Venez à moi,
vous tous qui peinez sous le poids du fardeau,
et moi, je vous procurerai le repos.
La course aux biens matériels paraît être telle dans les pays nantis que la perte du moindre des avantages, l'appel au plus petit effort de solidarité deviennent un drame insurmontable.
A corrida aos bens materiais parece ser tal nos países ricos que a perda da menor vantagem, o apelo ao menor esforço de solidariedade, torna-se um drama intransponível.
Leia a carta integra em português abaixo.
Un Clic ici pour toute information sur les publications : "Chemins d'Avent avec Gaby"
Echos de Vitόria
N° 11 - 28 avril 1982
Il y a plus de deux mois que j'ai commencé à regrouper notes et documents pour ce n° 11 des É.V. L'excès d'occupations n'a pas permis que j'exécute plus tôt mon projet.
• Remerciements : je voudrais d'abord remercier ceux qui ont pensé que ça me ferait du bien de recevoir un mot d'amitié à l'occasion de la mort tragique de mon frère aîné, Pierre, le 13 janvier. Et qu'ils veuillent bien m'excuser, ceux à qui je n'ai pas répondu jusqu'à ce jour. J'ai pourtant apprécié, croyez-le bien, ce signe de partage et communion, auquel on est encore plus sensible quand on est loin.
• Vacances en France
Trois mois à la fin de mes trois premières années de Brésil, c'est ce que je prendrai, sans doute à partir du 5 juillet environ. Mon pied-à-terre sera le village de ma famille, et mon adresse :
Gabriel Maire
Port-Lesney : 39600 Arbois
Ceux qui désireraient programmer quelque rencontre avec moi, ou passer par le Jura, feraient bien de m'écrire au Brésil avant le 20 juin. Seul moyen pour moi d'organiser un peu cette période de vacances, sans perdre trop d'occasions de contacts réciproquement utiles.
La France vue du Brésil
Bien que nous recevions la sélection hebdomadaire du Monde et Témoignage Chrétien (sans parler d'autres revues qui arrivent par bateau), je pense qu'il est impossible, après trois ans, de juger objectivement les Français de France. Certains m'écrivent : « Nos problèmes doivent te paraître mesquins, à côté de ce que tu vois et vis au Brésil ». Eh bien ! non, je ne pense pas cela. Bien sûr, les problèmes d'ici sont beaucoup plus tragiques : inflation de plus de 100 % par an (9 % ce dernier mois de mars) ! Une dévaluation de 30 % en une seule fois, début mars. Un salaire minimum (que beaucoup n'atteignent même pas) qui représente à peine le 1/4 de ce qui serait nécessaire à une famille de quatre personnes pour vivre à peu près correctement... Et le reste ! Mais l'Européen qui perd un tout petit peu du superflu qu'il s'est habitué à considérer comme indispensable, paraît se trouver franchement aussi angoissé que le père de famille qui doit affronter, ici, chaque jour, le drame de la misère totale.
La course aux biens matériels paraît être telle dans les pays nantis et capitalistes (le fait d'avoir un gouvernement dit socialiste ne change rien à cette réalité) que la perte du moindre des avantages, l'appel au plus petit effort de solidarité deviennent un drame insurmontable. On a fait, paraît-il, un tumulte incroyable à propos de l'argent que les touristes français peuvent emporter à l'étranger : il n'empêche que déjà pas mal de personnes − et non des plus riches − s'annoncent pour venir de France au Brésil durant les vacances !
Autres difficultés en lisant vos lettres : comment les Français ont-ils pu se laisser aller à tant de bassesses lors de la campagne électorale ? Pourquoi l'exaltation du racisme trouve-t-elle tant d'échos ? Pourquoi la politique étrangère et militaire de
Vous posez des questions sur l’Eglise…
Des questions, par exemple, sur les réactions ici après le voyage de Jean-Paul II en Amérique centrale. Commencez par regarder une carte : la distance Vitόria/San Salvador, par exemple, est supérieure à la distance Paris/Washington. D'autre part, pays immense, le Brésil se préoccupe assez peu de ce qui se passe dans les autres pays d'Amérique latine.
Une fois ces remarques faites, les échos recueillis auprès de témoins directs (par exemple d'un sociologue de Rio que nous connaissons et qui se trouvait au Nicaragua quand passa Jean-Paul II) manifestent une vive déception. Une occasion unique fut perdue de réconcilier deux Églises : celle d'un épiscopat très politisé et conservateur, et celle de la majorité du peuple, également politisée mais qui puise dans l'Évangile la force d'une vraie Révolution. Finalement, consciemment ou inconsciemment ( ? ), le Pape est devenu là-bas l'étendard des contre-révolutionnaires.
