, je n'ai pas lu ces procès, ce n'est pas à moi d'ana-lyser ces jugements. Mais il me revient, vu ma responsabilité professionnelle, de noter qu'elles existent. Contrairement à ce qu'on attendait, ils ont été prononcés dans des délais convenables. (...)


34.    Je dois, oui, en tant qu'ancien président d'un Tribunal de Justice, et un de ses membres les plus anciens, mettre en question ce contraste choquant face à l'impunité humiliante que la lenteur nous a valu. Comment l'expliquer ?


35.    Préoccupé par un tel désastre, j'ai pris une initiative : j'ai affiché sur la porte d'entrée du Tribunal de justice un panneau indiquant la liste des procès en cours et de quand ils dataient. (...) Initiative que j'avais adoptée des années auparavant dans mon propre cabinet. Il y avait là sur les panneaux des procès divers (crime à main armée, corruption, malversations, torture et pédophilie). Cela in-citerait-il les gens à être plus vigilants ?


36.    J'ai pris la précaution de créer sur le site du Tribunal de Justice un service "Por onde anda ?" dans lequel étaient listés les procès les plus emblématiques et expliquée au public la situation détaillée de chacun d'entre eux.


37.    Je croyais et crois encore, qu'à partir d'un tel mécanisme, il serait possible, à travers la vigilance exercée par la société, d'éviter la honte de l'impunité, si présente dans le procès actuel. (...)


38.    Je pensais, comme je pense encore, que créer des fonctions et des secteurs spécialisés pour les délits d'impact majeur et d'intérêt social donnerait un nom, un visage, une responsabilité personnelle à toute lenteur éventuelle, la rendant ainsi moins probable.


39.    A l'époque cependant s'exprimaient surtout ceux qui trouvaient cette transparence superflue de même que la création de secteurs spécialisés pour les cas plus graves.


40.    J'ai attendu en silence, patiemment, et aujourd'hui, après bien des années, je repose la question : qu'en est-il des jugements ? Aujourd'hui, contemplant dans ces documents l'image du cadavre du Père Gabriel Maire je re-demande : Qu'en est-il des Assises ?


41.    En ce moment, repassant dans ma mémoire tous les grands procès de crimes à main armée, de corruption, qui dorment là dans les Limbes judiciaires de Prétoire, oui, je redemande : qu'en est-il des jugements ? Veuillez m'excuser de me répéter. Mais où sont les jugements ?  (…)
 

Feu Rosa cite alors un texte, écrit par lui en 2007 et se rapportant à ce même procès Gabriel Maire, alors en cours depuis déjà 18 ans. Le premier paragraphe (42) est éloquent :

Feu Rosa explique les causes de la disparition de la justice
• la peur(42)
• le manque de sécurité des juges (43)
• l’obstruction ou l’ajournement (44)
• la justice en panne (45)
ou court-circuitée (46-50)

42.    En vérité, l'unique explication plausible de cette lenteur honteuse, c'est la peur, alliée à la carence notoire de sécurité et d'indépendance de la justice de l'Etat. La peur de subir des représailles, la peur d'être victime de "pièges" et de calomnies. Peur de voir sa tranquillité et son honneur entamés par la gravité des faits. La peur même de mourir.


43.    Je n'ignore pas à quel point est mal protégée la tranquillité physique et même morale du Brésilien jouant un rôle public. Mais ceci ne justifie pas l'omission. Je ne vais pas non plus rabaisser le débat en mettant la responsabilité sur X ou Y. Ce débat doit rester digne, car il est sérieux.


44.    En fait, tout au long des 18 dernières années, que n'avons-nous pas vu dans l'Espirito Santo ! Notre société humiliée par des crimes barbares comme ceux que nous examinons aujourd'hui. Et le règne de l'incurie. Les quelques autorités non conformistes contestataires, de bonnes gens taxées parfois de folie subissent menaces, accusations fausses, représailles les plus viles, soit physiques soit morales, au su et au vu de tout le monde. C'est la peur qui l'emporte sous forme d'obstruction et d'ajournement.


45.    Pendant ces 18 ans, combien de gens pacifiques ont pris des risques par leurs dépositions percutantes et cou-rageuses. Et ils se sont cassé la figure et sacrifiés pour rien, victimes de la carence de l'Etat. D'ailleurs, en fonction de cela, notre Etat en est arrivé à subir l'humiliation d'une "intervention blanche". Ce n'est pas ainsi que la lenteur des procès s'est accélérée. Ceci est honteux.