Le voyage du Pape a certainement pu influencer l'élection du nouveau bureau du CELAM (Comité Episcopal Latino-Américain) : Dom Ivo Lorscheiter[1], Brésilien et ouvert, a été très nettement battu par un Argentin, conservateur, porté à la présidence. Peu de temps auparavant, le Pape avait fait de l'ancien président, l'intrigant, jeune et politique Trujillo Lopès[2] (Colombien), un des plus jeunes cardinaux du monde : or Trujillo Lopès est d'une des tendances les plus conservatrices de l'épiscopat latino-américain, et particulièrement opposé à la théologie de la libération.
Quant à
Alors, après la grande Espérance du Concile et de l’Église latino-américaine « faisant le choix préférentiel pour les pauvres », faut-il s’apprêter à lutter de nouveau dans une Église très cléricale, autoritaire, moralisante, et populiste, à défaut d’être prophétique ? Finalement, ça dépend aussi de nous tous à la base !
Flashs sur la situation ici
• Vous voulez vraiment être solidaire avec le tiers-monde ?
Alors, sachez donc choisir vos lectures !
À propos du Brésil, par exemple, vous trouverez d'excellentes informations dans :
* Croissance des Jeunes Nations : 163, Bd. Malesherbes : 75859 Paris cedex 17
* Foi et Développement : Centre Lebret - 9, rue Guénégaud : 75006 Paris
* DIAL (Diffusion de l'Information sur l'Amérique latine) :
47, Quai des Grands-Augustins : 75006 Paris.
* Témoignage Chrétien : 49, Faubourg Poissonnière : 75O09 - PARIS
Naturellement, la liste est très incomplète.
- Vous voulez par exemple essayer de comprendre les émeutes populaires à São Paulo au début du mois ? Témoignage Chrétien du 18 au 24 était très bon à ce sujet.
- Vous voulez savoir pourquoi François et Aristide, arrêtés en août 1981, sont toujours en prison, et pourquoi la répression redouble dans la région où ils travaillaient ? Croissance des Jeunes Nations de mars vous explique parfaitement la politique des « Grands Projets » brésiliens. Vous apprenez aussi comment la France, membre de la CEE (Communauté Européenne) a aussi sa part de responsabilité : l'expulsion de dizaines de milliers de petits paysans et le massacre de ceux qui résistent, ont pour cause ces grands projets capitalistes financés entre autre par la CEE (dont la France).
- Et maintenant, grâce à Foi et Développement de décembre 1982, apprenez ce qu'une dame, très bien renseignée, conseille aux hommes d'affaires français qui veulent investir au Brésil (extrait de la revue confidentielle : Lettre Internationale de Danielle Hunebelle) :
La spéculation foncière n'est pas un business pour novices. Le grand « truc » utilisé par certaines multinationales comme par de petits groupes privés est le suivant : vous achetez pour une bouchée de pain de la terre « squattérisée » ; puis vous dépêchez, comme dans l'Ouest américain au XIXème siècle, des bandits armés qui chassent (ou massacrent) les occupants. Du coup, voilà votre terre valorisée à 100 %... Il est inutile d'ajouter qu'à ce jeu-là, les investisseurs ne se font pas que des amis : la xénophobie augmente, tandis que l'Église se met systématiquement du côté des squatters.
- C'est très moral, le capitalisme, n'est-ce pas ? Dans D1AL n° 812, Charles Antoine répond :
Vos explications, Madame, constituent, que vous le vouliez ou non, une incitation au meurtre des paysans légitimes possesseurs de leurs terres ; et vos conseils précautionneux sont la reconnaissance de l'entière responsabilité de l'investisseur dans de telles pratiques criminelles... Nous savions que les investisseurs des milieux financiers étaient de froids calculateurs. Nous ignorions encore qu'ils pouvaient être les instigateurs, parfaitement lucides, de pratiques criminelles. Désormais, Madame, grâce à vous, nous le savons.
• Avec l’argent que vous avez donné :
Environ 8 700 francs ont servi pour une maison au service de la détente et des réunions de jeunes travailleurs ; 1 000 francs au fonds de solidarité des grévistes de la mairie de Cariacica ; 1 100 francs pour aider le journal de
• Humour brésilien
Le 15 mars, cérémonie de prise de pouvoir de Gerson Camata, nouveau gouverneur de l'État de l'Esprit-Saint. Une banderole préparée par la commission des habitants de Flexal 2, une des favélas que j'accompagne : « Nous prenons congé du gouverneur qui cède la place, le remerciant pour ce qu'il a fait en faveur de Flexal 2 : RIEN ! »
• Salaires
Le salaire minimum actuel est de 24 400 cruzeiros (environ 410 francs). J'ai rencontré récemment des employées de maison qui gagnent... 4 000 cr. (moins de 70 francs par mois). Réaction d'un jeune cadre : « C'est normal ! Elles sont nourries et logées ». Logées, il faut voir comment ! Très rares sont celles qui sont déclarées (et par conséquent qui ont droit à
Combien de gens, actuellement, hésitent à participer à une réunion s'il faut payer le bus. Alors qu'un maçon gagne entre 150 et 200 cruzeiros, il paye souvent 280 cr. pour aller et revenir du travail ! Et un litre de lait coûte 105 cr. !