46.    Par contre, on a vu rapidement condamner à la prison un malheureux qu'on a accusé de tentative de vol de bicyclette. Le pouvoir judiciaire ne peut être un lion devant des moutons et un mouton devant des lions. Nous sommes la dernière ligne de défense de la société. Nous ne pouvons pas être court-circuités.


47.    Notre pouvoir a d'excellents juges : travaillant raisonnablement, respectant les horaires, et d'un très bon niveau. Ce sont des gens de bien, mais cela ne suffit pas, il faudrait qu'ils soient les gens du bien, qui accomplissent leur devoir même en subissant menaces et représailles.


48.    Ce qui n'est pas possible, c'est que les rares qui s'exposent en accomplissant leur devoir aient leur vie, carrière et honneur lésés, victimes de vindicte et de cruelles tentatives de disqualification et se retrouvent "Gros-jean comme devant" à cause de la négligence des autres.


49.    Il est triste de voir des honnêtes gens de cet Etat humiliés depuis deux décennies avec des expressions quotidiennes telles que "procès suspendus" "impunité" "crimes insolubles" "crimes organisés" et d'autres du même acabit. Il faut que cela cesse.


50.    Je tiens à dire que je n'appelle pas à une croisade, ne suggère pas une quelconque chasse aux sorcières, ni même condamne une personne citée dans ces procès. Absolument pas. Mais que celui qui est innocent soit innocenté, que celui qui est coupable soit condamné. Que tout ceci soit fait avec respect et indépendance, de forme technique et jamais pyrotechnique. Mais qu'ils soient jugés. Ce que ce tribunal ne peut permettre, c'est la perpétuation des procès. Ceci souille notre institution. Ceci est une honte.
 

Une justice qui ne fait plus son travail (51)
• avis du Forum Economique Mondial (52)
• retour sur la vie de Gabriel (53-55)
• le « grand legs » du P. Gabriel (56)

51.    Une décennie plus tard, me voici de nouveau, la tête basse, en tant que juge, en tant que Brésilien, en tant que citoyen, à décréter une prescription inadmissible. Alors, à quoi, me demandè-je, a servi la mort du Père Gabriel, sa lutte contre la corruption et son sacrifice ?


52.    Le Forum Economique Mondial classe mon pays comme le cinquième le plus corrompu de la planète. J'écoute les cris de douleur et de faim des misérables victimes de cette insécurité juridique qui détruit toute économie nationale. Je visite les prisons et n'y rencontre que des anonymes des banlieues où l'Etat n'entre qu'à bord de chars d'assaut.


53.    Padre Gabriel, à quoi a servi ton sacrifice ? Depuis ta mort la situation n'a fait qu'empirer. Mais qu'aurait pu faire ce prêtre (...) ? Peu, très peu. Abraham Lincoln a parlé de "combattre pour une juste cause", James Baldwin affirme avec raison que "tout ce contre quoi on lutte ne peut être modifié, mais rien ne peut être modifié avant qu'on ne l'affronte."


54.    L'idéalisme de ce prêtre s'est confronté à des bassesses que beaucoup toléraient et tolèrent encore. On peut voir l'impact de cette bouffée d'air frais. Un proverbe arabe bien connu dit : "Les hommes sont comme des tapis, ils ont parfois besoin d'être secoués."


55.    Certains ont dit de lui qu'il était un fou, ce Prêtre, - il a échangé Paris en France, contre Porto de Santana, à Cariacica- mais un de ces fous que Bernard Shaw mentionne : "Nous avons besoin de quelques fous, regardez seulement où les gens normaux nous ont menés." D'ail-leurs, sur la folie d'essayer de lutter pour le bien, jamais ne sont si appropriés les propos d'Aquira Kourosawa qui s'exclame "Dans un monde fou, seuls les fous sont sains."


56.    Et voici que, au milieu de tant de folie, le parcours de ce religieux est interrompu. José Ortega y Gasset disait déjà : "La violence est la rhétorique de notre temps". Le mal existe, c'est sûr. L'impunité est lucrative. Le mal continue à être courtisé par les gens de bien. Oui, tout ceci est vrai. Mais il reste un testament : jamais l'impunité et le mal ne se sont autant affichés, aussi clairement mis en contraste avec nos institutions. Je n'hésite pas à affirmer que c'est là le plus grand legs du Père Gabriel Maire, qui a parlé alors que tous se taisaient, et qui, quand on l'a fait taire nous a légué le devoir de retenir la leçon enseignée par Cicéron, selon qui  "Un homme ne doit pas s'abstenir au point d'en arriver à oublier qu'il est homme."
 

Réflexion de Feu Rosa
• la justice abuse de notre patience (57)
• j’accuse la justice d’omission et de lâcheté (58-60)
• Gaby était tout le contraire de cette injustice (61-62)
• Conclusion Excuses en français (63) et prescription (64)

57.    Oui, c'est à notre tour de parler. C'est le moment où les gens de bien, tourmentés par l'impunité des méchants, concrétisée dans des procès moisis depuis des décennies, paralysés dans des fonds de tiroir, se mettent à crier avec Cicéron : "Monde des Lois, ô Monde des Lois, jusques à quand abuseras-tu de notre patience ?"


58.    Au Monde des Lois d'admettre son erreur, l'erreur étant humaine. Mais l'omission et la lâcheté sont impardonnables. Quand je demande à un autre illustre Français, Emile Zola, la permission de dire, avec moins d'éclat que lui, mais avec autant de cœur, de dire une fois de plus "j'accuse", c'est moi qui accuse.


59.    Oui, j'accuse ceux qui, faisant un mauvais usage de leurs connaissances en droit paralysent la justice, ceux qui construisent des murs autour des prétoires, aveuglant tout un peuple. J'accuse ceux qui donnent la parole aux méchants et jettent les bons dans la confusion. J'accuse ces bons qui font tant de mal par leur silence assourdissant.


60.    Je les accuse de chaque crime engendré par l'exemple de l'impunité. Oui, je les accuse d'assassinat. De corruption. De malhonnêteté. De carnage. De torture. De pédophilie. De trahison de la Patrie. Et même de génocide. Même sur leurs mains, lavées dans la bassine de Pilate, il y a infiniment plus de sang que dans celles des anonymes qui peuplent nos cachots les plus infâmes.


61.    Lutter contre cet état de choses doit être notre mission. Voici ce que nous devons à ce prêtre engagé, lequel, et je m'adresse à sa famille, a vécu, jusqu'au dernier jour de sa vie dans ce que Shakespeare exprime ainsi : "Les lâches meurent longtemps avant de mourir; les courageux prouvent qu'on ne meurt qu'une fois."


62.    En signe de consolation, je livre à la famille et aux amis du Père Gabriel ce poème de Francisco Otaviano : "Celui qui a passé sa vie sur un blanc nuage, et dans un palais paisible s'est endormi, qui n'a jamais senti le froid de la disgrâce, ni n'a souffert tout au long de sa vie, celui-ci n'a été qu'un fantôme d' homme - mais pas un homme, il a seulement passé sa vie, mais il n'a pas vécu." Soyons donc tous, chacun de nous, dignes de l'héritage du Père Gabriel Roger Félix Maire, un valeureux, un homme.


63.    Quant à moi, en tant que Juge, en jouant le triste rôle de celui qui abandonne sur le chemin de ma toge le cadavre sans sépulture qu'est ce procès, il ne me reste, une fois de plus, qu'à demander qu'on m'excuse - excuses, pour moi, particulièrement amères.


Excusez-moi, France, parce que la mort de votre fils Gabriel reste impunie.
Excusez-moi, Eglise Catholique de France, parce que notre omission a fait d'un Père un martyr.
Excusez-moi, Père Gabriel - excusez-moi, Père - pour l'absence de justice.
Excusez-moi !


64.    Ainsi est décrétée l'impunité, je veux dire, la prescription.

 

Desembargador Fedro Valls Feu Rosa
Relator

 

Ces excuses en italiques sont écrites et dites en français par le juge.

Annonce de la prescription par le juge Pedro Valls Feu Rosa
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1 novembre 2017 3 01 /11 /novembre /2017 08:12

Belle fête de Toussaint à tous !

 

avec ce chant de Zé Vicente.