Quant au nombre de chômeurs... Dans le grand Vitόria, on estime à 40 % le nombre d'ouvriers du bâtiment en chômage (c'est la profession la plus importante ici, à cause de la construction qui s'achève d'un très grand centre de sidérurgie..., multinational, bien sûr). La plupart des employés de commerce ne parviennent pas à se faire un salaire minimum, généralement payés au pourcentage des ventes !
• Congrès de Jeunes travailleurs organisé par
À niveau national, ce sera donc en juillet, mais il a été préparé par des congrès dans les quartiers et les villes. Le congrès de Vitόria s'est réalisé les 23-24 avril. Les thèmes retenus par les commissions de travail : syndicat ; marginalisation des J.T. ; affectivité ; travail ; éducation ; salaire ; travailleur en milieu rural ; violence ; conditions de vie ; participation.
La place manque ici pour donner autre chose que quelques touches du manifeste acclamé à la fin du congrès/Vitόria :
Nous, jeunes travailleurs, alors que nous sommes la majorité dans notre société, nous ne sommes pas respectés, et nous n'avons pas de (vraie) participation dans la vie de l'Église, des syndicats, de l'école, dans la politique, ni même dans notre propre famille.
Le manifeste dénonce aussi : le régime totalitaire imposé depuis 1964, les moyens de communication de masse qui imposent de fausses valeurs, l'interférence du pouvoir dans les organisations qui représentent les J.T., l'enseignement qui ne répond pas aux besoins, la non-contribution des J.T. dans l'histoire du pays.
• Plus de trois mois sans recevoir de salaire !
C'est ce qui est arrivé aux employés municipaux de très nombreuses villes après les élections de novembre. Beaucoup de familles ont passé Noël sans avoir reçu le salaire d'octobre ! D'où, début janvier, un mouvement de grève qui s'est vite amplifié. Dans notre ville, Cariacica, le maire Wagner a battu le record de sincérité, devant la caméra de télévision :
J'étais persuadé que notre parti (PDS, gouvernemental) allait gagner ; j'ai donc utilisé l'argent des salaires pour la propagande électorale. Après la victoire, on aurait eu les moyens de payer !
Mais il a perdu ! Mais le plus grave, c'est que la corruption est telle partout que personne n'imagine que de telles déclarations publiques pourraient conduire en justice !
Ce sont surtout les femmes qui ont été actives dans la conduite de la grève : les balayeuses de rues principalement, un certain nombre de professeurs, des employées des cantines municipales. Pas mal de communautés de base ont été solidaires en collectant de la nourriture pour les familles des grévistes ; des commerçants ont été compréhensifs pour faire crédit (même en sachant qu'ils seraient difficilement payés après) ; l'association de Travailleurs du municipe aida beaucoup le personnel à s'organiser (il ne peut pas y avoir de syndicat des employés municipaux). Les assemblées du personnel se faisaient dans une église, et jamais une assemblée de grévistes ne s'est achevée sans prier, spécialement le « Notre Père ».
Cette grève fut l'occasion d'une bonne prise de conscience de la solidarité ouvrière. Les revendications ne se cantonnèrent pas aux questions de salaires en retard, mais on parla des équipements d'hygiène et de sécurité, totalement inexistants, du paiement des heures supplémentaires, des conditions de transport du personnel...
Et maintenant ? Tout n'est pas résolu, la situation financière du municipe est catastrophique. Le nouveau maire est très démagogue ; malgré certaines oppositions, il a voulu participer à la dernière assemblée du personnel, (c'était quelques jours avant qu'il assume ses fonctions). Il commença ainsi son discours :
Je remercie d'abord Dieu pour ce que vous avez fait ; ensuite, je vous remercie, car sans vous l'ancien maire allait détruire tout notre patrimoine. Moi aussi, je me considère comme un travailleur, nous sommes tous égaux. Je vais me soumettre au pouvoir du peuple...
Etc... Pauvre peuple !
• L’École en question
L'année scolaire, après les grandes vacances, a repris le 21 février.
- À Flexal, l'école reprendra (peut-être) le 2 mai. Et encore ! parce que les parents se sont organisés pour protester. Le collège a fonctionné à peine un an (bâtiment neuf), et déjà il menace de tomber sur la tête des enfants. L'intervention des parents a fait que les autorités se préoccupent de parer au plus urgent.
- Porto do Santana. Autre quartier populaire. École de 1 700 élèves. Théoriquement, l'école est obligatoire et gratuite. En fait, les parents n'arrivent pas à payer l'inscription, la mensualité, l'uniforme obligatoire, les fournitures scolaires, etc... Un petit groupe de femmes parle de ce problème, et décide d'inviter plus de monde. La semaine suivante, elles sont 80, quinze jours plus tard, 90. Le jour où viendra une représentante de la mairie (le collège est municipal), il y aura presque 200 personnes.