O, o, o, o, O, o, o, o
Pai nosso, dos pobres marginalizados
Pai nosso, dos mártires, dos torturados.
Teu nome é santificado naqueles que morrem defendendo a vida,
Teu nome é glorificado, quando a justiça é nossa medida
Teu reino é de liberdade, de fraternidade, paz e comunhão
Maldita toda a violência que devora a vida pela repressão.
O, o, o, o, O, o, o, o

Queremos fazer Tua vontade, és o verdadeiro Deus libertador,
Não vamos seguir as doutrinas corrompidas pelo poder opressor.
Pedimos-Te o pão da vida,
O pão da segurança,
O pão das multidões.
O pão que traz humanidade,
Que constrói o homem em vez de canhões

Perdoa-nos quando por medo ficamos calados diante da morte,
Perdoa e destrói os reinos em que a corrupção é a lei mais forte.
Protege-nos da crueldade,
Do esquadrão da morte,
Dos prevalecidos
Pai nosso revolucionário,
Parceiro dos pobres,
Deus dos oprimidos
Pai nosso, revolucionário,
Parceiro dos pobres,
Deus dos oprimidos
O, o, o, o, O, o, o, o

Notre Père des Martyrs

 

Notre Père des pauvres qui sont marginalisés

Notre Père des martyrs et des torturés.

Ton nom est sanctifié par ceux qui meurent en défendant la vie

Ton nom est glorifié quand c'est la justice qui est notre critère

Ton règne est fait de liberté, de fraternité, de paix et de communion.

Maudite soit toute violence qui détruit la vie en la réprimant.

Nous voulons faire ta volonté, tu es le vrai Dieu libérateur

Nous n'allons pas suivre les doctrines

corrompues par le pouvoir oppresseur.

Nous te demandons le pain de la vie, le pain de la sécurité,

le pain des multitudes

Le pain qui apporte avec lui l'humanité, la bienveillance,

qui construit l'homme et non pas les canons.

Pardonne notre peur quand nous nous taisons face à la mort

Pardonne et détruis les pouvoirs où règne la corruption

Protège nous de la cruauté, des escadrons de la mort,

des gens arrogants

 

Notre Père révolutionnaire, partenaire des pauvres, Dieu des opprimés.

Notre Père révolutionnaire, partenaire des pauvres, Dieu des opprimés.

 

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31 juillet 2017 1 31 /07 /juillet /2017 22:09

 

Pour ce 1er août, je vous partage ce que Gaby écrivait en 1988 pour ses noces d'argent (EV n°24 :

 

25 ans de sacerdoce !

 

Les commémorations de mes « noces d'argent sacerdotales » se sont étalées du 19 juin au 21 août... Et ça, me diront certains, ce n'est pas du cléricalisme ? - Eh bien ! Je crois sincèrement que nous avons évité le péril, parce que tout a été dans la main des laïcs Ce fut l'occasion d'une plus grande prise en charge du travail pastoral dans les secteurs où je travaille.

 

Il est vrai que les gens des communautés ont fait preuve d'attentions extraordinaires, organisé des fêtes pleines de ferveur, d'amitié, d'humour. Chaque fois que j'allais dans une communauté pour une célébration ou une réunion, il y avait une « surprise » : chants, gâteau d'anniversaire, cadeaux... Le jour même de ces « noces d'argent » (le 29 juin), j'avais invité pour une célébration à la maison, pour l'apéritif et un repas ensemble, les prêtres de la zone pastorale dont je suis coordinateur, l'archevêque et 1'évêque auxiliaire.

 

Le plus fort de la fête, ce fut le 21 août à Porto de Santana, en présence des membres de ma famille et amis qui m'ont rendu visite en août. Une célébration de plus de trois heures, les gens debout courageusement sous le soleil. Tout était surprise pour moi, jusqu'aux petites pièces de théâtre qui jalonnaient la célébration (créées à partir de renseignements qu'ils ont réussi à obtenir sur ma vie). Une équipe de laïcs de la pastorale des vocations (jeunes et adultes) avait monté de toutes pièces quelques « cercles bibliques » sur la vocation, à partir de ma propre vocation, pour préparer spirituellement la grande fête du 21 août.

 

Je crois pouvoir dire en toute vérité que ces fêtes furent la célébration d'un peuple chrétien en communion avec son pasteur, et non à peine la fête en l'honneur d'un prêtre. C’est tout différent. 

J'ai évoqué la visite de Marie-Thérèse et Joseph Maire, de Madeleine et Jacques Marteau, de Maryse et Etienne Piard.