- Quelques témoignages recueillis au cours de ces réunions : « Les enfants sont obligés de boire de l'eau sale, et ne peuvent se rendre aux toilettes » ; « Beaucoup d'élèves étudient debout : il n'y a pas assez de chaises pour tout le monde ! » ; « On ne peut pas acheter en une seule fois les cahiers qu'ils demandent : 985 cruzeiros (17 francs), c'est sûr que j'ai été obligée d'acheter à crédit ! » ; « Mon mari est malade. Je dois acheter pour lui chaque semaine un remède ; pour pouvoir payer l'inscription du petit au collège (400 cruzeiros = environ 7 francs), je n'ai pas pu acheter le remède de mon mari cette semaine. » ; « L'an dernier j'envoyais la mensualité par le petit. Il a tout noté au fur et à mesure ce qu'il donnait. À la fin de l'année, le collège demandait de payer de nouveau : le gamin a alors montré ce qu'il avait payé mois par mois. La directrice du collège n'a pas apprécié que le petit ait ainsi tout noté. »
Lors de la réunion avec la représentante du secrétariat de l'éducation de la mairie, Carlinda, une femme d'ouvrier coordonnait, elle commença : « Madame, vous êtes venue pour écouter les parents. Apres, vous pourrez répondre. » La représentante du maire, qui espérait surtout parler, dut écouter durant une heure et demie avant de prendre la parole.
• Célébration de la vie !
Il me faudrait plus d'un É.V. entier pour relater les célébrations tant riches du dimanche des Rameaux, du Jeudi Saint, du Vendredi Saint et de Pâques. De plus, les communautés font beaucoup pour conscientiser les gens pour la préparation du 1er Mai, fête du travailleur.
Simplement, quelques phrases sur le grand chemin de croix de trois communautés réunies, le Vendredi Saint. Quelque huit cents personnes − 3 h 30 entre le début et la fin − 4 à
Attentats, vols, crimes, prison, répression policière, discrimination contre nègres et déficients, violence sexuelle, chômage, manque d'habitations, bas salaires, expulsions de paysans de leurs terres et persécution politique…
telle est la crucifixion habituelle et quotidienne du Seigneur aujourd'hui ! João, un jeune ouvrier, animateur d'une des trois communautés (Saint José Operário) expliqua à la télévision qui s'était déplacée dans ce quartier très pauvre :
Chaque jour, beaucoup de nos frères sont massacrés par les bas salaires, par le manque d'emplois, de traitement médical. Ce sont là quelques une des formes de crucifixion, parce que Christ est chacun d'entre nous.
Et Antonio (de Flexal 2) :
Quand les grands exploitent les petits, ils exploitent Jésus... La répression policière, la police qui entre dans nos maisons, c'est encore une forme de crucifixion... Les riches célèbrent la Passion par le commerce ; nous, non !
À bientôt le plaisir de rencontrer un certain nombre d'entre vous.
Bien amicalement.
Gaby
[1] Dom Ivo Lorscheiter [1927-2007] : évêque de Santa Maria (1974), secrétaire général puis président (1987) de
[2] Dom Alfonso López Trujillo [1935-2008], cardinal archevêque de Medellín (Colombie).
ECOS DE VITÓRIA – Nº 11
28 de abril de 1983
Há mais de dois meses que eu comecei a reagrupar notas e documentos para este nº 11 dos “EV”. O excesso de ocupação não permitiu que eu executasse mais cedo meu projeto.
AGRADECIMENTOS: Primeiramente eu gostaria de agradecer àqueles que me enviaram uma palavra de amizade por ocasião da morte trágica de meu irmão mais velho, Pierre, no dia 13 de janeiro. E que pudessem me perdoar aqueles a quem eu não respondi até hoje. Eu apreciei, creiam bem, este sinal de partilha e comunhão já que ficamos ainda mais sensíveis quando estamos longe.
FÉRIAS NA FRANÇA:
Férias de três meses no final dos meus três primeiros anos de Brasil, é isso que eu terei a partir de 5 julho, aproximadamente. Meu pé-no-chão será no vilarejo da minha família.
Aqueles que desejarem programar qualquer reunião comigo, ou passar no Jura, fariam bem de me escrever enquanto estou no Brasil, antes de 20 de junho: Único meio para eu organizar um pouco este período de férias, sem perder muito as ocasiões de contatos reciprocamente úteis.