 

C'est toujours une grande joie pour moi, d'accueillir des gens qui acceptent de se mettre à l'écoute du peuple des pauvres (ce fut le cas) et apprendre (au lieu de ne faire que du tourisme). Vous pouvez encore profiter de ma présence ici ! Madeleine me disait avant de repartir :

 

Tu me connais : je ne suis pas une révolutionnaire, ni dans l’Église ni dans la vie politique. Mais maintenant, qu'on ne vienne pas me dire du mal de ton travail ici, ni me dire que les communautés de base c'est du communisme ou des choses comme ça ! Tu peux être sûr que je vous défendrai. C'est vraiment un travail formidable qui se fait ici ! ... Et quand on voit le courage et le sourire de ces gens vivant dans des conditions si misérables ! ...

 

Merci à ces six visiteurs (entre autres, car depuis, d'autres sont déjà passés). Merci du témoignage que vous voulez donner en Europe sur l'Eglise des communautés ecclésiales de base et de la théologie de la Libération. On a besoin de vous, surtout en ce moment où des chefs lointains jugent sans savoir la vérité.

 

En ce 1er août, date de l'anniversaire de la naissance de Gaby.

25 ANOS DE SACERDÓCIO !

As comemorações das minhas “bodas de prata sacerdotal” duraram do dia 19 de junho aos 21 de agosto... E isto – me dirão alguns – não é clericalismo? Bom... creio sinceramente que temos evitado o perigo, PORQUE TUDO ESTAVA NAS MÃOS DOS LEIGOS. Foi ocasião de uma maior tomada de compromisso do trabalho pastoral nos setores onde trabalho.

 

É verdade que as pessoas das comunidades deram provas de atenções extraordinárias, organizaram festas cheias de fervor, de amizade, de humor. Cada vez que ia a uma comunidade para uma celebração ou reunião, tinha uma “surpresa”: cantos, bolo de aniversário, presentes... No dia mesmo destas bodas de prata (no dia 29 de junho), convidei para uma celebração em casa, para um aperitivo e um jantar juntos, os padres da área pastoral da qual sou coordenador, o arcebispo e o bispo auxiliar.

 

O mais forte da festa foi no dia 21 de agosto em Porto de Santana, com a presença dos membros da minha família e amigos que me visitaram em agosto. Uma celebração de mais de três horas, as pessoas em pé corajosamente sob o sol. Sob o sol. Tudo foi surpresa para mim, até as pequenas peças de teatro que marcaram a celebração (criadas a partir de informações que eles conseguiram obter sobre minha vida). Uma equipe de leigos da pastoral vocacional (jovens e adultos) montou alguns círculos bíblicos sobre a vocação, a partir de minha própria vocação, para preparar espiritualmente a grande festa de 21 de agosto.

* Creio poder dizer com toda a verdade que estas festas foram a celebração de um povo cristão em comunhão com seu pastor, e não apenas a festa em honra de um padre. É BEM DIFERENTE.

 

*** Evoquei a visita de Marie-Thérèse e Joseph Maire, de Madeleine e Jacques Marteau, de Marisa e Etienne Piard.

Para mim, é sempre uma grande alegria acolher as pessoas que aceitam se colocar à escuta dos pobres (este foi o caso) e APRENDER (no lugar de fazer apenas turismo). Vocês podem ainda aproveitar de minha presença aqui! Madeleine me dizia antes de partir: “Você me conhece: não sou uma revolucionária, nem na Igreja, nem na vida política. Mas agora, que não me venham falar mal de seu trabalho aqui, nem me dizer que as comunidades de base são do comunismo ou de coisas assim! Você pode estar certo que eu os defenderei. É verdadeiramente um trabalho formidável que se faz aqui!... E quando vemos a coragem e o sorriso destas pessoas que vivem em condições tão miseráveis...!”. (Madeleine)

 

*** Obrigado a estes seis visitantes (entre outros, porque outros já passaram). Obrigado pelo testemunho que vocês quiseram dar na Europa sobre a Igreja das Comunidades Eclesiais de Base e a teologia da Libertação. Necessitamos de vocês, sobretudo neste momento em que os chefes longínquos julgam SEM SABER A VERDADE.

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9 juillet 2017 7 09 /07 /juillet /2017 08:17

Frère Irénée est brésilien, il a terminé sa vie à l'abbaye de Tournay. Frère Joël avec une équipe continue d'envoyer la lettre de la paix chaque mois. Voici celle de juillet. (Un clic ici pour en savoir plus sur frère Irénée.)

Lettre de la paix de frère Irénée

A vous tous qui cherchez la paix en ce mois de Juillet 2017

Intention de prière : les peuples indigènes du Brésil

A vocês que buscam a paz neste mês de julho 2017

Intenção de oração: os povos indígenas no Brasil 

 

Nommé le 31 août 2016 en remplacement de Dilma Rousseff, le nouveau président brésilien, Michel Temer, incarne le retour d'un conservatisme économique et politique. De quoi remettre en question les droits acquis, notamment ceux des petits agriculteurs et des peuples indigènes. L’annonce en mai dernier de la suppression du Ministère de Soutien à l'Agriculture familiale provoque l'inquiétude ; en effet, 70 % des aliments consommés par les brésiliens proviennent de l'agriculture familiale.

Nomeado no dia 31 de agosto para assumir o lugar de Dilma Roussef, o novo presidente do Brasil, Michel Temer, inscreve o retorno de um conservadorismo econômico e político. Razão para se colocar novamente em questão os direitos adquiridos, especialmente os direitos dos pequenos agricultores e povos indígenas . O anúncio, em maio, do fim da Secretaria Especial de Agricultura Familiar provoca inquietação; Com efeito, 70% dos alimentos consumidos pelos brasileiros provêm da agricultura familiar.

 

Les peuples indigènes sont parmi les autres grands perdants de cette nouvelle orientation économique ; des coupes franches ont été faites dans le budget de la Fondation Nationale de l'Indigène du fait que le Front parlementaire de l'agriculture (FPA) a diminué le budget alloué. Aux paysans sans terre et aux peuples indigènes qui tenteraient de s'opposer à cette politique en faisant valoir leurs droits, le FPA a suggéré à Michel Temer d'envoyer l'armée brésilienne pour faire de la « médiation » sur les sites « envahis » ! De quoi renforcer le sentiment partagé par l'opinion publique brésilienne que le géant sud-américain fait un retour en arrière de plus de trente ans. Bien que reconnus et protégés par la constitution de 1988, les peuples indigènes d'Amazonie sont de plus en plus menacés par l'exploitation des matières premières. Le programme d'accélération de la croissance, destiné à développer les infrastructures liées à l'énergie et les transports, a été conçu pour exploiter au mieux les ressources naturelles du Brésil. Les peuples indigènes qui vivent en Amazonie, région riche en matières premières, veulent préserver leurs terres, seule richesse qu’ils peuvent exploiter. Or les violences ne cessent d'augmenter : la déforestation sans limite, la création de complexes hydroélectriques et l'exploitation du pétrole menacent directement les populations indigènes. Privés de leur terre, ils ne peuvent plus cultiver manioc, riz et haricots qui sont les aliments de bases de leur nourriture, ni continuer l'élevage de cochons et de volailles ou s’adonner à la pêche de mars à septembre. Mgr Roque Paloschi (1) depuis octobre 2015 archevêque de Porto Velho, en Amazonie brésilienne déclare au CCFD «  qu'il existe au Brésil des groupes radicaux, très actifs au Parlement qui, alimentés par l'opportunisme de l'agrobusiness et du capital international, détruisent tout, en commençant par ce qu'il y a de plus sacré c'est à dire la vie des peuples et de la planète . »

Os povos indígenas estão entre os grandes perdedores desta nova orientação econômica. Cortes drásticos foram feitos no orçamento da FUNAI (Fundação Nacional do Índio), de forma que a Frente Parlamentar da Agropecuária (FPA) diminuiu o orçamento que havia sido destinado. Contra os trabalhadores sem terra e contra os povos indígenas que tentaram se opor a essa política fazendo valer os seus direitos, a FPA sugeriu ao presidente Temer enviar a Polícia Federal para fazer a « mediação » nas áreas « invadidas » ! Motivo para reforçar o sentimento expresso pela opinião pública brasileira de que o gigante sulamericano vive um retrocesso de mais de trinta anos. Apesar de reconhecidos e protegidos pela Constituição de 1988, os povos indígenas estão, cada vez mais, ameaçados pela exploração de matéria-prima. O Programa de Aceleração do Crescimento, destinado a desenvolver a infraestrutura relacionada à energia e transporte, foi concebido para melhor explorar as riquezas naturais do Brasil. Os povos indígenas que vivem na Amazônia, região rica em matéria-prima, querem preservar suas terras, a única riqueza da qual eles podem  usufruir. Mas a violência não para de aumentar: o desmatamento sem limites, a criação de complexas hidrelétricas, e a exploração do petróleo ameaçam diretamente as populações indígenas. Privados de suas terras, eles não podem mais cultivar a mandioca, o arroz e o feijão que são os produtos de base de sua alimentação, nem continuar a criação de porcos e galinhas ou dedicar-se à pesca de março a setembro. Monsenhor Roque Paloschi (1), arcebispo de Porto Velho (Amazônia) desde outubro 2015, declarou ao CCFD (Comitê Católico contra a Fome e pelo Desenvolvimento) que « existem no Brasil grupos radicais, muito influentes na Câmara dos Deputados que, alimentados pelo oportunismo do agronegócio e do capital internacional, destroem tudo, a começar pelo que há de mais sagrado que é a vida dos povos do planeta ».