A FRANÇA VISTA DO BRASIL:
Mesmo que nós recebamos a seleção semanal do “Le Monde” e “Témoignage Chrétien”[1](sem falar de outras revistas que chegam por navio), penso que é impossível, depois de três anos fora, julgar objetivamente os franceses da França. Alguns me escrevem: “Nossos problemas devem te parecer mesquinhos ao lado do que você vê e vive no Brasil”. Bem! Não, eu não penso assim. É claro, os problemas daqui são muito mais trágicos: inflação de mais de 100% ao ano (9% este último mês de março)! Uma desvalorização de 30 % de uma só vez, no início de março. Um salário mínimo (que muitos nem chegam a atingir) que mal representa ¼ daquilo que seria necessário a uma família de 4 pessoas para viver mais ou menos corretamente... e todo o resto!
... Mas o europeu que perde um pouquinho do supérfluo que ele se habituou a considerar como indispensável, parece se achar tão angustiado quanto o pai de família que tem que enfrentar, aqui, cada dia, o drama da miséria total.
A corrida aos bens materiais parece ser tal nos países ricos e capitalistas (o fato de ter um governo dito socialista não muda em nada essa realidade) que a perda da menor vantagem, o apelo ao menor esforço de solidariedade, torna-se um drama intransponível. Fez-se, ao que parece, um tumulto incrível a propósito do dinheiro que turistas franceses podem levar para o estrangeiro: e não impede que um monte de gente – e não dentre os mais ricos – já se anuncia por vir da França para o Brasil durante as férias!
Outras dificuldades lendo suas cartas: como os franceses foram capazes de se deixar ir tão baixo durante a campanha eleitoral? Por que a exaltação do racismo encontra tanto eco? Por que a política estrangeira e militar da França dita socialista é tão parecida com o que fazia a direita? Ou ainda, ingenuamente, eu me questiono: por que aqueles que se manifestam através de petição e marcham na rua aos milhares para defender a “liberdade escolar” são, na sua maioria, pouco inclinados a se manifestar contra a opressão do capitalismo que mata todos os dias, pela fome, milhares de crianças, que faz perder TODA LIBERDADE e TODA DIGNIDADE a centenas de milhares de trabalhadores, desempregados e a suas famílias? Minhas férias na França vão me ajudar a entender isso?
VOCÊS COLOCAM QUESTÕES SOBRE A IGREJA...
Perguntas, por exemplo, sobre as reações aqui depois da viagem de João Paulo II à América Central. Comecem por ver um mapa: a distância Vitória-San Salvador (México), por exemplo, é superior à distância Paris-Washington. Em segundo lugar, país imenso que é, o Brasil se preocupa muito pouco com o que acontece em outros países da América Latina.
Uma vez feitas essas observações, os ecos recolhidos por meio de testemunhas diretas (por exemplo, um sociólogo do Rio que nós conhecemos e que se achava em Nicarágua quando João Paulo II passou) manifestam uma viva decepção. Uma ocasião única foi perdida de reconciliar duas Igrejas: aquela de um episcopado muito politizado e conservador, e aquela da maioria do povo, igualmente politizada, mas que tira do Evangelho a força de uma verdadeira revolução. Finalmente, consciente ou inconscientemente (?), o Papa tornou-se por lá o estandarte dos contrarrevolucionários.
A viagem do Papa certamente influenciou a eleição do novo presidente do CELAM (Comitê Episcopal Latino-Americano): Dom Ivo Lorscheiter, brasileiro e aberto, foi claramente derrotado por um Argentino, conservador, levado à presidência. Pouco antes, o Papa tinha feito do antigo presidente, o intrigante, jovem e político Trujillo Lopes (Colombiano), um dos mais jovens cardeais do mundo: ora, Trujillo Lopes é de uma das tendências mais conservadoras do episcopado latino-americano, e particularmente contrário à teologia da Libertação.
Quanto à CNBB (Conferência Nacional dos Bispos do Brasil), ela acaba de reconduzir o mesmo presidente e secretário geral, de tendência aberta, ou seja, evangélica - no sentido primeiro da palavra. Mas, em relação a quatro anos atrás, os conservadores marcam pontos. Então, o que vai acontecer nós próximos 4 anos..., já que se constata que a tendência atual de Roma, pelo jogo de nomeação dos bispos no Brasil, é de fortalecer os conservadores? Estamos bem posicionados em Vitória para o saber!
!! Então, depois da grande Esperança do Concílio e da Igreja latino-americana “fazendo a escolha preferencial pelos pobres”, é preciso preparar-se para lutar de novo numa Igreja muito clerical, autoritária, moralizante e populista a despeito de ser profética? Finalmente, isso também depende de todos nós, na base!
VOCÊS QUEREM VERDADEIRAMENTE SER SOLIDÁRIOS COM O TERCEIRO MUNDO? SAIBAM ENTÃO ESCOLHER SUAS LEITURAS!!
Sobre o Brasil, por exemplo, vocês vão encontrar excelentes informações na:
- “Croissance des Jeunes Nations”
- “Foi et Développement”
- DIAL (Difusão de Informação sobre a América Latina)
- “Témoignage Chrétien”[2]
Naturalmente, a lista é muito incompleta.