 

 

  1. Dom Roque Paloschi, originaire du Sud du Brésil, grand ami du frère Irénée, avait pu le visiter à Tournay lors d’une visite qu’il faisait à Rome. Leur rencontre avait été d’un grand réconfort pour notre frère déjà très atteint par la maladie.

Dom Roque Paloschi, originário do Sul do Brasil, grande amigo do Irmão Irineu, teve a oportunidade de lhe visitar em Tournay, durante uma visita que fazia a Roma. Sua vinda foi um grande consolo para o nosso irmão que já estava tão abatido pela doença.

Moines de Tournay

Moines de Tournay

Prions : Pour l’Église qui est au Brésil, ses pasteurs et tous ses missionnaires.

Qu’elle soit présente aux côtés des populations en souffrance et empêchées de vivre avec dignité.

Qu'elle puisse, sans entrave, assumer la mission que toi, Seigneur, tu lui as confiée.

Qu'elle soit témoin de ta tendresse et de ta miséricorde envers les plus faibles.

Rezemos : Pela Igreja no Brasil, seus pastores e todos os seus missionários. Que ela esteja presente ao lado das populações que sofrem, impedidas de viver dignamente.

Que ela possa, sem entraves, assumir a missão que Tu, Senhor, lhe confiaste.

Que ela seja testemunho de tua ternura e tua misericórdia em vista dos mais fracos.

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9 mai 2017 2 09 /05 /mai /2017 20:26

Amigos,

Apos anos de vida atribulada, Joseph passou desta vida para a outra dia 8 deste mês de maio de 2017. Lucido até a ultima hora, tendo recebido a comunhao, e conversado com Marie Thérèse um bom tempo, jantou e de repente entrou para a Vida a rever o Gabi de quem partilhou lutas e esperanças Na pequena igreja de Port Lesney, sexta-feira que vem, teremos, presentes e ausentes, um momento de comunhao e de açao de graças antes do sepultamento no cimeterio que muitos conhecem, ao lado do Gabi e dos antigos vigarios daquela pequena paroquia. Mais uma pagina deste grande livro das relaçoes entre a diocese do Jura e a de Vitoria, entre povos que poderiam ter se encontrado nunca. Pagina escrita dos dois lados, com alegrias, suor e sangue. Joseph nao deixou de trabalhar em prol deste espirito.

Que Joseph descanse em paz e dê forças e luzes a quem fica ainda dentro da Casa Comum.

Na certeza da comunhao mutua neste momento de emoçao, mando a cada um meu abraço fraterno

Bernard Colombe

Photo prise lors de la visite de Cleu, Darcio et Jovanir

Photo prise lors de la visite de Cleu, Darcio et Jovanir

Message traduit pour les amis français :

Amis, 


Après des années d’une vie de souffrance, Joseph est passé de cette vie à l’autre le 8 de ce mois de mai 2017. Lucide jusqu’à la dernière heure, ayant reçu la communion, et ayant conversé avec Marie-Thérèse un bon moment, il a pris son repas du soir et, tout de suite, est entré dans la Vie, retrouver Gaby dont il avait partagé les luttes et les espérances.
Dans la petite église de Port-Lesney, vendredi prochain (le 12 mai à 14h30) nous partagerons, présents et absents, un moment de communion et d’action de grâces avant d’aller, pour la sépulture, au cimetière que beaucoup connaissent, au côté de Gaby et des anciens prêtres de cette petite paroisse.
Une page de plus de ce grand livre des relations entre le diocèse du Jura et celui de Vitória, entre des peuples qui auraient pu ne jamais se rencontrer.
Une page écrite des deux côtés, avec des joies, de la sueur et du sang. Joseph n’a pas cessé de travailler en faveur de cet esprit-là.