Vocês querem, por exemplo, tentar compreender as revoltas populares em São Paulo no início do mês[3]? “Témoignage Chrétien” de 18 a 24 foi muito bem sobre isso.
Vocês querem saber por que Francisco e Aristide, presos em agosto de 1982, continuam ainda na prisão e por que a repressão redobrou na região onde eles trabalhavam? “Croissance des Jeunes Nations” de março explica perfeitamente a política dos “Grandes Projetos”[4] brasileiros. Vocês sabem também como a França, membro da CEE (Comunidade Europeia), tem também sua parte de responsabilidade: a expulsão de dezenas de milhares de pequenos agricultores e o massacre daqueles que resistem, são causados por esses grandes projetos capitalistas, financiados, entre outros, pela CEE (daí, a França).
E agora, graças à “Foi et Développement” de dezembro de 1982, saibam o que uma senhora, muito bem informada, aconselha aos empresários franceses que querem investir no Brasil (extraída da revista confidencial “Carta internacional de Danielle Hunebelle[5]): “A especulação fundiária não é um negócio para iniciantes... A grande estratégia utilizada por certas multinacionais como por pequenos grupos privados é a seguinte: você compra por uma ninharia a terra invadida; então se apresse em enviar, como no oeste americano do século 19, bandidos armados para expulsar (ou massacrar) os ocupantes. De repente, eis a sua terra valorizada a 100%... e é inútil acrescentar que nesse jogo, os investidores se tornam amigos entre si: a xenofobia aumenta, enquanto a Igreja se coloca sistematicamente do lado dos invasores”.
É muito moral o capitalismo, não é? No DIAL nº 812, Charles Antoine[6] responde: “Suas explicações, Senhora, constituem, quer queira ou não, uma incitação ao assassinato dos camponeses, legítimos proprietários de suas terras; e seus conselhos cautelosos são o reconhecimento da inteira responsabilidade dos investidores em tais práticas criminosas... Sabíamos que os investidores dos meios financeiros eram frios calculistas. Ainda não sabíamos que eles poderiam ser os instigadores, perfeitamente lúcidos, de práticas criminais. A partir de agora, Madame, graças à senhora, nós sabemos.”
COM O DINHEIRO QUE VOCÊS JÁ DERAM:
Cerca de 8.700 F serviram na construção de uma casa destinada ao lazer e a reuniões de Jovens Trabalhadores; 1.000 F foram destinados ao fundo de solidariedade dos grevistas da Prefeitura de Cariacica; 1.100 F para ajudar o jornal da Pastoral Operária; 3.300 F para a Comissão do Direito à Moradia da Diocese; 4.400 F para a construção de igrejas e centros de pastoral; 5.650 F para ajudar na realização do Congresso Jovens Trabalhadores. TODOS AQUI AGRADECEM MUITO A VOCÊS.
HUMOR BRASILEIRO:
No dia 15 de março, cerimônia de posse de Gerson Camata, novo governador do Estado do Espírito Santo. Numa faixa preparada pela comissão de moradores de Flexal 2, um dos bairros que eu acompanho, lê-se: “Nós nos despedimos do governador que cede lugar, agradecendo-lhe pelo que ele fez em favor de Flexal 2: NADA!”.
SALÁRIOS:
O salário mínimo atual é de 24.400 cruzeiros (cerca de 410 francos). Eu encontrei recentemente empregadas domésticas que ganham 4.000 Cr$. (menos de 70 F por mês). Reação de um jovem executivo: “Isso é normal! Elas recebem alimentação e alojamento”. Alojamento? É preciso ver como! Muito raro são aquelas que são contratadas (e, portanto, que têm o direito à seguridade social). E a jornada de trabalho! E quando penso que, somente para o ônibus, eu gasto atualmente cerca de 8.500 cruzeiros por mês!
Quantas pessoas deixam de participar de alguma reunião se for preciso tomar ônibus! Um marceneiro que ganha entre 150 e 200 cruzeiros, paga cerca de 280 Cr$ para ir e vir do trabalho! E um litro de leite custa 105 Cr$!
Quanto ao número de desempregados na Grande Vitória estima-se em 40% o número de pedreiros em situação de desemprego (é a profissão mais importante por aqui, por causa da construção – em fase de conclusão – de um grande centro siderúrgico... multinacional, é claro). A maior parte dos comerciários não ganha sequer um salário mínimo, geralmente pago por comissão!
CONGRESSO DE JOVENS TRABALHADORES ORGANIZADO PELA JOC:
Em nível nacional esse evento será no mês de julho, mas, em preparação, nas diversas cidades estão sendo realizados minicongressos. O Congresso de Vitória foi realizado nos dias 23 e 24 de abril. Os temas trabalhados nas comissões foram: sindicato, marginalização de jovens trabalhadores, afetividade, trabalho, educação, salário, trabalhadores do meio rural, violência, condição de vida, participação.
Não tenho aqui espaço suficiente para registrar senão algum trecho do “manifesto” aclamado no encerramento do Congresso de Vitória:
“Nós, jovens trabalhadores, mesmo sendo a maioria em nossa sociedade, não somos respeitados e não participamos (verdadeiramente) da vida da Igreja, sindicatos, escola, na política, nem mesmo em nossa própria família”.
O manifesto denuncia também: o regime totalitário imposto desde 1964[7], os meios de comunicação de massa que impõem falsos valores, a interferência do poder nas organizações que representam os jovens trabalhadores, o ensino que não corresponde às necessidades, a não-contribuição de jovens trabalhadores na história do país.
MAIS DE TRÊS MESES SEM RECEBER SALÁRIOS!
Foi o que aconteceu com os empregados municipais de numerosas cidades após as eleições de novembro. Muitas famílias passaram o Natal sem ter recebido o salário de outubro! Daí, desde o mês de janeiro, organizou-se um movimento de greve que recebeu forte adesão. Em nossa cidade, CARIACICA, o prefeito Wagner[8] bateu o recorde de sinceridade, diante da câmera de TV: “Eu tinha certeza que nosso partido (o PDS, governamental) iria ganhar; então utilizei o dinheiro dos salários na propaganda eleitoral. Após a vitória, teríamos meios de pagar!” Mas ele perdeu! Mas o mais grave, é que a corrupção é tão grande e generalizada que ninguém alude que tais declarações públicas possam ser causa de condenação judicial.
São, sobretudo, as mulheres as mais ativas na condução da greve: as varredoras de rua principalmente, um certo número de professores, e merendeiras. Algumas Comunidades de Base se solidarizaram coletando alimentos para as famílias dos grevistas; comerciantes se mostraram compreensivos em abrir crédito aos manifestantes (mesmo sabendo que seria difícil receber depois); a Associação de Trabalhadores do município ajuda muito o pessoal a se organizar (não pode haver sindicato municipal). As assembleias dos manifestantes se realizaram em uma igreja, e jamais uma assembleia se encerrou sem que os grevistas rezassem – especialmente o “Pai Nosso”.
Essa greve foi ocasião para uma boa tomada de consciência da solidariedade entre a classe trabalhadora. As reivindicações não se limitaram a questões de salários atrasados, mas também a condições de trabalho, como materiais de higiene e de segurança – totalmente inexistentes –, pagamento de horas-extras, condições de transporte dos trabalhadores,...
E agora? Nada está resolvido. A situação financeira do município é catastrófica. O novo prefeito é muito demagogo; apesar de certas oposições, ele quis participar da última assembleia dos funcionários (alguns dias antes de assumir sua função). Ele começou assim seu discurso: “Agradeço primeiramente a Deus pelo que vocês fizeram; em seguida, agradeço a vocês, pois sem vocês o antigo prefeito iria destruir todo o nosso patrimônio. Eu também me considero como um trabalhador. Nós somos todos iguais. Vou me submeter ao poder do povo...”, etc. Pobre Povo!
A ESCOLA EM QUESTÃO:
O ano escolar, depois das férias de fim-de-ano, teve início no dia 21 de fevereiro. Em Flexal as aulas vão reiniciar (talvez) no dia 2 de maio. Os pais se organizaram para protestar. O colégio funcionou somente um ano (prédio novo) e já ameaça cair na cabeça das crianças. A mobilização dos pais fez com que as autoridades se preocupassem para resolver a situação o mais urgente.
PORTO DE SANTANA. Outro bairro popular. Escola com cerca de 1.700 alunos. Teoricamente a escola é obrigatória e gratuita. De fato, os pais não conseguem pagar a matrícula, a mensalidade, o uniforme obrigatório, o material escolar, etc... Um pequeno grupo de mulheres fala desse problema, e decide convidar mais pessoas. Na semana seguinte elas são 80; 15 dias mais tarde, 90. No dia em que veio uma representante da prefeitura (a escola é municipal) tinha quase 200 pessoas.
Alguns depoimentos recolhidos durante essas reuniões: “As crianças são obrigadas a beber água suja, e não podem ir ao banheiro”; “Muitos alunos estudam em pé: não há cadeira suficiente para todo mundo!”; “Não podemos comprar de uma só vez os cadernos que eles pedem: 985 cruzeiros (17 F), com certeza que fui obrigada a comprar fiado!”; “Meu marido está doente. Eu tenho que comprar para ele, toda semana, um remédio; para poder pagar a matrícula do meu filho no colégio (400 cruzeiros = aproximadamente 7 F), eu não pude comprar o remédio do meu marido esta semana”; “No ano passado eu enviei a mensalidade pelo meu filho. Ele anotou tudo (à medida) que ele entregava. No final do ano, o colégio pediu para pagar novamente: o menino então mostrou, por meio de suas anotações, que ele tinha pago mensalmente. A diretora do colégio, não gostou que o menino tivesse anotado tudo.”