Que Joseph repose en paix et donne force et lumière à ceux qui restent encore dans la Maison Commune.
Dans la certitude d’une communion mutuelle en ce moment d’émotion, j’envoie à chacun mon abraço fraternel.


Bernard Colombe

 
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23 février 2017 4 23 /02 /février /2017 22:16

En mémoire de Soeur Dorothy, assassinée le 12 février 2005, et en lien avec les amis de Vitoria qui font mémoire des martyrs de la Caminhada le 23 de chaque mois...

Soeur Dorothy

Des lointains espaces du Seigneur

C’est de là qu’elle est venue

Pour la Terre – Mère si fertile

Qui appartient aux femmes

Qui appartient aux hommes

Qui appartient à tous.

Ici elle a trouvé son port,

Elle a prié, elle a parlé, elle a conseillé.

Elle a pénétré dans les terres

Elle a fait naître l’arbre

Qui a couvert la forêt,

Elle a fait germer les fruits

Elle a parlé de Paix avant de tomber.

Qui a assistée Dorothy dans sa chute ?

Les arbres si secrets ?

Les fruits si terrifiés ?

Les rivières si figées ?

Les poissons tournant en rond ?

Les terres rouges ?

Si rouges…

Si rouges !

De ton sang.

Mais ta voix ne se taira pas !

Jamais, Jamais, Jamais !

Ta voix se multipliera

En ceux qui s’en sont déjà allés,

Qui aujourd’hui sont avec toi.

En nous qui restons là

Rendus plus forts

Faisant rimer aimer avec endurer.

Aimer la terre, aimer le droit d’avoir des droits.

Dans la douleur de la perte, dans la douleur de la lutte

Qui endeuille si cruellement !

Dorothy vit, elle vivra en chacune de nous, en chacun de nous !

En chacun de ceux qui crieront :

La terre est à qui en a besoin !

La Vie c’est la terre

La terre c’est la vie

Sœur Dorothy, nous te saluons !

 

Poème écrit par Fatima Matos (Forum de Femmes) le 16 février 2005

Irmã Dorothy, Presente !

Irmã Dorothy

 

Dos longínquos campos do Senhor,

De lá ela chegou

Pra mãe terra fértil,

Que é das mulheres

Que é dos homens

Que é de todos.

Aqui ela aportou.

Pregou, falou, aconselhou.

Andou terra adentro.

Fez nascer a árvore,

Que cobrou a floresta,

Germinou os frutos

De uma Amazônia de Paz

Falou de Paz antes de tombar.

Quem assistiu irmã Dorathy tombar?

As árvores tão caladas?

Os frutos tão assustados?

Os rios tão parados?

Os peixes encurralados?

As terras vermelhas?

Tão vermelhas...

Tão vermelhas!

Do teu sangue.

Mas, tua voz não se calará!

Jamais, Jamais, Jamais!

Tua voz se multiplicará

Nos que já se foram,

Que hoje estão contigo.

Nós que ficamos

Fortalecidos estamos,

A rimar amor com dor.

Amor pela terra, amor pelo direito a ter direito.

Na dor pela perda, na dor pela luta,

Que enluta tão bruta!

Dorothy vive, viverá em cada uma/um de nós!

Em cada um que gritar:

Terra é de quem precisa!

Vida é a terra!

Terra é a vida!

Salve irmã Dorothy!

 

 

Poema escrito por Fátima Matos - Fórum de Mulheres - 16/02/2005

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Présentation

  • : Les amis de Gabriel MAIRE
  • : L'association "Les amis de Gabriel MAIRE" a été créée après l'assassinat de Gaby au Brésil le 23 décembre 1989. . A associação "les Amis de Gabriel Maire" foi criada depois da morte do Padre Gabriel em Brasil o 23 de dezembro de 1989.
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A partir de novembre 2014, le blog devient bilingue. Les pages pour nos amis brésiliens sont visibles à partir du lien "Em portuguès" N'hésitez pas à vous inscrire ci-dessous pour être informé des mises à jour. Merci !

A partir de novembro de 2014 o blog se torna bílingue. As páginas para os nossos amigos brasileiros ficarão disponíveis com o "vínculo "Em português". Não hesitem em inscriverem-se para serem informados das notícias actualizadas.Obrigada !

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