Na reunião com a representante da Secretaria de Educação da prefeitura, quem coordenou foi Carlinda, uma dona de casa. Ela começou: “A senhora veio para ouvir os pais. Depois, a senhora pode responder”. A representante do prefeito, que esperava, sobretudo, falar, teve que ouvir por uma hora e meia antes de tomar a palavra.
CELEBRAÇÃO DA VIDA!
Eu precisaria de mais de um “EV” inteiro para relatar as celebrações tão ricas do Domingo de Ramos, da Quinta-feira Santa, da Sexta-feira Santa e da Páscoa. Além disso, as comunidades fazem muito para conscientizar as pessoas para a preparação do 1º de maio, dia do trabalhador.
Cito apenas algumas frases expressas durante a grande Via sacra de três comunidades reunidas, na Sexta-feira Santa. Cerca de 800 pessoas. 3h30min de duração. 4 a 5 km de caminhada. Todo mundo tinha feito uma pequena cruz, e a procissão foi precedida por uma grande faixa: “Atentados, roubos, crimes, prisão, repressão policial, discriminação contra negros e deficientes, violência sexual, desemprego, falta de moradia, baixos salários, expulsão dos agricultores de suas terras e perseguição política, tal é a crucificação habitual e cotidiana do Senhor hoje!”. João, um jovem trabalhador, animador de uma das três comunidades (São José Operário) explicou ao repórter da TV (que tinha se deslocado até esse bairro muito pobre): “Cada dia, muitos de nossos irmãos são massacrados pelos baixos salários, pela falta de empregos, de tratamento médico. Essas são algumas formas de crucificação, porque Cristo é cada um de nós”. E Antônio de Flexal 2: “Quando os grandes exploram os pequenos, eles exploram Jesus... A repressão policial, a polícia que entra nas nossas casas, esta é uma outra forma de crucificação... Os ricos celebram a Paixão pelo comércio: nós, não”.
Em breve terei o prazer de encontrar alguns de vocês.
Amigavelmente,
Gaby
[1]Témoignage Chrétien (Testemunho Cristão) é uma revista semanal francesa, surgida nos anos 40, que trata de diversos assuntos nacionais e internacionais sob uma ótica cristã.
[2]Gabriel cita aqui quatro revistas que tratam de temas de cunho social sob uma ótica cristã.
[3]Manifestos que desembocaram na pressão popular em prol das eleições diretas presidenciais, o movimento “Diretas Já!”.
[4]“A partir dos anos 60 e até início dos anos 80, grandes projetos foram implementados (...) como resultado da atração de investimentos do governo federal e das empresas públicas, bem como da política de atração de recursos (nacional e estrangeiro)”. Informação extraída do §2, pág 165, do site: http://ijsn.es.gov.br/Sitio/images/flippingbook/Crescimento_es/PDF/IJSN_Determinantes_Cresc_ES_capitulo5.pdf (o grifo é nosso).
[5]Jornalista francesa, internacionalmente conhecida, mas autora deste vil “aconselhamento” a grandes investidores. Este aconselhamento de Danielle Hunebelle foi, não só, lamentado pelo redator da DIAL, Charles Antoine (ver próxima nota), como repercutiu no Brasil, entre os Movimentos dos Sem-Terra. Uma carta-resposta (em francês) – “Lettre brésilienne (Carta brasileira) à Madame Hunebelle” – dos camponeses,foi endereçada à famosa jornalista. Leia o Editorial e o conteúdo dessa carta no site http://www.alterinfos.org/archives/DIAL-903.pdf
[6]Charles Antoine, diretor de publicação de DIAL nos anos 80, manifestou-se fortemente contra a senhora Hunebelle numa primeira “Lettre brésiliènne à Madame Hunebelle”. Leia toda a sua carta publicada no DIAL nº 812 acessando o site http://www.alterinfos.org/archives/DIAL-812.pdf . Charles Antoine atuou no Brasil como padre e jornalista.
[7]1964: Golpe Militar.
[8] WAGNER DE ALMEIDA, governou Cariacica de 1981 a 1983. Era presidente da Câmara quando precisou assumir a prefeitura. Aldo Alves Prudêncio (prefeito entre 1978 e 1980) fora assassinado em dezembro de 1980, sendo substituído pelo então presidente da Câmara Joel Lopes Rogério, que morreu em dezembro do ano seguinte, com um tiro de sua própria arma de fogo. Wagner de Almeida assumiu então o governo municipal. Informações extraídas do site :
http://www.mfrural.com.br/cidade/cariacica-es.aspx , no dia 09 de maio de 2016.
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